Bulbizarrexx
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Posté le: Ven Juil 15, 2011 21:09 pm Sujet du message:
En tout cas moi je connais quand même un mec qui n'a strictement aucun
diplôme (pas même le brevet des collèges) car il était absolument à chier
à l'école (4 de moyenne en classe de troisième à 17 ans) et il s'en est
quand même super bien sorti : dès l'année suivant la troisième, il a
cherché du taff sans se décourager, en a trouvé dans un super U comme
manutentionnaire, a donné tout ce qu'il avait pour garder ce poste et
progresser, toujours souriant et sympa, dur à la tâche, débrouillard, pas
frimeur pour deux sous malgré que c'est une sacrée belle gueule et qu'il est
plutôt bien foutu (on dirait plus un mannequin qu'un employé de supermarché
d'ailleurs).
Cela fait presque 5 ans qu'il bosse dans ce supermarché (où je fais toutes
mes courses) maintenant et il n'a pas l'air malheureux du tout, il s'entend
bien avec ses collègues, je lui parle peu mais j'imagine qu'en dehors il vit
sa petite vie et qu'il a déjà accumulé un joli petit pactole par sa
constance et ses efforts.
Bah je peux vous assurer que souvent quand je le vois c'est moi qui me sent
comme une merde par rapport à lui et ce malgré le fait que j'ai le brevet
des collèges, le bac et bientôt une licence.
Parfois le fait d'être débrouillard, à l'aise socialement avec un physique
attrayant est beaucoup plus précieux que les diplômes.
Après c'est aussi une question de personnalité : la plupart des gens
s'ennuieraient à faire pendant des années et des années un travail aussi
répétitif, mais bon; lui il a compris qu'il avait pas le choix et il assume
avec courage et optimisme.
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Eponine
Madame Casse-Pieds

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Posté le: Ven Juil 15, 2011 21:11 pm Sujet du message:
Je crois que dans n'importe quelle contexte, la personnalité est de toute
façon des milliers de fois plus importante qu'un quelconque bout de papier.
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Bulbizarrexx
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Posté le: Ven Juil 15, 2011 21:20 pm Sujet du message:
Oui enfin il faut pas non plus réduire un diplôme à un bout de papier, je
ne suis pas d'accord : un diplôme tu donnes des années de ta vie et beaucoup
d'investissement pour l'obtenir, ça témoigne d'un vécu et d'un
apprentissage d'une certaine discipline pendant X années.
Donc ça fait aussi partie de la personnalité et de la construction de
celle-ci, c'est même ça le plus important dans le fait de passer un
diplôme.
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Eponine
Madame Casse-Pieds

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Posté le: Ven Juil 15, 2011 21:22 pm Sujet du message:
Humpf. Ça témoigne d'un vécu, peut être (et encore, quand je regarde
autour de moi, pour beaucoup, ça reflète des années de glande, de fiesta,
de souleries...). Ça ne rend en rien meilleur qu'un "non diplômé".
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Bulbizarrexx
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Posté le: Ven Juil 15, 2011 21:29 pm Sujet du message:
Et bien c'est très personnel je pense, c'est ton experience pas la mienne, en
même temps je fais la licence qui demande le plus d'investissement au niveau
du boulot personnel après celle de droit (d'après certains articles et sites
étudiant).
Avec 12 matières par semestre à travailler et dans chacune un certains
nombre de lectures obligatoires, pas vraiment le temps de se saouler.
Glander oui...à la limite...et encore j'ai l'impression que cette forme de
tonalité (l'ennui, le désoeuvrement...) fait aussi partie de mes études.
Je dirais donc que tout dépend ce que ça représente pour nous et
l'investissement que ça nous demande, perso j'ai le sentiment de me surpasser
dans mes études, d'aller vers une meilleure version de moi-même, d'apprendre
énormément de choses qui me transcendent littéralement donc je réfute
cette affirmation.
Je ne pense pas qu'on puisse généraliser ainsi chaque parcours d'étude.
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Eponine
Madame Casse-Pieds

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Posté le: Ven Juil 15, 2011 21:30 pm Sujet du message:
En quoi ça te rendrait meilleure qu'un type qui a arrêté l'école à 16 ans
et passé du temps à apprendre un métier ?
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Bulbizarrexx
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Posté le: Sam Juil 16, 2011 09:29 am Sujet du message:
Je ne comprend même pas cette question tant elle est absurde et n'a rien à
voir avec ce que j'exprimais et ce sur quoi nous discutions :
Tu disais qu'un diplôme ce n'est rien, que ça ne prouve rien, que ce n'est
qu'un bout de papier, je te répondais que c'est tout de même très trivial
et même fondamentalement faux que de dire ça puisque c'est parfois
révélateur d'une réelle poursuite d'une passion, d'une activité
nécessaire à notre devenir, et je ne suis pas la seule personne dans ce
cas.
Chacun sa voie bien sûr-il n'y en a pas de meilleure- et je crois l'avoir
suffisamment exprimé à travers mes trois derniers posts.
A partir de là : je poursuis ma voie et ce garçon que j'ai connu poursuit la
sienne, on est ce qu'on est et puis c'est tout. Il est certain qu'il n'y a aucun comparatif à faire, on est ce
qu'on fait et une activité est louable à partir du moment où elle apporte
satisfaction et stabilité à celui qui la fait.
Cependant moi je ne pourrais pas faire un tel métier : j'ai essayé de faire
de la vente, je me faisais virer au bout d'une semaine tant j'étais dans la
reflexion et pas dans la vie pratique (même en faisant un effort immense) :
la fac de philo c'est mon univers, là où je dois être, c'est ce qui me
convient le mieux et j'éspère avoir un métier dans lequel j'apprend tout le
temps et qui me permet de développer de nouveaux axes de pensée : prof
chercheur, auteur, journaliste ou quelque chose dans le genre serait l'idéal
pour moi, après je sais que les places sont chères et que je ferais peut
être quelque chose qui n'aura rien à voir avec tout ça et peut être même
que je serais absolument nul dans mon métier malgré mon bac +5 ou +.
Je disais que j'avais le sentiment d'aller vers une meilleure version de moi
même-donc par rapport à moi et non par rapport aux autres, j'ai du mal à
comprendre comment tu en arrives à une telle confusion de mon propos, surtout
par rapport à mon précédent post...
Ce n'est pas une question d'être meilleur ou moins bon qu'un tel parce qu'on
fait telle chose-ça me paraît évident- c'est une question d'essence, de qui
on est.
D'ailleurs, à titre personnel, je ne sais pas ce que sont des problèmes
purement intellectuels, j'ai toujours pensé et écrit avec tout mon corps et
ma vie.
Pour le dire autrement, pour moi les études de la philosophie ne sont ni une
certitude d'un avenir brillant, ni un moyen d'obtenir un diplôme, c'est une
forme de survie psychique et je n'ai pas choisi de faire de la philosophie,
c'est la philosophie qui est venu à moi à cause de mon histoire, de ce que
je suis. Les gens qui font telle ou telle chose, ce n'est pas un hasard. C'est
à ce titre que j'affirme qu'on est ce qu'on fait d'ailleurs.
En fait nous sommes notre projet, il est donc nécessaire de connaître son
projet pour se connaître soi et se débarasser ainsi d'un devoir-être pour
simplement être ce qu'on est. Ta dernière réponse témoigne d'une vision
encore beaucoup trop limité à ce devoir-être justement. Peut être quelque
chose à explorer.
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Eponine
Madame Casse-Pieds

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Posté le: Sam Juil 16, 2011 10:36 am Sujet du message:
En réalité, j'en suis venue à ce point par rapport à ton premier message
sur ce jeune homme. Tu semblais trouver bluffant qu'un type comme lui, sans
diplôme (ce que tu précises bien, c'est donc que tu y accordes de
l'importance), ait pu trouver un boulot dans lequel il se sent bien et où il
a l'air plutôt épanoui.
Quant à ça : "c'est parfois révélateur d'une réelle poursuite d'une
passion, d'une activité nécessaire à notre devenir", tu peux très
exactement dire la même chose de quelqu'un qui n'a pas poursuivi d'études
longues.
Oh, et heureusement que tu penses ça : "les études de la philosophie ne sont
ni une certitude d'un avenir brillant, ni un moyen d'obtenir un diplôme".
Parce que des diplômés dans ce domaine là, j'en connais. Et ceux qui font
un boulot en rapport sont quasi inexistants. Donc être consciente de ce genre
de choses te permettra d'éviter certaines désillusions.
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Bulbizarrexx
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Posté le: Sam Juil 16, 2011 10:46 am Sujet du message:
Eponine a
écrit: | En réalité, j'en suis
venue à ce point par rapport à ton premier message sur ce jeune homme. Tu
semblais trouver bluffant qu'un type comme lui, sans diplôme (ce que tu
précises bien, c'est donc que tu y accordes de l'importance), ait pu trouver
un boulot dans lequel il se sent bien et où il a l'air plutôt épanoui.
|
Et bien non, pas du tout-au contraire même-loin de là, c'était un exemple
de mon entourage pour illustrer ce topic. Peut être pour montrer que chacun
est différent et qu'il n'existe pas de bonne voie justement.
Et en relisant mon message, je n'ai d'ailleurs pas d'autre impression.
Une mauvaise interpretation donc ou des pensées prêtées à tort par un
présupposé qu'il existe un devoir-être commun alors qu'il n'en existe
clairement pas.
Eponine a
écrit: | Quant à ça : "c'est
parfois révélateur d'une réelle poursuite d'une passion, d'une activité
nécessaire à notre devenir", tu peux très exactement dire la même chose de
quelqu'un qui n'a pas poursuivi d'études longues. |
Oui bien sûr, et?
Je n'ai jamais dit le contraire, tu as l'air de croire qu'une affirmation
exclut l'autre alors que ce n'est pas le cas, ne compte pas sur moi pour
entamer un débat sur "études ou travailler jeune?" c'est complètement idiot
puisque tout simplement ça dépend de chacun, je crois l'avoir suffisamment
dit.
Nous sommes bien souvent dévalorisés dans ma filière parce que "ça ne sert
à rien" pour l'opinion commune, alors y entrer c'est être prêt à réaliser
un projet personnel et non au service d'une carrière, même si parfois, sans
même s'en rendre compte au début, on fait peu à peu carrière par notre
perseverance et parce qu'on réalise ce pourquoi on est là, c'est un défi et
c'est ça que j'adore aussi dans ce que je fais.
Pour te donner un exemple : faire un mémoire est déjà une fin en soi pour
moi.
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