Élèves malpolis, école nulle...

Will.i.am · Posté le: Mar Jan 21, 2014 16:54 pm Sujet du message:

oui, il compte, certes, mais il n'est plus comparable, vu que les professions ne sont plus les mêmes, le temps de travail annuel n'est pas le même...

Dans ma profession, après 30 ans de métier on peut finir à 1900 € (selon les diplômes obtenus par la suite), comme on peut finir à 7000 € en restant salarié.

Le salaire est plus conséquent que celui d'enseignant, mais il y a un certain nombre d'avantages en moins (congés, temps de travaux hebdomadaire, sécurité de l'emploi...)

Souki · Posté le: Mar Jan 21, 2014 16:56 pm Sujet du message:

C'est vrai que nous, nous sommes en vacances tout le temps et que nos semaines ne font que 18h.

Will.i.am · Posté le: Mar Jan 21, 2014 17:11 pm Sujet du message:

lol réponse typique Wink

Où as-tu vu que je disais ça ?
Tu pars dans un extrême de suite.
Tu pourras toutefois avouer qu'un enseignant n'a pas 5 semaines de congé par an ?
Je ne voulais pas du tout dénigrer ton travail, tes horaires etc... ,

Fromthesouth · Posté le: Mar Jan 21, 2014 19:00 pm Sujet du message:

Perso je trouve que 1800 € net après 5 ans d'études c'est très très light. Il y a la sécurité de l'emploi certes, mais il y a tellement d'inconvénients.. après qq années d'enseignement j'imagine que les profs peuvent profiter un peu plus des vacances scolaires, mais être obligé de prendre ses vacances en même temps que tout le monde et souvent là où c'est le plus cher je trouve que ça tue l'idée même des vacances. Franchement je ne comprends pas aujourd'hui les gens qui se lancent dans cette profession, vraiment pas. C'est l'antithèse de la vie, de la liberté. On peut pas choisir où on va vivre d'une année sur l'autre, on peut pas choisir ses vacances, on peut pas évoluer, on est mal payé, on est assez mal reconnu par la société.. Ça fait vraiment pas rêver.

Je me demande vraiment ce qui a pu vous motiver à vous lancer là dedans, au point de dépasser tout ça ?!

Souki · Posté le: Mar Jan 21, 2014 19:11 pm Sujet du message:

globetrotteuse · Membre Sexe: Inscrit le: 22 Fév 2012 Messages: 498

Je trouve le salaire un peu léger, pour le temps et l'énergie qu'on y passe... surtout si on est prof principal certifié de 3eme, seconde ou terminale.
Mais le pire, pour moi, c'est d'être un pion que l'on balade comme si on n'était pas un être humain qui a des amies, une famille et surtout, UNE personne qui compte énormément pour soi et que l'on voudrait pouvoir retrouver chaque soir et se réveiller à ses cotés chaque matin.

Mais ce métier est rempli de bons moments Smile

il y en a presque autant que des mauvais moments Very Happy

Non sans rire, ya quand même plein de bons moments et comme je suis une très grande optimiste, je suis sure qu'avec le temps et l'expérience, il y en aura de plus en plus.

Will.i.am · Posté le: Mar Jan 21, 2014 22:59 pm Sujet du message:

Les profs principaux sont plus payés il me semble.
par contre parler de vocation après tant de commentaires negatifs me semble un peu gros, surtout après acoir laissé entendre que l'enseignement serait temporaire.

globetrotteuse · Membre Sexe: Inscrit le: 22 Fév 2012 Messages: 498

Heureusement que les prof principaux sont payes plus ! Et même pour tout l'argent du monde ya des niveaux que je ne voudrais pas faire !

Souki · Posté le: Mar Jan 21, 2014 23:51 pm Sujet du message:

Fromthesouth · Posté le: Mer Jan 22, 2014 07:14 am Sujet du message:

Will.i.am · Posté le: Mer Jan 22, 2014 09:59 am Sujet du message:

Fromthesouth · Posté le: Mer Jan 22, 2014 10:26 am Sujet du message:

Il me semble qu'on peut être passionné ET réaliste à la fois, c'est pas non plus incompatible.

Will.i.am · Posté le: Mer Jan 22, 2014 10:27 am Sujet du message:

réaliste, oui.
Mais envisager de changer de profession relativise la passion, à mon sens...

Fromthesouth · Posté le: Mer Jan 22, 2014 10:52 am Sujet du message:

Bah elle a dit qu'elle voulait continuer l'enseignement mais avec un autre public, donc dans le même domaine, mais en changeant qq conditions.

Will.i.am · Posté le: Mer Jan 22, 2014 11:04 am Sujet du message:

si j'ai bien tout compris, elle envisage une reconversion en rentrant en France...

Fromthesouth · Posté le: Mer Jan 22, 2014 11:54 am Sujet du message:

D'après ce qu'elle a dit plus haut ça serait une reconversion comme "prof" avec des détenus, ou prof de sophro, enfin des trucs qui diffèrent du métier de prof de littérature, sans pour autant s' eloigner de l'enseignement/transmission de savoirs.

Will.i.am · Posté le: Mer Jan 22, 2014 12:01 pm Sujet du message:

ok, j'avais mal compris la reconversion envisagée.
en tout cas je ne souhaitais nullement froisser Souki.

Souki · Posté le: Mer Jan 22, 2014 12:37 pm Sujet du message:

Hello. Il faut vraiment que je clarifie deux ou trois trucs.

La vocation que je pense avoir, c'est celle d'expliquer des choses et de transmettre des connaissances, des réflexions, des questionnements. Je pense que ma matière a un véritable intérêt et qu'elle peut vraiment aider les gens à trouver diverses ressources essentielles dans la vie : du sens, une certaine organisation mentale, de l'intelligence, de la persuasion, la capacité de se faire entendre, de comprendre ce qu'on attend vraiment les uns des autres.

Le métier est lui, en revanche, une grande source de déception puisque le temps consacré à la transmission est de plus en plus restreint. Sur 55 minutes de cours, combien en consacre-t-on vraiment à la transmission dans un collège ? Et la transmission de quoi ? Et de quelle manière, puisque le travail est devenu un mot aussi tabou que la vilaine grammaire ?

Au début, je me disais que je faisais mal mon travail, que c'était exclusivement de ma faute. Après, j'ai compris que c'était aussi un peu (ou beaucoup, selon les cas) de la faute de la structure dans laquelle je travaillais. Quand tu as 28 élèves, de niveau très hétérogène et de condition psychologique très hétérogène aussi, quand on te fait perdre du temps avec les grilles de compétence, les trucs qui devraient être pris en charge par quelqu'un d'autre parce que ça ne te concerne pas du tout mais qui te tombent dessus sans que tu ne saches pourquoi (la formation en informatique, la gestion des stages qu'il faut parfois trouver pour les élèves et qu'il faut ensuite gérer en te rendant sur leur lieu de stage puis évaluer, les dossiers à monter pour placer les élèves en telle ou telle section l'année suivante, les rendez-vous avec les parents pour l'orientation, même quand les parents n'en ont rien à cirer, les journées de sensibilisation à la drogue, la délinquance, etc), quand on te demande de les amuser, en fait, le temps d'enseignement est très limité... j'ai oublié de parler du grand problème de l'autorité, l'épée de Damoclès... j'ai aussi oublié de parler de l'obligation de noter, et de sur-noter d'ailleurs, c'est-à-dire de l'obligation de mentir aux élèves et de leur faire croire qu'ils ont un niveau alors qu'ils vont au casse-pipe. S'ils étaient moins nombreux et un peu triés, on pourrait faire de la méritocratie et leur offrir des chances de croire en ce qu'ils font. On ne peut pas.

Bref, je n'ai pas de problème avec l'enseignement, j'ai un problème avec l'Éducation Nationale, ses programmes, ses méthodes, son hypocrisie. J'aimerais créer de la réussite et le système nous force tous, peu ou prou, à créer de l'échec et du dégoût. Les raisons en sont nombreuses et complexes, d'autant qu'elles se combinent entre elles donc ce serait compliqué de les énumérer en tout cas, le malaise est là.

Alors, que reste-t-il ? Pour moi, le choix, c'est d'enseigner aux élites ou de faire du social avec le déchet, qui est un déchet essentiellement parce que l'Éduc Nat l'a créé. C'est ça, mon malaise. Soit tu te tues à essayer de transformer un déchet, soit tu te complais à enseigner à ceux qui, avec ou sans toi y arriveront, ce qui revient à dire que l'enseignement est en voie de disparition dans la grande structure qu'est ce ministère.

Si je n'avais pas de vocation, je ne serais pas déçue. Pour moi, le cynisme, ce n'est pas de penser à me reconvertir dès maintenant (comme le disait FTS, vers des enseignements différents et pas vers un truc qui n'aurait vraiment aucun lien), le vrai cynisme, c'est de faire sans broncher le jeu des rectorats.

J'ai discuté il y a quelques semaines avec un prof en fin de carrière, qui a reçu tous les honneurs... Agrégé, palmes académiques et tout. Il me disait que c'est précisément parce qu'il aime son métier qu'il ne le referait pas, s'il avait mon âge.

Si vous avez du temps à «perdre», ce documentaire dit tout. http://vimeo.com/61467675

Lyriss · Posté le: Jeu Jan 23, 2014 16:29 pm Sujet du message:

Le problème c'est qu'un mec qui a passé sa vie a l'école a étudier et a transmettre ce qu'il a étudié est forcement en décalage avec des élèves qui n'ont pas envie d'étudier et n'y ont aucun gout.

Tant qu'un prof devra être un sale rat de bibliothèque, il se fera martyrisé et c'est normal car il est naturel pour des adolescents d'attaquer les faibles qui ne sont pas a leur place.

J'ai personnellement pris plaisir a foutre le bordel dans des classes tant le prof me faisait pitié par son inconsistance et sa faiblesse.

Un prof doit se sélectionner par son CHARISME et sa PÉDAGOGIE. Le reste n'a aucune important car n'importe quel programme de collège s'assimile en moins d'une semaine pour un adulte normal.

Bref, j'admets que vous êtes des victimes, vous les prof, mais ayez au moins la clairvoyance de ne pas défendre votre bourreau : le système de sélection défectueux qui vous a amené là.

Souki · Posté le: Jeu Jan 23, 2014 20:50 pm Sujet du message:

Tu as lu mon dernier message ?