Romulus
Suprème actif


Sexe: 
Inscrit le: 24 Fév 2007
Messages: 4360
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 13:56 pm Sujet du message:
Celeborn a
écrit: | J'ai lu la semaine
passée Métaphysique des Tubes et il y avait une réflexion amusante (et
intéressante) dedans que je voulais vous faire partager :
C'est une petite fille qui se noie au Japon et personne autour ne vient pour
l'aider. Elle se dit par après : " ...ont
sans doute les mêmes principes que ceux des Japonais : sauver la vie d'un
être reviendrait à le réduire en esclavage pour cause de reconnaissance
exagérée. Mieux valait le laisser mourir que le priver de sa
liberté." |
Le raisonnement est absurde. La fillette sauvée, ce n'est pas dis que le
sauveur la revoit après. Je ne vois pas en quoi la reconnaissance qu'elle va
lui porter est une marque d'esclavage.
Si on admet l'idée, ça sous-entendrait que la fillette préfère mourrir que
d'être reconnaisante envers une autre.
lililule a
écrit: |
Je pense que dans ce cas, le non sauveur à fuit une responsabilité en se
laissant la possibilité de choisir. Point d'excuse, il faut assumer. Il a
choisit de laisser mourir une fillette, c'est un choix qu'il faut assumer.
|
Voilà c'est ça. L'art de justifier son inaction par des prétextes
fallacieux.
Le pire c'est que certains défendent cette position absurde, je me demande si
c'est par plaisir d'argumenter ou si ils le pensent vraiment.
|
Celeborn
Actif


Inscrit le: 18 Mai 2008
Messages: 502
Localisation: Belgique
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 13:59 pm Sujet du message:
Citation: | Ce
regard là ce sera celui de la morale, pas celui des valeurs personnelle.
|
Je dirais même que c'est celui de la morale chrétienne. J'aime bien voir des conceptions si
différentes de sujets aussi sensibles. Et chacune se vaut.
Je crois que la vie est au dessus d'autres considérations car une fois
qu'elle est perdue, elle l'est définitimement (tandis que la gratitue, la
liberté, etc, ça peut toujours changer) mais je comprends tout à fait les
Japonais qui voient dans le fait de priver l'autre de sa liberté un grand
mal.
|
Invité
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 14:01 pm Sujet du message:
Non mais le principal soucis c'est que s'enfermer dans la reconnaissance vient
d'un choix. Si la victime choisi de s'enchainer avec ça c'est par choix, et
non par fatalité.
Après l'histoire de "ne pas assumer" euh... C'est quoi "assumer"? Le choix de
ne pas la sauver est un choix et c'est un choix qui peut se défendre autant
qu'un autre : c'est ça que j'essaie d'argumenter.
|
Eponine
Madame Casse-Pieds

Sexe: 
Age: 38
Inscrit le: 02 Fév 2009
Messages: 13631
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 14:01 pm Sujet du message:
Je t'ai connu plus tolérant, Romulus.
Et j'approuve le dernier message de Celeborn. Certaines personnes voient dans
la liberté un bien bien plus précieux que celui de la vie. Pourquoi
aurions-nous forcément LA vérité ?
|
Celeborn
Actif


Inscrit le: 18 Mai 2008
Messages: 502
Localisation: Belgique
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 14:05 pm Sujet du message:
Oh Eponime a parlé de moi
|
Romulus
Suprème actif


Sexe: 
Inscrit le: 24 Fév 2007
Messages: 4360
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 14:33 pm Sujet du message:
Eponine a
écrit: | Je t'ai connu plus
tolérant, Romulus. |
J'ai toujours été tolérant envers les personnes mais pas forcément envers
les idées.
Eponine a
écrit: |
Et j'approuve le dernier message de Celeborn. Certaines personnes voient dans
la liberté un bien bien plus précieux que celui de la vie. Pourquoi
aurions-nous forcément LA vérité ? |
Oui je ne suis pas forcément en désacord avec cette idée mais...
Nyx a
écrit: | Non mais le principal
soucis c'est que s'enfermer dans la reconnaissance vient d'un choix. Si la
victime choisi de s'enchainer avec ça c'est par choix, et non par fatalité.
|
...voilà exactement c'est un choix.
Ajoutons que :
1-Primo est-ce que la reconnaissance envers une autre personne est une perte
de liberté? Très très discutable. En fait je ne vois pas ce qui permet
d'affirmer ça.
2-Même si s'en est une, la fillette peut choisir de ne pas avoir de
reconnaissance, elle en fait ce qu'elle veut de son sauvetage.
3-Si vraiment elle ne peut se défaire de sa reconnaissance et de sa soit
disante perte de liberté, elle peut toujours y remédier en se faisant
seppuku (ça tombe bien c'est une japonaise ^_^) tandis qu'impossible de
remédier à son non sauvetage si elle préfère rester en vie.
Voilà pourquoi le raisonnement est tiré par les cheveux.
Nyx a
écrit: |
Après l'histoire de "ne pas assumer" euh... C'est quoi "assumer"? Le choix de
ne pas la sauver est un choix et c'est un choix qui peut se défendre autant
qu'un autre : c'est ça que j'essaie d'argumenter. |
Ca dépend si on admet qu'il y a un risque de noyade pour le sauveteur, la
vrai raison non assumée de ne pas la sauver est peut être simplement la peur
(ce qui se comprend et s'explique par l'instinct de survie, tout dépend
après de l'individu, si son instinct prend le dessus sur sa conscience et sa
raison).
Si le non sauveteur réagit comme Grolux le fait (ironiquement ou pas) c'est
qu'il assume ce choix, il préfère garantir sa survie et ne pas tenter de
sauver la vie d'un autre. Tandis que si il a peur mais qu'il sort un prétexte
"non mais en fait j'ai pas essayé de la sauver parce que ça allait lui
retirer sa liberté la pauvre..." c'est qu'il n'assume pas.
|
Celeborn
Actif


Inscrit le: 18 Mai 2008
Messages: 502
Localisation: Belgique
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 14:47 pm Sujet du message:
Citation: | (ça tombe bien c'est une japonaise ^_^) |
Hehe mais non Il s'agissait d'une Belge.
Citation: | Primo est-ce que la reconnaissance envers une autre personne est
une perte de liberté? Très très discutable. En fait je ne vois pas ce qui
permet d'affirmer ça. | Si tu
considère que le principe de reconnaissance existe, alors oui. Sauver toute
une vie entraine une gratitude absolue, donc une perte de liberté entière
envers le sauveteur.
Citation: | 2-Même si s'en est une, la fillette peut choisir de ne pas
avoir de reconnaissance, elle en fait ce qu'elle veut de son sauvetage.
| Si elle n'a pas de reconnaissance,
oui.
Mais avoir ou non de la reconnaissance relève des valeurs personnelles. De
même que la valeur qu'on attache à la vie d'un autre... Si je me fous que la
fille vive, je ne bougerai pas le petit doigt pour la sauver et j'appuyerai
même sur sa tête parce que c'est marrant. La on entre dans le subjectif. Je
suppose que les Japonais (ou ceux là du moins) voyaient le principe de
reconnaissance comme cohérent avec leurs autres principes.
|
Romulus
Suprème actif


Sexe: 
Inscrit le: 24 Fév 2007
Messages: 4360
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 15:08 pm Sujet du message:
Celeborn a
écrit: |
Citation: | (ça tombe bien c'est une japonaise ^_^) |
Hehe mais non Il s'agissait d'une Belge. |
Mais alors vous faîtes comment vous autres les Belges si vous n'utilisez pas
un sabre? Vous utilisez une tronçonneuse pour vous ouvrir le ventre?
Celeborn a
écrit: | Si tu considère que le
principe de reconnaissance existe, alors oui. Sauver toute une vie entraine
une gratitude absolue, donc une perte de liberté entière envers le
sauveteur. |
Ah bon? Il faudrait développer cet argument et y mettre des exemples, parce
que je ne suis toujours pas convaincu.
Ah mon avis le fait d'être sauvée, même si elle a une grande
reconnaissance, ça ne l'empéchera pas de vivre sa propre vie, d'aller à
l'école, de se choisir un travail, de faire des gosses...enfin de choisir sa
voie.
Je ne crois pas qu'il y ait d'obligation légale ou même morale qui la
pousserait à devenir une esclave qui devrait consacrer sa vie et ses services
à l'autre personne, lui faire son ménage, sa bouffe, lui reverser son
salaire et demander l'autorisation de son sauveteur avant de se marrier. On
nage en plein délire là...non en fait on se noie en plein délire
|
Invité
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 15:24 pm Sujet du message:
La reconnaissance, le respect du sauveur, tout cela entraine parfois une sorte
de sacralisation du sauveur. Il m'a sauvé, c'est quelqu'un de bien, je ne
peux pas lui faire de mal. Et si on se trouve confronté a lui on n'osera pas
être plus fort que lui sous prétexte qu'il est notre sauveur, et que c'est
à lui qu'on doit la vie.
C'est exactement le genre de sentiment qu'on retrouve beaucoup dans les
romans, les films, ce genre de sentiment qui est vu comme "poétique" et qu'on
se plaira a reproduire parce que c'est preuve de générosité, d'humanisme,
etc.
Mais de toute façon le soucis comme tu le dis c'est qu'il n'y a pas
d'obligation reconnaissante. On peut très bien ne pas être reconnaissant et
même inverser la reconnaissance : c'est le sauveur qui doit quelque chose a
la victime, parce que grace a elle, il a fait sa bonne action, il a jouit de
son courage etc...
|
Mara Caldera
Suprème actif


Inscrit le: 20 Jan 2010
Messages: 5363
|
Posté le: Dim Jan 31, 2010 15:55 pm Sujet du message:
Mais le sauveteur peut éviter la reconnaissance en coupant simplement les
ponts avec la victime, comme il se doit.
|