La solitude des étudiants


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Lights
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Message Posté le: Ven Sep 17, 2010 20:31 pm    Sujet du message: La solitude des étudiants
Salut,
Je crée ce post pour parler un peu de moi et parce que je pense que je ne suis pas la seule concernée.
Voilà, je suis entrée à l'université il y a deux semaines. J'ai du quitter mon village natal pour venir étudier et j'atterris dans une ville où je ne connais absolument rien ni personne.
Je vis donc seule dans un petit studio, loin des gens que j'aime. A l'université je discute beaucoup avec les autres, mais comme on est dans de grands amphis, on ne retrouve pas d'un jour sur l'autre les personnes à qui on a parlé. Et puis beaucoup des autres étudiants vivent encore chez leurs parents et ont déjà leur groupe d'amis dans la ville. Et d'autres étudiants qui viennent de moins loin se retrouvent entre amis dans la même université. Résultat, les rapports ne sont que très superficiels et en sortant de cours chacun rentre chez lui, tout seul.
Et pourtant, je suis d'un naturel assez avenant. Et je n'ai d'habitude aucuns problèmes de sociabilité.
Et pourtant j'ai de très bon potes en dehors et une famille formidable.Mais je me sens terriblement seule dans ce petit apart, dans cette grande ville.
Alors, je réfléchis beaucoup et je me pose des tas de questions sur le vie et je me déboussole encore plus. Et je me dis qu'il y a surement beaucoup d'étudiants dans le même cas qui tout en étant sociables et parfaitement normaux se sentent seuls à la rentrée dans le supérieur.
Bref, je ne sais pas vraiment ce que j'attends de vous en postant ce sujet, mais en tout cas ça me soulage de parler un peu de ma situation. J'ai tendance à dire à mes proches que tout va toujours très bien, alors parler un peu de mes problème sur ce forum me fait du bien.
Sur ce, bonne soirée!
Tommy Angello
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Message Posté le: Ven Sep 17, 2010 20:53 pm    Sujet du message:
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Message Posté le: Ven Sep 17, 2010 21:50 pm    Sujet du message:
je suis également dans ma première année de vie solitaire, je pensais que j'allais très mal le vivre mais en fait non je suis parfaitement a mon aise dans mon petit 10m² =o. Quand je retourne chez mes parents je n'ai qu'une hâte, repartir "chez moi" dans mon studio :/.

Pourtant je vis aussi dans une grande ville (paris) et j'ai vécu en normandie pendant 4 ans avant mais bon, j'avais ni amis ni vraies attaches la bas donc ça c'est plutôt bien passé le départ.
Enfin bref, je suis pas trop dans ton cas mais je ne saurais que te conseiller une colocation quand tu pourras changer d'appart (je sais pas trop comment ça se passe en fait). Tu peux aussi te faire des amis dans ta ville via internet (tout mes amis sur paris ont été rencontrés sur internet via les blogsBD principalement)

voila voila :/.
Mai lan
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Message Posté le: Ven Sep 17, 2010 23:04 pm    Sujet du message:
Si tu ne sais ce que tu attends de l'Autre tu ne peux dépasser l'actuelle superficialité qui constitue tes relations car elles sont sans objectifs.

Et si, au fond, ce qui est recherché n'est qu'un certain "confort" superficiel qui est recherché le fait est que tous ces étudiants, comme tu l'énonces sont déjà assez vieux pour avoir forgé leur liens sociaux, leurs "confort social" et alors à quoi bon quelquechose de nouveau ?

Après il reste les relations plus sensuelle qui trouve toujours leurs interet.

En tout cas c'est intéressant la fondation d'une toile sociale à un age avancé.

Quel cursus suis-tu ?
chiron
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Message Posté le: Sam Sep 18, 2010 00:42 am    Sujet du message: Re: La solitude des étudiants
Bonsoir Lights,


Lights a écrit:

Bref, je ne sais pas vraiment ce que j'attends de vous en postant ce sujet, mais en tout cas ça me soulage de parler un peu de ma situation.


Ben déjà tu fais très bien d'en parler. Comme tu l'écris, cela soulage mais cela va te permettre à la fois de préciser le problème et de le relativiser.. voire de trouver des conseils et astuces pour régler ton problème que je crois passager.

Citation:

J'ai tendance à dire à mes proches que tout va toujours très bien, alors parler un peu de mes problème sur ce forum me fait du bien.


Cela par contre c'est pas terrible et pas sympa pour tes proches. Si tu ne veux pas qu'ils ne s'inquiètent, c'est comme une hiérarchie professionnelle: faut leur présenter à la fois le problème et les solutions que tu proposes Laughing

Citation:

Alors, je réfléchis beaucoup et je me pose des tas de questions sur le vie et je me déboussole encore plus. Et je me dis qu'il y a surement beaucoup d'étudiants dans le même cas qui tout en étant sociables et parfaitement normaux se sentent seuls à la rentrée dans le supérieur.


Oui c'est tout a fait normal: tu subis une période de forte désocialisation . Personnellement, j'en ai eu une première lors de ma 2nde année de DEUG que j'ai très mal gérée et une durant ma thèse que j'ai très bien gérée (comme quoi finalement les études, cela sert peut-être à quelque chose ou alors c'est que cela rend prétentieux Very Happy ).

Bon l'urgence à mon avis dans ce type de situation, c'est d'éviter de te "déboussoler". Tu dois te chouchouter (ne manger que ce qui te fait plaisir), éviter de trop gamberger seule (donc tu as besoin d'un bon bouquin ou de bons films [une cure de Greese et Dirty Dancing? Very Happy ], téléphoner à des amis le soir et surtout de bien dormir.
Si tu dors mal une nuit, le soir suivant, c'est somnifère et si besoin ensuite alterner somnifères / endormisseurs.
En effet la désocialisation peut mener à une dépression et les troubles du sommeil sont le premier symptôme et quelquefois l'élément déclencheur de dépressions.
Donc attention au sommeil et prend un sommeil chimique si besoin.


Après comment accélérer une socialisation ? Il existe une manière que je crois assez simple: en choisissant de pratiquer avec assiduité une activité dans laquelle tu as des facilités et qui te permet de rencontrer un même groupe de personnes de ton âge au moins une fois par semaine. Et il faut que certains éléments de ce groupe se rencontrent en dehors de l'activité. (1)

La stratégie que je te propose est donc:
0) De parler de ton problème à tes proches, leur demander des conseils et leur exposer ta stratégie. Parce que d'une part, c'est plus sympa pour eux, cela les touchera moins que toi (les problèmes des autres nous semblent toujours plus faciles parce que ce ne sont pas les nôtres) et que d'autre part, ils vont te servir de filet de sécurité au cas où la situation empire.
1) De déterminer quels sont les domaines où tu est forte par rapport à la moyenne et fais une liste du plus fort au plus faible.
2) Quelles sont les activités possibles de ces domaines qui se font en groupe avec des personnes de ton âge, qui impliquent des interactions entre les membres du groupe et complète la liste
3) Quelles sont les activités possibles proche de chez toi ou de la fac et complète la liste

En commençant par la tête de liste (activité où tu es forte, proche de chez toi et sont de ton âge)
Demande à participer "pour voir" à ces activités (teste 2 ou 3 activités "pour voir") et demande innocemment à l'issue d'une activité "et cela vous arrive de temps en temps de faire des sorties entre vous" ?
Et tu n'as plus qu'à rejoindre l'activité où ils font des sorties et où tu t'es sentie la plus à l'aise. Si au bout de trois mois, tu fais des sorties en dehors de l'activité, c'est très bien. Sinon, je te conseille de changer d'activité.


Pour ma part, j'étais en 2000 coincé dans une thèse qui n'en finissait pas et m'avais bien désocialisé. Je déprimais sans trouble du sommeil toutefois et n'avais vraiment pas la pêche. Et là je me suis dit: tu embêtes tes élèves avec tes activités socialisantes et tu ne t'appliques même pas tes propres conseils (c'est souvent d'ailleurs plus dur d'appliquer ses propres conseils que ceux des autres Very Happy ).
Donc quelle activité prendre ?
J'avais passé toute ma jeunesse dans des tournées d'orchestre donc la musique paraissait bien. Mais je n'avais pas 4 heures par jour à accorder au violon, la clarinette, les percus ou le piano pour jouer en groupe... Donc une chorale paraissait bien. J'en avais fait en 6ème/5ème (je ne compte pas la bêtise militaire qui me faisait chanter comme un légionnaire Razz ) mais bon côté solfège, interprétation et métier sur les concerts clairement, je ne devais avoir de problème.
J'ai donc cherché une chorale et en ai rejoint une proche de la fac. Ayant une voix très grave, j'étais donc avec les basses.
A la première répétition, étant sûr de mon solfège, j'ai chanté forté un passage forté... et toutes les basses se sont retournées et disant "cela, c'est une voix" Razz J'avais gagné leur respect sur l'objectif de production.
Assez rapidement, on m'a désigné chef de pupitre et c'est donc moi qui entrainais les basses lorsque la chorale était divisée en travail par pupitre... Je les ai décomplexé pour qu'ils se lancent, osent chanter et s'entraident. Du coup, non seulement ils ont tous progressé, mais le groupe des basses s'est bien soudé et est devenu le pupitre le plus stable et le plus solidaire...

Quant à moi, j'étais sorti de ma déprime et m'étais trouvé un nouveau groupe d'amis que j'ai vu en dehors de la chorale (sorties à l'opéra, restaurants, intégration dans une troupe d'opéra, création d'un quintet vocal....) dont certains m'ont même proposé un poste de directeur que j'ai dû refuser.. car encore trop inexpérimenté à l'époque.


Ensuite pour finir l'histoire, ayant un travail loin de cette ville j'ai candidaté pour un chœur dans une nouvelle ville et lors de l'audition le chef a préféré me prendre dans son ensemble vocal, en raison surtout de ma voix très grave. Là, clairement et techniquement j'étais le plus faible, mais mes techniques et mon interprétation ont compense cette faiblesse et l'ensemble ayant 15 concerts par an et des disques à produire, avec une tournée l'été, l'ambiance était géniale avec un brassage social assez sympathique et à nouveau des sorties en dehors de l'activité...
Avec la naissance de mon fils, je n'ai pu continuer, mais d'ici 6 mois, je chanterai à nouveau dans un chœur qui demande néanmoins moins de travail personnel et d'investissement.


Voilà j'arrête là mon post déjà bien trop long. N'hésite pas à me dire ce que tu en penses (même si tu penses que c'est purement délirant Razz ) voire même n'hésite pas à communiquer en mp si tu le souhaites.

A te lire,

Chiron


(1) Comme je vois d'ici la Bête arriver avec un "Salagadou la magicabou la bibidibabidibou... " ( Rendez-vous ) je vais détailler un peu la chose et mon concept "d'activité socialisante"

Les activités socialisantes

Le concept d'activité socialisante provient d'une réflexion sur la création et la continuité des amitiés.
Pour ma part, je crois que les la création et la continuation des amitiés supposent:

1) de se rencontrer fréquemment au sein d'un même groupe
2) que le groupe aie des membres du même âge que soi
3) que le groupe aie un objectif de production (le groupe doit faire quelque chose: cela peut être d'apprendre lorsque le groupe est une classe, de préparer des concerts lorsque c'est une chorale ou un orchestre, de la compétition en milieu sportif, une représentation pour du théâtre, etc.). L'objectif de production est souvent plus important pour les garçons que pour les filles.
4) Le groupe doit avoir un objectif de socialisation (le groupe doit permettre des échanges en sous-groupe avec de nombreuses interactions entre les éléments du groupe). L'objectif de socialisation est souvent plus important pour les filles que pour les garçons.

Plusieurs remarques en passant:

Sans vouloir refaire les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus, les pôles (homme/production; femme/socialisation) expliquent souvent des querelles de couple entre des hommes reprochant à leur femme de parler de problèmes pour ne jamais les résoudre. En effet, pour un homme, un problème doit être réglé après un temps de discussion aussi court que possible. Pour une femme, le problème est souvent l'occasion de discuter avec son réseau social afin de le maintenir.

Donc que se passe-t-il si le temps passant, on ne voit plus très souvent ses amis ? Et bien on finit par les perdre car sans contact fréquent, on évolue dans des modes différents et donc les codes changent, on change et les amis changent. Et il arrive que ces changements rendent les amitiés impossibles...
Donc il est important d'une part de souvent voir ses amis et d'autre part, de se créer des amitiés tout au long de la vie. D'où je crois l'importance de cette réflexion sur l'amitié et d'une théorie possible des activités socialisantes permettant de créer plus facilement de nouvelles amitiés.

L'objectif des activités socialisantes est de créer des groupes d'amis qu'on peut décrire comme étant des foyers affectifs.

Comme rien de vaut des exemples. Parmi les activités suivantes: quelles sont les activités a priori socialisantes ?
A) Un cours de piano
B) Un cours de dessin
C) Une chorale étudiante si on est à la fac
D) Un cours de salsa
E) Une troupe de théâtre
F) Une association avec membres bien plus âgés

Réponse:
A) Non: la seule relation est une relation prof-élève qui est dysimétrique. 2 éléments ne font pas un groupe (4 éléments minimum: un groupe doit avoir plus d'interactions possibles que de membres) et tout une rencontre hors activité parait peu probable.
B) Non. Dans un cours de dessin en réalité c'est une somme de relations unitaires avec un prof sauf s'il existe un projet commun.
C) A priori oui.
D) Cela dépend du groupe mais a priori non car des interactions de groupe au même moment sont rares (c'est plutôt une suite d'interactions avec ses différents partenaires). La salsa ou le rock sont sans doute bien pour la drague mais pas pour les amitiés.
E) A priori oui
F) Non: la différence d'âge - et donc de centres d'intérêts multiples - rendra difficile la création d'amitiés et de sorties en dehors de l'activité.


Les foyers affectifs

Après on peut se poser la question de l'intérêt des amis. Bien sûr, ils nous font passer de bon moments et sont la beauté du monde... mais pas seulement: à mon avis les groupes d'amis constituent ce que j'appelle des "foyers affectifs" et nous protègent des dépressions en nous fournissant de l'énergie.

Dans le concept de foyer affectif, j'inclue également la famille et le travail qui étant donné le temps que l'on y passe, sont les foyers affectifs principaux.


Je crois que plus une personne à de foyers affectifs et plus elle est résistance à la dépression où aux catastrophes que nous réservent la vie.
Imaginons une personne n'ayant que la famille et le travail comme foyer affectif, ce qui est malheureusement très répandu. Imaginons de plus qu'elle aie des problèmes occasionnels au travail et malheureusement aussi à la même période dans sa famille. Rien ne la tire alors vers le haut et elle encaisse sans une lueur d'espoir: tout va mal. A force d'encaisser elle va déprimer (dont troubles du sommeil, irritabilité, léthargie, tristesse, pleurs, violences...). A force de déprimer, on peut même en venir à perdre son travail et bien pire: sa famille

Maintenant imaginons la même personne du départ mais avec deux foyers affectifs: disons par hasard une chorale et un groupe de randonnée. Et bien elle pourra trouver dans ces groupes affectifs l'énergie pour faire face. Elle pourra y rire le temps de l'activité et se ressourcer avec ses amis.

J'ai souvent entendu des membres d'activités socialisantes dire: le jour de l'activité, j'étais débordé, je ne voulais pas venir mais je m'y suis forcé. Et finalement je ne le regrette pas: cela m'a donné une pêche d'enfer pour toute le semaine.

Bien entendu, il faut se battre pour que la famille et le travail restent des lieux agréables, d'échanges cordiaux, de confiance entre les membres. Et bien souvent le plus dur est de se battre contre soi-même...
Lights
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Message Posté le: Sam Sep 18, 2010 10:46 am    Sujet du message:
Eh bien! Je ne m'attendais pas à une réponse aussi longue et aussi complète!
Déjà ça me touche beaucoup d'être prise au sérieux et qu'on ne me réponde pas "arrête tes bêtises, moi j'ai connu bien pire et je m'en suis sorti"
Pour l'info, je vais faire 18ans dans quelques mois.
J'ai réussi à parler un peu de ça à ma mère, qui m'a un peu rassurée en me disant qu'elle avait connu la même chose à mon âge. Dans la famille on est tous un peu frappadingue à partir à l'autre bout de la France à même pas 18ans! Mais bon, elle s'en est très bien sortie et je me fais confiance à ce niveau là, je sais bien que ce n'est qu'une période difficile et qu'après, ça ira mieux.
Tu me parles de dépression: mis à part des coups de blues assez fréquents, je n'ai pas de troubles ni du sommeil, ni de l'alimentation, je ne me suis pas mise à fumer, boire ni me droguer, donc rien d'alarmant, juste une période difficile à passer.
Comme toi, j'ai pour passion la musique. Actuellement je recherche un groupe et j'ai déjà rencontré quelques musiciens, mais avec qui ça n'est pas allé plus loin. Et en ce qui concerne les activité, la fac en propose tout plein, mais elles n'ont pas encore commencé. J'espère que ça va m'aider à me refaire un cercle d'amis, j'ai beaucoup misé là-dessus!
Enfin, tu vois, je n'ai pas trop à me plaindre: j'ai de bons amis, qui certes habitent loin, une famille avec qui je m'entends bien, mais qui est loin aussi et des passions qui j'espère vont m'aider à me faire des amis dans cette nouvelle ville, mais je suis naturellement très sensible et émotive, alors ces changements m'affectent beaucoup.
Il y a des jours ou j'ai envie de tout plaquer et de retourner vivre chez papa-maman dans ce petit confort que je connais bien, mais qui ne m'aidera pas à avancer dans la vie. Et puis quand ces pensées me viennent je me dis qu'il faut que j'avance, que je n'ai pas le choix et qu'il faut que je laisse derrière une grande partie de tout ce que j'aimais et que maintenant je gérer ma vie toute seule. C'est dur, mais quand ça ce sera bien ancré dans ma tête et que j'aurai commencé à reconstruire ma vie ici, je pourrais être heureuse et fière. C'est dur de s'auto-motiver, et je suis comme en lutte avec moi-même, mais c'est une étape à passer et je me dis que mes larmes ne coulent peut-être pas pour rien.
En tout cas, merci beaucoup pour ta réponse, tu as du passer beaucoup de temps à l'écrire. Ca n'a pas changé ma vie, mais au moins ça me rassure de voir qu'il y a d'autres personnes qui ont vécu des situations similaires et qui s'en sont bien sorties.
Amicalement,
Lights
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Message Posté le: Sam Sep 18, 2010 12:16 pm    Sujet du message:
Je suis parisien et en faculté à Paris et je suis dans le même cas, est-ce normal ?!
Lights
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Message Posté le: Sam Sep 18, 2010 12:53 pm    Sujet du message:
Je pense que oui. On est tous plus ou moins dans le même cas je pense.
mikee
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Message Posté le: Sam Sep 18, 2010 14:27 pm    Sujet du message:
La réponse de chiron est absolument tout ce qui me manquait de savoir en arrivant a Cambridge fin juillet.

Avant j'étais vraiment...VRAIMENT seul au monde. J'ai mis un mois pour me faire un réseau, maintenant je n'ai plus aucun problème, grâce notamment aux groupes d'activité et aux pubs.

Je pense qu'il a vraiment tout dit. Je rajouterai que selon le train de vie que tu aimes mener (fétard, ludique etc...) se renseigner sur les activités liées aux soirées étudiantes comme les évènements en général (salons, rassemblements) se fait aussi simplement en demandant aux gens ^^. Tu y arrivera beaucoup plus facilement grâce à un acolyte. A deux, c'est vraiment VRAIMENT plus facile !
chiron
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Message Posté le: Dim Sep 19, 2010 00:37 am    Sujet du message:
Bonsoir Lights

Lights a écrit:
Eh bien! Je ne m'attendais pas à une réponse aussi longue et aussi complète!


Bah... c'est une de mes marottes que j'approfondie depuis 15 ans, donc une synthèse n'était pas si difficile. Même si j'ai oublié des trucs que j'espère évidents comme "pourquoi a priori avoir des facilités dans l'activité -> pour mieux être accepté par le groupe".
Mais c'est une ébauche de théorie que je crois aussi intéressantes pour aider les dépressifs chroniques à reprendre des activités que pour des jeunes au sortir de l'adolescence qui peuvent se trouver brusquement coupés de leurs amis (soit par un déménagement, soit parce que suite à des évènements ils ont grandi plus vite que leurs amis... ou le contraire)

Citation:

Déjà ça me touche beaucoup d'être prise au sérieux et qu'on ne me réponde pas "arrête tes bêtises, moi j'ai connu bien pire et je m'en suis sorti"

Oui, je crois que tu avais peur d'être la seule à affronter ce type de situation et que tu avais besoin d'être rassurée sur ce point. Mais le fait d'avoir posté ce message montre que tu as un grand courage et que tu es à même de maîtriser tes peurs. Et à ton âge, c'est assez rare si je puis me permettre.

Moi cela me touche aussi que tu m'aies lu jusqu'au bout. C'est là une marque d'intérêt que j'apprécie aussi. Razz

Citation:

J'ai réussi à parler un peu de ça à ma mère, qui m'a un peu rassurée en me disant qu'elle avait connu la même chose à mon âge.


Là encore c'est génial et cela démontre un rare courage. C'était la chose la plus importante à faire.

Par contre, je suis moyennement d'accord sur le fait d'accepter de souffrir. Je crolis que c'est souvent là une attitude machiste imposée aux autres, comme à l'armée ou dans les classes prépas (même combat ? Very Happy ). Souffrir n'amène à rien et la biochimie fait des miracles de nos jours.

Par exemple, ma compagne a beaucoup souffert dans sa prepa agreg car le niveau de boulot en bonne qualité était infaisable et néanmoins elle s'accrochait comme une forcenée pour essayer de le faire...
Lorsque les problèmes de sommeil sont apparus, on s'est mis à plusieurs pour lui conseiller des anti-depresseurs dont elle ne voulait pas entendre parler. Et au final, sur le point d'abandonner son aggreg, elle a accepté, est redevenue zen et a pu continuer à travailler (moins mais de manière plus constructive). Et du coup elle a eu son aggreg et son capes très haut la main...

Pareil pour moi: dans ma dernière prise de poste, très problématique (mais bon d'un autre côté, on m'engage parce que justement c'est bordélique et qu'il faut tout repenser), j'ai eu le sommeil atteint et un état nerveux un peu limite. Donc mansiérine (anti-depresseur léger et somnifère intégré) pour réguler le sommeil et être un peu plus zen durant quinze jours, me faire plaisir et provilégier les activités m'ont retapé très rapidement.

Mais bon si tu n'as pas de problème de sommeil, ce n'est pas la peine. Mais si cela arrive, je pense qu'il ne faut pas hésiter à consulter et demander un traitement léger. Cela n'a pas d'effets secondaires et évite de souffrir donc cela n'a que des avantages. Je l'écris aussi pour ceux qui pourraient nous lire: il n'y a pas de honte à éviter de souffrir comme il n'y a pas de honte à être heureux sans avoir été malheureux.
Après il y a des masochistes.. mais c'est un autre débat. Razz

Citation:

En tout cas, merci beaucoup pour ta réponse, tu as du passer beaucoup de temps à l'écrire.

Embarassed Merci aussi pour ta réponse, et je crois que nos deux réponses en valaient la peine.


Amicalement,
Chiron


@Mikee:

Attention que les milieux anglo-saxons sont très superficiels. Enfin d'un autre côté je connais plus les US que les UK. Mais aux US en caricaturant un peu, tes "meilleurs amis" sont les gens hier inconnus et actuellement au comptoir dans la soirée où tu te trouves.
Ici je parlais plutôt de réelles amitiés qui perdurent au-delà des activités sur des années voire dizaines d'années avec le soucis de prendre soin les uns des autres et le plaisir partagé de voir les autres pour les autres et non pour tromper l'ennui.
D'un autre côté les techniques sont similaires, mais la finalité est différente.

Après est-ce qu'avoir des amis est une chose important pour tous ? Je ne le crois pas et crois que cela provient de sa culture véhiculée par le milieu familial.
Il existe des cultures où c'est la famille élargie en communauté qui est importante et les solidarités réservées à la communauté. C'est le cas des corses, basques, Maghreb, de la Russie, de la Chine par exemple. Les amitiés hors de la communauté sont donc moins importantes et moins engageantes.
Pour les allemands, japonais, coréens, suisses, autrichiens c'est la famille proche qui est importante et donc les amitiés me semblent remplacées par des liens parentaux et des liens hiérarchiques.
C'est dans la culture latine que les amis sont aussi importants que les liens familiaux voir plus importants.
Enfin la culture anglo-saxonne est une culture de solitaires car la solitude est le pendant de la liberté à tout prix et cela y compris au sein des familles anglo-saxones où la solidarité est en général la plus faible.

Après et de plus, il existe des familles atypiques et hors modèle et des particularités qui forment différemment les personnes.

Par exemple j'en ai connu beaucoup qui m'ont dit qu'elles n'avait jamais été amoureux/euses et ne comprennaient pas ce sentiment. Cela me semble moins lié à un manque d'occasion qu'à un manque d'aptitudes à aimer. Est-ce là une anormalité ? J'aurais tendance à dire que oui en Espagne du sud et non en Europe du Nord... et vice versa pour un amoureux Very Happy
La Bête
Silver Mercure


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Message Posté le: Dim Sep 19, 2010 11:41 am    Sujet du message: Re: La solitude des étudiants
Chiron, je suis juste en désaccord avec une de tes phrases :
Citation:
Si tu dors mal une nuit, le soir suivant, c'est somnifère et si besoin ensuite alterner somnifères / endormisseurs.
En effet la désocialisation peut mener à une dépression et les troubles du sommeil sont le premier symptôme et quelquefois l'élément déclencheur de dépressions.
Donc attention au sommeil et prend un sommeil chimique si besoin.

vraiment quelle idée brillante de suggérer à une personne tristounette, à quelques semaines à peine de la rentrée, de commencer l'année en s'assujettissant à des somnifères chimiques !
dire "prends soin de toi et ta santé" et enchainer en disant "et s'il le faut shoote-toi aux cachetons", euh...
1/ y'a comme un accroc dans le discours ;
2/ je ne crois pas qu'elle en soit encore là ;
3/ l'automédication du dimanche, bravo.

excuse moi d'être véhémente, mais ce passage là, contrairement au reste, je trouve qu'il craint, ainsi que tes histoires d'anti-dépresseurs : tu parles de solutions de derniers recours que tu n'as toi-même utilisé qu'arrivé à un moment critique, à quelqu'un qui n'en est qu'au début de son année.



Ensuite, bon, ben les amis, ça fait 4 ans que je suis à Paris, toujours dans la même galère aha ^^
ça vous rassure au moins sur un point : c'est normal, et vous n'êtes pas seuls : le fait d'en parler permet au moins d'ameuter quelques personnes dans le même cas que toi qui seront peut-être ravies de te rencontrer et de se serrer les coudes avec toi Wink

Ensuite il y a la panoplie d'activités distrayantes et fédératrices dont parle chiron à juste titre, et des solutions du genre colocation (dont il faut quand même savoir qu'elles savent amener aussi leur lot de problèmes).
Mais maintenant que l'ensemble des façons d'éviter la solitude sont dores-et déjà évoquées plus haut, je pense utile de parler de mon expérience dans un autre angle d'approche :
être seul, ce n'est pas "mal".

Arrivée à Paris, j'ai vécu deux mois en foyer, j'avais une camarade à l'étage au dessus. Ensuite dans la même résidence que mon ex et son meilleur ami. Ensuite dans le même appartement que mon ex. Ensuite une colocation à 4, puis 5, puis c'est parti en chienlit. Et enfin une colocation bien plus tranquille, avec celle que vous connaissez sous le nom de huit, et cette fois nous vécûmes heureuses et eûmes deux chats.

Je me suis toujours débrouillée pour ne jamais habiter seule : j'ai jamais passé une semaine vraiment livrée à moi même.

Du moins jusqu'à cet été : j'ai obtenu un stage à Annecy, et mon employeur m'a généreusement offert de me loger dans un appartement (une maison !) immense d'où il avait déménagé depuis un an et qu'il ne parvenait pas à vendre, dans un village paumé à 17km d'Annecy même.
D'énormes espaces vides, ni meubles, ni télé, ni téléphone, ni internet (je devais sortir le soir pour chopper un réseau wifi public), et absolument personne de ma connaissance. J'avais 5 semaines à passer là.

Après quelques jours de panique à tourner littéralement en rond, ben j'ai appris aussi à organiser ma solitude, à m'occuper moi-même, à me motiver moi-même.
J'avais un petit planning dans ma soirée, je tenais un journal de bord pour mon rapport de stage, j'avais amené pas mal de films, des bouquins, de quoi dessiner, des jeux vidéos, des comptes à faire... et en fin de compte, je ne m'étais jamais mise face à ça, mais être seul c'est finalement pas insurmontable.

Ma conclusion est qu'avant de fuir un problème, je pense qu'il faut également apprendre à y faire face seule. Sinon, comme moi, tu peux passer quatre ans à l'éviter soigneusement, tu te retrouveras toujours en plein dedans un jour où l'autre.

Ça t'aidera aussi dans ta sociabilisation : quelqu'un de rongé par le soucis et l'angoisse d'être seul, ça transparaît sur le visage et l'attitude, ça n'engage pas à aller vers toi, et ça ne t'aide pas, toi, à aller vers les autres de façon détendue, ni à avoir des choses à leur raconter si tu passes ton temps à ruminer.

Pour réussir il faut savoir accepter la possibilité d'échouer et ne pas y voir une rature irrévocable et dramatique mais une leçon. De même je pense que pour se recréer un cercle social efficacement, il faut aussi savoir accepter la solitude et la vivre sans angoisse : ça n'est pas une fatalité, ça n'est pas nécessairement synonyme d'ennui, ni de souffrance, ni d'abandon, il faut juste apprendre à se prendre en mains. "ok, je suis seule, et après ? ma vie ne s'arrête pas."

Et aussi apprendre à garder au jour le jour la conscience qu'on est aimé, même à distance : tes parents, tes amis ne sont pas là à côté de toi, mais ils ne sont pas moins tes parents et tes amis, ils pensent à toi comme tu penses à eux. Il ne faut pas se croire délaissée ou abandonnée.
N'hésite pas à peupler ton appartement de photos d'eux ou d'objet qui te les rappellent, je pense que c'est réconfortant de poser les yeux sur une image et de se dire "au moins, je sais qu'ils tiennent à moi".
Et évidemment à maintenir le contact.

Je pense qu'un combo des méthodes de chiron (sauf ses conneries de cachetons) et de l'état d'esprit dont je te parle devraient être un plan d'attaque assez efficace pour toi et ton année Smile

Lights a écrit:
je me fais confiance à ce niveau là, je sais bien que ce n'est qu'une période difficile et qu'après, ça ira mieux.

ça c'est très important Smile
savoir que le calvaire a une fin, une lumière au bout du tunnel, ça aide infiniment à alléger la peine, voire à s'en relever plus rapidement que prévu. et à mon avis c'est un signe que tu ne vas pas vers une dépression : tu ne te crois pas foutue à vie et tu vois d'ici ta rémission.
c'est donc très bien, je ne me fais pas de soucis pour toi ^^
mikee
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Message Posté le: Dim Sep 19, 2010 12:23 pm    Sujet du message:
@chiron :

C'est peut-être le cas pour les familles anglo-saxonnes, mais le truc c'est qu'à Cambridge c'est bourré d'étudiants étrangers...Il y a à peu près 5 étudiants étrangers pour un local. Après je ne sais pas si le cadre festif étant le seul lieu ou je retrouve mes potes fait que je peux pas leur parler en dehors, mais je sais que si je les appelle pour leur demander quoi que ce soit ils seront prêts à m'aider Smile

Le seul anglo saxon *pur souche* que je connais c'est mon colloc, et je t'assure que niveau amitié on est rôdé.
___________________

Pour en revenir à Lights, si l'école ne se prête pas à des évènements liant les étudiants entre eux (je parle pas de gang bangs hein ^^), les "activités socialisantes" de chiron me paraissent la meilleure alternative !
Eponine
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Message Posté le: Dim Sep 19, 2010 17:35 pm    Sujet du message:
Toutes mes études supérieures se sont faites dans la solitude. Par défaut au début, par choix ensuite.

Les soirées étudiantes où l'on se sent vachement entourés, mais où le seul but est de se bourrer la gueule jusqu'à vomir et oublier notre soirée, très peu pour moi. Et rien que ça, ça limite très clairement les possibilités, parce que malheureusement, à la fac, il y a beaucoup de gens qui voient leurs études comme l'occasion rêvée de festoyer soir après soir, de sauter les amphis (ça sert à rien, c'est évident), et d'appeler un pote à la dernière minute pour qu'il nous file le boulot à faire pour le td de l'heure suivante.

Bref, les rares personnes avec qui je me suis "rapprochée" (c'est un bien grand mot) était celles qui n'appartenaient pas à ce genre de personnalités. Et il n'a jamais été question de se voir en dehors des cours, puisque nos affinités s'arrêtaient à notre envie d'étudier "normalement".

Je crois qu'à un moment, il faut savoir où tu situes, ce que tu recherches dans tes relations avec les autres. Et comme le dit la Bête, finalement, être seul, c'est loin d'être insurmontable.
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Message Posté le: Dim Sep 19, 2010 19:10 pm    Sujet du message:
Ce que je pense,
Sans vouloir cracher sur le social, il me semblerait naturel qu'une moitié (un peu moins) de son temps soit employé à se comprendre soi.

En conséquence de quoi, je pense qu'il est nécessaire d'apprendre à être réellement seule et à réfléchir réellement seule pendant quelques temps.

Par ailleurs, il me semble autant néfaste pour un individu d'être trop dépendant des relations sociales (ou prétendument sociales) que d'être complètement en dehors de tout contact humain.


Mon expérience,
Étant enfant unique j'ai plus de "facilité" à me passer des contacts humains.
Cela permet d'avoir un grand recul pour éliminer les contacts inutiles à nuisibles et se concentrer sur ce qui compte.


La prétendue "déprime" solitaire est à mon sens une vue de l'esprit, une idées préconçue.
Je pense en effet, que cela provient de l'adaptation naturelle de l'esprit qui augmente les "nuance intellectuelle" et diminue la "réactivité sociale" face aux stimulations de son environnement :
- On a plus de temps pour analyser ses problèmes : plus de nuances.
- On a moins de contact : on réagit mon vite aux communications.
Dire que c'est un "mal" est un peu poussé ... Voir faux.
alcibiade
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Message Posté le: Dim Sep 19, 2010 19:46 pm    Sujet du message:
Choisis une filière où il y a peu de personnes, tout le monde se connait et...euh...bon ok, le soir on rentre tout seul aussi Laughing Et si jamais on réussit à se faire, par miracle, un pote ou deux, ils ratent leur année ou se cassent en cours de route. On peut cependant se trouver quelques bouches-trous avec qui l'on peut discuter de choses insignifiantes avant et après les cours.

Sinon, je trouve l'approche quasi-chirurgicale de certains effrayante. Et puis franchement, mieux résister aux malheurs de la vie parce qu'on fait de la danse et du piano, laissez-moi rire.
Eponine
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Message Posté le: Dim Sep 19, 2010 19:47 pm    Sujet du message:
Je ne crois pas que quelqu'un parmi nous ait dit qu'il ne faut pas se créer des liens et rester seul toute sa vie. M'enfin...
chiron
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Message Posté le: Dim Sep 19, 2010 23:42 pm    Sujet du message: Re: La solitude des étudiants
Bonsoir à tous,

La Bête, tu cherches la petite bête...
Moi qui croyais te faire plaisir avec une synthèse de techniques sans danger...
Mais bon tu as raison (c'est d'ailleurs des fois ennervant Razz ) car cela prouve que je me suis - pour une part - mal exprimé.

Citation:

vraiment quelle idée brillante de suggérer à une personne tristounette, à quelques semaines à peine de la rentrée, de commencer l'année en s'assujettissant à des somnifères chimiques !


D'une part Ligths n'a pas de problèmes de sommeil. De plus des somnifères supposent une consultation et donc une relation avec un médecin. En aucun cas une auto-médication.

Mon message est avant tout: attention à la qualité du sommeil.
Une suite de trois nuits mal passées doit pousser à une consultation et à mon avis, si la personne traverse des difficultés et a des angoises, à une médication.
Car c'est trop bête d'amorcer une déprime suite à du stress et une semaine de mauvais sommeil.
D'un autre côté, c'est très vrai pour moi et c'est ma stratégie.

Après il y a un second débat qui est "doit-on accepter des périodes de souffrances morales pour réaliser un objectif ?"
Et ma réponse est clairement non, et en aucun cas. La souffrance détruit les hommes, les fracasse, les atrophie.
La meilleure méthode est de prévoir ces périodes difficiles de manière à préventivement les éviter ou mieux les gérer (par exemple un déménagement pour un enfant doit être géré sur le plan de la socialisation).
Mais si la personne est en grande souffrance, en crises de larmes fréquentes et/ou avec des idées morbides, alors oui clairement, les anti-depresseurs - pour une courte durée (3 à 6 mois) et sous surveillance d'un professionnel- doivent être conseillés. Il faut en décomplexer l'usage et au contraire positiver cette démarche d'éviter la souffrance.
Mais bien sûr ce type de traitement ne gère que des urgences et à mon avis, seule une stratégie d'amélioration de la situation sur les champs d'activité est payante sur le moyen terme. Du moins pour les personnes qui ont besoin d'un entrourage d'amis.

Citation:

excuse moi d'être véhémente, mais ce passage là, contrairement au reste, je trouve qu'il craint, ainsi que tes histoires d'anti-dépresseurs : tu parles de solutions de derniers recours que tu n'as toi-même utilisé qu'arrivé à un moment critique,

Clairement non. Je l'ai utilisé quinze jours il y a quatre mois à un moment inconfortable certes mais j'aurais pu m'en passer et souffrir.
Et c'est loin d'être un dernier recours. Il existe d'autres moyens si cela ne marche pas mais complètement hors sujet d'un état anxieux.

Citation:

être seul, ce n'est pas "mal".


En aucun cas. Le problème n'est pas d'être seul mais de souffrir d'être seul.
Et pourquoi vouloir y voir un mal ou un bien ? Il ne s'agit pas d'un jugement de valeurs ou alors tu nous parles du jugement des autres sur une personne seule? Rolling Eyes

Certaines personnes vivent très bien sans jamais avoir aucun ami et aiment la solitude. Pourquoi et au nom de quoi les forcerait-on à avoir des activités ?

Citation:

Après quelques jours de panique à tourner littéralement en rond, ben j'ai appris aussi à organiser ma solitude, à m'occuper moi-même, à me motiver moi-même.


Et à gérer ta souffrance... mais as-tu été heureuse durant cette période ? C'est très judéo-chrétien de porter sa croix et sa souffrance. Mais c'est surtout ne pas vivre une partie de sa vie et, à mon avis, c'est un gros gâchis.

Citation:

Ma conclusion est qu'avant de fuir un problème, je pense qu'il faut également apprendre à y faire face seule.


Nous avons des philosophies complètement différentes. Pour ma part, avant de résoudre un problème, je prend des avis et des conseils et met en place une stratégie permettant de résoudre le problème.
De plus, demander l'avis d'amis et de proches renforce les amitiés car un véritable ami se sent honoré qu'on fasse appel à lui.
De plus et dans ta stratégie, si tu te débrouilles seule, quel est ton filet de sécurité en cas d'aggravation ? Qui pourra te dire amicalement que tu commences à péter un plomb? Comprends-tu les risques d'une telle stratégie et je te cite - la connerie - de la conseiller ?

Attention également à la perte d'aptitudes. Traverser une période sans l'aptitude (travail, vie en couple, amitiés, sport) ne permet pas de rester au même niveau mais implique une régression importante. Et plus la période est longue, plus il est difficile de récupérer cette aptitude.
Aussi de même qu'une personne n'ayant pas travaillé depuis 10 aura des difficultés énormes et une grande appréhension à recommencer un travail, de même une personne n'ayant pas vécu en couple depuis 10 ans sera dans la même situation.
Et je ne sais pas si on peut se remettre de plusieursa nnées de solitude. A voir tous les élèves issus de prépa que j'ai connu, je crois que non. On n'en revient pas entier ou inchangé, mais formatté, endurçi, moins humain et plus triste.

Donc faire face à une situation de solitude en gérant la souffrance et en organisant la solitude peut au bout de plusieurs années mener à une situation où la création d'amitiés devient impossible, la souffrance augmente et toute autre stratégie désormais impossible. On passe après jusqte d'un problème à une pathologie... Rolling Eyes

Citation:

Ça t'aidera aussi dans ta sociabilisation : quelqu'un de rongé par le soucis et l'angoisse d'être seul, ça transparaît sur le visage et l'attitude, ça n'engage pas à aller vers toi, et ça ne t'aide pas, toi, à aller vers les autres de façon détendue, ni à avoir des choses à leur raconter si tu passes ton temps à ruminer.


Rolling Eyes Surtout si tu es couvert de pustules, si tu sens les pieds et est boiteux (car tant qu'à outrer le cliché autant aller jusqu'au bout Laughing )

La Bête, si tu rejoins une activité avec un objectif de production, il te suffit d'arriver et de produire.
J'ai été membre d'un club de ping-pong, et j'ai joué avec des joueurs qui ne souhaitaient pas discuter. Ben dans ce cas on joue et on ne discute pas après... Quel est le problème de ne pas se sentir à l'aise ? On est forcément pas très à l'aise quand on rejoint un groupe car ce n'est pas un groupe d'amis mais un groupe d'inconnus lorsqu'on le rejoint.

Et puis il y en a pour tous les goûts. Personnellement plus jeune, c'était le côté "petit-oiseau-à-l'aile-blessée-qui-a-besoin-d'être-secouru" qui m'attirait et souvent un regard sur les autres mélangeant la compréhension, la sensibilité et la tristesse.
Et souvent elles me faisaient devenir chèvre ... Laughing

Pour conclure, la Bête, je dois t'avouer que ton argumentation m'a surpris. Mais bon, chacun a son histoire.
Car il est pour moi très révélateur de constater que les partisans de la solitude, de sa gestion et de ses bienfaits sont justement ceux qui me semblent les moins riches humainements - à part justement toi et Tommy mal luné? -, ceux qui prisent le moins l'amitié des autres ou sont très enclins à se moquer des autres, y compris lorsqu'ils sont en souffrance.
Histoires personnelles ou cultures différentes ? Je pense plutôt à des cultures différentes mais y a-t-il finalement une différence ?


@mikee:

J'utilise souvent un modèle multiculturel pour tenter de comprendre différentes philosophies, comportements, lois ou attitudes. Mais ce qui est vrai un niveau macro est rarement complètement vrai sur le micro. Disons qu'en socio quand la règle marche à 70%, on est content, on la valide et on gère l'incertiutude.
Si tu le souhaites, le sujet suivante présente une approche multiculturelle:
http://www.genaisse.com/forums/viewtopic-11879.html

Mais c'est d'avoir indiqué une période d'un mois pour s'intégrer qui m'a fait penser à la spécificité anglo-saxone, très bonne à tisser rapidement des liens, mais qui me semblent très supêrficiels. J'ai aussi noté que tu parlais d'acolyte et non d'amis, ce qui fait très anglo-saxon aussi je trouve.
Mais chacun fait ce qu'il veut et ce qu'il aime et c'est bien ainsi Very Happy
mikee
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Message Posté le: Dim Sep 19, 2010 23:54 pm    Sujet du message:
Disons que le terme colloc' rapproche énormément...Je me sens proche d'eux car je vis avec eux, et j'en apprends beaucoup sur eux...beaucoup plus rapidement que j'ai eu l'opportunité avec mes amis actuels d'ailleurs...

Donc je ne les appelle pas "amis" parce que je les connais depuis 1 semaine, mais irrémédiablement et après 5 soirées étudiantes passées avec eux, je sais pas...y'a un truc...je saurais pas expliquer...
________________

Je suis surpris par ton implication dans le débat chiron. J'aime beaucoup, ce côté impliqué et cette volonté de partager une expérience, une idée...
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Message Posté le: Lun Sep 20, 2010 07:15 am    Sujet du message:
chiron, de ce que je lis, je pense que tu as totalement mésinterprêté mon propos, et donc de ce que tu sembles en avoir compris, c'est compréhensible que tu ne sois pas d'accord, mais justement, ce n'est pas ça que j'ai dit.

bref, je reviens dès que j'ai du temps Wink
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Message Posté le: Lun Sep 20, 2010 10:15 am    Sujet du message: Re: La solitude des étudiants
Bon.

Je n'ai jamais été "partisane de la solitude et de ses bienfaits", et Eponine l'a souligné à juste titre, personne ici n'a soutenu que la solitude était quelque chose de préférable à rechercher ni entretenir, et la souffrance encore moins.
Je n'ai pas dit qu'il fallait se passer de ses amis ni d'aucun contact et ne demander aucun avis.

Au contraire, je recherche et conseille plus que tout le contact social, l'amitié, l'affection, la communication, &co, et j'ai préconisé de suivre tes méthodes "sans danger" quant à se trouver une activité distrayante et sociabilisante pour faire des rencontres et se trouver une place dans un groupe etc, si tu m'avais bien lue. T_T non mais !


Maintenant je réexplique mon propos :

Je suis ordinairement quelqu'un qui pleure quand je suis seule, quand je dois quitter quelqu'un ou quelque part qui m'est cher, ok ?

Dès que je la voyais venir, la solitude me faisait souffrir.
Et le pire, c'est que comme tu dis, cela entraine une certaine inaptitude : ayant cette perception particulièrement négative du quotidien, je me suis vue devenir un personnage négatif pour les quelques personnes que je côtoyais encore : c'est connu je me plains beaucoup, et je me savais très dépendante, et conséquemment pesante pour mon entourage.
Au point que ça en a éloigné certains de moi, un p***** de cercle vicieux.

Tu as donc raison, les pauvres petits oiseaux blessés et plaintifs attirent la pitié un temps, mais deviennent vite psychologiquement toxiques, et moi je ne voulais pas l'être.
Je voulais comme tout un chacun être autonome, détendue, classe, sympathique... bref attirer l'estime des gens tout simplement en étant quelqu'un de cool, et non de misérable.

Il fallait donc, dans l'objectif de sauver ma vie sociale (et non de m'en débarrasser !), supprimer la souffrance liée à la solitude, et pour ça il n'y a pas trente six solutions : soit tu supprimes la solitude, soit tu supprimes la souffrance.
tu coupes le pied ou bien tu déracines ?

Tu peux supprimer la solitude, il y a plein de façons pour ça, tu les as dites, et il faut s'y appliquer.
Mais que tu le veuilles ou non, tu ne peux pas non plus être en permanence entouré, assisté, chouchouté, c'est impossible. Il y a toujours un jour où Maman rentre tard le soiiiir, et te laisse seul aveeeec ton désespoiiiiiiir, et t'es malaaaaadeuuuh ! euh, pardon. Mais bref, ça arrive tout le temps de se retrouver seul, c'est inévitable.
Et si, comme ça m'est arrivé, ça te rend malade, maussade, tracassé, et que ça rejaillit sur la vie sociale que tu voudrais pourtant entretenir, c'est contreproductif.

Il me paraît donc judicieux de se "vacciner" une fois pour toutes contre la solitude, non pas pour pouvoir y rester cloîtré et se complaire dans l'ermitage, mais juste pour être tout simplement capable de la vivre sans souffrance quand tu ne peux pas faire autrement, et retourner dès le lendemain vers les autres, sans séquelles, frais, rose et dispos.
C'est dans l'idée de s'épargner des souffrances inutiles, et de favoriser la vie sociale.



voilà.

Ensuite moi je trouve vraiment très curieuse la façon dont tu uses des consultations et des médicaments, je pense que tous mes médecins m'auraient déconseillé d'agir ainsi, il auraient refusé de me prescrire du chimique et m'auraient donné d'autres conseils plus pertinents et à l'efficacité plus durable : la première chose qu'a fait ma psychiatre quand je l'ai consultée pour la première fois a été de me faire sevrer de mes anti-dépresseurs, et de m'ouvrir la porte pour une psychothérapie, mon médecin traitant pareil, les autres généralistes que j'ai pu voir, pareil.

L'assistanat entraine plus de dépendance et non d'autonomie, je suis donc partisane de la médication de dernier recours, à tous niveaux. Tu dis "si les AD ne marchent pas, il existe d'autres moyens non dangereux" mais mon propos est inverse : "il existe plein de moyens non dangereux, et si ils ne marchent pas, il reste les AD".
il y a la ceinture de sécurité et l'airbag, et c'est comme si toi tu sortais les airbags à chaque virage sans mettre ta ceinture.

Je trouve grave de ne pas savoir réguler soi-même son stress et son sommeil au point d'être directement dépendant des médecins et des médications pour trois nuits un peu dures (même pas une semaine !).
Évidemment que si le problème perdure au delà d'un bon week-end réparateur, et que si ça fait deux semaines que tu ne fais que des nuits de 3h, il faut clairement faire quelque chose, mais ton attitude à toi me paraît carrément plus dangereuse et -excuse moi- symptomatique...

Citation:
Et à gérer ta souffrance... mais as-tu été heureuse durant cette période ?

Si je te dis oui ?
Je n'ai pas "géré ma souffrance" je m'en suis débarrassée, je ne souffrais plus d'être seule.
Lorsque je déjeunais avec mes collègues à midi, ou que mon père et mon frère sont venus me rendre visite (parce que j'étais pas dans un monastère quand même), ben j'avais le sourire, j'avais des trucs sympa à leur raconter, je pouvais raconter ce que j'avais fait de mon week-end, un assez bon week-end où j'avais fait des choses sympa qui me font plaisir, et non pleurer toute seule dans mon lit pendant deux jours parce que tout le monde me manquait, j'ai pas flippé ni pleuré lorsque je devais les quitter, je me sentais avenante et intéressante pour les autres, utile dans mon travail (parce que j'étais pas là à rien foutre non plus), je me sentais revalorisée presque à tous niveaux, bref je m'étais clairement enlevé un poids.

Et aujourd'hui revenue à Paris et à l'école, je me sens clairement mieux dans ma vie quotidienne après ce stage.

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