Documentaires portant sur le joyeux monde du travail.
Souki
Modératrice ![]() Sexe: ![]() Age: 38 Inscrit le: 05 Nov 2011 Messages: 3273 Localisation: Lyon |
![]() Je vous conseille donc : La mise à mort du travail, de Jean-Robert Viallet. Un doc en trois parties 1ère partie - La destruction : 2ème partie - L’aliénation 3ème partie - La dépossession Attention danger travail, de Pierre Carles. Un doc sur les gens qui ne veulent plus travailler et ceux qui de toute manière n’ont pas eu le choix mais s’y sont faits. et Volem rien foutre al païs, du même Pierre Carles, toujours sur les gens qui ne veulent pas bosser mais qui s’organisent cette fois collectivement. De la servitude moderne, de Victor León Fuentes. En fait c’est une recommandation, je n’ai pas encore eu le temps de le regarder. En fouillant un peu, je suis tombée sur cette liste de documentaires. Je serais curieuse de savoir si vous en connaissez certains et si vous pouviez m’éclairer un peu (parce que, quand même, j’aimerais bien faire un tri). Sinon, par rapport à votre propre expérience, partagez-vous l’idée que le travail est encore et toujours un moyen d’asservissement ? d’aliénation ? un jeu dont on ressort perdant ? Dernière édition par Souki le Sam Mar 03, 2012 00:43 am; édité 1 fois |
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louiserie
Suprème actif ![]() ![]() Sexe: ![]() Inscrit le: 14 Oct 2010 Messages: 5151 |
http://www.genaisse.com/forums/viewtopic-41771.html (le
documentaire n'est plus en ligne mais doit pouvoir se trouver sur le net)
------------------ Je trouve que ton dernier paragraphe est sévère et orienté. Je suis d'accord pour dire que le travail est une forme d'asservissement, mais ce n'est pas une aliénation, ou pas systématiquement. Depuis que je travaille, j'ai franchement progressé sur un certain nombre de points personnels que je ne développerai pas ici. Et pour ça je suis assez content de travailler. Parce que c'est pas en restant tout seul chez moi comme 1 con que j'aurais acquis tout ça. Et puis, on va pas se le cacher, au bout du mois il y a un salaire qui tombe et qui permet ensuite pas mal de libertés. Ouais, finalement, je suis rentré dans le moule et j'ai même plus envie d'en sortir. |
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Sweetie Des Arts
Mister Genaisse 2013 ![]() Sexe: ![]() Inscrit le: 10 Oct 2011 Messages: 3977 |
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Souki
Modératrice ![]() Sexe: ![]() Age: 38 Inscrit le: 05 Nov 2011 Messages: 3273 Localisation: Lyon |
Trouvé : La gueule de l’emploi. ------------------
En fait, je considère que le travail est un lieu d’épanouissement, un peu comme ce que tu décris mais sous certaines conditions volontiers malmenées de nos jours. La principale, c’est à mes yeux que le travailleur connaisse et sente le sens de son activité et de son action dans la société. Or, si certains métiers ont bel et bien conservé cet aspect, le jeu des chaînes de montage, des chaînes hiérarchiques, des chaînes en tous genres nous place de plus en plus souvent dans des situations d’absurdité et de répétition… À cela, tu ajoutes les contraintes de productivité savamment calculées sans jamais être expliquées, l’absurdité atteint son comble. Et puis il y a d’autres critères essentiels, comme le fait de pouvoir développer sa personnalité par son travail ; bien souvent, on préfère que tu en changes complètement. Après, ces docs recouvrent des échelles plus vastes que celle du travail personnel puisque cette thématique touche aussi celle de la société dans laquelle nous vivons. C’est ce niveau qui sans doute est le plus désespérant. La question du salaire est évidemment importante, essentielle ; elle devient un problème quand on se penche sur ces trois questions : - quand est-ce que le salaire nous convainc-t-il d’accomplir des actes que nous aurions condamnés ? - que faisons-nous de ces salaires ? - quels espoirs plaçons-nous dans l’argent ? Et puis, la question du langage, abordée dans De la servitude moderne, me semble très importante ; je ne supporte plus cette colonisation de ma langue et de celle de mes proches par la langue de l’économie et d’impératifs qui ne me concernent pas, pour le bénéfice de gens que je ne connais pas. C’est une violence majeure au quotidien, proprement insupportable. |
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Bulbizarrexx
Actif ![]() ![]() Sexe: ![]() Age: 35 Inscrit le: 12 Fév 2011 Messages: 1372 Localisation: Saint-Denis (93) |
http://1libertaire.free.fr/MariePeze01.html
Celui-ci : "ils ne tombaient pas tous mais tous étaient frappés" est très bon sur la question de l'alienation d'un travail répétitif et de ses conséquences sur le moral/la santé de l'individu aussi. |
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Lyriss
Habitué(e) ![]() Sexe: ![]() Inscrit le: 20 Mar 2008 Messages: 10770 Localisation: Grenoble |
Pour ma part je considère le travail comme une obligation moral de
participation a l'effort collectif de construction et d'entretien de la
société. Il ne me viendrait même pas a l'idée de ne pas travailler
volontairement.
Je pense également que l'ultra spécialisation est une résultante mécanique du partage des taches indispensable a la production adapté a une société telle que la notre. En conséquence je ne peut pas blâmer une conséquence nécessaire. Par ailleurs j'estime que les travaux vraiment répétitif sont en passe de disparaître avec le développement de la robotique. Et de toutes façon j'ai tendance a penser qu'un travaille répétitif n'est pas forcement mauvais en ceci qu'il laisse bien plus de place a l'extra professionnel et a l'épanouissement personnel la ou les travaux complexe son,t proprement aliénant tant ils sont exigeant en ressource intellectuelle et en énergie. Quant au salaire, j'estime qu'il devrait être le même pour chaque travailleur en France et qu'il devrait être calculé selon les besoin (nombre d'enfant, invalidité, distance avec le lieux de travail) en gros je voudrais qu'il soit complétement détaché du travail et qu'il ne soit plus un du résultant d'un échange et représentant un quelconque « mérite » mais juste un moyen mécanique d'échanges par la monnaie. D'où l'importance du salaire unique. |
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Eponine
Madame Casse-Pieds ![]() Sexe: ![]() Age: 38 Inscrit le: 02 Fév 2009 Messages: 13631 |
Ça serait la porte ouverte à tous les abus. Certains n'en foutraient pas une (et ne participeraient donc nullement à l'effort collectif que tu sembles pourtant approuver), là où d'autres, du fait de leurs valeurs personnelles, voudraient 'mériter" ce salaire là. Et je ne pense pas que quelqu'un qui s'investit dans son boulot serait foncièrement ravi que son collègue qui n'en fout pas une soit payé autant (voire plus si l'un n'a pas de gamin et que l'autre en a 15). Après, je n'ai jamais vu le travail comme aliénant. Il y a des métiers franchement pénibles, je ne peux qu'être d'accord là dessus, mais on ne peut en tirer une conclusion générale sur le monde du travail. Il y a aussi plein de points positifs dans le fait de travailler, et au delà du salaire, ne serait-ce qu'en termes de socialisation. |
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Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012 ![]() Inscrit le: 03 Mai 2010 Messages: 1908 |
Mais bien sûr, c'est vrai que c'est en partant du principe qu'il y a les
méchants profiteurs et les gentils méritants, c'est comme ça qu'on va
motiver les gens...
Je trouve l'idée de Lyriss géniale. Parce que des gros salaires qui n'en foutent pas une, il y en a plein. |
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Souki
Modératrice ![]() Sexe: ![]() Age: 38 Inscrit le: 05 Nov 2011 Messages: 3273 Localisation: Lyon |
Merci Bulbi pour ce conseil ! Je l’avais oublié, celui-là. Je l’ai
déjà vu en fait, effectivement, il est très bon.
Lyriss, sans parler du salaire égal pour tous (je n’ai pas d’avis, je n’y ai jamais vraiment réfléchi), je ne suis pas du tout d’accord avec toi. En fait, j’ai fait partie de ces gens qui ne veulent plus travailler, ou plutôt j’étais incapable de travailler, dégoûtée par tous les petits boulots crades que j’ai faits. L’enseignement m’a redonné le goût du travail, alors que je pensais tout le temps aux cours à préparer et que je m’impliquais vraiment. Les autres boulots, ceux qui sont payés au SMIC et dont on pense qu’ils n’impliquent pas de réflexion permanente ou de travail à la maison, ils m’ont essorée. Comme le dit un des participants du doc « Attention danger travail », ça me rendait beauf ; tout ce que j’avais envie de faire après, c’était retrouver un peu de moi-même en rentrant, ou faire des choses hypnotiques, ne plus penser à rien, sortir et rire mais en aucun cas prendre un bouquin ou penser. En fait, c’est la définition de « moi-même » qui avait glissé ; être moi-même, c’était juste faire ce que je n’avais pas le droit de faire au travail. C’est pour cela que je vise essentiellement des métiers non répétitifs, qui me tiennent vraiment à cœur et qui m’impliquent. Même si ça nécessite d’être en permanence dans un rôle social, même si ça forme, il me semble que des métiers intellectuels sont plus adaptables. Pour le travail répétitif et la micro-spécialisation, je ne peux pas les cautionner ; en attendant que des machines effectuent toutes ces tâches, c’est à l’homme que l’on demande de se mécaniser, ce qui est proprement insupportable. Je me souviens d’un job qui consistait à faire des enquêtes par téléphone ; on passait nos journées à se faire insulter et dès qu’on se mettait à sourire un peu, histoire d’avoir un accueil pas trop gênant pour des gens qui n’avaient rien demandé à personne et que, clairement, on emmerdait prodigieusement, on se faisait reprendre parce que ce n’était pas assez « neutre ». Ça n’en a pas l’air, comme ça, mais c’est le boulot le plus pénible que j’ai fait, parce que huit heures par jour, on me demandait de ne plus exister et de laisser la place à un formulaire. En étant tout le temps épiée, évidemment. Pour des clopinettes. Là, c’était aliénant. Sinon, j’ai retrouvé un extrait particulièrement émouvant du doc de Pierre Carles sus-mentionné. Le témoignage d’un ouvrier chez Peugeot. Dernière édition par Souki le Sam Mar 03, 2012 17:33 pm; édité 1 fois |
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Lyriss
Habitué(e) ![]() Sexe: ![]() Inscrit le: 20 Mar 2008 Messages: 10770 Localisation: Grenoble |
(c'est un fake ta vidéo, pour info).
Sinon moi je boss dans l'industrie en production, et j'aime mon métier, il est intéressant sans être complexe, au boulot on se mare bien, l'ambiance est cool et le soir on va boire et rire avec les collègues. Si c'est ca la vie de beauf alors je la préfère a toutes autres. A coté du boulot j'ai beaucoup de temps et plein d'énergie ce qui me permet d'avoir pas mal d'activités et d'être relativement cultivé. Alors quand je vois notre chef de secteurs, arriver 2h avant nous, partir 2h après nous, les yeux cerner par l'épuisement et le stresse, j'avoue clairement ne vouloir échanger ma place pour rien au monde. Sa vie c'est son boulot, moi mon boulot c'est juste une aparté sympa dans ma vie. |
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Souki
Modératrice ![]() Sexe: ![]() Age: 38 Inscrit le: 05 Nov 2011 Messages: 3273 Localisation: Lyon |
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Sweetie Des Arts
Mister Genaisse 2013 ![]() Sexe: ![]() Inscrit le: 10 Oct 2011 Messages: 3977 |
Et pour les libéraux ? |
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Lyriss
Habitué(e) ![]() Sexe: ![]() Inscrit le: 20 Mar 2008 Messages: 10770 Localisation: Grenoble |
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Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012 ![]() Inscrit le: 03 Mai 2010 Messages: 1908 |
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Eponine
Madame Casse-Pieds ![]() Sexe: ![]() Age: 38 Inscrit le: 02 Fév 2009 Messages: 13631 |
Arrête un peu d'extrapoler tout ce que je dis, tu seras gentille. (cela dit, je sais que tu es incapable, c'est triste, mais c'est comme ça) Sinon, je ne peux que plussoyer Plasma. Clairement, téléprospecteur est le pire métier au monde. C'est là où on se rend compte que les gens peuvent être des enfoirés sans aucun respect d'autrui. Qu'on n'ait pas le temps de répondre à une enquête téléphonique, c'est une chose. Mais la méchanceté dont peuvent faire preuve les gens est à mon sens 100 % pire que tous les métiers répétitifs. |
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Juliette Hardy
Miss Genaisse 2012 ![]() Inscrit le: 03 Mai 2010 Messages: 1908 |
Je n'extrapole rien, c'est toi qui te mets à parler de ceux qui en
profiteront pour ne rien branler quand on parle de salaire unique. Mais à
vrai dire ce sont des réflexes assez fréquents à l'UMP, je ne peux pas t'en
demander trop : il faut toujours soupçonner que l'autre est un gros nul qui
ne veut rien faire, et qu'on ne peut motiver que grâce au pognon...
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Lyriss
Habitué(e) ![]() Sexe: ![]() Inscrit le: 20 Mar 2008 Messages: 10770 Localisation: Grenoble |
Et même si l'autre est un gros nul qui ne veut rien faire ou est le problème
? En quoi ca te gêne ? Ca ne t'enlèvera pas ton salaire, et si effectivement
ca te gène c'est que tu l'envie et que donc, toi aussi, tu es une grosse
nulle latente qui préfèrerait ne rien faire.
Bref, tu fustige ce qu'au fond de toi tu aimerait être aussi. |
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Sweetie Des Arts
Mister Genaisse 2013 ![]() Sexe: ![]() Inscrit le: 10 Oct 2011 Messages: 3977 |
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Souki
Modératrice ![]() Sexe: ![]() Age: 38 Inscrit le: 05 Nov 2011 Messages: 3273 Localisation: Lyon |
Au secours ! Avec un truc pareil, les plus riches donneraient sûrement 10% de leurs revenus à des sociétés de surveillance. Mais c’est pas ça qui paye les routes, les écoles, les hôpitaux, etc. |
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Sweetie Des Arts
Mister Genaisse 2013 ![]() Sexe: ![]() Inscrit le: 10 Oct 2011 Messages: 3977 |