Posté le: Sam Juil 27, 2013 07:42 am Sujet du message:
Tommy Angello a
écrit:
Il faux une heure à
dix personnes pour creuser le trou qu'une personne aurait fait en dix heures,
mais il faut 8 heures à 10 personnes pour écrire un programme qui aurait pu
être fait en dix heures par une personnes.
Oh non, pour les travaux physiques la différence est bien plus importante, 2
personnes ensemble réalisent grosso-modo le travail de 3 personnes seules.
En tout cas dans mon domaine où il est constamment question de déplacements
de charges.
Par contre, 3 personnes se relayant pendant 3h réaliseront moins qu'une seule
travaillant 9, dans beaucoup de cas (transport, préparation, mise en route,
café, comment va ta femme...)
Je ne suis pas sur que notre niveau de production soit encore tellement lié
à la mécanisation, nous sommes une société de services.
La
Cour de Strasbourg condamne l’État portugais à indemniser des
latifondistes expropriés par la réforme agraire de la Révolution des
Œillets
Une récente décision de l’auto-proclamée Cour Européenne des Droits de
l'Homme (aussi appelée Cour de Strasbourg) m’a interpellé. Elle condamnait
l’État portugais à verser environ 1,5 millions d’€ à titre
d’indemnisation à des grands propriétaires terriens expropriés lors de la
réforme agraire qui s’est déroulée en 1975 au cours de la Révolution des
Œillets. Cette ultime décision élève le montant des indemnisations
versées depuis 2000 aux grands propriétaires terriens à plus de 10 millions
d’€ auxquels il convient d’ajouter les indemnisations antérieures
déjà accordées à ces mêmes propriétaires par l’État portugais ainsi
que la dévolution des terres dans le cadre du démantèlement de cette
réforme agraire poursuivi avec méthode et constance tant par les
gouvernements du PS que par ceux de la droite PSD/CDS depuis 1976.
Ce qui de l’avis des spécialistes ferait monter l’addition à un total de
240 millions d’€ cumulés sachant qu’il reste encore une douzaine de cas
en instance à la Cour de Strasbourg.
Des décisions que ne risque pas de contester l’actuel gouvernement
portugais, héritier politique de ceux qui ont combattu avec acharnement la
Révolution libératrice de 1975 et ses grandes réalisations sociales dont la
réforme agraire. Un exécutif d’abord mobilisé pour appliquer avec un
zèle servile les consignes d’austérité dictées par la Troïka
(Commission Européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire
International) malgré la contestation qui grandit chaque jour. Quitte à
saigner à blanc son peuple comme en témoignent tous les indicateurs sociaux,
avec une explosion du chômage et de la précarité, en particulier chez les
jeunes, une misère qui s’étend comme le montrent les derniers chiffres
relatifs à la consommation des ménages : ceux-ci indiquent une forte baisse
dans les achats de produits alimentaires de base, notamment la « trilogie de
la survie » pendant des décennies de fascisme – l’huile d’olive
(-25,7%), le pain (environ - 9%) et le riz (-3,2%) – mais aussi les fruits
et la farine.
Pour ce qui est de la réforme agraire réalisée en 1975, il est utile d’en
resituer le contexte économique et social. D’abord parce que les
expropriations dont il est question plus haut ont touché la zone
latifundiaire située essentiellement au sud du Tage dans les régions du
Ribatejo et surtout de l’Alentejo et n’ont donc concerné que de très
grandes propriétés terriennes à l’échelle du Portugal dépassant parfois
les vingt mille hectares, et pas toutes les petites et moyennes propriétés
situées au nord du Tage.
Dans ces zones concernées par la réforme agraire, 1064 exploitations de plus
de 500 ha, soit à peine 0,68 % sur un total de 166 811 exploitations
détenaient 1 413 311 ha, soit 49,6% de la superficie totale. Des terres en
grande partie sous-exploitées et même laissées en friche par les grands
propriétaires, avec un chômage de masse chez une population rurale composée
en grande partie d’ouvriers agricoles surexploités contraints de vendre
leurs bras à la journée. Ce qui explique que ces régions aient constitué
des bastions de la résistance anti-fasciste qui ont payé un très lourd
tribut à cette longue lutte vers la libération. Ce sont d’ailleurs ces
populations rurales qui ont imposé sur le terrain la réforme agraire avant
qu’elle ne trouve une traduction législative après les évènements du 11
mars 1975. Rappelons également que le premier mot d’ordre de cette bataille
n’était pas l’appropriation des terres mais le droit de travailler des
terres qui devaient redevenir un patrimoine commun : « La terre à qui la
travaille » signifiait le droit de cultiver la terre et d’en gérer la
production. Et les résultats auront été éloquents :
Sur plus de 1 million 100 mille hectares de terre occupées, des milliers
d’hectares en friche ou à l’abandon ont été débroussaillés,
terrassés, valorisés avec une augmentation significative des terres
cultivées. Les zones de culture du blé sont passées de 407 000 à 517 000
ha, celles d’avoine ont augmenté de 12%, celles d’orge de 34% ! La
productivité à l’hectare a fait un bond considérable de 20% pour le blé,
40% pour l’avoine et 39% pour l’orge. Les productions d’huile d’olive,
de riz, de tomate et autres cultures maraichères ont connu un essor
significatif. Le cheptel notamment bovin a aussi grandement augmenté sans
parler d’une mécanisation où l’équipement a été presque triplé et
où des investissements considérables ont été réalisés dans les
infrastructures.
La réforme agraire aura permis de mettre fin à un chômage endémique en
créant plus de 50 000 emplois et d’améliorer notablement les conditions de
vie d’une population ayant souffert de misère chronique pendant des
décennies. Elle aura aussi grandement contribué au développement des ces
régions reléguées pendant si longtemps, par la construction de routes, de
logements, de services publics de proximité, des équipements de santé,
d’éducation, crèches et maisons de retraites.
Mais plus encore que ces considérables avancées, la plus belle des
conquêtes de ce mouvement aura été celle de la dignité retrouvée d’un
peuple si longtemps méprisé, piétiné et opprimé.
Aujourd’hui, alors que la situation économique et sociale est revenue peu
ou prou à ce qu’elle était à l’époque de la dictature, est-ce donc
cette si précieuse conquête que les instances européennes cherchent encore
à faire payer au peuple portugais ? La frayeur rétrospective des possédants
d’avoir vu leur droit divin contesté ? Celle d’avoir fait la preuve
qu’un peuple qui s’émancipe est source de richesse et de progrès ? À
combien ces instances estiment-elles le prix de cette dignité reconstruite,
de la contribution à la richesse et au développement du pays du peuple
portugais et l’indemnisation qui devrait en découler ? Et ceux-là osent
encore parler de la dette du peuple portugais ?
Si la dictature d’aujourd’hui a délaissé, pour l’instant, les bottes
pour les cols blancs de la finance, le génocide social en cours au Portugal
comme dans d’autres pays de l’Union Européenne montre bien que la nature
prédatrice du capitalisme lui est consubstantielle et que prétendre le
réguler ou le moraliser relève de l’illusion ou de l’escroquerie. Où
est la légitimité démocratique d’institutions qui avalisent de tels
crimes sociaux et qui érigent l’injustice sociale comme horizon
indépassable de la société humaine ? Celles qui prétendent en plus se
présenter en donneur de leçons universelles en matière de droits humains ?
La démocratie qu’ils invoquent n’est qu’un trompe-l’œil destiné à
masquer leurs turpitudes et leur insatiable voracité.
Depuis quand les vautours donnent-ils des leçons de savoir-vivre
?
GROLUX
Suprème actif
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Messages: 4876
Posté le: Mer Oct 23, 2013 18:23 pm Sujet du message:
Diego Cañamero Valle vient d’être arrêté par la Guardia
Civile, en civil, selon des sources de l’Humanité Dimanche. Il serait
actuellement interrogé au quartier général de la Guardia Civile de Séville
en Espagne. Cette arrestation, dont le motif n’est pas encore connu,
s’inscrit dans un contexte inquiétant de criminalisation des syndicalistes
en Europe. Les mineurs des Asturies avaient eux-aussi subi des violences en
Espagne. Portrait.
Le leader du Syndicat andalou des travailleurs avait déjà été arrêté en
juillet dernier pour avoir occupé une propriété terrienne inexploitée. A
cette occasion, l’Humanité avait publié de lui ce portrait, par Cathy
Ceïbe.
C’est un Robin des bois. Un vrai justicier des temps modernes. Sa forêt à
lui s’appelle l’Andalousie. Diego Cañamero Valle n’est pas un voleur de
grands chemins. Cet anti-malandrin est journalier. Avec le Syndicat andalou
des travailleurs (SAT) qu’il dirige, il s’attaque aux grandes propriétés
terriennes inexploitées. Hier, le tribunal suprême d’Andalousie l’a
finalement libéré après dix-huit heures de détention.
Diego n’a pas parlé. Il refuse de s’exprimer. Il se considère
d’ailleurs comme un insoumis face une justice qui l’a condamné
d’avance. Avant même de l’avoir jugé parce qu’il a osé occuper, en
2012, une propriété, las Turquillas, appartenant au ministère de la
Défense. Avant, il s’en était pris à celle de Somonte. Avec des centaines
d’ouvriers agricoles, Diego Cañamero crie rage comme un chanteur de
flamenco. L’Andalousie est la dernière région où le latifundio reste
encore la norme, à l’exception des pays de l’Est où l’on privatise la
terre à tour de bras.
Le paysan est condamné à être un serf. La duchesse d’Alba possède
quelque 30?000 hectares et reçoit pour ce signe ostentatoire de richesse la
bagatelle de 3?millions d’euros par an de l’Union européenne. Un autre
exemple encore?: 60?% des terres cultivables sont concentrées entre les mains
de 3?% de propriétaires. "Nous revendiquons la terre pour la travailler. Elle
a un but social?: nous sortirons du sous-développement", rappelle Manolo
Rodriguez, du SAT, alors que le chômage bat des records en Andalousie.
"L’agriculture a été démantelée au profit de l’agrobusiness,
poursuit-il. Les monocultures des multinationales sont un désastre." Les
hommes et les femmes de la région sont condamnés à être des esclaves sans
terre à la merci des terratenientes, ces seigneurs possesseurs. "Nous ne
voulons pas les titres de propriété des terres, rajoute le syndicaliste.
Nous revendiquons la terre pour pouvoir vivre." Comme Diego, enfermé dans son
mutisme.
Les intimidations n’ont pas prise sur lui, qui fut détenu par les tricornes
de la garde civile au sortir du franquisme en 1977. En 1986, il avait déjà
été condamné à un mois et un jour de prison pour avoir participé à une
occupation. Dix ans plus tard, il était dénoncé pour injures pour avoir
affirmé que la duchesse d’Alba employait illégalement des travailleurs. En
2012 encore, avec Juan Manuel Sanchez Gordillo, le parlementaire andalou
d’Izquierda Unida (Gauche unie), il avait procédé à "l’expropriation
forcée d’aliments" de la chaîne de supermarchés Mercadona pour dénoncer
la folle spéculation des prix des produits de première nécessité. Diego
Cañamero est un homme droit et honnête qui découpe les barbelés des
grandes propriétés?: à "desalambrar"?!
traduction a
écrit:
Je demande à ceux ici
présents,
S’ils ne se sont pas mis à penser
Que cette terre est la nôtre
Et pas de celui qui possède tout.
Je demande si sur la terre,
Vous n’avez jamais pensé
Que si les mains sont les nôtres,
Ce qu’il nous donne est à nous.
Enlevons les barbelés, enlevons les barbelés !
La terre est à nous,
À toi et à celui-là,
À Pierre, à Marie, à Jean et à Joseph.
Si je dérange avec ma chanson,
Celui qui ne veut pas l'écouter
Je vous assure que c’est un « gringo »
Ou un propriétaire de l'Uruguay.
Enlevons les barbelés, enlevons les barbelés !
La terre est à nous,
À toi et à celui-là,
À Pierre, à Marie, à Jean et à Joseph.
Je demande à ceux ici présents,
S’ils ne se sont pas mis à penser
Que cette terre est la nôtre
Et pas de celui qui possède tout.
Je demande si sur la terre,
Vous n’avez jamais pensé
Que si les mains sont les nôtres,
Ce qu’il nous donne est à nous.