Tommy Angello
Administrateur


Sexe: 
Inscrit le: 05 Sep 2006
Messages: 4354
Localisation: dans ton cpu
|
Posté le: Ven Juil 16, 2010 19:32 pm Sujet du message:
Et oui, la vie continue, et vu que les médias veulent juste faire vendre,
faut chercher l'info pour savoir qu'elle existe. Si on se sais toujours pas
qui tient la boutique de surveillance-coupure du net, au moins on en a apprit
une bonne sur le logiciel qui blanchit les mains du fournisseur orange:
cnis-mag a
écrit: | Comme prévu, pourrait-on dire, les
indiscrétions du programme de « surveillance » Hadopi commercialisé 2€
par mois par Orange a fait les frais d’un décorticage détaillé. de la
part d’une équipe connue sous le nom de « Cult of the dead Hadopi ». Une
analyse de l’analyse est aimablement fournie par Cédric Blancher, lequel
nous apprend qu’il y a dans ce code-là de la graine de botnet (pas
d’authentification du code expédié par le serveur central, possibilité de
prise de contrôle à distance via un proxy de « détournement »), botnet
lui-même fortement envisageable compte-tenu des faiblesses de
l’infrastructure elle-même. Et ce n’est qu’un début, précise le Cult
of the Dead Hadopi… il y a encore du potentiel dans ce programme-là.
Un logiciel de protection possédant
tout ce qu’il faut pour fabriquer un botnet et compromettre des milliers de
machines, le tout payé avec l’argent des victimes consentantes sous le
douteux prétexte de veiller à la bonne santé financière d’un quarteron
de marchands de musique essentiellement de variétés …. Cela ne
rappelle-t-il rien aux habitués de la sphère sécurité ? Mais oui, bien
sûr… le « botnet Sony BMG » qui valu à ses auteurs une place méritée
sur Wikipedia. Qui donc, après un tel exploit (au sens « sécurité
informatique » du terme) osera reprendre le flambeau et envisager de se
lancer dans le négoce des hadopiciels sans craindre un « reverse engineering
» ravageur ?
Et c’est sans parler de l’atteinte à
l’image de marque. Les persifleurs auront beau jeu de demander à
Orange (le FAI) si les offres de services « antivirus en ligne » protègent
efficacement contre leurs propres productions internes… Les maraîchers de
la Rue Saint Denis vanteront la qualité de leurs agrumes « garantis sans
pesticides ni virus »… les truands entre eux en plaisanteront : « Si
jamais tu te fais serrer, on t’apportera des clémentines… parce que les
oranges, par les temps qui courent… ». Nos confrères des hebdos du
Mercredi sombreront dans la facilité et titreront « Orange, Oh désespoir !
»… Quand aux journalistes de la presse spécialisée, il s’en trouvera
bien un ou deux pour se demander si la LCEN ne pourrait être appliquée dans
toute sa rigueur. Car après tout, cette branche de l’Opérateur Historique
Français ne s’est-elle pas rendue coupable de « faire publicité », de
diffuser, de détenir, de commercialiser un outil pouvant manifestement porter
atteinte à des systèmes d’information ? La balle est dans le camp de
Maître Eolas.
Cet esprit de sel mis à part, et en
faisant abstraction des « dommages collatéraux » qu’auraient pu
occasionner ce programme bâclé et dangereux, on peut se demander si la
logique d’entreprise et la notion de recherche de profit n’est pas
incompatible avec les impératifs de l’appareil d’Etat.
Peut-on conclure que l’application
d’une loi sotte ne peut engendrer que des sottises ? Que l’hypothèse que
nous soulevions le 15 juin dernier se confirme ?–à savoir que le business
model d’un Hadopiciel géré par des entreprises privées fait que ladite
entreprise n’a aucun intérêt à voir disparaître les pirates puisqu’ils
constituent le terreau d’un fond de commerce profitable. Que toute extension
Européenne d’un équivalent d’Hadopi (Acta notamment) aura des
conséquences probablement semblables… mais à l’échelle Européenne,
donc d’une gravité bien plus grande encore.
Mais ce qui fut le plus riche
d’enseignements dans cette triste histoire, c’est la source même
de cette révélation, ainsi que le médium qui a permis que l’information
circule. C’est grâce à l’activité, à la vigilance de la liste Full
Disclosure, que beaucoup voudraient voir disparaître, qu’une telle menace a
pu être exposée au grand jour. C’est grâce à cette liberté de parole
qui a encore droit de cité dans certains pays étrangers que le danger a pu
être écarté. C’est grâce au travail d’un petit groupe qu’un « grand
groupe » a dû faire machine arrière et reconsidérer l’opportunisme de
son action. |
|