Les armes et l'Amérique....


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alcibiade
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Message Posté le: Jeu Mai 29, 2008 13:41 pm    Sujet du message:
Citation:
C'est sur, mais rien ne prouve que l'argent procure du bien-être, et donc, qu'il empêche les névroses et autres pathologies responsables d'actes irréfléchis.
Et la tentation de la délinquance économique est surement plus grande pour le clodo qui squatte devant le ritz que pour le paysan malgache.


Fais gaffe, Tsubi risque de te débiter la moitié du dernier livre qu'il a lu pour te prouver que tu as tort en te parlant de la guerre de Succession d'Autriche, et de la situation économique au Niger, le tout agrémenté d'insultes en tout genres.

A part ça, bien d'accord, l'argent est bien loin de calmer les tensions, et même d'en avoir le potentiel.

Citation:
Tout à fait d'accord mais justement c'est très différents c'est pour ça que je trouve que le Brésil et les USA ne sont pas comparables.. Il n'y a pas les memes raisons , ni les memes motivations..


Avec cette façon de voir, on peut empêcher toute comparaison, chaque personne est unique, et l'on ne compare jamais des cas totalement identiques. Les usa et la France aussi sont deux pays très différents, pourtant Moore les compare. Ok, économiquement, ils sont plus proches que du Brésil, mais du point de vue religieux par exemple, le Brésil est bien plus proche des usa que la France(puissance du christianisme).
Morbidy
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Message Posté le: Jeu Mai 29, 2008 15:34 pm    Sujet du message:
Merci pour la parenthèse , j'avais pas compris lol .
alcibiade
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Message Posté le: Ven Mai 30, 2008 07:19 am    Sujet du message:
La précision est toujours préférable, surtout en cette matière Innocent
bionique
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Message Posté le: Ven Juin 27, 2008 20:02 pm    Sujet du message:
Citation:
Le débat sur les armes à feu ressurgit dans la présidentielle américaine

Par Mark Sherman AP - Vendredi 27 juin, 06h27

WASHINGTON - Une fois de plus l'incontournable débat sur les armes à feu s'est imposé dans la course à la présidentielle américaine après la décision de la Cour suprême des Etats-Unis qui s'est prononcée jeudi en faveur du droit pour les Américains de posséder des armes pour leur défense personnelle, ce que leur accorde le Deuxième Amendement de la Constitution.

Le candidat républicain à la présidentielle John McCain a salué jeudi "une victoire importante pour la liberté du Deuxième amendement". "Cette décision ne marque pas la fin de notre lutte contre ceux qui cherchent à limiter les droits de citoyens attachés à la loi. Nous devons toujours rester vigilants pour défendre nos libertés", a-t-il lancé, dans un appel susceptible de séduire les électeurs conservateurs et libéraux.

Son rival démocrate Barack Obama s'est montré plus prudent, cherchant à ne heurter ni ses partisans les plus modérés, ni sa base libérale. Le communiqué du sénateur de l'Illinois, qui soutient depuis longtemps une régulation du port d'armes par les gouvernements d'Etat, ne dit ainsi pas clairement si le candidat démocrate soutient la Cour suprême. Le texte indique que la décision "apportera des directives très bienvenues pour les juridictions locales de tout le pays".

"J'ai toujours pensé que le Deuxième amemdement protège le droit des individus à porter des armes, mais je me sens aussi proche des communautés ravagés par le crime qui ont besoin de mesures raisonnables de sécurité pour protéger leurs enfants de la violence qui envahit nos rues", explique Barack Obama.

Jeudi, la plus haute juridiction du pays délibérait sur l'interdiction des armes en vigueur depuis 1976 dans la capitale fédérale Washington. Par cinq voix contre quatre, les magistrats de la Cour Suprême ont considéré que cette interdiction contrevient au Deuxième Amendement de la Constitution américaine.

"Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit du peuple à détenir et porter des armes ne doit pas être transgressé", proclame cet amendement de 1791. Le débat, depuis des années, porte sur le fait de savoir si la détention et le port d'armes doivent être autorisés pour tous les citoyens sans conditions, ou seulement dans le contexte d'une "milice bien organisée".

La Constitution, a résumé le juge Antonin Scalia, ne permet pas la "prohibition absolue des armes détenues et utilisées pour l'autodéfense au domicile". La Cour Suprême a été saisie de l'affaire d'un vigile, Dick Anthony Heller. Il a intenté un procès au District de Columbia dans lequel se trouve Washington après le refus de sa demande de détention d'arme à son domicile, pour sa protection personnelle.

La Cour d'appel du District s'est prononcée en faveur de M. Heller, soulignant que la Constitution garantissait aux Américains le droit de possèder des armes. Une prohibition totale n'est pas compatible avec ce droit, a fait valoir la Cour d'appel. L'affaire, portée ensuite devant la Cour Suprême, a divisé jusqu'à l'administration Bush.

Le vice-président Dick Cheney a pris position pour l'arrêt de la Cour d'appel -confirmé ce jeudi par la Cour Suprême. D'autres responsables de l'administration Bush ont en revanche exprimé leur opposition, redouta nt le démantèlement d'autres lois fédérales règlementant les ventes d'armes.

Le juge Scalia a souligné jeudi que l'arrêt de la Cour Suprême ne remettait pas en cause les lois adoptées de longue date interdisant la possession d'armes par des criminels ou des personnes souffrant de maladies mentales. Les armes, par ailleurs, restent prohibées "dans des endroits sensibles comme les écoles ou les bâtiments gouvernementaux", a ajouté le magistrat. AP

il y a encore du chemin...
alcibiade
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Message Posté le: Sam Juin 28, 2008 19:14 pm    Sujet du message:
Que veux-tu... Dans un pays ou le christianisme est roi, et ou l'on cite la Bible à tout bout de champ pour justifier les pires conneries(punitions corporelles, création du monde en 6 jours, polygamie et j'en passe), on ne peut pas s'attendre à un comportement raisonnable. La racine du mal en Amérique est la religion, cette racine arrachée, toutes les branches tomberont.
cherjirou
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Message Posté le: Lun Juin 30, 2008 09:08 am    Sujet du message:
je dirais que le premier mal de ce pays, est le puritanisme.
C'est la plaie n°1 au USA
GROLUX
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Message Posté le: Lun Juin 30, 2008 11:59 am    Sujet du message:
Tu penses que le puritanisme a des origines non-religieuses ?
cherjirou
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Message Posté le: Lun Juin 30, 2008 13:16 pm    Sujet du message:
non bien sur puisque ce sont les protestants qui en sont à l'origine, mais le puritanisme ne se limite pas à la religion, voici un article intéressant à ce propos:




Démanteler le New Deal, faire payer les pauvres
Aux sources puritaines des Etats-Unis
Avec une pureté doctrinale que les années n’ont pas altérée, presque toutes les grandes idées de la droite américaine renvoient aux origines du pays. Ordre moral, croyance en la justice immanente, rôle de la peine de mort, dénonciation du caractère blasphématoire de la culture, démocratie qui exclut les pauvres et les autres « perdants ».
Par Marie-France Toinet

Princes sudistes et républicains président dorénavant aux destinées du Congrès (et des États-Unis ?) Mais leur idéologie n’est ni originale ni novatrice. Elle n’est que l’accentuation droitière de la « pensée unique » qui règne depuis la présidence de M. Ronald Reagan, et seules des nuances tactiques séparent le chef d’État William Clinton et le président de la Chambre des représentants, M. Newton Gingrich en fait d’accord sur l’essentiel : M. Clinton est un conservateur, M. Gingrich, un ultra. Cette pensée est dans la droite ligne de la tradition cléricale, qui constitue une des caractéristiques fondamentales de la République américaine : on peut aisément en retracer les origines jusqu’aux fondateurs.

Au commencement étaient les puritains. Ceux-ci, obsédés de pureté doctrinale, quittent la Hollande, d’où ils sont arrivés en 1608, non point en raison des persécutions mais parce qu’« ils craignaient que leur postérité ne devînt hollandaise et ne fût corrompue par un milieu qu’ils estimaient moralement peu élevé et parfois enclin à l’hérésie (1) ». Ils partent pour l’Amérique afin de fonder une « Nouvelle Jérusalem », puisqu’ils sont le peuple élu de Dieu. Les autres, donc, ceux qu’ils vont rencontrer, les Indiens, ne peuvent être autre chose que « les restes d’une “race maudite” que le “Démon” avait conduite lui-même dans ce continent afin de la gouverner tranquillement ». Et l’essayiste Jean Bauberot ajoute : « Ces idées permirent parfois de justifier théologiquement les spoliations que les colons firent subir aux indigènes. »

Ce racisme des origines est constitutif de l’idéologie dominante. Il frappera tous ceux qui ne sont pas hommes, blancs, anglo-saxons et protestants, et ce d’autant plus fort que l’exclu est plus différent du modèle et plus visible — ce qui le rend « invisible ». Car, malgré tous ses efforts pour s’intégrer, le malheureux Noir (surtout, mais aussi le juif, ou le catholique, la femme ou l’homosexuel et le pauvre... ou le pécheur, ce qui revient au même) est interdit d’existence en tant qu’être humain, en tant qu’égal de l’« élu ». Jusqu’au communiste, qui est « non-américain » (un-american), qui se voit donc dénier l’« être » américain, l’essence de son humanité.

Alexis de Tocqueville affirme ainsi : « Le nègre fait mille efforts inutiles pour s’introduire dans une société qui le repousse ; il se plie aux goûts de ses oppresseurs, adopte leurs opinions et aspire, en les imitant, à se confondre avec eux (2). » Mais c’est en vain, car le racisme est d’État, inscrit dans la Constitution, et à ce titre, malgré les amendements et les interprétations de la Cour suprême, inébranlable : il continue à pervertir, avec des mots codés, la pensée et le discours des ultras républicains.

La vision du crime — pardon, du péché — qu’ont nos puritains contemporains est elle aussi très marquée par leurs lointains ancêtres, obsédés de pureté et de Bible. Les codes pénaux tirés de la Bible dont se dotent très vite les puritains sont extrêmement répressifs. Ils prévoient que l’adultère, le viol et l’homosexualité soient punis de la peine capitale. Il en va de même pour le blasphème, l’outrage « fait par un fils à ses parents » ou la sorcellerie : « Le simple commerce entre gens non mariés est sévèrement réprimé [par] l’amende, le fouet ou le mariage [sic] (3). » Tocqueville note en effet : « Les législateurs, dans ce corps de lois pénales, sont surtout préoccupés du soin de maintenir l’ordre moral et les bonnes mœurs dans la société ; ils pénètrent ainsi sans cesse dans le domaine de la conscience, et il n’est presque pas de péchés qu’ils ne parviennent à soumettre à la censure du magistrat (4). »

Les choses n’ont guère changé quelque trois siècles et demi plus tard. L’État continue à punir sévèrement le « péché » au nom d’une morale toute puritaine. Les condamnations sont sans pitié, la peine de mort libéralement appliquée, y compris aux mineurs handicapés mentaux, et les prisons débordent : 1,4 million d’Américains passent chaque année dans les prisons américaines, dont certains analystes disent qu’ils sont l’équivalent « des chômeurs européens de longue durée [auxquels] on verse des indemnités alors que, chez nous, on les met en prison (5) ».

La nouvelle majorité républicaine voudrait encore renforcer la répression par le développement des lois « anti-récidive » (surnommées « trois touches et condamné à perpète ») : c’est ainsi qu’en Californie un homme noir, évidemment, déjà condamné pour vol et en possession de drogue, s’est vu accabler, en mars dernier, de vingt-cinq ans de prison sans libération possible avant vingt ans... pour un vol de pizza à l’arraché.
Les « vices » et leurs censeurs

Écho du puritanisme des origines, l’obsession sexuelle encore et toujours mêlée de racisme plus ou moins avoué, imprègne le système judiciaire. Adultère, fornication, prostitution, homosexualité, pratiques sexuelles (y compris pour un couple marié) que réprouvent la morale et les sectes, pornographie, suivant les lieux (mais tout particulièrement dans le Sud) et les moments, font l’objet de condamnations pénales lourdes (amendes élevées et peines de prison longues). Bien d’autres « vices » provoquent les foudres du législateur ou du magistrat : l’alcool, le jeu, voire l’école buissonnière (truancy) ou le vagabondage, la marijuana qui remplaça comme herbe maudite le tabac, prohibé au XVIIe siècle et redevenu objet de toutes les craintes et de toutes les censures. L’art et la littérature sont aussi les victimes des censeurs puritains : la nouvelle majorité morale veut supprimer toute subvention fédérale au National Endowment for the Arts (sorte de fondation publique pour la culture) sous prétexte qu’elle est, selon le sénateur Jesse Helms (Caroline du Nord), « le mécène des blasphémateurs, des pornographes et des malades mentaux ».

M. Clinton (lui-même victime de quelques attaques en ces domaines) a sermonné les ultras républicains pour leur conception contradictoire du rôle de l’État : « Une hostilité sans faille à l’action publique mêlée à une curieuse volonté d’accroître le contrôle de l’État fédéral dans nos vies quotidiennes. » En effet, ce racisme sexuel qu’incarne M. Gingrich exige, pour être appliqué, l’action de l’État. En matière de contraception et de protection sexuelle, pour éviter la justice immanente et la punition méritée que sont sida ou grossesse, point de salut hors de la chasteté : RU 486, préservatifs, éducation sexuelle ou mauvaises lectures (Roméo et Juliette, d’un certain Shakespeare, que son apologie des amours adolescentes fait interdire dans maintes bibliothèques scolaires) sont donc prohibés par diverses autorités publiques, notamment dans le Sud.

Il faut aussi punir le péché, et les pécheresses. L’une des « grandes » idées du Contrat avec l’Amérique, le programme républicain, est de réformer le welfare (allocations familiales réservées aux familles monoparentales pauvres) en en refusant le paiement (en moyenne 377 dollars, soit 2 000 francs environ, par mois et par foyer pour 17 milliards de dollars par an) aux mères célibataires de moins de dix-huit ans. Et pour les contraindre au travail, qui seul rachète, comme il n’y a ni crèches ni garderies, l’argent épargné serait utilisé pour ouvrir des... orphelinats, au coût de 3 000 dollars (15 000 francs) par mois et par enfant (6), où leur progéniture serait « correctement » éduquée. Charles Dickens pas mort. Cela, d’ailleurs, ne coûterait pas très cher. Ces mères adolescentes dépendantes des allocations sont en effet beaucoup moins nombreuses que l’idée reçue ne pourrait le laisser croire : d’après le Bureau du recensement, à l’été 1993, elles n’étaient que 32 000 à ne pas avoir atteint l’âge adulte — sur 3,8 millions de mères percevant ces secours. Nos républicains puritains pourront donc respecter leurs principes à moindres frais...

La perversité quasiment générale imputée aux programmes sociaux se fonde largement sur le cléricalisme puritain. Le puritanisme, en effet, explique largement le monde par la prédestination : Dieu a par avance élu celles de ses créatures qui seront sauvées — et rejeté celles qui seront damnées ; la réussite est le signe de l’élection, et l’échec, celui de la damnation. Le pauvre, loin de mériter assistance, est haïssable comme incarnation du péché. En revanche, la prospérité récompense l’élu de Dieu, qui n’a, par définition, pas besoin d’être aidé, et que l’État ne saurait en aucun cas contraindre à la générosité ou à la solidarité. Celle-ci bénéficierait en fait au diable, puisque le pauvre est sa créature.

Comme le souligne un éditorial du New York Times : « Les Américains — conservateurs, modérés et républicains — s’estiment en droit, avec une facilité effrayante, de blâmer les pauvres pour leur propre destin, bien qu’ils condamnent ainsi des millions d’enfants à la pauvreté, à la faim et au désespoir (7). » Le même journal, dans un éditorial daté du 26 novembre 1994, affirmait : « Ce que les républicains de la Chambre ont en tête, ce ne sont pas des réformes [sociales] mais un assaut grotesque contre les pauvres au prétexte de poursuivre leur guerre idéologique contre l’État. » Cette rhétorique imprègne le discours des ultras républicains, dans leur sainte alliance avec les fondamentalistes protestants de la Majorité morale et de la Coalition chrétienne — et suscite des échos jusqu’en France (Cool.

Ainsi M. Newton Gingrich peut-il écrire : « L’État-providence, qui s’est trompé sur la nature humaine et a réduit le citoyen à l’état de client, l’a livré aux bureaucrates et soumis aux lois qui nient le travail, la famille, les affaires et la propriété. (...) Il faut donc qu’à l’avenir, à nouveau, les hommes [aient] la liberté de trouver le bonheur par eux-mêmes (9). »

Car il n’y a pas qu’en matière morale que l’État doit intervenir. Il doit aussi favoriser les possédants — pardon ! les entrepreneurs —, ceux qui jouent sur les marchés dérivés ou contre la monnaie nationale, par exemple : les lois du New Deal qui réglementaient les banques, sont sur le point d’être abolies, dans la liesse générale, archaïques et modernes, républicains et démocrates confondus. Pendant qu’on amuse la galerie avec des prières dans les écoles et des limitations sur la durée des mandats, les gens sérieux (y compris M. Gingrich et ses amis) s’occupent aussi des choses sérieuses : « assouplissement » des règles sur la pollution industrielle, diminution des impôts sur les plus-values, « réforme » de l’expropriation pour cause d’utilité publique, durcissement des conditions de pourvoi des actionnaires et des consommateurs dans les procès contre l’entreprise, toutes choses voulues et soutenues par une coalition d’intérêts industriels et économiques et qui, elles, seront adoptées.

Les puritains n’étaient pas des démocrates — pas plus que ne le sont leurs successeurs, mais « des maniaques du détail, pharisiens et insupportables ; des esprits étroits, autoritaires, cléricaux, intolérants et antidémocratiques (10) ». Tocqueville (qui met par ailleurs en évidence « leur étroit esprit de secte ») note pourtant que les principes de liberté sont « reconnus et fixés [depuis le XVIIe siècle] par les lois de la Nouvelle-Angleterre : l’intervention du peuple dans les affaires publiques [et] la liberté individuelle ». Et il ajoute qu’en Nouvelle-Angleterre « le corps électoral se composait, dès l’origine, de l’universalité des citoyens (...). Dès 1650 (...), au sein de la commune, on voit régner une vie politique réelle, active, toute démocratique et républicaine (11) ». Cette analyse démontre à l’évidence l’ambiguïté originelle de la démocratie américaine : il y a démocratie, mais démocratie exclusive ; tous n’ont pas vocation à être citoyens, et certainement pas les créatures du diable, les Indiens, les Noirs ou les femmes, sans parler des quakers, catholiques et autres serviteurs (qui deviendront plus tard les classes dangereuses) : seuls sont électeurs les « élus », les « saints », les membres (qui se cooptent) de chaque congrégation. Le système est parfaitement verrouillé : pour ceux qui sont admis, la démocratie et le pouvoir ; pour les exclus, point de salut. Car, au-delà de tout racisme (essentiel) et de toute discrimination religieuse et sociale (indéniable), le « peuple » (de Dieu) est collectivement détenteur de la souveraineté : c’est donc une république. Mais tous ne sont pas dignes de participer individuellement à « l’élection », parce qu’ils ne sont ni « désintéressés », ni « purs ».
Des sièges contre le pouvoir

Seuls des hommes capables de transcender leurs intérêts particuliers, parce qu’ils sont sans besoins, parce qu’ils sont hommes de bien(s), peuvent faire preuve de la vertu et du civisme qui fondent le bien commun. Tout, toujours, et aujourd’hui encore, est fait pour préserver leur pouvoir. Ainsi, les républicains, notamment sudistes, s’opposent-ils à une loi de 1993 qui facilite l’inscription sur les listes électorales.

Comme le suggère le Congressional Quarterly, les républicains essaient de pousser à l’abstention « les habitants des ghettos et les pauvres qui ont tendance à voter démocrate (12) ». Et ils se sont associés à une fraction de la direction noire pour mettre en place un découpage des circonscriptions sudistes qui en « réserve » quelques-unes à des élus noirs. Ainsi que le soulignaient sobrement les théoriciens du pouvoir noir il y a déjà un quart de siècle : « La visibilité n’est pas le pouvoir (13). » Les républicains ont su composer sans rien céder. Ils ont donné des sièges. En échange, ils ont pris le pouvoir.

Les États-Unis, pour les Américains comme pour les Européens, sont une nation trop jeune pour avoir une histoire, ou plutôt une mémoire historique. Pourtant, même si celle-ci est sélective, encadrée et hagiographique, même si la tradition est reconstruite, nettoyée des scories, embellie, rêvée, les Américains conservent un lien très fort avec les origines : nous sommes convaincus, écrit Daniel Boorstin, « que les premiers colons ou Pères fondateurs ont équipé notre nation d’une théorie politique parfaite et complète, adéquate pour tous nos besoins futurs (14) ». Tous puisent donc aux sources puritaines. Au mieux se forme ainsi la longue lignée des plus grands des politiques américains, qui poursuivent la tradition de liberté puritaine, mais en l’étendant à tous. Au pis, s’enrichit alors la longue liste des prophètes qui n’ont su que perpétuer le rejet de l’Autre.
Marie-France Toinet.
(le monde diplomatique mai 1995)
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Message Posté le: Mar Juil 01, 2008 11:05 am    Sujet du message:
Le gros soucis, c'est une forme de dictature
Sous les airs de liberté des gens, de la pensée etc... Je pense qu'il y a une forme de dictature des grandes puissances économique, médiatique, mais aussi et surtout du gouvernement.

Je dis ça, en ayant vu uniquement le dernier Micheal moore sur le système de santé, peut être que je me trompe.

Mais quand on voit comment il est difficile de réformer leur système de santé, a cause de la peur provoqué par le gouverment, les assurances et les médias...

Alors j'imagine les armes... A moins d'avoir un président qui est soutenu par les américains, et qu'ils sachent comment réformé son pays. Il y aura toujours des armes au U.S.A
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Message Posté le: Mar Juil 01, 2008 12:57 pm    Sujet du message:
Ah ça, aucun mot ne s'éloigne plus de "liberté" que "libéralisme".
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Message Posté le: Mar Juil 08, 2008 14:11 pm    Sujet du message:
GROLUX a écrit:
Ah ça, aucun mot ne s'éloigne plus de "liberté" que "libéralisme".


le libéralisme c'est l'individualisme, y trouver la liberté n'est pas chose simple, mais sans doute plus facile que dans d'autres docrines en "isme"
....
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Message Posté le: Ven Nov 28, 2008 07:04 am    Sujet du message:
J'ai vecu plusieurs dizaines d'annees en France, maintenant de vis aux USA et je respire.
Je vis, mon niveau de vie est de loin meilleur.
Je sais que vous etes sincere dans vos propos, mais rien ne vaut l'experience, le vecu.
Et je vous le dit, le REVE AMERICAIN existe toujours, si tu veux tu peux. J'en suis une des preuves.
Et je ne compte pas le nombre de mes compatriotes d'antant qui vivent eux aussi ici, et qui pour rien au monde ne retourneront en France, allez leur demander pourquoi.
Maintenant je vous laisse Philosopher........
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Message Posté le: Ven Nov 28, 2008 07:15 am    Sujet du message:
Beaucoup dannées d'expérience pour une personne de 4 ans dis moi Laughing
Lyriss
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Message Posté le: Ven Nov 28, 2008 09:31 am    Sujet du message:
Flipant ton article cherjirou, t'es sure qu'il est pas un peu exagéré ?

Ca me parait énorme.
cherjirou
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Message Posté le: Ven Nov 28, 2008 10:33 am    Sujet du message:
Lyriss a écrit:
Flipant ton article cherjirou, t'es sure qu'il est pas un peu exagéré ?

Ca me parait énorme.


Il ne s'agit pas de "mon article" Smile

ce dernier date de 95, et n'a pas pris une ride, à toi de te faire ton opinion
Lyriss
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Message Posté le: Ven Nov 28, 2008 10:46 am    Sujet du message:
J'évite les opinions, je veux savoir.

En fait, tout ce que cet article met sur le dos du puritanisme religieux, je l'avais mis sur le dos d'un pragmatisme froid et d'une conception elitiste d'un peuple outils. Ce qui expliquait le peu d'interet que l'état US porte a ses couches pauvres, qui sont improductives, et donc ininteressante et laisser a leur propre sort.

C'était donc, selon moi, le fruit d'une pensé logique et expansioniste, visant a recréer au seins de son propre peuple une sorte de pseudo séléction naturelle qui serait bénéfique pour l'énérgie du pays.

J'avais absolument pas vu le coté historico-religieu.

Même si il doit en effet être severement ancré dans les ésprits, mais j'avais cru les américains plus fins et je les voyais adopter ce mode de pensé a des fins purement pratique, et non induite par une idéologie religieuse latante.

Si cet article n'est pas caricaturale, c'est vraiment effrayant.
Romulus
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Message Posté le: Ven Nov 28, 2008 13:43 pm    Sujet du message:
Lyriss a écrit:
.que l'état US porte a ses couches pauvres, qui sont improductives, et donc ininteressante et laisser a leur propre sort.


Elles ne sont pas improductives puisque une bonne parti de ces couches sont payés 5 dollars de l'heure pour faire le ménage ou du travail à la chaine.

En fait elles sont même beaucoup plus productives que le banquier de wall street qui spécule sur les subprimes et qui ne produit rien, mais qui pourtant sert de modèle aux dégénérés cités dans le texte.

vallees4 a écrit:
J'ai vecu plusieurs dizaines d'annees en France, maintenant de vis aux USA et je respire.
Je vis, mon niveau de vie est de loin meilleur.


1- ton cas particulier n'est pas un cas général.
2- Le meilleur moyen de ne pas voir un tableau est de le regarder de trop près.
3- Malgré ton expérience tu n'as surement jamais mis les pied dan un ghetto. Ce qui explique ta naîveté.

Citation:
Et je vous le dit, le REVE AMERICAIN existe toujours, si tu veux tu peux


Ben voyons. Et laisse moi deviner toi tu est un noir qui est arrivé aux US sans le sou?
Bien sûr que non. Si tu as réussi comme tu dits, c'est sûrement que tu avais du blé, des études de faîtes, ou le moyen de t'en payer.
D'ailleurs je serais curieux de savoir dans quoi tu as "réussi".
vallees4
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Message Posté le: Ven Nov 28, 2008 14:04 pm    Sujet du message:
Comme vous etes bien loin de la realite quotidienne......
oeildenuit
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Message Posté le: Ven Nov 28, 2008 14:06 pm    Sujet du message:
T'as trop raison, valium... heu vallée, pardon.
cherjirou
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Message Posté le: Ven Nov 28, 2008 15:07 pm    Sujet du message:
vallees4 a écrit:
Comme vous etes bien loin de la realite quotidienne......


tu pourrais répondre à Romulus en tout cas...

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