Exist@ncE
Super actif

Inscrit le: 19 Mai 2010
Messages: 1680
|
Posté le: Dim Déc 30, 2012 12:25 pm Sujet du message:
sametvero a
écrit: | Même le plus pauvre
aux USA est convaincu que la richesse est une question de mérite
individuel. |
C'est bien ce que j'ai dis.
Le "rêve américain"/"occidental" est un piège à pauvre :
- On utilise un espoir quasiment religieux sur un système ouvertement
injuste, inégalitaire et inhumain.
- De fait, ces cons de pauvres ne trouvent pas leur système aussi injuste et
ne se rebellent pas, magnifique non ?
C'est toujours la même chose avec les abrutis, on essaye de leur expliquer un
truc calmement, et ils vous réfutent de manière bornée en s'enfonçant dans
leurs dogmes.
Au début ça fait pitié, après on a envie de les taper, enfin on les laisse
dans leurs propres merdes.
|
Mai lan
Actif


Inscrit le: 19 Déc 2007
Messages: 830
|
Posté le: Dim Déc 30, 2012 20:44 pm Sujet du message:
"Si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il
passera sa vie à croire qu'il est stupide."
Sinon, je rejoins Lyriss et Grolux. La méchanceté est un concept qui existe
davantage dans la conséquence que dans une cause.
Pour ce qui est des "causes" des comportements violent et asociaux que tu
décris, leur résolution réside en effet davantage dans une modification de
l'environnement qui les féconde que dans une thérapie individualisé.
C'est l'environnement qui les a crée et c'est l'environnement qui peut de
nouveau agir pour les corriger.
Puis la Psychologie permet de comprendre, jamais de résoudre. Même si l'un
peut parfois entrainer l'autre chez un individu.
Il est en tout cas important de raisonner en terme de satisfaction /
frustration ; Intêret / desinteret.
Pourquoi faire des concessions de civilités sociales si on y a pas intêret
et si aucune culpabilité (issue d'une reconnaissance du méfait commis) ne
puis être pis en oeuvre dans la mesure ou la victime détient toujours une
part de l'agresseur (La fille qu'on viole est aussi celle qui nous trompes. La
vieille qu'on agresse est aussi celle qui vote FN et le mec qu'on sequestre
contre rançon a surement licencié quelques camarades).
Ainsi il faut raisonner et attaquer l'environnement, les grandes structures et
mode qui les conditionnent.
Qui privent des besoins ? Qu'est-ce qui crée la frustration ? Qui a interet
à cela ? Etc...
|
Bulbizarrexx
Actif


Sexe: 
Age: 35
Inscrit le: 12 Fév 2011
Messages: 1372
Localisation: Saint-Denis (93)
|
Posté le: Lun Déc 31, 2012 23:24 pm Sujet du message:
Une conséquence...quoique...la méchanceté peut être aussi un moyen adopté
comme principe, on peut être méchant par nécessité (supposée ou
réelle-n'importe) : le fameux impératif "soyez dur" de Nietzsche.
Mais ça intervient alors comme un mécanisme de protection, comme une
anticipation de la possible méchanceté d'autrui qui plane comme une menace.
Et c'est finalement assez triste parce que ça confine à l'isolement (ça
tend vers une forme de solitude et de retrait en tout cas).
|
Mai lan
Actif


Inscrit le: 19 Déc 2007
Messages: 830
|
Posté le: Mar Jan 01, 2013 01:24 am Sujet du message:
Bien entendu Bulbizarre mais on parlera alors de comportement machiavelién,
de fermeté, d'autoritarisme ou ce genre de chose.
La "méchanceté" est un concept complétement fumeux. Il n'est ici utilisé
que dans le cadre du questionnement de l'auteur.
La méchanceté étant le comportement de quelqu'un qui aspire à faire le
Mal. Et nul ne souhaite faire le Mal pour faire le Mal dans la mesure ou le
Mal est une invention doctrinnaire et comme tu as lu Nietzsche tu saisis cela.
|
Bulbizarrexx
Actif


Sexe: 
Age: 35
Inscrit le: 12 Fév 2011
Messages: 1372
Localisation: Saint-Denis (93)
|
Posté le: Mar Jan 01, 2013 15:39 pm Sujet du message:
Moui...n'empêche que c'est certainement ceux qui sont les plus radicaux sur
la question du manichéisme qui sont eux-mêmes le plus aux prises avec la
question.
Il faudrait creuser le problème de l'émancipation(ou de la solitude comme
conséquence inévitable).
Ce que je veux dire c'est que l'avènement de la méchanceté (ou du mal, ça
revient au même ici au vu de la manière dont tu le conçois) en la rejetant
hors du champ de la morale ne libère pas vraiment, puisqu'on est vite
rattrapé par la question dans la vie quotidienne.
Si l'on critique la morale des bonnes intentions, de la glorification du bien
par le christianisme (ou le socialisme-pas le parti politique, le terme est
plus générique), il faut en contrepartie avoir quelque chose de supérieur
à proposer en terme de dépassement d'une telle morale à l'oeuvre.
Ce que je veux dire c'est que la critique du manichéisme formulée ainsi ne
se suffit pas à elle seule/ne résout rien/ ne produit pas même une
émancipation (Nietzsche le dit aussi), ce qui est éthique c'est que la
question (insoluble peut-être) reste en suspense et continue d'être creusée
dans l’expérience, et nos vies nous en donne souvent l'occasion.
A titre personnel, je suis convaincu qu'une forme de rudesse sincère (pouvant
passer pour de la méchanceté) sera plus éthique et sans doute plus
productive et édifiante (pour soi-même et les autres) que des bonnes
intentions "molles", mais là on est sorti de l'exploration de ce qu'on
pourrait appeler, et sans aucune métaphysique "une figure authentique du
mal". D'après ce que tu dis Maï Lan, ça n'existe pas, moi je dirais que
c'est justement problématique à identifier (comme tout les grands concepts
universels : le bien, la bêtise, l'intelligence, la raison, la folie ect...)
Le mal qu'on peut rencontrer dans l'existence se subordonne souvent à autre
chose (par exemple un tueur en série-aussi abominable soit ses crimes est
souvent- ou toujours- déclaré fou par un expert psychiatre), ça doit être
pour ça que je suis aussi fasciné par les films d'horreurs, les histoires de
possession : finalement il n'y a que là qu'on croise d'authentique figures du
mal.
|
chiron
Actif


Sexe: 
Inscrit le: 07 Nov 2005
Messages: 1191
|
Posté le: Mar Jan 01, 2013 20:54 pm Sujet du message:
sametvero a
écrit: |
l'action politique à entreprendre pour éviter les actes antisociaux est
double. D'une part, il s'agit d'éduquer la population. Il faut que les gens
comprennent bien comment combler les besoins de leurs enfants (notamment leurs
besoins affectifs qui sont multiformes et complexes).
|
Attention qu'il est très délicat de dire aux personnes comment éduquer
leurs enfants. Car en général, elles reproduisent leur propre éducation (ou
le contraire, ce qui revient au même schéma) et ne peuvent en concevoir
d'autres.
La naissance d'un "homme nouveau" de par un contrôle du système éducatif
est tout de même assez répandu dans les cultures autoritaires.
Citation: |
D'autre part, il faut offrir des psychothérapies à bien plus large échelle
que ce qui est fait maintenant dans le but de combler les besoins des parents,
et ce afin de les rendre disponibles pour bien prendre soin de leurs enfants.
Un tel programme me semblerait suffisant pour éliminer les actes antisociaux.
(Incidemment, il y a présentement au Québec une proposition visant à rendre
gratuits les services de psychothérapie, ce qui me rend plein d'espoir.)
|
J'ai rarement vu une psychothérapie utile ou amusante. Pourquoi ne pas
utiliser la sociothérapie ?
En effet puisque certains environnements dégradent les gens, pourquoi ne pas
agir sur leur environnement pour les soigner voire leur donner les moyens
d'être plus heureux ?
Plutôt qu'un tête-à-tête avec un analyste, pourquoi ne pas rejoindre une
chorale, une troupe de théâtre, un club de sport et ainsi recréer des liens
d'amitié et de solidarité ?
Car je crois que notre personnalité à un instant donné est composée de
l'ensemble des personnalités que nous endossons et avons endossés dans tous
nos foyers affectifs (ou groupes humains). Dans certains groupes, nous sommes
dominants et donnons le ton, dans d'autres, nous sommes dominés et suivons
le mouvement...
Si le travail et la famille sont les seuls groupes affectifs d'une personne,
en cas de grave crise dans les deux, c'est la déprime assurée. Tandis que si
cette personne est membre d'un orchestre, d'une chorale et d'une équipe de
rugby et bien ses activités socialisantes non sinistrées la soutiendront.
Si on veut développer les activités socialisantes (qui permettent de
rencontrer des personnes via un travail commun), on peut jouer sur le
financement des associations sportives et culturelles, des conservatoires, des
équipements sportifs et en abaissant les coûts d'inscription pour les
enfants.
Citation: |
Est-ce que tout cela est le reflet d'une préoccupation bourgeoise? Je ne le
crois pas. En fait cela représente à mon avis le meilleur moyen d'arriver à
une vraie société égalitaire. En effet, quoi de plus égalitaire que de
vouloir le bonheur de chacun?
|
On ne peut vouloir le bonheur des gens sans leur consentement. Et le bonheur
d'une personne n'est pas soumis à tes propres critères. Tu verras bien quand
t'auras des enfants !
Plus sérieusement, donner les moyens d'être heureux c'est déjà faire
beaucoup. Mais vouloir rendre heureux, c'est en faire trop, et constitue à
mon avis une atteinte au libre-arbitre de l'autre .
Citation: |
Quant à la question de l'implication citoyenne, je crois que c'est lié
aussi. Si les gens se sentent tous mieux dans leur peau, je pense qu'ils
seront beaucoup plus enclins à participer de façon active au processus
démocratique. |
Bien entendu. D'ailleurs plus les gens sont dans le besoin et moins ils
participent à la démocratie, à la fois parce qu'ils ont des priorités plus
importantes à très court terme mais aussi parce qu'ils se sentent
dévalorisés. Il faut aussi lutter contre les culpabilisations que nous
recevons, qu'elles soient professionnelles, politiques, religieuses ou
familiales.
Car là encore, la culpabilisation d'autrui est un mécanisme de domination
visant à dépouiller autrui de ses droits et de sa confiance en soi.
Il faut être un frère pour l'autre et non une belle-mère ! (ceci dit,
ma belle-mère est admirable)
|
sametvero
De passage

Sexe: 
Inscrit le: 14 Déc 2012
Messages: 21
Localisation: Utopia
|
Posté le: Mer Jan 02, 2013 06:15 am Sujet du message:
Oublions la "méchanceté", qui n'est qu'un raccourci inutile. Au fond, ma
thèse est précisément que le libre-arbitre est une illusion. Chaque action,
bonne ou mauvaise selon autrui, est posée en fonction de ses propres états
affectifs les plus intenses dans le but de satisfaire ses propres besoins. Si
cela est vrai, alors, d'une part, la folie est impossible. Ce qui semble fou
n'est que l'expression d'un vécu particulier que nous n'arrivons pas à
comprendre, mais qui est la meilleure action du point du vue du "fou" afin de
répondre à ses propres besoins.
D'autre part, cela implique que, pour améliorer les sociétés, l'objectif
est d'éduquer les gens afin qu'ils soient motivés à répondre à leurs
besoins de la façon la plus socialement positive possible. Cette éducation
implique informer les gens aussi bien que les "guérir" de tout type de
traumatisme relationnel grâce à des liens humains nourrissants, que ces
liens soient forgés dans des activités de groupe ou dans des
psychothérapies. C'est cela, je crois, qui est la base du changement social.
Or, de fait, cela est un changement de l'environnement. De plus, à mon avis,
c'est un préalable à un changement de l'environnement général (comme le
mode de production économique, par exemple).
Est-ce de l'autoritarisme? Cela dépend de la manière par laquelle c'est mis
de l'avant. Je préconise la méthode argumentative, laquelle évite de forcer
qui que ce soit à quoi que ce soit. C'est pour cela que je parlais de
démocratie, plus haut.
|
Mai lan
Actif


Inscrit le: 19 Déc 2007
Messages: 830
|
Posté le: Mer Jan 02, 2013 13:17 pm Sujet du message:
J'apprecie assez ta démarche mais se limiter à la thérapie individuelle
c'est manquer d'ambition en plus de ne pas faire dans le plus efficace.
Une thérapie pour "savoir réaliser ses besoins de la manière la plus
socialement positive" c'est déjà une contrainte supplémentaire pour
l'individu en question.
Et une contrainte pour quoi ? Pour "la société" ? Celle qui nous pousses
dans des travers illégaux et violent pour la résolution de nos besoins ?!
Il faut donc avoir de l'ambition et faire dans la valeur sur : Modifier
l'environnement. C'est à dire améliorer les "leviers sociaux" de la
société pour alors, massivement et efficacement, satisfaire les besoins de
Tous avant même qu'ils ne soient nécessaire pour certains d'emprunter des
chemins alternatifs, déviants et violents.
|
chiron
Actif


Sexe: 
Inscrit le: 07 Nov 2005
Messages: 1191
|
Posté le: Jeu Jan 03, 2013 00:04 am Sujet du message:
sametvero a
écrit: | Oublions la
"méchanceté", qui n'est qu'un raccourci inutile. Au fond, ma thèse est
précisément que le libre-arbitre est une illusion.
|
Là je suis complètement d'accord quoique... le choix peut tout de même
exister (et est-ce que je l'espère ? )
Citation: |
Chaque action, bonne ou mauvaise selon autrui, est posée en fonction de ses
propres états affectifs les plus intenses dans le but de satisfaire ses
propres besoins.
|
A partir de là, je vais te titiller un peu...
Si tu opères sur une même culture, pourquoi pas ? Quoique on subit plus
qu'on ne décide et donc c'est plus du conditionnement qu'un besoin propre.
Mais cela devient faux si on replace cela dans des cultures différentes, et
le formatage originel qu'elles produisent.
C'est plutôt ce formatage qui nous fait différents avec des univers de
possibles bien sécants. Dès lors qui est tu, toi, pour définir ce qui
convient aux autres? Selon quels critères, selon quelle culture ?
Et des cultures, il y en a des milliers avec certaines qui naissent et
d'autres qui meurent, certaines qui croissent et d'autres qui s'étiolent.
Et toucher à une culture, cela s'apparente à un génocide.
Par exemple mettre ses anciens dans un hospice (ce qui est propre aux latins)
est le pire crime possible pour un communautaire. La liberté fait peur à des
autoritaires (indiens, japonais, allemands) , mais d'autres comme les
anglo-saxons tueraient pour conserver la leur.
Quelles sont donc les bonnes valeurs ? Sur quels critères souhaite-tu
éduquer l'humanité ? Pourquoi vouloir tuer la diversité humaine ? Quelle
est aussi la "bonne" philosophie ?
Citation: |
Si cela est vrai, alors, d'une part, la folie est impossible. Ce qui semble
fou n'est que l'expression d'un vécu particulier que nous n'arrivons pas à
comprendre, mais qui est la meilleure action du point du vue du "fou" afin de
répondre à ses propres besoins.
|
Je ne le crois pas. Un peu comme les réactions chimiques, si certains
traumatismes sont réversibles, d'autres sont irréversibles. Et la mort est
préférable à certains traitements menant à certaines vies de souffrance et
de renoncement.
Prend par exemple une personne jouissant de faire souffrir les autres et
essayer donc de la (re-?)socialiser en protégeant aussi les autres. Bon
courage...
Citation: |
D'autre part, cela implique que, pour améliorer les sociétés, l'objectif
est d'éduquer les gens afin qu'ils soient motivés à répondre à leurs
besoins de la façon la plus socialement positive possible. Cette éducation
implique informer les gens aussi bien que les "guérir" de tout type de
traumatisme relationnel grâce à des liens humains nourrissants, que ces
liens soient forgés dans des activités de groupe ou dans des
psychothérapies. C'est cela, je crois, qui est la base du changement social.
Or, de fait, cela est un changement de l'environnement. De plus, à mon avis,
c'est un préalable à un changement de l'environnement général (comme le
mode de production économique, par exemple).
|
Mais qui souhaite donc améliorer les sociétés ? On a élevé des
travailleurs/consommateurs/conscrits. On a même des immigrés comme
boucs-émissaires. De quoi d'autre aurait-on besoin ?
Citation: |
Est-ce de l'autoritarisme? Cela dépend de la manière par laquelle c'est mis
de l'avant. Je préconise la méthode argumentative, laquelle évite de forcer
qui que ce soit à quoi que ce soit. C'est pour cela que je parlais de
démocratie, plus haut. |
Les Russes dans les années 70 se baladaient dans tous les congrès de
psychiatrie avec des papiers sur la "névrose individualiste", une maladie
mentale très répandue aux états-unis pour laquelle ils avaient vraiment
lancé des recherches.
Il est très facile de supposer fou une personne qui n'a pas nos valeurs et de
vouloir le "guérir" (et trop souvent en réalité vouloir la convertir ou la
détruire).
A supposer qu'une personne puisse s'arroger le choix du meilleur, je crois
qu'elle devrait étudier toutes les cultures et par ainsi comprendre que c'est
la diversité qui fait la beauté. Vouloir uniformiser les hommes reviendrait
sans doute à n'avoir qu'une espèce d'oiseau...
Tu veux donc libérer les gens, mais est-ce de liberté qu'ils ont besoin et
la souhaitent-ils ? Pourraient-ils vivre libres longtemps en masse? De quels
exemples historiques dispose-tu ?
Tu veux les libérer par la raison, alors que leurs valeurs sont
irrationnelles, et que c'est très bien ainsi
Ceux qui veulent libérer les gens ne veulent-t-ils pas surtout se libérer
eux-mêmes et pour se faire ne projettent-ils pas leurs rêves sur les
autres?
Je crois que vouloir vraiment libérer les autres est leur donner les moyens
de se libérer et non de leur expliquer de quelle manière le faire...
Mais je suis sans doute aussi formaté: j'adore embêter toute forme
d'autorité et je n'aime que l'imprévu ou l'improbable
Les sages antiques recherchaient le bonheur plus que la liberté. Et je crois
qu'on devrait dire les bonheurs car ils
sont aussi variés et différents qu'un stoïque comparé à un épicurien.
|
sametvero
De passage

Sexe: 
Inscrit le: 14 Déc 2012
Messages: 21
Localisation: Utopia
|
Posté le: Jeu Jan 03, 2013 04:37 am Sujet du message:
Mai lan: Je voudrais aussi un changement institutionnel radical.
Personnellement, je suis en faveur d'une forme de communisme. Par contre, je
ne vois comment amener ce changement si ce n'est en amenant chaque personne
qui m'entoure à le vouloir, une à la fois. Je me vois mal prendre les armes
et imposer mon communisme à des gens qui croient que c'est une mauvaise
chose.
Chiron: Eh bien! Si tu es d'accord que nous sommes déterminés par nos états
affectifs, on ne devrait pas avoir de mal à s'entendre (c'est habituellement
le plus gros morceau à avaler).
Pour ce qui est des états affectifs, il est vrai qu'ils sont le produit de
leur culture. Cependant, si on remonte à leur origine, on doit
nécessairement supposer qu'ils se produisent en fonction d'une contrainte
innée. Par exemple, quand on vit un événement donné, s'il est plaisant (le
bébé se fait prendre dans les bras de sa mère, par exemple), il se produit
en nous une association qui servira de base aux émotions positives
subséquentes (la joie à la vue de sa mère, par exemple); et l'inverse se
produit si l'événement est déplaisant. Or, la réaction initiale de plaisir
ou de souffrance ne peut avoir lieu qu'en fonction d'une contrainte innée, à
savoir un besoin fondamental de la nature humaine (le besoin d'être apaisé,
dans l'exemple). Autrement, on ne pourrait expliquer pourquoi la réaction
initiale étant plaisante plutôt que déplaisante. Bref, les états affectif
servent tous à nous indiquer des moyens de satisfaire nos besoins innés en
fonction de nos associations passées.
Pour ce qui est de "guérir", je ne sais pas pour ton entourage, mais, dans le
mien, la souffrance est presque partout (et ce n'est pas moi qui la projette
sur les gens; je le sais parce que je suis une bonne oreille ). Tout ce que je
veux est réduire cette souffrance. J'appellerais cela le bonheur, moi aussi,
dans le sens d'une plus grande satisfaction de nos besoins innés.
|
chiron
Actif


Sexe: 
Inscrit le: 07 Nov 2005
Messages: 1191
|
|
Exist@ncE
Super actif

Inscrit le: 19 Mai 2010
Messages: 1680
|
Posté le: Dim Jan 06, 2013 01:32 am Sujet du message:
Mai lan a
écrit: | Il faut donc avoir de
l'ambition et faire dans la valeur sur : Modifier l'environnement. C'est à
dire améliorer les "leviers sociaux" de la société pour alors, massivement
et efficacement, satisfaire les besoins de Tous avant même qu'ils ne soient
nécessaire pour certains d'emprunter des chemins alternatifs, déviants et
violents. |
J'aime assez le droit donné aux hommes par la figure divine qu'est le libre
arbitre, et qui est magistralement exprimé dans beaucoup d’œuvres
cinématographiques où c'est le seul moyen pour le héros de dépasser le
Mal.
(L'avocat du diable, Constantine, ...)
De fait, le problème de cette ambition est qu'elle va à l'encontre de ce
principe du droit au libre arbitre.
sametvero a
écrit: | Oublions la
"méchanceté", qui n'est qu'un raccourci inutile. Au fond, ma thèse est
précisément que le libre-arbitre est une illusion. |
Le libre arbitre en tant que
liberté est peut-être une illusion, ou est peut-être réel est ce
n'est que la connerie humaine qui est trop ancrée ?
Quoi qu'il en soit, il n'est pas possible de réfuter le droit au libre arbitre qui n'est
que le principe à la base de la
philosophie de l'éthique et de toute les lois en général. Sous le prétexte
fallacieux que le libre arbitre en tant que liberté peut ne pas exister, ce
sont juste deux choses complètements différentes.
L'homme se prend pour un dieu, par conséquent il veut pouvoir être
l'instigateur du destin. De fait, les lois des hommes officielles, comme
religieux ou encore sociales offrent toujours une possibilité incarnant la
"destinée" à accomplir. Mais ce qu'on oublie, c'est que comme il y a une
possibilité d'accomplir la destiné il y a aussi la possibilité de ne pas
l'accomplir.
Refuser ce droit/cette possibilité à la déviance, c'est refuser le droit.
Mais l'homme (ou le monde ?) est suffisamment retord, car même s'il y a cette
possibilité et même si ce droit est laissé possible, ça ne veux pas dire
que les écarts ne seront pas punis/n'auront aucune conséquence
Si je poursuis mon raisonnement, j'aboutirai à une méthode de réduction de
la violence et des autre problèmes assez différente:
Afficher clairement le droit/la possibilité à la déviance et leur
conséquences. De fait, il sera possible de se construire (ou pas ?) des
barrières mentales plus sainement capables de supporter les déviances (j'ai
dis "supporter" pas "apprécier").
|
XxLuciolexX
Suprème actif


Sexe: 
Age: 39
Inscrit le: 21 Fév 2008
Messages: 3449
Localisation: Lille
|
Posté le: Jeu Jan 10, 2013 00:48 am Sujet du message: Re: La méchanceté est-elle évitable par l'éducation?
sametvero a
écrit: | Croyez-vous que les
actes méchants (l'intimidation, la violence, la volonté de domination, etc.)
soient entièrement évitables par l'éducation (entendue au sens large
d'éducation affective et/ou morale et/ou factuelle)?
|
C'est un sujet d'école ça.
La question caché c'est un peu: "Devons-nous corriger nos enfants quand ils
dépassent la limite?"
Ça dépend du lien affectif, tant que l'enfant place ses parents au centre de
son plan affectif alors il pourrait obéir, accepter les leçons, etc... bref
ça dur pas...
Ça dépend de la nature de chacun, l'homme est un monstre d'orgueil.
Pour moi l'orgueil confronté à autrui, engendre des frustrations et malgré
notre conscience(et le blabla parental) nous pouvons être tenter de les
résoudre de manières pas très réglo mais plus facile... (ah oui en plus on
est fainéant).
Les gosses faut les remettre dans le droit chemin!
|
Sweetie Des Arts
Mister Genaisse 2013

Sexe: 
Inscrit le: 10 Oct 2011
Messages: 3977
|
Posté le: Jeu Jan 10, 2013 01:32 am Sujet du message:
Ouah, j'ai apprécié lire Existance.
|
sametvero
De passage

Sexe: 
Inscrit le: 14 Déc 2012
Messages: 21
Localisation: Utopia
|
Posté le: Lun Jan 14, 2013 04:23 am Sujet du message:
Existance: Je ne comprends pas ce que veut dire le droit au libre-arbitre. Je
pense plutôt que la question du libre-arbitre est une question de fait:
l'avons-nous ou non?
De mon point de vue, la déviance (de même que la rectitude), n'est pas une
option parmi d'autres. Quand je pose une action déviante (ou morale), je suis
dans une situation où cette action semble être la meilleure pour moi et je
vois alors cette action comme étant une nécessité.
Il est clair que cela va à l'encontre de la morale au sens kantien du terme.
Dans mon cadre, on ne peut jamais agir de façon désintéressée, par pur
respect du devoir moral qui serait le nôtre. Mais cela ne me dérange pas
tellement. Cette moralité ne me semble pas psychologiquement réaliste de
toute façon. De fait, quand j'agis moralement, je conçois plutôt cela comme
étant le fruit de mon éducation émotionnelle: je me dégoûterais moi-même
de faire les actions que mon vécu m'a amené à trouver immorales. Il me
semble que le fondement de la morale soit plutôt lié à nos états
affectifs.
Cela dit, si je comprends bien votre point, à la fin, il peut être compris
sous cette lumière déterministe. De fait, dire clairement les conséquences
de différentes actions est une des facettes de l'éducation dont je parle
depuis le début. Ce type d'information constitue un aspect de plus dans la
somme des événements qui déterminent nos états affectifs. Nos points de
vue ne sont peut-être pas si éloignés que ça.
|
Exist@ncE
Super actif

Inscrit le: 19 Mai 2010
Messages: 1680
|
Posté le: Ven Jan 18, 2013 19:06 pm Sujet du message:
sametvero a
écrit: | Exist@ncE: Je ne
comprends pas ce que veut dire le droit au libre-arbitre. Je pense plutôt que
la question du libre-arbitre est une question de fait: l'avons-nous ou
non? |
Parlons de faits:
La liberté de penser ne me semble pas théorique (dans les limites de
l'imagination).
>Étant donné que l'on peux penser ce que l'on veut, il se peut qu'au prix
d'un effort mental (plus ou moins négligeable) on puisse agir selon notre
liberté de penser.
>>De fait, il est toujours possible d'agir dans ce degré de liberté.
Au final, ce degré de liberté est un libre arbitre qui est loin d'être
théorique.
Passons à la théorie:
L'éthique désire répondre à "Comment agir au mieux ?". Pour cela la
première étape consiste à permettre à tous de ne pas devoir être
convaincu, d'une part parce qu'on peut se tromper, d'autre part parce que le
monde évolue et enfin parce que c'est impossible : même un parfait
conditionnement peut engendrer des doutes.
Appliquer ça à la thèse adverse:
En avançant que tout est déterministe tu nous expliques que dans ton cadre
il faut forcément maximiser ses intérêts. Personnellement, je ne vois
vraiment pas pourquoi il faudrait que je maximise mes intérêts, parce
qu'assez souvent je ne suis "pas intéressé".
Scientifiquement parlant le déterminisme est très surfait, c'est très très
loin d'être un absolut, plus encore en biologie et alors en psychologie ...
Touche humoristique:
Par contre, le principe contraire -j'entends la stupidité- semble ne pas
avoir de limite. Mais même en admettant que ce soit un absolut on ne peut pas
se baser sur un principe "négatif" car il est "secondaire".
|
sametvero
De passage

Sexe: 
Inscrit le: 14 Déc 2012
Messages: 21
Localisation: Utopia
|
Posté le: Sam Jan 19, 2013 01:51 am Sujet du message:
Personnellement, je pense que c'est plutôt la possibilité de la liberté qui
est surévaluée... après tout, peu d'axiomes sont aussi intuitifs que celui
disant que tout a une cause (ce qui l'expression la plus simple du
déterminisme). Pour ce qui du déterminisme psychologique, j'en défends une
variante que je crois assez convaincante sur mon site. Je devrais sûrement
copier-coller les pages étant donné l'interdiction de mettre des liens vers
d'autres sites mais bon, je pense que, dans le contexte ça se justifie:
100phrases.org. En gros, le site défend une définition fonctionnelle des
états affectifs puis il applique cette définition dans le cadre d'une
analyse des causes possibles de l'action et il conclut que les actions sont
nécessairement motivées par des états affectifs indépendants de notre
volonté.
|
Exist@ncE
Super actif

Inscrit le: 19 Mai 2010
Messages: 1680
|
Posté le: Sam Jan 19, 2013 22:51 pm Sujet du message:
sametvero a
écrit: | après tout, peu
d'axiomes sont aussi intuitifs que celui disant que tout a une cause (ce qui
l'expression la plus simple du déterminisme). |
"Tout à une cause" est un axiome secondaire tout comme la stupidité ^^
Je m'explique: << Un homme casse une branche d'un arbre peu commun, une
heure après une météorite l'écrase. >> C'est très facile de dire
une fois l'homme réduit à l'état de confiture qu'il n'aurait pas du casser
la branche du grand arbre sacré du cosmos ou qu'il n'aurait pas du traverser
une autoroute les yeux fermés ou qu'il n'aurait pas du faire chanter un
assassin ou parier sur le mauvais cheval.
Dans les faits, LES VRAIS FAITS (pas ceux que tu cites comme si tu leurs
vouaient un culte), on est même pas conscient qu'on a la possibilité de
faire un choix.
De même on croit que quand un accident arrivera il y aura forcément un cadre
hollywoodien avec une super musique en fond et que là on jouera sa vie. Dans
les faits rien ne nous prévient, on a juste oublié de regarder à gauche en
traversant un passage piéton et on a juste été projeté sur un camion et on
est juste mort. Et il n'y a pas eut de musique, pas de superhéros pour nous
sauver ou nous tenir la main pendant qu'on expire à l'italienne pendant 5
minutes.
De fait, j'ai une opinion presque diamétralement opposée au fait que:
sametvero a
écrit: | la possibilité de la
liberté [...] est surévaluée |
Pour moi la liberté est presque absolue est l'explication est la plus
simple:
<< On est stupide. >>
|
sametvero
De passage

Sexe: 
Inscrit le: 14 Déc 2012
Messages: 21
Localisation: Utopia
|
Posté le: Sam Jan 19, 2013 23:20 pm Sujet du message:
Tu cites souvent la stupidité et à chaque fois je me demande si tu veux que
je me l'applique, puis je me dis que non, que ça serait trop gratuit, mais
bon...
Quant au choix, je ne le nie pas. Je suis d'accord pour dire que, dans chaque
situation, nous devons choisir. Ce que je crois, par contre, c'est que ce
choix est causé par des préférences affectives: je choisis ce que j'ai le
plus envie de faire. Or, je crois aussi que ces préférences affectives sont
le résultat de la somme des événements que j'ai vécus et je n'ai donc
aucun contrôle sur ces préférences. Ultimement, les choix que nous faisons
sont donc déterminés par la somme de notre vécu.
La raison pour laquelle je crois que trop d'accent est mis sur notre liberté
est d'ordre politique. En effet, si nous pouvons surmonter toutes nos
influences par l'effort de notre volonté alors il ne sert à rien d'aider
politiquement les pauvres, les dépressifs, les malheureux, etc. Ils n'ont
qu'à se botter le cul et à se prendre en main s'ils veulent changer, disent
les pro-liberté de droite. C'est ça qui me dérange vraiment.
|
Exist@ncE
Super actif

Inscrit le: 19 Mai 2010
Messages: 1680
|
Posté le: Sam Jan 19, 2013 23:56 pm Sujet du message:
sametvero a
écrit: | Tu cites souvent la
stupidité et à chaque fois je me demande si tu veux que je me l'applique,
puis je me dis que non, que ça serait trop gratuit, mais
bon... |
I'm a free man !
sametvero a
écrit: | [...] les pauvres, les
dépressifs, les malheureux, etc. Ils n'ont qu'à se botter le cul et à se
prendre en main s'ils veulent changer, disent les pro-liberté de droite.
C'est ça qui me dérange vraiment. |
Il me semble aussi qu'il y a une limite intellectuelle qui permet sa propre
évolution. (J'ai dis intellectuelle pas émotionnelle ni biologique ou encore
moins sociologique. Car c'est soit trop faible soit trop impermanent.)
Enfin, ce n'est pas le problème des "pauvres, dépressifs, malheureux, etc."
c'est plutôt se poser la question bien plus horrible:
<< Est-ce qu'il faut réellement que ces individus changent ? >>
|