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Posté le: Sam Oct 29, 2011 12:02 pm Sujet du message:
Lyriss a
écrit: | Si il y'avait un
déterminisme chimique inhérent au sexe dans les caractéristiques de bases
du caractère, la différence de caractère serait stable et systématique et
aucune exception ne serait possible (sauf maladie ou déformation).
Or ce n'est absolument pas le cas, c'est pourquoi je pense que cette
différence est lié a la culture. |
Tu dis vraiment des aberrations parfois.
Citation: | L’épigénèse du cerveau
Au cours de cette brève communication, j’ai délibérément choisi de me
centrer sur les aspects neurobiologiques soulignés par les recherches
contemporaines, parfois insuffisamment connues. Cela ne sous-estime en rien
l’importance des aspects psychologiques et sociaux mieux connus et
n’implique aucun déterminisme rigide puisqu’on peut même intervenir sur
l’expression génique par la psychothérapie ou l’éducation .
Par ailleurs, il va de soi que les différences individuelles sont souvent
plus importantes que les différences de genre. Ces dernières ont cependant
un poids statistique indiscuté, qui apparaît dans les très nombreuses
études scientifiques internationales et dans plusieurs méta-analyses ,
portant souvent sur des milliers d’études.
C’est l’éternelle question : Nature et Culture — et leur intrication
permanente tout au long de la vie. Comme le rappelait Jean Rostand,
n’oublions jamais qu’« il est dans la nature de l’Homme de lutter
contre la Nature ».
L’épigénèse du cerveau, c’est-à-dire son développement en fonction de
l’environnement culturel, a notamment été souligné dans l’ouvrage
classique de Jean-Pierre Changeux : L’Homme neuronal (1983). Ainsi, on vient
encore de confirmer récemment par les techniques d’imagerie cérébrale que
la surface du cortex représentant la main gauche s’élargit chez les
violonistes, tandis que les aires d’orientation spatiale se développent
chez les chauffeurs de taxi. On sait aujourd’hui que la plasticité du
cerveau se maintient jusqu’à un âge très avancé.
Il n’en reste pas moins que le comportement extérieur et le vécu
intérieur des hommes et des femmes est largement conditionné par des
dispositions préexistantes de nature biologique, sur lesquelles viennent se
greffer les influences éducatives et culturelles. Nous y reviendrons tout à
l’heure.
Nous allons donc évoquer tout d’abord les résultats de nombreuses
recherches scientifiques portant sur des échantillons statistiques
significatifs, pour souligner les différences sensibles de fonctionnement du
« cerveau féminin » et du « cerveau masculin » — sans perdre de vue
qu’on estime qu’il y a environ 20 % d’hommes qui disposent d’un
cerveau de type « féminin » (ce qui n’est pas négligeable) et 10 % de
femmes qui fonctionnent avec un cerveau plutôt « masculin ».
Les Queers
De plus, il va de soi que cette dichotomie en deux genres est un peu
simpliste, au moment où la théorie « Queer », développée aux Etats-Unis,
notamment par Judith Butler , et reprise en France, en 1999, par
Marie-Hélène Bourcier , soutient le principe qu’il y a une multiplicité
de genres : de nombreuses variantes d’hétérosexuels, des bisexuels, des
gays et des lesbiennes de toutes catégories, des transsexuels, et donc
finalement, pas de genre typiquement féminin ou masculin .
Mais je ne succomberai pas à la dernière mode : je préfère dénoncer
l’idéologie dominante de ces dernières années qui voudrait gommer les
différences naturelles, nécessaires et enrichissantes, au profit d’une
mythique « égalité des sexes », d’une mode « unisexe », non seulement
vestimentaire, mais aussi psychologique, éducative, parentale, sociologique
et politique. Il n’est pas sûr qu’il incombe au père de langer le bébé
et la mère de réparer le moteur de la voiture. Il ne s’agit pas, bien
entendu, de postuler une supériorité de l’un ou l’autre sexe, dans un
machisme ou un féminisme obsolètes, mais de constater la richesse et surtout
la complémentarité des deux approches. On sait que toute l’évolution
biologique va dans le sens d’une dissymétrie croissante des êtres :
haut/bas, avant/arrière, droite/gauche, de même que l’évolution
sociologique tend vers un partage croissant des responsabilité et des
spécialisations, distinguant le boulanger du maçon, l’ophtalmologiste du
cardiologue…
Je prendrai donc en compte les études statistiques, basées sur la
distinction traditionnelle de deux genres — laquelle concerne, en fait, plus
de 90 % de la population.
Cerveau gauche et cerveau droit
Tous les chercheurs en neurosciences sont d’accord aujourd’hui pour
considérer que :
• le cerveau gauche est plus développé chez les femmes
• et le cerveau droit, chez les hommes — contrairement à ce que pense
encore le grand public (voire même certains thérapeutes !)( et cela sous
l’influence directe des hormones sexuelles (testostérone, œstrogènes,
etc.).
Ainsi, la femme est plus portée sur le partage verbal et la communication,
tandis que l’homme est centré sur l’action et la compétition.
Par ex., dès l’école maternelle, sur 50 minutes de classe, les filles
parlent 15 min et les garçons, 4 min — soit 4 fois moins.(9) Tandis que les
garçons sont turbulents 10 fois plus (5 min au lieu de 30 sec).
À l’âge de 9 ans, les filles présentent, en moyenne, 18 mois d’avance
verbale sur les garçons. À l’âge adulte, les femmes téléphonent en
moyenne, 20 min par appel… contre 6 min pour les hommes. La femme a besoin
de partager ses idées, ses sentiments, ses émotions, tandis que l’homme
contrôle et retient les siens : il transmet des informations et cherche des
solutions… et la femme ne se sent pas « écoutée » !
En résumé, la femme est moins émotive mais elle s’exprime davantage alors
que l’homme est, en réalité plus émotif, mais il n’exprime pas ses
émotions — ce qu’il importe de ne jamais perdre de vue, tant dans la vie
conjugale qu’en psychothérapie.
L’orientation
• La femme est orientée dans le temps (cerveau gauche) ;
• L’homme est orienté dans l’espace (cerveau droit) : l’avantage des
hommes dans les tests de rotation spatiale à trois dimensions est
spectaculaire, dès l’enfance (10) .
• La femme « se repère » d’après des objets et des signes concrets :
l’avantage des femmes dans les tests de remémoration et dénomination
d’objets est très net.
• L’homme s’oriente dans une direction abstraite : il peut « couper par
un raccourci », pour retrouver sa voiture ou son hôtel.
Les organes des sens
Globalement, la femme est beaucoup plus sensible :(11)
• Son ouïe est plus développée (d’où l’importance des mots doux, du
timbre de la voix, de la musique)
• Son sens du toucher : les femmes possèdent jusqu’à 10 fois plus de
récepteurs cutanés pour le contact ; l’ocytocine et la prolactine
(hormones de l’attachement et des câlins) multiplient leur besoin de
toucher et d’être touchées ;
• Son olfaction est plus fine : jusqu’à 100 fois, à certaines périodes
du cycle.
• Son OVN (organe voméro-nasal, véritable sixième sens chimique et
relationnel) perçoit les phéromones — qui traduisent plusieurs formes
d’émotions : désir sexuel, colère, crainte, tristesse…Il serait aussi
plus sensible chez les femmes (serait-ce là ce qu’on appelle «
l’intuition »).
• Quant à la vue, elle est davantage développée — et érotisée —
chez l’homme (d’où son intérêt et son excitation par les vêtements, le
maquillage, les bijoux, l’érotisation du nu, son attirance pour les revues
pornos…). Cependant, la femme dispose d’une meilleure mémoire visuelle
(reconnaissance des visages et rangement des objets).
Pourquoi ces différences ?
Les chercheurs expliquent ces nombreuses différences biologiques
fondamentales entre hommes et femmes par la sélection naturelle tout au long
de plus d’un million d’années de l’évolution de l’espèce
humaine.(12) Cette évolution adaptative aurait modelé nos cerveaux et nos
organes des sens, à travers l’action conjuguée des hormones et des
neurotransmetteurs :
• L’homme s’est adapté à la chasse sur de grands espaces (ainsi
qu’à la guerre entre clans et tribus) impliquant une poursuite muette du
gibier pendant plusieurs jours, puis le retour vers la grotte (sens de
l’orientation). Peu d’échanges verbaux : on a calculé, qu’au cours de
toute sa vie, un homme préhistorique n’avait rencontré que 150 personnes
environ.
• Le cerveau de la femme, pendant ce temps, s’est adapté à l’élevage
de sa progéniture et au partage verbal, dans le cadre restreint de la grotte
;
Ainsi, sur le plan biologique, les hommes sont programmés pour la
compétition, les femmes pour la coopération.
On voit que l’accompagnement psychothérapeutique de personnes en
difficulté est une tâche biologiquement féminine! (13)
Ces orientations seraient donc liées à la biologie (hormones et
neurotransmetteurs). Elles se constituent dès les premières semaines de la
vie intra-utérine et sont relativement peu conditionnées par l’éducation
ou la culture.
Hérédité et acquis
En chiffres arrondis, les chercheurs considèrent aujourd’hui que notre
caractère est :
• pour 1/3 héréditaire : chromosomes du noyau de la cellule + hérédité
mitochondriale provenant de la mère ;
• pour 1/3 congénital, acquis notamment pendant les toutes premières
semaines de la vie intra-utérine ; l’embryon est féminin pendant les
premiers jours,(14) et la masculinité est une lente conquête, hormonale et
éducative. Ainsi, la fille n’est pas un garçon qui a perdu son pénis
(comme le supposait Freud), mais le garçon est une fille qui a gagné un
pénis. (L’envie de pénis est une hypothèse non vérifiée par
l’expérience : ainsi, chez les transsexuels, on trouve cinq fois plus
d’hommes désirant devenir une femme, que de femmes voulant devenir un
homme…).
Pendant la guerre, il naît deux fois plus d’homosexuels mâles (stress de
la mère perturbant son équilibre hormonal intra-utérin).(15)
Les parts héréditaire et congénitale semblent importantes : ainsi, chez les
vrais jumeaux garçons, si l’un est homosexuel, l’autre l’est aussi dans
50 à 65 % des cas ;
chez les faux jumeaux, on ne le constate que dans 25 à 30 % des cas, soit
deux fois moins souvent — mais cependant 5 fois plus que dans la population
générale.
Ainsi, on pourrait prédire l’homosexualité dès l’âge de 1 à 2 ans
dans de nombreux cas (Le Vay, 1993).
• pour 1/3 acquis : bain culturel, éducation, exercice ou entraînement,
circonstances fortuites… ou psychothérapie!
D’une manière plus générale, la corrélation globale des traits de
caractère serait :
• d’environ : 50 % pour les vrais jumeaux (hérédité);(16)
• 25 % chez les faux jumeaux (bain hormonal in utero) ;
• 10 % chez des frères et sœurs (éducation) ;
• et proche de 0 % chez des personnes étrangères.(17)
Pour de nombreuses aptitudes ou prédispositions — telles que
l’intelligence, le don pour la musique, le sport, et même l’optimisme
(1 — on
retrouverait ces trois tiers (héréditaire, acquis in utero, acquis pendant
la vie), dans des proportions d’ailleurs légèrement variables.
Selon que l’on ait hérité de gênes pessimistes ou optimistes, on pourrait
formuler les résultats de ces recherches de diverses manières :
• « notre caractère est prédéterminé dès la naissance aux 2/3 environ
»
• ou bien : « notre caractère se construit aux 2/3 pendant la vie, à
partir de la conception »…
Les hormones
Lorsqu’on pose un ballon par terre, les garçons shootent ; les filles le
ramassent et le serrent contre leur cœur. Cela semble indépendant de
l’éducation et de la culture, et donc directement lié à nos hormones.
La testostérone (hormone du désir, de la sexualité et de l’agressivité,
autrement dit hormone de la « conquête » — militaire ou sexuelle)
développe:(19)
• La force musculaire (40 % de muscles chez l’homme, contre 23 % chez la
femme)
• La vitesse de réaction et même l’impatience (92 % des conducteurs qui
klaxonnent à un feu rouge sont des hommes !) ;
• L’agressivité, la compétition, l’instinct de domination (le mâle
dominant engendre et maintient la qua-lité de l’espèce)
• L’endurance et la ténacité ;
• La cicatrisation des blessures ; la barbe et la calvitie ;
• Le côté droit du corps (membres, doigts, stries digitales — au 4e mois
du fœtus)
• La vision de loin (« téléobjectif », pour repérer les animaux) ;
• Le lancer de précision ;
• L’orientation dans l’espace (pour ramener le produit de la chasse
jusqu’à la grotte)
• Le goût pour l’aventure, les expériences nouvelles et le risque (les
génies, tout comme les fous, sont le plus souvent des mâles) ;
• L’attrait pour une femelle jeune à protéger (et surtout, susceptible
d’engendrer).
Les œstrogènes développent :
• Les mouvements de précision : la femme peut plier facilement chaque doigt
séparément (Kimura, 1999) ; elle est très supérieure à divers tests de
dextérité ;
• Le côté gauche du corps… et les stries digitales du pouce gauche
(Kimura, 1999)
• La graisse (protection et réserve pour le bébé) : 25 % de graisse chez
la femme, contre 15 % chez l’homme ;
• La mémoire verbale (les noms) et la mémoire de localisation des objets
ainsi que la vision de près (« grand angle » pour repérer sa progéniture
et toute intrusion étrangère)
• L’ouïe : l’éventail des sons perçus est beaucoup plus large et les
femmes chantent juste, six fois plus souvent que les hommes (Durdeen, 1983) ;
leur reconnaissance des sons est bien meilleure (entendre et reconnaître son
bébé) ;
• Elle reconnaît et nomme les couleurs avec plus de précision (c’est le
chromosome X qui est porteur des cônes, nécessaires à la vision des
couleurs) ;
• Son odorat est développé jusqu’à 100 fois plus, à certaines
périodes du cycle ;
• L’attrait pour un mâle dominant, fort et expérimenté, socialement
reconnu (donc moins jeune, mais susceptible de la protéger).
Pour conclure
Les nombreuses recherchent contemporaines en neurosciences confirment ainsi et
précisent certaines données traditionnelles bien connues.
Elles orientent en outre le travail quotidien en psychothérapie (ou en
counseling) ainsi, bien entendu, que le travail d’accompagnement de couples
:
Voici maintenant, pour terminer ce bref exposé, quelques exemples concrets de
l’impact des neurosciences.
Elles encouragent ainsi les psychothérapeutes à :
• Écouter patiemment une femme qui se plaint, plutôt que tenter de
l’aider à résoudre ses problèmes (at-titude du mâle, trop orientée vers
l’action : au lieu de la « materner », il devient son « père » !) ;
• Souligner à la femme l’importance érotique du regard chez l’homme ;
• Souligner à l’homme l’importance de l’ambiance sonore et olfactive
pour sa compagne, l’effet éroti-que de la musique et de la voix, la
richesse du partage par la parole ;
• Stimuler les malades : ils guérissent plus vite lorsqu’ils sont près
d’une fenêtre, (ouverte sur le monde) et , stimuler les personnes âgées
(une retraite passive induit un vieillissement rapide) ;
• Exploiter en psychothérapie les liens intimes et réciproques entre les
deux pulsions fondamentales : sexualité et agressivité (gérés notamment
par l’hypothalamus et par la testostérone) ;
• Traiter avec prudence les souvenirs d’abus sexuels de la première
enfance : en effet, le souvenir d’une scène, qu’elle soit réelle ou
imaginaire, présente la même localisation cérébrale et génère les mêmes
processus mentaux (40 % de faux souvenirs — inconsciemment reconstruits, à
partir de craintes ou de désirs).
• Mobiliser les lobes frontaux, siège de la responsabilité et de
l’autonomie (dire « non ») — d’où la richesse de la thérapie
paradoxale.
Enfin, quelques remarques et rappels :
• Faire l’amour accélère la cicatrisation des plaies (testostérone) ;
• Les thérapies psychocorporelles permettent de mobiliser les circuits
neurologiques : mouvement > cerveau droit > zones limbiques >
émotion > inscription (encodage durable) > thérapies verbales ;
• Une émotion est nécessaire pour mémoriser ; une verbalisation après
coup permettra le rap-pel ultérieur du souvenir ;
• La mémorisation à long terme s’effectue, en grande partie, pendant le
rêve : d’où, en cas de traumatisme psychique (attentat, viol,
catastrophe), l’intérêt d’un debriefing en urgence, avant le premier
rêve (« SAMU-Gestalt » : Ginger, 1987) ;
• On déplore 10 fois plus de tentatives de suicide chez les femmes (elles
expriment leur émotion) mais un taux élevé de suicides réussis chez les
hommes (mise en action) ;
• Les femmes parlent sans réfléchir ! Les hommes agissent sans réfléchir
!
• Une femme qui n’est pas heureuse dans ses relations, a du mal à se
concentrer sur son travail ; un homme qui n’est pas heureux dans son
travail, a du mal à se concentrer sur ses relations.
• La femme a besoin d’intimité pour apprécier la sexualité ; l’homme
a besoin de sexualité pour apprécier l’intimité.
Finalement, il est indispensable de se tenir au courant des recherches en
neurosciences et en génétique(20) — qui sont loin d’avoir dit leur
dernier mot.
Quoi qu’on en dise parfois, (21) il n’est pas indifférent en thérapie,
qu’un homme reçoive une femme — ou qu’une femme reçoive un homme
(Krause-Girth, 2001). Notre perception du monde est, en effet, fort
différente… mais agréablement complémentaire ! |
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