Romans d'inspiration occultiste.

Criterium · Posté le: Mer Déc 14, 2011 18:19 pm Sujet du message:

En fait, je préfère ses poèmes (le Contre-Ciel); dans la Grande Beuverie, que j'ai bue cul-sec, j'apprécie beaucoup l'empreinte — les choses qui transparaissent de l'ironie et de la métaphore, comme le fait de se méfier du creux, du sérieux, des chemins de la sublimation, et beaucoup d'autres choses dont ce sujet n'est pas le sujet; les images sont très justes — et le fait qu'après cette suggestion entraînant un certain désespoir chez le lecteur, il y ait un contre-pied et une espérance. En revanche je crois, au final, plus apprécier les vers que la prose citant Platon mais évoquant l'Histoire véritable de Lucien.

Je vais lire Bloy, Yourcenar et Perutz.
On m'avait suggéré Lœvenbruck mais cela ressemble à la sauce thriller ésotérique servie par moult petits Dan Browns, je n'ai pas tenté.

Souki · Posté le: Jeu Déc 15, 2011 00:15 am Sujet du message:

L’œuvre au noir, c'est de la balle ! Mention particulière pour le massacre des anabaptistes !

Criterium · Posté le: Sam Déc 24, 2011 10:39 am Sujet du message:

J'ai donc lu L'Œuvre au Noir de Yourcenar, que j'ai bien aimé, mais sans ressentir ce petit plus, vous savez, cela qui magiquement nous fait adorer un livre et parfois même lui excuser d'autres petites choses moins réussies. Il est très bien documenté. J'ai l'impression cependant de lire plutôt des tranches de vie du XVIe plutôt que le roman occultiste que certains y voient dès lors qu'y sont citées différentes substances et phases alchimiques. Cela n'est pas un mal: ça précise surtout les limites de ce topic plutôt que celles du livre.

L'atmosphère de la Nuit sous le Pont de Pierre est tout à fait magique; bien que le fantastique y soit plus proéminent, presque à la manière d'un conte, j'aime beaucoup et j'y retrouve l'ambiance qu'ont les nouvelles de Gustav Meyrink, voire un peu du Golem. — Quelques autres livres de Leo Perutz semblent avoir des résumés intéressants, je vais enquêter.

Souki · Posté le: Sam Déc 24, 2011 13:12 pm Sujet du message:

Effectivement... Je ne sais pas qui t'a dit que Yourcenar avait écrit un livre relevant de la littérature occultiste. Il est super, ce livre, mais pas pour son côté occulte. Si tu veux te "rattraper", Zénon est assez largement inspiré par Giodano Bruno, qui a lui-même écrit des traités de magie, d'alchimie, ET des romans. Je n'en ai jamais lu (de lui, je n'ai qu'un essai, d'excellente qualité d'ailleurs) mais il paraît que c'est de la trempe de Rabelais !

Donc je rajoute à ta liste Rabelais et Bruno. Pour Rabelais, il y en a quatre qui ne font aucun doute (et dans lesquels il faut d'ailleurs retrouver la langue des oiseaux), pour Bruno, on cite en général Le banquet des cendres.

Criterium · Posté le: Lun Sep 24, 2012 20:12 pm Sujet du message:

Alors, un peu de nouveauté dans ce topic; je viens d'acquérir — mais pas encore de lire — l'un des fameux romans d'Edward Bulwer-Lytton, Zanoni. J'en ai entendu beaucoup de choses intéressantes, comme la présence d'exercices mentaux çà et là dans le livre.

EDIT: Ce qui n'est pas du tout le cas. Je suis déçu de la qualité du livre. Le style de Bulwer-Lytton est assez pompeux et souvent mauvais, abusant des points d'exclamation et de l'interpellation au lecteur à tout va - c'est très perturbant. Les deux "initiés" du livre parlent tout le temps dans le vent sans se reposer sur rien, à part leur arrogance, et l'opposition entre l'un représentant, en quelque sorte, l'Amour - vivant, chaud, impliqué dans le monde - et l'Intelligence - froid, raisonné, ermite, détaché - est caricaturale. Il n'y a ni mystère ni profondeur, mais un scénario à la Twilight dans l'Italie puis la France fin XVIIIe dont deux protagonistes immortels et creux.

Criterium · Posté le: Mar Déc 29, 2015 18:36 pm Sujet du message:

Je retrouve ce topic avec un peu de nostalgie, tiens.
Depuis j'ai appris l'allemand et je me régale.
Papillon

Souki · Posté le: Mer Déc 30, 2015 12:10 pm Sujet du message:

Le serpent vert de Goethe, comme je l'avais signalé dans un autre topic, est une petite merveille !

(C'est très amusant, ta manière de présenter ton apprentissage de la langue allemande ; on dirait que ça t'a pris trois jours !)

Criterium Suprème actif Age: 39 Inscrit le: 08 Sep 2008 Messages: 4223 Localisation: ailleurs	Posté le: Mer Déc 14, 2011 18:19 pm Sujet du message: En fait, je préfère ses poèmes (le Contre-Ciel); dans la Grande Beuverie, que j'ai bue cul-sec, j'apprécie beaucoup l'empreinte — les choses qui transparaissent de l'ironie et de la métaphore, comme le fait de se méfier du creux, du sérieux, des chemins de la sublimation, et beaucoup d'autres choses dont ce sujet n'est pas le sujet; les images sont très justes — et le fait qu'après cette suggestion entraînant un certain désespoir chez le lecteur, il y ait un contre-pied et une espérance. En revanche je crois, au final, plus apprécier les vers que la prose citant Platon mais évoquant l'Histoire véritable de Lucien. Je vais lire Bloy, Yourcenar et Perutz. On m'avait suggéré Lœvenbruck mais cela ressemble à la sauce thriller ésotérique servie par moult petits Dan Browns, je n'ai pas tenté.
Souki Modératrice Sexe: Age: 37 Inscrit le: 05 Nov 2011 Messages: 3273 Localisation: Lyon	Posté le: Jeu Déc 15, 2011 00:15 am Sujet du message: L’œuvre au noir, c'est de la balle ! Mention particulière pour le massacre des anabaptistes !
Criterium Suprème actif Age: 39 Inscrit le: 08 Sep 2008 Messages: 4223 Localisation: ailleurs	Posté le: Sam Déc 24, 2011 10:39 am Sujet du message: J'ai donc lu L'Œuvre au Noir de Yourcenar, que j'ai bien aimé, mais sans ressentir ce petit plus, vous savez, cela qui magiquement nous fait adorer un livre et parfois même lui excuser d'autres petites choses moins réussies. Il est très bien documenté. J'ai l'impression cependant de lire plutôt des tranches de vie du XVIe plutôt que le roman occultiste que certains y voient dès lors qu'y sont citées différentes substances et phases alchimiques. Cela n'est pas un mal: ça précise surtout les limites de ce topic plutôt que celles du livre. L'atmosphère de la Nuit sous le Pont de Pierre est tout à fait magique; bien que le fantastique y soit plus proéminent, presque à la manière d'un conte, j'aime beaucoup et j'y retrouve l'ambiance qu'ont les nouvelles de Gustav Meyrink, voire un peu du Golem. — Quelques autres livres de Leo Perutz semblent avoir des résumés intéressants, je vais enquêter.
Souki Modératrice Sexe: Age: 37 Inscrit le: 05 Nov 2011 Messages: 3273 Localisation: Lyon	Posté le: Sam Déc 24, 2011 13:12 pm Sujet du message: Effectivement... Je ne sais pas qui t'a dit que Yourcenar avait écrit un livre relevant de la littérature occultiste. Il est super, ce livre, mais pas pour son côté occulte. Si tu veux te "rattraper", Zénon est assez largement inspiré par Giodano Bruno, qui a lui-même écrit des traités de magie, d'alchimie, ET des romans. Je n'en ai jamais lu (de lui, je n'ai qu'un essai, d'excellente qualité d'ailleurs) mais il paraît que c'est de la trempe de Rabelais ! Donc je rajoute à ta liste Rabelais et Bruno. Pour Rabelais, il y en a quatre qui ne font aucun doute (et dans lesquels il faut d'ailleurs retrouver la langue des oiseaux), pour Bruno, on cite en général Le banquet des cendres.
Criterium Suprème actif Age: 39 Inscrit le: 08 Sep 2008 Messages: 4223 Localisation: ailleurs	Posté le: Lun Sep 24, 2012 20:12 pm Sujet du message: Alors, un peu de nouveauté dans ce topic; je viens d'acquérir — mais pas encore de lire — l'un des fameux romans d'Edward Bulwer-Lytton, Zanoni. J'en ai entendu beaucoup de choses intéressantes, comme la présence d'exercices mentaux çà et là dans le livre. EDIT: Ce qui n'est pas du tout le cas. Je suis déçu de la qualité du livre. Le style de Bulwer-Lytton est assez pompeux et souvent mauvais, abusant des points d'exclamation et de l'interpellation au lecteur à tout va - c'est très perturbant. Les deux "initiés" du livre parlent tout le temps dans le vent sans se reposer sur rien, à part leur arrogance, et l'opposition entre l'un représentant, en quelque sorte, l'Amour - vivant, chaud, impliqué dans le monde - et l'Intelligence - froid, raisonné, ermite, détaché - est caricaturale. Il n'y a ni mystère ni profondeur, mais un scénario à la Twilight dans l'Italie puis la France fin XVIIIe dont deux protagonistes immortels et creux.
Criterium Suprème actif Age: 39 Inscrit le: 08 Sep 2008 Messages: 4223 Localisation: ailleurs	Posté le: Mar Déc 29, 2015 18:36 pm Sujet du message: Je retrouve ce topic avec un peu de nostalgie, tiens. Depuis j'ai appris l'allemand et je me régale.
Souki Modératrice Sexe: Age: 37 Inscrit le: 05 Nov 2011 Messages: 3273 Localisation: Lyon	Posté le: Mer Déc 30, 2015 12:10 pm Sujet du message: Le serpent vert de Goethe, comme je l'avais signalé dans un autre topic, est une petite merveille ! (C'est très amusant, ta manière de présenter ton apprentissage de la langue allemande ; on dirait que ça t'a pris trois jours !)