Invité
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Posté le: Mer Juin 27, 2007 17:12 pm Sujet du message:
Décidément Kadjagoogoo, tu t'obstines à contredire mes propos. Je ne
faisais que donner réponse à l'interrogation posée. Puis, explique donc ta
thèse sur le mensonge que contient la théorie de Lavoisier. En outre,
pourquoi faut-il toujours qu'on me compare à d'autres personnages ?
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Bitteulsse (Beatles)
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Posté le: Mer Juin 27, 2007 17:14 pm Sujet du message:
Je ne suis pas d'accord avec ta définition de la création Uaccus.
Pour moi, "créer", c'est avant tout, donner de soi-même...Quand je dis de
"soi-même", je l'entend au sens psychanalytique du terme.
Pour moi, l'Art permet d'exprimer des
choses (enfouies dans notre inconscient et/ou subconscient... Voir même ce
qui constitue notre "âme") que l'on ne peut pas exprimer par la parole.
Je suis d'accord sur le fait qu' "aligner des mots" ne consitue pas un acte de
création lorsqu'il est fait par la parole, mais lorsqu'il est fait de
manière littéraire ou poétique, il s'agit pour moi de "création" au même
titre qu'une peinture de Picasso ou qu'une pièce de Jean-Sébastien BACH.
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uacuus
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Posté le: Mer Juin 27, 2007 19:12 pm Sujet du message:
Ta définition est trop étroitement psychanalytique. Ce qu'on exprime n'est
pas nécessairement de l'ordre de l'inconscient.
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Bitteulsse (Beatles)
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Posté le: Mer Juin 27, 2007 21:35 pm Sujet du message:
uacuus a
écrit: | Ta définition est trop
étroitement psychanalytique. Ce qu'on exprime n'est pas nécessairement de
l'ordre de l'inconscient. |
C'est pour ça que j'ais rajouté : Citation: | ...voir même ce constitue notre "âme" |
l'âme est comme une éponge qui absorbe notre vécu...Enfin selon ma
définition. C'est pour ça que je l'ai mis entre guillemets.
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Mer Juin 27, 2007 21:40 pm Sujet du message:
Je trouve que tu raisonnes en termes un peu trop abstraits et subjectifs pour
qu'ils soient envisageables dans le cadre d'une argumentation logique.
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Bitteulsse (Beatles)
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Posté le: Mer Juin 27, 2007 22:24 pm Sujet du message:
Normal.
Car pour moi tout ce qui concerne la Création n'a rien d'objectif.
Ce sont les individus qui créent, pas le collectif, pas le commun.
Je distingue l'objectif : ce qui EST.
...Et le subjectif : celui qui CRéé, celui qui voit la création etc...
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 09:13 am Sujet du message:
Tu ne peux pas raisonner avec du subjectif; et il n'est pas dit ni prouvé que
toute création soit subjective.
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Kadjagoogoo
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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 11:46 am Sujet du message:
miosotys a
écrit: | Décidément
Kadjagoogoo, tu t'obstines à contredire mes propos. |
Mille excuses, je n'avais pas encore envisagé l'éventualité suivante : ce
n'est pas parce que quelqu'un (toi, en l'occurence) profère de délirantes inepties qu'il faut
infirmer/dénoncer ses allégations.
Ton objection est ainsi bien légitime, tu penses...
miosotys a
écrit: | Je ne faisais que
donner réponse à l'interrogation posée. |
Voilà une intention des plus louables, mais elle ne te confère en aucun cas
une quelconque immunité face aux contestations prévisibles qu'engendrent tes
réponses (régulièrement) erronées (ou "seulement" oiseuses, comme
souvent).
miosotys a
écrit: | Puis, explique donc ta
thèse sur le mensonge que contient la théorie de
Lavoisier. |
Cher ami floral, je vais surtout t'apprendre à (bien) lire un post afin de ne
pas y débusquer, comme tu le fais ici, des conclusions ineptes.
En effet, si tu veux bien prendre la peine de relire mon intervention suivant
la tienne, tu comprendras très certainement, prodige ostentatoire (et
auto-proclamé, surtout) que tu es, que je n'ai nullement l'impudence de
contester le brillant aphorisme de Lavoisier, mais bien de stigmatiser l'usage
inconvenant (car il n'est pas seulement abusif mais absolument inopportun,
pour ne pas dire saugrenu !) que tu en fais à dessein d'étayer
(inexplicablement) ta thèse grotesque.
Si j'ai bien tout compris à ton charabia, tu nous expliques donc que si
"réelle création" il advient, elle ne pourra être que "déportée" dans la
galaxie, sous doute par le biais d'un genre de satellite (façon Voyager qui, dans le cadre de sa mission
entamée en 1977, erre aux confins de l'univers dans l'espoir hasardeux qu'il
croise une quelconque civilisation extraterrestre à qui renseigner les
caractéristiques fondamentales de l'espèce humaine), c'est bien cela ?
Si tu penses vraiment ça, je ne regrette pas d'avoir invoqué Raël à ton
sujet...
miosotys a
écrit: | En outre, pourquoi
faut-il toujours qu'on me compare à d'autres personnages
? |
C'est pour la référence à Raël que tu dis ça ? Renseigne-toi sur le
compte de ce sinistre bonhomme (qui n'a même pas l'excuse d'être un
illuminé ) et
tu percuteras.
Le - magistral -coup de gueule de Méphisto, pour radical et misanthrope qu'il soit (pour peu
j'aurais osé un taquin "Schopenhauer, sors de ce corps ! "), est fondé et
nous permet de comprendre à quel point il peut s'avérer vain et stérile de
gloser sur le principe même de création alors qu'il apparait de toute
évidence assez improbable de s'accorder sur une définition stricte et
incontestable de ce phénomène.
Tout au plus pouvons nous, par décantation, en circonscrire une notion, relativement vague d'ailleurs.
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Silver Mercure
Habitué(e)
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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 13:02 pm Sujet du message:
Je n'ai aucune prétention philosophique et
n'ai jamais mis les pieds dans cette section.
Aussi, je m'excuse d'avance si ce que je dis doit se ranger auprès des autres
inepties sans fondement qui n'ont pas leur place ici, et je m'excuse si dans
la première page on a déjà dit ce que je vais dire (car je n'ai lu que les
deux dernières en espérant qu'elles me donnent un indice des idées déjà
avancées), mais voici :
À tourner et retourner ce sujet, c'est à se demander s'il est bien pertinent
de chercher une définition précise, commune et universellement aprouvable,
à une notion qui -ce me semble, et je vous dis bientôt pourquoi- est
personnelle à chacun.
Parce qu'en fin de compte la création n'est création que si "Je" considère que c'en est une. Sans "Moi", pas de création. Hors nous sommes
tous des "Moi" différents qui avons
tous appris différemment cette notion indéfinie de création (ou pas,
d'ailleurs).
Jusqu'ici, je vous accorde que c'est de la philosophie du dimanche exempte
d'arguments, mais je m'en vais défendre ma thèse.
Mais avant, je voudrais réfléchir un instant à une chose :
Tout ce que nous pouvons considérer comme "une création" en ce bas monde et
jusqu'à aujourd'hui sont des agencement -aparement- inédits d'éléments
physiques ou abstraits, mais existants (formes, matières, particules, idées,
procédés...). De simples changements. Si c'est une affirmation infondée et
indéfendable, alors montrez-moi où et quand quelqu'un a créé de la
matière et de l'espace à partir de néant, où quelqu'un a eu une idée qui
n'a pas été formulée grâce à la logique qui lui a été enseignée et au
savoir qu'il avait acquis (par quelqu'un ou par sa propre expérience), quand
bien même elle lui viendrait, elle lui serait inconcevable à lui-même
(comme la couleur des ultraviolets nous est inconcevable puisque jamais
perçue).
Je vous vois ici bien sévères avec Lavoisier, mais selon le raisonnement que
je viens de tenir, il n'est pas si inepte de l'insérer dans l'affaire, si ?
Bien, quoi qu'il en soit, revenons à nos moutons.
En bonne logique, je crois qu'on peut dire que ce que nous appelons création
est une action (comme l'indique le suffixe "-tion" et la forme verbale du
mot). Peu importe s'il s'agit d'une action mue par une intention, une volonté
et une réflexion. J'irais même jusqu'à dire peu importe "qui" l'exécute.
Un action, donc, qui engendre une nouveauté, n'est-ce pas ?
Et c'est sur ce qu'est la nouveauté que se heurte la définition de la
création, puisque chaque élément étant pré-existant, quel est l'objet de
cette analyse ? Et puisqu'au cours de notre courte vie, nous n'aquerrons
jamais l'omniscience qui nous permettrait d'être absolument certains qu'un
agencement de "choses" n'a jamais existé en un autre endroit ou à un autre
moment. Quelque chose ne peut être nouveau que pour "Moi", qui n'Ai jamais
vu ou conçu cette chose (ou bien qui l'Ai oubliée -que nous sommes faillibles)
J'en reviens donc à ma petite séquence philosophie du dimanche : selon la
réflexion que je viens de vous exposer autour du sujet, il est à mon sens
vain de chercher une formule permettant précisément de définir ce qui est
création ou pas. Ce qui est création dépend de ce qui est nouveau, et ce
qui est nouveau, concrètement dépend de ce que "Je" connais.
C'est tout ce à quoi l'on peut s'avancer, il me semble.
Bon voilà, j'ai du me perdre un peu en cours
de route, omettre quelques explications, mais je pense que vous vous y
retrouverez facilement. Si vous n'êtes pas convaincus, au moins aurez-vous
compris.
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Kadjagoogoo
Super actif


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van2
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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 14:49 pm Sujet du message:
Silver Mercure a
écrit: |
Et c'est sur ce qu'est la nouveauté que se heurte la définition de la
création, puisqu'au cours de notre courte vie, nous n'aquerrons jamais
l'omniscience qui nous permettrait d'être absolument certains qu'un
agencement de "choses" n'a jamais existé en un autre endroit ou à un autre
moment.
...
selon la réflexion que je viens de vous exposer autour du sujet, il est à
mon sens vain de chercher une formule permettant précisément de définir ce
qui est création ou pas. Ce qui est création dépend de ce qui est nouveau,
et ce qui est nouveau, concrètement dépend de ce que "Je" connais.
|
Mais alors pas non plus de définition des nombres entiers (je ne les connait pas tous), de la science
(encore inachevée par je), du stylo
bille (je ne connais pas toutes les
formes existantes de stylo bille), du soleil (je n'y suis jamais allé), de la bouteille (je ne connait pas son poids) etc etc etc...
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Silver Mercure
Habitué(e)
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Messages: 16777195
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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 15:45 pm Sujet du message:
Kadjagoogoo a
écrit: |
Silver Mercure a
écrit: | Je vous vois ici bien
sévères avec Lavoisier, mais selon le raisonnement que je viens de tenir, il
n'est pas si inepte de l'insérer dans l'affaire, si ? |
Je ne
comprends pas pourquoi tu nous trouve "sévères avec Lavoisier" [...]
J'aurais pourtant cru qu'il était évident que je ne faisais que dénoncer
l'emploi hasardeux (pour rester indulgent ) que
miosotys en a fait en l'associant à sa théorie loufoque.
|
Oui, oui, ça je le sais bien.
Ce n'était qu'une boutade, il manquait un de tes cultissimes émoticônes.
Et puis je voulais écarter l'idée qu'il est forcément inoportun d'inclure
cette théorie dans la réflexion sur ce sujet (sous réserve de justifier son
apparition là dedans, je suis tout à fait d'accord !)
van2 : tu mélanges tout, je crois... et j'ai un peu grillé mes neurones sur
le précédent post, donc je ne saurais pas poursuivre aujourd'hui, navrée
^^'
|
Méphistophélès
Suprème actif


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Messages: 4299
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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 15:53 pm Sujet du message:
Je rejoins Silver Mercure sur ce point, Van. Pas de certitude: ni logique, ni
scientifique, ni métaphysique, ni religieuse. Il ne reste que des hypothèses
et des potentialités, toutes plus ou moins subjective, plus ou moins humaines
oserais-je dire. Si tu veux mon sentiment sur la question, j'affirmerais de
façon plutôt provocatrice j’entends bien que la science et la logique ne
sont - somme toute - que des confessions modernes, de vagues croyances à la
mode exhalant toutes autant qu’elles sont leurs vieux relents de
positivisme.
Une fois n'est pas coutume, raisonnons par l'absurde. Il n'est ni démontré
ni démontrable qu'une puissance supérieure existe dans l'optique de
définir, arbitrairement, ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, ce qui est
vrai ou non. Ainsi, en nous basant sur l'hypothèse qu'aucune puissance ne
définisse préalablement une hiérarchie des pensées et des valeurs, nous
pouvons aboutir au prédicat suivant: tout raisonnement se vaut dans
l’absolu, et une réalité n'a de sens que si nous croyons en elle ; et peut
importe que cette réalité subjective soit illusion, naïve maladresse,
mensonge, car nous lui insufflons toute sa substance. Non pas que cette
réalité soit meilleure ou pire qu'une autre, elle est la seule en laquelle
nous croyons, et par conséquent, la seule qui nous importe, la seule qui
soit.
A l'inverse, toute réalité imperceptible à l'homme ne présente aucun
intérêt pour ce dernier, elle n'existe pas dans son univers, et puisque
l'univers de cet homme est le seul qui lui importe, le seul qui est de sens
pour lui, il ne peut que la nier avec plus ou moins de véhémence: si nous ne
pouvons peser le soleil, alors le soleil n'a
pas de poids, si nous ne pouvons voir la couleur des ultraviolets,
alors ces derniers n'ont pas de
couleur. Il s'agit du fameux dualisme entre ce qui est en soi - la réalité objective - et ce qui
est pour soi - ma réalité. J’aime
à croire que cette recherche inféconde d’une réalité parfaite et
transcendante, n’est rien de plus qu’un phénomène social, une
dialectique de la collectivité et du partage à des fins purement utilitaires
– une justice pour tous déterminant ce qui est bien ou mal dans l'intérêt
du plus grand nombre – ou bien onaniste.
Si je devais résumer en quelques mots pour les gens préssés: toute pensée,
toute certitude est potentiellement fausse; tandis que la seule réalité qui
nous importe serait celle en laquelle nous croyons.
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Silver Mercure
Habitué(e)
Inscrit le: 24 Oct 2007
Messages: 16777195
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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 16:29 pm Sujet du message:
bon, allons, fouettons encore un peu la cervelle...
Mephistophélès, c'est vrai que partant de cela on faisait glisser le sujet
vers la question des réalités et des certitudes...
Mais que dire de ceci alors ?
Pythagore a
écrit: | Dans un triangle
rectangle, le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des
deux autres côtés. |
Il existe bien une infinité de triangles rectangles entre une infinité de
points dans l'espace et ce théorème est applicable à tous.
Je pense qu'il y a des choses sûres et imuables comme celle-ci, qui tiennent
aux grandes lois de l'univers, sans lesquelles il ne pourrait exister tel
qu'il est, il ne serait pas d'équerre si je puis dire.
Que penser par exemple d'un monde où il manquerait une des 3 dimensions
spaciales longueur-largeur-profondeur ? Un monde planaire fonctionnerait très
diféremment du nôtre, c'est certain ! Pour que l'univers existe tel qu'il
est, il FAUT ces 3 dimensions.
C'est pourquoi je ne crois pas qu'on puisse dire si facilement qu'il n'existe
absolument rien de réel et de
"certain" (au sens immuable du terme).
Il y a des choses qui servent de règles au monde, et qui peuvent exister sans
qu'aucun "Moi" ne les nomme ni ne les
conaisse, notamment concernant la spatialité (c'est en tout cas la première
chose qui me vient à l'esprit).
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zubro
De passage

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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 17:11 pm Sujet du message:
lavoisier s'est trompé dans la mesure où il considérait la chaleur et la
lumière comme des éléments chimiques.
pour qu'il y ait transformation il faut passer de matière à matière.
or on crée de l'énergie à partir de la matière, par exemple.
sa fameuse sentence (qui d'ailleurs n'est pas de lui) n'est valable que dans
le domaine restreint de la chimie.
il me semble donc "inepte de l'insérer dans l'affaire".
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Silver Mercure
Habitué(e)
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Messages: 16777195
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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 17:18 pm Sujet du message:
sauf qu'il y a de l'énergie dans la matière
la matière peut produire de l'énergie et en recevoir.
tout est intrinsèquement lié, ça ne change rien à sa théorie, je pense.
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zubro
De passage

Inscrit le: 20 Mai 2007
Messages: 34
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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 17:38 pm Sujet du message:
ça la restreint.
par exemple, la fission nucléaire produit beaucoup plus d'énergie qu'il n'en
est contenu dans la matière. d'où vient elle ?
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 19:08 pm Sujet du message:
Je ne suis pas d'accord Mercure, et je te répondrais très simplement en
reprenant ton exemple: les triangles rectangles n'existent pas en soi, ce ne sont que des formes
particulières que l'homme à arbitrairement associé au mot "triangle" et
auquel il a tout aussi arbitrairement conféré ses caractéristiques; en
outre, la notion de "mesure" n'a strictement aucun sens en soi, il s'agit encore d'une invention
tout à fait artificielle et humaine.
Le fait que l'esprit humain ne puisse envisager une surface sans avoir besoin
de créer "la mesure", le fait qu'il ne puisse lier des évènements entre eux
sans devoir inventer "le temps", qu'il ne puisse raisonner sans inventer "la
logique", qu'il ne puisse se représenter son environnement sans l'aborder au
travers de "trois dimensions": tout cela tend à montrer que l'homme ne peut
concevoir la réalité sans édifier au préalable un ensemble de
constructions intellectuelles.
Pour autant, la mesure, la logique, le temps, les dimensions, et j'en passe;
tout cela n'a aucune réalité en soi, ces divers outils ne font, somme toute,
que réfléchir la réalité de telle sorte que cette dernière nous devienne
compréhensible, de même que
nos sens tachent de nous la rendre perceptible. Et cette réalité ainsi réfléchie, ainsi
déformée, cette réalité auquel nous croyons tant, est donc potentiellement
illusoire.
Raisonner avec des équations dans l'optique de prouver la supériorité des
sciences dans la perceptions du réel est une erreur je pense, car la science
elle-même, loin d'être infaillible, n'est qu'un outil de l'intellect humain
retraçant une logique, ou plutôt devrais-je dire une dialectique
particulière. Or il n'est pas à exclure que cette dialectique ne soit pas la
bonne, il n'est pas à exclure qu'il existe d'autres façon de se représenter
la réalité que celles que nous connaissons. Nombre d'expériences
troublantes le suggèrent: le relativisme dans le domaine des sciences,
l'absurde dans le domaine de la littérature, la folie ou encore - que sais-je
- la daltonie dans le domaine de la santé... Soit autant de cas où notre
logique semble atteindre ses limites, ou encore, dans lesquels une anomalie
dans la perception de son environnement remet en cause l'ensemble du
référentiel humain.
Et c'est pourquoi, ce me semble, il est parfois bon de laisser de côtés nos
certitudes afin d'aborder le problème d'un point de vue plus abstrait, plus
panoramique. De prendre en compte ce que nous savons, tout en se gardant bien
de s'y trouver prisonnier..
Je dis peut-être des bêtises, n'hésitez pas à me reprendre si quelque
chose vous choque.
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Silver Mercure
Habitué(e)
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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 20:18 pm Sujet du message:
hé bien certes, la mesure est un chose typiquement humaine pour quantifier la
distance, mais cela n'empèche que la distance existe.
Si je dis qu'un point est équidistant de deux points, ça n'implique aucune
mesure et ça n'est pas moins vrai. La distance existe, je ne l'ai pas
inventée, je la constate.
Et c'est là que c'est fascinant, quelle que soit la mesure utilisée, et
même en l'absence de mesure, il y a des choses qui sont toujours vraies dans
notre univers.
L'espace se compose d'une infinité d'emplacements, de "points" abstraits, et
les règles basiques de la géométrie s'y appliquent.
Dans l'univers où nous vivons, tout est long large et profond (ne riez pas,
dans le fond !), quel que soit le référentiel que l'Homme peut prendre pour
s'y repérer ou l'étalon qu'il peut choisir pour le mesurer.
Et si, les triangles rectangles existent en soi, tout comme les triangles
équilatéraux. Puisque ce que l'on étudie en géométrie n'est pas tant la
représentation shématique du triangle équilatéral sur le tableau que sa
théorie, à laquelle obéït tout triangle équilatéral n'importe où et
n'importe quand, et tous les triangles équilatéraux abstraits de l'univers.
Le triangle équilatéral en soi c'est trois points équidistants, une idée
parfaitement abstraite, une idée du triangle qui est absolue.
Il m'est fort désagréable d'ériger ainsi la science comme une clef de
vérité. Les arts (au sens très large du terme) n'en sont pas moins d'autres
clefs, non ! D'autres clefs pour d'autres univers, au lieu d'une clef pour
notre seul univers, c'est bien mieux. Seulement quand on raisonne et qu'on ne
veut pas dire d'absurdités pour les autres, la science est bien pratique.
Mais demande-moi mon avis personnel, je te dirais ceci :
Ce qui se passe dans l'univers ne m'intéresse pas.
Ce qui m'intéresse c'est tout ce qui ne s'y passe pas.
|
Bitteulsse (Beatles)
Super actif

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Posté le: Jeu Juin 28, 2007 20:26 pm Sujet du message:
Silver Mercure a
écrit: | Parce qu'en fin de
compte la création n'est création que si "Je" considère que c'en est une. Sans "Moi", pas de création. Hors nous sommes tous des "Moi" différents qui avons tous appris
différemment cette notion indéfinie de création (ou pas, d'ailleurs).
Jusqu'ici, je vous accorde que c'est de la philosophie du dimanche exempte
d'arguments, mais je m'en vais défendre ma thèse.
Mais avant, je voudrais réfléchir un instant à une chose :
Tout ce que nous pouvons considérer comme "une création" en ce bas monde et
jusqu'à aujourd'hui sont des agencement -aparement- inédits d'éléments
physiques ou abstraits, mais existants (formes, matières, particules, idées,
procédés...). De simples changements. Si c'est une affirmation infondée et
indéfendable, alors montrez-moi où et quand quelqu'un a créé de la
matière et de l'espace à partir de néant, où quelqu'un a eu une idée qui
n'a pas été formulée grâce à la logique qui lui a été enseignée et au
savoir qu'il avait acquis (par quelqu'un ou par sa propre expérience), quand
bien même elle lui viendrait, elle lui serait inconcevable à lui-même
(comme la couleur des ultraviolets nous est inconcevable puisque jamais
perçue).
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ça rejoint bien mon propos, je te remercie du fond du coeur d'exprimer le
fond de ma pensée . Le philosophe du dimanche que je suis sans conteste, te salut.
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