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Bulbizarrexx
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Message Posté le: Dim Mar 06, 2011 20:25 pm    Sujet du message:
Je sais pas quoi répondre à part la littérature et la solitude mais c'est sûrement une réponse "erronnée" si bonne réponse à donner il y a.

En fait ce qui me pousse à donner une telle réponse c'est que depuis toute petite ma solitude, mes livres et être face à moi même et mes pensées est la seule chose qui me convienne vraiment et me permette de garder la tête froide. Par contre je suis arrivée à un stade où j'ai tout de même besoin de confronter ma pensée à celle des autres pour progresser et heureusement encore une fois que j'ai mes trois amis pour ça.

Et je suis bien consciente de ce que tu dis sur la sympathie, je l'ai déjà experimenté mais insuffisamment sans doute, en fait parfois ça m'est arrivée que ça fonctionne un peu ce que tu dis mais je sais pas...au mieux ça ne marche qu'un temps parce que souvent au bout d'un moment les gens se détournent de moi effrayé par mon esprit torturé et au pire ça clash tout de suite ou encore je m'enfuis par hantise d'autrui.

Je dois avancer seule mais par exemple là on discute même si je subis l'incomprehension de certains, d'autre essaient de comprendre et peut être de s'assimiler, je sais pas.

Je ne pense pas avoir de carrences à partager mes émotions, mes aspirations intellectuelles et mes idées mais juste je suis ultra sensible et phobique sociale avec en plus une crise d'identité et quelques autres bizarreries qui pipent les dés et rendent d'emblée toute relation sociale plus périlleuse que pour quiconque.
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Message Posté le: Dim Mar 06, 2011 20:36 pm    Sujet du message:
J'ai trouvé ton récit intéréssant et plein de sincérité.

Tout le monde a eu ses souffrances, chagrins, soucis... mais pas forcément au même niveau. Je pense qu'on peut quand même aisement reconnaitre que bulbizarexx en a plus bavé que la moyenne juqu'ici.

En revanche c'est sans doute vrai que tu te focalises beaucoup trop sur le passé. Tu ne parles pas de comment tu vois l'avenir, ou tout du moins comment tu comptes apréhender la vie dès à présent. (A mon avis avec plus de légereté Smile ).

Vu que tu es Nietschéenne, tu n'es pas sans savoir que les revers de l'existence renforcent l'individu. Donc tu es dès lors mieux armée pour faire face à la vie que dans tes années les plus dures. En l'occurence celles de l'enfance où on est jamais vraiment armé pour faire face aux souffrances.

En outre je pense que tu as tord de maudire l'existence, de voir la vie comme une croix que tu as du porter et que tu continuera à porter. Ca doit être fatiguant à la longue, laches un peu ta croix, tu peut très bien avancer sans.

Que peut-on dire de l'existence?
On naît de la poussière puis on redevient de la poussière. On est que quelques grains de matière dans l'infiniment grand univers. On vit quelques décennies, rien encore dans les milliards d'années d'existence de l'univers et les milliards de milliards d'années où il existera encore.
Et donc pendant ces quelques courtes fractions de temps on existe et on est conscient.
Cette existence hasardeuse et bien courte ne nous coute rien, alors autant voir ce qui va s'y passer et ne pas s'en effrayer.
Quand à la fin, elle arrive quand elle doit arriver, inutile de la redouter ou de la provoquer par peur de l'existence.

D'une certaine manière la souffrance n'est pas grand chose, ce sont des états qui vont et viennent, font partie de notre nature, sont une composante de notre destin, il faut accepter leur existence tout en évitant de les cultiver dans notre jardin.
Pour aller au bout de la métaphore : Inutile de maudire l'existence des mauvaises herbes ou de se lamenter parce que tu en as plus que ton voisin dans ton jardin, ça ne sert à rien. Apprends juste à desherber plus vite et plus efficacement.
Bulbizarrexx
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Message Posté le: Dim Mar 06, 2011 20:41 pm    Sujet du message:
Avec plus de légéreté oui j'aimerais bien, ces derniers jours j'ai eu un fort sentiment d'être dans une impasse, car je constate que malgré mes efforts rien ne change et mes démons restent les mêmes.
Merci pour ton message fort bien rédigé en tout cas.

C'est assez spinoziste ce que tu développes à la fin-que la souffrance n'est qu'un point de vue-je pense que c'est vrai effectivement mais le fait que ce soit vrai ne la rend pas moins intense quand on la ressent.

Il n'en demeure pas moins que je juge la qualité de ta reflexion.

Par ailleurs, si j'écris ceci c'est bien le résultat de cette impasse, d'où mon manque de perspectives d'avenir en fait.

C'est si dur de se lever chaque jour, de "vivre sans gémir" comme dit cette grande sage d'Eponine, de continuer à y croire, de rassembler ses forces restantes pour réussir ce qu'on entreprend, essayer de s'ouvrir des chemins et se retrouver toujours au fond du précipice comme si on n'avait rien entrepris...
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Message Posté le: Dim Mar 06, 2011 20:57 pm    Sujet du message:
Je ne comprends pas tes propos Eponine, ils ne te ressemblent pas, ou plutôt ils ne ressemblent pas à l’idée que je m’étais faite de toi…
Je l’aime bien moi la métaphore de Route sur la fleur et le vase de supplice….

Bulbi ton anxiété ou même ta phobie sociale je la trouve assez explicable après l’accumulation des rejets dont tu as été victime… je pense aussi qu’il y a du en avoir un qui est à l’origine de cette « névrose » et qui a sensibilisé ta réceptivité aux autres…
Je partage l’avis de Cloudy Head sur le fait que nous devons d'abord identifier les perceptions erronées qui découlent de croyances que l'on entretient au sujet de soi-même, que l’on doit apprendre à les modifier en étant plus réalistes et en nuançant, on surestime systématiquement l’attention que les autres nous portent… je dis ça mais je sais pertinemment que l’on ne peut pas comprendre ce que tu vis et que l’on ne peut pas t’aider… peut-être juste te donner quelques pièces d’un gigantesque puzzle dont seule toi connaît l’image finale…
Associes-tu ton attirance pour les filles à cette « différence » qui te caractérise ?
Comment la vis-tu ? peux-tu l’expliquer ? (l’attirance…)
Je sais d’expérience que l’amour guérit bien des maux qui au départ semblaient inguérissables... Smile
Bulbizarrexx
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Message Posté le: Dim Mar 06, 2011 21:38 pm    Sujet du message:
Liloo a écrit:
Associes-tu ton attirance pour les filles à cette « différence » qui te caractérise ?


Avant de rencontrer d'autres lesbiennes oui (c'est à dire jusqu'à mes 15 ans), maintenant non car même face aux autres filles lesbiennes, je me sens profondément différente et inadaptée, ça a été une forte désillusion d'ailleurs car jusqu'à mes 15 ans, je croyais plus ou moins que mes difficultés sociales étaient liées en grande partie à mon homosexualité. Mais en fait il semble que ce ne soit qu'un détail, en revanche je souffre également d'une sorte de "dysphorie de genre" je ne me pense pas vraiment au féminin, ni au masculin d'ailleurs, je suis depuis toujours en eaux troubles de ce côté là.
Par ailleurs tout ce qui semble aller de soi pour les autres : s'amuser, être heureux de vivre ensemble, rire, s'émouvoir devant les bébés, grandir, vouloir des enfants n'est pas du tout évident pour moi voir même une source d'interrogation et de rejet et d'angoisse.
J'ai du mal à me forger des "valeurs", ces valeurs communes à la plupart des gens.


Dernière édition par Bulbizarrexx le Dim Mar 06, 2011 22:32 pm; édité 1 fois
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Message Posté le: Dim Mar 06, 2011 21:44 pm    Sujet du message:
J'ai trop peu de temps pour faire une vraie réponse. Je passe juste pour dire que c'est remis à demain.

Pense à ce que tu aimes, sache ce que tu désires et pose des questions pratiques si tu n'y arrives pas toute seule. Je suis sûre que nous pouvons ,tous t'aider à atteindre certains buts et à résoudre certains problèmes.

Bises.
Romulus
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Message Posté le: Dim Mar 06, 2011 23:02 pm    Sujet du message:
Bulbizarrexx a écrit:
Avec plus de légéreté oui j'aimerais bien, ces derniers jours j'ai eu un fort sentiment d'être dans une impasse, car je constate que malgré mes efforts rien ne change et mes démons restent les mêmes.

En fait ce que je voulais dire c'est que tu devrais apréhender la vie avec plus de légereté. Je me suis mal exprimé, mais si tu essayes déjà tant mieux.

Bulbizarrexx a écrit:
la souffrance n'est qu'un point de vue-je pense que c'est vrai effectivement mais le fait que ce soit vrai ne la rend pas moins intense quand on la ressent.

Tout à fait je ne dis pas le contraire. Elle peut être terrible sur le moment mais elle reste passagère. Et je pense qu'il faut savoir la gérer et la dédramatiser.

Prenons un exemple plus concrait : quand tu te brûles c'est une souffrance terrible. Et c'est inévitable, tout le monde va se bruler un moment ou un autre de son existence. Et même plusieurs fois. Mais on ne dois pas pour autant en redouter l'existence parce qu'on craint de se bruler à nouveau.

Plus on va se bruler souvent, plus on va savoir éviter les sources de brulure ou savoir comment traiter les brulures. On évites de mettre la main deux fois sur le même radiateur brulant, on passe sa main sous l'eau froide, etc...
En revanche on ne va pas chercher à fuir toutes sources de chaleur : radiateur, cheminée, plaques de cuissons,... parce que ça serait bien trop compliqué de vivre sans.

Bulbizarrexx a écrit:
C'est si dur de se lever chaque jour, de "vivre sans gémir" comme dit cette grande sage d'Eponine, de continuer à y croire, de rassembler ses forces restantes pour réussir ce qu'on entreprend, essayer de s'ouvrir des chemins et se retrouver toujours au fond du précipice comme si on n'avait rien entrepris...

Tu as l'impression de te "retrouver au fond du précipice" régulièrement mais peut être c'est parce que tu te décourages totalement dès que tu n'atteind pas ce que tu voulais atteindre?
Si c'est le cas c'est peut être juste que t'y prend mal. Au fur et à mesure qu'on chute on peut apprendre à chuter en se faisant moins mal. Mais c'est beaucoup une question d'état d'esprit.
Il faut que tu ne dramatises pas tes chutes mais que tu arrives à en tirer profit même si elles font mal. Puisque c'est inévitable de chuter de temps à autre.
Je ne dis pas que là dès demain tu n'aura plus mal, en revanche tu dois pouvoir faire en sorte d'avoir progressivement moins mal et moins souvent mal.
Et à mesure que tu saura éviter les chutes ou mieux chuter tu saura plus profiter de ce qui t'est agréable dans la vie.

En revanche il ne faut pas se dire que tes efforts ne servent à rien parce que tu as chuté une fois à nouveau. Il faut perseverer mais les résultats ne viendront que petit à petit.
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Message Posté le: Lun Mar 07, 2011 09:31 am    Sujet du message:
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Message Posté le: Lun Mar 07, 2011 10:56 am    Sujet du message:
En effet cette phrase résume bien tout, je trouve :

"Il est impossible d'accepter d'être jugé par quelqu'un qui a moins souffert que nous. Et comme chacun se croit un Job méconnu..."

Mais je ne fais pas un concours, j'essaie de m'en sortir et j'ai besoin de m'exprimer en ce moment parce que je ne vois pas trop d'issue et de perspective d'avenir...
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Message Posté le: Lun Mar 07, 2011 12:54 pm    Sujet du message:
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Message Posté le: Lun Mar 07, 2011 18:22 pm    Sujet du message:
J'arrive un peu comme une fleur au milieu débat...
Désolé mais je voulais quand même dire ceci.

Ce sont des principes qui, on va dire, régissent un peu ma vie :

- Le paradoxe : on est toujours tout seul mais en même temps on ne l'ai jamais.
- La roue : l'espoir fait vivre et tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

Avec ma légère petite expérience de vie, je dirais que l'important c'est d'accepter.
De s'accepter, accepter ses sentiments, d'accepter les autres, d'accepter la situation, d'accepter son passé. Bien sur pour accepter, il faut surement comprendre. Et puis après bon fait agir ^^

Tout ça pour dire, accepte ! Accepte que tu sois différente et qu'on puisse t'apprécier et t'aimer pour ça ! Accepte que tu sois toi, seule et unique toujours entourée par plein d'êtres seuls et uniques !


ps : si t'aime la philo, je te conseille de lire les classiques de la science-fiction et dont le monde de A.
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Message Posté le: Lun Mar 07, 2011 19:15 pm    Sujet du message:
Bulbizarrexx a écrit:
Je sais pas quoi répondre à part la littérature et la solitude mais c'est sûrement une réponse "erronnée" si bonne réponse à donner il y a.

Une réponse est efficace ou non. Il y a dans ton discours de nombreux éléments qui m'orienteraient vers autre chose.

D'ailleurs, la littérature, ça m'étonne ; tu n'en fais pas mention très souvent. Tu parles plutôt de philosophie (et j'imagine que tu dissocies les deux).

Citation:
En fait ce qui me pousse à donner une telle réponse c'est que depuis toute petite ma solitude, mes livres et être face à moi même et mes pensées est la seule chose qui me convienne vraiment et me permette de garder la tête froide. Par contre je suis arrivée à un stade où j'ai tout de même besoin de confronter ma pensée à celle des autres pour progresser et heureusement encore une fois que j'ai mes trois amis pour ça.

Ce n'est pas ce que je te demande, en fait. Un point fixe, ça n'est pas forcément positif et rassurant, c'est surtout stable et indispensable. Ça se fond dans le décor, ça passe inaperçu et pourtant il nous est impossible de vivre sans. Quasiment tous les actes que l'on accomplit sont liés à ce point fixe. En somme, s'il est caché, ce ne peut être qu'en évidence.

Vois cela comme une sorte de cogito personnel.

(si tu penses tenir LA réponse, mieux vaut sans doute ne pas l'écrire. au moins pas ici.)

Citation:
Et je suis bien consciente de ce que tu dis sur la sympathie, je l'ai déjà experimenté mais insuffisamment sans doute, en fait parfois ça m'est arrivée que ça fonctionne un peu ce que tu dis mais je sais pas...au mieux ça ne marche qu'un temps parce que souvent au bout d'un moment les gens se détournent de moi effrayé par mon esprit torturé et au pire ça clash tout de suite ou encore je m'enfuis par hantise d'autrui.

Hantise ?
«Idée, image ou mot qui occupe de façon obsédante l'esprit d'une personne.»
C'est vraiment le terme approprié ?

Chassez le naturel, il revient au galop... Bien sûr. Mais pour autant, quitte à jouer un peu la comédie, ça permet au moins d'avoir une sorte de mise à l'essai. Avec le temps, tu pourrais sans doute trouver un juste milieu, entre ce que tu es et ce qui énerve ou repousse. d'ailleurs, sais-tu ce qui suscite ces réactions de rejet quasi systématique ?

Citation:
Je dois avancer seule mais par exemple là on discute même si je subis l'incomprehension de certains, d'autre essaient de comprendre et peut être de s'assimiler, je sais pas.

On est toujours seuls, tous, toujours.
(eh oui, contrairement à la jolie case dans laquelle tu m'as rangée, je suis sceptique et non platonicienne... ^^ avec un vif intérêt pour des choses plus proches de Pythagore que de Platon, une certaine curiosité de Spinoza... mais sceptique.)

Citation:
Je ne pense pas avoir de carrences à partager mes émotions, mes aspirations intellectuelles et mes idées mais juste je suis ultra sensible et phobique sociale avec en plus une crise d'identité et quelques autres bizarreries qui pipent les dés et rendent d'emblée toute relation sociale plus périlleuse que pour quiconque.

Citation:
Par ailleurs tout ce qui semble aller de soi pour les autres : s'amuser, être heureux de vivre ensemble, rire, s'émouvoir devant les bébés, grandir, vouloir des enfants n'est pas du tout évident pour moi voir même une source d'interrogation et de rejet et d'angoisse.

Vraiment ?
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Message Posté le: Lun Mar 07, 2011 21:32 pm    Sujet du message:
Cacocalie a écrit:
Citation:
Je ne pense pas avoir de carrences à partager mes émotions, mes aspirations intellectuelles et mes idées mais juste je suis ultra sensible et phobique sociale avec en plus une crise d'identité et quelques autres bizarreries qui pipent les dés et rendent d'emblée toute relation sociale plus périlleuse que pour quiconque.

Citation:
Par ailleurs tout ce qui semble aller de soi pour les autres : s'amuser, être heureux de vivre ensemble, rire, s'émouvoir devant les bébés, grandir, vouloir des enfants n'est pas du tout évident pour moi voir même une source d'interrogation et de rejet et d'angoisse.

Vraiment ?


Oui, vraiment.
Enfin bien sûr j'ai encore du mal à exprimer clairement ce que je ressens et mes idées mais pour ce qui est du reste malheureusement oui, ce qui est naturel ou évident pour la plupart des gens l'est peu pour moi (les points cités ci dessus entre autres).
Que signifie ce "vraiment?" tu trouves tout cela surprenant?

Et je crois que ça répond aussi à une autre de tes questions concernant ce qui entraîne le rejet quasi systématique des autres.
Cette différence innée d'appréhender et d'apprécier la vie.
Le pire là dedans, c'est le sentiment d'anormalité qui a explosé et que j'ai déjà longuement expliqué ici, qui ressortait et ressort chaque fois que je suis confronté aux autres et cette "brisure" qui en découle car même si chacun de notre côté on reste polis, on ne s'offense pas, je sens bien qu'ils sont outrés, effrayés, gênés voire même en colère par ce dévoilement de la vie presque indécent que je fais. Le fait que je n'ai pas ces aspirations si essentielles posent question. Quelque chose en ressort qui entraîne le soupçon et la méfiance des autres, ils craignent d'avoir à faire à quelqu'un de gravement malade par exemple. Ils ne comprennent pas et ils ont peur. Mais evidemment il y a quelques exceptions, comme ce garçon que j'ai rencontré au début de ma licence. Au fond personne n'a beaucoup d'amis. Maintenant pour tout vous dire, je me félicite grandement d'avoir fui samedi soir, ces personnes et moi même n'avions rien à nous dire et il est certain de mon point de vue que j'étais mieux au cinéma.


Et je dois dire que la "communauté lesbienne" pour le peu de contact que j'ai pu avoir avec, je m'en sens ultra éloignée d'elle et je ne correspond pas non plus du tout au style des lesbiennes.
C'est dur à croire et ça va faire sourire beaucoup de garçons car j'ai bien conscience de pas être du tout canon, ni attirante, ni mignonne, mais j'ai encore bien plus de chance avec certains gars hétéros qu'avec les filles lesbiennes pour lesquelles je semble être l'antithèse du désirable et ce depuis toujours.

De toute façon, il n'y a qu'une seule fille qui en valait réellement la peine, et elle est en couple depuis bientôt deux ans, celle avec qui j'ai eu une correspondance et que j'évoquais dans mon premier message.
Celle face à qui j'ai pique niqué si douloureusement l'été dernier.
Celle dont je continue de prendre des nouvelles régulièrement, elle si "femme du monde", elle native Française mais qui se sent plutôt Américaine (détail qui me plaît beaucoup) elle qui a une telle sensibilité mélée à une simplicité, de l'humour et quelque chose d'à la fois physique et métaphysique qui la rend extrêmement touchante.

Mais elle était donc destinée à une autre, ce qui ne m'étonne pas du tout au fond, moi je suis une sorte d'erreur ontologique qui a fais un bond en dehors de son sort et maintenant je sais plus trop quoi éspérer ni après quoi courrir. Je lui envoie parfois des poèmes à certaines occasions comme son anniversaire, je vous l'accorde, c'est assez pitoyable voire carrément ridicule. Je ne sais pas si elle les lis, j'imagine...peut être qu'elle même en rit. Mais bizarrement ça me soulage de lui écrire et de lui envoyer.
De toute façon je n'attend plus rien du tout de ce côté là.
Je reconnais que c'est dur d'accepter que l'on ne trouvera jamais un peu de réconfort et de douceur auprès de quelqu'un, de briser cette belle illusion, mais il faut se rendre à l'évidence qu'évoque Cacocalie : on est toujours seul autant affronter ce fait avec la determination de quelqu'un d'averti alors.

J'allais oublier de répondre à la question sur la philosophie et la littérature : et bien j'aime assez que les deux se confondent justement et je ne sais pas si tu as lu certains de mes topics dans la partie philosophie mais j'aime les philosophes poètes. J'aime les philosophes qui sont bourrées de référence littéraire. Le reproche que je ferais à ma filière universitaire c'est d'être trop scientifique (mathématiques, astronomie, logique) et pas assez littéraire d'ailleurs.

Les philosophes que j'aime (dont Nietzsche bien sûr) sont non seulement littéraires mais aussi de génialissimes poètes.

Donc, je maintiens que la littérature est une chose qui a été importante dans ma vie et dans mon enfance particulièrement où je passais beaucoup de temps à lire.
Sofiiiii
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Message Posté le: Lun Mar 07, 2011 23:20 pm    Sujet du message:
Je ne m'attendais pas à ce que tu crées un topic par ici Pokémon, c'est surprenant mais intéressant, on apprend des choses sur toi et comme tu as pris la peine de détailler on peut mieux se représenter les choses.

Je n'ai rien de particulier à te dire, juste te souhaiter bon courage pour la suite. Comment te sens tu aujourd'hui vis à vis de l'amour ? A part cette fille déjà en couple depuis deux ans, tu n'as ressenti aucune attirance pour une quelconque autre personne, homme ou femme ?

Et puis sinon j'aime bien le petit surnom que t'a donné AWM : "pokémon", donc je me suis permise de le reprendre, adjugé !
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Message Posté le: Mar Mar 08, 2011 00:26 am    Sujet du message:
Réponse encore une fois partielle, sorry...

D'abord, ma question interrogeait ta cohérence. Au début de ta réponse à la question sur d'éventuelles carences en... disons résonance affective, tu répondais clairement que non, en déplaçant le problème sur une hyper-sensibilité et une phobie sociale. Ça sonne vachement plus DSM IV mais personnellement ça ne me convainct pas, parce que la réceptivité, ça peut être un atout aussi et parce que la phobie ça semble aussi inéluctable que l'allergie.

Projet - Problème - Solution
Sans projet ou sans solution possible, ce n'est pas un problème à résoudre, c'est un deuil.

Donc ; penses-tu que tu as un problème de communication des émotions qui limite ta vie sociale ? (problème dans le sens où la norme n'attend pas cette réponse aux divers stimulirencontrés usuellement - soit : t'es pas ratée, maudite ou autre, juste inadaptée. Qu'on se demande si un trisomique est une erreur de la nature, c'est très limite mais ça se comprend encore. Dans ton cas, j'en doute.

Faut que je file mais une question me tracasse : elle est comment, ta mère ? Je me le demande surtout par rapport à la notion de féminité.

++ :-*
Bulbizarrexx
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Message Posté le: Mar Mar 08, 2011 19:23 pm    Sujet du message:
sofiiiii a écrit:
Je ne m'attendais pas à ce que tu crées un topic par ici Pokémon, c'est surprenant mais intéressant, on apprend des choses sur toi et comme tu as pris la peine de détailler on peut mieux se représenter les choses.

Je n'ai rien de particulier à te dire, juste te souhaiter bon courage pour la suite. Comment te sens tu aujourd'hui vis à vis de l'amour ? A part cette fille déjà en couple depuis deux ans, tu n'as ressenti aucune attirance pour une quelconque autre personne, homme ou femme ?!


Je crois que je le dis justement dans mon message précédent si tu n'as pas la flemme de le lire, mon ressenti aujourd'hui vis à vis de l'amour.
Enfin, inutile, je vais le dire de manière concise et me citer : je n'attend plus rien de ce côté là tellement je suis différente et impossible à aimer et la seule femme qui soit à mes yeux digne de mon amour est celle dont j'ai fais mention et qui est en couple donc.

Et oui j'ai déjà eu des attirances pour énormément de personnes depuis ma naissance avec tout ce qui en découle, c'est à dire de la frustration, de la souffrance et pour le dire de façon concise du mal. Mais maintenant j'ai perdu de cette naïveté première et je m'aime davantage que j'aime les autres.

sofiiiii a écrit:
Et puis sinon j'aime bien le petit surnom que t'a donné AWM : "pokémon", donc je me suis permise de le reprendre, adjugé !


Soit, moi je préfère 10 000 fois Bulbi mais c'est comme vous voulez je ne suis plus à ça près...


Cacocalie a écrit:
Donc ; penses-tu que tu as un problème de communication des émotions qui limite ta vie sociale ? (problème dans le sens où la norme n'attend pas cette réponse aux divers stimulirencontrés usuellement - soit : t'es pas ratée, maudite ou autre, juste inadaptée. Qu'on se demande si un trisomique est une erreur de la nature, c'est très limite mais ça se comprend encore. Dans ton cas, j'en doute.


Et bien, certains psys m'ont dit que je m'exprimais "trop bien" mais pas au sens "ouais ce film est trop bien" non vraiment "trop bien", ce qui fait que ça devient un frein à l'échange et puis comme je te l'ai dis, je suis hyper-sensible et donc traversée par des tas d'émotions quand je suis en société qui m'empêche de "profiter" on va dire.

Cacocalie a écrit:

Faut que je file mais une question me tracasse : elle est comment, ta mère ? Je me le demande surtout par rapport à la notion de féminité.


Bah...une femme bientôt quinquagénaire...bijoux maquillages, décolorations...n'a pas fait d'études, travaille dans un commerce...
Comme ta question est floue je tente diverses informations.

Au fait, lors du cours de latin cet aprem', je crois que j'ai compris ce qu'était ce que tu appelles "mon point fixe" mais conformément à ton conseil, je ne l'écris pas ici.
Sofiiiii
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Message Posté le: Mar Mar 08, 2011 20:32 pm    Sujet du message:
J'avais bien lu ton précédent message et j'avais noté ceci mais tu aurais pu avoir une vision des choses un peu plus nuancée ou différente suite à de quelconques évènements, je ne sais pas lesquels, ce sont des suppositions que j'avance ici.

L'amour fait toujours énormément souffrir mais quand on trouve la bonne personne ça vaut quand même la peine de s'engager et de partager un bout de chemin ensemble. Ne perd pas espoir et ne te planque pas derrière ta carapace de dinosaure , tu risquerais de louper ta chérie !
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Message Posté le: Mer Mar 09, 2011 16:08 pm    Sujet du message:
Bulbizarrexx a écrit:
Et bien, certains psys m'ont dit que je m'exprimais "trop bien" mais pas au sens "ouais ce film est trop bien" non vraiment "trop bien", ce qui fait que ça devient un frein à l'échange et puis comme je te l'ai dis, je suis hyper-sensible et donc traversée par des tas d'émotions quand je suis en société qui m'empêche de "profiter" on va dire.

Ouais, le chaland n'est guère réceptif à la précision. A toi d'apprendre à mettre des mots le plus vite possible et le plus simplement possible. Sinon, tu peux aussi décider de ne pas changer et ne faire aucun effort pour t'adapter mais tu sais dès lors que ça sélectionne beaucoup plus. Donc le choix n°2 inclut aussi l'option "très peu d'amis", quoique la qualité de ces relations soit certainement bien meilleure que celle de relations plus... standardisées.

Pour les émotions... Imagine quelqu'un qui te couperait toutes des cinq minutes pour te dire "Je ressens ça". Est-ce que tu estimes que ce serait acceptable ? Intéressant ?
Si oui, je te conseille de trouver des gens qui partagent ton opinion en veillant aussi à ce qu'ils développent cette expressivité. Attention toutefois : souvent, les gens ressentent beaucoup d'émotions, très variées, très complexes, mais ne les verbalisent pas. Il n'empêche qu'ils ressentent.
Si non, tempère ce besoin tant que tu peux. Écrire, dessiner, danser, etc, sont des moyens autres de s'exprimer. Tu peux les sur-exploiter pour compenser.

Bulbizarrexx a écrit:
Bah...une femme bientôt quinquagénaire...bijoux maquillages, décolorations...n'a pas fait d'études, travaille dans un commerce...
Comme ta question est floue je tente diverses informations.

En fait, je pensais à un ouvrage de Bourdieu qui s'appelle La domination masculine. Tes études sur les genres ont déjà dû te l'apprendre ; généralement, le package "féminité" inclut la sociabilité : la femme est la personne qui doit prendre des nouvelles de tout le monde, parler, parler encore afin de maintenir les liens dans la famille et dans la société. Elle est aussi celle qui est censée rassurer, être douce, émotive, réceptive.

Le commerce, ça requiert toutes ces qualités dites "féminines" : accueil, gentillesse, être sympathique, etc.

Bulbizarrexx a écrit:
Au fait, lors du cours de latin cet aprem', je crois que j'ai compris ce qu'était ce que tu appelles "mon point fixe" mais conformément à ton conseil, je ne l'écris pas ici.

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Message Posté le: Mer Mar 09, 2011 18:54 pm    Sujet du message:
Pour ma part je n'ai jamais été dans le paraître et je me suis déraciné du genre féminin de manière innée.

Je vais dire quelque chose qui va t'exaspérer mais malgré tout tes efforts et tes réponses, j'ai l'impression qu'on s'éloigne du vrai problème pour lequel j'ai fais ce topic.

Mon désir de mort, c'est ça mon point fixe en fait. Il est à la fois existentiel et existential.
Mes pensées littéraires et mes reflexions romantiques, proche du romantisme allemand d'ailleurs voilà ce que tu appelles "mon point fixe" mais le point fixe n'existe pas vraiment, c'est une abstraction.
L'éternel retour me parle plus personnellement. Même si Wisdom par exemple qualifiait cela de fioriture pour ma part c'est vraiment parlant : j'ai vraiment l'impression d'être une poussière sans cesse ramené aux mêmes souffrances, aux mêmes tourments sans fins, enfin je trouve que ce concept illustre parfaitement tout, et par conséquent il n'y a pas nécessité d'invoquer un point fixe.

Je crois même savoir la réponse à toute cette souffrance et à l'incompréhension des autres, au fond je suis l'envers du décor, j'ai une conscience aigue de la vie et de son absence de sens. Je ressens profondément l'absurdité de l'existence mais aussi son intensité et sa puissance.
Le fait que je ne sois ni homme ni femme, que je pense sans patrie, que je ne sois attachée à rien, me met à la fois en dessous et bien au dessus de tout. Mais par moment je fais l'erreur de me demander "pourquoi n'ais je pas ceci?" la réponse est pourtant simple : je ne suis pas l'homme ni la femme, je suis Übermensch (surhomme).

Moi qui aie tenté d'abord d'être femme, puis d'être homme (j'ai changé de sexe médicalement) puis j'ai méprisé mon acte après avoir vécu sous ce nouvel aspect, sous cette autre identité avec ce corps un peu modifié, moi qui me suis aperçue qu'au fond être humain m'étais déjà impossible.

Je dois en bonne dionysiaque accepter la réalité sans être abattue et même en sachant rire, et ce malgré toutes les situations absurdes, tristes à mourir, misérables que je traverse. Voilà la solution, que je fais déjà mais en m'en écartant quelquefois. D'où la création de ce topic.

Je transcende l'existence, je dévoile la vie de manière indécente, je me moque des valeurs, c'est comme ça que je suis : je dois en assumer les conséquences : quelques rares et bonnes amitiés mais pas de douceur féminine pour apaiser mes angoisses, juste mes reflexions lyriques et romantiques.

Je suis volonté de puissance toute entière et rien d'autre.

Je sais en fait l'une des principales choses qui m'a rendue si différente des autres : eux se sont attachées à devenir des gens de biens en se forgeant des valeurs alors que je me suis contenter d'être la spectatrice de ma propre déchéance à laquelle j'étais initialement vouée de par ma naissance.
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Message Posté le: Mer Mar 09, 2011 20:55 pm    Sujet du message:
Tu as raison Jacques, il faut parfois être fataliste.

Ton âme a été ensorcelée depuis toujours !

Que peux-tu y faire ?

Tu as l'air de ne rien pouvoir y faire. Je me dis donc qu'en attendant d'avoir 86 ans, tu peux continuer la philo, et faire de la recherche. Ça occupe, ça divertie.

"Mais le divertissement nous amuse, et nous fait arriver insensiblement à la mort". Pascal.

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