alcibiade
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Posté le: Mar Juil 08, 2008 19:11 pm Sujet du message:
Moi j'ai toujours adoré la mythologie, depuis mes 6-7 ans. Les dieux grecs
sont bien plus amusants que ces dieux uniques barbus et colériques.
Uacuus, ce qui m'échappe vraiment dans la démarche de Dumézil, c'est le
résultat de ses analyses. Qu'est ce que ça apporte de voir sa
trifonctionnalité dans tel ou tel mythe ?
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oeildenuit
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Posté le: Mar Juil 08, 2008 22:12 pm Sujet du message:
Citation: | Il
n'y a pas une grande différence entre ceux qui ont fait du latin en 5°, et
ceux qui n'en ont jamais fait.
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C'est vrai, mais ça m'aurait peut être permit de continuer par la suite.
Si on ne commence pas en 5éme, on n'en fait jamais du latin, au final.
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uacuus
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Posté le: Mar Juil 08, 2008 22:36 pm Sujet du message:
oeildenuit a
écrit: |
Citation: | Il n'y a pas une grande différence entre ceux qui ont fait du
latin en 5°, et ceux qui n'en ont jamais fait.
|
C'est vrai, mais ça m'aurait peut être permit de continuer par la suite.
Si on ne commence pas en 5éme, on n'en fait jamais du latin, au
final. |
Faux, j'ai commencé le latin à l'université.
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oeildenuit
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Posté le: Mer Juil 09, 2008 00:01 am Sujet du message:
Tu as raison.
Mais ça ne me tente pas plus aujourd'hui qu'il y'a 8 ans.
Je voulais éviter à tout prix d'avoir à en faire après le bac, cela à
surement orienter mon choix inconsciemment.
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Galior
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Posté le: Mer Juil 09, 2008 12:11 pm Sujet du message:
Il va falloir que j'assure cette année : je veux commencer le latin aussi
(quitte à prendre un nouveau départ, ça me sera utile pour l'histoire, et
ça m'intéresse). Mais je ne sais pas si je pourrai, vu que mon boulot va
être à plein temps Je peux toujours essayer d'apprendre seule, mais je ne
suis pas autodidacte...
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alcibiade
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Posté le: Mer Juil 09, 2008 13:34 pm Sujet du message:
En potassant un lexique, une grammaire et en suivant un manuel d'introduction,
tu peux largement t'initier toute seule.
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uacuus
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Posté le: Mer Juil 09, 2008 15:16 pm Sujet du message:
alcibiade a
écrit: |
Uacuus, ce qui m'échappe vraiment dans la démarche de Dumézil, c'est le
résultat de ses analyses. Qu'est ce que ça apporte de voir sa
trifonctionnalité dans tel ou tel mythe ? |
EH bien c'est supposé apporter une compréhension de la structure et de
l'idéologie de certains myhes.
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Méphistophélès
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Posté le: Jeu Juil 10, 2008 09:24 am Sujet du message:
Je conçois le mythe avant tout pour sa portée évocatrice: c'est une
histoire qui marque, une sorte de background culturel que nous sommes censés
avoir en commun. De là, une très grande richesse d'interprétation qui
transparaît aussi, et peut-être avant tout, dans les réécritures a
posteriori. Molière reprend l'Amphitryon de Plaute pour faire allusion aux infidélités du
Louis XIV, Racine reprend les Guêpes
d'Aristophane pour condamner un système judiciaire qui n'a plus rien à avoir
avec celui de l'Athènes du Ve siècle avant J.C., Anouilh enfin, réécrit
Antigone durant l'occupation: la
pièce est représentée en costumes SS. L'interprétation change, la trame
globale de l'histoire demeure: dans son acception la plus littéraire, c'est
cela, un mythe.
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uacuus
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Posté le: Jeu Juil 10, 2008 13:43 pm Sujet du message:
Ce qu'on appelle un mythe littéraire à défaut de meilleure expression,
n'est pas vraiment un mythe, dans le sens où on l'entend d'un point de vue
antrhopologique, de récit ayant un caractère religieux, et se rapportant le
plus souvent aux origines des choses, ou du moins à des temps héroïques.
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Méphistophélès
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Posté le: Jeu Juil 10, 2008 13:46 pm Sujet du message:
Il n'y a pas contradiction: tout écrit a une portée anthropologique, et les
textes à caractère religieux sont légions. D'aucuns ajouteront que le divin
a toujours été plus ou moins au centre de la création littéraire.
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uacuus
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Posté le: Jeu Juil 10, 2008 13:56 pm Sujet du message:
Je ne veux pas apporter de contradiction, mais de distinction. Pour en revenir
au mythe, c'est d'abord un récit (ce qui le distingue des traités
théoriques, des textes liturgiques, etc.). Les personnages ont une dignité
particulière dans le système religieux de ceux qui profèrent ce mythe, et
souvent celui ci est dit en des occasions cérémonielles.
On peut juger trop restreinte cette description, et appliquer ensuite cette
notion à des récits qui comportent des figures frappantes, dotées d'une
certaine aura, sans qu'elles soient intégrées au panthéon ou à la religion
de celui qui la professe. Mais à mon sens cela ne revient pas au même de
raconter une fiction frappante, et dire un récit que l'on tient pour au moins
partiellement vrai, et d'une importance sacrée.
D'après moi, une réécriture moderne d'un mythe n'a rien d'un mythe.
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Ozimandias
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Posté le: Jeu Juil 10, 2008 14:58 pm Sujet du message:
Si une réécriture d'un mythe reste un mythe.
Dans le sens où un mythe évolue et doit évoluer, car à la base il y a un
semblant de vrai, ensuite le récit s'enrobe, devient romanesque.
Il doit évoluer, car le mythe s'adapte à l'évolution des connaissances et
des civilisations. Sinon, il sont remplacé et/ou oublié.
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uacuus
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Posté le: Jeu Juil 10, 2008 15:19 pm Sujet du message:
La plupart des mythes sont totalement oubliés, il n'y a pas de nécessité à
ce qu'ils vivent éternellement, ni à ce qu'ils soient "adaptés".
Dans les adaptations modernes (par moderne, j'entends postérieures à
l'antiquité), les mythes conservent plus ou moins leurs trames, mais perdent
leur statut de mythe. C'est très bien, je n'ai rien contre, mais je dis
simplement que ces réadaptations ne peuvent être considérées de la même
manière que ce qui leur a servi de modèle, et qu'on peut distinguer le mythe
proprement dit, et la fiction inspirée de mythe.
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Méphistophélès
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Posté le: Ven Juil 11, 2008 11:27 am Sujet du message:
J'ai une définition bien plus large du mythe. De mon point de vue, notre
société contemporaine en est saturée. Je les définirais ainsi: une
représentation structurante dans notre manière d'appréhender le quotidien,
qui pour arriver à la dignité de mythe, doit être largement partagée. Il y
aurait beaucoup à dire sur le mythe de l'argent, sur notre conception
mythifiée de la réussite sociale, et de façon peut-être plus vague, plus
abstraite: sur notre idéal. Il m'arrive de me rêver dans la peau d'une
figure qui corresponde à ma notion très arbitraire de l'idéal - il ne
s'agit pas de se prendre pour une personnalité, entendez-moi bien. Dans ces
moments-là, l'espace se distord, il n'est plus celui d'une réalité
pragmatique, mais d'une réalité mythifiée, sublimée, "poétique". Je me
trompe peut-être, mais je pense que nous sommes tous sujets à ce genre de
fantaisie.
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uacuus
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Posté le: Ven Juil 11, 2008 11:44 am Sujet du message:
Les deux définitions existent. Dans celle de Méphisto, on voit bien
l'influence de Barthes, qui a réussi à faire passer son emploi très
impropre du terme de mythe et mythologie, pour un sens parfaitement courant.
Il est donné à peu de gens d'avoir une telle emprunte sur les mots en usage.
Il est vrai que par cette impropriété on économise des tournures assez
lourdes, comme représentations structurantes
de l'imaginaire commun. Mais surtout l'intérêt est d'insinuer l'idée
que derrière ces représentations il y a un reste de religiosité. Cette
idée est tout à fait discutable, mais en faisant accepter ce mot dans ce
sens là, elle passe sans même à avoir être discutée.
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Méphistophélès
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Posté le: Sam Juil 12, 2008 11:33 am Sujet du message:
Pour info, je n'ai pas lu le fameux ouvrage de Barthes. Je ne connais pas sa
position sur le sujet, mais pour avoir un peu vadrouillé dans ses oeuvres, je
m'en doute. L'impropreté avec laquelle Barthes manie le langage a du reste
quelque chose de très éclairant, de très édifiant. Cela n'a rien à avoir
avec une quelconque malhonnêteté intellectuelle ou lexicale, cela s'appelle
du génie, tout simplement. Barthes apporte à la critique littéraire la
dignité toute surréaliste de la création; ce qui, je le sais, ne peut en
aucun cas te plaire, uacuus.
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uacuus
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Posté le: Sam Juil 12, 2008 11:53 am Sujet du message:
Génie me parait éxagéré dans le cas de Barthes, même si ses écarts de
langage relèvent d'une forme de création, et sont bien entendu, parfaitement
délibérés.
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