bionique
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Posté le: Dim Mar 09, 2008 20:19 pm Sujet du message:
salut ocean23
je suis musulman et je te comprends
je te souhaite tout d'abord plein de bonheur avec ton ami
ce que je peux t'assurer c'est que les musulmans peuvent avoir des
différences concernant les interprétations de textes religieux sans rien
enlever à leur identité musulmane. d'ailleurs le prophète (saws) a dit que
celui qui fait l'effort d'interprétation (le vrai effort, qui doit être bien
basé) a sa récompense auprès de Dieu s'il arrive a une fausse conclusion,
et cette récompense est double s'il arrive à une conclusion juste.
on a souvent besoin de faire un effort d'interprétation (qu'on finit souvent
par "et Dieu sait mieux") une fois qu'on sent qu'il y a quelque chose qui
cloche. l'islam appelle à sa propre réforme (qui est différente de la
déforme) et dit par exemple que quand une cause de prohibition n'est plus, la
prohibition n'est plus. autrement dit : à chaque époque et à chaque lieu
ses règles. c'est qu'il faut tenir compte de la contextualité des textes et
des causes de révélation de versets. en plus de celà chaque texte ne doit
pas être pris isolément mais combiné à d'autres pour mieux comprendre.
aussi, les hadiths ne sont pas tous authentiques.
voilà, l'effort d'interprétation n'est pas toujours facile et ma réponse à
ta question est oui, tu peux absolument être musulmane et rester perplexe sur
certains points ; voici un texte sur un projet très important de réforme de
l'islam, qui se fait en turquie :
Citation: | La Turquie s’engage dans une révision radicale des
textes islamiques
La Turquie s’apprête à publier un document qui représente une
réinterprétation révolutionnaire de l’Islam - et une modernisation
radicale et controversée de la religion.
Le puissant Département des affaires religieuses turc a chargé une équipe
de théologiens de l’Université d’Ankara de mener une révision
fondamentale des Hadiths, le deuxième texte le plus sacré de l’islam
après le Coran.
Les Hadiths sont une conpilation de milliers de “propos” réputés
provenir du prophète Mahomet lui-même. A ce titre, ils constituent le
principal guide pour les musulmans dans l’interprétation du Coran et la
source de la grande majorité de la Loi islamique, ou Charia.
“Il s’agit d’une entreprise de nature semblable à la Réforme
chrétienne. Pas exactement la même, mais … it’s changing the theological
foundations of [the] religion elle affecte les fondements théologiques de
[la] religion.” (Fadi Hakura, spécialiste de la Turquie à la Chatham
House)
Mais l’État turc en est venu à considérer les Hadiths comme ayant souvent
une influence négative sur une société qu’il veut rapidement moderniser,
et les croit responsables de l’obscurcissement des valeurs originelles de
l’islam.
Il affirme qu’un nombre significatif de ces “dits” ne furent jamais
prononcés par Mohammed, et que même certains qui le furent ont désormais
besoin d’être réinterprétés.
“Réforme”
Selon certains commentateurs, la théologie même de l’Islam est en cours de
réinterprétation dans le but d’opérer une refonte radicale de la
religion.
Les partisans de ce mouvement affirment que l’esprit de logique et de raison
inhérents à l’Islam lors de sa fondation il y a 1.400 ans sont en cours de
redécouverte. Certains estiment que cela pourrait représenter le début
d’une réforme dans la religion.
“Certains messages interdisent aux femmes de voyager sans l’autorisation
de leur mari… Mais ce n’est pas un interdit religieux. Cela s’est fait
tout simplement parce qu’il n’était pas prudent pour une femme de voyager
seule.” (Professeur Mehmet Gormez, spécialiste des Hadiths au Département
turc des affaires religieuses)
Les autorités turques ont été jusqu’à présent réticentes à l’idée
de la révision des Hadiths, conscientes de la controverse qu’une telle
entreprise est susceptible de provoquer chez les musulmans traditionalistes,
mais ils ont parlé du projet à la BBC, et de leurs objectifs ambitieux dans
ce sens.
L’examen “médico-légal” des Hadiths a eu lieu à l’Ecole de
Théolgie de l’Université d’Ankara. Un conseiller du projet, Felix
Koerner, explique qu’il peut être démontré que certains des “dits” -
reconnus individuellement comme “hadith” - ont été inventés des
centaines d’années après la mort du prophète Mohammed, pour servir les
besoins de la société de l’époque. ”Malheureusement on peut justifier,
même par le biais de prétendus hadith, la pratique musulmane - ou
pseudo-musulmane - de mutilation génitale féminine“, dit-il.
«Vous pouvez trouver des messages qui disent : “c’est ce que le Prophète
nous a ordonné de le faire.” Mais, historiquement, on peut montrer comment
ils sont nés, comme des influences d’autres cultures, qui ont ensuite été
projetées sur la tradition islamique. ”
Le coeur du débat est que la tradition islamique a été progressivement
détournée par diverses cultures - souvent conservatrices -, cherchant à
utiliser la religion pour diverses formes de contrôle social.
Les promoteurs du projet concernant les Hadiths soulignent que des
générations successives ont embelli le texte, attribuant leurs objectifs
politiques au prophète Mohammed lui-même.
Révolutionnaire
La Turquie a l’intention de balayer ce « bagage culturel » et de retourner
à une forme d’Islam qu’elle affirme être en accord avec ses valeurs
d’origine et celles du Prophète.
Mais c’est ici que la nature révolutionnaire de l’entreprise devient
évidente : même certains propos reconnus comme ayant été réellement
prononcés par Mohammed ont été modifiés et réinterprétés.
Le Professeur Mehmet Gormez, un haut fonctionnaire du Département turc des
Affaires Religieuses et un spécialiste des Hadiths, livre un exemple
éloquent. “Il y a certains messages qui interdisent aux femmes de voyager
pendant trois jours ou plus sans la permission de leur mari et ils sont
authentiques. Mais ce n’est pas un interdit religieux. Cela s’est fait
parce que, du temps du Prophète, il n’était tout simplement pas sûr pour
une femme de voyager seule comme ça. Mais à mesure que le temps a passé,
les gens rendu permanent que ce qui était seulement censé être un interdit
temporaire pour des raisons de sécurité. ”
Le projet justifie une ingérence si intrépide dans le contenu quatorze fois
centenaire des Hadiths par une recherche académique rigoureuse.
Le professeur Gormez fait remarquer que, dans un autre discours, le Prophète
a déclaré qu’ ” il aspirait au jour où une femme pourrait se déplacer
sur de longues distances seule “. Aussi, soutient-il, l’objectif du
Prophète était clair.
Esprit originel
Pourtant, jusqu’à présent, l’interdit est resté dans le texte, et
contribue à limiter la libre circulation de certaines femmes musulmanes
jusqu’à ce jour.
“Il ya aussi de la violence contre les femmes au sein des familles, y
compris le harcèlement sexuel … Cela n’existe pas dans l’islam … Nous
devons le leur expliquer.” (Hulya Koc, une “vaize”)
Dans le cadre de son programme dynamique de renouveau, la Turquie a donné une
formation théologique à 450 femmes, et les a nommées imams supérieurs ou
“vaizes”. Elles ont eu la tâche d’expliquer l’esprit original de
l’islam aux communautés isolées des vastes contrées intérieures de
Turquie.
Une de ces femmes, Hulya Koc, a fait face à une mer de foulards lors d’un
rassemblement urbain en Turquie centrale, et a parlé à ces femmes de
l’égalité, de la justice et des droits humains établis par une
interprétation correcte du Coran - une interprétation guidée et confirmée
par la version révisée des Hadiths.
Elle dit que, en ce moment même, l’Islam est largement utilisé pour
justifier la suppression violente des femmes. “Il ya des crimes
d’honneur“, explique-t-elle. “Nous apprenons que certaines femmes sont
tuées pour avoir épousé la mauvaise personne s’être enfuies avec
quelqu’un qu’elles aiment.”
“Il ya aussi de la violence contre les femmes au sein des familles, y
compris le harcèlement sexuel par des oncles et d’autres. Cela n’existe
pas dans l’Islam … nous devons le leur expliquer.”
“Nouvel Islam”
Selon Fadi Hakura, un spécialiste de la Turquie de la Chatham House à
Londres, la Turquie ne fait rien moins que recréer l’Islam - le
transformant d’une religion dont les règles doivent être obéies, en une
religion conçue pour répondre aux besoins des personnes dans une démocratie
laïque moderne.
Il dit que pour y parvenir, l’État est en train de façonner un nouvel
islam. ”Ceci est de nature semblable à la Réforme chrétienne“, dit-il.
“Pas exactement la même chose, mais si vous y pensez, cette entreprise est
en train de changer les fondements théologiques de [la] religion“.
Fadi Hakura croit que, jusqu’à présent, la Turquie laïque a tenté de
créer une nouvelle politique pour l’Islam. ” Maintenant, dit-il, ils
tentent de façonner un nouvel islam.”
De manière significative, l’”Ecole d’Ankara” de théologie qui
travaille sur les nouveaux Hadiths a utilisé les techniques et la philosophie
critiques occidentales.
Ils ont aussi franchi une étape encore plus intrépide - rejeter une règle
établie de longue date des érudits musulmans voulant que les textes plus
tardifs (et souvent plus conservateurs) l’emportent sur les textes que les
précèdent. ”Il faut les voir comme un tout», affirme Fadi Hakura.
«On ne peut pas dire, par exemple, que les versets de violence l’emportent
sur les versets de la paix. Ceci est beaucoup utilisé au Moyen-Orient, ce
genre d’idéologie.“ ”Je ne peux pas souligner suffisamment ce que [ce
changement] a de fondamental.”
Source : BBC NEWS (news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/2/hi/europe/7264903.stm), publié
le 26 février 2008 à 14:43:58 par Robert Pigott, correspondant “Affaires
religieuses” pour la BBC |
par Karim Mahmoud-Vintam - 28
février
en conclusion, l'islam garantit aux musulmans le droit de contester les
interprétations des versets et hadiths si elles leur paraissent illogiques,
invite à les étudier voire à corriger ou actualiser. une fois j'ai vu à la
télé une émission où la présentatrice discutait avec une femme musulmane
n'étant pas d'accord sur un point (que la plupart des musulmans ne
contredisent pas). un télespectateur -musulman ordianire- lui a dit par
téléphone qu'elle n'était pas musulmane, alors immédiatement un homme de
religion qui était aussi sur la ligne a réagi en disant à l'autre qu'il
n'avait absolument pas le droit de dire une telle chose et que la femme
restait musulmane et avait pleinement le droit d'avoir ses réserves, se poser
les questions qu'elle voulait, et trouver logique ce qu'elle pensait. la femme
avait aussitôt été reconnaissante à l'homme de religion pour sa position.
j'espère que maintenant c'est nettement plus clair pour toi, si tu as des
questions sur des sujets précis je suis disposé à faire de mon mieux pour
répondre
cordialement
Dernière édition par bionique le Lun Déc 14, 2009 23:51 pm; édité 1 fois
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bionique
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Posté le: Dim Mar 09, 2008 21:30 pm Sujet du message:
ocean23 ne parle d'apostasie mais du fait de se poser quand-même des
questions sur quelques points, ce qui est le cas de tous les musulmans.
sinon l'apostasie n'est pas punissable de mort. au temps du prophète (saws),
elle l'avait été lorsqu'elle constituait un acte de guerre, guerre qui
visait à opprimer les musulmans et faire disparaître l'islam par l'épée
alors que le message était à son début.
voici un article intéressant si on a le temps de lire :
Citation: | Pas de sanction pour
l’apostasie... La liberté de conscience est le fondement de
l’Islam
lundi 17 mars 2003
Pr Jamâl Al-Bannâ
Le Coran fait allusion dans un certain nombre de versets à l’apostasie. Par
exemple : « Et ceux parmi vous qui adjureront leur religion et mourront
infidèles, vaines seront pour eux leurs actions dans la vie immédiate et la
vie future. » (sourate 2 intitulée la Vache, Al-Baqarah, verset 217) ; « Ô
les croyants ! Si vous obéissez à ceux qui ne croient pas, il vous feront
retourner en arrière. Et vous redeviendrez perdants. » (sourate 3 intitulée
la Famille d’Amram, Âl `Imrân, verset 149) ; « Ô les croyants !
Quiconque parmi vous apostasie de sa religion... Dieu fera alors venir un
peuple qu’Il aime et qui L’aime. » (sourate 5 intitulée la Table servie,
Al-Mâ’idah, verset 54) ; « Ceux qui sont revenus sur leurs pas après que
le droit chemin leur a été clairement exposé, le Diable les a séduits et
trompés. » (sourate 47 intitulée Muhammad, verset 25).
Il existe également d’autres versets n’ayant pas employé le verbe «
apostasier » mais qui en contiennent le sens, comme par exemple : «
Quiconque a renié Dieu après avoir cru... - sauf celui qui y a été
contraint alors que son coeur demeure plein de la sérénité de la foi - mais
ceux qui ouvrent délibérément leur coeur à la mécréance, ceux-là ont
sur eux une Colère de Dieu et ils ont un châtiment terrible. » (sourate 16
intitulée les Abeilles, An-Nahl, verset 106) ; « Dieu a promis à ceux
d’entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu’Il leur donnera la
succession sur terre comme Il l’a donnée à ceux qui les ont précédés.
Il donnera force et suprématie à leur religion qu’Il a agréée pour eux.
Il leur changera leur ancienne peur en sécurité. Ils M’adorent et ne
M’associent rien et celui qui mécroit par la suite, ce sont ceux-là les
pervers. » (sourate 24 intitulée la Lumière, An-Nûr, verset 55).
Tous ces versets font clairement allusion à l’apostasie après l’Islam.
Pourtant, aucun d’entre eux ne fait la moindre allusion à un châtiment
terrestre ou à une sanction pénale que devrait subir l’apostat,
contrairement à la sanction du meurtrier ou du voleur. Dans le cas présent,
la sanction terrible et effrayante est la Colère de Dieu.
Cette interprétation est celle qui correspond au mieux à l’esprit même du
Coran et des nombreux autres textes fondateurs. Cet esprit fonde en effet la
foi et la croyance sur la conviction de l’individu et sur sa guidance sans
contrainte ni pression extérieure. Il fonde la foi et la croyance sur la
liberté de choix la plus totale, exprimée par le passage coranique suivant :
« Quiconque le veut, qu’il croie, et quiconque le veut qu’il mécroie. »
(sourate 18 intitulée la Caverne, Al-Kahf, verset 29).
En ceci - j’entends par-là ce texte explicite, ainsi que les nombreux
autres versets qui ont entériné la liberté de conscience -, il y a une
preuve convaincante sur la position à adopter face à l’apostat.
Néanmoins, certains juristes ont négligé la portée de ces textes
explicites et clairs, sous prétexte qu’il existait des preuves tirées de
la Sunnah.
Exemples de positions adoptées par la
jurisprudence classique face à la question de l’apostasie
Afin d’illustrer la manière dont les juristes ont traité cette question
délicate, nous rapporterons ici deux opinions tirées de notre héritage
jurisprudentiel ancien et contemporain.
Ibn Rushd (Averroès) dit dans son livre Bidâyat Al-Mujtahid wa Nihâyat
Al-Muqtasid, dans le paragraphe dédié au « jugement de l’apostat » : «
Si on saisit l’apostat avant qu’il ne soit entré en guerre contre les
Musulmans, alors les juristes sont communément d’avis pour dire qu’il
doit être tué, conformément au hadith du Prophète : « Quiconque change sa
religion, tuez-le. » » (rapporté par l’ensemble des compilateurs de
hadiths sauf Muslim). Les juristes ont néanmoins divergé sur l’exécution
de la femme et sur le fait de savoir si on doit lui demander la repentance ou
non. La majorité de ces juristes sont d’avis que la femme doit être tuée,
comme l’homme. Abû Hanîfah est cependant d’avis qu’elle n’a pas à
être tuée, et qu’elle est à considérer au même titre que la mécréante
d’origine. La majorité des juristes se sont appuyés dans leur avis sur la
formulation générale du hadith. Certains d’entre eux se sont néanmoins
fourvoyés en prétendant qu’elle devait être tuée même si elle se
reconvertit à l’Islam. Quant à la demande de repentance de l’apostat,
Mâlik l’exige avant l’exécution, conformément à ce qu’il a rapporté
au sujet de `Umar. D’autres personnes sont d’avis que cette repentance
n’est pas acceptée. Dans le cas où l’apostat entre en guerre contre les
Musulmans puis que ceux-ci se saisissent de lui, alors il doit être tué par
application de la hirâbah [1] et on ne lui demande pas la repentance, que la
guerre qu’il a menée contre les Musulmans ait eu lieu en terre d’Islam
(dâr al-islâm) ou après qu’il a rejoint la terre de guerre (dâr al-harb)
[2], à moins qu’il ne se reconvertisse de lui-même à l’Islam.
Le Sheikh Mahmûd Shaltût dit dans son livre Al-Islâm `Aqîdah wa Sharî`ah
(L’Islam : une foi et une loi), dans le paragraphe dédié à « la sanction
de l’agression de la religion par l’apostasie » : « L’agression de la
religion par l’apostasie a lieu lorsqu’on renie de la religion ce qui en
est nécessairement connu [3], ou lorsqu’on s’emploie à railler et à
dénigrer la religion. Le Coran parle de ce crime dans le verset suivant : «
Et ceux parmi vous qui adjureront leur religion et mourront infidèles, vaines
seront pour eux leurs actions dans la vie immédiate et la vie future. Voilà
les gens du Feu : ils y demeureront éternellement. » (sourate 2 intitulée
la Vache, Al-Baqarah, verset 217). Comme on le voit, ce verset ne parle pas
plus que d’une annulation de toutes les bonnes actions et d’une
rétribution, dans l’Au-delà, d’un Enfer éternel. »
Quant à la sanction terrestre pour ce crime, les juristes la justifient par
un hadith narré par Ibn `Abbâs - que Dieu les agrée tous deux - dans lequel
il dit : « Le Messager de Dieu - paix et bénédiction sur lui - dit : «
Quiconque change sa religion, tuez-le. » » (rapporté par l’ensemble des
compilateurs de hadiths sauf Muslim).
Problèmes posés par le hadith d’Ibn
`Abbâs
Si on analyse le hadith d’Ibn `Abbâs - que Dieu les agrée tous deux -, on
remarque qu’il pose de multiples problèmes. En effet, concerne-t-il celui
qui change sa religion parmi les Musulmans uniquement, ou bien s’étend-il
également au Juif qui se christianise par exemple ?
La formulation générale du hadith englobe-t-elle aussi bien l’homme que la
femme, de sorte que la femme doit également être tuée si elle apostasie, ou
bien le hadith ne concerne-t-il que les hommes, la femme n’ayant pas à
être tuée ?
Le Sheikh Mahmûd Shaltût explique : « Le point de vue qu’on porte sur
cette question peut être modifié. On a remarqué en effet qu’un grand
nombre de savants estiment que les sanctions pénales ne sont pas justifiables
par les hadiths n’ayant pas bénéficié d’une large transmission (hadîth
âhâd). Par ailleurs, la mécréance en elle-même ne légitime pas la mise
à mort. Ce qui légitime la mise à mort, c’est l’entrée en guerre
contre les Musulmans, leur agression et la volonté de les détourner de leur
religion. Une étude littérale des nombreux versets du Noble Coran montre
qu’il est interdit de contraindre quelqu’un à la religion. Le Très Haut
dit : « Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué
de l’égarement. » (sourate 2 intitulée la Vache, Al-Baqarah, verset 256)
; « Est- ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? » (sourate
10 intitulée Jonas, Yûnus, verset 99). »
Le Sheikh `Abd Al-Muta`âl As-Sa`îdî dit dans son livre Hurriyyat Al-Fikr
fil-Islâm (La Liberté de pensée en Islam), après avoir énuméré les
versets coraniques traitant de la question, et après avoir fait état de la
tolérance que le Prophète - paix et bénédiction sur lui - affichait
vis-à-vis des hypocrites : « Si, après tout cela, on nous présente des
hadiths n’ayant pas bénéficié d’une large transmission et qui indiquent
que l’apostat doit être tué, alors ou bien nous ne les acceptons pas - car
les hadiths n’ayant pas bénéficié d’une large transmission ne sont pas
considérés comme un argument valable au niveau des questions fondamentales
touchant à la foi, tout en sachant que l’exécution de l’apostat pour
avoir modifié ses croyances entre dans le cadre de ces questions
fondamentales, non dans le cadre des questions secondaires -, ou bien nous
considérons que ces hadiths concernent l’apostat qui entre en guerre contre
les Musulmans. Les Musulmans étaient en effet, à l’époque du Prophète -
paix et bénédiction sur lui -, en état de guerre. Celui qui apostasiait de
l’Islam ne se contentait pas de rester chez lui : il rejoignait les ennemis
de l’Islam et combattait dans leurs rangs. Ainsi, l’ordre donné par le
Prophète d’exécuter ces apostats était dû non pas à leur apostasie mais
bel et bien à leur entrée en guerre contre les Musulmans. Ceci est
corroboré par le fait que le Prophète n’ordonna pas d’exécuter les
hypocrites qui apostasièrent pourtant de l’Islam. En effet, ceux-là ne
prirent pas part au combat contre les Musulmans. Bien au contraire, il leur
arrivait parfois de combattre à leurs côtés. En outre, on ne peut pas dire
que le Prophète n’était pas au courant de leur apostasie, car il
connaissait parfaitement l’hypocrisie d’un grand nombre d’entre eux. On
en déduit alors que la distinction entre les apostats opérée par le
Prophète s’explique par leur participation ou non au combat contre les
Musulmans. Celui qui porte les armes après avoir apostasié doit être tué.
Celui qui ne porte pas les armes n’est ni combattu ni tué. Nous pensons que
cet avis est celui qui concilie au mieux les divergences des juristes sur
cette question. »
En outre, les avis concernant l’apostat sont extrêmement nombreux. Ibn Hazm
les a énumérés dans son livre Al-Muhallâ : « Toute personne ayant été
incontestablement musulmane, n’ayant eu aucune autre religion en dehors de
l’Islam, puis qui se rend coupable d’apostasie de l’Islam, se
convertissant à une religion scripturaire ou non scripturaire ou encore à
l’athéisme, fait l’objet d’un jugement au sujet duquel les gens ont
divergé. Certains pensent qu’on ne lui demande pas la repentance.
D’autres sont d’avis qu’on doit lui demander la repentance. Certains ont
distingué celui qui naît au sein de l’Islam puis qui apostasie de celui
qui se convertit à l’Islam après la mécréance puis qui apostasie. » Ibn
Hazm précise ensuite que ceux qui sont d’avis qu’on ne demande pas à
l’apostat la repentance se subdivisent en deux parties. La première pense
que l’apostat doit être tué, qu’il se soit repenti ou non, qu’il se
soit reconverti à l’Islam ou non. La seconde pense que s’il se repent de
lui-même, sa repentance est acceptée et il n’a plus à être exécuté.
Si, au contraire, il ne se repent pas, alors il doit être exécuté. Quant à
ceux qui sont d’avis qu’on doit demander la repentance à l’apostat, ils
se subdivisent en plusieurs parties. La première pense qu’on doit lui
demander une fois la repentance. Ou bien il s’exécute ou bien il est
exécuté. La deuxième pense qu’on doit lui demander trois fois la
repentance. Ou bien il s’exécute ou bien il est exécuté. La troisième
pense qu’on doit lui demander la repentance pendant un mois. Ou bien il
s’exécute ou bien il est exécuté. La quatrième pense qu’on doit lui
demander cent fois la repentance. Ou bien il s’exécute ou bien il est
exécuté. La dernière pense qu’on doit lui demander la repentance aussi
longtemps qu’il vivra et qu’il n’a pas à être exécuté.
Parmi ceux qui ont établi une distinction entre l’apostat qui dissimule son
apostasie et celui qui la déclare ouvertement, les uns sont d’avis que
celui qui la dissimule doit être tué sans qu’on lui demande la repentance
et sans qu’on ne l’accepte de lui. Quant à celui qui déclare ouvertement
son apostasie, sa repentance sera acceptée. D’autres pensent qu’il n’y
a aucune différence entre celui qui dissimule son apostasie et celui qui la
déclare. Parmi ces derniers, les uns estiment que la repentance de celui qui
dissimule son apostasie est également acceptée alors que d’autres disent
que la repentance n’est acceptée ni de celui qui dissimule son apostasie ni
de celui qui la déclare.
Toutes ces opinions dont foisonne notre héritage jurisprudentiel montrent à
quel point ont régné la confusion, la multiplicité des positions, les
oppositions, les dissidences et les divergences concernant la question de
l’apostasie. Ces juristes auraient pu éviter tout cela et se tourner vers
une deuxième possibilité, car cette question n’admet pas de polémique...
Elle n’admet qu’une seule réponse.
Une règle d’or : pas d’intervention de
l’autorité dans la conscience de l’individu
L’avis sur lequel nous désirons insister ici est que toute intervention de
l’autorité - sous quelque appellation qu’elle soit, et quelle que soit la
forme qu’elle prend - entre l’individu et sa conscience est
définitivement rejetée. La foi doit être en effet fondée sur la liberté
individuelle et sur la sérénité du cœur. Nos arguments sont les suivants
:
Le Noble Coran mentionne l’apostasie de manière explicite dans plus d’un
verset, sans pour autant y fixer une sanction terrestre. Et s’il le voulait,
il l’aurait fait.
Le Noble Coran montre - de manière indubitable, dans des centaines de
versets, par rapport à toutes les dimensions de la question de la foi - que
la source première et le fondement de cette foi est le cœur et la volonté.
Il affirme que même les Prophètes n’ont pas à contraindre les gens à la
foi, qu’il n’y a nulle contrainte en religion et que croie qui veut et
mécroie qui veut.
Lorsque le Noble Coran entérine la liberté de conscience, il ne fait en
réalité qu’entériner un principe fondamental, inéluctable d’après la
nature même des choses, d’après les principes généraux de la vie, et
d’après ce que dicte la raison et la logique. Si le Coran n’avait pas
entériné ce principe, ce dernier se serait imposé de lui-même sur la
société par pur souci d’objectivité. Du fait que ce principe constitue
l’une des règles que Dieu - Exalté soit-Il - a posées pour
l’établissement de sociétés humaines, les législations célestes
n’étaient pas venues le contredire ; bien au contraire, elles étaient
venues l’entériner.
On n’a pas rapporté que le Prophète - paix et bénédiction sur lui - a
tué un apostat uniquement pour son apostasie, malgré le nombre conséquent
d’hypocrites qui avaient renié l’Islam après y avoir cru.
Nous ne rejetons pas un hadith simplement parce qu’il n’a pas bénéficié
d’une large transmission. Nous respectons et nous nous inclinons devant tout
hadith reconnu pour son authenticité. Néanmoins, afin de l’appliquer en
tant que principe général, il nous faut être extrêmement prudents, il faut
saisir toutes les circonstances de ce hadith et nous devons nous assurer
qu’il a été rapporté à la lettre près, et non uniquement d’après son
sens. Nous ne pouvons nous permettre de verser le sang ou d’entraver les
libertés alors qu’il existe une probabilité non nulle que le hadith a
été rapporté d’après son sens. Adopter une telle méthodologie dans la
narration du hadith peut en effet altérer ce dernier. En outre, il nous faut
analyser toutes les circonstances au cours desquelles le hadith fut prononcé,
ce qui nous permettra de savoir s’il s’agit d’une directive
particulière ou d’une directive générale. Tous ces doutes ne sauraient
être négligés, et il suffirait de bien moins que cela pour ne pas appliquer
une sanction pénale prévue par le Coran sur un individu donné. Comment
pourrions-nous alors accepter un principe général qui s’appliquerait sur
tous avec la présence de doutes aussi forts ?
L’idée de l’apostasie s’accompagnait, au temps du Prophète - paix et
bénédiction sur lui -, de l’inimitié envers l’Islam et de la guerre
contre lui. Celui qui croyait s’activait à le défendre et celui qui
apostasiait s’activait à le combattre, en rejoignant les idolâtres, comme
cela fut le cas par exemple de `Abd Allâh Ibn Sa`d Ibn Abî Sarh. Ce dernier
s’était en effet converti à l’Islam, puis avait apostasié. Il se mit
alors à rassembler la tribu de Quraysh contre le Prophète - paix et
bénédiction sur lui. Le Prophète le condamna à mort par contumace. Lors de
la conquête de la Mecque, l’apostat se réfugia chez `Uthmân Ibn `Affân,
qui était son frère de lait. `Uthmân le couvrit chez lui jusqu’à ce que
les choses se calmassent à la Mecque, après quoi il l’amena devant le
Prophète, lui demandant de lui octroyer sa protection. Le Messager de Dieu -
paix et bénédiction sur lui - se tut alors pendant un long moment, avant de
lui octroyer sa protection. L’apostat finit par se reconvertir à
l’Islam.
Un exemple historique et un exemple
contemporain
L’exemple d’apostasie le plus célèbre dans l’histoire de l’Islam est
celui de l’apostasie des tribus arabes après la mort du Prophète - paix et
bénédiction sur lui. L’apostasie de ces tribus était due en réalité au
refus de ces dernières de payer l’aumône légale purificatrice (zakâh).
C’est alors que Abû Bakr prononça sa célèbre sentence : « Par Dieu,
s’ils refusent de me faire parvenir ne fût-ce qu’une ficelle qu’ils
donnaient au Prophète - paix et bénédiction sur lui -, je les combattrai
jusqu’à ce qu’ils s’en acquittent. » Encore plus explicite est son
autre sentence concernant ceux qui établiraient une distinction entre la
prière et l’aumône légale purificatrice. L’apostasie de ces tribus
relevait donc plus d’une apostasie politique que d’une apostasie
religieuse, au sens où nous l’entendons. C’est pour cette raison que les
livres de jurisprudence ne s’appuient pas sur cette décision de Abû Bakr
pour justifier l’exécution de l’apostat.
Quant à l’idée d’une apostasie en tant que simple expression de la
liberté de conscience, elle était fort peu probable à cette époque.
C’est à partir de cette remarque que même les juristes ont établi une
distinction entre l’arrestation de l’apostat avant qu’il ne déclare la
guerre ou après.
Ceux qui ont eu à traiter cette question à notre époque auraient dû
s’apercevoir de ce point. S’ils veulent appliquer une sanction, alors
cette sanction doit concerner l’apostat qui déclare la guerre ou qui trahit
sa patrie. Le crime commis devient dès lors le crime de Haute Trahison et non
d’apostasie.
Les avis des juristes auraient dû observer cette limite fixée par les
versets du Coran. Or, sur ce point, ils ont commis un abus en négligeant
l’essence de l’Islam, lequel abus ne trouve aucune justification.
Il existe un cas contemporain concret illustrant cela. Le quotidien égyptien
Al-Ahrâm nous a fait savoir le 6 juillet 1977 que le Conseil d’Etat avait
approuvé un projet de loi visant à rétablir la peine de l’apostasie.
Cette loi stipulait l’exécution de l’apostat qui reniait l’Islam de son
propre gré par une parole explicite ou par un acte sans équivoque. Cette
même loi condamnait également à dix ans de prison ferme celui qui
apostasiait plus d’une fois puis se reconvertissait à l’Islam. Cette
même loi prévoyait enfin des sanctions répressives pour l’apostat
mineur.
Dans cette loi, l’apostasie était reconnue avérée soit par l’aveu de
l’accusé soit par le témoignage de deux hommes. En outre, en conséquence
directe de ce jugement, l’apostat ne pouvait plus disposer de ses biens.
L’article paru dans le quotidien Al-Ahrâm précise certains détails de la
loi en question. Ainsi, si le « criminel » - terme employé par le quotidien
Al-Ahrâm - avait entre sept et dix ans, alors le juge pourrait le
réprimander sévèrement durant l’audience, ou ordonner qu’il fût remis
à l’un de ses parents ou à un tuteur, ou ordonner qu’il fût transféré
dans une fondation d’assistance sociale spécialisée dans les crimes de
mineurs. Si l’enfant avait entre dix et quinze ans, alors le juge pourrait
le sanctionner en ordonnant qu’il fût bâtonné de dix à cinquante fois,
etc.
Ce projet de loi stipulait également que toute personne qui aurait incité
une autre personne à commettre ce qui serait le crime d’apostasie, se
verrait punie de la sanction qui retomberait sur la personne incitée, si
l’incitation de la première personne n’est pas suivie d’effets. Si
l’incitation est suivie d’effets, les deux personnes se verront appliquer
la même sanction.
Par ailleurs, les crimes appelant des sanctions corporelles ne sont pas régis
par les mêmes lois dans le code pénal, en ce sens qu’un coupable ne
saurait se voir gracié de ces sanctions corporelles, même après des
années. En outre, ces sanctions ne peuvent être allégées en une sanction
plus clémente ni être pardonnées. L’accusé d’apostasie ne peut pas non
plus disposer ni jouir de ses biens. Toute procédure ou engagement pris par
l’accusé pendant sa détention est suspendue jusqu’à ce que son affaire
soit examinée.
Cette proposition de loi a représenté à l’époque une régression
juridique réelle pour remédier à un problème islamique imaginaire. Si
cette loi avait été adoptée, elle n’aurait servi que les intérêts des
imbéciles, des ignorants et des ennemis de l’Islam. Les imbéciles sont
ceux qui croient que cette loi est un bien alors qu’il s’agit d’un mal
indicible. Les ignorants sont ceux qui n’ont pas appris la leçon de
l’histoire ancienne et contemporaine, et n’ont pas compris que toute
entrave à la liberté de pensée ne fait que retarder l’humanité et
retarder l’idée qu’il est impératif de protéger. Toute loi de ce type
ne profite en fait qu’à l’autorité en place et aux circonstances
actuelles, dans lesquelles l’amour du pouvoir va même jusqu’à pousser le
dirigeant à espionner ses amis de toujours, et à prendre connaissance de
leurs secrets et des photographies de ce qui se passe dans leurs chambres à
coucher. Cette loi aurait été une arme pour accuser tout opposant politique,
lui intenter un procès et lui faire un scandale. Cette loi aurait également
permis de s’emparer des biens de gens et de leur confisquer leurs enfants
innocents, auxquels la loi islamique a pourtant accordé une protection
inégalée dans toutes les autres législations du monde. Or voici que cette
loi irait jusqu’à jeter ces enfants dans des instituts de formation de
criminels professionnels, appelés « fondations d’assistance sociale ».
Quant aux ennemis de l’Islam, ils auraient dit : « Les Musulmans ne
reconnaissent l’Unicité de Dieu et le Message de Muhammad que grâce à
l’application du code pénal. »... Sans plus.
Après tout cela, n’est-il pas venu à l’esprit de ceux qui ont proposé
cette loi que les résultats qui seraient obtenus seraient à l’inverse de
ceux escomptés ?
L’accusation d’apostasie pourvoit l’accusé de la sympathie des foules.
Si cet accusé refuse la prétendue demande de repentance et préfère être
tué au nom de son opinion - quelle que soit cette opinion -, alors cette
attitude fera de lui un martyr de la liberté de pensée, et cela ne servira
qu’à broder une médaille héroïque sur la toge de l’athéisme. C’est
d’ailleurs ce qui eut lieu avec les victimes de l’Inquisition dans le
Christianisme.
La demande de repentance ne peut faire mieux que cela du moment qu’elle
découle de l’autorité. La demande de repentance pour les hommes est
équivalente à la maison d’obéissance [4] pour les femmes. A présent que
les femmes se soulèvent - à juste titre - contre la maison d’obéissance,
le législateur désire créer une maison d’obéissance pour les hommes.
La liberté de pensée : une finalité
islamique
Nous pensons que la gravitation de la pensée islamique autour de concept
divin a fait que le « droit vrai » (al-haqq) [5] est considéré comme
l’absolu principe régissant la société islamique. La liberté découle de
ce droit vrai et est en réalité une de ses manifestations. Tout cela est
incontestable. Mais en même temps, il est nécessaire de faire exception
d’une seule liberté. Cette exception ne cherche pas à s’opposer au droit
vrai ou à le détruire, mais elle seule permet de garantir une saine
compréhension du principe de droit vrai. Cette liberté est la liberté de
pensée et de conscience.
L’unique limite à laquelle s’arrête cette liberté est l’Essence de
Dieu - Exalté soit-Il - et Sa Nature. La raison humaine n’est en effet pas
disposée à traiter cette question. Tous les philosophes et les penseurs, des
quatre coins du monde, depuis Socrate jusqu’à aujourd’hui, n’ont pu
parvenir à aucune réponse probante en étudiant cette question. A partir de
là, l’unique danger contre lequel l’Islam a mis en garde vis-à-vis de la
pensée est la réflexion sur l’Essence de Dieu. En dehors de ce point,
l’Islam accorde à la liberté de pensée une latitude inconditionnelle.
Le problème auquel la pensée islamique a dû faire face est le suivant : si
le droit vrai est l’absolu principe, alors comment peut-on comprendre ce
droit vrai et s’en convaincre - c’est-à-dire y croire, si on se place
dans une perspective religieuse ? Si la croyance en ce droit vrai n’est pas
imposée et qu’il est nécessaire de s’en convaincre, de la vouloir et de
l’accepter avec sérénité, alors il n’y a d’autre issue possible que
d’assurer l’existence d’un climat de liberté de pensée propice,
premièrement à la compréhension de ce droit vrai, de ses caractéristiques,
de ses fondements, de ses conséquences, et deuxièmement à la conviction que
ce droit vrai est authentique et parfait.
Nous déduisons ainsi que c’est la liberté de pensée qui permet de
connaître le chemin menant à la vérité, au droit vrai. En conséquence, il
n’est dès lors plus possible d’entraver cette liberté au nom de la
vérité ou du droit vrai. Il s’agirait alors d’une séquestration et
d’une atteinte à la nature même de cette liberté. En outre, vouloir
protéger la pensée de l’égarement ou de conclusions erronnées est une
idée qu’il est impossible d’argumenter. Permettre la mise en place de la
moindre entrave et de la moindre limitation sous prétexte de vouloir
protéger la pensée ne saurait s’arrêter à ce niveau présupposé. Car de
telles limitations protectrices sont elles-mêmes limitées par la
compréhension du contenu de la pensée, telle que se le conceptualise celui
qui les pose. Si on accepte la moindre limitation de la liberté de pensée,
il se trouvera toujours des esprits bornés et une emprise des intérêts qui
mèneront le plus souvent à la mise en place des pires formes d’entraves.
En témoigne l’histoire de la liberté de pensée.
C’est pour cette raison que l’Islam a banni toute forme d’entrave. Et
rien ne l’a dissuadé d’agir ainsi, pas même la crainte de l’égarement
ou l’athéisme. Car toute substitution à cette décision serait pire que la
décision elle-même. Si les portes de la liberté de pensée sont grandes
ouvertes et que certaines personnes s’égarent en conséquence de cela,
alors celui qui croira croira par conviction et sur preuve. En revanche, si
nous permettons la mise en place d’entraves et si nous faisons preuve
d’autoritarisme, alors la croyance pourra n’être que superficielle et
sans valeur, même si le nombre de croyants est important.
Les textes qui imposent la liberté de pensée et de conscience sont nombreux.
Mais plus importante serait en fait la conception islamique de la société.
Cette conception présuppose en effet l’existence de la liberté en tant que
partie indivisible du fondement de cette société, non seulement à cause de
ce que nous avons précédemment évoqué, du fait que la croyance en la
doctrine islamique ne saurait s’opérer que dans un climat libre et après
une conviction totale, mais également du fait que l’Islam construit la vie
humaine en général sur la base de l’examen divin et de la possibilité du
choix entre le bien et le mal. Cela implique et nécessite à son tour
l’existence de forces maléfiques ainsi que l’existence de la liberté de
l’être humain à suivre ou à résister à ces forces maléfiques. Rien
n’est plus clair en ce sens que les textes coraniques. Ainsi, Satan n’a
été en mesure de tenter les êtres humains que parce que c’est Dieu -
Exalté soit-Il - Qui le lui a permis et lui a même donné les moyens et les
outils nécessaires de le faire. Le Noble Coran rapporte l’entretien de
Satan avec Dieu en ces termes : « ‹Accorde-moi un délai, dit Satan,
jusqu’au jour où ils seront ressuscités.› Dieu dit : ‹Tu es de ceux à
qui délai est accordé.› ‹Puisque Tu m’as déchu, dit Satan, je les
attendrai sur Ton droit chemin, puis je les assaillirai par-devant,
par-derrière, de leur droite et de leur gauche. Et, pour la plupart, Tu ne
les trouveras pas reconnaissants.› » (sourate 7 intitulée les Limbes,
Al-A`râf, versets 14 à 17) ; « Il dit encore : ‹Vois-Tu ? Celui que Tu as
honoré au-dessus de moi, si Tu me donnais un répit jusqu’au Jour de la
Résurrection, j’éprouverais, certes, sa descendance, excepté un petit
nombre parmi eux›. Et Dieu dit : ‹Va-t-en ! Quiconque d’entre eux te
suivra... votre sanction sera l’Enfer, une ample rétribution. Excite, par
ta voix, ceux d’entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie
et ton infanterie, associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants et
fais-leur des promesses. Or, le Diable ne leur fait des promesses qu’en
tromperie. Quant à Mes serviteurs, tu n’as aucun pouvoir sur eux›. Et ton
Seigneur suffit pour les protéger ! » (sourate 17 intitulée le Voyage
nocturne, Al-Isrâ’, versets 62 à 65). Des versets similaires existent dans
les sourates 15 et 38 intitulées respectivement Al-Hijr et Sâd. Ainsi,
présupposer l’inexistence de ces forces, de leur liberté d’action et de
la liberté de choix de l’être humain contredit la conception que l’Islam
se fait de la société, ainsi que l’usage qu’il fait de la récompense et
du châtiment divins, du Paradis et de l’Enfer. Un tel présupposé ne fait
que détruire la justification de l’existence de cette vie d’ici-bas,
justification fondée sur l’égarement d’une part et sur la faiblesse
humaine d’autre part. Dieu - Exalté soit-Il - a permis que cette vie soit
un terrain d’action pour le Diable et ses tentations, et ce, jusqu’au Jour
de la Résurrection. Si on crée des entraves et des parapets rendant
improbables les effets de la tentation et de l’égarement, alors il n’y
aura plus d’examen, il n’y aura plus de choix, il n’y aura plus ni
récompense ni châtiment. Cela contredit fondamentalement et s’oppose même
formellement à la conception islamique de la société humaine dans son
ensemble, laquelle société est née et a vu le jour suite au choix opéré
par Adam. Dieu - Exalté soit-Il - a ensuite fait de cette société un
terrain du libre choix, pendant toute la durée accordée au Diable,
jusqu’au Jour de la Résurrection. Dieu a permis au Diable d’agir comme il
l’entend et Il a armé les croyants de la foi et de la croyance, pour être
en mesure de résister aux tentations de ce Diable. S’Il le voulait, Dieu ne
lui aurait rien permis du tout et aurait guidé à Lui toute l’humanité,
etc.
Par ailleurs, cette conception est limpide dans la manière dont le Coran
admet l’existence d’une majorité égarée et d’une erreur répandue. Le
Très Haut dit : « Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la
terre auraient cru. » (sourate 10 intitulée Jonas, Yûnus, verset 99). Le
Coran guide le Messager avec franchise vers cette vérité : « Tu n’as
aucune part dans l’ordre divin - qu’Il (Dieu) accepte leur repentir ou
qu’Il les châtie, car ils sont bien des injustes. » (sourate 3 intitulée
la Famille d’Amram, Âl `Imrân, verset 128) ; « Et si leur indifférence
t’afflige tellement, et qu’il est dans ton pouvoir de chercher un tunnel
à travers la terre, ou une échelle pour aller au ciel pour leur apporter un
miracle, fais-le donc. Et si Dieu voulait, Il pourrait les mettre tous sur le
chemin droit. Ne sois pas du nombre des ignorants. » (sourate 6 intitulée
les Bestiaux, Al-An`âm, versets 35) ; « Même si tu désires ardemment
qu’ils soient guidés... Sache que Dieu ne guide pas ceux qui s’égarent.
Et ils n’auront pas de secoureurs. » (sourate 16 intitulée les Abeilles,
An-Nahl, verset 37) ; « Tu ne guides pas celui que tu aimes : mais c’est
Dieu qui guide qui Il veut. » (sourate 28 intitulée le Récit, Al-Qasas,
verset 56).
Quant aux versets qui soutiennent la liberté de conscience, ils sont trop
nombreux pour que nous les citions dans ce bref article. On peut néanmoins en
tirer quelques conclusions :
On doit gagner une personne à la foi en l’invitant et en discutant avec
elle, sans contrainte, sans pression, sans faire appel à une quelconque
autorité, à une quelconque position sociale, sans répondre aux demandes de
miracles ni aux demandes d’ordre purement matériel.
Les prédicateurs doivent être libres de prêcher. Toute entrave à leur
activité est une forme d’obstruction et d’agression.
Les gens doivent rester libres d’accepter ou de refuser cette invitation.
Plusieurs versets montrent que la foi relève de la guidance, et que la
divergence avec cette foi relève de la destinée. Tout vient de Dieu. Dieu -
Exalté soit-Il - a ordonné à Son Prophète de se détourner des idolâtres
et des ignorants, car il n’y a nulle contrainte en religion : celui qui
croit ne profite qu’à lui-même et celui qui mécroit ne cause du tort
qu’à lui-même également. Dieu - Exalté soit-Il - est le Seul à pouvoir
juger entre les hommes concernant ce sur quoi ils divergeaient. Les versets
allant dans ce sens se comptent par dizaines, ce qui en fait incontestablement
un fondement de la religion musulmane.
La méthodologie du Coran dans l’abord
qu’elle réserve à l’Autre
Le Coran a posé une méthode à suivre face aux avis divergents. Ainsi, il
commence par citer les prétentions des idolâtres, aussi diffamatoires,
polythéistes et insolentes que puissent être ces prétentions, puis il y
répond par l’argument et la logique. On peut ainsi citer : « Et ils ont
dit : ‹Dieu s’est donné un fils› ! » (sourate 2 intitulée la Vache,
Al-Baqarah, verset 116) ; « ceux qui ont dit : ‹Dieu est pauvre et nous
sommes riches›. » (sourate 3 intitulée la Famille d’Amram, Âl `Imrân,
verset 181) ; « Ils dirent : ‹Fais-nous voir Dieu à découvert !› »
(sourate 4 intitulée les Femmes, An-Nisâ’, verset 153) ; « Et les Juifs
disent : ‹La main de Dieu est fermée !› » (sourate 5 intitulée la Table
servie, Al-Mâ’idah, versets 64) ; « ceux qui disent : ‹En vérité, Dieu
est le troisième de trois.› » (même sourate, verset 73) ; « ils disent :
‹Tu n’es qu’un menteur›. » (sourate 16 intitulée les Abeilles,
An-Nahl, verset 101) ; « Et ils disent : ‹Ceci (le Coran) n’est qu’un
mensonge inventé›. » (sourate 34 intitulée Saba’, verset 43) ; « Ils
dirent : ‹Nous voyons en vous un mauvais présage. Si vous ne cessez pas,
nous vous lapiderons›. » (sourate 36 intitulée Yâ-Sîn, verset 18 ) ; «
Et ils disent : ‹Ce sont des contes d’anciens qu’il se fait écrire ! On
les lui dicte matin et soir !› » (sourate 25 intitulée le Discernement,
Al-Furqân, verset 5). De nombreux versets similaires existent encore, mais
nous n’avons pas ici la place de tous les citer. Dans aucun de ces versets,
le Coran n’a pourtant demandé de couper la langue, d’emprisonner, de
châtier ou de sanctionner ceux qui tiennent de tels propos infâmes,
contrairement à ceux qui se rendent coupables de vol, de fornication ou de
calomnie, etc. Le Coran n’a pas non plus négligé ces prétentions car leur
simple mention aurait pu alimenter le doute. Non, il les cite puis les
détruit par l’argument, la logique et la preuve.
Quant aux questions soulevées au sujet du jihâd (effort de lutte) et de
cette équivoque fermement ancrée dans certains esprits, selon laquelle
l’Islam se serait répandu par l’épée, nous répondons que rien n’en
est plus éloigné de la réalité. Si le but de l’effort de lutte armée
était d’imposer l’Islam aux populations conquises, alors le prélèvement
de la capitation (jizyah) n’aurait pas pu être toléré, et il aurait été
considéré comme la pire forme de corruption. En outre, si cette prétention
était avérée, alors les attaques les plus violentes auraient dû
s’abattre en priorité sur les prédicateurs des autres religions, comme les
moines et les rabbins ; les lieux de culte, les églises, les synagogues et
les monastères auraient dû en outre être détruits. Or, l’effort de lutte
musulman a pris une voie diamétralement opposée. Il a permis à chacun de
rester dans sa religion et il a interdit toute persécution religieuse. Il a
garanti sa protection aux prêtres et aux rabbins, aux synagogues et aux
églises et il a formellement défendu de s’en prendre à eux.
Ce que certaines personnes n’ont pas compris, c’est que l’Islam, tout en
étant une doctrine religieuse pure entre l’individu et son Seigneur, est
également un système socio-politique fondé sur la justice, l’égalité et
la liberté de pensée et de conscience. Tous les systèmes existants, à
l’avènement de l’Islam, étaient noyés dans la tyrannie, enracinés dans
les systèmes de castes, fondés sur l’orgueil, l’injustice et la
répression. Tous ces systèmes ne pouvaient en aucun cas permettre
l’apparition de l’Islam en tant que religion et croyance ni en tant
qu’appel à la justice, à l’égalité et à la liberté. Il n’y avait
donc aucune autre issue que d’affronter ces systèmes en leur déclarant la
guerre. L’expérience de l’histoire que l’Islam avait eue jusqu’alors
et la manière dont les mécréants de la tribu de Quraysh avaient accueilli
la nouvelle religion - la contraignant à la clandestinité puis à l’exil -
présageaient que les classes élevées et les détenteurs des rênes du
pouvoir n’étaient pas prêts à abandonner volontiers leurs privilèges.
L’effort de lutte musulman était donc en réalité une guerre menée au nom
de la liberté de conscience, cette liberté concernant aussi bien les
Musulmans que les non-Musulmans. Il était question de libérer les masses et
les populations de l’esclavage, de l’ignorance, de la misère et des
systèmes despotiques. L’heure était venue de remplacer la législation des
aristocraties, des trônes et de la tyrannie par la législation du Livre et
de la justice.
Si les conquêtes musulmanes n’avaient pas eu pour but de libérer les
foules et d’instaurer cette justice, les Musulmans n’auraient pas combattu
ainsi jusqu’au martyre. L’être humain ne sacrifie pas sa personne pour
cette vie éphémère et pour des biens matériels. En outre, les conquêtes
musulmanes n’auraient pas pu s’avancer avec une telle rapidité, traçant
leur voie et affermissant leurs pas. Rien n’aurait été plus facile pour
les populations conquises que de se soulever contre les armées islamiques,
peu nombreuses, fort peu loties en matériel et en subsistance, et loin de
leur quartier général. Lorsque les Musulmans pénétrèrent en Espagne, ils
n’étaient qu’au nombre de quelques dizaines de milliers tout au plus. Il
leur était impossible de rester pendant huit siècles si ce n’était la
puissance spirituelle et l’amour de la justice qui les animaient.
Bien que le mot « capitation » (jizyah) possède chez certains écrivains et
dans certains esprits une connotation péjorative, il demeure que ce terme est
bien loin de la signification que certains veulent lui donner. Le mot jizyah
dérive de la racine jazâ (rétribuer), yajzî (il rétribue), jazâ’
(rétribution), construite sur le même modèle étymologique que qadâ
(juger), yaqdî (il juge), qadâ’ (jugement). Dans la Révélation, on
trouve le verset suivant : « Et redoutez le jour où nulle âme ne sera
rétribuée à la place d’une autre. » (sourate 2 intitulée la Vache,
Al-Baqarah, verset 48 ). Le célèbre hadith dit : « Ton âme sera
rétribuée pour toi, mais elle ne sera rétribuée pour personne d’autre
que toi. » (rapporté par Al-Bukhârî). La jizyah a donc le sens de «
contrepartie », et c’est d’ailleurs sa réelle signification. Elle est
une contrepartie à la protection octroyée par la société islamique aux
non-Musulmans. Ces derniers sont en effet exemptés de participer à la
défense de l’Etat ou de servir dans l’armée. C’est pour cette raison
que la capitation n’est pas prélevée sur les femmes et les enfants, ni sur
les autres gens de la dhimmah incapables de subvenir à leurs propres besoins.
Ces derniers sont au contraire pris en charge par le Trésor Public musulman
qui leur verse des pensions et leur offre des cadeaux leur permettant de vivre
dignement. Il n’y a donc rien de péjoratif dans la capitation. En outre,
elle est un moyen de concilier la liberté et la justice. La capitation a
d’ailleurs des équivalents dans les sociétés européenne et américaine
contemporaines.
D’autre part, il est établi que la légitimité de la guerre en Islam a
émergé en vue de défendre la liberté de conscience. L’effort de lutte se
trouve dès lors dans le rang de la liberté, afin de défendre ceux qui ont
été expulsés de leurs demeures, contre toute justice, simplement parce
qu’ils disaient : ‹Dieu est notre Seigneur›. L’effort de lutte n’est
donc pas ici l’adversaire de la liberté. Cela a été tiré au clair depuis
le premier verset révélé autorisant le combat armé. Dieu dit dans ce
verset : « Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués de se
défendre, parce que vraiment ils sont lésés - et Dieu est certes Capable de
les secourir -, ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, contre toute
justice, simplement parce qu’ils disaient : ‹Dieu est notre Seigneur›.
Si Dieu ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages
seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où
le nom de Dieu est beaucoup invoqué. Dieu soutient, certes, ceux qui
soutiennent Sa Religion. Dieu est assurément Fort et Puissant. Ceux qui, si
Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la prière,
s’acquittent de l’aumône purificatrice, ordonnent le convenable et
interdisent le blâmable... Cependant, l’issue finale de toute chose
appartient à Dieu. » (sourate 22 intitulée le Pèlerinage, Al-Hajj, versets
39 à 42).
Les autres versets autorisant la guerre entrent également dans ce cadre. Tous
ont pour objectif de défendre la foi et de repousser la persécution. Le
verset le plus dur - celui que les exégètes appellent le verset de
l’épée - [6] est directement suivi d’un autre verset qui ne peut que
susciter l’admiration : « Et si l’un des associateurs te demande asile,
accorde-le lui, afin qu’il entende la Parole de Dieu, puis fais-le parvenir
à son lieu de sécurité. Car ce sont des gens qui ne savent pas. » (sourate
9 intitulée le Repentir, At-Tawbah, verset 6). Une telle prescription ne
saurait exister au milieu de versets relatifs à la guerre, sauf si cette
guerre se donne pour objectif de défendre la liberté de conscience.
L’épée n’est donc pas dirigée en vue de contraindre les gens à la foi.
Tout comme il ne saurait exister des directives, s’adressant au Prédicateur
suprême - paix et bénédiction sur lui -, aussi claires et limpides que : «
Et tu n’es pas un dominateur sur eux. » (sourate 88 intitulée
l’Enveloppante, Al-Ghâshiyah, verset 22) ; « Et tu n’es pas leur garant.
» (sourate 6 intitulée les Bestiaux, Al-An`âm, verset 107). Le Prophète
est un transmetteur du Message et un témoin. Il n’est nullement un
dominateur ni même un garant. |
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