La méchanceté est-elle évitable par l'éducation?


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Message Posté le: Dim Déc 30, 2012 12:25 pm    Sujet du message:
sametvero a écrit:
Même le plus pauvre aux USA est convaincu que la richesse est une question de mérite individuel.

C'est bien ce que j'ai dis.

Le "rêve américain"/"occidental" est un piège à pauvre :
- On utilise un espoir quasiment religieux sur un système ouvertement injuste, inégalitaire et inhumain.
- De fait, ces cons de pauvres ne trouvent pas leur système aussi injuste et ne se rebellent pas, magnifique non ?


C'est toujours la même chose avec les abrutis, on essaye de leur expliquer un truc calmement, et ils vous réfutent de manière bornée en s'enfonçant dans leurs dogmes.
Au début ça fait pitié, après on a envie de les taper, enfin on les laisse dans leurs propres merdes.
Mai lan
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Message Posté le: Dim Déc 30, 2012 20:44 pm    Sujet du message:
"Si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu'il est stupide."

Sinon, je rejoins Lyriss et Grolux. La méchanceté est un concept qui existe davantage dans la conséquence que dans une cause.

Pour ce qui est des "causes" des comportements violent et asociaux que tu décris, leur résolution réside en effet davantage dans une modification de l'environnement qui les féconde que dans une thérapie individualisé.

C'est l'environnement qui les a crée et c'est l'environnement qui peut de nouveau agir pour les corriger.

Puis la Psychologie permet de comprendre, jamais de résoudre. Même si l'un peut parfois entrainer l'autre chez un individu.

Il est en tout cas important de raisonner en terme de satisfaction / frustration ; Intêret / desinteret.

Pourquoi faire des concessions de civilités sociales si on y a pas intêret et si aucune culpabilité (issue d'une reconnaissance du méfait commis) ne puis être pis en oeuvre dans la mesure ou la victime détient toujours une part de l'agresseur (La fille qu'on viole est aussi celle qui nous trompes. La vieille qu'on agresse est aussi celle qui vote FN et le mec qu'on sequestre contre rançon a surement licencié quelques camarades).

Ainsi il faut raisonner et attaquer l'environnement, les grandes structures et mode qui les conditionnent.

Qui privent des besoins ? Qu'est-ce qui crée la frustration ? Qui a interet à cela ? Etc...
Bulbizarrexx
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Message Posté le: Lun Déc 31, 2012 23:24 pm    Sujet du message:
Une conséquence...quoique...la méchanceté peut être aussi un moyen adopté comme principe, on peut être méchant par nécessité (supposée ou réelle-n'importe) : le fameux impératif "soyez dur" de Nietzsche.
Mais ça intervient alors comme un mécanisme de protection, comme une anticipation de la possible méchanceté d'autrui qui plane comme une menace.
Et c'est finalement assez triste parce que ça confine à l'isolement (ça tend vers une forme de solitude et de retrait en tout cas).
Mai lan
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Message Posté le: Mar Jan 01, 2013 01:24 am    Sujet du message:
Bien entendu Bulbizarre mais on parlera alors de comportement machiavelién, de fermeté, d'autoritarisme ou ce genre de chose.

La "méchanceté" est un concept complétement fumeux. Il n'est ici utilisé que dans le cadre du questionnement de l'auteur.

La méchanceté étant le comportement de quelqu'un qui aspire à faire le Mal. Et nul ne souhaite faire le Mal pour faire le Mal dans la mesure ou le Mal est une invention doctrinnaire et comme tu as lu Nietzsche tu saisis cela.
Bulbizarrexx
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Message Posté le: Mar Jan 01, 2013 15:39 pm    Sujet du message:
Moui...n'empêche que c'est certainement ceux qui sont les plus radicaux sur la question du manichéisme qui sont eux-mêmes le plus aux prises avec la question.
Il faudrait creuser le problème de l'émancipation(ou de la solitude comme conséquence inévitable).
Ce que je veux dire c'est que l'avènement de la méchanceté (ou du mal, ça revient au même ici au vu de la manière dont tu le conçois) en la rejetant hors du champ de la morale ne libère pas vraiment, puisqu'on est vite rattrapé par la question dans la vie quotidienne.
Si l'on critique la morale des bonnes intentions, de la glorification du bien par le christianisme (ou le socialisme-pas le parti politique, le terme est plus générique), il faut en contrepartie avoir quelque chose de supérieur à proposer en terme de dépassement d'une telle morale à l'oeuvre.

Ce que je veux dire c'est que la critique du manichéisme formulée ainsi ne se suffit pas à elle seule/ne résout rien/ ne produit pas même une émancipation (Nietzsche le dit aussi), ce qui est éthique c'est que la question (insoluble peut-être) reste en suspense et continue d'être creusée dans l’expérience, et nos vies nous en donne souvent l'occasion.

A titre personnel, je suis convaincu qu'une forme de rudesse sincère (pouvant passer pour de la méchanceté) sera plus éthique et sans doute plus productive et édifiante (pour soi-même et les autres) que des bonnes intentions "molles", mais là on est sorti de l'exploration de ce qu'on pourrait appeler, et sans aucune métaphysique "une figure authentique du mal". D'après ce que tu dis Maï Lan, ça n'existe pas, moi je dirais que c'est justement problématique à identifier (comme tout les grands concepts universels : le bien, la bêtise, l'intelligence, la raison, la folie ect...)

Le mal qu'on peut rencontrer dans l'existence se subordonne souvent à autre chose (par exemple un tueur en série-aussi abominable soit ses crimes est souvent- ou toujours- déclaré fou par un expert psychiatre), ça doit être pour ça que je suis aussi fasciné par les films d'horreurs, les histoires de possession : finalement il n'y a que là qu'on croise d'authentique figures du mal.
chiron
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Message Posté le: Mar Jan 01, 2013 20:54 pm    Sujet du message:
sametvero a écrit:

l'action politique à entreprendre pour éviter les actes antisociaux est double. D'une part, il s'agit d'éduquer la population. Il faut que les gens comprennent bien comment combler les besoins de leurs enfants (notamment leurs besoins affectifs qui sont multiformes et complexes).


Attention qu'il est très délicat de dire aux personnes comment éduquer leurs enfants. Car en général, elles reproduisent leur propre éducation (ou le contraire, ce qui revient au même schéma) et ne peuvent en concevoir d'autres.
La naissance d'un "homme nouveau" de par un contrôle du système éducatif est tout de même assez répandu dans les cultures autoritaires.

Citation:

D'autre part, il faut offrir des psychothérapies à bien plus large échelle que ce qui est fait maintenant dans le but de combler les besoins des parents, et ce afin de les rendre disponibles pour bien prendre soin de leurs enfants. Un tel programme me semblerait suffisant pour éliminer les actes antisociaux. (Incidemment, il y a présentement au Québec une proposition visant à rendre gratuits les services de psychothérapie, ce qui me rend plein d'espoir.)


J'ai rarement vu une psychothérapie utile ou amusante. Pourquoi ne pas utiliser la sociothérapie ?
En effet puisque certains environnements dégradent les gens, pourquoi ne pas agir sur leur environnement pour les soigner voire leur donner les moyens d'être plus heureux ?
Plutôt qu'un tête-à-tête avec un analyste, pourquoi ne pas rejoindre une chorale, une troupe de théâtre, un club de sport et ainsi recréer des liens d'amitié et de solidarité ?
Car je crois que notre personnalité à un instant donné est composée de l'ensemble des personnalités que nous endossons et avons endossés dans tous nos foyers affectifs (ou groupes humains). Dans certains groupes, nous sommes dominants et donnons le ton, dans d'autres, nous sommes dominés et suivons le mouvement...
Si le travail et la famille sont les seuls groupes affectifs d'une personne, en cas de grave crise dans les deux, c'est la déprime assurée. Tandis que si cette personne est membre d'un orchestre, d'une chorale et d'une équipe de rugby et bien ses activités socialisantes non sinistrées la soutiendront.

Si on veut développer les activités socialisantes (qui permettent de rencontrer des personnes via un travail commun), on peut jouer sur le financement des associations sportives et culturelles, des conservatoires, des équipements sportifs et en abaissant les coûts d'inscription pour les enfants.

Citation:

Est-ce que tout cela est le reflet d'une préoccupation bourgeoise? Je ne le crois pas. En fait cela représente à mon avis le meilleur moyen d'arriver à une vraie société égalitaire. En effet, quoi de plus égalitaire que de vouloir le bonheur de chacun?


On ne peut vouloir le bonheur des gens sans leur consentement. Et le bonheur d'une personne n'est pas soumis à tes propres critères. Tu verras bien quand t'auras des enfants ! Very
Happy
Plus sérieusement, donner les moyens d'être heureux c'est déjà faire beaucoup. Mais vouloir rendre heureux, c'est en faire trop, et constitue à mon avis une atteinte au libre-arbitre de l'autre Wink.

Citation:

Quant à la question de l'implication citoyenne, je crois que c'est lié aussi. Si les gens se sentent tous mieux dans leur peau, je pense qu'ils seront beaucoup plus enclins à participer de façon active au processus démocratique.


Bien entendu. D'ailleurs plus les gens sont dans le besoin et moins ils participent à la démocratie, à la fois parce qu'ils ont des priorités plus importantes à très court terme mais aussi parce qu'ils se sentent dévalorisés. Il faut aussi lutter contre les culpabilisations que nous recevons, qu'elles soient professionnelles, politiques, religieuses ou familiales.
Car là encore, la culpabilisation d'autrui est un mécanisme de domination visant à dépouiller autrui de ses droits et de sa confiance en soi.
Il faut être un frère pour l'autre et non une belle-mère ! Very Happy (ceci dit, ma belle-mère est admirable)
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Message Posté le: Mer Jan 02, 2013 06:15 am    Sujet du message:
Oublions la "méchanceté", qui n'est qu'un raccourci inutile. Au fond, ma thèse est précisément que le libre-arbitre est une illusion. Chaque action, bonne ou mauvaise selon autrui, est posée en fonction de ses propres états affectifs les plus intenses dans le but de satisfaire ses propres besoins. Si cela est vrai, alors, d'une part, la folie est impossible. Ce qui semble fou n'est que l'expression d'un vécu particulier que nous n'arrivons pas à comprendre, mais qui est la meilleure action du point du vue du "fou" afin de répondre à ses propres besoins.

D'autre part, cela implique que, pour améliorer les sociétés, l'objectif est d'éduquer les gens afin qu'ils soient motivés à répondre à leurs besoins de la façon la plus socialement positive possible. Cette éducation implique informer les gens aussi bien que les "guérir" de tout type de traumatisme relationnel grâce à des liens humains nourrissants, que ces liens soient forgés dans des activités de groupe ou dans des psychothérapies. C'est cela, je crois, qui est la base du changement social. Or, de fait, cela est un changement de l'environnement. De plus, à mon avis, c'est un préalable à un changement de l'environnement général (comme le mode de production économique, par exemple).

Est-ce de l'autoritarisme? Cela dépend de la manière par laquelle c'est mis de l'avant. Je préconise la méthode argumentative, laquelle évite de forcer qui que ce soit à quoi que ce soit. C'est pour cela que je parlais de démocratie, plus haut.
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Message Posté le: Mer Jan 02, 2013 13:17 pm    Sujet du message:
J'apprecie assez ta démarche mais se limiter à la thérapie individuelle c'est manquer d'ambition en plus de ne pas faire dans le plus efficace.

Une thérapie pour "savoir réaliser ses besoins de la manière la plus socialement positive" c'est déjà une contrainte supplémentaire pour l'individu en question.

Et une contrainte pour quoi ? Pour "la société" ? Celle qui nous pousses dans des travers illégaux et violent pour la résolution de nos besoins ?!

Il faut donc avoir de l'ambition et faire dans la valeur sur : Modifier l'environnement. C'est à dire améliorer les "leviers sociaux" de la société pour alors, massivement et efficacement, satisfaire les besoins de Tous avant même qu'ils ne soient nécessaire pour certains d'emprunter des chemins alternatifs, déviants et violents.
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Message Posté le: Jeu Jan 03, 2013 00:04 am    Sujet du message:
sametvero a écrit:
Oublions la "méchanceté", qui n'est qu'un raccourci inutile. Au fond, ma thèse est précisément que le libre-arbitre est une illusion.


Là je suis complètement d'accord quoique... le choix peut tout de même exister (et est-ce que je l'espère ? Wink )

Citation:

Chaque action, bonne ou mauvaise selon autrui, est posée en fonction de ses propres états affectifs les plus intenses dans le but de satisfaire ses propres besoins.


A partir de là, je vais te titiller un peu... Wink

Si tu opères sur une même culture, pourquoi pas ? Quoique on subit plus qu'on ne décide et donc c'est plus du conditionnement qu'un besoin propre.

Mais cela devient faux si on replace cela dans des cultures différentes, et le formatage originel qu'elles produisent.
C'est plutôt ce formatage qui nous fait différents avec des univers de possibles bien sécants. Dès lors qui est tu, toi, pour définir ce qui convient aux autres? Selon quels critères, selon quelle culture ?

Et des cultures, il y en a des milliers avec certaines qui naissent et d'autres qui meurent, certaines qui croissent et d'autres qui s'étiolent.
Et toucher à une culture, cela s'apparente à un génocide.

Par exemple mettre ses anciens dans un hospice (ce qui est propre aux latins) est le pire crime possible pour un communautaire. La liberté fait peur à des autoritaires (indiens, japonais, allemands) , mais d'autres comme les anglo-saxons tueraient pour conserver la leur.
Quelles sont donc les bonnes valeurs ? Sur quels critères souhaite-tu éduquer l'humanité ? Pourquoi vouloir tuer la diversité humaine ? Quelle est aussi la "bonne" philosophie ?

Citation:

Si cela est vrai, alors, d'une part, la folie est impossible. Ce qui semble fou n'est que l'expression d'un vécu particulier que nous n'arrivons pas à comprendre, mais qui est la meilleure action du point du vue du "fou" afin de répondre à ses propres besoins.


Je ne le crois pas. Un peu comme les réactions chimiques, si certains traumatismes sont réversibles, d'autres sont irréversibles. Et la mort est préférable à certains traitements menant à certaines vies de souffrance et de renoncement.
Prend par exemple une personne jouissant de faire souffrir les autres et essayer donc de la (re-?)socialiser en protégeant aussi les autres. Bon courage...

Citation:

D'autre part, cela implique que, pour améliorer les sociétés, l'objectif est d'éduquer les gens afin qu'ils soient motivés à répondre à leurs besoins de la façon la plus socialement positive possible. Cette éducation implique informer les gens aussi bien que les "guérir" de tout type de traumatisme relationnel grâce à des liens humains nourrissants, que ces liens soient forgés dans des activités de groupe ou dans des psychothérapies. C'est cela, je crois, qui est la base du changement social. Or, de fait, cela est un changement de l'environnement. De plus, à mon avis, c'est un préalable à un changement de l'environnement général (comme le mode de production économique, par exemple).


Mais qui souhaite donc améliorer les sociétés ? On a élevé des travailleurs/consommateurs/conscrits. On a même des immigrés comme boucs-émissaires. De quoi d'autre aurait-on besoin ? Wink

Citation:

Est-ce de l'autoritarisme? Cela dépend de la manière par laquelle c'est mis de l'avant. Je préconise la méthode argumentative, laquelle évite de forcer qui que ce soit à quoi que ce soit. C'est pour cela que je parlais de démocratie, plus haut.


Les Russes dans les années 70 se baladaient dans tous les congrès de psychiatrie avec des papiers sur la "névrose individualiste", une maladie mentale très répandue aux états-unis pour laquelle ils avaient vraiment lancé des recherches.
Il est très facile de supposer fou une personne qui n'a pas nos valeurs et de vouloir le "guérir" (et trop souvent en réalité vouloir la convertir ou la détruire).
A supposer qu'une personne puisse s'arroger le choix du meilleur, je crois qu'elle devrait étudier toutes les cultures et par ainsi comprendre que c'est la diversité qui fait la beauté. Vouloir uniformiser les hommes reviendrait sans doute à n'avoir qu'une espèce d'oiseau...

Tu veux donc libérer les gens, mais est-ce de liberté qu'ils ont besoin et la souhaitent-ils ? Pourraient-ils vivre libres longtemps en masse? De quels exemples historiques dispose-tu ?
Tu veux les libérer par la raison, alors que leurs valeurs sont irrationnelles, et que c'est très bien ainsi Wink

Ceux qui veulent libérer les gens ne veulent-t-ils pas surtout se libérer eux-mêmes et pour se faire ne projettent-ils pas leurs rêves sur les autres?
Je crois que vouloir vraiment libérer les autres est leur donner les moyens de se libérer et non de leur expliquer de quelle manière le faire...
Mais je suis sans doute aussi formaté: j'adore embêter toute forme d'autorité et je n'aime que l'imprévu ou l'improbable Wink

Les sages antiques recherchaient le bonheur plus que la liberté. Et je crois qu'on devrait dire les bonheurs car ils sont aussi variés et différents qu'un stoïque comparé à un épicurien.
sametvero
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Message Posté le: Jeu Jan 03, 2013 04:37 am    Sujet du message:
Mai lan: Je voudrais aussi un changement institutionnel radical. Personnellement, je suis en faveur d'une forme de communisme. Par contre, je ne vois comment amener ce changement si ce n'est en amenant chaque personne qui m'entoure à le vouloir, une à la fois. Je me vois mal prendre les armes et imposer mon communisme à des gens qui croient que c'est une mauvaise chose.

Chiron: Eh bien! Si tu es d'accord que nous sommes déterminés par nos états affectifs, on ne devrait pas avoir de mal à s'entendre (c'est habituellement le plus gros morceau à avaler).

Pour ce qui est des états affectifs, il est vrai qu'ils sont le produit de leur culture. Cependant, si on remonte à leur origine, on doit nécessairement supposer qu'ils se produisent en fonction d'une contrainte innée. Par exemple, quand on vit un événement donné, s'il est plaisant (le bébé se fait prendre dans les bras de sa mère, par exemple), il se produit en nous une association qui servira de base aux émotions positives subséquentes (la joie à la vue de sa mère, par exemple); et l'inverse se produit si l'événement est déplaisant. Or, la réaction initiale de plaisir ou de souffrance ne peut avoir lieu qu'en fonction d'une contrainte innée, à savoir un besoin fondamental de la nature humaine (le besoin d'être apaisé, dans l'exemple). Autrement, on ne pourrait expliquer pourquoi la réaction initiale étant plaisante plutôt que déplaisante. Bref, les états affectif servent tous à nous indiquer des moyens de satisfaire nos besoins innés en fonction de nos associations passées.

Pour ce qui est de "guérir", je ne sais pas pour ton entourage, mais, dans le mien, la souffrance est presque partout (et ce n'est pas moi qui la projette sur les gens; je le sais parce que je suis une bonne oreille Wink ). Tout ce que je veux est réduire cette souffrance. J'appellerais cela le bonheur, moi aussi, dans le sens d'une plus grande satisfaction de nos besoins innés.
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Message Posté le: Sam Jan 05, 2013 22:38 pm    Sujet du message:
Mai lan a écrit:

Qui privent des besoins ? Qu'est-ce qui crée la frustration ? Qui a interet à cela ? Etc...


N'est ce pas tout simplement la socialisation ?

Prenons l'exemple de la mode: on s'y exprime à l'encontre de ce qui se fait dans le but de se différentier des autres, donc de rendre les autres ringards. Rolling Eyes
Autrement dit ces phénomènes de compétition institutionnalisés sont irresponsables du point de vue des frustrations, du gaspillage, de l'écologie et du bon sens.

Alors moi je dis stop! Que toutes les filles résistent à ces penchants infects pour sereinement déclarer qu'elles ne participeront pas aux soldes cette année ! Very Happy
Comme cela, cela sera moins la cohue mercredi prochain ! Very Happy (j'ai pris ma journée)
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Message Posté le: Dim Jan 06, 2013 01:32 am    Sujet du message:
Mai lan a écrit:
Il faut donc avoir de l'ambition et faire dans la valeur sur : Modifier l'environnement. C'est à dire améliorer les "leviers sociaux" de la société pour alors, massivement et efficacement, satisfaire les besoins de Tous avant même qu'ils ne soient nécessaire pour certains d'emprunter des chemins alternatifs, déviants et violents.

J'aime assez le droit donné aux hommes par la figure divine qu'est le libre arbitre, et qui est magistralement exprimé dans beaucoup d’œuvres cinématographiques où c'est le seul moyen pour le héros de dépasser le Mal.
(L'avocat du diable, Constantine, ...)

De fait, le problème de cette ambition est qu'elle va à l'encontre de ce principe du droit au libre arbitre.

sametvero a écrit:
Oublions la "méchanceté", qui n'est qu'un raccourci inutile. Au fond, ma thèse est précisément que le libre-arbitre est une illusion.

Le libre arbitre en tant que liberté est peut-être une illusion, ou est peut-être réel est ce n'est que la connerie humaine qui est trop ancrée ?

Quoi qu'il en soit, il n'est pas possible de réfuter le droit au libre arbitre qui n'est que le principe à la base de la philosophie de l'éthique et de toute les lois en général. Sous le prétexte fallacieux que le libre arbitre en tant que liberté peut ne pas exister, ce sont juste deux choses complètements différentes.


L'homme se prend pour un dieu, par conséquent il veut pouvoir être l'instigateur du destin. De fait, les lois des hommes officielles, comme religieux ou encore sociales offrent toujours une possibilité incarnant la "destinée" à accomplir. Mais ce qu'on oublie, c'est que comme il y a une possibilité d'accomplir la destiné il y a aussi la possibilité de ne pas l'accomplir.

Refuser ce droit/cette possibilité à la déviance, c'est refuser le droit.

Mais l'homme (ou le monde ?) est suffisamment retord, car même s'il y a cette possibilité et même si ce droit est laissé possible, ça ne veux pas dire que les écarts ne seront pas punis/n'auront aucune conséquence Twisted Evil


Si je poursuis mon raisonnement, j'aboutirai à une méthode de réduction de la violence et des autre problèmes assez différente:
Afficher clairement le droit/la possibilité à la déviance et leur conséquences. De fait, il sera possible de se construire (ou pas ?) des barrières mentales plus sainement capables de supporter les déviances (j'ai dis "supporter" pas "apprécier").
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Message Posté le: Jeu Jan 10, 2013 00:48 am    Sujet du message: Re: La méchanceté est-elle évitable par l'éducation?
sametvero a écrit:
Croyez-vous que les actes méchants (l'intimidation, la violence, la volonté de domination, etc.) soient entièrement évitables par l'éducation (entendue au sens large d'éducation affective et/ou morale et/ou factuelle)?


C'est un sujet d'école ça.
La question caché c'est un peu: "Devons-nous corriger nos enfants quand ils dépassent la limite?"
Ça dépend du lien affectif, tant que l'enfant place ses parents au centre de son plan affectif alors il pourrait obéir, accepter les leçons, etc... bref ça dur pas...
Ça dépend de la nature de chacun, l'homme est un monstre d'orgueil.
Pour moi l'orgueil confronté à autrui, engendre des frustrations et malgré notre conscience(et le blabla parental) nous pouvons être tenter de les résoudre de manières pas très réglo mais plus facile... (ah oui en plus on est fainéant).

Les gosses faut les remettre dans le droit chemin! Twisted Evil
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Message Posté le: Jeu Jan 10, 2013 01:32 am    Sujet du message:
Ouah, j'ai apprécié lire Existance.
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Message Posté le: Lun Jan 14, 2013 04:23 am    Sujet du message:
Existance: Je ne comprends pas ce que veut dire le droit au libre-arbitre. Je pense plutôt que la question du libre-arbitre est une question de fait: l'avons-nous ou non?

De mon point de vue, la déviance (de même que la rectitude), n'est pas une option parmi d'autres. Quand je pose une action déviante (ou morale), je suis dans une situation où cette action semble être la meilleure pour moi et je vois alors cette action comme étant une nécessité.

Il est clair que cela va à l'encontre de la morale au sens kantien du terme. Dans mon cadre, on ne peut jamais agir de façon désintéressée, par pur respect du devoir moral qui serait le nôtre. Mais cela ne me dérange pas tellement. Cette moralité ne me semble pas psychologiquement réaliste de toute façon. De fait, quand j'agis moralement, je conçois plutôt cela comme étant le fruit de mon éducation émotionnelle: je me dégoûterais moi-même de faire les actions que mon vécu m'a amené à trouver immorales. Il me semble que le fondement de la morale soit plutôt lié à nos états affectifs.

Cela dit, si je comprends bien votre point, à la fin, il peut être compris sous cette lumière déterministe. De fait, dire clairement les conséquences de différentes actions est une des facettes de l'éducation dont je parle depuis le début. Ce type d'information constitue un aspect de plus dans la somme des événements qui déterminent nos états affectifs. Nos points de vue ne sont peut-être pas si éloignés que ça.
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Message Posté le: Ven Jan 18, 2013 19:06 pm    Sujet du message:
sametvero a écrit:
Exist@ncE: Je ne comprends pas ce que veut dire le droit au libre-arbitre. Je pense plutôt que la question du libre-arbitre est une question de fait: l'avons-nous ou non?

Parlons de faits:
La liberté de penser ne me semble pas théorique (dans les limites de l'imagination).
>Étant donné que l'on peux penser ce que l'on veut, il se peut qu'au prix d'un effort mental (plus ou moins négligeable) on puisse agir selon notre liberté de penser.
>>De fait, il est toujours possible d'agir dans ce degré de liberté. Au final, ce degré de liberté est un libre arbitre qui est loin d'être théorique.

Passons à la théorie:
L'éthique désire répondre à "Comment agir au mieux ?". Pour cela la première étape consiste à permettre à tous de ne pas devoir être convaincu, d'une part parce qu'on peut se tromper, d'autre part parce que le monde évolue et enfin parce que c'est impossible : même un parfait conditionnement peut engendrer des doutes.

Appliquer ça à la thèse adverse:
En avançant que tout est déterministe tu nous expliques que dans ton cadre il faut forcément maximiser ses intérêts. Personnellement, je ne vois vraiment pas pourquoi il faudrait que je maximise mes intérêts, parce qu'assez souvent je ne suis "pas intéressé".
Scientifiquement parlant le déterminisme est très surfait, c'est très très loin d'être un absolut, plus encore en biologie et alors en psychologie ...

Touche humoristique:
Par contre, le principe contraire -j'entends la stupidité- semble ne pas avoir de limite. Mais même en admettant que ce soit un absolut on ne peut pas se baser sur un principe "négatif" car il est "secondaire".
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Message Posté le: Sam Jan 19, 2013 01:51 am    Sujet du message:
Personnellement, je pense que c'est plutôt la possibilité de la liberté qui est surévaluée... après tout, peu d'axiomes sont aussi intuitifs que celui disant que tout a une cause (ce qui l'expression la plus simple du déterminisme). Pour ce qui du déterminisme psychologique, j'en défends une variante que je crois assez convaincante sur mon site. Je devrais sûrement copier-coller les pages étant donné l'interdiction de mettre des liens vers d'autres sites mais bon, je pense que, dans le contexte ça se justifie: 100phrases.org. En gros, le site défend une définition fonctionnelle des états affectifs puis il applique cette définition dans le cadre d'une analyse des causes possibles de l'action et il conclut que les actions sont nécessairement motivées par des états affectifs indépendants de notre volonté.
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Message Posté le: Sam Jan 19, 2013 22:51 pm    Sujet du message:
sametvero a écrit:
après tout, peu d'axiomes sont aussi intuitifs que celui disant que tout a une cause (ce qui l'expression la plus simple du déterminisme).

"Tout à une cause" est un axiome secondaire tout comme la stupidité ^^

Je m'explique: << Un homme casse une branche d'un arbre peu commun, une heure après une météorite l'écrase. >> C'est très facile de dire une fois l'homme réduit à l'état de confiture qu'il n'aurait pas du casser la branche du grand arbre sacré du cosmos ou qu'il n'aurait pas du traverser une autoroute les yeux fermés ou qu'il n'aurait pas du faire chanter un assassin ou parier sur le mauvais cheval.

Dans les faits, LES VRAIS FAITS (pas ceux que tu cites comme si tu leurs vouaient un culte), on est même pas conscient qu'on a la possibilité de faire un choix.
De même on croit que quand un accident arrivera il y aura forcément un cadre hollywoodien avec une super musique en fond et que là on jouera sa vie. Dans les faits rien ne nous prévient, on a juste oublié de regarder à gauche en traversant un passage piéton et on a juste été projeté sur un camion et on est juste mort. Et il n'y a pas eut de musique, pas de superhéros pour nous sauver ou nous tenir la main pendant qu'on expire à l'italienne pendant 5 minutes.

De fait, j'ai une opinion presque diamétralement opposée au fait que:
sametvero a écrit:
la possibilité de la liberté [...] est surévaluée

Pour moi la liberté est presque absolue est l'explication est la plus simple:
<< On est stupide. >>
sametvero
De passage
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Message Posté le: Sam Jan 19, 2013 23:20 pm    Sujet du message:
Tu cites souvent la stupidité et à chaque fois je me demande si tu veux que je me l'applique, puis je me dis que non, que ça serait trop gratuit, mais bon...

Quant au choix, je ne le nie pas. Je suis d'accord pour dire que, dans chaque situation, nous devons choisir. Ce que je crois, par contre, c'est que ce choix est causé par des préférences affectives: je choisis ce que j'ai le plus envie de faire. Or, je crois aussi que ces préférences affectives sont le résultat de la somme des événements que j'ai vécus et je n'ai donc aucun contrôle sur ces préférences. Ultimement, les choix que nous faisons sont donc déterminés par la somme de notre vécu.

La raison pour laquelle je crois que trop d'accent est mis sur notre liberté est d'ordre politique. En effet, si nous pouvons surmonter toutes nos influences par l'effort de notre volonté alors il ne sert à rien d'aider politiquement les pauvres, les dépressifs, les malheureux, etc. Ils n'ont qu'à se botter le cul et à se prendre en main s'ils veulent changer, disent les pro-liberté de droite. C'est ça qui me dérange vraiment.
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Message Posté le: Sam Jan 19, 2013 23:56 pm    Sujet du message:
sametvero a écrit:
Tu cites souvent la stupidité et à chaque fois je me demande si tu veux que je me l'applique, puis je me dis que non, que ça serait trop gratuit, mais bon...

I'm a free man !

sametvero a écrit:
[...] les pauvres, les dépressifs, les malheureux, etc. Ils n'ont qu'à se botter le cul et à se prendre en main s'ils veulent changer, disent les pro-liberté de droite. C'est ça qui me dérange vraiment.

Il me semble aussi qu'il y a une limite intellectuelle qui permet sa propre évolution. (J'ai dis intellectuelle pas émotionnelle ni biologique ou encore moins sociologique. Car c'est soit trop faible soit trop impermanent.)

Enfin, ce n'est pas le problème des "pauvres, dépressifs, malheureux, etc." c'est plutôt se poser la question bien plus horrible:
<< Est-ce qu'il faut réellement que ces individus changent ? >>

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