Stage, esclavage moderne?


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Eponine
Madame Casse-Pieds


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Message Posté le: Ven Avr 30, 2010 15:17 pm    Sujet du message:
Clovis de Monoclodon a écrit:
Pour être manager dans un hypermarché faut avoir un tempérament de maton et n'avoir aucun amour propre, ces gens me débectent ! C'est des kapos qui sont prêts à tout pour gagner des queues de cerise... Je gagne 6 à 7 fois plus, juste sur mes compétences, pas sur mes trahison et mes viles besoins de pouvoir !


Quand on ne connait pas, on ferme sa grande gueule. (enfin, c'est vrai, tu ne sais pas faire, ça).
cherjirou
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Message Posté le: Ven Avr 30, 2010 15:43 pm    Sujet du message:
Clovis de Monoclodon a écrit:
Pour être manager dans un hypermarché faut avoir un tempérament de maton et n'avoir aucun amour propre, ces gens me débectent ! C'est des kapos qui sont prêts à tout pour gagner des queues de cerise... Je gagne 6 à 7 fois plus, juste sur mes compétences, pas sur mes trahison et mes viles besoins de pouvoir !


La grande distribution est certes une jungle, mais le mépris gratuit et en bloc que tu portes aux gens qui y travaillent dessert la crédibilité de ton propos.
Moi même je n'y aurai bossé pour rien au monde, bien que j'ai été sollicité (chassé) étant plus jeune, mais un peu de respect que diable!
La Bête
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Message Posté le: Ven Avr 30, 2010 18:28 pm    Sujet du message:
Clovis de Monoclodon a écrit:
Pour être manager dans un hypermarché faut avoir un tempérament de maton et n'avoir aucun amour propre, ces gens me débectent ! C'est des kapos qui sont prêts à tout pour gagner des queues de cerise... Je gagne 6 à 7 fois plus, juste sur mes compétences, pas sur mes trahison et mes viles besoins de pouvoir !

Clovis, t'es souvent le premier à gueuler quand quelqu'un te balance le même genre de gratuités. Au fond, toi aussi, tu es quelqu'un de méchant.
Gentillefille
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Message Posté le: Sam Mai 01, 2010 09:23 am    Sujet du message:
cherjirou a écrit:
La grande distribution est certes une jungle, mais le mépris gratuit et en bloc que tu portes aux gens qui y travaillent dessert la crédibilité de ton propos.
Moi même je n'y aurai bossé pour rien au monde, bien que j'ai été sollicité (chassé) étant plus jeune, mais un peu de respect que diable!

Me vient une idée de sujet...
alcibiade
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Message Posté le: Dim Mai 02, 2010 14:21 pm    Sujet du message:
Super, la section philo va enfin renaître de ses cendres...

A part ça, un topic assez chiant dans l'ensemble, il faut l'avouer.
clochette88
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Message Posté le: Dim Mai 02, 2010 22:43 pm    Sujet du message:
Et sinon les grecs, ça va?
alcibiade
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Message Posté le: Mer Mai 05, 2010 12:27 pm    Sujet du message:
Pas trop en ce moment, c'est pour ça que je vais aller leur rendre visite cet été.
damfo
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Message Posté le: Mer Mai 19, 2010 20:04 pm    Sujet du message:
Gentillefille a écrit:
Ma dernière année à Leclerc je suis partie avec avec 4 mois 1/2 d'intéressement/participation en + de mon mois 1/2 de prime, ça fait déjà 6. Il parait que depuis le magasin fait encore mieux.

Là à Carrefour, avec un système un peu similaire mais + de primes individuelles et collectives l'employé qui fait bien son job dans une équipe qui tourne bien, qui n'est jamais absent ni en retard peut espérer partir avec gros.
Nous avons des simples employés qui partent avec 20 000 euros nets annuels.
Comme on peut déjà se faire une bonne idée de la valeur de l'employé durant un contrat d'intérim d'une semaine on les sélectionne ainsi (on garde sous le coude les CV de ceux qu'on juge pouvant nous apporter du +), on fonctionne en flux tendu sur le personnel (pas de poste de "bras croisés", on attend que la productivité soit à X employé + 1 pour recrtuter et on paye les heures supplémentaires jusqu'à ce seuil), on contrôle les heures travaillées (les salariés doivent justifier des heures supplémentaires, on ne met pas 1 heure pour mettre 1 000 produit et le lendemain 1 h 15 pour en mettre 800), etc
A côté de ça on limite au maximum les frais fixes en sensibilisant le personnel, par exemple, sur l'éclairage. On lutte contre la démarque (+ de vigiles, 1 employé payé pour gérer la "casse").
On investit également pour faire gagner du temps et donc de l'argent à l'entreprise et donc aux salariés (construction d'une plate-forme de déchargement supplémentaire, ré-organisation du magasin et des reséerves, installation d'un monte-charge supplémentaire, acaht de matériel de manutention).
On part également sur des salaires de base très faibles pour tous les niveaux (employés, maitrises et cadres) auxquels on greffe de généreuses primes. Un employé non-absent ni en retard pendant le mois entier part avec 15 euros, si il tient le trimestre entier il a 50 euros supplémentaires. C'est très couteux pour un magasin d'avoir des employés en retard ou absents et ce système permet de lutter contre cela.
On paye également généreusement les progressions par tranches par rayons et par secteur (+ 4% = 20 euros, + 6 % = 40 euros, + 8% = 60 euros, + 10 % = 75 euros).
Et au final on reverse également au personnel 25 % des bénéfices du magasin en intéressement et participation.

Au final le personnel motivé et travailleur peut faire jackpot.


Cette intervention est hors sujet.

D'autant que l'angle utilisé pour aborder la grande distribution est trompeur, cette rhétorique occulte bien des réalités. Si on veut avoir une vue globale du fonctionnement d'un système, on ne commence pas par mettre en avant les miettes de plus-values distribuées aux salariés. Ou alors on le fait en étant honnête et réaliste: les conditions de travail dans ce secteur sont déplorables, les statuts précaires et le droit du travail (la loi, autrement dit) piétiné. La grande distribution telle qu'on la connait est d'ailleurs un système typiquement Français qui a émergé en arrosant généreusement certains élus de la République, mais c'est une autre histoire. Enfin, pour clore un sujet qui ne devrait pas intervenir sur ce topic, c'est par l'écrasement des fournisseurs, l'asphyxie du commerce de proximité que les cadres peuvent être si généreusement rémunérés (et ça n'est qu'une goutte d'eau devant l'argent généré).


Je suis agacé en vous lisant de constater que vous cassez tout débat par vos attitudes provocantes, agressives et stériles. Parfois j'en viens à me demander si vous souhaitez vraiment échanger et discuter sérieusement ou si vous êtes juste là pour le clash. J'ai pris du temps pour vous faire part de ma contribution et personne n'a prit la peine de relever. Même pas GentilleFille qui, j'ai l'impression, ne prend la parole que lorsque l'argumentation de son interlocuteur est facilement démontable. Pour rappel et relancer ce débat, voici ma contribution:

damfo a écrit:
Gentillefille a écrit:
J'étais ce matin au magasin pour une réunion où justement on a évoqué les stagiaires et le changement de loi depuis le 1ier janvier 2010.

Voilà ce qui est dit :

Citation:
Obligation de verser une gratification pour les stages supérieurs à 2 mois consécutifs (3 précédemment)


C'est exact, la précédente loi sur la gratification d'un stage s'il dépassait 3 mois consécutifs date de 2006. La loi a été changé en 2009, pour donner droit à une rémunération du stagiaire si son stage dépasse 2 mois et dès le premier jour. Et ce sans que le nombre d'heures effectuées ne rentrent en ligne de compte à partir du moment où il y a eu 40 jours de présence à l'entreprise.

Vous ne vous souvenez pas des jeunes étudiants cachant leur identité sous un masque blanc qui défilaient dans la rue en 2009 ? Ils dénonçaient une situation de quasi-esclavagisme. Citer cette loi n'est pas suffisant, il faut aussi rappeler le contexte qui a entraîné son renforcement. Et c'est précisément les abus qui étaient montrés du doigt.

Le stage est fondamentalement un bon outil pédagogique, formateur et responsabilisant. C'est pour les plus jeunes une découverte du monde de l'entreprise et du travail qui n'est ni inutile ni absurde. Certains ont affirmé que se contenter d'observer n'a aucun intérêt, je ne suis pas d'accord, surtout quand on est un collégien. C'est un avant-goût qui a son impact, qui ouvre les yeux. Cette expérience nous enrichis et permet de constater concrètement en quoi consiste le métier qu'on souhaiterait faire par la suite.

Plus tard, en rapport direct avec son cursus, on peut être amené à effectuer d'autres stages. Ces stages consistent à mettre en pratique ses connaissances et à développer ses compétences en condition réelle. L'entreprise a ici un rôle déterminant dans la réussite de cette première incursion: elle se doit d'être formatrice, d'accompagner l'étudiant et lui faire découvrir une large palette du métier qu'il prépare. L'étudiant est lui pleinement investit, enthousiaste à l'idée de faire ses preuves.
Tout ça, c'est en théorie. La réalité est hélas bien plus nuancée...
Les stages sont une réussite dans les pays du Nord. Les entreprises sont conscientes de leur rôle social et de l'enjeu qu'un stagiaire représente (c'est à dire l'avenir, la génération de salariés suivante). Tout se passe très sainement, les retours à ce sujet sont très positifs. Mais autre pays, autre mentalité...

En France, c'est très contrasté. Il y a des stages qui se passent très bien, où la relation est gagnant-gagnant entre l'employeur et le stagiaire. Un juste équilibre entre l'engagement de former d'un côté et l'engagement d'être investis de l'autre.

Il y a aussi des stages qui se passent mal, parfois très mal, où des abus en tous genres pourrissent la vocation de ce dispositif. Le système du stage devient trop souvent de l'exploitation pure et simple. Ainsi, comment ne pas citer l'exemple de certaines grandes chaînes présentes partout en France qui prennent des stagiaires à la pelle lors des périodes de fortes affluences ? Que ce soit le prêt-à-porter, la parfumerie ou la grande distribution, leur volonté d'avoir une main d'œuvre gratuite et volontaire pour faire 40 % de leurs bénéfices en 4 semaines est nauséabond. Les lycéens en bac professionnel, en BEP ou en CAP se retrouvent à emballer des produits dans du papier cadeau toute la journée. Où est l'intérêt pédagogique, quelle utilité a encore le stage dans ces conditions?

Comment ne pas citer ces boutiques qui tournent constamment avec 3 ou 4 stagiaires qui passeront leurs journées ô combien épanouissantes et intéressantes à porter des cartons ou à faire du ménage. C'est une pratique quasi-institutionnelle dans certains secteurs. La convention de stage est pourtant claire (qui est un contrat à valeur juridique) : les principales tâches effectuées par le stagiaire doivent avoir un rapport avec les objectifs du stage. Passer sa journée à faire du ménage quand on est en bep vente n'a absolument aucun intérêt.
Ces deux exemples concernent les stages qui n'ont aucun intérêt pour l'étudiant. Mais il y aussi tous les autres, bien plus pervers, qui donnent l'illusion de la prise de responsabilités du stagiaire pour remplacer purement et simplement un salarié ou pour combler un manque dans les effectifs (pratique pourtant formellement interdite par la convention de stage).

Enfin, et c'est bien le cas le plus grave, il y a les stagiaires un peu plus âgés qui ont ce statut pour ne pas qu'on estime ce travail comme étant au noir. La justice est intraitable pour ce cas de figure (considéré comme un emploi déguisé) et pourtant il se produit de plus en plus. Voilà comment ça fonctionne: un individu postule à une entreprise, celle-ci accepte de le prendre mais en tant que stagiaire rémunéré, l'individu s'inscrit donc à un centre de formation pour adulte. Ce n'est plus la formation qui débouche vers un stage mais un stage qui débouche sur une formation, ce qui est absurde. Inutile de préciser que les gens qui acceptent ces conditions sont dans un inconfort financier et moral, ils n'ont pas le choix pour être clair.
Tous ces exemples sont loin d'être anodins et innocents. D'une part ils pervertissent la raison d'être du stage, ils trompent le stagiaire et sa bonne volonté mais surtout ils dégradent la situation du marchés du travail. Tous ces stagiaires sont utilisés à la place de salariés, qui auraient une juste rémunération par leur effort, dont l'entreprise payerai des charges sur les bénéfices réalisés qui financent -entre autres- l'école et la formation. Ces comportements sont d'autant plus scandaleux quand il y a 3 872 900 chômeurs, dont 282 000 de plus l'année dernière.


Gentillefille a écrit:
La formation d'un stagiaire sur 4 semaines entraine donc un certain coût pour l'entreprise mais offre à l'entreprise comme au stagiaire une opportunité pour + tard. Si le stagiaire a fait un bon stage il a déjà la quasi garantie d'être prioritaire pour une embauche + tard car il est déjà formé au métier et aux méthodes particulières de l'entreprise dans laquelle il a fait son stage. L'entreprise y trouve également son compte car ayant formé elle-même la personne elle se retrouve avec un employé qui peut démarrer immédiatement le travail sans aucune période d'adaptation à l'entreprise et à ses méthodes qui lui sont propres.

Ce témoignage est presque un cas d'école qui illustre bien le détournement d'un stage. Il y a, en passant, quelques rappels à la loi à faire.

On franchis déjà les limites juridiques lorsqu'on place "formation", "coût" et "entreprise" dans la même phrase en parlant d'un stagiaire. Les stages en milieu professionnel ne relèvent pas de la formation professionnelle qui est régie par le code du travail. L'entreprise ne forme donc pas un stagiaire à ses "méthodes particulières" de travail, elle offre un cadre à l'étudiant pour effectuer ses objectifs pédagogiques notifiés dans sa convention de stage. Il n'est donc question ni de retour sur investissement, ni de coût direct. De plus, la loi limite le stage à un complément de formation pour l'étudiant dans le cadre de son cursus scolaire "par acquisition d'une expérience pratique et par familiarisation avec la vie professionnelle". Le stage n'est en rien une période de formation gratuite d'un futur salarié. C'est important de faire cette nuance, parce que les abus sont nombreux et les notions ambigües. Dans un autre contexte, l'embauche d'un étudiant suite à un stage est une bonne chose, le meilleur des cas.

Cette intervention que je cite correspond presque en tous points au contrat d'apprentissage ou de professionnalisation. L'apprentissage représente effectivement un coût pour l'entreprise qui va former un apprentis durant les premiers mois sans bénéficier de retours directs dans un premier temps. C'est un investissement, et la description que je cite se prête merveilleusement bien au cas de l'apprentissage. Même si en apparence ces contrats sont semblables au stage, ils n'ont pourtant rien à voir. Ces contrats, d'un type particulier, sont des contrats de travail au sens strict et les apprentis sont considérés comme des salariés. Un stagiaire est et reste un étudiant même lorsqu'il franchit la porte de l'entreprise.

Sur le plan juridique il y a deux principaux éléments qui séparent le salarié du stagiaire:
- l'entreprise ne peut pas exiger d'un stagiaire un travail productif (qui pourrait être confié à un salarié). C'est un motif de requalification en contrat de travail dans le cas contraire.
- le stagiaire n'est pas lié à l'employeur par un lien de subordination, bien qu'il doit respecter les règles de l'entreprise (horaires, hygiène, etc.).

C'est un motif de requalification en contrat de travail dans le cas contraire.
Les motifs de requalification sont nombreux. Si vous estimez lors d'un stage accomplir un travail qui ne relèvent pas de votre convention de stage vous êtes en droit de demander la requalification de votre stage en contrat de travail en saisissant le juge civil de droit commun. Sachez aussi que l'URSSAF et l'inspection du travail peuvent le faire lors d'un contrôle si la convention de stage est détournée. Je n'ai pas de chiffres, mais il est presque certain que le nombre de recours est très faible, la perspective d'aller aux prud'hommes après une première expérience professionnelle étant assez décourageante et le préjudice limité.

Dans ce débat, ce n'est pas tant ce que subit le stagiaire individuellement qui pose le plus gros problème mais ce sont tous ces comportements qui, mis bout à bout, contribuent à dégrader encore l'emploi.
Tommy Angello
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Message Posté le: Mer Mai 19, 2010 21:22 pm    Sujet du message:
damfo a écrit:
Enfin, pour clore un sujet qui ne devrait pas intervenir sur ce topic, c'est par l'écrasement des fournisseurs, l'asphyxie du commerce de proximité que les cadres peuvent être si généreusement rémunérés (et ça n'est qu'une goutte d'eau devant l'argent généré).


Ma grand mère qui tenait une droguerie confirme. Le but dans la distribution c'est de prendre une position de force et d'écraser les autres, surement pas d'être profitable à la société.

Et les témoignages que j'ai eu directement d'un gars bossant à carrefour c'est que tout est fait pour isoler et casser le petit personnel.

Et puisque le sujet c'est les stage, voila qui est lié:

Citation:
Bonjour à tous !

Comme je suis relativement perdue et que je pense que certaines personnes compétentes en la matière passent certainement par ici, je me permet de vous demander de l'aide (Ou plutôt des conseils).

Je suis actuellement en apprentissage de pâtisserie et majeure. Mon contrat est donc de 35h hebdomadaires. Seulement voila j'en réalise 54... Et les 19h sup par semaines ne sont pas payées ni redonnées en rtt... Elles n'apparaissent pas sur la fiche de paye ni rien.

J'ai donc décidé d'aller en parler à mon patron. Malheureusement les conséquences seront assez lourdes : il est juge à mon examen final, et tous les pâtissiers de la région se connaissent. De plus il est certain qu'il ne voudra pas payer les heures sup du simple fait que je ne peux pas prouver les avoirs réalisées puisqu'il n'y a pas de pointeuse au travail, que l'une des autres employées est sa femme, et que l'autre apprentie ne veut pas témoigner par peur de représailles sur son diplôme...

Malgrès le fait que je ne compte donc pas trop sur le fait de voir mes heures sup payées, je voudrais au moins ne pas avoir à les réaliser (Et il faut donc prouver qu'il ne me les paye pas puisque les heures sup sont à l'initiative de l'employeur...). La démarche que je compte mettre en marche est la suivante :

- Lettre au patron avec courrier recommandé demandant le paiement des heures sup.
Si le patron refuse,
- Lettre recommandée au patron, avec copie à l'URSSAF et au conseil des prud'homme.
Et s'ensuivra donc une bonne grosse procédure interminable que je ne suis pas sûre de gagner.

Les infractions constatées sont les suivantes donc : heures sup non payées et non déclarées, dépassement du temps de travail de 44h hebdomadaire, paye au black pour la prime de noël.

Bref y'en a marre de se faire traiter en esclave et se faire menacée. Si jamais vous avez des conseils pour m'aider je suis preneuse... Merci d'avance.


Précisons que dans ce petit monde patron, professeurs et responsables se connaissent tous et marchent ensemble. Bien sur, tous ceux qui sont dans ce ces ( à peu de chose près tous les apprentis au moins de la région) ont le choix entre subir ou pas de diplôme + un ban de tous les établissements du genre.

Dans ce genre de cas, je recommande personnellement de foutre le feu mais surtout de ne pas laisser de preuves.
damfo
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Message Posté le: Jeu Mai 20, 2010 18:43 pm    Sujet du message:
Citation:
Bonjour à tous !

Comme je suis relativement perdue et que je pense que certaines personnes compétentes en la matière passent certainement par ici, je me permet de vous demander de l'aide (Ou plutôt des conseils).

Je suis actuellement en apprentissage de pâtisserie et majeure. Mon contrat est donc de 35h hebdomadaires. Seulement voila j'en réalise 54... Et les 19h sup par semaines ne sont pas payées ni redonnées en rtt... Elles n'apparaissent pas sur la fiche de paye ni rien.

J'ai donc décidé d'aller en parler à mon patron. Malheureusement les conséquences seront assez lourdes : il est juge à mon examen final, et tous les pâtissiers de la région se connaissent. De plus il est certain qu'il ne voudra pas payer les heures sup du simple fait que je ne peux pas prouver les avoirs réalisées puisqu'il n'y a pas de pointeuse au travail, que l'une des autres employées est sa femme, et que l'autre apprentie ne veut pas témoigner par peur de représailles sur son diplôme...

Malgrès le fait que je ne compte donc pas trop sur le fait de voir mes heures sup payées, je voudrais au moins ne pas avoir à les réaliser (Et il faut donc prouver qu'il ne me les paye pas puisque les heures sup sont à l'initiative de l'employeur...). La démarche que je compte mettre en marche est la suivante :

- Lettre au patron avec courrier recommandé demandant le paiement des heures sup.
Si le patron refuse,
- Lettre recommandée au patron, avec copie à l'URSSAF et au conseil des prud'homme.
Et s'ensuivra donc une bonne grosse procédure interminable que je ne suis pas sûre de gagner.

Les infractions constatées sont les suivantes donc : heures sup non payées et non déclarées, dépassement du temps de travail de 44h hebdomadaire, paye au black pour la prime de noël.

Bref y'en a marre de se faire traiter en esclave et se faire menacée. Si jamais vous avez des conseils pour m'aider je suis preneuse... Merci d'avance.


Tout d'abord, cette demoiselle a-t-elle demandé de l'aide sur ce forum? Si tel est le cas, je peux lui donner quelques pistes.

C'est un cas très inconfortable quand on est en conflit avec son employeur et dans un petit secteur comme celui-ci les nouvelles vont vites. Mais il faut qu'elle garde à l'esprit que tous les employeurs ne se conduisent pas de la sorte, qu'il y en a des respectueux et réglos qui sauront se montrer compréhensifs. Tout le monde n'est pas pourrit.

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail particulier qui a un cadre législatif clair et précis. La loi est de son côté, il faut qu'elle en parle à son centre de formation. Et l'employeur n'a pas le droit, suite à un jugement, de lui nuire professionnellement sinon c'est le pénal pour lui.

Cela étant dit, c'est effectivement un bon exemple de dérives et d'exploitation pur et simple (surtout lorsqu'on sait les aides et assouplissement dont bénéficie un employeur qui embauche un apprentis) mais c'est encore hors-sujet. Nous parlons bien d'un stage ici et non d'un contrat de travail.
Tommy Angello
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Message Posté le: Jeu Mai 20, 2010 19:30 pm    Sujet du message:
Non, c'est sur un forum qui n'est même pas libre d'accès.

Sur le plan légal il faudrait qu'elle prouve ses heures sups.
Sinon c'est: refus de faire des heures sup=viré pour faute grave ou mais quelles heures sup vous voulez que je paye, y'en a pas eu. Elle compte changer de filière finalement mais autrement il resterais le problème des connivence: qui voudrait employer un rebelle quand il y a des gentils partout? Ca ne se fait pas vis à vis des collègues.
damfo
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Message Posté le: Jeu Mai 20, 2010 21:05 pm    Sujet du message:
Tommy Angello a écrit:
Sur le plan légal il faudrait qu'elle prouve ses heures sups.


Mais comment prouver des heures supplémentaires? Elle devra fournir au tribunal une lettre décrivant de manière précise les tâches qu'elle a du accomplir durant ces heures supplémentaires. Son employeur devra à son tours défendre sa version en fournissant des fiches d'horaires par exemple. Le juge ensuite tranchera en ordonnant au besoin une enquête plus poussée.

Quand je pense que tant d'individus se sont laissés bercer par les douces et charmantes sirènes du "travailler plus pour gagner plus".

Tommy Angello a écrit:
Elle compte changer de filière finalement mais autrement il resterais le problème des connivence: qui voudrait employer un rebelle quand il y a des gentils partout? Ca ne se fait pas vis à vis des collègues.


Si elle change de filière, rien n'empêche alors que justice soit rendue. Ce n'est pas citoyen de laisser ce genre de comportements impunis, car ils pourront se reproduire sur d'autres étudiants en apprentissage dans l'avenir. Si elle ne veut pas allez au tribunal, elle peut toujours avertir l'inspection du travail des pratiques de cet employeur.

Maintenant pour les connivences, je suis d'accord, ou plutôt je suis à mon grand regret d'accord. Mais nous vivons en République et chaque citoyen a le droit d'être protégé sans qu'il en subisse des représailles. Et puis il faut rester optimiste, toujours. En exposant clairement et sereinement la situation à un futur employeur, rien ne dit que celui-ci la jettera juste parce qu'une rumeur la précède. Enfin, ça n'est que mon avis.
Eponine
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Message Posté le: Ven Mai 21, 2010 20:07 pm    Sujet du message:
Je crois que la première chose qu'on doit apprendre en entreprise, c'est s'imposer. Faire 54 heures de boulot par semaine en se taisant gentiment, pour ensuite venir dire que c'est illégal, ça n'a aucun sens. Faut savoir s'assumer, redonner les termes du contrat qui stipule bien les 35h. Oui, l'employeur peut mettre une très mauvaise note. Mais se taire juste pour cette raison là, c'est totalement immature, à mon sens. Après, c'est un choix, comme toujours. Mais des patrons qui jouent le jeu et sont corrects avec leurs employés, il y en a à la pelle, et risquer une rupture de contrat ou une mauvaise note si elle veut de toute façon se réorienter, c'est un risque qui est franchement faible.
damfo
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Message Posté le: Ven Mai 21, 2010 21:55 pm    Sujet du message:
Eponine a écrit:
Je crois que la première chose qu'on doit apprendre en entreprise, c'est s'imposer.

Elle a là la meilleure des leçons, mais je crois qu'elle a un goût amer...

Eponine a écrit:
Faire 54 heures de boulot par semaine en se taisant gentiment, pour ensuite venir dire que c'est illégal, ça n'a aucun sens. Faut savoir s'assumer, redonner les termes du contrat qui stipule bien les 35h. Oui, l'employeur peut mettre une très mauvaise note. Mais se taire juste pour cette raison là, c'est totalement immature, à mon sens. Après, c'est un choix, comme toujours. Mais des patrons qui jouent le jeu et sont corrects avec leurs employés, il y en a à la pelle, et risquer une rupture de contrat ou une mauvaise note si elle veut de toute façon se réorienter, c'est un risque qui est franchement faible.

Lui donner la responsabilité de sa situation, alors que c'est sa première expérience professionnelle et qu'elle est de toute évidence très jeune, ça me paraît pour le coup être -sauf ton respect- une vraie preuve d'immaturité.
C'est toujours si simple de savoir mieux que les autres ce qu'ils doivent faire ou ce qu'ils auraient du faire quand on est pas dans le contexte et la situation. Je vais être excessif, mais ça me rappel ces mêmes réactions désespérantes que j'entends parfois lorsqu'on parle d'une femme battue.
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Message Posté le: Sam Mai 22, 2010 18:51 pm    Sujet du message:
damfo a écrit:
Lui donner la responsabilité de sa situation, alors que c'est sa première expérience professionnelle et qu'elle est de toute évidence très jeune, ça me paraît pour le coup être -sauf ton respect- une vraie preuve d'immaturité.


Je ne lui en donne pas du tout la responsabilité. Son patron est un vrai con, c'est certain. Après, je dis juste que tout n'est pas noir ou blanc, qu'il y a aussi du gris. Ce n'est pas totalement le méchant patron contre le pauvre employé exploité. Ca lui permet quelque part d'apprendre de ses erreurs, pour pouvoir s'imposer dès le début si cette situation se reproduit ensuite.

Citation:
Je vais être excessif, mais ça me rappel ces mêmes réactions désespérantes que j'entends parfois lorsqu'on parle d'une femme battue.


C'est amusant de me dire ça à moi. Enfin, je me comprends.
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Message Posté le: Sam Mai 22, 2010 23:09 pm    Sujet du message:
Deux méthodes simples :

-1- Grève du Zèle :
Tu dois faire 70 heures par semaines ? Aucuns problèmes, fait un boulot pour 35 et ne fait rien du reste.

-2- Cagoule et battes de baseball :
On trouve un gentil robin des bois moderne et on lui demande d'aller avec quatre de ses amis (avec des gros bras) taper quelques coups de batte de baseball sur un c****** quand il sort du boulot vers sa voiture.
De toute façon ce club des cinq n'était pas là, il jouaient tous chez l'un des leurs à la célèbre wii, et puis ils ne disent rien lorsqu'il utilisent leur battes.

La première à l'avantage d'être légale et imparable.
La deuxième a l'avantage d'être excessivement efficace.


La justice sociale, vous la voulez ?
Faites-la.

Tant que vous n'avez pas peur de pouvoir en profiter ...
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De passage




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Message Posté le: Lun Mai 24, 2010 00:48 am    Sujet du message:
Eponine a écrit:
Je ne lui en donne pas du tout la responsabilité. Son patron est un vrai con, c'est certain. Après, je dis juste que tout n'est pas noir ou blanc, qu'il y a aussi du gris. Ce n'est pas totalement le méchant patron contre le pauvre employé exploité. Ca lui permet quelque part d'apprendre de ses erreurs, pour pouvoir s'imposer dès le début si cette situation se reproduit ensuite.


Mon opinion n'est pas plus binaire que la tienne. Le pauvre employé exploité contre le méchant patron? C'est en réalité plus simple et moins symbolique. C'est juste un entrepreneur qui profite bien du système de l'apprentissage en lésant complétement une jeune fille qui débute sa vie professionnelle. Ne vois pas de cause à défendre là où il y en a pas. Cela t'évitera au passage de cautionner des pourris qui ne se seraient pas gênés d'en faire autant avec toi (sauf que bien sûr, tu es plus forte que ça, je l'ai bien compris, mais tout le monde ne s'appelle pas Eponine et n'a pas ce courage et cette fougue). La situation semble suffisamment claire et simple pour ne pas trouver de circonstances atténuants au boutiquier.
Ou cette fille ment et là honte à elle, l'employeur pourra se retourner contre elle.
Ou elle dit la vérité et il n'y a rien à défendre.
Eponine
Madame Casse-Pieds


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Message Posté le: Lun Mai 24, 2010 12:38 pm    Sujet du message:
damfo a écrit:
C'est juste un entrepreneur qui profite bien du système de l'apprentissage en lésant complétement une jeune fille qui débute sa vie professionnelle.


En réalité, il est hors la loi. Apprentissage ou pas, c'est comme si n'importe quel patron faisait faire des heures sup à un employé lorsqu'il est clairement indiqué sur le contrat qu'il est aux 35h.

Au mieux, il profite de la naïveté et de la faiblesse d'une jeune fille qui, en effet, débute sa vie professionnelle. Et la débute mal, pour le coup.

Citation:
Cela t'évitera au passage de cautionner des pourris qui ne se seraient pas gênés d'en faire autant avec toi


Je ne suis pas aux 35h, ça ne risque pas de m'arriver Razz (oui, je sais, je suis une emmerdeuse, un pur esprit de contradiction)
Tommy Angello
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Message Posté le: Lun Mai 24, 2010 13:34 pm    Sujet du message:
C'est donc juste le fait d'individus isolés qui ne font que profiter de la manne qui leur tombe dessus? En l'occurrence ce n'est pas de l'innocence des apprentis que l'on profite mais des failles d'un système basé sur l'offre et la demande et qui est conçu de telle manière que la demande soit désespérée. Conçu par qui? Miracle: les individus isolés qui en profitent et leurs connaissances vu que tout le monde se connais).


Mais c'est surement la faute des pauvres petits exploités qui se laissent exploiter un peu trop facilement, ils auraient aussi bien pu se laisser piquer la place et se retrouver à bosser a carrefour. (qui on le sais tous est le paradis sur terre en matière de travail pour peu qu'on est pas peur d'être exploité et qu'on soit facilement fier d'être la cheville ouvrière du monde tel qu'il est)
Eponine
Madame Casse-Pieds


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Message Posté le: Lun Mai 24, 2010 14:07 pm    Sujet du message:
Tommy Angello a écrit:
C'est donc juste le fait d'individus isolés qui ne font que profiter de la manne qui leur tombe dessus? En l'occurrence ce n'est pas de l'innocence des apprentis que l'on profite mais des failles d'un système basé sur l'offre et la demande et qui est conçu de telle manière que la demande soit désespérée. Conçu par qui? Miracle: les individus isolés qui en profitent et leurs connaissances vu que tout le monde se connais).


Je dois être d'une naïveté incroyable, mais personnellement je n'adhère pas du tout au discours "les patrons sont tous des connards qui exploitent les employés", et c'est d'autant plus vrai lorsqu'on parle des "petits" patrons. Bien sûr qu'il y a des enfoirés, bien sûr qu'il va y avoir des gars qui vont profiter des failles du système pour s'en mettre plein les poches. Mais faut arrêter d'être dans l'esprit "le méchant patronat contre les très gentils prolétaires".

J'en connais plein des employés qui sont les premiers à faire chier leurs patrons pour un oui ou pour un non, qui vont profiter d'une faille dans une loi pour en tirer plein d'avantages tous plus égoïstes les uns que les autres. (oui, parce qu'ils ne vont en faire profiter les copains, ils se le gardent pour eux, c'est tellement mieux).

Les patrons ne sont pas tous des bourreaux, les employés ne sont pas tous des victimes. C'est pas étonnant qu'avec des pensées pareilles, on en arrive à des gens qui méprisent le travail.

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