Lyriss
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Posté le: Mer Nov 03, 2010 19:57 pm Sujet du message:
Warren a ce don mystérieux et fabuleux de pouvoir aligner des mots en ne
créant aucun sens, chose si complexe qu'elle est pour ainsi dire impossible a
reproduit consciemment.
Un jour, je pense qu'on disséquera ton cerveau.
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K
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Posté le: Mer Nov 03, 2010 20:13 pm Sujet du message:
Je dis "naïve" parce qu'il est manifeste que tu n'as fait qu'effleurer le
sujet dont tu parles, probablement en cours, et que tu entend nous l'enseigner
alors que tu n'en maîtrise qu'un cliché.
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Invité
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Posté le: Mer Nov 03, 2010 20:17 pm Sujet du message:
As-tu déjà lu Le droit à la Paresse de Paul Lafargue? Il y livre une vision
assez intéressante du comportement des producteurs/travailleurs dans le
système capitaliste.
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Warren
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Posté le: Mer Nov 03, 2010 20:30 pm Sujet du message:
K a
écrit: | Je dis "naïve" parce
qu'il est manifeste que tu n'as fait qu'effleurer le sujet dont tu parles,
probablement en cours, et que tu entend nous l'enseigner alors que tu n'en
maîtrise qu'un cliché. |
Mais c'est pas vrai ! Arrêtes de diffamer ! Je cherche à discuter, c'est
tout ! Peux-tu me quote une phrase où j'ai affirmé quelque chose en disant
que j'avais raison ? Tu sais, si tu cherches l'ancien Warren qui insulte et
qui part au quart de tour, tu n'es pas à la bonne enseigne. Alors passes ton
chemin, si tu estimes que tu as la science infuse en la matière.
Lyriss a
écrit: | Warren a ce don
mystérieux et fabuleux de pouvoir aligner des mots en ne créant aucun sens,
chose si complexe qu'elle est pour ainsi dire impossible a reproduit
consciemment.
Un jour, je pense qu'on disséquera ton cerveau. |
Ton humour lui, en revanche, ne sera pas sur la table d'opération, il est
déjà six pieds sous terre. Je n'ai pas de leçon à recevoir de toi. Tu
alignes autant de conneries et d'inepties et tu viens te permettre de me juger
? Subreptice de connerie, oui.
Lenina a
écrit: | As-tu déjà lu Le
droit à la Paresse de Paul Lafargue? Il y livre une vision assez
intéressante du comportement des producteurs/travailleurs dans le système
capitaliste. |
Non. Merci du document. Je suis entrain de lire le livre fondamental à savoir
Histoire du Capitalisme de Michel Beaud.
Ce livre aborde quelle époque ?
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Invité
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Posté le: Mer Nov 03, 2010 20:41 pm Sujet du message:
Le droit à la paresse à été écrit à la fin du 19ème siècle mais y
aborde un comportement assez récurrent, ancien.
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Warren
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Posté le: Mer Nov 03, 2010 21:04 pm Sujet du message:
Lenina a
écrit: | Le droit à la paresse
à été écrit à la fin du 19ème siècle mais y aborde un comportement
assez récurrent, ancien. |
J'irais voir ça à PMF demain =] !
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Criterium
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Posté le: Jeu Nov 04, 2010 01:42 am Sujet du message:
C'est bien parce que le niveau d'alcool dans mon sang flirte avec le
déraisonnable que j'ai très envie d'intervenir, là, ici, maintenant, tout
de suite, et sans détours.
Commençons par le premier mot. Capitalisme;
Qu'entends-tu exactement par là?
Sa définition a beaucoup changé avec le temps, pour recueillir désormais
une sorte de fourre-tout besancenotien signifiant que les banques nous
prennent sur les banquettes arrière ; et pourtant — à la base — le terme
définissait les personnes possédant un capital, puis il — et je crois que c'est sa définition
réelle actuelle — a défini un système, quel soit-il, dans lequel un
individu a le droit d'amasser un capital privé. Donc propriété privée,
compte en banque, etc. Quelque chose qui soit de l'argent et qui soit à lui.
Rien de très méchant, en l'occurrence ; quelque chose qui paraîtrait même
normal aux yeux des plus résolus syndiqués CGT que j'ai croisé tout à
l'heure dans le métro.
De quel Capitalisme parles-tu donc?
Ce point est essentiel à éclaircir pour éclaircir ta démarche et ce topic
obscur.
—
Autre pensée aléatoire, ces trois verbes qui te venaient. N'est-ce pas
plutôt une vision de la Vie en elle-même? Une vision résolument
utilitariste : on naît, on survit, on meurt. Comment faire autrement? Tout
système est forcément réductible à ces trois termes. En ce sens, il n'y a
pas ici spécificité du capitalisme, mais spécificité de l'être humain.
L'être humain naît, vit, meurt; on se rappelle tous du sphinx d'Œdipe, toi
aussi a eu quatre pattes, en a deux désormais, et en aura trois.
Il manque donc quelque chose, comme du chocolat dans un fondant.
D'ailleurs, allons même plus loin.
Naître et mourir ne signifient en fait rien ; au niveau microscopique,
l'événement n'a rien de discontinu. Les limites de la vie — lorsqu'elle
apparaît dans un fœtus, lorsqu'elle disaparaît dans un agonisant — ne
sont que des limites conventionnelles, choisies arbitrairement par l'homme car
il lui était nécessaire de répondre à ces questions — d'une manière
somme toute heuristique. — Et donc, stade x cellules, et 2 encéphalogrammes
plats à 15 mins d'intervalle. — Mais, concrètement, on ne naît pas, on ne
meurt pas.
Alors, vit-on, même?
Tout vit.
Vit.
Na.
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Criterium
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Posté le: Jeu Nov 04, 2010 01:43 am Sujet du message:
D'ailleurs, je voudrais citer Clément Rosset qui lui-même cite quelqu'un
d'autre : L'âme humaine est en
papier.
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Gelmah de Rothmir
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Posté le: Jeu Nov 04, 2010 13:52 pm Sujet du message:
Wa Critérium !
Moi quand je suis bourré je vomis sous des radiateurs mais toi tu dissertes.
Dans ce monde il y a des gens extraordinaires.
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Lyriss
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Posté le: Jeu Nov 04, 2010 18:00 pm Sujet du message:
gelmah de rothmir a
écrit: | Moi quand je suis
bourré je vomis sous des radiateurs mais toi tu dissertes. Dans ce monde il y
a des gens extraordinaires. |
Mais j'espère qu'il garde espoir, un jour peut-être saura-t-il aussi vomir
sous les radiateurs.
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Warren
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Posté le: Jeu Nov 04, 2010 20:36 pm Sujet du message:
Criterium a
écrit: | C'est bien parce que le
niveau d'alcool dans mon sang flirte avec le déraisonnable que j'ai très
envie d'intervenir, là, ici, maintenant, tout de suite, et sans détours.
[...]
Commençons par le premier mot. Capitalisme;
[...]
De quel Capitalisme parles-tu donc?
Ce point est essentiel à éclaircir pour éclaircir ta démarche et ce topic
obscur. |
On m'a enseigné que le capitalisme est un système économique. Mais je sais
pertinemment qu'on ne peut le réduire à la seule dimension économique ( car
la pire des erreurs serait de soutenir que le capitalisme est " un système
économique " sans plus, alors qu'il vit de l'ordre social, qu'il est,
adversaire ou complice, à égalité ou presque avec l'État, personnage
encombrant s'il en est - et cela depuis toujours; qu'il profite aussi de
l'appui que la culture apporte à la solidité de l'édifice social; qu'il
tient les classes dominantes qui, en le défendant, se défendent elle-mêmes
) et qu'il fallait prendre en compte les dimensions sociale, idéologique,
politique et éthique. Fondamentalement, ce qu'on peut cerner comme "
capitalisme " est indissociable de la ( ou des ) société(s) et du ( ou des )
État(s), en relation avec qui il se développe. Cela m'a très tôt amené à
me méfier de l'analyse en termes de mode de production, à quoi ne peut
jamais se réduire l'étude du capitalisme.
Tu cernes mieux ?
Criterium a
écrit: | Autre pensée
aléatoire, ces trois verbes qui te venaient. N'est-ce pas plutôt une vision
de la Vie en elle-même? Une vision résolument utilitariste : on naît, on
survit, on meurt. Comment faire autrement? Tout système est forcément
réductible à ces trois termes. En ce sens, il n'y a pas ici spécificité du
capitalisme, mais spécificité de l'être humain. |
Touché !
Pourquoi ces trois verbes ? Parce que en interrogeant des gens ( de tout âge
) au cours des deux dernières années, ce sont les trois évocations qui
ressortaient sur la feuille. Je voulais en parler, pour comprendre.
Criterium a
écrit: | Naître et mourir ne
signifient en fait rien ; au niveau microscopique, l'événement n'a rien de
discontinu. Les limites de la vie — lorsqu'elle apparaît dans un fœtus,
lorsqu'elle disaparaît dans un agonisant — ne sont que des limites
conventionnelles, choisies arbitrairement par l'homme car il lui était
nécessaire de répondre à ces questions — d'une manière somme toute
heuristique. — Et donc, stade x cellules, et 2 encéphalogrammes plats à 15
mins d'intervalle. — Mais, concrètement, on ne naît pas, on ne meurt pas.
Alors, vit-on, même? |
Je pourrais éventuellement te répondre avec 2 grammes. Mais merci d'avoir
attaché de l'importance à mon sujet ombragé. J'espère que c'est un peu
plus cadré maintenant.
Warren
Et si je puis me permettre...
Criterium a
écrit: | D'ailleurs, je voudrais
citer Clément Rosset qui lui-même cite quelqu'un d'autre : L'âme humaine est en
papier. |
Très froissé, ce papier.
|
louiserie
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Posté le: Jeu Nov 04, 2010 23:14 pm Sujet du message:
Je pense que l'on danse actuellement sur les ruines du capitalisme.
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Warren
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Posté le: Jeu Nov 04, 2010 23:17 pm Sujet du message:
louiserie a
écrit: | Je pense que l'on danse
actuellement sur les ruines du capitalisme. |
Je dirais plutôt à titre comparatif, que nous sommes sous un arche
gargantuesque qui tremble et dont les brèches, sans cesse grandissantes, se
font colmater par des plans et des réformes impuissants...
|
Flying_Pirate
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|
Posté le: Ven Nov 05, 2010 00:43 am Sujet du message:
sauf qu'à mon avis la fin du capitalisme ressemblera plus à un enlisement
dans les marécages qu'à l'écroulement d'une arche..
|
Warren
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|
Posté le: Ven Nov 05, 2010 01:10 am Sujet du message:
Flying_Pirate a
écrit: | sauf qu'à mon avis la
fin du capitalisme ressemblera plus à un enlisement dans les marécages qu'à
l'écroulement d'une arche.. |
Oui, excellente vision aussi, je dois être trop optimiste.
|
Invité
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 13:11 pm Sujet du message:
Warren a
écrit: |
Flying_Pirate a
écrit: | sauf qu'à mon avis la
fin du capitalisme ressemblera plus à un enlisement dans les marécages qu'à
l'écroulement d'une arche.. |
Oui, excellente vision aussi, je dois être trop
optimiste. |
C'est la ferveur littéraire qui fait ça. Il faut peut-être cesser les
métaphores pour être un peu plus réaliste
|
louiserie
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 15:18 pm Sujet du message:
Avec la banque centrale qui décide d'émettre des montagnes de dollars, la
bourse a encore de beaux jours devant elle.
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Oel
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 18:11 pm Sujet du message:
louiserie a
écrit: | Avec la banque centrale
qui décide d'émettre des montagnes de dollars, la bourse a encore de beaux
jours devant elle. |
Tu oublies la nécéssité d'avoir :
|
Romulus
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 18:45 pm Sujet du message:
Ta définition première n’est pas très bonne Warren car les
caractéristiques désignées (naitre, produire, consommer, mourir) sont
propres à toute société humaine.
Évidemment l’homme nait et meurt, mais en outre il a un besoin naturelle de
consommation qu’il doit satisfaire en produisant.
Par exemple l’homme préhistorique en faisant de la chasse et de la
cueillette produit de la nourriture en contrepartie de son travail. C’est
déjà un producteur et un consommateur.
Toutefois une caractéristique propre au capitalisme liée à la notion de
consommation que tu voulais souligner est en fait sa nécessité d’expansion
(elle même liée à la recherche du profit). Pour qu’il y ait cette
expansion il y a différents moyens mais entre autre celui qui caractérise
les sociétés occidentales depuis au moins un demi siècle c'est à dire :
créer des nouveaux besoins pour permettre l'accroissement de la consommation
pour ainsi permettre l'accroisssement du profit.
En soit que les gens consomment des trucs inutiles ne serait pas si grave si
les ressources étaient illimitées et si dans certains cas ça ne favorisait
pas l'abrutissement des consommateurs...Donc vous l'avez compris c'est quand
même embêtant.
En gros il se développe sous cette forme en Occident parce qu'ici les
investisseurs ont du mal à trouver des sources de profits.
Mais cette tendance à consommer non par besoin mais par nécessité de
nourrir les profits ne résume pas le capitalisme, loin de là.
D'ailleurs dans le même sens c'est pour ça que dans la mécanique
d'expansion du capitalisme il faut qu'il englobe de nouveaux secteurs comme la
santé, l'enseignement et les retraites... en privatisant partiellement ces
secteurs (mutuelles privées, assurances retraites privées, intégration des
investisseurs dans les universités,...) on génère de nouvelles sources de
profit.
Criterium a
écrit: | et je crois que c'est
sa définition réelle actuelle — a défini un système, quel soit-il, dans
lequel un individu a le droit d'amasser un capital privé. Donc propriété
privée, compte en banque, etc. Quelque chose qui soit de l'argent et qui soit
à lui. |
Non. La propriété privée ne suffit pas du tout à définir le capitalisme.
Il faut au moins réunir les caractéristiques suivantes pour qu’on puisse
parler de capitalisme :
-Propriété privée (=Réglementation et protection stricte des
possessions).
-Accumulation non limitée du capital.
-Economie de marché.
-Libre-échange (=Déréglementation en termes d’échanges et
d’acquisition de bien)
-Système basé sur la recherche du profit
Le capitalisme n’est pas un état naturel de la société, c’est une
construction qui dépend de l’existence de certaines lois et de l’absence
de certaines autres lois.
Il me semble qu’on estime son apparition ponctuelle autour du 17-18e
siècle, avec le développement de sociétés comme la compagnie des Indes
orientales mais il ne devient vraiment mondial qu'au cours du XIXe siècle.
Il a semble t’il favorisé pendant un temps une croissance rapide et
désordonnée, non pas sans un grand nombre de dégâts collatéraux dont un
certains nombre de guerres largement liées à son besoin d’expansion.
M'enfin à leur façon les économies dirgées et totalitaires ont aussi
permis un développement extrêmement rapide de certains secteurs. Donc c'est
pas vraiment un gage de qualité. Par exemple l'URSS en 40 ans est passé d'un
régime quasi-féodale à premier pays à envoyer un homme dans l'espace. Le
IIIe reich a fait des progrès fulgurants dans le secteur militaire.
Warren a
écrit: | On m'a enseigné que le
capitalisme est un système économique. Mais je sais pertinemment qu'on ne
peut le réduire à la seule dimension économique ( car la pire des erreurs
serait de soutenir que le capitalisme est " un système économique " sans
plus, alors qu'il vit de l'ordre social, qu'il est, adversaire ou complice, à
égalité ou presque avec l'État, personnage encombrant s'il en est - et cela
depuis toujours; qu'il profite aussi de l'appui que la culture apporte à la
solidité de l'édifice social; qu'il tient les classes dominantes qui, en le
défendant, se défendent elle-mêmes ) et qu'il fallait prendre en compte les
dimensions sociale, idéologique, politique et éthique. Fondamentalement, ce
qu'on peut cerner comme " capitalisme " est indissociable de la ( ou des )
société(s) et du ( ou des ) État(s), en relation avec qui il se développe.
Cela m'a très tôt amené à me méfier de l'analyse en termes de mode de
production, à quoi ne peut jamais se réduire l'étude du
capitalisme. |
Cette description est très intéréssante, elle fait une bonne et très
courte synthèse de la société mais en fait elle ne correspond pas tout à
fait au capitalisme mais plutôt au système global. Car tu y intègre des
éléments d'économie mais aussi la culture, l'état, les élites
financières auquel il faudrait ajouter les élites politiques qui sont
proches sans être toutefois identiques. Toutes ces choses permettent de mieux
comprendre le capitalisme, son environnement, sa survivance,... mais le
capitalisme n'est pas « tout ». On pourrait faire une analyse similaire
avec les économies des régimes féodaux ou staliniens qui eux aussi sont en
« symbiose » avec l'environnement culturel, politique, etc... ce qui
assure leur stabilité.
|
Warren
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 23:59 pm Sujet du message:
@ Romulus.
Par rapport à ce que tu m'as dis à la fin du sujet, je viens maintenant
ajouter quelques précisions.
Pour le capitalisme, on trouve capitalisme marchand, capitalisme
manufacturier, capitalisme industriel, capitalisme postindustriel en cours
d'émergence. En fait " Le " capitalisme a évolué dans l'histoire, nul doute
( par rapport à ta référence sur le régime féodal et le fief, et le
régime stalinien et son interprétation du communisme ) mais le capitalisme
l'a fait par stratifications, chaque strate se développant en détruisant
partiellement les anciennes, en transformant ce qu'il en reste, et en se
transformant elle même dans un incessant processus.
Une des difficultés est que nos lectures du capitalisme sont dominées par
les analyses fondées du XIX ° siècle et développées dans les deux
premiers tiers du XX° siècle; ces analyses sont donc principalement
marquées par des caractères du capitalisme industriel, ce qui risque de nous
empêcher de comprendre et d'analyser les évolutions en cours.
Une autre difficulté est que l'emploi du mot Capitalisme recèle des pièges
( notamment sur le début de ce sujet, avant l'intervention éthylique de
Criterium, donc les verbes qui représentent l'avis de la masse ) car certains
parlent du capitalisme comme d'un acteur, ce qu'il n'est pas - les acteurs
sont les financiers, les banquiers, les dirigeants des très grands groupes(
FMN/FTN*), mais aussi les petits et moyens entrepreneurs, les salariés, les
producteurs dépendants, les épargnants, les consommateurs; d'autres en
parlent comme d'un système; or outre que l'idée qu'il existerait une
panoplie de systèmes entre lesquels on peut choisir me paraît fallacieuse,
je doute de plus en plus qu'on puisse parler d'un système capitaliste en
général : ce qui a trop longtemps été fait en prenant la schématisation
du capitalisme industriel du XIX° siècle pour "le" système capitaliste.
J'en arrive en effet à l'idée que le capitalisme est principalement une
logique sociale complexe, une spirale d'incessantes mutations, porteuse de
forces transformatrices et auto-transformatrices, qui a émergé d'une
manière alors invisible aux XV° siècle - XVI° siècle ( Espagnol,
Hollandais, Anglais, Français ... ) et qui s'est imposé au XIX° siècle à
travers l'industrialisation et tend aujourd'hui à dominer la plupart des
sociétés du monde.
* : Firme Multinationale et Firme
Trans-Nationale se distingue par critère d'unité de production mais
globalement, nous pouvons retenir que une firme transnationale (ou
multinationale) est une entreprise possédant au moins une unité de
production (pas seulement de commercialisation) à l'étranger. Cette unité
de production est alors sa filiale.
Les FTN, habituellement, ont plus d'une unité de production à
l'étranger. Certaines peuvent établir tout un réseau de relations entre
leurs filiales à l'échelle du monde.
La logique de fonctionnement et de gestion d'une FTN se réfléchit à
l'échelle du monde et non plus à l'échelle nationale, ce qui n'empêche
pas que subsiste un enracinement national de la FTN.
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