Kronos
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Posté le: Lun Juin 13, 2005 16:30 pm Sujet du message: Ma Fanfic Battle Royale
Bon je vous préviens tout de suite, ames sensibles s'abstenir (c'est a dire,
moins de 12 ans lol), parce que ce "script" est inspirée du film "Battle
Royale", et donc même si dans les premiers chapitres, c'est relativement
calme, la suite devient plus "dure"... lol
Si vous aimez pas Battle Royale, vous aimerez pas, ou alors j'espère que vous
aimerez au moins ce que j'ai écrit... Je ne poste que 3 chapitres pour
l'instant (je vous épargne les 9 chapitres restants déja écrits, plus les 3
ou 4 derniers à venir), et posterai la suite plus tard ^^ Voilà si vous avez
le courage de lire, et de me donner votre avis... Merci ^^
LA DERNIERE CHANCE
(BATTLE ROYALE)
Ecrit par Fabien S.
Chapitre 1 – Une vie banale de lycéen
Diego ne lâchait pas des yeux le papillon, qui virevoltait au dessus de sa
tête. Le ciel était bleu, et le rouge ocre des ailes du papillon créait un
véritable ballet de couleurs. L’insecte se posa sur une branche de
l’arbre. Diego leva la tête vers la branche. Le papillon resta là quelques
instants, puis il s’envola et disparut.
- Hé, Diaz ! Tu viens, avec toi ça fera 5 contre 5 !
Diego sursauta, et se retourna vers Romain, qui était sur le terrain, au
milieu des autres. Toute la classe était là, enfin c’étaient les
garçons, bien sûr, car les filles ne jouaient pas au foot. Les filles
n’étaient pas là, mais Diego aperçut quand même Marina et Chloé,
assises sur l’herbe, de l’autre côté du terrain, entrain de rire, Dieu
sait pourquoi. Diego sentit que tout le monde le regardait. Il détestait ceux
de sa classe et hésita à se lever.
- Allez, tu viens, Diègue !
Cette fois, c’était Florian qui l’appelait. Il était adossé au but, et
avait la tête tournée vers lui, arborant un superbe sourire. Diego resta
assis pendant encore quelques secondes, puis finit par se lever. Florian
était son pote, et Diego jouerait parce qu’il lui avait demandé, s’il
n’avait pas été là, Romain et les autres pouvaient encore attendre
jusqu'à la Saint Glinglin. Diego avança vers les autres, et Romain lui
montra son poste.
On était au mois de Juin, et il faisait un temps idéal pour faire une partie
de foot, même si à cette heure là, les élèves de TES2 étaient censés
être en cours d’Espagnol. Diego, Florian et les plus sérieux y allaient
d’habitude, mais comme c’était la fin de l’année, et que Diego était
sûr d’avoir la note maximale dans cette matière en raison de ses origines,
- son père était espagnol et lui parlait en espagnol à la maison- ils
avaient finis par rejoindre la bande de Romain au terrain de foot du lycée.
Ce terrain servait quand il y avait des cours de sport, mais en Mai, le sport,
c’était la piscine, et le judo.
Le terrain était une bonne planque quand on voulait sécher quelques cours,
parce qu’il y avait des arbres de tous les côtés, et en se mettant en
dessous, un prof passant par là ne risquait pas de vous voir. Ainsi,
c’était le principal endroit où squattaient les élèves, sous les arbres,
où ils fumaient quelques joints, buvaient même, et jouaient au foot, quand
les cours avaient commencés, et après s’être assurés qu’il n’y avait
pas leur prof à leur recherche.
Quand il faisait froid, en Hiver, ils allaient à la cafétéria du lycée,
mais les profs les trouvaient facilement. Il leur suffisait d’ouvrir la
porte, et devant eux s’offrait le spectacle de 4 ou 5 élèves assis à une
table entrain de jouer à la belote. La plupart du temps, le prof ne se
mettait pas en colère, et leur disait de venir en cours, mais certaines fois,
ils les collait tous et les envoyait chez le CPE, celui qui s’occupait de la
discipline au lycée. Aussi, ils ne se rendaient pas souvent à la cafét, et
rentraient directement chez eux, ou même ne venaient pas du tout, et se
retrouvaient en ville.
Le taux d’absence de la classe était énorme : Sur les 23 élèves de la
classe, environ 7 ne venaient presque jamais, et 5 étaient là une fois sur
deux. Ce n’était pas un phénomène uniquement observable chez les TES2,
tous les élèves, dans tous les lycées du pays, séchaient, et c’était
devenu un véritable fléau. Les profs ne donnaient cours qu’a 10 ou 11
élèves. Les autres ne venaient pas, repiquaient, ou même arrêtaient
l’école. Les profs ne disaient rien… Après tout, ce n’était pas leur
avenir qui était en jeu, eux ils avaient un boulot, de l’argent, une
situation stable, alors à quoi bon...
Diego savait très bien tout ça, et il même s’il aimait sécher, il
n’aimait pas l’idée que d’autres ne le faisaient pas, et qu’il
risquait de redoubler à cause de cela. Aussi, il ne séchait pas souvent, et
était souvent à l’écart du groupe. Son vrai seul ami dans la classe
était Florian, les autres n’étant pour lui que des ‘camarades’ qu’il
fallait supporter à longueur de journée.
Le match dura une bonne heure, sur l’ensemble, Diego fit une bonne partie.
Il marqua même un but. Florian, Adrien, et quelques uns lui tapotèrent
l’épaule quand il marqua, et Diego se sentit à ce moment là quelqu’un
d’autre, il se sentit plus fort qu’eux. Tout ça parce qu’il avait
marqué et qu’on lui manifestait de la gratitude…
- C’était un bon match, bravo pour ton but…
Florian avait balancé ça sur un ton enjoué et enthousiaste : Ils avaient
gagnés.
- Mouais, c’était cool, j’suis content d’avoir marqué, t’as vu la
tronche de Romain quand j’ai marqué !
- Tu parles si j’ai vu, il était trop dégue, répondit Flo en riant.
Diego éclata de rire, et frappa sur l’épaule de Flo, quand Adrien arriva
vers eux et s’assit à coté d’eux sur l’herbe.
- Ouaich Diègue, tu t’es baladé aujourd’hui, faudrait que tu sèches
plus souvent !
Adrien sourit, et Diego et Flo le regardèrent quelques secondes en se
retenant puis éclatèrent de rire. Adrien était aussi un ami de Diego,
c’était l’un des seuls qui ne lui prenait pas la tête. Il était comme
Flo, souriant, aimant rire, mais il était réservé, calme… Il avait cet
air, celui qu’on a quand on est sûr de tout maîtriser parfaitement, de lui
dégageait l’expression de la force tranquille. Florian, en revanche était
beaucoup moins réservé… Il aimait rire, se moquer gentiment des autres –
mais jamais de ses amis – et il créait souvent des délires sur n’importe
quoi, et ça se finissait toujours par des éclats de rire. Diego était plus
comme Adrien, calme, réservé… Mais il l’était beaucoup plus, à vrai
dire, il était très réservé, timide, et il ne se confiait jamais à
personne, il était très mystérieux, et ne parlait pas beaucoup, sauf à ses
vrais amis.
- Bonne idée, de toute façon j’suis pas chaud pour aller en maths cet
aprèm et pour voir la sale gueule de Dievry, il va encore me prendre la
tête.
- Ouais mais en même temps, c’est lui qui vient avec nous demain, c’est
le prof principal. Il serait pas content si on venait pas à son cours, et il
nous ferais la misère pendant tout le voyage, dit Florian.
Adrien et Diego se regardèrent et semblèrent s’être mis d’accord, il
valait mieux ne pas sécher le cours de Maths. Dievry était une peau de
vache, un emmerdeur de première, mais c’était le professeur principal et
s’ils voulaient avoir la paix pendant leur voyage de fin d’année, il
valait mieux venir à son cours et lui lécher les bottes.
- O.K. c’est vrai, t’as raison, Flo, répondit Adrien. Faut pas se mettre
cet enfoiré sur le dos, vaux mieux qu’il se défoule sur Romain et sa
bande.
- Au fait, vous avez pris de l’argent pour le voyage ? Combien ?
- Pas loin de 50 euros, lança Adrien.
- Et toi, Diègue ?
Diego resta quelques secondes silencieux. Il n’aimait pas les surnoms, mais
Diègue, ça allait encore. Les autres, ses ‘camarades’, l’appelaient
Diaz, son nom de famille, alors quand on l’appelait Diègue, ça voulait
dire que celui qui l’appelait comme ça le considérait comme un ami.
- Moi, 70 euros à peu près… Pour acheter des trucs à mes parents, tout
ça quoi.
Flo hocha la tête l’air satisfait. Ils se levèrent tous en même temps, et
se dirigèrent vers l’entrée du lycée. Ils passèrent devant le concierge,
qui ne disait plus rien maintenant : A force de crier sur les élèves, il en
avait perdu la voix… Il était fatigué de tout ça et attendait patiemment
l’heure de la retraite.
Dans la cour du lycée, les élèves des 3 classes de Terminale étaient
devant les numéros des salles où devaient avoir lieu leurs cours. Ainsi, cet
après-midi là, les TES2 étaient tous massés devant le numéro 125. Diego
se mis à coté de Flo, qui n’arrêtait pas de parler. « Celui-là, quand
il est lancé, pas moyen de l’arrêter », pensa Diego. Adrien était
derrière eux, et riait avec eux. Diego allait dire quelque chose à Flo,
quand soudain, le temps s’arrêta autour de lui, et il se sentit flotter.
Adrien le remarqua, et suivit Diego du regard, en souriant.
- T’es troublé Diègue, on dirait, dit Adrien, l’air amusé.
- Tu sais que tu devrais lui dire, au lieu de la fixer à chaque fois, c’est
pas comme ça que tu vas sortir avec, lança Florian en riant.
Mais Diego n’entendait rien à ce qu’ils disaient, il observait Julie…
Julie Deresmez, la plus jolie fille du lycée, le genre de fille qui, quand
elle marchait, faisait se retourner tous les garçons... Celle qui rendait
Diego nerveux à chaque fois qu’elle lui parlait, qui le paralysait… Ses
yeux noirs en amande, ses cheveux noirs, sa peau typée espagnole, sa voix,
tout en elle rendait Diego fou, fou d’elle, et le paralysait. Il l’avait
aimé dès la 1ere seconde, mais il n’avait jamais osé le lui dire, et il
s’en voulait, surtout à l’approche des vacances d’été. Mais comment
une fille comme elle aimerait un garçon comme lui de toute façon, se
dit-il… Il passait son temps à la regarder pendant les cours de maths, de
français, et quand on lui posait des questions ayant rapport au cours, il ne
savait jamais quoi dire, et c’était pour cela que Mr. Dievry l’avait pris
en grippe, lui qui était l’un des élèves les plus sérieux pourtant.
- C’est toujours plus facile à dire qu’à faire, répondit Diego, avec un
sourire.
Flo secoua la tête, ouvrit la bouche pour parler, mais il fut interrompu par
la sonnerie. Mr. Dievry était face à la classe, et leur fit signe de le
suivre jusqu'à la salle de classe, la n° 125.
Chapitre 2 – Le voyage de la dernière
chance
Diego était assis à coté de Florian, et regardait par la vitre les parents,
qui attendaient, en bavardant et en riant, que le bus parte. C’était enfin
le voyage de fin d’année, toute une semaine à parcourir l’Italie, et
tout le monde dans le bus était surexcité.
Au fond du bus, la bande à Romain mettait l’ambiance, comme d’habitude.
Cette « bande » avait été formée bien avant le lycée, car tous étaient
déjà dans la même classe au collège. Ils se connaissaient tous très bien,
ce qui expliquait peut être que Diego et Florian aient été les seuls à ne
pas être intégrés dans ce groupe, étant donné qu’ils venaient de
collèges différents.
Romain Faure était bien sûr le chef de la bande. Il était autrefois un
élève sérieux, et était le meilleur ami de Florian, mais le collège les
avait séparé, et Florian avait retrouvé son ami au lycée, où il l’avait
trouvé métamorphosé, depuis sa rencontre avec Laurent Talmet, Cyril Durel
et Valentin Lecleve, avec qui il avait formé une bande. Ils rendaient les
profs fous, séchaient sans modération… Mais ce n’était pas une bande de
voyous, car quand il le fallait, ils savaient être sérieux, et travailler.
Au début, Diego les avait trouvé sympathiques, mais il avait changé
d’avis quand ils avaient commencés à le prendre pour leur tête de turc,
en raison de ses origines espagnoles, et de son caractère effacé. Au début,
il avait protesté, mais ils continuaient, et il se rendit compte avec le
temps que c’est en ne réagissant pas qu’ils le laisseraient tranquilles,
et depuis, c’est ce qu’il faisait. Il restait le plus souvent avec
Florian, et Adrien, qui allait et venait, ne sachant dans quel camp rester.
Ensemble, ils formaient un sacré trio, et étaient tous les trois très
soudés : Un jour, Diego avait eu un problème avec ses parents, et Florian
l’avait hébergé pendant une semaine sans rien lui demander en retour…
- Je crois que ça va être un sacré voyage ! lança Adrien, assis seul
derrière eux.
- Ouais, j’crois que ça va être mémorable, répondit Diego, en se
retournant vers lui.
Florian se mit à rire, et frappa sur l’épaule de Diego. Il avait l’index
tendu vers Marion Wilenski, qui s’était ramassée à terre. Marion était
une gentille fille, mais tout le monde la charriait à cause de ses lunettes,
et parce qu’elle était la seule à considérer les études comme le plus
important. Elle se releva rapidement, et vint s’asseoir à coté de Sarah
Paillard. Sarah était très belle, très populaire au lycée, mais elle ne
faisait jamais rien pour l’être, elle ne parlait à personne – ou très
peu - et restait toujours assise seule en cours et dans le bus… Quand Marion
vint s’asseoir à coté d’elle, Sarah ne dit rien, et continua à regarder
droit devant elle.
Diego chercha Julie du regard, et il finit par la trouver, assise à l’avant
du bus, à côté de Marina Sirat, qui riait avec elle à gorge déployée.
Marina riait exactement comme la veille, au terrain de foot. En fait, elle
riait tout le temps, c’était une fille « survoltée », comme elle aimait
le dire. Chloé Kara était assise devant Julie et Marina, et riait avec
elles, les bras appuyés sur le dossier de son siège. A coté d’elle,
Sylvia Stabio, qui était occupée à lire un magasine, ne riait pas, mais
arborait un petit sourire. Diego se demanda de quoi elles riaient, mais il ne
le saurait jamais, pensa-t-il. C’est alors que Mr. Dievry monta dans le bus,
et pris le micro posé sur le bord.
- Silence s’il vous plait… On va partir, le trajet va durer un bon moment,
alors tâchez de dormir, vous aurez besoin de forces pour visiter Rome
demain...
La bande à Romain se mit à rire et à siffler, et tout le monde dans le bus
se mit à rire. Mr. Dievry ne réagit pas, et posa le micro, avant de
s’asseoir derrière le chauffeur. Le bus commença a bouger, et les parents
à retourner vers leurs voitures. Diego sortit son lecteur CD de son sac, et
mit les écouteurs sur ses oreilles. Il ferma les yeux, pensa à Julie, qui
était à quelques mètres de lui, et il se dit qu’il aimerait vraiment
qu’elle soit plus près que ça, et que ce voyage était peut être sa
dernière chance… Puis il s’endormit, bercé par la musique qui circulait
dans ses oreilles...
Le rêve de Diego était étrange, comme tous les rêves le sont, bien sûr.
Il était assis avec Julie sur le bord d’une piscine, en maillot de bain,
bronzé, et il riait avec elle. Le ciel était bleu et les rayons brûlants du
soleil léchaient doucement leur peau mouillée. Soudain, le ciel devint noir,
et un monstre sortit du fond de la piscine. Il ressemblait à un énorme
requin, et fonçait droit sur eux. Diego se leva, prit Julie par l’épaule,
et l’emmena à l’abri sous un parasol. Mais le requin sortit de l’eau,
et courut vers eux. Alors, Diego sortit alors d’on ne sait où un revolver
et tira sur le requin, qui se transforma soudain en être humain. Diego
approcha du corps, qui se révéla avoir le visage de Julie. Alors, Diego
tourna la tête vers Julie qui était restée derrière lui, et ne vit
personne… Julie était à ses pieds, morte, une balle dans le cou. Diego se
mit alors à hurler, et c’est à ce moment là qu’il se réveilla, criant
de toutes ses forces…
Diego s’attendait à ce que tout le monde dans le bus se réveille, mais
personne ne broncha. Diego regarda autour de lui, et vit que tout le monde
dormait. Il faisait nuit, et le silence régnait dans le bus, alors qu’il
s’attendait à entendre Romain rire avec ses copains. Il se redressa sur son
siège, et vit Mr. Dievry avancer vers lui. Diego s’attendit à entendre
Dievry le sermonner, mais il remarqua soudain le masque à son visage, et la
matraque qu’il tenait fermement dans sa main gauche…
Chapitre 3 – Le cauchemar commence
Quand Diego ouvrit lentement et péniblement les yeux – ses paupières
étaient lourdes -, il était encore tout étourdit par le coup de matraque
qu’il avait reçu dans le cou. Il n’aurait pas cru Mr. Dievry capable de
ça, et il se demandait pourquoi il l’avait fait. Il eu une réponse très
rapidement, quand il regarda autour de lui.
Les élèves de la Terminale ES°2 étaient chacun assis à une table, dans
une salle de cours aux murs jaunes et décrépis. Chacun se réveillait petit
à petit, et l’on commençait à bavarder, à trouver tout ça curieux.
L’agitation gagna l’ensemble de la salle. Diego regarda derrière lui, et
vit Florian, au fond de la classe, qui lui lança un regard inquiet. Quelques
tables devant Diego, Adrien commençait à se redresser sur son siège, se
demandant ce qu’il fabriquait là.
Diego vit un peu plus loin, près du bureau du professeur, Julie, qui lançait
des regards inquiets à Sylvia, et qui lui parlait tout bas, visiblement
nerveuse. C’est à ce moment là que Mr Dievry entra dans la salle, et pris
une craie sur le rebord du tableau poussiéreux. Le silence se fit d’un seul
coup, et Mr Dievry écrivit quelque chose au tableau, avant de se retourner
vers ses élèves.
- M’sieur, qu’est ce qu’on fait là ? Je crois pas que ça fasse partie
du voyage ! s’exclama Laurent Talmet, l’air très sérieux.
Romain et sa bande étaient eux aussi tous très calmes et sérieux...
Personne n’avait l’habitude de les voir ainsi. Mr Dievry sourit
légèrement en entendant la remarque de Laurent.
- Non, ce n’est pas dans le programme du voyage. Je ne veut pas faire durer
le suspense plus longtemps, alors je vais être bref, et direct : Il n’y a
plus de voyage. Nous nous trouvons actuellement dans une ancienne école
désaffectée, sur une île déserte, en plein milieu de l’océan Pacifique.
Votre classe a été choisie parmi toutes les classes de Terminale du Pays,
pour participer à un jeu.
Mr Dievry montra du doigt le tableau, où était écrit « Battle Royale ».
Personne ne sembla comprendre ce que signifiaient ces mots, et
l’incompréhension la plus totale se lut sur les visages des élèves.
- Vous ne connaissez sûrement pas ce jeu, mais il existe depuis déjà
quelques années. Il a été imaginé par le gouvernement pour choisir les
meilleurs, constituer une élite, et stopper les fléaux de l’absentéisme
et de la délinquance. Les règles de ce jeu sont simples : Vous disposez de 2
jours et 2 nuits. Au matin du 3e jour, il ne devra rester qu’un seul élève
vivant, ce sera lui le vainqueur.
Le silence régnait dans la classe, on aurait pu entendre voler une mouche.
Tous les regards étaient fixés sur le tableau, les élèves étaient
pétrifiés, et ne semblaient pas réaliser ce que venait de dire leur
professeur.
- Est-ce que vous êtes entrain de dire qu’on va devoir s’entretuer ?
demanda Cyril Durel, sans croire une seconde à ce qu’il venait de dire.
- Exactement, répondit Mr Dievry. Vous allez devoir vous entretuer, et ça ne
sera pas une simulation. Les balles seront réelles, les morts aussi. Tout ça
peut vous sembler bien cruel, mais nous vivons dans un Monde de plus en plus
cruel… Et ce n’est bien sur pas une blague, si vous pensez que nous
blaguons, nous sommes fins prêts à vous montrer combien nous sommes
sérieux…
Diego n’en croyait pas ses oreilles. La façon dont Mr Dievry avait
prononcé cette phrase, tranquillement, sans l’ombre d’une émotion, lui
glaçait le sang. D’ailleurs, ça avait glacé le sang de tout le monde dans
la classe. Sauf d’une seule élève, si on peut dire que c’en était une,
car elle ne faisait pas partie de la classe. Contrairement aux autres qui
étaient pétrifiés, elle avait l’air décontractée, et souriait.
- Ah oui, j’oubliais, il y a une nouvelle dans la classe, je vous présente
Rei Sôda…
Les élèves se retournèrent tous vers Rei, qui leur adressa un sourire. Elle
ne semblait nullement inquiète, stressée ou nerveuse, ce qui intriguait
Diego. Un « Wouaaah » d’admiration fusa dans la classe de la part des
garçons, quand ils virent Rei et sa beauté à couper le souffle. Ils ne
l’avaient pas remarqué depuis qu’ils étaient là, mais maintenant, elle
était devenue l’objet de toute leur attention. Rei baissa les yeux,
légèrement gênée, et continua à sourire. La plupart des garçons
restaient tournés vers Rei, presque comme s’ils avaient oubliés la
gravité de la situation : Ils allaient devoir s’entretuer.
- Rei nous vient de Osaka, au Japon. Elle est ici grace au programme Erasmus,
et a été choisie pour faire partie de votre classe en tant que volontaire.
Les sourires en direction de Rei cessèrent brutalement. Rei leva la tête
vers les élèves, qui la dévisageaient maintenant comme une bête de cirque,
une fille dangereuse dont il faudrait se méfier. « Comment peut-on se porter
volontaire pour un tel jeu de massacre ? » pensa Marina.
- Il faut maintenant parler des zones interdites… Toutes les 2h, une zone de
la carte posée sur votre table sera interdite et il vous faudra en sortir si
vous vous y trouvez… Sinon le collier que vous portez au cou explosera et
vous mourrez.
Diego porta la main à sa gorge, et remarqua alors un collier électronique,
qui lui serrait le cou. Il ne l’avait même pas senti, avant que Dievry
n’en ait fait la remarque. Ce dernier se dirigea soudain vers la porte de la
classe, et l’ouvrit. Des militaires armés firent alors leur apparition,
portant des sacs et des paquetages.
- On va vous donner vos paquetages. Dedans, se trouve une arme, des vivres et
une carte. L’arme peut être n’importe quoi, ça va du couvercle de
marmite au fusil de chasse… C’est la chance qui en décidera. N’oubliez
pas de fuir les zones interdites. C’est le seul moyen pour nous de nous
assurer que personne ne restera « planqué » quelque part à attendre la fin
du jeu. Bien sur, si à la fin du jeu, il reste plus d’un survivant, tous
les colliers exploseront en même temps, et il n’y aura pas de gagnant…
Les militaires posèrent les paquetages sur le sol, en tas. Puis Mr Dievry
saisit sur son bureau la liste des élèves, et commença l’appel…
Liste des élèves de la TES2
Garçon n°1 – Thibault Cagner
Garçon n°2 – Florian d'Ambrogio
Garçon n°3 – Diego Diaz
Garçon n°4 – Cyril Durel
Garçon n°5 – Romain Faure
Garçon n°6 – Adrien Griffard
Garçon n°7 – Simon Landry
Garçon n°8 – Valentin Lecleve
Garçon n°9 – Laurent Talmet
Garçon n°10 – Alexandre Thiéblin
Fille n°1 – Elise Collonge
Fille n°2 – Julie Deresmez
Fille n°3 – Sandrine Favre
Fille n°4 – Chloé Kara
Fille n°5 – Caroline Lina
Fille n°6 – Sophie Maillet
Fille n°7 –Virginie Merveille
Fille n°8 – Sarah Paillard
Fille n°9 – Linda Perrier
Fille n°10 – Fanny Sarlan
Fille n°11 – Marina Sirat
Fille n°12 – Sylvia Stabio
Fille n°13 – Marion Wilenski
Fille n°14 (volontaire) – Rei Sôda
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Crydamoure
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Posté le: Lun Juin 13, 2005 22:33 pm Sujet du message:
La suite ... LA Suite ... La Suite ...
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Kronos
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Posté le: Lun Juin 13, 2005 22:37 pm Sujet du message:
Chapitre 4 – Se tirer de cette île
Diego était sorti de l’école, au milieu d’une rangée de militaires,
pour déboucher sur une grande cour. L’herbe était dense, les mauvaises
herbes aussi, et la cour de l’école était entourée de tous côtés par
les arbres. Diego s’était élancée dans la jungle, et avait couru sans se
retourner, pendant au moins vingt bonnes minutes. C’était la façon
qu’ils avaient trouvés avec Florian et Adrien pour se retrouver : courir
droit devant soi pendant vingt minutes, et attendre les autres. C’est ainsi
que quand Diego s’arrêta, Florian était là, entrain de l’attendre,
assis par terre contre un arbre, son sac grand ouvert posé à côté de lui.
- Diègue ! Ouf, j’avais peur qu’on se retrouve pas… Reste plus qu’a
attendre Adrien et c’est bon on peut partir d’ici.
- Quoi, partir de cet endroit, ou de l’île ?
- Ben d’abord on va se barrer d’ici parce qu’on est à découvert et
qu’on risquerait de se faire tirer comme des lapins si jamais quelqu’un
venait ici, et on aura le temps je pense, d’imaginer un moyen de quitter
cette île…
- O-K. Et si jamais on peut pas s’en aller, t’as eu quoi comme arme ?
- T’es sérieux ? Tu voudrais qu’on se mette à trois et qu’ensemble on
bute toute la classe, y compris ceux qu’on aime bien ? Je sais bien que tu
peut pas sacquer grand monde dans la classe a part nous, mais et Julie ? Et
Linda, c’est quand même ta meilleure amie depuis la maternelle, nan ?
- Bien sûr que non, je veux tuer personne, soupira Diego. Mais si jamais on
nous tire dessus, si on nous prend pour cible, vaut mieux être en mesure de
se défendre… C’est juste au cas où…
Florian acquiesça de la tête, et lança son sac à Diego, qui se pencha pour
le saisir, puis vint s’asseoir à côté de Florian, par terre. Dans le sac,
un fusil d’assaut, et des munitions. Diego siffla longuement, et regarda
Florian, l’air rassuré.
- C’est un « Galil », un fusil israélien très proche du AK-47… Il a
été très utilisé pendant les conflits au Moyen-Orient… Sa portée est de
400 mètres, ça nous laisse le temps de réagir si jamais quelqu’un vient
nous chercher des noises…
- Comment tu sais tout ça sur ce fusil ? demanda Diego, intrigué.
- Mon père est passionné par les armes de guerre, il collectionne tout ce
qu’il trouve dessus… Il a une pièce juste pour ça, où il a accroché
toutes les armes qu’il a récupéré… AK-47, Famas… Et ce fusil, le
Galil, qu’il avait acheté y a quelques mois, ce qui fait que quand je
l’ai vu dans mon sac, je l’ai tout de suite reconnu… Et toi, c’est
quoi ton arme ?
Diego releva la tête, et regarda Florian quelques secondes. Il n’avait
même pas pensé à ouvrir son sac pour regarder, il avait couru sans
s’arrêter, et s’était assis à côté de Florian, et pendant tout ce
temps, son sac était resté fermé. Il ouvrit lentement la fermeture du sac,
ayant peur de découvrir ce qu’il contenait…
- Un couteau de chasse… Au cas où le mec survit à mon arme, tu pourras
toujours l’achever au corps à corps…
Diego ne répondit pas, visiblement choqué… Tuer quelqu’un, c’était
impossible pour lui, alors au corps à corps… Tuer quelqu’un qui était à
400m de lui, ça passait encore, mais au corps à corps, c’était autre
chose…
- Fais pas cette tête là, j’rigole, Diègue. T’auras jamais à te servir
de ce couteau, et j’aurais jamais a me servir de ce p***** de Galil, parce
qu’on va se casser de cette île vite fait bien fait et…
Mais Florian ne termina pas sa phrase, en voyant Adrien venir vers eux,
l’épaule sanguinolente.
*
Sylvia s’arrêta en soufflant près d’un arbre, au beau milieu de la
jungle. Elle avait couru à perdre haleine pendant un bon moment, et ça lui
semblait être une éternité. Alors elle avait décidé de s’arrêter un
peu, pour faire le point… Elle était sur une île, en plein milieu du
Pacifique, l’océan le plus grand et le plus désert de la planète, et sur
cette île, ses amis… Et ils devaient tous s’entretuer. A cette idée,
Sylvia sourit quelques instants. Tout ça était irréel, ça ne pouvait pas
être vrai, c’était sûrement une blague de la part des profs, au premier
mort, Mr Dievry sortirait des broussailles en riant, et leur dirait à tous
que c’était une farce…
Mais quand Sylvia ouvrit son sac, et qu’elle y trouva un glock tout neuf, et
qui semblait être vrai, tous ses espoirs s’envolèrent d’un seul coup.
Les balles n’étaient pas à blanc, on ne les avait pas emmenés sur cette
île pour jouer, mais bien pour qu’ils se tuent entre eux… Sylvia
réfléchit quelques secondes, puis se décida. Elle sortit le glock de son
sac, le chargea. Puis elle referma son sac, et s’avança dans la jungle,
l’arme à la main. Elle devait retrouver ses amies, et sortir de cette île.
Mais si quelqu’un qui n’était pas son ami croisait sa route, elle
n’hésiterait pas à le tuer.
*
- Qu’est ce qui t’es arrivé, Adrien ? demanda Florian, les yeux grands
ouverts.
Adrien vint s’asseoir à côté de ses amis, et posa douloureusement son
épaule contre le tronc de l’arbre. Florian et Diego le regardaient, bouches
bées, incapables de dire un seul mot de plus.
- Je… Je… Quand je suis sorti de l’école, quelqu’un s’est mis à me
tirer dessus… J’ai couru, et en courant j’ai ouvert mon sac, et j’y ai
trouvé des grenades… Alors j’en ai pris une, et je l’ai jeté derrière
moi, et j’ai continué à courir. Je sais pas si la personne qui me suivait
est encore en vie, mais en tout cas elle m’a blessé…
- Mouais, c’est toujours facile ça, tuer les gens uns par uns quand ils
sortent de l’école… Attends, moi je l’ai pas vu, Diego non plus…
Diègue c’est le garçon n°3, et toi c’est… c’est quoi déjà ?
Numéro 6 ?
Adrien fit « oui » de la tête et haussa les épaules, essayant de se
souvenir qui étaient les n°4 et 5…
- Donc il n’y a que les garçons et les filles n°4 et 5, qui auraient pu
logiquement te tirer dessus, à moins qu’un des premiers à être sortis
soit revenu en arrière, mais c’est peu probable… Donc ça pourrait être
qui… Entre D et G… Durel… Faure… Kara… Lina…
- Mouais, j’suis sur que c’est Romain et Cyril ! Ils sont sortis à
quelques minutes d’intervalle, ils ont du se planquer et attendre que tu
sortes… lança Diego.
- C’est sûrement eux. Je vois mal Chloé ou Caro faire ça… répondit
Adrien, qui se sentait idiot, d’avoir essayé de se souvenir des noms alors
qu’il suffisait de chercher par ordre alphabétique.
- Donc, la bande à Romain est peut être réduite en nombre, maintenant… Si
jamais ta grenade a touché quelqu’un… répondit Florian, en effleurant la
détente de son arme du doigt. En tout cas, ça veut dire une chose : Qui que
ce soit, y a quelqu’un d’assez con pour jouer au jeu… Et ça veut dire
qu’on va être obligés de se défendre…
Chapitre 5 – Tous unis
Romain, Laurent, Thibault et Valentin étaient debout, au bord du trou
qu’ils venaient de creuser, avec les pelles qu’ils avaient trouvés dans
le débarras d’une maison à l’abandon, dans une ville fantôme de
l’île. Puis ils se retournèrent et empoignèrent le corps de Cyril,
qu’ils balancèrent dans le trou, avant de reprendre leurs pelles et de
reboucher le trou.
Personne n’avait l’air triste, et c’était le cas. Seul Laurent semblait
légèrement attristé, mais les autres n’avaient pas l’air affectés par
la mort de leur ami. Cela faisait une heure que Cyril était mort, que Romain
avait retrouvé ses amis, et qu’ensemble ils avaient transportés le corps
de Cyril jusqu’ici. Tout s’était passé très vite. Adrien Griffard
était devant eux, il courait, ils pensaient qu’il serait une cible facile,
mais ils n’avaient pas prévus la grenade qu’il lança sur eux. Romain
avait eu le temps de se planquer, mais Cyril n’eut pas cette chance, et il
fut projeté en arrière par le souffle. Romain s’était rué vers le corps
de Cyril, avant de constater qu’il était mort. Même si Cyril n’était
pas un grand ami et qu’il ne regretterai pas trop sa mort, il en voulait
désormais personnellement à Adrien, et il s’était promis de le tuer.
- Le problème c’est qu’il est sûrement avec Diaz et Florian… Diaz
c’est pas un problème de le buter, mais Florian, c’est autre chose,
lança Romain, conscient que son ancien meilleur ami était sûrement plus
fort que lui à ce jeu.
Le père de Florian était un ancien légionnaire, et il l’avait élevé à
la dure. Il lui avait appris par cœur les noms des armes de guerre, leur
maniement, il lui avait appris la tactique militaire, et il l’avait inscrit
quand il était petit aux scouts. Ainsi, Florian était parfaitement adapté
à la situation actuelle, et le tuer relèverai du miracle, à moins qu’ils
n’aient un plan très bien élaboré.
- Le seul moyen, c’est de les retrouver tous les trois, et de leur faire
croire qu’on veut faire équipe avec eux pour arrêter ce jeu, et se tirer
de l’île. Je suis sûr qu’ils nous croiront… Et on pourra attendre le
bon moment, la nuit par exemple quand ils dormiront, pour les tuer…
- T’es sûr de vouloir perdre ton temps à les traquer ? demanda Thibault.
Ils se feront tuer un moment ou un autre par quelqu’un, on perd notre temps,
on devrait plutôt essayer de se barrer de cette île…
- Je sais, répondit Romain, mais ce salopard à tué Cyril, et je veut le
venger. Si vous voulez pas me suivre, vous êtes libres de partir… On
trouvera un moyen de partir, c’est sûr, mais si vous voulez le chercher
tous seuls, ben allez-y…
- Alors je m’en vais, dit Thibault. Je veux pas perdre mon temps avec ces
conneries de vengeance…
Thibault s’abaissa, ramassa son sac à terre, et commença à partir. Mais
il stoppa net. Il sentit un filet de sueur froide couler dans son dos, et
passa sa main derrière son dos. Quand il la retira, il vit que ce n’était
pas de la sueur, mais du sang. Ce fut la dernière pensée de Thibault. Le
deuxième tir fit éclater sa cervelle, et son corps chuta au sol avec un
bruit sourd.
Romain avança vers le corps de Thibault, son Beretta à la main, et émit un
petit rire. Laurent et Valentin restèrent pétrifiés par le sang froid avec
lequel Romain avait tué leur ami.
- Tu nous en aurais fais perdre, du temps, si on avait dû te tuer après
avoir réglé son compte à Griffard. Désolé les gars, lança Romain, j’ai
dû le tuer, mais j’avais pas le choix… Si on ne reste pas tous unis, on
arrivera jamais à sortir de cette île.
*
Le couteau entra lentement dans la peau, arrachant un cri de douleur à
Adrien. Diego suivait la scène, appuyé contre l’arbre. Florian lui avait
pris son couteau, et il essayait de retirer la balle de l’épaule
d’Adrien. Finalement, au bout de quelques minutes de patience, Florian
parvint à l’extraire, et les cris cessèrent. Mais il n’en avait pas
finit avec Adrien, et il sortit de son sac banane – celui qu’il avait pris
pour le voyage en Italie, un voyage qui leur semblait bien loin maintenant –
un briquet tout neuf. Les flammes du briquet léchèrent la pointe du couteau
pendant cinq petites minutes, puis Florian appuya la pointe contre la
blessure. Adrien poussa un hurlement féroce, et Florian s’éloigna de lui
rapidement pour éviter de se prendre un coup involontaire de sa part.
- Voilà, j’ai retiré la balle, j’ai cautérisé la plaie au « fer rouge
», maintenant faut juste attendre que ça cicatrise… Tu vas survivre,
Adrien, dit Florian, l’air amusé.
Adrien avança en tenant son épaule, et se posta devant Florian, l’air
menaçant. Il resta comme cela pendant quelques secondes, avant d’éclater
de rire.
- Merci vieux, dit-il en lui tapant sur l’épaule. J’ai bien dérouillé,
mais c’était ça ou perdre un bras, ou même pire… Merci…
- Hé les mecs, lança Diego, je dis ça comme ça, mais faudrait peut être
qu’on se taille d’ici, non ? On est là depuis plus d’une heure, on a
pas bougé… On fait des cibles faciles en restant ici, et puis la zone va
sûrement être interdite…
- Mouais, tu as raison Diègue, répondit Florian, on a plus rien a faire ici,
on devrait essayer de trouver une baraque où dormir pour cette nuit… Je
sais qu’il est à peine midi, mais faut penser aussi à ça : Où est ce
qu’on va passer la nuit…
- Pas de problèmes pour trouver une baraque où squatter, dit Diego. Il y a
une ville abandonnée pas loin, je l’ai vue sur la carte. Mais si j’y ai
pensé, y en aura sûrement d’autres qui y auront pensés…
- Et alors, on est armés, répliqua Adrien. Et si jamais on tombe sur des
gens qui cherchent pas à nous tuer, tant mieux, on pourra s’allier avec eux
et plus on sera, plus on aura de chance de se tirer d’ici…
- Euh ça j’en suis pas sur, répondit Florian. Plus nombreux on sera, et
moins ça sera discret, vaux mieux qu’on ne parle a personne de notre idée
de sortir de l’île… Pour le moment…
Adrien et Diego acquiescèrent. Diego saisit son sac, et remit son couteau à
l’intérieur. Il ne valait mieux pas en parler à Florian pour l’instant,
mais il espérait retrouver Julie, et essayer de lui faire quitter l’île
avec eux… Mais encore fallait-il la retrouver… Et survivre…
*
Sarah n’avait jamais trop parlé à personne, et ce n’était pas
maintenant qu’elle commencerait, se dit Marion en la suivant dans la jungle,
sans rien dire. Cela faisait déjà une heure qu’elles marchaient, sans trop
savoir où elles allaient, et Marion commençait à sentir la fatigue la
gagner.
- Et si on faisait une pause ? demanda-t-elle, essoufflée.
Sarah se retourna, l’air indifférente, puis sourit. Marion ne l’avait
jamais vu sourire comme ça. Elle souriait rarement, et elle venait de lui
adresser un sourire comme elle n’en avait jamais vu.
- Bonne idée, moi aussi, je suis morte, répondit Sarah. Et puis faut qu’on
fasse un peu le point, on sait même pas ce qu’on a dans notre sac, on sait
pas où on va, où on est…
Sarah ouvrit son sac, et lança un regard surpris à Marion. Elle sortit
lentement le Remington 870 à crosse repliable de son sac, et la carte de
l’île. Marion ouvrit de grands yeux, surprise à la vue de l’arme, et
ouvrit son sac à son tour.
- Un fusil à pompe… Et toi, qu’est ce que tu as ?
- Une machette… répondit Marion, horrifiée.
- Tu sais, on va pas avoir besoin de se servir de nos armes, enfin
j’espère, faut qu’on retrouve les autres filles, Marina, Sylvia, Julie…
Ensemble, on pourra peut être arrêter ce jeu…
- Quoi, tu veut qu’on combatte les militaires de l’île, tous ensemble ?
demanda Marion, admirative devant le courage de Sarah.
- Ben oui, c’est de ça que je parle, faut qu’on combatte ce système…
T’imagine quand même pas que je vais jouer à ce jeu et tuer mes camarades
de classe ? J’aime pas grand monde dans cette classe, mais j’ai des
principes, et je tue pas des innocents… Et puis toi, Marina et les autres,
je vous aime bien.
Marion sourit, et regarda Sarah comme pour lui dire merci. Elle était
toujours rejetée de la classe, on se moquait d’elle à cause de ses
lunettes, on la traitait d’intello, et ce jour là, Sarah venait de lui dire
qu’elle l’aimait bien, et rien que ça la rendait heureuse.
- Merci, moi aussi je t’aime bien, tu es cool. Tu parles pas beaucoup, mais
tu es quelqu’un de génial je parie, quand tu t’ouvre aux autres. Alors,
on est où, sur cette p***** d’île ?
Chapitre 6 – Trop facile
Depuis deux heures, le canot remontait le courant. Assise dans cette
embarcation solide et légère, Rei pagayait, son sac grand ouvert à coté
d’elle, ses vivres, son arme, et ses munitions posés près d’elle. Elle
avait eu de la chance de trouver ce canot. Quand elle était sortie de
l’école, en dernière car c’était la volontaire, les autres étaient
déjà bien loin, et elle avait décidée de ne pas se presser pour aller à
leur recherche. En marchant, elle avait remarquée des traces de pas, et les
avait suivis dans la forêt. Elle avait aussi remarquée du sang sur des
feuillages, et des éclats de grenade sur le sol… Le jeu avait déjà
commencé, et elle était en retard, avait-elle pensée à cet instant là.
Elle avait décidée de ne pas suivre plus longtemps les traces de pas, et
était partie vers l’ouest. Elle avait marchée pendant à peu près une
heure, avant de déboucher sur la rive d’une rivière. En longeant la
rivière, elle découvrit un canot abandonné, et elle pensa que c’était un
très bon moyen de rattraper les autres, qui étaient déjà bien loin dans
l’île.
A gauche et à droite de la rivière, c’était la jungle, avec ses arbres
énormes aux troncs argentés, qui ne laissaient filtrer qu’un mince rayon
de lumière. Au loin, les cris d’une bête sauvage qu’on ne voyait pas.
Etait-ce un tigre, un jaguar ? Rei n’en savait rien, mais mieux valait
rester dans le canot…
Le canot remonta la rivière pendant encore quelques minutes, puis Rei arrêta
de pagayer, se laissant entraîner par le courant qui avait changé de sens,
et elle regarda son arme quelques secondes. Un fusil de sniper, exactement ce
qu’il lui fallait. Rei laissa le canot dériver encore quelques minutes,
puis recommença à pagayer, vers la rive opposée. Elle tira le canot sur le
sable, et remit ses affaires dans son sac. Elle devait se trouver bien plus
près des élèves, à présent. Le fusil au poing, elle s’engagea,
confiante, dans l’obscurité bienveillante de la jungle.
*
- Combien de temps on va rester ici ? demanda Adrien, qui regardait par la
fenêtre, l’air inquiet.
- On va rester jusqu'à demain matin, 5h, répondit Florian, allongé dans un
divan. C’est à cette heure là que la zone deviendra interdite, et que
Dievry fera l’appel et donnera la liste des morts… Jusque là, on va
passer la nuit ici, et se relayer toutes les 3 heures…
Ils se trouvaient dans une maison abandonnée, dans un village de pêcheurs,
lui aussi abandonné. Ils n’avaient croisés personne, mais ils restaient
tout de même sur leurs gardes. Dans le village fantôme, le silence régnait,
et tout ce que pouvaient entendre Adrien et Florien, c’était la respiration
lente et régulière de Diego, qui dormait, dans la chambre voisine. Il était
déjà tard, et la nuit n’allait pas tarder à tomber. Adrien se retourna
vers Florian, l’air très agité.
- Si jamais on rencontre quelqu’un, qu’est ce qu’on fait ?
- On attends de voir si ses intentions sont hostiles ou pas. Et si elles le
sont, on le tue. Si il ne nous veut pas de mal, alors on pourra s’allier
avec, mais surtout, on ne lui parle pas de notre intention de quitter
l’île…
- Ouais, ouais, je sais, faut rester discret… Si jamais on croise la bande
à Romain, en tout cas, tu sais que j’hésiterai pas à les tuer…
Adrien attendait une réponse de Florian, mais celui-ci regardait par-dessus
son épaule, au loin.
- Hé, regarde. Y a quelqu’un dans la rue…
*
Le corps sans vie de Simon gisait sur le sable. Alexandre avança lentement
vers le corps, choqué. Qui avait bien pu tuer Simon ? Il se pencha vers le
corps de son ami, et saisit le Katana à côté de celui-ci, le mit à sa
ceinture, et jeta au loin « l’arme » qu’il avait eu, un boomerang.
Heureusement, il n’avait rencontré personne pour l’instant, sauf Simon,
mais il était mort, et le Katana près de lui était une véritable aubaine.
Alex’ marcha lentement dans le sable, les mains dans les poches, et regarda
la mer déchaînée d’un air pensif. Soudain, il sentit une vive douleur, et
porta la main à son cou ensanglanté.
Le corps d’Alexandre chuta lourdement sur le sable, à quelques mètres à
peine de celui de Simon. Fanny et Elise sortirent des broussailles, et
avancèrent en riant vers leurs victimes.
- C’est vraiment trop facile, lança Fanny, avec un grand sourire. Ils sont
trop faciles à tuer…
- Je crierai pas victoire trop vite si j’étais toi, répondit Elise. Eux,
c’était facile de les tuer, mais dans la classe y en a qui sont sûrement
moins cons et qui se laisseront pas piéger comme ça…
- Je sais, la bande à Romain… Eux je suis d’accord, mais les autres, à
part une bande de poules mouillées, je vois pas grand-chose…
- Et la volontaire ? Tu sais, Rei je-sais-pas-quoi…
- La chinetoque là ? Tu déconnes, elle est toute seule, nous on est deux, et
elle a pas l’air si forte que ça…
Fanny ne termina pas sa phrase. Son crâne explosa, et la détonation ne se
fit entendre que quelques secondes plus tard, quand son corps était déjà au
sol. Elise poussa un cri d’horreur, et recula en se tenant la bouche avec la
main. Elle resta ainsi un court moment, ne sachant pas quoi faire, puis elle
prit son courage à deux mains, et, en larmes, ramassa le sac de Fanny, ainsi
que le Katana de Simon, avant de partir en courant dans la forêt. A 500m de
là, allongée dans les hautes herbes, Rei Sôda souriait, son fusil de sniper
posé à côté d’elle.
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Crydamoure
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Posté le: Lun Juin 13, 2005 22:59 pm Sujet du message:
encore une fois je suis pressée de lire la
suite ... j'adore ce que tu ecris ... vite vite la suite
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Kronos
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Posté le: Lun Juin 13, 2005 23:02 pm Sujet du message:
Chapitre 7 – Une perspective encourageante
Sylvia avança vers ses amies, extenuée, et se laissa tomber à genoux sur le
sable, en soufflant, de fatigue mais aussi de soulagement. Elle marchait
depuis au moins 3h, sans savoir où elle allait, et par chance, elle n’avait
rencontré personne jusque là. Son glock tomba à ses genoux. Elle ne s’en
était pas servit, et elle en était heureuse. Chloé, Julie et Marina
arrivèrent en courant vers elle, en riant tant elles étaient heureuses de
retrouver leur amie saine et sauve. Chloé s’agenouilla en face de Sylvia,
et lui pris la tête dans ses mains, en pleurant de joie.
- Je suis si contente de vous revoir, dit Sylvia. J’avais peur de ne plus
jamais vous revoir…
- Heureusement, ce n’est pas le cas ! lança Marina, en riant, comme à son
habitude. On est enfin toutes les 4, et maintenant que le groupe est reformé,
on va pouvoir s’en aller de cette île !
- Tout le monde veut s’en aller de cette île, répliqua Julie. Mais faut
arrêter de se faire des fausses illusions, on a chacun un collier, si on
essaye de partir, ils feront exploser les colliers… Il faut trouver un moyen
pour les désactiver, ou alors, combattre le système du jeu lui-même…
- Combattre le jeu ? demanda Sylvia, qui regardait Chloé dans les yeux. Tu
veut dire, prendre d’assaut l’école, à 4 ?
Marina éclata de rire, et elle fut bientôt suivie par Chloé. Julie lança
un regard glacial en direction de Marina, ce qui eu pour effet de la calmer
tout de suite.
- Pour l’instant on est 4, oui, mais si on arrive à retrouver d’autres
personnes de la classe et à les convaincre de se joindre à nous, alors on
pourra « prendre d’assaut » l’école… Si on ne fait pas ça, on a plus
qu’à s’entretuer, tout de suite, ici et maintenant…
Sylvia se releva, approcha de Julie en souriant, et la serra fort contre elle.
- Tu sais, tu es vraiment la plus sage de nous toutes, Julie. On se moque de
toi, mais c’est toi qui as raison, d’ailleurs j’avais pensé à la même
chose, on a intérêt à tous s’unir et à se battre…
Julie s’éloigna des filles sans un mot, et regarda les vagues mourir sur le
sable. Elle aurait aimé se trouver sur cette île paradisiaque dans
d’autres circonstances… Elle ferma les yeux, n’entendant plus que le
grésillement des vagues, ne sentant plus que l’odeur enivrante de l’iode
venant du large.
Seule dans un autre monde, elle pensa à Diego. Il l’aimait, elle en était
sûre, et elle aurait tant aimé qu’il le montre… Elle avait remarqué son
sourire maladroit quand elle lui parlait - le plus souvent de choses futiles,
comme du dernier cours de français, ou du dernier film au ciné – et elle
avait lu dans son regard quelque chose qu’elle n’avait jamais vu chez
personne d’autre. Seule près des vagues, Julie pensait à Diego, et elle
voulait le revoir, rien qu’une dernière fois…
- Excuse nous, Julie, dit Chloé, en s’approchant d’elle. Oui, tu as
raison, tu sais…
- Bon maintenant faudrait qu’on pense à préparer notre « campement »,
lança Sylvia. La nuit va bientôt tomber…
Sans un mot, les filles déroulèrent leurs sacs de couchage sur le sable, et
dressèrent leur campement pour la nuit.
*
Dans la maison abandonnée, Laurent et Valentin dormaient, l’un allongé par
terre, l’autre affalé dans un fauteuil. Debout, les mains dans les poches,
Romain regardait ses amis dormir, se disant que finalement, ils n’étaient
pas vraiment ses amis… Il tourna la tête et regarda au bout de la rue, vers
la maison au toit vert. C’était là que Adrien, Florian et Diego
s’étaient planqués. Ça n’avait pas été si difficile de les trouver.
Ils n’avaient eu qu’a se cacher dans l’une des maisons abandonnée de la
ville fantôme, et à attendre patiemment leur arrivée. La main de Romain
frôla le canon de son Beretta, dans sa poche. Si seulement Florian n’était
pas avec eux… Sans lui, les tuer dans leur sommeil aurait été un jeu
d’enfant.
*
- On n’est pas trop loin de l’unique port de l’île, dit Sarah, en
regardant la carte dépliée sur l’herbe. Je suppose qu’il doit y avoir
essentiellement des hangars, et qui sait, peut être un bateau ?
Marion regarda Sarah en souriant. Trouver une embarcation, c’était une
perspective très encourageante.
- Oui, ça serait le rêve… J’espère juste que personne d’autre
n’aura l’idée d’y aller cette nuit…
- Pas de risque, répondit Sarah. Ils se sont sûrement tous rendus dans les
villages de pécheurs, qui sont complètement à l’opposée d’ici… Il y
en a deux…
- Mouais t’as raison, et puis de toute façon, on est armés, ils peuvent
toujours venir, lança Marion en riant. Alors, on va là-bas, a ton avis ?
Sarah ne répondit pas tout de suite, les yeux fixés sur la carte. C’était
toujours comme ça, on l’a prenait toujours pour une perdante, mais à
chaque fois qu’ils étaient dans le pétrin, c’était elle qui prenait
tout en main, et cette fois-ci, ça n’avait pas manqué. Marion lui avait
semble-t-il accordé une confiance inébranlable, et tous ses espoirs
reposaient dorénavant sur elle. Cela lui faisait bizarre de se sentir
admirée, mais ça n’était pas si désagréable que ça, après tout,
pensa-t-elle.
- On a rien à perdre, répondit soudain Sarah, en regardant Marion droit dans
les yeux. Après une bonne nuit de sommeil, on y verra plus clair, je pense…
Sarah replia la carte, et la fourra dans son sac. Puis elle se redressa, et
s’enfonça dans la végétation, suivie de près par Marion, qui serrait
dans sa main la machette qu'on lui avait offerte pour le jeu...
Chapitre 8 – La mort a frappé
Elise courait à perdre haleine, dans la forêt obscure, parmi les arbres
d’un gris menaçant. Elle courait sans se retourner, sans savoir, sans même
réfléchir à l’endroit où elle se rendait. Elle filait droit devant elle.
Elle ne savait pas qui c’était, mais quelqu’un la poursuivait depuis
qu’elle s’était enfuie, après avoir vu sa meilleure amie se faire tuer.
Elle n’avait pas vu l’assassin de Fanny, et elle ne voyait pas non plus
celui qui la poursuivait en ce moment même. Il était invisible, c’était
une ombre, un spectre. Les balles sifflaient tout autour d’elle, éclataient
les branches d’arbres, se plantaient dans les troncs. Et au loin, toujours
le même bruit qui résonnait, le bruit du fusil, comme si la mort criait
après elle, comme si elle la poursuivait car c’était son heure…
Elise était prise en chasse. Elle ne savait pas comment semer la mort qui la
poursuivait, et se contentait de courir sans se retourner, dans l’espoir que
la mort, lasse, arrêterait de la suivre, et s’occuperait de quelqu’un
d’autre. Mais la mort n’avais pas envie de la lâcher, et continuait à
lui tirer dessus. Elise vit soudain en face d’elle, sur le chemin boueux,
deux silhouettes qui se rapprochaient. C’était la fin, pensa Elise, on
l’avait encerclée. Elise ralentit, se disant qu’il ne lui restait plus
qu’à attendre de mourir. Mais quand elle vit qu’il s’agissait de ses
amies, Sophie et Virginie, elle accéléra.
- Elise ! C’est toi !
Sophie et Virginie souriaient, en faisant un signe de la main à leur amie qui
fonçait droit sur elles. Quand elles virent que Elise ne ralentissait pas,
elles comprirent qu’il se passait quelque chose d’anormal.
- Courez ! Tirez-vous de là ! Il va vous tuer ! hurla Elise, en serrant les
poings.
Sophie et Virginie se regardèrent l’air grave, mais elles n’eurent pas le
temps de courir. Le spectre fonça droit sur eux. Deux déflagrations
résonnèrent à quelques secondes d’intervalles, puis ce fut le silence.
Elise ne s’arrêta pas. Elle sauta au dessus des corps de ses amies, et
continua à courir. Une troisième déflagration déchira l’air, environ dix
minutes plus tard. Cette fois, le spectre prenait son temps. Elise trébucha,
et tomba à terre la tête la première. La balle avait traversé sa cuisse,
et le sang coulait abondamment. Mais malgré cela, Elise surmonta sa douleur
et continua à courir, en boitant.
Quelques minutes plus tard, un autre coup de feu retentit. Cette fois, Elise
tomba à genoux. La balle avait touché sa jambe droite, et l’avait brisée.
« Cette fois, c’est fini, il m’a eu, le salaud… », songea Elise. Elle
n’essaya même pas de se relever, c’était impossible. Elle attendit,
écoutant le silence qui régnait désormais dans la forêt, comme si
c’était une promesse, la promesse qu’elle et ses amies se retrouveraient
bientôt au paradis. La dernière balle se planta dans sa gorge, faisant
couler un torrent de sang, éclaboussant le sol. Elise ne voyait plus rien,
tout était brouillé. Elle entendit des pas au loin venir vers elle, et ce
fut le silence…
*
Chloé engloutit son petit pain en quelques secondes, et rejoignit les autres
filles qui étaient déjà prêtes à partir, leur sac sur l’épaule. Il
était 5h du matin, et c’était l’heure de partir. Sylvia arriva en
dernière, les cheveux encore mouillés. Elle était partie se laver dans la
rivière qu’elle avait découverte en contrebas de la colline qui dominait
la plage. Une fois tout le monde rassemblé, Julie prit la tête du groupe,
qui grimpa la colline en silence. Ce dernier fut interrompu par une musique
militaire qui retentit dans l’île. C’était Mr. Dievry qui parlait dans
un haut-parleur.
- Bonjour, il est 5h du matin, c’est l’heure du rapport matinal ! dit la
voix de Dievry, l’air enjouée. Je vais vous donner la liste des morts…
Garçon n°1 - Thibault Cagner
Garçon n°4 - Cyril Durel
Garçon n°7 - Simon Landry
Garçon n°10 - Alexandre Thiéblin
Fille n°1 - Elise Collonge
Fille n°6 - Sophie Maillet
Fille n°7 - Virginie Merveille
Fille n°10 - Fanny Sarlan
- En tout, 8 morts … Maintenant, je vais vous donner les zones interdites
pour aujourd’hui, il y en a une toutes les 2h…
Les filles se regardaient en silence, tandis que Dievry annonçait les zones
interdites. Marina était la seule à avoir sortie sa carte, et elle notait
les zones, sans rien dire, l’air grave. Elles semblaient toutes
complètement désorientées. Chloé s’écroula bientôt sur le sol en
pleurant. Marina posa son stylo, s’accroupit près de Chloé, et passa son
bras autour de son épaule.
- Il est mort, non... non... c’est pas possible… C’est pas possible…
répétait Chloé, en regardant dans le vide, les yeux rouges, des larmes
coulant sur ses joues.
Toutes savaient que Chloé et Alexandre flirtaient depuis un bon moment
déjà, et qu’ils étaient sur le point de sortir ensemble pendant le voyage
de fin d’année… Mais il semblait que désormais, rien ne serait plus
jamais comme avant, et que tout cela resterait du passé. Chloé resta à
genoux pendant quelques minutes, avant que Marina ne la relève, en lui
rappelant que la zone allait être interdite…
- On est toutes désolées, Chloé… Si désolées… Mais il faut que tu
sois forte…
Chloé regarda Marina, en reniflant, et ravala ses larmes. Ses yeux semblaient
maintenant lancer des flammes, la haine bouillonnait en elle, la haine contre
la personne qui avait osée tuer celui qu’elle aimait, la haine contre ceux
qui avaient eu l’idée de ce jeu stupide… Elle allait se venger, se
dit-elle, en sortant le sécateur de son sac. Bien sûr ça n’était pas une
arme géniale, mais elle allait apprendre à s’en servir pour tuer…
- Calme toi, Chloé, on l’aura, ce salaud, mais ne fais pas de conneries
inutiles… Chaque chose en son temps…
Chloé acquiesça, et posa sa main sur l’épaule de Marina, qui se mit à
l’aider à avancer, et qui lui glissa à l’oreille des paroles de
réconfort. Devant elles, Julie marchait sans rien dire, pensive. Diego
n’était pas mort, mais elle commençait à s’inquiéter, la mort
n’allait pas tarder à frapper, et il fallait le retrouver au plus vite.
*
Adrien fermait la marche, avec Linda. Il avait mal, à cause de sa blessure à
l’épaule, mais la douleur était de moins en moins forte. Adrien avait
très peu dormi cette nuit, à cause de sa blessure, du stress, de la peur,
mais aussi à cause du froid qui était terrible dans ce coin du Pacifique. Et
bien sûr, il avait beaucoup parlé, à Linda. Ils l’avaient trouvée, en
plein milieu de la rue, seule, et quand ils l’avaient reconnus, ils lui
avaient ouvert la porte. Linda était la meilleure amie de Diego, ils se
connaissaient depuis la maternelle et étaient très proches, comme peuvent
l’être un frère et une sœur. Adrien ne lui avait pas beaucoup parlé
depuis qu’elle était arrivée dans leur classe, en plein milieu de
l’année, mais il était tombé amoureux, sans que ni Florian, ni Diego ne
le sachent. Linda ne le savait évidemment pas, et Adrien s’était dit
qu’il ne leur restait peut être plus longtemps à vivre, alors autant
parler à celle qu’il aimait avant de mourir… Devant eux, Florian et Diego
marchaient, leurs armes au poing, regardant autour d’eux, silencieux comme
des chats.
- Désolé de vous interrompre, les amoureux, mais si vous pouviez arrêter de
parler, parce qu’on va facilement se faire repérer comme ça…
Adrien haussa les épaules en regardant Florian. Linda lui adressa un sourire,
et ils cessèrent de parler. Linda avait eu beaucoup de chance. Elle avait
marché pendant des heures sans rencontrer personne, et était arrivée dans
cette ville abandonnée, où elle était tombée sur Diego et ses amis,
Florian et Adrien. Elle n’avait plus peur maintenant qu’elle était avec
eux. Adrien, avec son sourire et sa façon de lui parler, la rassurait et lui
avait rendu le sourire. Elle n’était pas amoureuse de lui, mais il y avait
quelque chose chez lui qu’elle aimait, et elle se demanda en le regardant si
elle n’allait pas le devenir.
Ils marchèrent en silence pendant un bon moment, quand soudain, Florian leur
fit signe de s’arrêter et de ne plus faire un seul geste, ni un seul bruit.
Il avait entendu quelque chose… « On est suivis », songea Florian, en
faisant à Diego un signe de la tête. Quelqu’un les suivait, depuis
qu’ils s’étaient mis en route certainement… Florian murmura à Diego de
le suivre doucement, et ils se retournèrent, avançant lentement vers
l’endroit d’où ils venaient. Linda prit peur, et recula, saisissant la
main d’Adrien, qui lui sourit en lui disant de ne pas avoir peur. Florian et
Diego avaient déjà disparus dans les broussailles, et avançaient toujours
lentement, au même rythme. Soudain, ils se figèrent, quand ils virent des
silhouettes au loin, dont une tenant un drapeau blanc. Les silhouettes se
rapprochèrent. Bientôt, Florian reconnut Romain et sa bande, qui avançait
vers eux en souriant.
Chapitre 9 – Les ricochets
Sandrine et Caroline étaient assises au bord de la rivière. Sandrine jouait
avec les galets, les faisait ricocher sur l’eau glacée, et Caroline la
regardait en riant. C’était le matin déjà, on avait entendu le rapport
des morts, et elles ne se sentaient pas très tristes pour leurs camarades, en
réalité elles étaient même assez heureuses car elles n’avaient jamais pu
les supporter.
Elles détestaient ce sentiment de supériorité chez eux, cette impression
qu’ils donnaient d’être toujours sûrs d’avoir raison. Elles
n’aimaient pas leurs airs suffisants, leur arrogance… Les seuls qui
trouvaient grâce à leurs yeux étaient peu nombreux… Julie, Marina,
Linda… Florian, Diego… Caroline avait beau chercher, elle ne voyait
personne d’autre. Elle continua à regarder Sandrine jouer avec les galets,
en silence, l’air complètement ailleurs.
- Bon on y va ? demanda-t-elle soudain.
Sandrine tourna la tête, et lança son dernier galet.
- Oui ma belle, on y va, répondit-t-elle en souriant.
Elle attrapa son revolver, se redressa sur les coudes, et se leva, l’air
enjouée. Elle avait toujours l’air joyeuse, se dit Caroline. Elles
s’étaient connues à l’école primaire, et depuis cette époque elles ne
s’étaient plus quittées, elles étaient comme les deux doigts de la main.
Elles s’enfoncèrent dans les broussailles, et débouchèrent sur une grande
plaine. C’était une région sauvage et fortement boisée. Devant elles, se
dressait le sommet d’une montagne, baigné par le soleil matinal. Elles
marchèrent aussi vites qu’elles le purent, car elles étaient à découvert
et elles devaient arriver le plus vite possible dans la foret qui
s’étendait le long de la montagne. Elles marchèrent si vite qu’au bout
d’une heure, elles n’étaient plus très loin du sommet de la montagne.
Elles montaient toujours, les jambes meurtries par le fouet des branches, les
épines, les rochers. Au bout de quelques minutes, elles décidèrent de
s’arrêter. Sandrine posa ses affaires contre un arbre, et s’appuya contre
lui. Caroline vint s’asseoir à côté d’elle, et sorti sa bouteille
d’eau. Elle but à petites gorgées, pour ne pas gaspiller l’eau.
- Tu crois qu’on va s’en tirer ? demanda soudain Sandrine, les yeux dans
le vide, son sourire étant devenu plus faible.
- Oui bien sur qu’on va s’en tirer, on va survivre, on va gagner le jeu,
et après on rentrera chez nous…
Caroline n’était pas sûre qu’elle pensait ce qu’elle venait de dire.
Comment pourraient elles s’en sortir toutes les deux, si il ne devait rester
qu’un seul élève vivant ? Caroline se dit alors qu’a un moment ou un
autre, elles en viendraient à penser à cela, mais elle refusa d’y penser
d’avantage. Mieux fallait se mentir, pour au moins garder espoir.
- J’espère que tu as raison… répondit Sandrine, en souriant toujours
faiblement. Et… Si jamais il ne devait rester qu’un seul survivant,
j’espère que tu auras le courage de le faire, hein ?
- Faire quoi ? demanda Caroline, devenue soudain inquiète.
- Me tuer… Si l’une d’entre nous doit survivre, ça doit être toi…
Sandrine se comportait encore en maman, elle se comportait comme ça avec elle
depuis toujours, se dit Caroline, les larmes aux yeux. Elle voulait toujours
la protéger, de tout, des autres…
- Ne dis pas ça, répondit Caroline, en s’efforçant de ne pas pleurer,
jamais on aura a faire ça, jamais… Et si on doit le faire, je ne mériterai
pas de survivre non plus, autant se suicider à deux...
Sandrine laissa échapper un petit rire qui ressemblait à un sanglot, et
serra son amie contre elle. Elle allait lui dire combien elle était heureuse
de l’avoir comme amie, mais elle fut interrompue par un coup de feu qui
retentit derrière elles. Quelque chose ricocha contre une pierre, la faisant
éclater en morceaux. Elles regardèrent les débris en contrebas rouler, et
se levèrent à toute vitesse. Quelqu’un jouait à faire des ricochets, mais
là, ce n’était pas pour rire…
Elles couraient à toute vitesse parmi les arbres, aussi vite qu’elles le
pouvaient. Les détonations étaient plus fortes, quelqu’un les suivait et
se rapprochait d’elles. Elles émergèrent de la forêt. Elles étaient
arrivées au sommet de la montagne, et elles étaient des cibles faciles. Un
coup de feu éclata près d’elles, et elles se couchèrent sur le sol, sur
le ventre. Elles rampèrent jusqu'à l’autre côté du sommet, et virent en
bas le ravin et la rivière. Elles étaient coincées. Elles n’avaient plus
le choix, elles ne pouvaient plus faire marche arrière, elles ne pouvaient
plus avancer non plus. Sandrine serra bien fort son revolver, tandis que
Caroline se résolu à sortir son arme, un puissant fusil, muni d’une
lunette. Elle n’avait pas voulu s’en servir jusque là et d’ailleurs
elle n’avait pas eu à le faire, car elles n’avaient rencontrées
personne.
- Sert toi de ton arme ! lança Sandrine. Avec la lunette, tu dois pouvoir le
voir…
Caroline regarda dans le viseur. Un nouveau coup de feu éclata près
d’elles. Leur poursuivant tirait à l’aveuglette. Elles devaient être
bien cachées par les rochers, se dit Caroline en scrutant la foret a la
recherche de celui qui les poursuivait. Mais il semblait être parfaitement
invisible. A coté d’elle, Sandrine tirait, a l’aveuglette elle aussi,
dans les arbres face a elles.
Soudain, un bruit sourd retenti près d’elles, et Sandrine poussa un cri de
douleur. Elle se tenait la gorge, et le sang coulait sur ses mains. Caroline
lâcha son fusil, et retourna Sandrine sur le dos. Elle se pencha sur elle, et
sorti de son sac la trousse de secours. Mais encore fallait-il savoir s’en
servir. Elle sorti de la trousse des compresses, de l’alcool à 90. Elle
humidifia une compresse et nettoya la plaie à la gorge de Sandrine, qui
toussotait et poussait des cris de douleur. Le trou était de la taille
d’une noisette. Caroline aurait presque pu y mettre son doigt.
Affolée, mais essayant de garder son calme, et pendant qu’on continuait à
la canarder d’en bas, elle serra fort le cou de Sandrine avec un bandage. Ce
dernier devint vite rouge vif. Sandrine sourit, en regardant Caroline dans les
yeux. Elle semblait lui dire que ça ne servait plus à rien, qu’elle allait
mourir quoiqu’elle fasse, et qu’elle la remerciait d’être son amie.
Sandrine remua les lèvres, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ses
paupières clignèrent quelques secondes, et sa tête tomba en arrière.
C’était fini, elle était morte. Caroline hurla, et saisit son fusil, en
larmes mais aussi en rage.
- Où tu te caches, enfoiré ?! Montres-toi, trouillard ! Tu préfère tuer à
distance, c’est ça, t’as pas les c**** de venir en face !
Tout en prononçant ses paroles, Caroline aperçut soudain dans sa lunette une
silhouette qui se déplaçait à toute vitesse entre les arbres, et qui venait
vers elle. Les coups de feu éclataient toujours à intervalles réguliers.
Caroline prit son courage à deux mains. Elle visa en direction la silhouette,
et tira. Le coup de feu l’assourdit, et quand elle regarda à nouveau dans
le viseur, elle vit que la silhouette avait disparue. Elle en conclut
qu’elle avait réussie à la toucher, et que peut être elle l’avait
tuée… Un silence de mort s’abattit bientôt dans la montagne.
Caroline ne percevait que le sifflement fantomatique du vent. Caroline resta
allongée, au cas où les coups de feu reprendraient, mais il n’y eut plus
de coup de feu, et elle finit par se relever, ses vêtements couverts de sang.
C’était le sang de Sandrine, se dit-elle, et elle tomba à genoux près du
corps de son ami. Elle se laissa aller, et les larmes ruisselèrent sur ses
joues. "Sois forte" lui dit une voix intérieure. C’était la voix de
Sandrine, qui lui parlait dans sa tête. "Sois forte, Caro, n’abandonne pas,
bas toi". Caroline sécha ses joues avec la manche de sa chemise, et se
redressa lentement, le fusil à la main. Elle ramassa le revolver de Sandrine
et le mis dans son sac.
- Je te vengerai, Sandrine, dit-elle en reniflant.
Elle resta là, devant le corps de sa meilleure amie, le contempla longuement
en silence, puis descendit la montagne, à la recherche du salopard qui avait
tué sa copine.
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Crydamoure
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Posté le: Lun Juin 13, 2005 23:16 pm Sujet du message:
jadore ............................;
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Kronos
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Posté le: Lun Juin 13, 2005 23:19 pm Sujet du message:
Lol c'est pas grave, je te demandais ce que tu pensais de l'atmosphère et
tout ça Enfin
je ferai comme si ^^ lol, voilà la suite ^^
Je suis entrain d'écrire les chapitres suivants, donc pour le reste, désolé
mais ça arrivera plus tard....
___________
Chapitre 10 – L’ange Noir
La blessure saignait abondamment, mais ce n’était pas la mer à boire, elle
tiendrait le coup. Tout en continuant à marcher le long de la rivière
glacée, qui coulait à ses pieds, Rei Sôda sorti un foulard noir de sa poche
et serra son bras à l’endroit où la balle l’avait touché. Elle avait
été atteinte par surprise. Elle était sortie de sa cachette – de
derrière un arbre - pour tirer sur la fille, mais celle-ci avait dû
l’apercevoir - malgré la pénombre matinale - et elle avait réussi à la
toucher. Et maintenant, les rôles étaient inversés. Rei était blessée et
elle était poursuivie par l’une de ses proies. Rei sourit à cette pensée.
La fille n’arriverait jamais à l’avoir bien sûr, mais Rei devait la
laisser la suivre, jusqu'à l’endroit où elle avait prévue de la tuer.
Elle était bientôt arrivée, se dit-elle en voyant au loin un canot échoué
au bord de la rivière. C’était là qu’elle avait débarqué la veille,
et elle comptait franchir à nouveau le cours d’eau pour aller à la
recherche de cibles plus sérieuses. Pour l’instant, elle avait tué sept
personnes, et il fallait bien admettre qu’elles ne faisaient pas le poids
face à elle. Il devait y avoir des adversaires plus forts, et qui méritaient
d’être tués de sa main, de l’autre coté de la rivière…
Rei stoppa devant le canot. Elle posa son sac, et s’allongea sur le sol, son
fusil de sniper à la main. Elle tenait le fusil difficilement à cause de sa
blessure, mais elle avait appris à oublier la douleur, et ça ne devait donc
pas être un problème. Elle attendit ainsi, allongée sur le ventre, scrutant
le lointain, jusqu'à ce qu’elle vit quelqu’un entrer dans son viseur. Rei
sourit, et quand elle tira, elle vit sa victime s’écrouler sur le sol.
Touché coulé.
*
Un froid terrible se propagea dans tout son estomac. Un froid saisissant, si
glacial qu’il en était presque devenu chaud. Le froid se changea bientôt
en une véritable traînée de feu, qui remonta jusqu'à sa poitrine, chassant
l’air de ses poumons. Caroline s’écroula sur le dos, et releva lentement
sa tête, pour regarder le sang qui s’écoulait de son corps, et qui
s’échappait en flot continu. Elle compris alors qu’elle était entrain de
mourir à son tour, et se détendit, appellant la mort de ses vœux. Elle
gisait sur le sol, couchée sur le dos, se tenant le ventre avec les mains.
Pourtant, elle ne ressentait plus la douleur, mais elle avait mis ses mains
sur la blessure comme pour l’effacer, pour faire comme si elle n’avait
jamais été blessée. Le ciel était d’un bleu éclatant… Un bleu si
éclatant que Caroline avait l’impression qu’elle pourrait presque se
baigner dedans. Le bleu vira lentement au vert, et ce fut tout. Elle était
morte.
*
Rei balança son sac et son fusil dans le canot, et s’assied à l’avant,
tenant la rame avec difficulté. Elle se sentait fatiguée, pas seulement
parce qu’elle n’avait pas dormi de la nuit et qu’elle avait été
blessée, non… Elle était fatiguée de tuer, fatiguée de jouer à ce jeu
de la mort. Pourtant elle en était venue à aimer ça, mais il subsistait
toujours au fond d’elle une étincelle, qui lui disait qu’elle n’avait
pas le droit d’ôter la vie à quelqu’un. Quand sa classe avait été
tirée au sort, il y a 2 ans, Rei avait d’abord refusé de jouer au jeu.
Mais quand sa meilleure amie avait essayé de la tuer, et qu’elle vit son
petit ami périr sous ses yeux, un froid glacial avait envahit son coeur, pour
ne plus jamais partir. Folle de rage, Rei avait été prise d’une frénésie
meurtrière, et avait tué tous ceux qui se trouvaient sur son passage, même
ceux qu’elle aimait, même ses amies. La mort de son petit copain l’avait
transformée. Elle qui était autrefois si douce, elle que ses amies avaient
surnommés "l’ange bleu", car elle portait toujours un ruban bleu dans les
cheveux, était devenue une tueuse redoutable. On la surnommait désormais
"l’ange noir". Elle apparaissait et disparaissait aussi vite que le vent,
laissant toujours comme signature un ruban noir. C’était le signe du deuil
qu’elle portait depuis le jeu. Elle avait enterrée " le petit ange bleu".
La police de Osaka, les yakuzas, tous la craignaient. En l’espace de
quelques mois, elle s’était imposée comme la plus jeune et la plus
redoutable tueuse que l’on ai jamais vue. Elle excellait dans les arts
martiaux et tirait avec une précision terrifiante. Les plus grands caïds
avaient recours à ses services. Mais un jour, l’un de ces caïds tomba dans
les filets de la brigade anti-mafia, et révéla l’identité de "l’ange
noir". Rei fut arrêtée, et condamnée à la prison à vie dans le
pénitencier d’Osaka. Alors quand des militaires virent lui rendre visite
dans sa cellule il y a un mois pour lui dire qu’elle serait libre si elle
participait à ce jeu, elle avait acceptée le plus naturellement du monde.
Elle serait libre, et tuerai ses anciens démons par la même occasion.
C’était le moment ou jamais pour elle d’enterrer encore plus
profondément "l’ange bleu", qui essayait de sortir quand elle regardait la
pluie par la fenêtre, ou qu’elle voyait un couple s’embrasser dans la
rue.
Et pendant qu’elle pagayait en direction du Nord, elle pris conscience que
"le petit ange bleu" essayait de sortir à cet instant même. Oui, il
émergeait, et elle n’avait plus la force de le repousser. Des larmes se
mirent alors à couler sur ses joues, si abondamment qu’elle fut obligée
d’arrêter de pagayer pour essuyer le brouillard sur ses yeux. Elle pensa à
sa mère qu’elle avait abandonnée pour commencer sa carrière de tueuse,
morte seule dans son appartement. Elle pensa à Sakura, sa meilleure amie qui
avait essayé de lui tirer dessus, et qu’elle avait dû tuer pour se
défendre. Elle pensa à son petit ami, Shiro, et à tous ceux et toutes
celles qu’elle avait dû tuer. Elle aurait tant aimé ne plus ressentir ce
poids dans sa poitrine, ce froid qui restait agrippé à son cœur.
Un oiseau poussa un long cri strident, et la fit sursauter. Rei repris soudain
ses esprits. Elle recommença à pagayer, une lueur assassine dans ses yeux.
"L’ange bleu" était revenu, mais pas encore assez longtemps. "L’ange
Noir" était de retour, et était plus que jamais décidé à gagner le jeu.
Chapitre 11 – Ne pas abandonner
Julie marchait sans s’arrêter. Derrière elle, Chloé, Marina et Sylvia
avançaient, silencieuses et graves, depuis l’annonce de la mort
d’Alexandre. Personne n’osait rompre ce silence, ne trouvant pas les mots,
devant l’air désespéré de Chloé qui regardait dans le vide.
Soudain, un bruit les fit stopper, alors qu’elles marchaient dans la jungle,
parmi les arbres. Julie s’accroupit avec ses amies, et sortit son arme, un
glock. Sylvia avança doucement avec le sien près de Julie, laissant
derrière Marina et Chloe, qui n’avaient pas d’armes très efficaces : un
sécateur et un couteau de chasse…
Julie fit signe à ses amis de ne plus bouger, et regarda devant elle, prête
à tirer. Elle soupira, quand elle vit que ce n’était qu’un oiseau.
- C’est bon, on peut y aller, ce n’était qu’un oiseau, lança-t-elle,
son cœur cognant dans sa poitrine.
Elle avait cru que c’était quelqu’un, et elle avait vu sa dernière heure
arriver. Pourquoi avoir inventé ce jeu ? Pourquoi envoyer des élèves sur
une île pour qu’ils s’entretuent ? Cela n’avait aucun sens…
Les filles marchèrent pendant encore quelques minutes, puis débouchèrent
dans une clairière. On entendait les vagues mourir sur la plage au loin.
- Et si on faisait une pause ? demanda Sylvia, qui commençait a avoir faim.
- C’est vrai qu’il est déjà midi, observa Marina en regardant sa montre,
tout en gardant sa main posée sur l’épaule de Chloé qui ne réagissait
même plus.
Julie secoua la tête, et jeta son sac sur le sol. Les filles firent de même,
et s’assiérent en formant un cercle. Elles se souhaitèrent toutes un bon
appétit, et commencèrent à manger.
La voix de Mr. Dievry rompit le silence gênant qui s’était installé
depuis le matin. Une musique militaire, à la fois enjouée et mélancolique,
retentit.
- Il est midi, c’est l’heure du rapport ! J’espère que vous allez bien,
bon appétit à tous ! Voilà la liste des morts…
Fille n°3 – Sandrine Favre
Fille n°5 – Caroline Lima
- En tout, deux morts… C’est vraiment très décevant, vous pouvez
certainement mieux faire ! N’essayez pas de joindre vos forces, rappelez
vous des règles du jeu… Il ne doit rester qu’un seul survivant. Et il ne
vous reste plus que quarante-deux heures. Bien, maintenant je vais vous donner
les zones interdites… J’en rajoute deux de plus…
Sylvia soupira, et regarda ses amies avec un regard déterminé. Elles
n’avaient pas réagis à l’annonce de la mort de Sandrine et Caroline.
Pourtant, elles les aimaient bien, mais elles étaient quelque peu blasées
depuis le début du jeu et c’était comme si elles ne ressentaient plus
rien. Julie n’était pas triste, mais elle avait peur pour Diego. Il était
quelque part sur cette île, et elle devait le retrouver…
- Vous pensez qu’on arrivera à s’en sortir ? demanda Sylvia, l’air
abattue.
- Bien sûr. Quand on aura retrouvé les garçons, répondit Julie. Il va
falloir partir d’ici, la zone va devenir interdite…
Brusquement, Chloé se redressa, le regard pâle, et se tourna vers Marina.
- Je… Je ne me sens pas très bien, je reviens…
- Ne vas pas trop loin, sois prudente ! lança Marina.
C’était trop tard, elle était déjà partie, et n’avait sûrement pas
entendue Marina. Les filles hochèrent la tête, et continuèrent leur
conversation. Marina ne quitta pourtant pas Chloé des yeux, qui disparut en
un éclair dans la forêt, son sac sur l’épaule.
*
Sarah et Marion mangeaient en bavardant, assises sur le seuil d’une maison
abandonnée, comme l’était le port et d’ailleurs l’île toute entière.
Sarah était devenue beaucoup plus causante à mesure qu’elle parlait avec
Marion. Elle se sentait à l’aise avec elle, même si elle était un peu
lourde par moments. C’était l’une des rares personnes qu’elle
appréciait, dans la classe.
- Et c’est pour ça que je me suis retrouvée dans ce lycée…
Sarah termina sa phrase, devant Marion, qui avait l’air très intéressée.
Elle venait de lui raconter pourquoi elle était arrivée à leur lycée en
cours d’année. Ses parents avaient divorcés, et son père avait
déménagé. Sarah l’avait suivi, et s’était retrouvée du jour au
lendemain dans une ville qu’elle ne connaissait pas, dans un lycée inconnu
avec une classe d’inconnus qu’elle trouvait arrogants et suffisants.
Julie avait été la seule à lui parler, quand elle était arrivée, du moins
à s’intéresser véritablement à elle. Les garçons qui lui parlaient la
draguaient, et elle avait vite senti cela. Sarah n’avait rien fait pour,
mais en quelques semaines elle était devenue très populaire. Tous les
garçons lui souriaient en la voyant, et les filles avaient l’air un peu
jalouses de son succès. Pourtant elle ne parlait à personne, et préférait
se mettre à l’écart…
Le rapport de Mr. Dievry qui résonna dans le port abandonné la tira de ses
pensées. Marion s’était relevée, et avait pris son sac sur son épaule.
- Faut partir d’ici, la zone va être interdite…
Sarah déplia la carte. Leur zone allait bien être interdite. L’Est et le
Nord étaient désormais des zones interdites. Il ne restait plus beaucoup
d’alternatives : traverser la rivière, ou aller vers le Sud. A
l’Extrème-Sud se trouvait l’école, et à l’Ouest la rivière.
- Soit on retourne vers le Sud, soit on traverse la rivière…
Marion se tourna vers Sarah, et prit un air pensif. Si elles retournaient vers
le Sud, elles rencontreraient sûrement quelqu’un…
- Et si on traversait la rivière ? Tu en penses quoi ?
- J’avais la même idée… Traversons la rivière.
Sarah se pencha pour prendre son sac et elle partit dans la jungle, suivie de
Marion qui marchait la tête baissée. Dans son sac, Sarah sentait le fusil à
pompe qui bougeait tandis qu’elle marchait. Elle espérait ne jamais avoir
à s’en servir. Elle se dit soudain qu’elles faisaient peut être une
erreur. Si elles voulaient s’enfuir de l’île, elles auraient besoin de
trouver du monde, pas de fuir éternellement. Mais elle cessa d’y penser, et
baissa la tête, s’enfonçant de plus belle dans la végétation.
*
Julie et Sylvia bavardaient depuis une dizaine de minutes, quand Marina se
redressa, l’air inquiète.
- Dites, vous ne trouvez pas que ça fait un moment que Chloé est partie ?
Julie et Sylvia se regardèrent, surprises. Elles n’avaient même pas fait
attention à l’absence de Chloé. Elles étaient tellement plongées dans
leur conversation à propos de leur possible fuite de l’île…
- C’est vrai… répondit Julie, soudain inquiète.
- Je pars à sa recherche, lança Marina.
- Attends nous !
Julie se leva brusquement et avança vers Marina. Sylvia les rejoignit et
ensemble elles pénétrèrent dans la forêt…
Elles n’osèrent pas crier après Chloé, de peur d’attirer quelqu’un
aux attentions hostiles, et se contentèrent de suivre les traces de pas.
Julie et Sylvia tenaient dans leurs mains leurs armes respectives, sur le
qui-vive. Marina était dangereusement en avant, son couteau à la main, et
risquait de se faire tuer si quelqu’un les rencontrait en venant d’en
face. Mais elles ne lui firent pas la remarque. Il ne fallait pas la
contrarier, quand il s’agissait de Chloé, sa meilleure amie.
Elles suivirent les traces de pas pendant quelques minutes, quand soudain,
Marina s’immobilisa quelques mètres en avant. Elle avança lentement,
cachant la vue à Julie et Sylvia, et tomba à genoux en criant. Julie et
Sylvia s’élancèrent vers elle, en courant.
Elles stoppèrent quand elles arrivèrent à sa hauteur. Sylvia poussa un cri
de frayeur, et fit un geste de recul. Julie regarda fixement l’arbre, et
sentit des larmes couler sur ses joues.
Chloé était au pied de l’arbre, assise, les veines ouvertes, son sécateur
posé à côté d’elle, et baignait dans une mare de sang. Marina rampa vers
le corps de son amie, en pleurant et en gémissant, et la prit dans ses bras,
la secouant pour la réveiller, mais en vain. Elle était déjà morte depuis
longtemps. Julie posa sa main sur l’épaule de Marina, qui était
effondrée, et se pencha pour saisir la lettre que Chloé avait laissée à
leur attention.
« Mes chères amies,
Sans Alexandre, je ne suis plus rien. Je ne peux pas continuer à vivre, sans
celui que j’aime, et je préfère mourir tout de suite par ma propre main
que par celle d’un participant de ce jeu maudit.
Je sais que je vais vous décevoir par mon attitude, je suis désolée
d’avoir abandonnée, mais je ne suis pas aussi forte que vous. Je vous
demanderais juste de ne pas m’oublier, de survivre, et de venger ma mort…
N’abandonnez pas, ne faites pas comme moi.
Marina, je t’embrasse fort, penses à moi quand tu iras en Californie.
J’aurais tellement aimé y aller avec toi… Tu es ma meilleure amie et je
te remercie pour tout. Surtout ne t’en veux pas, ce n’est pas de ta
faute…
Adieu, mes amies, et courage…
Chloé »
Julie laissa tomber la lettre sur le sol, et prit Marina dans ses bras, en
pleurant la mort de leur amie.
- Pourquoi, Chloé ? Pourquoi ?
Sylvia, en retrait, pleurait aussi, mais elle ne voulait pas que ses amies le
voient. C’était pour elle un signe de faiblesse. Elle ne résista pourtant
pas bien longtemps, et courut vers ses amies, prenant à son tour Marina dans
ses bras, qui pleurait et répétait inlassablement les mêmes mots :
- Pourquoi… Tu n’avais pas le droit d’abandonner, pas toi. Pas toi,
Chloé… On devait tous rentrer ensemble…
12h20
Morts :
Fille n°4
Survivants : 13
Marina, qui était d’ordinaire si joyeuse et si dynamique, était
complètement abattue, et sanglotait, dans les bras de ses amies. Julie lui
baisa tendrement le front, et la releva doucement.
- Marina… On doit y aller… La zone va être interdite…
Marina renifla, et regarda le corps de Chloé, qui gisait près de l’arbre.
Elle n’aurait même pas le droit à une sépulture. Marina fit quelques pas,
et resta près du corps de Chloé, sans rien dire.
- Je n’abandonnerai pas, tu as ma parole. Je n’abandonnerai pas…
Elle posa sa main sur les cheveux de Chloé, et se retourna vers Julie et
Sylvia, qui l’attendaient, les yeux rouges. Elles restèrent quelques
instant immobiles à regarder Chloé, puis Julie ramassa la lettre qu’elle
avait laissé tomber par terre, et prit Marina par le bras, l’entraînant en
avant, dans cette maudite forêt qui avait tué tellement de monde.
*
Sarah et Marion marchaient le long de la rivière en silence, s’arrêtant un
instant pour écouter, et repartaient. Le courant de la rivière était
rapide…
- On va devoir nager contre le courant, dit Sarah. Et en silence…
- Tu nages bien ? demanda Marion, qui n’avait jamais vu Sarah en cours de
sport.
- Je me débrouille… Allons-y.
Elles accrochèrent leurs sacs à leur cou et se mirent silencieusement à
l’eau. Elles gagnèrent rapidement, côte à côte, le milieu de la
rivière. Sarah nageait avec aisance dans l’eau glacée, mais Marion en
revanche avait du mal à se mouvoir, et crachait de l’eau.
- Ça va ? demanda Sarah.
- Oui, ça va aller…
Elles continuèrent à nager, ne laissant que leurs têtes dépasser. Mais
brutalement, Marion fut emportée par le courant qui était plus fort
qu’elle, et se retrouva dix mètres en arrière. Sarah se retourna, et se
mit à nager vers elle, tendant le bras pour l’aider. Quand elle arriva
près de Marion, après un effort de tous les instants contre le courant qui
l’entraînait, elle vit la machette briller dans l’eau.
- Désolé, Sarah, mais je ne te fais pas confiance…
- Allez, viens, ne sois pas stupide !
Sarah tendit son bras, mais Marion le repoussa, tenant sa machette. Elle la
brandit au dessus de l’eau, et regarda Sarah d’un air menaçant.
- Je sais que tu essayes de te servir de moi, je ne suis pas dupe !
- Alors pourquoi j’essayerais de t’aider ?
Sarah était encore toute déboussolée, quand Marion approcha avec sa
machette. Par un réflexe de survie, Sarah plongea rapidement sa main dans son
sac, pressant la détente de son fusil, qui perça la toile du sac. Marion eut
l’air surprise, et ses yeux s’agrandirent. Du sang se répandit dans
l’eau, la teintant de rouge.
- Espèce d’idiote, je voulais t’aider… Je voulais juste t’aider…
Sarah se laissa flotter sur l’eau, qui l’entraîna à toute vitesse. Elle
regarda le ciel bleu au dessus d’elle, et ferma les yeux, soudain très
fatiguée. Elle ne sentait même plus le coup de machette que Marion lui avait
asséné avec les forces qu’il lui restait. Elle se mit à penser à ses
parents, à ses amis d’enfance, à celui qu’elle aimait, Jonathan, qui
était resté là où elle habitait autrefois et qu’elle ne reverrait plus
jamais, puis elle mourut. Quelques mètres plus loin, le corps sans vie de
Marion flottait lui aussi à la surface de l’eau, une eau qui était devenue
rouge pourpre.
13h08
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Survivants : 11
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sirius
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Posté le: Mar Juin 14, 2005 09:16 am Sujet du message:
Un film plutot bien pensé, malheureusement on regrette le manque d
originalité du a un scénario trop holliwoodien mais c est un film qui est
interressant l enigme est bien suivit
8/10 a conseillé
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Crydamoure
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Localisation: La Ou Les Anges Ne Pleurent Pas
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Posté le: Mar Juin 14, 2005 09:47 am Sujet du message:
j'adore ce que tu ecris ...a chaque fois que j'en lis un morco je suis
pressée de lire la suite ... tu avais raison je me reconnais dans deux
personnages sarah et la volontaire ...
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Kronos
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Posté le: Mar Juin 14, 2005 21:39 pm Sujet du message:
sirius a
écrit: | Un film plutot bien
pensé, malheureusement on regrette le manque d originalité du a un scénario
trop holliwoodien mais c est un film qui est interressant l enigme est bien
suivit
8/10 a conseillé |
Lol tu te serait pas trompé de sujet ?
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Crydamoure
Membre
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Localisation: La Ou Les Anges Ne Pleurent Pas
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Posté le: Dim Juin 19, 2005 08:42 am Sujet du message:
jveux la suite
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Kronos
Suprème actif
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Posté le: Dim Juin 19, 2005 11:34 am Sujet du message:
Chapitre 12 – Sur ses gardes
Florian dévisageait Romain, l’air soupçonneux. Ils marchaient tous
ensemble depuis maintenant sept heures, mais l’expression de Florian
n’avait pas changé. Il se doutait que Romain cachait son jeu, et qu’il ne
voulait sûrement pas faire équipe pour combattre le système. Florian le
connaissait trop bien pour savoir que Romain jouait toujours en solo. Il
était trop malin pour s’allier avec quelqu’un.
Adrien et Linda fermaient toujours la marche, et parlaient tout bas, en
souriant, main dans la main. Adrien n’avait pas retiré sa main, et Linda
non plus. Dans un sens, ça la rassurait, et puis des amis peuvent se prendre
la main sans qu’il y ait quelque chose… Linda secoua la tête, se moquant
d’elle-même et de sa naïveté. Des amis ne se prennent pas la main, bien
sûr.
Diego marchait sans rien dire, derrière Florian. Il avait les yeux rivés sur
son sac, et était plongé dans ses pensées. A côté de lui, Valentin
serrait son calibre 38 dans sa main gauche. Diego pensait encore et toujours
à Julie, qui était quelque part sur cette île, et qu’il voulait sauver.
Il voulait lui parler, une dernière fois, et lui dire ce qu’il avait sur le
cœur depuis toujours. Les rapports de Dievry n’avaient pas mentionnés son
nom, mais celui de Chloé, une de ses amies, et il commençait à
s’inquiéter pour elle.
Romain et Laurent marchaient en tête. Romain écoutait les bruits aux
alentours, son Beretta à la main. Convaincre ces abrutis qu’il voulait
s’allier avec eux avait été facile. Mais pourtant, il savait que Florian
n’était pas convaincu, et qu’il se méfiait. S’il n’avait pas été
là, il les aurait déjà tous tué. Il regarda Laurent, qui était aux
aguets, et se demanda comment il avait pu être son ami. Il n’avait jamais
rien eu en commun avec ces types, mais il avait formé une bande avec eux. Il
se retourna vers Florian, qui le dévisagea en fronçant les sourcils. Romain
lui adressa un clin d’œil, et continua à marcher dans la forêt, vers le
Sud. Dire qu’autrefois, ils étaient les meilleurs amis du monde… Il
éprouva un sentiment de nostalgie qui disparu quand Linda brisa le silence en
parlant à voix haute.
- Et si on s’arrêtait un peu ? demanda-t-elle, timidement.
Florian et Romain se regardèrent, et semblèrent se mettre d’accord. Tout
le monde stoppa et s’assied aux pieds des arbres.
- Tu as pensé à ce qu’on va faire, une fois qu’on sera arrivé au lycée
? L’endroit grouille de militaires, lança Florian.
- Je sais, répondit Romain en souriant. Mais ensemble je pense qu’on est
capable de leur tenir tête.
Florian secoua la tête, sceptique, et partit s’asseoir à côté de Diego,
qui regardait Adrien et Linda entrain de discuter.
- Diègue, ça va ?
- Hein ? Euh oui, ça va, répondit Diego, les yeux dans le vide.
- Tu penses encore à Julie ?
Diego se tourna vers Florian et lui adressa un sourire. Florian lui tapota
l’épaule affectueusement, et cala son dos sur le tronc d’arbre.
- T’en fais pas, on va la retrouver. Je voulais qu’on reste en petit
comité, mais depuis qu’on les a trouvé…
Florian montra Romain et sa bande du regard, l’air méfiant.
- On peut bien agrandir notre groupe avec les filles… En fait, ça serait
bien si tout le monde s’unissait pour arrêter le jeu.
- Tu leur fais confiance ? demanda Diego, surpris.
- Bien sûr que non, répondit Florian en haussant les épaules. Je suis sur
mes gardes, et toi aussi, tu devrais te tenir sur tes gardes. Je mettrais ma
main à couper que d’ici quelques heures, Romain va tenter quelque chose.
Diego et Florian regardèrent en direction de Romain, sans prononcer un seul
mot.
*
Rei Sôda sauta sur la rive, laissant le canot derrière elle. Il devait être
environ 16h, à en croire la lumière du soleil qui commençait déjà à
décroître. Elle avait mit son sac en bandouiller et glissé son fusil à
travers la sangle, pour ne pas avoir à le tenir avec son bras blessé. Elle
retira le foulard qu’elle avait serré sur sa blessure, le jeta dans
l’herbe, et sortit de sa poche un autre foulard noir. Quand elle eut fini de
le nouer autour de son bras, elle glissa son doigt dans la détente du fusil,
au cas où quelqu’un la surprendrait. Mais elle en doutait, les autres
devaient se trouver très loin, à l’Est, ou plus au Nord, mais certainement
pas ici. Et ils essaieraient probablement de retourner au lycée, au Sud, pour
attaquer les militaires, comme elle et ses amis en avaient eu l’idée il y a
des années de cela, quand elle n’était encore qu’une fille comme les
autres.
Elle avait décidée d’avancer selon les règles de l’attaque furtive
qu’elle avait apprise et appliquée : Se rendre invisible, s’infiltrer et
se glisser derrière les lignes ennemies, puis les prendre à revers. Rei
s’enfonça dans la forêt, lentement et silencieusement, comme un tigre à
la recherche de sa proie. Si elle continuait à avancer vers le Nord-Est, elle
finirait bien par trouver sa proie, mais blessée, elle préférait rester sur
ses gardes.
*
Julie soutenait Marina en lui tenant le bras, tandis que devant elles, Sylvia
marchait lentement parmi les arbres, son glock à la main. Elles n’avaient
pas dit un mot depuis la mort de Chloé. Julie avait beau essayer, elle
n’arrivait toujours pas à y croire. Marina avait les larmes aux yeux, et
n’arrivait pas à les empêcher de couler. Sa meilleure amie était morte,
et plus rien ne serait jamais comme avant. Elle vengerait sa mort et celle
d’Alexandre. Et tous ceux tués par ce jeu maudit. Elle tuerait Dievry, et
le regarderait souffrir pour tout le mal causé par sa faute.
- Si on continue dans cette direction, on finira par arriver au lycée, dit
soudain Sylvia, en se retournant.
Julie secoua la tête en guise de réponse. Marina n’avait même pas
réagit, plongée dans ses pensées. Julie plongea la main qui lui restait
(l’autre étant "prise" par Marina) dans son sac, et sortit son glock, juste
au cas où. Elle espérait de tout son cœur retrouver Diego. Elle savait
qu’il était en vie, et tant qu’elle n’entendait pas son nom dans les
rapports de Dievry, elle continuait à espérer… C’était peut être sa
dernière chance de lui dire combien elle tenait à lui.
- J’espère qu’on trouvera Florian et Diego, lança-t-elle, l’air
innocente.
Sylvia tourna la tête, surprise, et sourit. Julie avait beau essayer de le
cacher, tout le monde avait remarqué depuis longtemps les regards qu’elle
faisait quand Diego passait dans son champ de vision.
- Vous croyez qu’on peut leur faire confiance ? demanda Marina, les yeux
dans le vide.
- Bien sûr ! De tous les garçons de la classe, ce sont eux les plus dignes
de confiance, répondit Sylvia en cessant de marcher. Ne t’inquiète pas
Julie, on va les retrouver, et tu pourra revoir "ton" Diego.
Julie écarquilla les yeux, surprise.
- Tu croyais que personne ne s’en rendrait compte ? On a bien vu les regards
que tu fais quand tu lui parle, dit Marina en essayant de sourire un peu.
Julie sourit, et se mit à rire, piégée. Elle n’aurait vraiment pas cru…
« Sylvia ! Julie ! »
Julie redressa la tête, surprise, et serra son glock dans sa main. Mais elle
avait reconnue la voix, cette voix si familière...
- On parlais justement de vous, lança Sylvia. On désespérait de trouver
quelqu’un sur cette île. On commençait à se dire qu’on était peut
être toutes seules…
Florian avança vers Sylvia et la prit dans ses bras, en souriant. «
Quelqu’un va être content de savoir qu’on les a retrouvées »,
pensait-il. De son côté, Sylvia pensait la même chose. Elle regarda Julie
en souriant, et ferma les yeux, sa joue appuyée contre l’épaule de
Florian, soulagée de ne plus être seules.
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Crydamoure
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Posté le: Lun Juin 20, 2005 11:04 am Sujet du message:
vite la suite pr les retrouvailles de diego et julie
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Crazy Nège
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Posté le: Sam Juil 02, 2005 11:18 am Sujet du message:
Olala c'est bon je suis fan ^^ !!! Cridamour tu veux qu'on forme un fan-club ?
lol
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Kronos
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leland
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Posté le: Mar Sep 27, 2005 15:46 pm Sujet du message:
ho ha hi.... tu as perdu la suite?.... J avais jamais vu, mais maintenant que
j ai vu et lu je veux la suiteeeeeee.
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Kronos
Suprème actif
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Posté le: Mar Sep 27, 2005 18:38 pm Sujet du message:
Oh, merci ! ça fait plaisir de recevoir un commentaire ^^ Ben pour la suite
je suis entrain de l'écrire ^^
Je pense qu'elle sera là d'ici 2 semaines, mais pas cette semaine en tout
cas, car j'ai un exposé pour lundi prochain (on vient a peine de rentrer en
cours, le prof il me file direct un exposé !)...
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leland
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Posté le: Mar Sep 27, 2005 19:43 pm Sujet du message:
plein toi pas j en ai deja 3 : un sur mom village
un sur la difference entre race et espece
et un au choix mais j ai pas choisit...alors plain toi pas parce que ... enfin
voila plain toi pas parce que...
je sors
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Kronos
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Posté le: Mar Sep 27, 2005 23:44 pm Sujet du message:
Moi non plus je l'ai pas choisi, c'est sur le mouvement ouvrier face à la
guerre en 1914... Tout un programme ! lol
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Invité
Invité
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Posté le: Mer Sep 28, 2005 06:16 am Sujet du message:
Moi jai un exposé a faire sur l'affaire dreyfus ...
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