Ozimandias
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Posté le: Sam Mar 29, 2008 18:10 pm Sujet du message:
Un con qui ne partagerait en rien les valeurs du commun des mortels ?
Etrange, très étrange, tu sais que lier tes pathétiques petites phrases
donne des résultats spectaculaires ?
Je me demande si Stupidité R. s'est rendu compte que donner une dimension
mythique à quelque chose ce n'est pas franchement du ressort de l'auteur.
La création d'un coude dans un tuyau de cuivre est une expression de la
vexation du plombier envers la fatalité du monde qui s'abat sur son ego comme
le banquier sur son portefeuille. Mais où intervient la joie de l'eau
courante ?
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Méphistophélès
Suprème actif


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Messages: 4299
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Posté le: Sam Mar 29, 2008 18:14 pm Sujet du message:
Ozimandias a
écrit: | Je me demande si
Stupidité R. s'est rendu compte que donner une dimension mythique à quelque
chose ce n'est pas franchement du ressort de l'auteur. |
Au contraire; et c'est bien là ce que je trouve de plus bouleversant dans la
sphère littéraire. Je prends beaucoup de plaisir à lire les réécritures
de mythes anciens par Cocteau, Anouilh, Giraudoux; mais il s'agit encore là
du mythe dans son acception la plus restreinte: c'est tout un panthéon qui
fourmille dans le sein de la création artistique.
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Silver Mercure
Habitué(e)
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Messages: 16777195
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Posté le: Sam Mar 29, 2008 18:20 pm Sujet du message:
Ozimandias a
écrit: | La création d'un coude
dans un tuyau de cuivre est une expression de la vexation du plombier envers
la fatalité du monde qui s'abat sur son ego comme le banquier sur son
portefeuille. Mais où intervient la joie de l'eau courante
? |
oui mais sur cette phrase là, c'est vrai que je souris, Stupidité en fait
peut-être un peu trop. ^^
(ozi, sauvegarde ce message et affiche le au dessus de ton lit)
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Méphistophélès
Suprème actif


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299
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Posté le: Sam Mar 29, 2008 18:22 pm Sujet du message:
Ca je ne sais pas, je ne l'ai pas encore lu, le loustic.
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Invité
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Posté le: Sam Mar 29, 2008 18:30 pm Sujet du message:
Silver Mercure a
écrit: | (ozi, sauvegarde ce
message et affiche le au dessus de ton lit) |
C'est pas pour rien que j'ai ce pseudo.
( double affichage ^^ )
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Invité
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Posté le: Dim Mar 30, 2008 16:35 pm Sujet du message:
Silver Mercure a
écrit: | attends lilith, si la
forme est imitable et que le fond peut n'être que mensonge, que reste-t-il
d'intéressant ?
: |
La forme en tant que forme, qu'importe son auteur ou son siècle (formalisme
à l'extrême)
J'entends bien vos arguments, mais c'est un peu un problème à la limite du
narcissisme non ? (au sens de reflet de soi)
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Silver Mercure
Habitué(e)
Inscrit le: 24 Oct 2007
Messages: 16777195
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Posté le: Dim Mar 30, 2008 17:05 pm Sujet du message:
faut arrêter de stigmatiser le "narcissisme", on est tous narcissiques, on
cherche tous à appartenir, à s'identifier, à se trouver, à se connaître,
et ce n'est pas MAL.
j'appelle ça être.
tu es fière d'être formaliste et sans états d'âme mièvres, telle un big
strong man, tu es aussi.
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Invité
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Posté le: Dim Mar 30, 2008 19:17 pm Sujet du message:
Silver Mercure a
écrit: | faut arrêter de
stigmatiser le "narcissisme", on est tous narcissiques, on cherche tous à
appartenir, à s'identifier, à se trouver, à se connaître, et ce n'est pas
MAL.
j'appelle ça être.
tu es fière d'être formaliste et sans états d'âme mièvres, telle un big
strong man, tu es aussi. |
je t'arrête tout de suite : je suis extrêmement narcissique, d'ailleurs
tellement narcissique qu'en règle générale, je n'aime que moi. Bref, ce
n'est pas le sujet.
Ce que je voulais simplement dire est que le narcissime appliqué à la
littérature est très flucutant et très incertain : il ne peut donc pas
être valable et érigé en tant que théorie. Et c'est là tout le problème,
et c'est pourquoi les littéraires ne sont jamais pris au sérieux par les
scientifiques. Plaquer sur une oeuvre ses propres ressentis, c'est bien, mais
ça n'explique pas l'oeuvre : ou alors, celle ci se retrouvera avec des
milliers d'interprétations. Avec l'interprétation formaliste, il n'y en a
qu'une seule et elle s'autoprouve par le texte, c'est en cela que je pense que
c'est l'interprétation la plus fiable
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Silver Mercure
Habitué(e)
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Posté le: Dim Mar 30, 2008 23:53 pm Sujet du message:
mais non ne m'arrête pas, nous disons la même chose.
et l'interprétation formaliste est la plus rassurante... pas la seule valable
et pas la plus intéressante à mon sens.
qu'est-ce que cette idée de vouloir être pris au sérieux par les
scientifiques ?
on parle de littérature, pas de littéralogie.
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Invité
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Posté le: Lun Mar 31, 2008 09:53 am Sujet du message:
Silver Mercure a
écrit: | mais non ne m'arrête
pas, nous disons la même chose.
et l'interprétation formaliste est la plus rassurante... pas la seule valable
et pas la plus intéressante à mon sens.
qu'est-ce que cette idée de vouloir être pris au sérieux par les
scientifiques ?
on parle de littérature, pas de littéralogie. |
oui mais qu'est ce que la littérature ? C'est là la vraie question
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Silver Mercure
Habitué(e)
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Posté le: Lun Mar 31, 2008 11:05 am Sujet du message:
pas une science en tous cas.
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GROLUX
Suprème actif


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Posté le: Lun Mar 31, 2008 19:40 pm Sujet du message:
pas encore...
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Studio
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Posté le: Lun Mar 31, 2008 19:42 pm Sujet du message:
Ne stigmatisez pas systématiquement les scientifiques, qui ne sont pas
toujours scientistes ni sectaires.
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uacuus
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Posté le: Lun Mar 31, 2008 19:45 pm Sujet du message:
Ne stigmatisez pas non plus les sectaires et les scientistes : ce ne sont pas
toujours des scientifiques.
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Studio
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Posté le: Lun Mar 31, 2008 20:01 pm Sujet du message:
Sophiste. Inter faeces et urinam
nascimur.
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Invité
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Posté le: Mar Avr 01, 2008 08:16 am Sujet du message:
Silver Mercure a
écrit: | pas une science en tous
cas. |
et justement, selon moi, c'est tout le problème...
Car au final, la littérature c'est au pire des cas du flan, au meilleur du
fantasme... et on se retrouve avec tout un tas de people analphabètes qui se
permettent d'écrire des livres et de se dire "écrivain" sans que personne ne
les remette à leur place, et c'est tout à fait logique.
La littérature se confond alors avec au choix : l'exorcisme des souffrances /
la psychothérapie / le prétendu génie / le sentimentalisme / la
dénonciation de causes politiques...
finalement, beaucoup de choses disparates, qui ne ont autant d'auteurs que de
récepteurs, qui, eux mêmes, donneront une infinité d'interprétations... la
définition de la littérature est alors impossible, parce que trop multiple,
donc on pourrait aller jusqu'à dire que la littérature, c'est "un peu tout
et un peu rien"
C'est en cela que, selon moi, la littérature, c'est avant tout une science du
langage... Après; elle peut faire autre chose (exprimer des sentiments,
dénoncer...) mais avant tout, ça doit être une science du langage
|
Prométhée
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Posté le: Mar Avr 01, 2008 10:17 am Sujet du message:
lilith888 a
écrit: |
Silver Mercure a
écrit: | pas une science en tous
cas. |
et justement, selon moi, c'est tout le problème...
Car au final, la littérature c'est au pire des cas du flan, au meilleur du
fantasme... et on se retrouve avec tout un tas de people analphabètes qui se
permettent d'écrire des livres et de se dire "écrivain" sans que personne ne
les remette à leur place, et c'est tout à fait logique.
La littérature se confond alors avec au choix : l'exorcisme des souffrances /
la psychothérapie / le prétendu génie / le sentimentalisme / la
dénonciation de causes politiques...
finalement, beaucoup de choses disparates, qui ne ont autant d'auteurs que de
récepteurs, qui, eux mêmes, donneront une infinité d'interprétations... la
définition de la littérature est alors impossible, parce que trop multiple,
donc on pourrait aller jusqu'à dire que la littérature, c'est "un peu tout
et un peu rien"
C'est en cela que, selon moi, la littérature, c'est avant tout une science du
langage... Après; elle peut faire autre chose (exprimer des sentiments,
dénoncer...) mais avant tout, ça doit être une science du
langage |
Il y a une blague qui circule dans le monde philosophique sur les Français.
Cette blague est un peu nul, mais adéquate pour la situation présente;
En tout Français sommeille un petit Auguste Comte.
Ce n'est pas très profond, mais assez juste (pour moi aussi). En gros celà
veut dire que si quelque chose n'est pas 'scientifique', alors c'est
forcément du "flan, au meilleur du fantasme... Un peu tout et un peu rien..."
et que la seule manière d'avoir enfin de l'ordre, de la justesse et de la
précision, c'est de faire une science.
Je dis ça, je ne dis pas mon opinion sur le sujet, et je ne la dirais pas.
Mes compétences dans ce domaine sont limitées, mais je relève que ta
conviction est toute scientifique. Libre à toi d'accorder de la valeur à la
science, c'est ton choix, je n'y vois pas de mal. Ce que je trouve ironique,
c'est qu'un littéraire parfois accorde une valeur plus grande à la science
qu'un scientifique lui-même. J'ai eu vent par exemple de ce fait remarquable:
les professeurs de philosophie de lille 3 ont été conviés par la faculté
de science de lille1 à donner des cours de positivisme, pour répandre de la
conviction aux étudiants qui, d'une manière générale, ne semblent plus
croire en la science, mise à part en tant que moyen de gagner sa vie.
Dernière édition par Prométhée le Mar Avr 01, 2008 11:11 am; édité 1 fois
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Studio
Banni(e)

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Posté le: Mar Avr 01, 2008 10:25 am Sujet du message:
Citation: | ne
semblent plus croire en la science, mise à part en tant que moyen de gagner
sa vie. |
Ils ne croient même plus à ça, de nos jours
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Prométhée
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Silver Mercure
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Posté le: Mar Avr 01, 2008 11:41 am Sujet du message:
mais lilith, il y en a des sciences du langage, la réthorique en fait partie
ce me semble, je doute que la littérature dans son ensemble ne doive
consister que dans une
approche formaliste de ce type.
même si effectivement, l'approche subjective/artistique engendre les
problèmes que tu as énoncés, et qu'il serait difficile voire impossible de
définir de façon universelle les limites et la juste mesure dans tout
ça...
la conception formaliste est pour moi trop limitative et partielle, elle se
rend aveugle à de nombreuses richesses juste parce qu'elles ne sont pas
suffisament théorisables.
je ne suis pas pour la segmentation des disciplines.
par exemple, tu sembles exclure toute psychologie de la littérature, parce
que certains croient que la littérature se limite à une sorte d'exorcisme psychologique ou
sentimentaliste, quelque chose de ce genre, et qu'il en ressort,
effectivement, des ouvrages de qualité médiocre.
je pense que cet aspect psychologique fait sans aucun doute partie de la
littérature, tout simplement parce que la littérature existait avant la
psychologie, et qu'alors, elle l'englobait très clairement. et dissocier la
psychologie de la littérature à partir du moment où la psychologie a été
"découverte" et théorisée me parraît être une erreur, comme supprimer la
figuration de la peinture à partir du moment où la photographie est apparue
: on penserait à tort qu'elle a ôté toute valeur aux oeuvres classiques qui
lui sont antérieures, et qu'elle a fait perdre tout intérêt au figuratif.
pour moi, tu ne peux pas séparer la littérature, en tant que tout, de ses
composantes, et tu ne peux pas non plus l'assimiler à une seule.
la littérature ne peut pas n'être qu'auto-référencielle, ou elle perdra
beaucoup... faire des livres avec uniquement de la psychologie (puisqu'on est
sur cet exemple là), ce n'est pas de la littérature, mais bannir la
psychologie de la littérature, c'est manquer quelque chose.
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