Criterium
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Posté le: Jeu Oct 21, 2010 23:13 pm Sujet du message:
Voici un bel exemple de mauvaise foi. Cachés derrière une discussion qui
pourrait être rationnelle, je vois surtout du ressentiment et une manière
plus sournoise de me reprocher quelque
chose, quoi que cela pût bien être. Et ce n'est pas la première fois, et tu
le sais très bien.
La thèse égocentrique est d'ailleurs — si tu t'en souviens, mais sans
doute accuseras-tu mon incompréhension d'alors — quelque chose que tu avais
à une époque adopté en la formulant pratiquement en ces termes. Mais
maintenant que c'en devient une occasion d'y coller le mot d'égoïsme ou
d'égocentrisme...
D'où l'insistance lorsque la troisième vision en revient au point 1 ; quand
bien même je n'ai en rien explicité en quoi ma vision se rapportait à l'une de ces trois visions.
Je ne vois pas en quoi l'allusion à Marc Lévy a lieu d'être ici.
Le hasard faisant d'ailleurs que je mentionnais justement son nom, ailleurs,
avec une autre personne, au moment même où tu y passais. — Coïncidences?
Le but de ce topic n'est pas non plus de savoir qui a mieux lu ou compris de
manière différente un certain livre de Martin Buber.
Nulle part ne fut affirmé ou paraphrasé que "Moi" serait la description
d'une petite histoire. Il n'était pas non plus question d'amour dans ce
topic.
Ensuite, je ne suis pas de ces orientalisants pensant qu'il faut
nécessairement rejeter ce qui est trop proche — mystique chrétienne,
judaïque, grecque ou romaine — pour aller systématiquement explorer, selon
le gré de la mode, Tibet ou fin fond de la Polynésie. Cette insinuation est
déplacée, tout comme celle des termes-compliqués-donc-respectables.
Quant aux vicissitudes de ma vie amoureuse, et à mes dernières années, cela
te va bien de me dire cela. Là encore, ce n'est pas le sujet, et cela n'en
transparaît que parce que tu veux bien les y voir.
Qu'as-tu besoin de toutes ces insinuations?
Tu voulais m'écrire une lettre, et n'a finalement pas
su/pu/voulu/qu'en-sais-je, mais il fallait bien dire quelque chose, alors
autant le faire ici, c'est cela?
Laisse-moi donc en paix.
Je ne vois pas pourquoi tu te soucies de tout ça.
Si tu as un problème, ou une question, dis.
Vas, vis, fleuris.
Laisse l'égoïste pourrir.
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Lyriss
Habitué(e)

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Posté le: Jeu Oct 21, 2010 23:30 pm Sujet du message:
Criterium a
écrit: | Le premier modèle,
extrême, correspondrait à "Je existe ; les autres n'existent pas : ils
existent par moi." — Cela ne dit pas pour autant que l'on considère les
autres comme des objets, ni comme des choses, mais principalement comme des
personnes qui ne sont pas le Référentiel : le Référentiel, l'axis mundi,
c'est le Je. Tout autour tournent d'autres humains, qui n'existent que parce
que le Je les perçoit. |
Je pense que foncièrement, cette description du monde est indépassable en
terme de compétence humaine, mais face a l'impossibilité physiologique de
percevoir l'autre en tant qu'un autre Je, j'opposerais l'existence d'un second
monde ; celui que la conscience colle sur le premier. En ceci qu'étant
incapable de saisir l'autre par les sens l'homme a la faculté de projeter
dans cette autre vaporeux la caractéristique sémantique et cognitive de
l'autre en tant que concept intellectuel d'autre. L'homme sait que l'autre est
aussi un Je tout en étant incapable de le sentir par aucun sens.
D'où mon postula d'un univers double dont la base est saisi par les sens et
dont tout ce que les sens ne peuvent saisir est animé par l'esprit seul.
L'esprit construit l'autre par intuition de son existence.
|
Criterium
Suprème actif

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Posté le: Jeu Oct 21, 2010 23:36 pm Sujet du message:
Dans mon souvenir, c'était ce que je voulais exprimer avec la deuxième et
troisième "visions", mais à les relire c'est exécrablement écrit. Oui,
c'est a priori indépassable, et la
déduction la plus logique qu'un homme peut faire.
EDIT: Ceci-dit, cela nous mène à des années-lumières du sujet initial, qui
est tout autant exécrablement écrit, et tout entier voilé par les lourdes
connotations que porte malgré lui le mot de "supériorité".
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Invité
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Posté le: Jeu Oct 21, 2010 23:43 pm Sujet du message:
Criterium a
écrit: | La thèse égocentrique
est d'ailleurs — si tu t'en souviens, mais sans doute accuseras-tu mon
incompréhension d'alors — quelque chose que tu avais à une époque adopté
en la formulant pratiquement en ces termes. Mais maintenant que c'en devient
une occasion d'y coller le mot d'égoïsme ou d'égocentrisme...
|
Oui, effectivement, j'ai mariné dans un égocentrisme conscientisé et
théorisé entre 10 ans et 22 ans et 11 mois, cf l'église. Et je le nommais
déjà égocentrisme, ce à quoi un ami m'avait dit, d'ailleurs (en mai 2006)
: «Il faut que tu passes le cap de la phénoménologie.» Bah ça a mis du
temps mais c'est fait.
Le terme d'égocentrisme n'est pas nécessairement péjoratif.
Criterium a
écrit: | D'où l'insistance
lorsque la troisième vision en revient au point 1 ; quand bien même je n'ai
en rien explicité en quoi ma vision
se rapportait à l'une de ces trois visions. |
Le terme désespéré signifie : «qui a perdu l'espoir». Le mots n'ont pas
que des connotations.
Criterium a
écrit: | Je ne vois pas en quoi
l'allusion à Marc Lévy a lieu d'être ici.
Le hasard faisant d'ailleurs que je mentionnais justement son nom, ailleurs,
avec une autre personne, au moment même où tu y passais. —
Coïncidences? |
Je n'en savais rien. Je pensais à ce livre de lui que j'avais lu et qui
parlais de manière extrêmement confortable de ce mythe de l'âme sœur.
Criterium a
écrit: | Le but de ce topic
n'est pas non plus de savoir qui a mieux lu ou compris de manière différente
un certain livre de Martin Buber. |
Quand je parle d'un auteur, ce n'est pas pour éblouir les autres de mes
connaissances ou les écraser sous le poids de ma rhétorique ; les livres
créent un langage commun, les références permettent de savoir exactement ce
dont on parle et d'affiner la compréhension. Si j'ai tort sur Buber,
montre-le moi ; je serai peut-être vexée d'avoir mal compris mais
globalement, je serai heureuse d'être passée à côté d'une
méprise. C4est là la tradition de l'interprétation et du commentaire.
Criterium a
écrit: | Nulle part ne fut
affirmé ou paraphrasé que "Moi" serait la description d'une petite histoire.
Il n'était pas non plus question d'amour dans ce
topic. |
J'emploie moi aussi volontiers le "je" impersonnel quand il est question de
discours sur la conscience. Je ne m'y suis pas trompée. C'est ton propos en
lui-même qui m'a fait sourire, le parallèle était trop flagrant pour que le
langage savant déguise tout à fait le récit personnel derrière la
pseudo-pensée.
Criterium a
écrit: | Ensuite, je ne suis pas
de ces orientalisants pensant qu'il faut nécessairement rejeter ce qui est
trop proche — mystique chrétienne, judaïque, grecque ou romaine — pour
aller systématiquement explorer, selon le gré de la mode, Tibet ou fin fond
de la Polynésie. Cette insinuation est déplacée, tout comme celle des
termes-compliqués-donc-respectables. |
Alors justifie. Ou si c'est vraiment "déplacé", tu es modérateur, tu peux
éditer mes messages et me coller un averto.
Criterium a
écrit: | Quant aux vicissitudes
de ma vie amoureuse, et à mes dernières années, cela te va bien de me dire
cela. Là encore, ce n'est pas le sujet, et cela n'en transparaît que parce
que tu veux bien les y voir. |
Qu'est-ce à dire ?
Criterium a
écrit: | Qu'as-tu besoin de
toutes ces insinuations?
Tu voulais m'écrire une lettre, et n'a finalement pas
su/pu/voulu/qu'en-sais-je, mais il fallait bien dire quelque chose, alors
autant le faire ici, c'est cela? |
Non. Elle est rédigée mais ne me va pas. Je ne la sens pas complète. Le
débat qui se déroule ici n'a rien à voir.
Criterium a
écrit: | Laisse-moi donc en
paix.
Je ne vois pas pourquoi tu te soucies de tout ça.
Si tu as un problème, ou une question, dis.
Vas, vis, fleuris.
Laisse l'égoïste pourrir. |
Dans quelle section dois-je aller, Herr
General ?
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Lyriss
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Posté le: Jeu Oct 21, 2010 23:57 pm Sujet du message:
a/b=c/d a
écrit: |
Quand je parle d'un auteur, ce n'est pas pour éblouir les autres de mes
connaissances ou les écraser sous le poids de ma rhétorique ; les livres
créent un langage commun, les références permettent de savoir exactement ce
dont on parle et d'affiner la compréhension. Si j'ai tort sur Buber,
montre-le moi ; je serai peut-être vexée d'avoir mal compris mais
globalement, je serai heureuse d'être passée à côté d'une
méprise. C4est là la tradition de l'interprétation et du
commentaire. |
Au contraire, les livre – et l'érudition d'une manière générale –
détruit le langage commun en le transformant en langage technique basé sur
un référentiel et une liaison par symboles.
Le vrai érudit est celui qui extrait des livres l'essence conceptuelle
purifiée de toute références particulières. Aussi au lieu de parler du
bouddhisme ou du buberime (qui sont des symbole), l'érudit parlera des
concepts qui y sont rattachés.
C'est pourquoi j'ai toujours eu en horreur les discussions de gens cultivés
qui se rapproche a mon sens d'un dialogue de wikipédia avec lui même.
|
Criterium
Suprème actif

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 00:01 am Sujet du message:
Certes, les mots n'ont pas que des connotations. — Désolé d'avoir réagi
vivement.
Pour Buber, je n'ai pas dit que tu avais tort ; au contraire, c'est tout à
fait ça, je reconnais sa pensée et ce que j'en avais compris, ou cru
comprendre. — Mon message ayant entraîné ton long commentaire était, à
la relecture, extrêmement mal écrit. Cela tenait probablement à la fois de
l'énervement, ou de la dépression de ces journées-là. Les termes de
mysticisme ou d'âme-sœur n'avaient en fait rien à faire là-dedans, je
voulais — dans mon souvenir — aborder le fait que l'on pouvait aborder
l'Autre comme le dit Lyriss, intuitivement comme un autre Je, plutôt que
comme, au final, un objet. Bref : oui,
l'on dirait des mots d'un adolescent.
J'ai encore beaucoup de questions irrésolues à me poser et à poser à
d'autres, et de choses à apprendre pour m'en donner les moyens — la clarté
de pensée et de formulation en font partie —, c'est évident. La raison qui
me fait poster néanmoins de telles demi-amorces de pensées est de les
confronter justement avec des personnes qui ont pu aborder le problème
différemment ou su mieux y répondre : c'est en se mettant en danger que (i)
l'on apprend le plus (ii) l'on interagit avec autrui.
Je ne me fais pas d'illusions quant à la valeur de ces pensées.
Quant à la modération, ne sont éditées que les insultes.
Il n'y a pas de section à aller ou à quitter que selon ton bon vouloir,
comme tous les membres de ce forum.
Sur ce,
Et en te présentant mes excuses,
À ailleurs.
|
Invité
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Posté le: Ven Oct 22, 2010 00:31 am Sujet du message:
Lyriss a
écrit: | C'est pourquoi j'ai
toujours eu en horreur les discussions de gens cultivés qui se rapproche a
mon sens d'un dialogue de wikipédia avec lui même. |
On étudie pour se mettre d'accord avec ses pairs avant de commencer la
conversation, en philosophie comme en toute matière. La médecine serait
bien hasardeuse sans son vocabulaire technique ; la philo, c'est pareil. Et
nous mentionnions Buber parce que l'un et l'autre nous avoins lu ce livre et
que le Je et le Tu dont nous parlons sont pour beaucoup des concepts venus de
chez lui. Sans cette mention, on aurait pu comprendre autre chose. Désolée
si c'est abscons ou pédant.
-------------------------------
Criterium a
écrit: | Et en te présentant
mes excuses, |
C'est entendu.
|
Criterium
Suprème actif

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 00:40 am Sujet du message:
Je viens de relire tout le topic — pour en revenir au sujet initial — et,
avec le recul, je pense que la meilleure formulation en était effectivement
l'estime de soi. Merci la Bête et
merci au message développé, en particulier les premiers paragraphes, de
Romulus.
Ce qui y varierait, c'est que l'estime de
soi est souvent bien mal placée, et trop souvent se construit non pas
rationnellement, sur des choses effectivement présentes et construites, mais
soit sur du vent, soit par rapport à autrui, ce qui s'apparente alors à une
recherche de supériorité — là, le
mot devient juste. Comme l'on dit : “l'on est trop souvent fier pour les
mauvaises raisons.” (fier d'être anglais, fier d'être français, fier
d'être de tel village, fier d'être de telle religion, fier d'être supporter
de telle équipe de football, etc. : lorsque l'on entend le mot "fier", l'on
peut être presque certain que ce à quoi cela sera associé sera
foncièrement déplacé et vulgaire).
Tout le monde recherche-t-il l'estime de soi? — Dans la mesure où chacun
agit, à tout instant, en fonction de ce qu'il croit être ses possibilités
et choisit ce qu'il croit être la meilleure (terme volontairement vague), l'on pourrait
considérer qu'agir, c'est déjà faire le premier pas de cette recherche, et
donc que oui. — A priori, la
réponse à la question principale du topic est trouvée. Merci Genaisse.
|
La Bête
Silver Mercure

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 10:45 am Sujet du message:
Criterium a
écrit: | Je viens de relire tout
le topic — pour en revenir au sujet initial — et, avec le recul, je pense
que la meilleure formulation en était effectivement l'estime de soi. Merci la Bête et merci au
message développé, en particulier les premiers paragraphes, de
Romulus. |
de rien... puisqu'il a fallu toutes ces pages pour y arriver, je ne suis pas
certaine d'y avoir été tant utile.
mon défaut principal a toujours été le même, en quatrième je me tapais
déjà des murs en mathématiques pour ne livrer que le résultat de mes
calculs sans leur développement... ça prend plus de temps à mettre en mots
que je n'en mets à y venir dans ma tête.
pauvre crâne handicapé.
Criterium a
écrit: | lorsque l'on entend le
mot "fier", l'on peut être presque certain que ce à quoi cela sera associé
sera foncièrement déplacé et vulgaire |
pour toi peut-être... dans mon esprit le mot fier n'est pas nécessairement
associé à des raisons triviales ou injustifiées.
être fier de ses enfants, être fier de son travail, être fier de s'être
sorti d'un situation épineuse, être fier d'avoir obtenu une marque de
mérite ou de confiance...
|
Criterium
Suprème actif

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 13:05 pm Sujet du message:
Oh, oui, il y a de bonnes raisons d'être fier ; mais — perception tout à
fait subjective — j'ai l'impression que c'est bien rare, par rapport à tous
ceux qui mettent en avant les autres raisons. Peut-être ne croisé-je trop de
cons, ou que je leur ai porté trop d'attention.
EDIT: Au sens où, si l'on construit son estime de soi sur des bases
concrètes, c'est très bien ; mais il y a des gens — ceux-là même que
l'on critiquait car ils ne pensent s'élever qu'en abaissant les autres —
pour qui l'estime de soi est soit mal adaptée (basée sur du vaporeux), ou
alors nécessairement dirigée contre les autres (et dans un monde où la
compétition est particulièrement encouragée, il y a forcément de ceux-là
qui apparaissent).
(Sinon, je voudrais re-préciser aux lecteurs éventuels que l'idée
originelle du topic n'est ni mon
estime de moi, ni le fait de savoir si elle est bien ou mal placée ; tout est
venu d'une réflexion sur les prosélytes musulmans qui sévissaient alors
dans la section d'à côté).
Dernière édition par Criterium le Ven Oct 22, 2010 13:17 pm; édité 1 fois
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La Bête
Silver Mercure

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 13:16 pm Sujet du message:
on est bien d'accord sur le fait que les gens présomptueux sont très
répandus, mais je voulais juste souligner que ça n'est pas vraiment un
phénomène exclusivement inhérent au concept de fierté ni au mot "fier". ^^
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Criterium
Suprème actif

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Lyriss
Habitué(e)

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 13:39 pm Sujet du message:
Moi d'une manière générale je regrette le petit nombre des gens
présomptueux. Car je ne trouve rien de plus horrible qu'un modeste,
personnage flasque et ne fonctionnant qu'en réaction dans un élan mou et
invisible. En opposition, le présomptueux attise la compétition, galvanise
l'esprit de conquête et de de confrontation, il provoque, va chercher
l'autre, il construit, fait naitre et élève le groupe. C'est un élément
fondamentalement dans la mise en branle d'une mécanique de partage et
d'émulation au sein d'une communauté humaine.
Bref, j'aime vraiment pas les modestes xD (car au final ce ne sont que des
présomptueux timide)
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La Bête
Silver Mercure

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 14:02 pm Sujet du message:
eh oui lyriss, mais qui peut se vanter d'avoir une vision simplement juste de ce qu'il est ?
il semblerait qu'une grande majorité soit vouée à se sur ou sous-estimer,
et si jamais on le rencontre, le juste milieu est fugace.
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Criterium
Suprème actif

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 14:36 pm Sujet du message:
J'aime bien Lyriss. — En plus c'est loin d'être faux.
Il y a certain types d'arrogance qui aboutissent au final sur des choses
positives, concrètes ; la fin
justifie-t-elle les moyens? — Je crois que oui.
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louiserie
Suprème actif


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Posté le: Ven Oct 22, 2010 14:52 pm Sujet du message:
Je me considère supérieur à une majorité de ceux qui m'entourent. Pour
autant, je ne fais pas part de ce sentiment à ces personnes - contrairement
à ce que je fais ici en quelque sorte - et je demeure quoiqu'il en soit
pleinement insatisfait de mon état dans l'absolu.
Car n'importe qui est un peu ambitieux comprend vite qu'être juste supérieur
à la moyenne est une toute petite ambition. Voilà le pourquoi de mon
sentiment.
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Invité
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Posté le: Ven Oct 22, 2010 15:18 pm Sujet du message:
louiserie a
écrit: | Je me considère
supérieur à une majorité de ceux qui m'entourent. Pour autant, je ne fais
pas part de ce sentiment à ces personnes - contrairement à ce que je fais
ici en quelque sorte - et je demeure quoiqu'il en soit pleinement insatisfait
de mon état dans l'absolu.
Car n'importe qui est un peu ambitieux comprend vite qu'être juste supérieur
à la moyenne est une toute petite ambition. Voilà le pourquoi de mon
sentiment. |
OMG, pour une fois je suis d'accord avec Louiserie. Enfin, sur ces quelques
lignes, faut voir la suite après. ^^
Le problème, c'est pas de se faire une image de soi toute petite ou minuscule
- il y a objectivement des gens qui ont causé plus de faits que les autres,
en canalisant ce qui vient des autres, souvent. Le seul problème que ça me
pose, c'est ce que sert le pouvoir, la direction donnée à la force.
En tout cas, à mes yeux, la supériorité n'incombe pas à une essence mais
à des effets ; qui peut plus - et réalise ces potentialités - vaut plus,
mais en tant qu'acteur. En tant qu'être, une vie n'a pas de prix, de valeur,
ne souffre pas la comparaison ou la pesée et donc il n'y a pas de mérite ou
quoi que ce soit de douteux dans ce genre.
En d'autres termes, est supérieur ce qui est comparable, soit ce qui est
évaluable, quantifiable, échangeable. On peut mesurer une efficacité face
à un problème, on peut quantifier tout ça mais l'être ne se résumera
jamais qu'à cela. En somme, pour dire "Je suis supérieure à vous", je dois
au préalable admettre que "Vous et moi, nous sommes des choses" et ça
m'irrite de m'inclure dans le tas des choses ou de me résumer à des
propriétés.
|
La Bête
Silver Mercure

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 16:46 pm Sujet du message:
Criterium a
écrit: | Au sens où, si l'on
construit son estime de soi sur des bases concrètes, c'est très bien ; mais
il y a des gens — ceux-là même que l'on critiquait car ils ne pensent
s'élever qu'en abaissant les autres — pour qui l'estime de soi est soit mal
adaptée (basée sur du vaporeux), ou alors nécessairement dirigée contre
les autres (et dans un monde où la compétition est particulièrement
encouragée, il y a forcément de ceux-là qui
apparaissent). |
oui, tout à fait.
en fait, je crois que si j'ai tenu à le préciser, c'est parce que ces
considérations -quoique vraies- insinuent dans nos cerveaux l'idée que se
vanter, être fier de soi, c'est "mal".
dans une certaine mesure, ça peut effectivement conduire à une certaine
mollesse : la satisfaction d'un état intermédiaire peut mener à ne faire
aucun effort pour s'améliorer, et à l'immobilisme propre à ceux qui ne se
remettent jamais en question.
mais je n'aime pas non plus l'idée tacitement admise que par opposition aux
gens présomptueux, les personnes valeureuses soient nécessairement
discrètes et en retrait, presque complexées de s'avouer qu'elles ont quelque
chose de bien en elles, et osant à peine le faire savoir.
mon prof de philo disait que les talents 'cachés' n'existent pas, il n'y a
pas de génie dormant, et ça fait du sens : n'est génial que celui dont le
génie se manifeste dans ses actions, n'est talentueux que celui qui exerce
son talent, un bon chanteur n'en est un que s'il chante, un bon écrivain
n'est pas quelqu'un qui n'a jamais rien écrit, une personne gentille est une
personne qui se montre gentille, on n'est pas gentil par essence sans jamais
l'avoir montré.
tant qu'une qualité n'est pas exprimée, on peut considérer la personne
prédisposée, ayant un potentiel, mais pas comme étant dores et déjà
détentrice de ladite qualité.
avoir une qualité, un talent, ça implique donc nécessairement de
l'appliquer à quelque chose, et possiblement que ce quelque chose, une fois
concrétisé à l'extérieur de notre insondable petite caboche, soit vu et
reconnu par autrui.
il n'y a donc rien de mal ou d'anormal à l'accepter ou à le faire valoir,
ça fait partie des conséquences logiques au fait d'avoir des qualités.
la seule chose qui soit vraiment déplacée, c'est donc de vouloir faire
reconnaître des qualités que l'on n'a pas et/ou qu'on ne peut pas
démontrer.
|
Criterium
Suprème actif

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Posté le: Ven Oct 22, 2010 17:15 pm Sujet du message:
Je suis d'accord.
Et ce passage est celui qui à mes yeux l'explicite le mieux :
la Bête a
écrit: | n'est génial que celui
dont le génie se manifeste dans ses actions, n'est talentueux que celui qui
exerce son talent, un bon chanteur n'en est un que s'il chante, un bon
écrivain n'est pas quelqu'un qui n'a jamais rien écrit, une personne
gentille est une personne qui se montre gentille, on n'est pas gentil par
essence sans jamais l'avoir montré. |
L'on connaît tous des gens qui se considèrent comme des excellents
écrivains (un exemple parmi d'autres), et qui n'ont jamais écrit, ou que des
minuscules, et souvent minables, débuts de romans. — Et l'on a tous,
soi-même, parfois des idées ou des inspirations qui semblent lumineuses, qui
pourraient peut-être l'être, dans l'absolu ; mais tant qu'il n'y a rien de
concret, la seule chose qui en existe,
c'est du vent. Ça rejoint ce que dit
abcd.
Je repensais d'ailleurs à cela l'autre soir, par rapport au fait de trop
souvent mal m'exprimer. La pire solution serait de ne plus s'exprimer. La
meilleure, de continuer, peu importe si l'on commence très mal, du moment que
l'on progresse (de ses erreurs, de ses lectures, de la formulation pour
autrui, et de la confrontation avec les solutions parfois différentes qu'a
donné aux mêmes problèmes autrui).
|
Exist@ncE
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Posté le: Ven Oct 22, 2010 18:17 pm Sujet du message:
Criterium a
écrit: | Je suis d'accord.
Et ce passage est celui qui à mes yeux l'explicite le mieux :
la Bête a
écrit: | n'est génial que celui
dont le génie se manifeste dans ses actions, n'est talentueux que celui qui
exerce son talent, un bon chanteur n'en est un que s'il chante, un bon
écrivain n'est pas quelqu'un qui n'a jamais rien écrit, une personne
gentille est une personne qui se montre gentille, on n'est pas gentil par
essence sans jamais l'avoir montré. |
L'on connaît tous des gens qui se considèrent comme des excellents
écrivains (un exemple parmi d'autres), et qui n'ont jamais écrit, ou que des
minuscules, et souvent minables, débuts de romans. — Et l'on a tous,
soi-même, parfois des idées ou des inspirations qui semblent lumineuses, qui
pourraient peut-être l'être, dans l'absolu ; mais tant qu'il n'y a rien de
concret, la seule chose qui en existe,
c'est du vent. Ça rejoint ce que dit
abcd.
Je repensais d'ailleurs à cela l'autre soir, par rapport au fait de trop
souvent mal m'exprimer. La pire solution serait de ne plus s'exprimer. La
meilleure, de continuer, peu importe si l'on commence très mal, du moment que
l'on progresse (de ses erreurs, de ses lectures, de la formulation pour
autrui, et de la confrontation avec les solutions parfois différentes qu'a
donné aux mêmes problèmes autrui). |
Comment peut-on concilier intellectuellement :
- un refus affiché du machiavélisme
- et un discourt tel que celui ci-dessus ?
Le machiavélisme LUI est efficace ...
--> Car tu proposes de remplir le silence pour remplir le silence.
--> Tu ne fais que nourrir les erreurs et les incapacités.
Remarquons que forcer le silence serait un acte à peut près aussi stupide.
--> Tellement stupide que tu le montes en contre exemple !
Il suffit de laisser son cerveau fonctionner, non ?
Enfin, c'est votre choix ...
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