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Message Posté le: Lun Mar 19, 2012 13:24 pm    Sujet du message:
Sweetie Des Arts a écrit:
Up

Très intéressant, en plus ça concorde avec mes déductions sur les évolutions de la pensée.

Ce qui est toujours marrant c'est de constater les réponses et argumentaires qui suivent un exposé ouvrant un contexte plutôt que fermant une technique : On voit que beaucoup de réponses se focalisent sur une amélioration de l'élément final et à peine plus que cet élément. Alors même que la cause première à été clairement présenté.

Comme quoi, il y a de belles déformations.
Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012




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Message Posté le: Lun Mar 19, 2012 22:59 pm    Sujet du message:
La Bête a écrit:
Il me semble qu'un système intelligent permettrait des progressions parallèles différentes dans chaque matières : pour schématiser grossièrement, on pourrait être en niveau seconde en maths, et en niveau cinquième en français, et donc se sentir à l'aise et stimulé à hauteur de ses besoins et capacités dans chacun de ses cours.
Et plutôt que d'avoir dans chaque domaines une moyenne exprimant un niveau sous forme de note, on mesurerait simplement l'avancée dans le programme, ce qui me semble plus pertinent.

Ce n'est pas ce que proposent déjà les écoles Freinet, par exemple ? En attribuant quasiment un enseignant par élève, on lui propose un suivi personnalisé qui lui permet d'aller à son rythme en fonction des matières.
Je suis en revanche moins d'accord concernant la suppression des notes, qui est beaucoup discutée actuellement au niveau de Ministère, parce qu'évaluer une compétence ou une avancée dans un programme n'est pas forcément plus pertinent ou parlant que de mettre une note, qui elle aussi exprime forcément le niveau qu'a atteint l'élève sur certains points du programme contrôlés.
Sweetie Des Arts
Mister Genaisse 2013


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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 00:26 am    Sujet du message:
Je me demande, peut-on parler de la pertinences d'une chose avant d'en avoir définit les résultats escomptés. Si non : A quoi devrait servir l'école ?
Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012




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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 12:04 pm    Sujet du message:
S'il s'agit du mode d'évaluation, le but est je crois de savoir si l'élève a acquis les connaissances qu'on a essayé de lui transmettre en cours. En ce qui me concerne, je trouve que l'idée du :"acquis" / "en cours d'acquisition" / "non acquis" n'est pas plus pertinente qu'une note, voire même plus handicapante car elle permet moins la nuance.
Exist@ncE
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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 14:31 pm    Sujet du message:
Juliette Hardy a écrit:
car elle permet moins la nuance.

Quelle est la nécessité d'une nuance lorsque les enseignements sont déjà bien définis et décomposés ?

On tombe là dans une volonté d'évaluer une performance au lieu d'informer d'une compétence. Je repose la question : quel besoin a-t-on dévaluer la vitesse d'apprentissage ?


Creusons encore un peu sur cette histoire de vitesse :
L'enseignement décerne des "notes" qui qualifient la "vitesse d'apprentissage" d'un élève par rapport à un référentiel donné.
Donc un élève qui a 10 va à une vitesse jugée acceptable, au dessus de 10 l'élève apprend plus vite et en dessous de 10 l'élève n'apprends pas assez vite.
Par rapport au notes le fait de faire "doubler" ou "sauter" une classe semble parfaitement cohérent car on ne parle que de vitesse d'apprentissage.

Le problème est que cette évaluation par la vitesse d'apprentissage oublie TOTALEMENT l'objet de l'apprentissage. En fait, il est extrêmement clair qu'on se fou royalement de ce qu'on étudie, la seule chose importante est de montrer que sa vitesse d'apprentissage est suffisante.



Prenons un peu de recul par rapport à ces démonstrations de vitesses et plaçons-les dans le contexte de nos sociétés. Quel est l'intérêt d'avoir des individus classés selon leur vitesse d'apprentissage plutôt que sur leur panel de connaissances ?

C'est de l'orgueil : << On affirme que notre "puissance/vitesse" rend la réalité négligeable >>.

Actuellement toutes nos sociétés s'acharnent à montrer cette puissance : << Pousser les limites du surendettement, obsolescence programmée de produits rares, consumérisme juste pour la mode ... >>. De fait, on se met dans un porte-à-faux de plus en plus important jusqu'à devoir économiser les coûts de maintenance voir en les supprimant.


Le problème n'est pas de questionner notre puissance, nous le somme. Le problème est de demander à quoi ça sert de le démontrer à nous-même avec des risques aussi importants et destructeurs pour le reste ?



Est-on vraiment au courant de nos capacités ?


La farce humaine a écrit:
Normalement nous sommes au courant ?
Ou alors ... Quelque chose nous manque ?
Quoi ? Il faut absolument le trouver ! Détruisons l'univers !
Sweetie Des Arts
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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 14:52 pm    Sujet du message:
Juliette Hardy a écrit:
S'il s'agit du mode d'évaluation, le but est je crois de savoir si l'élève a acquis les connaissances qu'on a essayé de lui transmettre en cours. En ce qui me concerne, je trouve que l'idée du :"acquis" / "en cours d'acquisition" / "non acquis" n'est pas plus pertinente qu'une note, voire même plus handicapante car elle permet moins la nuance.


Non il s'agit du rôle de l'école, pas du mode d'évaluation. Comme je l'ai dit, à quoi devrait-elle servir? Je me pose la question car visiblement vous êtes nombreux à trouver le système éducatif inefficace et souhaitez le réviser. Mais je trouve plus pertinent de discuter vers où vous souhaitez aller avant de discuter de ce qu'il faut changer. Un débat, c'est un peu comme un voyage, où chacun veut aller quelque part, mais pense que tout le monde souhaite aller au même endroit, alors avant de commencer si chacun pouvait dire s'il préfère aller à NY plutôt qu'à LA.


Dernière édition par Sweetie Des Arts le Mar Mar 20, 2012 23:47 pm; édité 1 fois
Tommy Angello
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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 19:35 pm    Sujet du message:
Vu que ceux qui ont les meilleures notes sont ceux qui irons ensuite là ou l'enseignement est le plus "intense", classer les élèves en pré-bac par vitesse d’apprentissage se tient.
Ceux qui ne poursuivent pas leurs études après n'utilisent de toute manière pas ce qu'on apprend en terminal.

A quoi peut bien servir de savoir quel gamin connais suffisamment ses fables?
Juliette Hardy
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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 20:08 pm    Sujet du message:
Mais évidemment qu'on s'en fout de savoir qui connaît ses Fables. Mais c'est ce qui permet, à un moment donné, de savoir si l'élève en question a retenu des choses des cours qu'il a suivi.

Je ne suis pas d'accord avec la question de l'évaluation de la vitesse : certains n'apprendront jamais ce qu'ils n'ont pas su pour un contrôle prévu. Cela peut éventuellement se tenir lorsqu'on parle d'écrire et de compter au primaire, par exemple, car pour certains cela peut mettre plus de temps, mais l'élève de seconde qui n'a pas lu Madame Bovary et ne connaît pas la littérature du 19e siècle, y'a de fortes chances qu'il n'en sache pas plus 2, 3 ou 10 ans après.

Par ailleurs, on ne juge pas que des compétences à l'école, mais bien aussi des savoirs.
Will.i.am
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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 20:35 pm    Sujet du message:
Juliette Hardy a écrit:
mais l'élève de seconde qui n'a pas lu Madame Bovary et ne connaît pas la littérature du 19e siècle, y'a de fortes chances qu'il n'en sache pas plus 2, 3 ou 10 ans après.


Alors là, je ne suis absolument pas d'accord ! Les personnes qui étaient des cancres à l'école et ne faisaient pas ce qu'on leur demandait, et qui se sont ouvertes à la culture en prenant de l'âge sont nombreuses...
louiserie
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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 20:37 pm    Sujet du message:
Eh bien, me concernant, 10 ans plus tard je n'ai lu ni Madame Bovary ni un seul livre de Victor Hugo.
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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 20:41 pm    Sujet du message:
Moi non plus, mais j'ai lu presque tous les Harry Potter.
La Bête
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Message Posté le: Mar Mar 20, 2012 23:32 pm    Sujet du message:
Juliette Hardy a écrit:
Ce n'est pas ce que proposent déjà les écoles Freinet, par exemple ? En attribuant quasiment un enseignant par élève, on lui propose un suivi personnalisé qui lui permet d'aller à son rythme en fonction des matières.

C'est pas nécessairement ça, non.
Attention, je ne suis pas contre l'enseignement personnalisé, mais d'une part ce n'est pas de ça que je parle, et d'autre part un prof par élève me semble exagéré et utopique dans le service public.

Tout simplement, dans le système que j'imaginais, la classe de mathématiques niveau 5ème (au pif) pourrait contenir autant d'élèves pour un prof qu'une classe de 5ème complète, ou un petit peu moins, mais la différence essentielle est qu'elle comprendrait des élèves d'âges différents, suivant les autres matières à des niveaux différents.

L'inconvénient principal que je vois à cette méthode là, c'est le brassage des élèves d'un cours à l'autre : ou pourrait supposer que l'absence d'un groupe unique et stable tout au long de l'année peut être déstabilisant, ne pas permettre autant de cohésion, mais je me demande si ça serait si terrible en pratique, si ça ne serait pas un facteur d'ouverture...



Citation:
Je suis en revanche moins d'accord concernant la suppression des notes, qui est beaucoup discutée actuellement au niveau de Ministère, parce qu'évaluer une compétence ou une avancée dans un programme n'est pas forcément plus pertinent ou parlant que de mettre une note, qui elle aussi exprime forcément le niveau qu'a atteint l'élève sur certains points du programme contrôlés.

Ben je trouve peu pertinent et assez injuste d'évaluer un "niveau" dans une matière chez un élève qui n'en a potentiellement pas acquis les bases.
Je parle à tout le moins pour l'enseignement général primaire et secondaire, où le programme s'apparente vraiment à des briques posées l'une sur l'autre : si tu n'as pas les fondations, tout ce qu'on pourra te fournir ensuite ne sera d'aucune utilité pour édifier le mur. Et pourtant on s'acharne à évaluer la hauteur du mur.

Si toi je te faisais débarquer en troisième année de chinois dès demain, a priori tu ne comprendrais rien de ce qu'on y raconterait et sans les bases, ça te ferait une belle jambe d'avoir entendu tout ça. ça ne voudrait pas dire que tu sois incompétente en apprentissage des langues dans l'absolu, juste que tu n'as pas acquis les étapes précédentes utiles à poursuivre dans le programme.

Disons qu'avec un système basé sur l'acquisition, on serait sur le principe de "lentement mais sûrement", c'est à dire que dans le cas où l'élève a des difficultés à progresser, on ne le fait pas passer bon gré mal gré au chapitre suivant : il aura peut-être un ralentissement dans le programme, mais tout ce qu'il apprendra, il sera certain de l'avoir bien appris.
Juliette Hardy
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Message Posté le: Mer Mar 21, 2012 01:00 am    Sujet du message:
Will.i.am a écrit:
Juliette Hardy a écrit:
mais l'élève de seconde qui n'a pas lu Madame Bovary et ne connaît pas la littérature du 19e siècle, y'a de fortes chances qu'il n'en sache pas plus 2, 3 ou 10 ans après.


Alors là, je ne suis absolument pas d'accord ! Les personnes qui étaient des cancres à l'école et ne faisaient pas ce qu'on leur demandait, et qui se sont ouvertes à la culture en prenant de l'âge sont nombreuses...

Je ne dis pas qu'on ne peut pas s'intéresser à la culture des années après être sorti du système scolaire. Je dis simplement que, quand un élève a une mauvaise note dans une matière et sur un sujet précis, à moins d'avoir une nouvelle évaluation sur le même thème quelques semaines/mois plus tard, il y a de fortes chances pour qu'il n'apprenne jamais le cours sur lequel on l'a interrogé et sur lequel il s'est rétamé.
J'avais toujours des notes merdiques en physique-chimie au lycée, et je peux te dire que je ne réapprenais pas le même cours d'une fois sur l'autre, parce que ça m'emmerdait prodigieusement. Mon argument servait simplement à démontrer qu'il ne s'agit pas d'évaluer la vitesse de l'apprentissage, parce qu'il ne s'agit pas de dire que l'élève a besoin de plus de temps pour maîtriser un savoir : il est bien plus fréquent de constater que l'élève ne maîtrise pas le savoir demandé et qu'il passera à autre chose après le devoir.

Maintenant, pour la culture personnelle, heureusement que cela existe mais déjà, ce n'est pas la majorité ; et ensuite, ce qu'on apprend seul souvent n'est pas du niveau de ce qu'on apprend à l'école ou à l'université. Je veux bien croire que des gens passionnés de littérature iraient d'eux-mêmes lire Figures III de Gérard Genette ou le Degré zéro de la littérature de Barthes, mais vu comme les concepts évoqués sont ardus, j'ai quand même un doute...
Et c'est pareil pour les oeuvres classiques ; lire une tragédie de Racine ce n'est pas comme lire un Marc Lévy. Certains s'y obligent et en sont très heureux, mais je ne crois pas qu'on puisse affirmer que tous ceux qui sont sortis de l'école avec des lacunes en littérature aient fait par la suite d'eux-mêmes le chemin vers la littérature classique...

la Bête : ton idée de classes de niveau n'est pas idiote, mais grosso modo, c'est ce qu'on essaie de faire avec les redoublements et les sauts de classe, non ?
Parce que ton système est plutôt bien pensé mais difficile à mettre en place... sans compter qu'à un moment, il faut permettre aux élèves de sortir du système scolaire avec un niveau à peu près équivalent : comment obtenir ça avec, par exemple, des élèves de 16 ans qui ont le niveau 6e en mathématiques ? (et croyez-moi, ça existe)
Maintenant, et peut-être que je me trompe, mais j'estime qu'on peut tous à peu près apprendre les mêmes choses en même temps, sauf retard mental ou environnement réellement défavorable. 6 ou 7 ans pour apprendre à lire, ce n'est pas excessivement tôt et cela ne posait pas franchement problème il y a quelques décennies (mais l'école n'était certes pas ouverte à tous à l'époque).

Je te suis également concernant le problème des bases, et c'est d'ailleurs le problème essentiel qu'ont à gérer les profs aujourd'hui, puisque de nombreux élèves débarquent en 6e sans savoir écrire ni compter ; de même pour ceux qui arrivent en seconde et ne savent pas s'exprimer correctement ou sans fautes d'orthographe et de grammaire.
Je pense sincèrement que mettre plus de moyens dans l'Education nationale, et donc remettre plus de profs face aux élèves, pourrait permettre de pallier à ce genre de problèmes. On peut faire de l'individuel quand on a une classe de 15 ou 20 élèves ; quand ils sont 35, c'est impossible.
Sweetie Des Arts
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Message Posté le: Mer Mar 21, 2012 02:21 am    Sujet du message:
Je trouve étrange que l'on continue de s'acharner à discuter des problèmes de l'école, sans même définir ce que l'on attend d'elle. Ou bien peut être est-ce que le sujet me tient à coeur et le place égoïstement comme essentiel. Pour le moment, ce que je vois, c'est que chacun (bon, en réalité nous sommes très peu à participer au sujet, mais en famille ou entres amis les avis sont assez unanimes : il y a un truc qui cloche avec nos écoles, et il faut y remédier). Mais je le demande encore, à quoi faut-il remédier ? Pour engendre quoi ?

Mon avis, le seul dont je puisse parler car il m'appartient, est que l'école est fondatrice de la société au sein de laquelle nous évoluons, une sorte de reflet de notre avenir, elle propose un système de mérite que nous reproduisons tous, des valeurs et de pensées que nous nous évertuons de répéter. Je suis certain que nombreux se plaignent de l'absence de sens critiques de leurs pairs, mais je crois sincèrement que l'école n'offre pas cette apprentissage de la pensée critique, les cours de philosophies enseignent à retenir les pensées d'un auteur, les confrontent parfois à d'autres auteurs et s'arrêtent bien souvent ici. L'histoire enseigne les faits tels que l'on souhaite nous les apprendre, jamais je n'ai eu de cours sur la seconde guerre mondiale selon le point de vue allemand, et je suppose, peut être à tord et rattrapez moi si tel est le cas, que la collaboration française n'est d'actualité au programme que depuis quelques "courtes" années seulement. Je sais que Hiroshima et Nagasaki ont mis un terme à l'engagement de l'empire japonais, mais il ne m'a jamais été enseigné que l'empire japonais était prêt à cesser la guerre avant même d'avoir été bombardé. Je ne sais même pas pourquoi ils sont entrés en guerre, les Américains ont toujours été les gentils. Jamais en cours d'histoire un professeur à quitter le programme pour nous demander :" Et vous, qu'auriez-vous fait pour sortir du conflit mondial ? Qu'auriez-vous fait pour l'éviter ?. L'école nous enseigne à nous souvenirs du passé plutôt qu'à créer l'avenir. Je trouve sincèrement que la place accordée aux créations personnelles en littérature est insignifiante comparée à notre devoir de se souvenir de qui a écrit quoi, comment, et de ce qu'il voulait dire. Jamais on ne m'a demandé "Et toi, es-tu d'accord avec les romantiques lorsqu'ils s'expriment sur leurs conditions, trouves-tu leurs textes beaux, intéressant, te touchent-ils ?" Jamais je n'ai compris à quoi me servirait mes leçons de mathématiques, et aujourd'hui encore je n'ai pas de réponse à apporter à cette question. Mes leçons d'anglais (et j'ai pourtant eu de très bons professeurs que je remercie encore chaudement aujourd'hui) reposent sur un programme absolument stupide. Pourquoi mémoriser une liste de vocabulaire ? J'ai mis un mois à acquérir les bases de l'espagnol,du chinois et de l'italien en même temps, selon une méthode de conversation me demandant de ne surtout pas tenter de mémoriser le vocabulaire, mais de converser. (Si quelqu'un veut tester, j'vous le mail). Pourquoi suis-je capable de réciter les capitales de l'Europe, de parler des superpuissances mondiales mais pas de parler de systèmes viables pour fournir de l'eau potable en Inde? Je pense sincèrement que l'école demande à ses élèves de développer leur mémoire plutôt que des capacités et des talents, différent pour chacun,et que l'école ne sait pas ce qu'un enfant doit apprendre. Tout aussi sincèrement, je pense que c'est à l'école que devrait être enseigner les valeurs que l'on juge importante, il est courant de dire que c'est aux parents de les enseignés, mais n'est-ce pas le cas aujourd'hui, dans cette société que l'on souhaite changer ? Pourquoi ne pas enseignez les religions, celle de tous pour permettre la tolérance ? J'ai toujours voulu savoir pourquoi les musulmans ne mangeaient pas de porc, les quelques sujets sur ce thème ici ont tous tourné au pugilat, pourquoi les caricatures les avaient choqués, savoir ce qu'un chrétien penserait de mon interprétation de différents passages bibliques, et ce que les non-chrétiens en penserait aussi ! Pourquoi ne pas enseigner l'équité et la douceur ? Je rêverais des cours de méditations et de relaxation, de travail de coopérations. Peut être aurais-je pu apprendre à l'école que nous sommes tous égaux, ailleurs que dans un cours sur la révolution française.

J'apprécie beaucoup vos avis, et d'avoir des messages de plus de dix lignes à lire sans avoir un dictionnaire et wikipédia d'ouvert, mais je vous le demande : Ce que vous proposez n'est-il pas un ensemble de mesure visant à rendre plus efficace la mémorisation d'un "programme" ? Et aussi, l'égalité, est-elle que nous soyons tous former à devenir de petits ronds, forger par un "programme" ? Car il s'agit effectivement d'une forme d'égalité. Je vous le dis, l'école devrait former des Hommes et des Femmes, plutôt que des singes savants.

C'est ce que moi j'attends.

Ps : Apprendre l'Amour aussi. A 100% il ressort chez mes clients un manque d'amour générateur de névrose qu'ils cherchent à combler (besoin de posséder, jalousie, insécurité, blocage, peur de la solitude, manque de confiance en soi, dégoût de la sexualité, sexualité extravertie dévorante, etc) et pour tous la thérapie finale consiste à leurs enseigner comment le trouver au fond d'eux-même plutôt qu'à l'extérieur.
Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012




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Message Posté le: Mer Mar 21, 2012 12:33 pm    Sujet du message:
Pour moi, l'école est le lieu de la transmission des savoirs essentiels à un individu, pour se construire et se permettre de réfléchir au monde qui l'entoure.
Je trouve très amusant que tu prétendes que l'école ne forme pas à l'esprit critique alors que malheureusement, elle le fait de plus en plus, au détriment du savoir : l'épreuve d'histoire-géographie au baccalauréat est faite de telle manière qu'on peut avoir une bonne note sans sortir aucune connaissance personnelle (on nous propose un sujet de composition avec des documents qui permettent d'illustrer notre réflexion).
Le problème, c'est qu'avant de critiquer un savoir, il est peut-être intéressant de le maîtriser, non ? Sauf que c'est de moins en moins logique pour les élèves qui passent leur temps à dire que telle chose est inutile, que telle matière ne leur plaît pas, alors qu'ils ne savent même pas de quoi ils parlent.
Je crois que l'esprit critique, il découle des savoirs qu'on apprend ; et de toute manière pour moi la question ne se pose pas puisqu'actuellement à l'école c'est essentiellement ça qu'on demande aux élèves : non plus des savoirs mais des compétences, et essentiellement la capacité à mener une réflexion réfléchie et argumentée. Ce qui est très bien, mais sans savoirs derrière, ça tourne à vide. Je suis bien placée pour en parler car je n'ai strictement rien appris au collège et au lycée... et même pour le bac, je n'ai absolument pas révisé et je m'en suis sortie haut la main. Je veux bien croire que j'ai une bonne mémoire et des qualités de réflexion, mais je trouve dommage qu'on en arrive là. Et du coup, quand je suis arrivée à l'université j'étais presque comme une page blanche, du moins en littérature (le comble quand on sort d'une section littéraire). Et c'est à la fac que j'ai appris qu'avant de disserter, de commenter, de critiquer, il fallait avoir des bases solides dans la matière concernée.

En revanche, je suis assez d'accord concernant le problème de l'impartialité, notamment en histoire-géographie. La guerre d'Algérie par exemple est quasiment taboue, et je me souviens des heures de cours les plus étranges de ma vie quand il s'est agi de parler du conflit israëlo-palestinien où ma prof n'osait rien dire, nous a simplement demandé de lire le bouquin sans nous donner plus d'informations.
Mais ça, c'est un problème qui n'est pas inhérent à l'école : même dans les médias français, il est difficile de lire des informations qui sont réellement impartiales.

Quand tu parles d'enseigner l'équité, la douceur, l'amour... à mon sens ce sont des choses qu'on apprend chez soi. L'école instruit, elle n'éduque pas. Et l'amour ou la douceur sont des concepts assez abstraits qui se ressentent et qu'il n'est pas à mon sens possible d'expliquer, de transmettre — autrement que par un rapport affectif, et ça exclue donc d'emblée l'école.
L'équité elle est évoquée dans les cours d'éducation civique.

Et quand tu parles des langues étrangères je suis en total désaccord avec toi car apprendre une langue, ce n'est pas seulement faire de l'usuel. En Angleterre, on apprend les langues étrangères en apprenant par coeur des expressions toutes faites de la vie courante. Ça donne des élèves qui ne maîtrisent absolument pas l'orthographe ni la grammaire ni la syntaxe d'une langue, mais qui peuvent répéter comme des perroquets ce qu'on leur a appris. Ils utilisent des verbes qu'ils ne savent pas conjuguer... pour rien au monde je ne voudrais qu'on en arrive là en France (même si ça commence malheureusement à être le cas).
L'étude d'une langue vivante, c'est aussi l'étude d'une civilisation et d'une culture. Je suis heureuse d'avoir appris l'anglais en lisant Shakespeare, en écoutant les Beatles, en regardant des extraits de Psycho. Et c'était à l'école. Comme quoi : tout dépend aussi de la manière d'enseigner du professeur... ça, malheureusement, personne n'y peut rien.
La conversation orale c'est bien, mais déjà dans des classes de 35 élèves c'est impossible à travailler, et ensuite ça ne forge pas une vraie connaissance de la langue. J'ai rencontré des élèves qui parlaient très bien à l'oral car leurs parents sont bilingues et qu'ils ont vécu dans un autre pays, eh bien parfois ils sont incapables de s'exprimer correctement à l'écrit, et dans leurs deux langues maternelles en plus ! Alors oui être capable de faire la conversation à un étranger c'est génial, mais ça ne veut pas dire qu'on maîtrise la langue. Et je trouve qu'aujourd'hui l'enseignement des langues vivantes essaie de faire et de l'oral (comme on peut, en dédoublant les classes quand c'est possible) et de l'écrit, car l'un ne va pas sans l'autre.

Bref : tout ça pour dire que pour moi l'école doit être le lieu de la transmission de savoirs et de connaissances (et éventuellement de compétences, faisons plaisir à Meirieu), et qu'elle ne doit pas se contenter de former à un esprit critique, car si « science sans conscience n'est que ruine de l'âme », conscience sans science n'a pas grand intérêt non plus.
Lyriss
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Message Posté le: Mer Mar 21, 2012 13:12 pm    Sujet du message:
J'ai appris plus sur la seconde guerre mondiale en une émission sur ARTE qu'en 2 ans de scolarité.
La Bête
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Message Posté le: Mer Mar 21, 2012 16:21 pm    Sujet du message:
Sweetie Des Arts a écrit:
Ce que vous proposez n'est-il pas un ensemble de mesure visant à rendre plus efficace la mémorisation d'un "programme" ? Et aussi, l'égalité, est-elle que nous soyons tous former à devenir de petits ronds, forger par un "programme" ? Car il s'agit effectivement d'une forme d'égalité. Je vous le dis, l'école devrait former des Hommes et des Femmes, plutôt que des singes savants.

Effectivement, ce que je raconte là est davantage dans l'optique d'améliorer l'école et l'enseignement tels qu'ils sont actuellement, avec à peu près les mêmes moyens humains et financiers, et des modifications mineures du programme en lui-même et des objectifs à long terme.

Après, si on veut parler d'utopie, c'est un autre domaine, sur lequel je m'exprime peu en public en fait. Je suis quelqu'un fait de concessions, je ne parle que de choses relativement acceptables et raisonnablement réalisables dans un état hypothétique semblable au nôtre, ce que je souhaiterais dans l'absolu pour la grandeur de l'humanité a de bonnes chances de ne convaincre personne (ou seulement quelques détraqués) si je le présente tel quel.
Sweetie Des Arts
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Message Posté le: Mer Mar 21, 2012 17:32 pm    Sujet du message:
Assurément, nous n'avons pas la même définition de ce qui est essentiel pour se construire et de ce qui l'est pour réfléchir au monde qui nous entoure.
Je ne reviens que sur un point, celui qui m'a le plus amuser.
S'il te plaît, explique nous comment fonctionne la méthode que j'utilise pour apprendre les langues étrangères et avec laquelle tu es tellement pas d'accord Wink



Je me pose une question Juliette, je sais vers quoi je souhaite me diriger (je suis un gauchiste hippie révisionniste et impie, ne nous y trompons pas! Je veux m'accaparer du monde et redistribuez toutes les richesses, on ne peut pas me faire confiance.), et comment l'appliquer et me demande : Et toi, vers quoi souhaites-tu aller ? Une école permettant de fournir à chacun une masse de connaissances sur différents sujets, mais pour quoi ?


Dernière édition par Sweetie Des Arts le Mer Mar 21, 2012 18:57 pm; édité 2 fois
Juliette Hardy
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Message Posté le: Mer Mar 21, 2012 18:28 pm    Sujet du message:
Je ne sais pas comment elle fonctionne, je ne la connais pas, mais tu parles d'une méthode de conversation. J'estime simplement que connaître une langue, ce n'est pas seulement apprendre à converser avec une personne d'une langue étrangère, c'est être capable de comprendre les subtilités de la grammaire, l'orthographe aussi. Un bilingue n'est pas simplement quelqu'un qui sait parler avec quelqu'un d'autre, mais aussi quelqu'un qui sait lire dans l'autre langue, qui comprend ses fonctionnements grammaticaux.
De nombreux Français sont capables de le parler à l'oral mais ont toutes les peines du monde à l'écrire et le lire, et comprendre le fonctionnement d'une langue, sa syntaxe, c'est un premier pas pour comprendre ce qui est dit. On ne peut pas se contenter du sens général, la grammaire est un outil de compréhension d'un énoncé, quel qu'il soit.
L'apprentissage par coeur du vocabulaire peut sembler une perte de temps mais ça permet de donner des automatismes. Je n'ai jamais fait l'effort d'apprendre mon vocabulaire en allemand et ça m'a pas mal pénalisée, car aujourd'hui je suis capable de construire grammaticalement une phrase mais quasiment incapable de trouver les mots pour le faire. J'ai pourtant passé quelques mois en Autriche mais même si certains mots me sont revenus, je pense qu'avec un apprentissage bête et méchant du vocabulaire j'aurais pu être plus performante.

La question concernant mon propre parcours n'est pas franchement pertinente. Je parle de ce que l'école doit à mon sens apporter à chacun, pas de ce qu'elle m'a apporté ou de ce qu'elle aurait dû m'apporter.
Donc, la question, c'est pourquoi avoir de la culture ? Pour mieux comprendre le monde qui nous entoure. Pour réussir à décrypter ce que nous disent les médias. Pour ne pas croire la première personne qui prétend tout savoir en littérature et te dit que Paulo Coelho est l'écrivain du siècle. Pour avoir goût, tout simplement, à la littérature, aux mathématiques, aux sciences de la vie et de la terre, à la physique et à la chimie, à l'histoire et à la géographie.
Pour pouvoir regarder Kaamelott et se souvenir de ses cours sur le Conte du Graal, et les différences ou les ressemblances qu'on peut y trouver.
Je reste persuadée que seul le savoir rend libre et capable d'indépendance d'esprit.
La Bête
Silver Mercure


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Message Posté le: Mer Mar 21, 2012 18:35 pm    Sujet du message:
Sweetie Des Arts a écrit:
La Bête, au contraire j'aime bien dire ce que je pense

J'aime dire ce que je pense, je n'aime pas dire TOUT ce que je pense. ^^

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