chiron
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Posté le: Sam Mai 12, 2012 15:11 pm Sujet du message: L'UMP va-t-elle exploser ?
Bonjour à tous,
Certes on croirait là un titre à la GF, mais la question mérite d'être
posée étant donné les divergences importantes, les appels incantatoires à
l'unité et surtout étant donné la mise en retrait(e) de Sarkozy.
Pour les divergences, d'après l'Humanité (1)
le soir même de la défaite, quelques personnalités de droite ont déjà
fait entendre des voix dissonantes. Quelques critiques sincères, sans aucun
doute, mais surtout beaucoup de stratégie, chacun cherchant à faire valoir
l‘orientation de son propre courant dans l’optique d’une très prochaine
recomposition de la droite.
Jean-Louis Borloo, président du Parti
radical : « La réalité de cette crise nécessitait, il y a maintenant plus
de deux ans, un véritable virage social de l’action gouvernementale. Chacun
sait que cela n’a pas été le cas. »
David-Xavier Weiss, secrétaire
national de l’UMP chargé de la presse et des médias : « Le centre de
gravité de l’UMP sera recentré, les stratégies les plus droitières
animées notamment par Patrick Buisson se sont avérées un échec total.
(…) C’est surtout à M. Buisson que nous devons la défaite de la droite
par le refus de toute ouverture voire de tout débat sur les sujets de
société comme le mariage gay, le droit de vote des étrangers aux élections
locales ou encore l’euthanasie ».
Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier
ministre : « Je pense que dans le passé la gouvernance n’a pas été
suffisamment diverse, je pense que dans l’avenir, il nous faut une vraie
gouvernance avec plus de diversité ».
Dominique Paillé, ancien porte-parole adjoint de l’UMP et
vice-président du parti radical : « je constate qu’aujourd’hui c’est
la droitisation forcenée, et notamment dans l’entre-deux tours, qui a
conduit très largement à ce résultat. Et donc j’en tire une conséquence
évidente, c’est que la majorité actuelle, qui peut être l’opposition
demain, doit se rééquilibrer avec un centre droit fort. »
Chantal Jouanno, sénatrice de Paris et
ancienne ministre : « Ce que [Jean-François Copé] a défendu, sur le
rapport au FN, sur l’immigration comme thème dominant, sur
l’environnement ou les questions de société ne me convient pas. (…) Nous
reviendrons en étant logiques avec nous-mêmes et nos valeurs. (…) En
validant les mots et l’agenda du Front national, ou en donnant le sentiment
de les valider, nous avons perdu des points dans la présidentielle ».
Patrick Devedjian, président du
Conseil général des Hauts-de-Seine, ancien membre du groupuscule
d’extrême-droite Occident : « Pour ma part, je ne suis pas convaincu, pas
sûr que les clins d’œil ou appels aux électeurs du FN aient été de
nature à nous servir (…). Dans la famille Buisson, je préfère Ferdinand
[Ferdinand Buisson, cofondateur de la Ligue des droits de l’Homme, en
opposition à Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy issu de
l’extrême-droite maurassienne. NDLR] ».
Certains vont tout de même plus loin, comme Chantal Jouanno, interrogée par
Atlantico (2)
Selon certaines projections, il pourrait y avoir 100 à 150 triangulaires à
droite. L'UMP peut-elle gagner les élections législatives en refusant toute
alliance avec le Front national ?
Chantal Jouanno : Plus nous serons forts, clairs sur nos valeurs, unis et
respectueux, moins le Front national sera fort. Le FN est une sorte de
sangsue, qui se nourrit de nos propres faiblesses. D'ailleurs, Hénin-Beaumont
a voté à gauche, pas à droite. C'est bien la preuve que le FN n'est pas
l'ami de l'UMP.
L'UMP préfère donc perdre les législatives que de s'allier avec le FN ?
Chantal Jouanno : Gagner avec le Front national, c'est tuer la droite.
D'ailleurs, on ne gagnera jamais avec le Front national. On y perdra notre
dignité et on tuera le mouvement.
Pour une fois et personnellement, je suis assez d'accord avec Jouanno. Reste
à savoir si un mois sera suffisant pour renverser la vapeur sur les anciennes
positions xénophobes de l'UMP, en l'absence d'un porte-parole reconnu et
soutenu par les cadres, les militants et les électeurs UMP.
De plus Le Pen, qui souhaite l'explosion de l'UMP, peut jouer les second
couteaux pour certains courants internes à l'UMP et se maintenir dans des
triangulaires pour affaiblir certaines personnalités.
En outre, Bayrou, qui pourrait également tenter des rallier des courants
modérés, serait à son avantage en cas d'explosion.
Enfin je crois qu'il ne faut pas encore complètement enterrer Sarkozy dont
l'influence sur la presse doit tout de même subsister. Mais cette influence
peut être désormais combattue par ceux qu'il avait affaibli durant sa
mandature... Vae victis...
A mon avis, l'UMP n'explosera pas si elle arrive à dégager une position
démarquée du FN et clairement opposée. Dans le cas contraire, elle se
condamnera. Mais le pourra-t-elle avant le second tour des législatives tout
en gardant son unité ?
(1) L'Humanité - Après la défaite, la droite défaite cherche à ne pas
exploser - 7 mai 2012.
(2) Atlantico - L'UMP est-elle menacée à terme d'implosion sur la
question du FN ? 9 mai 2012
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mikee
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Posté le: Sam Mai 12, 2012 16:22 pm Sujet du message:
J'avoue pour le titre de GF j'ai ri, mais les sources et les commentaires sont
suivies d'une opinion personnelle, ce topic a tout lieu d'être et me donne
envie de participer.
J'apprécie de voir de la part de l'UMP *enfin* une remise en question sur les
valeurs de la droite par rapport aux virements stratégiques pour gagner des
voix ...
... Cependant, je doute que ce revirement arrive au bon moment. Remettre en
question ces valeurs tout en revendiquant une "unité" de l'UMP dans un
contexte des législatives risquent de les discréditer encore plus que
confirmer leur position de ralliement face au FN.
Je resterai attentif aux programmes respectifs des deux représentants qui
s'affronteront dans ma ville, et je verrai en fonction pour qui je voterai. De
nos jours il devient difficile de se rallier à un parti politique en France
d'autant plus que les principales revendications de ces partis changent sans
cesse, quasi-exclusivement pour des raisons stratégiques, qui plus est...
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Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012

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Posté le: Sam Mai 12, 2012 18:19 pm Sujet du message:
J'ai lu que ce petit con de Peltier voulait créer un mouvement nommé la
Droite forte...
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Tommy Angello
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Posté le: Sam Mai 12, 2012 19:01 pm Sujet du message:
Le nom des formations politiques à souvent ce petit gout piquant d'ironie qui
rend la vie meilleur.
En tout cas ca ne ferais pas de mal à la politique francaise que la droite
modérée cesse de se laisser reconnaitre comme fasciste haineux.
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chiron
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Posté le: Jeu Mai 17, 2012 13:19 pm Sujet du message:
Tommy Angello a
écrit: |
En tout cas ca ne ferais pas de mal à la politique francaise que la droite
modérée cesse de se laisser reconnaitre comme fasciste
haineux. |
La droite modérée ? Non, cela ne leur va pas.
La droite française me semble faite de démesure, d'arrogance et d'une bonne
dose d'autisme.
Mais comme ils le disent eux-mêmes: ils ne sont pas allés assez loin. Reste
à comprendre comment ils vont négocier le mur... qui reste encore à venir.
Mais bon, je ne suis pas impartial et j'ai besoin d'avis de membres pour
pleinement comprendre.
Mais je peux tenter de documenter l'état de l'UMP en vous proposant l'article
de Rue89 suivant.
Citation: |
UMP : les cinq familles de l’après-sarkozysme 08/05/2012
Après la défaite de Nicolas Sarkozy,
l’heure est à la recomposition à l’UMP. De la Droite populaire aux «
humanistes », infographie des différentes sensibilités.
L’unité dans la diversité, à moins que ce ne soit l’inverse : pour
survivre à la défaite de Nicolas Sarkozy, l’UMP veut donner plus de
visibilité à ses différents courants, des plus modérés aux plus
populistes. Une réforme motivée autant par les idéologies que par les
ambitions personnelles.
Jean-François Copé n’avait pas attendu le second tour de la
présidentielle pour annoncer cette réforme. Le 2 mai, il l’annonçait au
Figaro :
« En application des statuts de l’UMP, je proposerai à mes amis,
après le 6 mai, de permettre aux différentes sensibilités de pouvoir
s’exprimer plus fortement en créant des mouvements au sein de l’UMP. Ces
mouvements doivent avoir les moyens de s’exprimer et de travailler au sein
de notre famille politique. »
Les statuts autorisent effectivement la constitution de « mouvements »,
exprimant « la diversité des sensibilités » et bénéficiant d’un
financement du parti.
Pourtant, depuis sa création en 2002, l’UMP n’a pas vu naître un seul «
mouvement ». Quelques collectifs – la Droite populaire, la Droite humaniste
des centristes, la Droite sociale de Laurent Wauquiez... – ont bien été
créés, mais sans reconnaissance officielle.
Ce n’est pas qu’une question de « sensibilités » et d’idées. La
recomposition de l’UMP reposera sur deux critères :
la stratégie à l’égard du FN : un député de la Droite populaire
n’hésite plus à évoquer un « rapprochement », les centristes
l’écartent catégoriquement ;
les ambitions personnelles : il faut aussi choisir son camp entre
François Fillon et Jean-François Copé, qui se disputent la présidence du
parti... et la candidature à la présidentielle de 2017.
1 Les humanistes
A l’UMP, on ne dit plus « centristes », mais « humanistes ». En octobre,
les anciens de l’UDF avaient déjà tenté de se regrouper au sein d’une
association, la Droite humaniste. Une initiative soutenue par Jean-François
Copé, inquiet du poids pris à l’autre bout de l’UMP par la Droite
populaire.
Les humanistes n’ont pas apprécié la droitisation de la campagne, mais la
plupart ont préféré ne rien dire. Sauf Chantal Jouanno, qui avait osé
dénoncer avant le second tour le « mirage douloureux » de la droitisation.
« Des propos stupides », avait alors réagi François Fillon. Désormais, la
sénatrice de Paris et ex-ministre des Sports peut expliquer sans crainte à
Marianne :
« Si un second tour oppose un socialiste à un candidat du Front national
[aux législatives, ndlr], nous devrons faire élire le socialiste. Il faut le
dire clairement, trancher cette question, et ne plus admettre
d’ambiguïté... »
Elle n’a pas le poids politique de Jean-Pierre Raffarin. L’ancien Premier
ministre veut prendre la tête du courant « humaniste ». Avant le second
tour, il avait déjà annoncé sa volonté de l’ « organiser en mouvement
» à part entière.
2 La troupe de Fillon
François Fillon se pose en alternative à Jean-François Copé : il espère
lui ravir la direction de l’UMP, puis la candidature à la présidentielle
de 2017. Ancien gaulliste social, il peut séduire les anciens du RPR comme
les centristes – pardon : les humanistes.
Dans l’entre-deux tours, le Premier ministre avait ainsi expliqué qu’il
n’appréciait pas « les remarques désagréables à l’égard des
syndicats ». Pas comme Nicolas Sarkozy... et pas comme Jean-François Copé,
qui a repris à son compte – et amplifié – les critiques du président
sortant contre les « corps intermédiaires ».
Une alliance anti-Copé s’est formée autour de François Fillon. Le Premier
ministre peut compter sur plusieurs membres de son gouvernement :
Xavier Bertrand rêve lui aussi de la présidentielle, mais n’apprécie
pas Jean-François Copé, qui lui a succédé à la tête de l’UMP ;
Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a aussi des ambitions pour 2017, n’est
plus porte-parole du candidat Sarkozy et n’a plus à faire semblant
d’approuver les appels du pied au FN ;
Laurent Wauquiez veut incarner la « droite sociale » – c’est
d’ailleurs le nom de son club de réflexion –, ce qui ne l’avait pas
empêché de dénoncer lui aussi « l’assistanat » et de le décrire comme
le « cancer de la société ».
Alain Juppé pourrait lui aussi être tenté par la direction de l’UMP. Ce
lundi, il expliquait ainsi que le parti devait s’ouvrir « à des
sensibilités, des mouvements et des courants pour que chacun y trouve sa
place » – le ministre des Affaires étrangères se voyant bien dans le
rôle du pacificateur.
3 La bande à Copé
Dans cette famille, l’idéologie compte encore moins que les stratégies
personnelles. Ce n’est pas un secret : comme Nicolas Sarkozy avant lui,
Jean-François Copé a déjà expliqué qu’il visait la candidature à la
présidentielle. En attendant, pas question pour lui d’abandonner l’UMP à
François Fillon.
La petite bande s’est affichée publiquement début avril, lors d’un
meeting à Provins (Seine-et-Marne) :
Christian Jacob, le député-maire de la ville, et président du groupe
UMP à l’Assemblée nationale ;
François Baroin, le ministre de l’Economie, qui n’exclut pas non plus
une candidature en 2017 ;
Valérie Pécresse, la ministre du Budget ;
Bruno Le Maire, son collègue de l’Agriculture ;
Luc Chatel, le ministre de l’Education nationale, qui aimerait aussi
construire un courant libéral à l’UMP.
Jean-François Copé peut aussi compter sur Rachida Dati, une ralliée de
circonstance : l’ancienne ministre de la Justice, désormais maire du VIIe
arrondissement, dénonce le parachutage de François Fillon à Paris pour les
législatives.
4 Les orphelins de Sarkozy
Pendant cinq ans, ils ont vécu par et pour Nicolas Sarkozy :
Nadine Morano, ministre de l’Apprentissage et groupie du Président
sortant, se représente en juin en Meurthe-et-Moselle, pour redevenir
députée ;
Brice Hortefeux, son ami de toujours, reste député européen ;
Claude Guéant se présente pour la première fois à une élection, aux
législatives, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Sans sarkozysme, que devient un sarkozyste ? Ces orphelins devront choisir un
camp au sein de l’UMP... ou s’inventer une nouvelle idéologie.
5 Les populistes
La Droite populaire n’avait pas attendu l’autorisation de Jean-François
Copé pour marquer sa différence, avec ses propositions sécuritaires et
anti-immigration, et son attitude plus conciliante à l’égard de
l’extrême droite.
Le cofondateur de la Droite populaire, Thierry Mariani, veut peser davantage
dans les décisions de l’UMP. L’actuel ministre des Transports prévoit
aussi de revenir à l’Assemblée nationale : il est candidat dans la
circonscription créée pour les Français vivant en Asie et en ex-URSS.
Lui aussi cofondateur de la Droite populaire, Lionnel Luca devra faire oublier
ses dérapages. Fin avril, le député des Alpes-Maritimes rebaptisait ainsi
la compagne de François Hollande, « Valérie Rottweiler ».
C’est par la Droite populaire que passera un éventuel rapprochement avec le
FN. Et c’est justement l’option défendue ce lundi par un troisième
cofondateur du collectif, Jean-Paul Garaud, député de la Gironde. Dans un
texte publié sur son profil Facebook, il explique :
« De nombreuses questions se posent qu’il va falloir trancher
rapidement et qui tournent autour de la recomposition de la droite.
Une majorité des électeurs de l’UMP et des électeurs du FN veulent un
rapprochement.
Qu’est-ce qui est le plus important pour la France ? Cette question,
seule, doit nous guider. On devient pragmatique ou on reste dans les blocages
idéologiques ? »
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chiron
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Posté le: Jeu Mai 17, 2012 13:58 pm Sujet du message:
A Paris: Fillon +1 - Bande à Copé -1
Sur Paris, Rachida Dati laisse la place à François Fillon dans la seconde
circonscription. Ce faisant, elle permet à Fillon de briguer la présidence
de la droite parisienne et donc la candidature à la mairie de Paris.
A noter le très bon boulot de sape de Jouanno en faveur de Fillon, qui joue
sa gauche contre son extrême droite...
Au national: Droite Populaire -1 - Reste de l'UMP +1
Issu du Figaro:
Citation: |
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, interrogé ce matin par
Canal + sur l'annonce par le FN d'une investiture d'un UMP dans l'Ain, a
assuré que "par définition" l'élu en question n'était plus dans le parti
qu'il dirige.
Marine Le Pen a annoncé qu'aux législatives, son Rassemblement bleu marine
investirait dans l'Ain un conseiller général UMP qui lui avait accordé son
parrainage à la présidentielle. Il s'agit d'Olivier Eyraud, élu du canton
de Reyrieux, investi dans la 2e circonscription de l'Ain.
"A partir du moment où il est candidat aux législatives pour le Front
national, il n'est plus à l'UMP", a observé Jean-François Copé à propos
de cet élu.
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Tommy Angello
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Posté le: Ven Mai 18, 2012 09:50 am Sujet du message:
J'aimerais qu'un journaliste demande aux "humanistes" en quoi consistera leur
programme anti-comunautarisme. Ceci incluant bien sur le nationalisme et le
féminisme.
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chiron
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Posté le: Dim Mai 20, 2012 14:15 pm Sujet du message:
Je tente un résumé/condensé d'article sur la Droite Populaire, puisque
c'est de là que cela peut exploser.
Libération 11 mai 2012
Droite populaire : la
tentation de l’autonomie
Ce collectif droitier de parlementaires UMP est convaincu d'être majoritaire
parmi les militants du parti.
Par JONATHAN BOUCHET-PETERSEN
En acceptant qu’après les législatives, les différentes composantes de
l’UMP puissent se constituer en «mouvements», Jean-François Copé a
sauvegardé l’unité de l'UMP à court terme. Mais il a aussi aiguisé les
ambitions et les désirs d’autonomie de certains dont plusieurs membres de
la Droite populaire, bruyant collectif d’une quarantaine de députés
résolument à droite de l’UMP.
La défaite présidentielle de Nicolas Sarkozy actée, Brigitte Barèges, a
été la première à évoquer ouvertement la possibilité que la Droite
populaire se constitue en parti. Mais après les législatives. «Pour
l’instant la majorité (de la Droite populaire) se range au principe qu’il
y a des législatives, on reste donc tous ensemble, on essaie de gagner, et on
verra après».
Les grognards les plus incontrôlables
D’ores et déjà, la Droite populaire a presque tous les atours d’un
parti. Un nom identifié par l’opinion, des députés médiatiques, une
charte rappelant ses valeurs, un site Internet, et même un logo qui figurera
sur ses affiches électorales pour les législatives. Tout, donc, sauf un
financement propre, ce qui est loin d'être secondaire.
Christian Vannest et Lionel Luca en sont les grognards les plus
incontrôlables. Le premier ne sera ainsi pas réinvesti par l’UMP, après
des propos homophobes à répétition, tandis que le deuxième a été
récemment désavoué jusque par Nicolas Sarkozy quand il a comparé Valérie
Trierweiler à un «rottweiler».
Brigitte Barèges n'est pas en reste avec sa «préférence nationale» dans
l’accès à l’emploi, reprenant l'historique sémantique frontiste.
Quelques mois plus tard, elle avait de nouveau provoqué un tollé en
lançant, à propos d’un texte PS visant à instaurer le mariage homosexuel:
«Et pourquoi pas des unions avec des animaux?» Avant de se rétracter devant
le scandale suscité.
Ne pas subir le «conformisme
idéologique»
A l’origine, en 2010, Mariani et Luca avaient fondé la Droite populaire
pour enjoindre l’exécutif à rester fidèle aux valeurs et aux fondamentaux
de la campagne sarkozienne de 2007. La lutte contre l’immigration et
l'insécurité, la dénonciation de l’assistanat et le rapport à la nation
constituent leur base idéologique. Ils ont bu du petit lait pendant la
campagne 2012. Convaincus que leurs thèses sont majoritaires à droite et
titillés par le succès populaire de Marine Le Pen, ils rêvent de plus en
plus ouvertement d’indépendance pour ne pas subir le «conformisme
idéologique», comme l'explique l’un d’eux. Et le score de Nicolas
Sarkozy au premier tour, moins faible qu’annoncé, n’a fait que les
conforter dans cette optique très droitière.
Si elle n’est pas imminente, loin de là, la prise d’autonomie de la
Droite populaire, bien souvent localement aux prises avec un FN conquérant,
inquiète la direction de l’UMP. Et Mariani a beau se montrer rassurant en
assurant se projeter pleinement à l’intérieur du parti, beaucoup de ses
collègues attendent encore de voir comment des courants peuvent cohabiter au
sein de l’UMP, alors même que ce parti a été créé pour fédérer les
composantes de la droite en un parti unique à vocation présidentielle. Les
moyens disponibles pour chacun et leur représentativité dans la direction
seront au centre du jeu après les législatives.
Forme d'autonomie plus acceptable
Une nouvelle défaite électorale pourrait précipiter les prises de distance.
La Droite populaire se considérant leader chez les adhérents de l’UMP,
elle va faire monter les enchères, bien
consciente que Copé ne peut se passer de sa force pour barrer la route à
François Fillon. Un groupe parlementaire estampillé Droite populaire
à l’Assemblée nationale, distinct de celui de l’UMP, pourrait dans ce
contexte être pour Copé une forme d’autonomie plus acceptable qu’une
rupture pure et simple.
Déjà, un groupe d’une quinzaine d’universitaires est au travail pour
étayer le corpus idéologique du collectif et finaliser des propositions
économiques propres à la Droite populaire. «Notre courant n’a pas
vocation à rester un sympathique club de l’UMP, ça deviendra au moins un
courant structuré comme le Parti radical», a clarifié récemment le
député du Nord, Christian Vanneste. Une affirmation formulée avant que
l’UMP lui refuse l’investiture dans le Nord. Et que le FN lui fasse les
yeux doux.
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Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012

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Posté le: Dim Mai 20, 2012 14:58 pm Sujet du message:
Au fait GF, tu pourrais pas venir parler de la droite dans le topic concerné
plutôt que de baver sur des gens que tu ne connais pas dans le topic sur le
gouvernement Ayrault ?
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chiron
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Gentillefille
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Posté le: Mar Mai 22, 2012 15:25 pm Sujet du message:
J'ai déjà pas mal parlé de la droite quand ils gouvernaient.
J'ai toujours parlé essentiellement des gens qui gouvernent et de leurs
propositions/projets/réformes.
La droite ne gouverne pas, c'est donc moins intéressant d'en parler.
Parler de la droite en ce moment c'est un peu comme lire Voici, les potins,
les baratins, qui couche avec qui. On a eu ça pendant 10 ans avec la gauche.
Ces choses ne m'intéressent pas. En fait ce genre de choses ça intéresse
surtout les gens qui n'ont pas de vie personnelle et qui cherche à vivre à
travers les autres comme tous ces gens qui regardent PBLV, LFDA, AGB, DJEDN ou
encore la télé réalité comme Secret Story et qui en parlent nuit et jour,
ils parlent de la vie des autres parce que la leur est inintéressante.
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Gelmah de Rothmir
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Posté le: Mar Mai 22, 2012 19:47 pm Sujet du message:
Bon moi je vais livrer mon analyse, elle vaut ce qu'elle vaut, mais au moins
on reviendra dans le sujet
Si l'UMP explose (ce qui n'est pas encore fait) nous aurions plusieurs
tendances qui, jusqu'alors, avaient cohabité sous une égide hégémonique
des sarkozystes.
-Les humanistes qui constituent l'aile
centriste du parti. Ils regroupent les chiraquiens, les villepinistes, les
chrétiens-démocrates, des personnalités comme Raffarin, Bachelot, etc...
Ils font partie de ceux qui ont vertement critiqué la stratégie de Buisson
vis-à-vis des électeurs du FN, eux préférant recentrer les débats, se
tournant vers les partis associés : le Nouveau Centre, le Parti Radical
valoisien et indépendants : le MoDem. A titre personnel ce sont ceux que je
respecte le plus (toutes proportions gardées)
-La "droite forte" : elle se base sur
des valeurs traditionnelles de la droite : sécurité, famille, autorité,
capitalisme. C'est un peu un fourre-tout puisqu'elle rassemble des libéraux
(comme Copé) et des conservateurs. Elle peut être qualifiée de sarkozyste
tant par la forme (ses tenants sont des ténors de l'ancien gouvernement) que
par le fond (action et promesses gouvernementales). En cas d'explosion de
l'UMP elle constituerait le coeur de la droite, la mouvance majoritaire. Elle
pourrait être la droite des alliances avec le FN, localement, car comme je le
répète depuis un moment, nationalement FN et UMP n'ont rien en commun. A
titre personnel c'est la droite que j'exècre.
-Enfin il reste le cas des gaullistes.
Le RPR était un parti se réclamant du gaullisme, Chirac ayant un exercice du
pouvoir, malgré quelques entorses au dogme, relativement conforme aux
principes du gaullisme. Après la fondation de l'UMP le fond gaulliste s'est
quelque peu dissolu. A titre d'exemple en 2004, il ne représentaient plus que
9 % de l'UMP, ce chiffre étant le score de Nicolas Dupont-Aignan à
l'élection du président de l'UMP. Il reste quelques gaullistes à l'UMP
(bien qu'à mon sens ils n'aient rien compris au film) dont Michèle
Alliot-Marie, animatrice du club "Le Chêne". Là se pose un une énorme
interrogation sous forme de défi : Vont-ils rejoindre Dupont-Aignan, figure
nationale du gaullisme social dans le Paysage politique français ou vont-ils
fonder une énième chapelle gaulliste, ou encore rejoindre un des groupes
sus-dits ? A titre personnel j'espère qu'ils feront appel à leur bon sens et
à leur culture gaulliste, quelque peu écornée par une pratique du pouvoir
sarkozyste qui a tué le restant de gaullisme de l'UMP, et qu'ils vont
rejoindre NDA. Ce serait un énorme apport à DLR mais cela signifierait
également de la part de ces personnes un renoncement aux dogmes libéraux et
à leur passé gouvernemental ou dans la majorité. Ce serait aussi synonyme
de presque mort politique et réclamerait une énorme dose de courage.
Voilà ma vision des choses. Peut-être cela se passera-t-il ainsi ou
peut-être me trompé-je sur toute la ligne. On verra bien
EDIT : j'avais pas vu la réponse de Chiron citant une infographie de Rue89.
Je m'en fous j'aime pas Rue89 !
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chiron
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Posté le: Mar Mai 22, 2012 20:53 pm Sujet du message:
Gelmah de Rothmir a
écrit: |
EDIT : j'avais pas vu la réponse de Chiron citant une infographie de Rue89.
Je m'en fous j'aime pas Rue89 ! |
Sans doute mais tes trois tendances ne permettent pas de comprendre le
western. Et puis au lieu de Gaullistes, j'aurais plutôt vu les Chiraquiens.
Mais tu pense vraiment qu'ils peuvent rejoindre DLR ? C'est comme demander à
des députés socialos s'ils vont rejoindre le Front de Gauche là...
Enfin Dati continue à faire des siennes et tire dans Debré cette fois. A mon
avis pour essayer de résister sur Paris, mais c'est du baroud bien mesquin
quand même.
Citation: |
Dati et Debré règlent
leurs comptes sur Internet - Le Figaro 22/05
Par Sophie de Ravinel
L'eurodéputée et maire du VIIe arrondissement de Paris soutient une
candidature dissidente face au député sortant, investi par l'UMP. De quoi le
faire sortir de ses gonds sur son blog. L'ancienne ministre a répliqué sur
Twitter.
Les missiles de droite volent à nouveau dans le ciel de Paris. Cette fois,
ils vont à double sens entre la mairie du VIIe arrondissement et la 4e
circonscription située sur une partie des XVIe et XVIIe. Lundi, Rachida Dati,
eurodéputée et maire du VIIe, proche de Jean-François Copé, a publié une
salve de tweets pour soutenir son amie maire du XVIIe Brigitte Kuster, en
congé de l'UMP et candidate face au député sortant Bernard Debré, investi
par l'UMP, un proche de François Fillon.
Dati, qui a elle-même renoncé après des mois de tensions à se présenter
face à Fillon, juge entre autres que Kuster est «une élue de terrain dont
le mérite n'est pas dû à son nom mais à son travail!»
Rachida Dati @datirachida
.@brigitte_kuster est une élue de terrain dont le mérite n'est pas dû
à son nom mais à son travail!
21 Mai 12
De quoi faire hurler Debré. Ce qui n'a pas manqué. S'adressant sur son blog
à Dati, il lui rappelle les propos qu'elle a tenus «tranchants,
outranciers» contre Fillon, qui «témoignaient d'une haine qui n'aurait
jamais dû exister». «Tu avais oublié que c'était ton premier ministre. Tu
avais oublié qu'il avait pendant plusieurs années supporté tes caprices»,
lui lance le député sortant. Debré reproche encore à l'eurodéputée qui
aurait été «désignée maire» par «la grâce des puissants», de n'être
pas «allé bien souvent à Strasbourg ou à Bruxelles». «Ce n'est pas pour
autant que tu as négligé tes émoluments.» Debré ne supporte pas d'être
la cible de Dati, d'être traité d'héritier. Il est fier de son grand-père
Robert Debré créateur de l'Unicef et de la pédiatrie moderne, de son père
Michel Debré, créateur de l'ENA. «Il n'est pas honteux d'avoir des parents
irréprochables», lui lance-t-il, l'accusant d'avoir fait élire Pierre
Charon au Sénat - proche de Brigitte Kuster: «Un dissident, qui a battu
Catherine Dumas», sénatrice sortante du XVIIe.
Réponse sur Twitter de Dati: «Je n'ai pas de leçon à recevoir d'un
héritier de la politique qui a été élu député en se présentant en
dissidence face à Laurent Dominati!» Et, dit-elle, «les Français attendent
autre chose que la vulgarité des propos d'un professeur de médecine!»
Ambiance.
Rachida Dati @datirachida
Je n'ai pas de leçon à recevoir d'un héritier de la politique qui a
été élu Député en se présentant en dissidence face à Laurent Dominati!
|
Comme quoi à Paris Dati fait le spectacle anti-fillon. Cela sent la panthère
acculée à Paris et Sarkozy n'étant plus là, elle va mordre à tout va....
Que du bonheur !
|
Gelmah de Rothmir
Suprème actif


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Posté le: Mar Mai 22, 2012 21:33 pm Sujet du message:
chiron a
écrit: |
Gelmah de Rothmir a
écrit: |
EDIT : j'avais pas vu la réponse de Chiron citant une infographie de Rue89.
Je m'en fous j'aime pas Rue89 ! |
Mais tu pense vraiment qu'ils peuvent rejoindre DLR ? C'est comme demander à
des députés socialos s'ils vont rejoindre le Front de Gauche là...
|
Hum je sais pas, il n'y a pas de convergence entre le PS et le FDG. Et le PS
n'est pas envoie d'explosion ^^
|
chiron
Actif


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|
|
Gelmah de Rothmir
Suprème actif


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Localisation: Céleste Normandie
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Posté le: Mar Mai 22, 2012 23:02 pm Sujet du message:
Tu parles des gaullistes de l'UMP ?
Parce que NDA c'est rapé. Je suis derrière lui mais avec précaution. Moi je
voudrais (et je suis pas le seul) que NDA se détache de la droite et prenne
de la hauteur, pour rassembler plus de monde.
|
Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012

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|
Posté le: Mer Mai 23, 2012 11:54 am Sujet du message:
Gentillefille a
écrit: | J'ai déjà pas mal
parlé de la droite quand ils gouvernaient.
J'ai toujours parlé essentiellement des gens qui gouvernent et de leurs
propositions/projets/réformes.
La droite ne gouverne pas, c'est donc moins intéressant d'en parler.
Parler de la droite en ce moment c'est un peu comme lire Voici, les potins,
les baratins, qui couche avec qui. On a eu ça pendant 10 ans avec la gauche.
Ces choses ne m'intéressent pas. En fait ce genre de choses ça intéresse
surtout les gens qui n'ont pas de vie personnelle et qui cherche à vivre à
travers les autres comme tous ces gens qui regardent PBLV, LFDA, AGB, DJEDN ou
encore la télé réalité comme Secret Story et qui en parlent nuit et jour,
ils parlent de la vie des autres parce que la leur est
inintéressante. |
Oui, donc comme d'habitude, niveau de réflexion zéro ; c'est vrai que
l'opposition n'a absolument aucune utilité dans une démocratie.
Moi, ça m'intéresse de savoir ce que va devenir la droite, quelles
propositions ils vont faire pendant la présidence de François Hollande...
parce qu'un fonctionnement démocratique comme celui-là est un signe de bonne
santé politique. Mais visiblement, tout ça, ça te dépasse.
|
Gentillefille
Habitué(e)

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Localisation: Dans les vignes
|
Posté le: Mer Mai 23, 2012 13:16 pm Sujet du message:
Les propositions de la droite, comme celle de la gauche, quand ils ne
gouvernent pas on en connait les grandes lignes, pas besoin donc de commenter
du vent.
Je m'y intéresse plus intensément au moment des élections. Si ils sont
élus on pourra juger ce qu'il ont dits.
Et quand il n'y a pas d'élections dans le viseur, j'écoute essentiellement
ce que les gens en place vont faire, que ça soit le président et son
gouvernement, le maire de ma ville ou le conseil régional.
D'ailleurs concernant ma région j'ai toujours soutenu l'équipe en place,
socialiste, parce que Mr Frêche y a toujours fait du bon travail.
Cependant je retiens 2 choses qui se sont liées récemment...
Les surprenantes pancartes publicitaires dans les rues de Narbonne à mon
arrivée en 2005 : "Les narbonnais payent, la région équipe Montpellier" qui
a eu pour écho cette phrase de Nicola Karabatic pas plus tard qu'hier : "Je
remercie Georges Frêche pour tout ce qu'il a fait pour la ville de
Montpellier".
Montpellier a énormément changé depuis 7 ans que je suis dans la région.
Mr Frêche dirigeait une région, de belle manière d'ailleurs puisqu'on un
exemple pour beaucoup de région mais il a juste oublié que la région
Languedoc-Roussillon ne se limitait pas à Montpellier.
|
Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012

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Messages: 1908
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Posté le: Mer Mai 23, 2012 15:08 pm Sujet du message:
Je ne suis pas d'accord ; on voit bien qu'à l'UMP il y a plusieurs courants
différents qui risquent de se scinder, donc non, l'opposition ne dit pas
toujours la même chose. Même si j'ai une sensibilité de gauche je suis loin
d'être sourde aux propos pertinents tenus par des politiques de droite
républicaine et modérée.
|
chiron
Actif


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Messages: 1191
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Posté le: Ven Mai 25, 2012 00:01 am Sujet du message:
On se s'en lasse pas !
Citation: |
La "guerre des chefs" est
déclarée à l'UMP
Nouvel Obs 24-05
L'ancien Premier ministre français François Fillon a confirmé
implicitement jeudi ses ambitions pour la présidence de l'UMP, principal
parti de droite, prévenant son rival Jean-François Copé que la place ne lui
revenait pas de droit.
PARIS (Reuters) - La "guerre des chefs" a bel et bien commencé à l'UMP:
François Fillon a confirmé jeudi ses ambitions pour la présidence du
principal parti de droite français et prévenu son rival Jean-François Copé
que la place ne lui revenait pas de droit.
Un autre poids lourd du mouvement, l'ancien Premier ministre Alain Juppé, a
tenté de jouer les juges de paix en appelant à l'unité au moment ou l'UMP
est engagée dans une campagne délicate pour les élections législatives des
10 et 17 juin.
Le scénario d'une paix armée entre les ténors de l'UMP jusqu'aux
législatives a volé en éclats sur l'initiative de François Fillon, qui a
déclaré dans une interview au Figaro Magazine que l'UMP n'avait plus de leader naturel depuis le retrait de la politique
du président sortant Nicolas Sarkozy.
Ce dernier avait pourtant exhorté son parti à rester uni après sa défaite
électorale mais il n'a pas été entendu.
François Fillon, dont la rivalité avec Jean-François Copé, actuel
secrétaire général de l'UMP, est notoire, a précisé jeudi ses intentions
et adressé une nouvelle pique à son ennemi intime en l'accusant
d'hypocrisie.
"Jean-François Copé est secrétaire général de l'UMP, il fait parfaitement
son travail mais il ne peut pas prétendre être le leader de cette formation
politique sans qu'il y ait eu un débat démocratique, sans que les militants
se soient prononcés", a dit sur RTL celui qui a servi pendant cinq ans
Nicolas Sarkozy.
"Quelle hypocrisie!", s'est exclamé François Fillon comme on lui faisait
remarquer que Jean-François Copé appelait l'UMP à se concentrer sur les
législatives.
Les deux hommes devraient se disputer en octobre, lors d'un congrès qui
désignera les instances dirigeantes, la direction d'un parti fondé en 2002
pour fédérer les différentes familles de la droite parlementaire.
Leur affrontement direct fait mauvais effet a un moment où le parti est
confronté au risque de retourner dans l'opposition après 10 ans au pouvoir
et doit contrer la menace du Front national, qui devrait maintenir des
candidats au second tour des législatives dans de nombreuses
circonscriptions.
JUPPÉ PRÔNE LE RASSEMBLEMENT
L'actuel patron de l'UMP a tenté jeudi d'apaiser les débats et de se
définir comme le rassembleur d'une formation tiraillée en outre par la
droitisation opérée par Nicolas Sarkozy lors de la dernière ligne droite de
la campagne présidentielle.
"Chacun ses mots", a dit Jean-François Copé sur Europe 1. "Moi, les miens
(...) sont tous des mots positifs et de rassemblement depuis la première
minute où nous avons engagé la campagne législative".
Jean-François Copé a rappelé avoir proposé à l'UMP d'opter pendant la
campagne des législatives pour une direction collégiale associant tous les
cadres de la formation, dont lui-même et François Fillon mais aussi Alain
Juppé ou Jean-Pierre Raffarin, le vice-président du parti.
Même souci de dédramatisation chez Alain Juppé, qui a au passage qualifié
de "paroles malencontreuses" les propos de François Fillon sur l'absence de
leader naturel.
"Nous sommes engagés dans une bataille législative qui peut nous conduire à
la victoire et la condition de cette victoire, c'est bien sûr d'être
rassemblés", a dit jeudi le maire de Bordeaux à des journalistes dans sa
ville.
"Je ne sais pas ce qu'est un leader naturel", a-t-il ajouté.
"Il y a des instances, une direction collégiale, qui aujourd'hui anime l'UMP
pendant cette campagne et qui le fait bien".
DATI VOTE COPÉ
Une compétition féroce est cependant bien engagée pour prendre la tête du
parti et François Fillon a clairement affiché ses ambitions.
"Personne ne peut imaginer que je ne participe pas de façon active à ce
débat démocratique", a-t-il dit avant d'ajouter: "J'entends parler de guerre
de chefs, il n'y a pas de guerre, ce n'est jamais mon vocabulaire".
L'ancien chef du gouvernement a répété que l'UMP n'avait plus de véritable
chef en l'absence de Nicolas Sarkozy.
"Il y a un vide depuis son départ que
personne ne peut nier et donc je ne fais que constater une évidence",
a dit François Fillon, qui a paru déjà en campagne en parlant de "faire émerger une ligne politique après les
élections présidentielle et législatives et une équipe".
Si François Fillon a pour lui sa relative popularité et sa légitimité
parlementaire, Jean-François Copé sait pouvoir compter sur des alliés
fidèles, et notamment sur Rachida Dati.
L'ancienne ministre de la Justice est une adversaire déclarée de François
Fillon et avait même menacé de se présenter dans la même circonscription
parisienne que lui aux législatives avant d'y renoncer.
Elle n'a pas tardé à réagir aux derniers propos de François Fillon: "Je trouve que c'est très désagréable et très
déloyal vis-à-vis de Jean-François Copé, qui quand même est le chef de
l'UMP, qui a mobilisé pour la campagne présidentielle de manière très
acharnée", a-t-elle dit, reprochant en outre à l'ancien Premier ministre
d'avoir vite enterré l'ancien président.
"Cela est mal élevé vis-à-vis de Nicolas
Sarkozy", a-t-elle dit. "Il n'est pas mort".
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J'apprécie particulièrement le côté vicieux de Dati, en quelque sorte la
GF de l'UMP
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