La méchanceté est-elle évitable par l'éducation?


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sametvero
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Message Posté le: Dim Jan 20, 2013 16:47 pm    Sujet du message:
Il y a une différence entre forcer à changer et aider les gens qui veulent changer. Il est indubitable qu'il faille aider à changer les personnes qui le veulent (ceux qui sont dans la misère, ceux qui sont au bord du suicide, etc.). Or, selon la mentalité qui prévaut au Québec, il n'est pas nécessaire de donner plus d'aide à ceux qui veulent changer car il existe déjà suffisamment de ressources pour que chacun puisse s'en sortir. Le reste est du ressort de chaque individu.

À mon avis, tout cela comporte du vrai. Par contre, le gros problème c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui n'ont même pas les ressources psychologiques pour parvenir à mobiliser l'énergie nécessaire pour se sortir de leur malheur. C'est là où une compréhension plus fine des causes de nos états psychologiques est utile. Il est tout simplement faux de penser que chaque individu possède d'emblée tous les outils psychologiques (la force de caractère, on pourrait dire) pour se sortir de sa situation. Reconnaître cela est la première étape vers des sociétés où les gens sont moins malheureux.
chiron
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Message Posté le: Mer Jan 23, 2013 00:33 am    Sujet du message:
sametvero a écrit:

Par contre, le gros problème c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui n'ont même pas les ressources psychologiques pour parvenir à mobiliser l'énergie nécessaire pour se sortir de leur malheur. C'est là où une compréhension plus fine des causes de nos états psychologiques est utile. Il est tout simplement faux de penser que chaque individu possède d'emblée tous les outils psychologiques (la force de caractère, on pourrait dire) pour se sortir de sa situation.


Il faut dire que le pressing social aide à rabaisser les hommes de manière à éviter qu'ils ne se révoltent.
Je ne sais pas si tu as déjà eu affaire aux services sociaux, mais ce ne sont pas des gens faits pour t'aider mais bien pour te culpabiliser, t'humilier pour finalement te canaliser.
(Par contre imbus de leur autorité sur des personnes fragiles, ils cèdent très facilement à la moindre réclamation départementale ou ministérielle...)

Cela me rappelle une annonce qu'une amie m'a montré ce jour. Pour un emploi d'Ouvrier Spécialisé à mi-temps pour une zone d'entretien (c'est à dire sans aucune compétence particulière et payé à moitié su SMIC), il était mentionné "anglais courant souhaitable". De qui se moque-t-on là? J'ai eu envie d'écrire au PDG de la boîte... mais j'ai déjà plusieurs chats à fouetter...

Citation:

Reconnaître cela est la première étape vers des sociétés où les gens sont moins malheureux.


Ton approche qui viserait à l'éducation des autres me semble assez péjorative. De plus, vouloir se ré-éduquer ou se guérir est admettre une mauvaise éducation ou ou un état malade.
La mienne tend plutôt à résister au(x) conditionnement(s) négatif(s) via - toujours et encore - des activités socialisantes (et oui,cela sert à tout! Wink ). Car rien ne vaut une bonne socialisation pour se sentir utile, important, fort et ambitieux.
Après et assez franchement, je ne sais si un peu de violence ne serait pas finalement utile à un ré-équilibrage des relations sociales. La violence symbolique et psychologique est d'ailleurs légalement permise... puisque c'est elle qui maintient la base dans l'obéissance et ses devoirs.

Après il ne faudrait pas non plus tomber dans le travers du bon ouvrier et du patron salaud. Même si j'ai rarement vu des patrons humains ou heureux...
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Message Posté le: Dim Jan 27, 2013 18:11 pm    Sujet du message:
Chiron: Pour ce qui est des services sociaux, tu as sans doute été malchanceux. C'est un fait qu'il y a partout des gens mieux intentionnés que d'autres mais je crois pas que l'on puisse affirmer que le but des services sociaux soit de nous faire du mal. Pour ma part, j'en connais beaucoup qui se dévouent corps et âme à vouloir aider les autres.

Pour ce qui est de l'éducation, ce que tu proposes, à savoir encourager les gens à se socialiser, est une forme d'éducation. Ce n'est pas moins "péjoratif" que ce que je dis. En fait, ce que je dis inclus l'encouragement à se socialiser mais aussi plus que ça. Tu ne nieras tout de même pas que le mal-être existe (des millions de personnes t'en voudraient de ne pas croire en leur malheur). Ce que tu nies est peut-être la possibilité que la psychothérapie puisse transformer ce malheur. Mon site (100phrases.org) est en grande partie dédié à démontrer l'utilité de la psychothérapie. En gros, l'argument est que chaque type d'émotions change en fonction d'expériences appropriés. Or, la psychothérapie vise à donner une expérience relationnelle positive afin de changer les émotions problématiques liées à nos besoins d'attachement.

Pour ce qui est de la violence symbolique, je ne dis pas le contraire, allons-y! Manifestons le fait que ce système doive être changé! De fait, pour une personne qui n'a pas conscience des problèmes contemporains et qui s'informe des causes de ce type de manifestations, cela constitue une autre expérience éducative, et donc cela est de nature à transformer ses désirs, ce qui est l'effet recherché.
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Message Posté le: Mer Jan 30, 2013 18:39 pm    Sujet du message:
chiron a écrit:
La mienne [solution] tend plutôt à résister au(x) conditionnement(s) négatif(s) via - toujours et encore - des activités socialisantes (et oui, cela sert à tout! Wink ). Car rien ne vaut une bonne socialisation pour se sentir utile, important, fort et ambitieux.

Il me semble que pour rester saint et libre d'esprit, il est préférable de mettre une certaine distance avec ces activités dites "sociales".

Mon argument est simple: l'esprit doit-être entrainé et pour ça il faut une sorte de combat. Or les activités sociales sont l'incarnation même de la mise en parenthèse de tout combat ouvert, de fait l'esprit devient bancal et retord jusqu'à utiliser des indirections, coups bas et autres petites et minables manipulations. L'autre solution est de s'assagir ou de casser le cadre.

Ma solution serait de montrer qu'il n'y a pas de cadre.

chiron a écrit:
Ton approche qui viserait à l'éducation des autres me semble assez péjorative. De plus, vouloir se ré-éduquer ou se guérir est admettre une mauvaise éducation ou ou un état malade.

Vouloir se rééduquer me semble tomber sous le sens.
Pouvoir se rééduquer est une autre problématique.
Devoir se rééduquer est un syllogisme moral.

Lorsqu'on regarde l'état de la médecine physique actuelle, on pourrait se poser des questions sur l'état de celle psychique (inexistante).
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Message Posté le: Sam Fév 02, 2013 16:14 pm    Sujet du message:
Existance: Je suis bien d'accord sur le fait que la médecine psychique a beaucoup de progrès à faire. Ici, au Québec, les approches cognitivo-comportementales, visant uniquement à éliminer les symptômes afin de rendre apte au travail, sont les plus préconisées. À mon avis, cela est un leurre. Sans guérir les causes des maux psychologiques, on se sort d'une dépression, par exemple, et on retombe dans une nouvelle dépression l'année d'après. À mon avis, ce qu'il faut est de mieux comprendre les motivations des êtres humains afin de mieux répondre aux besoins les uns des autres.

D'ailleurs, à mon avis, les activités sociales dont parle Chiron sont bénéfiques précisément parce qu'elles fournissent une réponse à des besoins comme l'admiration, la fierté de soi, etc. En soi, elles ne sont pas un obstacle au combat que doit fournir chaque individu pour être lucide.
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Message Posté le: Dim Fév 03, 2013 23:37 pm    Sujet du message:
sametvero a écrit:
À mon avis, ce qu'il faut est de mieux comprendre les motivations des êtres humains afin de mieux répondre aux besoins les uns des autres.

Il me semble plus prioritaire de comprendre les pensées.
Car les motivations ne sont que des cycles éphémères.
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Message Posté le: Mar Fév 05, 2013 19:47 pm    Sujet du message:
On ne s'entend pas sur le sens à donner au mot "motivation". J'entends par ce mot les forces fondamentales qui font agir les être humains, autrement dit leurs besoins innés. Dans ce sens, les motivations n'ont rien d'éphémère. Et si on veut que les êtres humains soient heureux, il n'y a rien de plus important que comprendre ces motivations, comme je le disais.

Cela dit, je ne serais pas en désaccord avec le fait qu'il soit important de comprendre les pensées. De fait, ces pensées se forment presque toutes en relation avec nos besoins innées alors elles sont un très bon point de départ pour arriver à comprendre ces besoins.
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Message Posté le: Mer Fév 06, 2013 00:56 am    Sujet du message:
sametvero a écrit:
J'entends par ce mot les forces fondamentales qui font agir les être humains, autrement dit leurs besoins innés.

Les pensées n'ont pas grand rapport avec la biologie de bas étage.
D'ailleurs elles permettent d'outrepasser nombre de réflexes vitaux.

De fait, la plomberie corporelle est clairement secondaire à tout flux,
Et reflux intellectuels qu'on accepte d'oublier ou nier par l'éducation.
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Message Posté le: Mer Fév 06, 2013 02:11 am    Sujet du message:
C'est sûr que les pensées nous permettent d'appréhender des objets extrêmement abstraits. Ainsi, on peut discuter des propriétés des vecteurs, de la composition chimique du vinaigre ou encore de la nature de l'expérience temporelle. Je ne prétends pas que cela soit dénué d'intérêt, bien au contraire.

Tout ce que je prétends, c'est que nos actions sont liées à notre biologie. Quand je vais discuter avec des amis, c'est que je veux être aimé (un besoin inné). Quand je rénove tout seul mon sous-sol, c'est que je veux me sentir fier de moi (un besoin inné). Quand je prends ma douche et que je veux me faire beau, c'est que je veux partager mon lit avec la fille de mes rêves (un besoin inné). Quand je lis au sujet des propriétés des vecteurs, c'est que je veux satisfaire ma curiosité (un besoin inné). Etc. Etc.

Si cette thèse est vraie, c'est pour cela que les pensées les plus importantes pour comprendre notre bonheur sont celles qui sont liées à notre biologie.
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Message Posté le: Jeu Fév 07, 2013 23:39 pm    Sujet du message:
sametvero a écrit:
Si cette thèse est vraie, c'est pour cela que les pensées les plus importantes pour comprendre notre bonheur sont celles qui sont liées à notre biologie.

Pour être parfaitement heureux il nous faut un chiotte en or massif !
Of course, you said it : narturals needs of your own body !!!

Faut arrêter de déconner deux minutes, le corps à beau être une base ainsi que l'environnement une source d'inspiration pour notre cervelle. Mais ce n'est pas pour ça que le plan des idées n'est pas le plan des idées, qui comme l'expression le sous entends : le plan des idées n'est pas le plan de la réalité.

De fait, il faut arrêter d'intellectualiser de une collection de besoins primaire comme une essence telle que "bonheur"/"inspiration"/"foi"/etc. C'est joli à regarder en son fort intérieur, c'est magnifique même, dans des dimensions qui dépassent les cinq sens. Toujours est-il que c'est et que cela restera une connerie, simplement parce que ce n'est pas fait pour.


Je vais faire une petite métaphore, vous être sur un bateau, vous naviguer vers l'avant et laissez l'arrière s'éloigner: on peut dire que devant il y a le futur et derrière le passé. De même même on pourrait dire que d'un côté il y a le plan des sens réels et de l'autre le plan des sens virtuels.
Ces deux plan sont liés, oui, mais ils ne sont liés QUE par vous et par RIEN d'autre. Rechercher le bonheur, c'est faire passer la satisfaction et finir comme un simple junky sans seringue. C'est vrai que l’absence de la seringue change tout ...
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Message Posté le: Ven Fév 08, 2013 22:37 pm    Sujet du message:
sametvero a écrit:

D'ailleurs, à mon avis, les activités sociales dont parle Chiron sont bénéfiques précisément parce qu'elles fournissent une réponse à des besoins comme l'admiration, la fierté de soi, etc. En soi, elles ne sont pas un obstacle au combat que doit fournir chaque individu pour être lucide.


Hé, sametvero, tu fais quoi de la cordialité, de l'amitié et de l'amour ? N'est-ce pas le regard des autres qui nous fait exister ? N'est-ce pas la parole de l'autre qui nous enrichit ?
De plus, je je crois que le premier et plus puissant mécanisme de croissance intellectuelle passe par le mimétisme au moins dans la phase ado. Sans les autres, quels mimétismes ? quels exemples ?

Après je comprends que l'intérêt de l'autre soit variable en fonction des cultures. Ainsi un anglo-saxon est très souvent seul, même en famille. Mais pour les latins -dont je suis - les joies, les jeux, les surprises, les aventures se partagent en groupe. La solitude est le pire des maux et une sorte d'emprisonnement...

Aussi un anglo-saxon sera séduit par des méthodes d'auto-rééducation psychologiques, par de la psychothérapie, la culture de soin jardin intérieur.... Quoiqu'ils soient bien en avance sur nous concernant les thérapies de groupe sur maladies (cancers, alcoolisme).
Mais un latin solitaire est souvent un latin malade désocialisé suite à un traumatisme.
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Message Posté le: Sam Fév 16, 2013 16:50 pm    Sujet du message:
Je n'ai pas l'impression que nous disons des choses radicalement différentes. Je disais simplement que nos actions sont ultimement motivées des besoins innés. Or, un de nos besoins les plus puissants est celui d'être aimé. Ce besoin nous pousse donc constamment à rechercher la compagnie d'autrui à peu près de la façon que tu le décris.

Par ailleurs, la psychothérapie n'a rien à voir avec l'isolement. La psychothérapie est une relation humaine réparatrice, dans laquelle notre développement affectif et relationnel peut se poursuivre. Ce qui est guérissant en psychothérapie est surtout le sentiment d'être compris et aimé par quelqu'un qu'on admire (du moins c'est le but).

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