chiron
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Posté le: Mer Mai 27, 2009 23:05 pm Sujet du message: Comment lutter contre les délocalisations ?
Bonsoir à tous,
Je me pose et vous pose ces questions qui ne me semblent pas simples.
Si l'on connaît bien la délocalisation des productions, on connaît bien
moins la délocalisation des services effectuée par les grandes entreprises.
Notre actualité regorge d'exemples de délocalisation de production qui
partent vers l'est avec des fermetures d'usine.
Des solutions envisagées sont un SMIC européen non concurrentiel d'un SMIC
français en France. Cela ne résoud pas grand chose mais c'est déjà un
début et augmente au moins les niveaux de vie des travailleurs à l'Est.
Ce qui me choque c'est que ce phénomène de délocalisation vers l'Est me
paraît évident à partir du moment où l'on a intégré des pays à faible
niveau de vie dans un marché unique. Pourquoi a-t-on intégré ces pays ?
N'est ce pas pour permettre aux grandes entreprises d'accroître leurs
bénéfices au détriment des travailleurs d'Europe de l'Ouest ? Comment
véritablement décourager ces délocalisations pour garder des emplois à
l'Ouest ?
Pour la zone non euro cela parâit plus simple: apporter des mesures de
protection (mais cepedant bien valider avant que les représailles de
protection ne vont pas supprimer plus d'emplois en Europe)
Néanmoins, on connaît moins la délocalisation des services comme les
helpdesk informatiques, les pilotes d'exploitation, les bureaux techniques de
niveau 1 ou 2 (les experts ingénieurs de niveau 3 restant en France), des
plateaux complets de développement logiciels, des graphistes. Et là on
balance plein d'emplois en Inde, à Singapour, au maroc, au Mexique... On
arrive à "offshoriser" 90% des emplois informatiques pour une grande
entreprise française.
Dans les années 80, l'informatique avait fourni beaucoup de travail à des
travailleurs français peu qualifiés lesquels avaient ensuite pu évoluer
vers des postes d'ingénieurs assimilés ou de manager.
Désormais, les SSII et les entreprises ne recrutent plus des personnes pour
des helpdesk ou des pilotes: il faut être désormais être ingénieur ou
avoir une grande expérience pour travailler en informatique.
Comment donc lutter contre ce phénomène d'offshoring ? Taxer fortement les
parties de service hébergées hors CE ?
La question de la récupération de ces emplois est pour moi essentielle: nous
avons en France beaucoup de jeunes peu qualifiés (car nous avons beaucoup de
jeunes comparativement à l'Allemagne et au nord de l'Europe) et il s'agit là
de millions d'emplois qui pourraient leur être proposés et leur permettre
d'évoluer. Ces délocalisations ne concernent pas les PME mais toutes les
grandes entreprises. C'est peut-être là la clef: imposer les GE à un
système de taxation européen bien plus grands que les PME et exempter d'une
partie des taxes les GE qui relocalisent leurs services et leurs productions
à l'Ouest.
Mais ne peut-on pas faire mieux ?
|
Toune
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Posté le: Mer Mai 27, 2009 23:11 pm Sujet du message:
As-tu une recette pour développer les pays pauvres sans y installer d'usines
?
|
chiron
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Posté le: Mer Mai 27, 2009 23:28 pm Sujet du message:
Toune a
écrit: | As-tu une recette pour
développer les pays pauvres sans y installer d'usines
? |
Mais développe-t-on vraiment les pays pauvres par des délocalisations? Car
à partir du moment ou le pays pauve se développe, le niveau de vie augmente,
et la délocalisation part ailleurs... vers le moins cher.
Aussi bâtir une économie d'un pays sur des productions délocalisées
suppose un rêve à court terme ou alors plutôt le maintien des travailleurs
dans la misère et la création de quelques milliardaires dirigeant
l'économie du pays...
Pour le pays d'accueil des délocalisations, je me demande si la peste est
pire que le choléra... Cela me rappelle en Pologne des certificats de
ligature des trompes exigées pour les jeunes femmes à l'embauche...
Pour revenir au sujet: oui j'ai peut-être une recette pour développer les
pays pauvres et y installer des coopératives agricoles: la taxe tobin sur les
transactions financières qui pourraient soutenir les économies et les
services publics des Etats en voie de développement.
On est passé tout près de l'acceptation d'étude au parlement européenne en
2000: cela a échoué de 6 voix. Mais en cette période de crise, j'espère
que la taxe Tobin va faire un prompt retour (et qu'on va faire la nique aux
blairistes qui avaient massivement voté contre en 2000. Ha la perfide
Albion...)
Une autre voie pour certains pays consiste à nationaliser les exportations de
matière première ou exproprier les domaines agricoles non exploités et les
redistribuer aux paysans sans terre, comme l'a fait Chavez...
|
Invité
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 00:21 am Sujet du message:
chiron a
écrit: |
Aussi bâtir une économie d'un pays sur des productions délocalisées
suppose un rêve à court terme ou alors plutôt le maintien des travailleurs
dans la misère et la création de quelques milliardaires dirigeant
l'économie du pays...
|
tu sais je crois que l'occident court un peu à sa perte en voulant trop jouer
à ce jeu (et j'ai bien compris que tu ne disais pas le contraire)
au début, l'occident a commencé par délocaliser les industries à faible
valeur ajoutée et jurait de conserver chez lui les industries à forte valeur
ajoutée ... jusque là ça tenait encore la route
mais l'occident est paresseux - aujourd'hui on délocalise aussi des
industries à forte valeur ajoutée (exemple : on fait assembler des airbus en
chine) ... bref on vend notre acquis technologique aux chinois ... sur le coup
c'est sûr que c'est très profitable financièrement ... on vend de la
technologie : ça se vend très très très cher et ça coûte zéro à
fabriquer
bref tout ça en fait c'est un peu comme contracter un emprunt, ça fait
beaucoup de bien sur l'instant mais ça se paye plus tard très très cher
alors, certains prétendent que même si on exporte notre technologie on
gagnera toujours en gardant une longueur d'avance dans le domaine de
l'innovation : c'est très ambitieux, très prétentieux et très périlleux
avec tout ça, les générations actuelles se gavent ... mais qu'en sera-t-il
pour les générations futures quand on n'aura plus d'airbus à exporter aux
chinois ? très mécaniquement notre marché du travail s'alignera sur celui
de l'Asie, et on sera beaucoup moins riches
tout cela est à nuancer mais il y a du vrai à mon avis, et désolé de
m'être un peu éloigné du sujet initial qui est très intéressant aussi
|
chiron
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 00:58 am Sujet du message:
servlet a
écrit: |
tu sais je crois que l'occident court un peu à sa perte en voulant trop jouer
à ce jeu (et j'ai bien compris que tu ne disais pas le contraire)
|
Cela dépend de ce que tu entends. Pour moi, ce qui m'intéresse d'abord c'est
le peuple Français (composés de tous ceux vivant en France et qui donc
participent au projet social français) parce que c'est mon peuple, ensuite
les peuples européens parce que maintenant ils sont tous un peu de la famille
et après toute l'humanité. Mais attention, je ne justifierai pas une action
bénéfique pour mon peuple au dépends de l'humanité.
Citation: |
au début, l'occident a commencé par délocaliser les industries à faible
valeur ajoutée et jurait de conserver chez lui les industries à forte valeur
ajoutée ... jusque là ça tenait encore la route
|
Je crois qu'on ne peut pas généraliser sous forme d'occident: le
libéralisme n'est pas contrôlé.
Que fais-tu, en tant que patron d'une grande entreprise si ton conccurent
délocalise et réduit ses coûts de production de 40% ? Et bien le seul choix
que je vois c'est de faire pareil ou de disparaître... au moins du même
créneau de marché.
Donc en fait, comme le marché de production est sans règle, c'est le plus
vicieux qui impose ses vices.
Cela doit changer, mais comment ? Tout nationaliser n'est pas pour moi la
solution; l'expérience de l'URSS ou de Cuba voire mieux celle de la Chine
l'ont démontré. Donc réguler mais comment ?
Citation: |
mais l'occident est paresseux - aujourd'hui on délocalise aussi des
industries à forte valeur ajoutée (exemple : on fait assembler des airbus en
chine) ... bref on vend notre acquis technologique aux chinois ... sur le coup
c'est sûr que c'est très profitable financièrement ... on vend de la
technologie : ça se vend très très très cher et ça coûte zéro à
fabriquer
|
On voit à très court terme effectivement. Plutôt qu'un carnet de commande
vide, on préfère une coopération mais qui permet des bénéfices et tout de
même le maintien d'une partie des capacités de production (par exemple
Michelin qui a massivement délocalisé au Brésil [sur finacement en partie
de l'Etat français] mais qui a continué à produire en France).
Citation: |
alors, certains prétendent que même si on exporte notre technologie on
gagnera toujours en gardant une longueur d'avance dans le domaine de
l'innovation : c'est très ambitieux, très prétentieux et très périlleux
|
Probablement les mêmes qui voient le bonheur dans la science et qui
confondent les progrès techniques et les progrès sociaux.
Citation: |
avec tout ça, les générations actuelles se gavent ... mais qu'en sera-t-il
pour les générations futures quand on n'aura plus d'airbus à exporter aux
chinois ? très mécaniquement notre marché du travail s'alignera sur celui
de l'Asie, et on sera beaucoup moins riches.
|
Je crois que les générations actuelles ne se gavent pas. Les rentiers eux,
se gavent...
Citation: |
tout cela est à nuancer mais il y a du vrai à mon avis, et désolé de
m'être un peu éloigné du sujet initial qui est très intéressant
aussi |
Mais nan, t'es en plein dans le sujet et quand bien même, souvent les idées
les plus intéressantes se trouvent dans les disgressions...
A te lire,
|
Invité
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 11:40 am Sujet du message:
chiron a
écrit: |
servlet a écrit: |
tu sais je crois que l'occident court un peu à sa perte en voulant trop jouer
à ce jeu (et j'ai bien compris que tu ne disais pas le contraire)
|
Cela dépend de ce que tu entends. Pour moi, ce qui m'intéresse d'abord c'est
le peuple Français (composés de tous ceux vivant en France et qui donc
participent au projet social français) parce que c'est mon peuple, ensuite
les peuples européens parce que maintenant ils sont tous un peu de la famille
et après toute l'humanité. Mais attention, je ne justifierai pas une action
bénéfique pour mon peuple au dépends de l'humanité.
|
J'aime beaucoup cette vision mesurée des choses.
Citation: | Citation: |
au début, l'occident a commencé par délocaliser les industries à faible
valeur ajoutée et jurait de conserver chez lui les industries à forte valeur
ajoutée ... jusque là ça tenait encore la route
|
Je crois qu'on ne peut pas généraliser sous forme d'occident: le
libéralisme n'est pas contrôlé.
|
En effet, je voulais plutôt parler des démocraties de l'ouest qui répondent
à un modèle libéral, à opposer à la Chine.
Citation: |
Que fais-tu, en tant que patron d'une grande entreprise si ton conccurent
délocalise et réduit ses coûts de production de 40% ? Et bien le seul choix
que je vois c'est de faire pareil ou de disparaître... au moins du même
créneau de marché.
Donc en fait, comme le marché de production est sans règle, c'est le plus
vicieux qui impose ses vices.
Cela doit changer, mais comment ? Tout nationaliser n'est pas pour moi la
solution; l'expérience de l'URSS ou de Cuba voire mieux celle de la Chine
l'ont démontré. Donc réguler mais comment ?
Citation: |
mais l'occident est paresseux - aujourd'hui on délocalise aussi des
industries à forte valeur ajoutée (exemple : on fait assembler des airbus en
chine) ... bref on vend notre acquis technologique aux chinois ... sur le coup
c'est sûr que c'est très profitable financièrement ... on vend de la
technologie : ça se vend très très très cher et ça coûte zéro à
fabriquer
|
On voit à très court terme effectivement. Plutôt qu'un carnet de commande
vide, on préfère une coopération mais qui permet des bénéfices et tout de
même le maintien d'une partie des capacités de production (par exemple
Michelin qui a massivement délocalisé au Brésil [sur finacement en partie
de l'Etat français] mais qui a continué à produire en France).
|
Je ne sais même pas si réguler ceci est possible, à moins de remettre cause
la libre entreprise. Aujourd'hui les actionnaires (des fonds
d'investissements) exigent des rentabilités énormes et n'envisagent pas de
vision à long terme. Pour distribuer des gros dividendes immédiatement,
siphonner l'entreprise est la meilleure solution. Et on peut siphonner la
trésorerie mais aussi le savoir technique (les fameux "transfert de
technologie" soi-disant contrôlé mais surtout richement monnayé). Et donc
tuer l'entreprise sur le long terme.
Après ce genre de joyeusetés, combien de temps pour avoir un supergéant
industriel aéronautique asisatique (un Airbus ou un Boeing chinois) ? 5 ans ?
10 ans ? ... en tout cas pas de doute qu'on y aura droit un jour.
Et puis on rentre dans un cercle vicieux. Pas une bonne visibilité sur le
long terme entraîne de siphonner qui tue encore plus la visibilité qui
pousse à siphonner encore plus ...
En attendant, il fait bon avoir du capital américain et européen cette
dernière décennie, malgré les déconvenues boursières récentes. C'est ce
que tu disais quand tu parlais des rentiers. Pour combien de temps encore ?
Un autre exemple de décadence industrielle occidentale : Arcelor Mittal. OPA
de Mr Mittal sur Arcelor et il paye en cash. Le Sud rachète le Nord, déjà
c'est assez nouveau mais passe encore. Les emplois seront maintenus promet-on.
Mais Mr Mitall, homme très intelligent, a tout compris et tout prévu. La
crise arrive à point nommé pour lui : il peut justifier ainsi de fermer un
à un tous les sites en Europe qui ne sont pas très rentables vu les salaires
à payer. Par contre il n'a pas oublié d'emporter en Asie les carnets de
clients et les processus industriels pour fabriquer des aciers complexes. Joli
coup. Un beau vol en règle.
Voilà. Il ne reste qu'à acheter des actions Arcelor Mittal pour se consoler
avec des dividendes ... quand on est riche. Bien sûr pas quand on est modeste
et ancien ouvrier de Arcelor maintenant chômeur.
Une fois encore, on s'en est mis plein la panse avec le cash de Monsieur
Lakshmi Mittal mais sur le long terme ....
Dernière édition par Invité le Jeu Mai 28, 2009 19:48 pm; édité 2 fois
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Invité
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 15:39 pm Sujet du message:
On ne peut pas lutter contre les délocalisation pour la bonne et simple
raison que nous sommes à l'heure de la mondialisation, du multilatéralisme.
Je ne sais pas si l'actuelle crise financière que l'on traverse donnera une
direction différente aux firmes...
|
Criterium
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 16:22 pm Sujet du message:
Tout à fait d'accord avec servlet, je plussoie le post (et tu vois, tu n'es
pas aussi con que tu aimes à le faire croire); dire que je n'avais pas suivi
l'affaire Arcelor Mittal à l'époque, ça ferait presque honte pour le coup
Sepul-T, dans un premier temps certes; mais la croissance ne pourra pas se
maintenir éternellement. Crise du pétrole, surdémographie, manque des
ressources. Lorsque tout cela arrivera, le paradigme sera bien obligé de
changer; et le coût des transports augmentant proportionnellement, on
assistera peut-être bien plus vite qu'on ne le croit à un monde bien plus
local que global comme il l'est maintenant. L' "international style" avec le
businessman le matin à New York, l'après-midi à Kyoto et le soir à Sydney,
risque bien de ne devenir plus qu'une histoire d'antan.
|
Eponine
Madame Casse-Pieds
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 18:33 pm Sujet du message:
Je crois que tu n'es plus vraiment au goût de jour. Si pour l'industrie, les
délocalisations continuent encore et toujours, pour les services, c'est bien
plus compliqué de délocaliser. Et nombreux sont ceux qui se sont cassés les
dents dessus et ont finalement décidé de rejoindre nos bons pays d'Europe,
certes plus coûteux, mais avec une main d'oeuvre bien plus qualifiée, et
donc permettant des gains plus importants.
Le point essentiel des services, c'est le rôle du personnel en contact, les
interactions clients/employés. Et si pour les centres d'appel et
l'informatique (en gros, les deux principaux secteurs), c'est facilement
transférable d'un pays à un autre, c'est beaucoup plus compliqué pour les
reste du secteur des services. Il est impossible de délocaliser une agence
bancaire, ou un restaurant, ou de l'hôtellerie, pour ne citer que ça. Les
seules choses qui sont transférables, c'est les départements d'entreprise
qui ne sont pas face aux clients, et dans le cadre des services, il y en a
peu.
D'ailleurs, le principe des services (je parle là des grandes entreprises,
pas des PME), c'est d'utiliser des réseaux. Parce que contrairement à
l'industrie, c'est l'entreprise qui doit aller là où se trouve le client et
non l'inverse. A partir de là, je pense que le secteur est franchement très
épargné (et le restera d'ailleurs) face à l'industrie. Même si
effectivement, le peu qui est délocalisé est sans doute déjà trop.
Par contre, je crois que pour le coup, le risque dans les services ne vient
pas des délocalisations, mais plutôt de la technologie. Parce que de
nombreux employés sont supprimés au profit de machines automatiques, comme
les banques, où il y a de plus en plus d'agences sans guichet, où tout passe
par les machines. Et le développement d'internet ne favorise pas non plus les
choses, puisque ça permet de virtualiser des services qui jusqu'à présent
n'existaient que physiquement. Comme les assurances, par exemple. Je crois
sincèrement que le risque vient bien plus de là que de la mondialisation.
Même si c'est créateur d'emplois, puisqu'il faut forcément des gens pour
gérer les sites, c'est ça qui à mon avis est bien plus dangereux pour les
employés.
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Invité
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 18:58 pm Sujet du message:
Mais une économie de services peut-elle être viable ?
C'est bien beau les services, ça crée de l'emploi, mais ça ne se finance
pas tout seul les services. Il y a un moment où il faut revenir à la basse
réalité : PRODUIRE.
Effectivement il y aura toujours des agences bancaires en France mais ça ne
signifiera pas qu'on sera toujours riche.
On a vu ce que ça a donné le "tout service" avec l'Angleterre : cette lubie
de se transformer en un économie de services, et de mettre en place une
"industrie financière", on voit aujourd'hui les conséquences :
- le pays se casse la gueule, on évoque une faillite possible de la
Grande-Bretagne
- quand on sort de Londres, le pays est une friche : des villes dans un état
minable avec les mêmes centres commerciaux rutilants construits dans les
zones péri-urbaines
- on a un sur endettement des particuliers
Moi je trouve pas tout ça très bandant.
Pour rappel notre Président vantait il y a peu encore le modèle anglais.
|
Eponine
Madame Casse-Pieds
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 19:10 pm Sujet du message:
Ce n'est pas une lubie. C'est juste l'ordre des choses, l'évolution logique
d'une économie. Je n'ai jamais dit d'ailleurs qu'il ne fallait QUE des
services, mais réfléchis 5 minutes. Ce n'est pas pour rien si toutes les
industries (automobile, aéronautique, par exemple) se tournent de plus en
plus vers des services annexes. Aujourd'hui, même les grandes entreprises
industrielles joignent à leurs offres des services, ce n'est plus un produit
qu'elles vendent, mais des solutions globales. Qui plus est, si elles font
ça, ce n'est pas juste pour suivre la tendance, c'est parce que ce sont ces
services annexes qui vont créer de la valeur pour l'entreprise, c'est cette
valeur ajoutée qui va faire que Mr Machin va préférer acheter sa voiture
chez Peugeot que chez Renault, parce que Peugeot va lui proposer des services
annexes bien plus intéressants. La différenciation ne se fait plus sur le
produit (ou en quantité moindre), mais bel et bien sur ce qui gravite
autour.
Et pour le cas de l'Angleterre, tu le dis toi même, ils se sont tournés
essentiellement vers la finance, c'est là dedans qu'ils ont voulu devenir
"experts". Et forcément, c'est pas le secteur le moins risqué.
Et un dernier point. Il faut arrêter de croire que c'est notre cher
président qui dirige notre pays. Si on se tourne vers une économie de
services, c'est parce qu'il y a de la demande pour ça. Regarde autour de toi.
Aujourd'hui, tout le monde est équipé pour les produits de base,
aujourd'hui, ce n'est plus un frigo qui fait rêver., comme ça a pu être le
cas il n'y a pas si longtemps. Bien sûr qu'il faut conserver une partie de
notre industrie, mais ce n'est là dedans aujourd'hui qu'il y a les
compétences, et contrairement à ce que tu crois, ce n'est pas ça qui va
créer la richesse de notre pays (même si évidemment, ça y contribue en
partie). Aujourd'hui, les services représentent 75 % de notre PNB, ce n'est
absolument pas négligeable !
|
Invité
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 19:26 pm Sujet du message:
Joli cours de marketing Eponine.
Alors donc, à terme, Peugeot sera une entreprise qui ne proposera plus que
des offres de services pour entretenir sa voiture qui aura été fabriquée en
Asie ?
Pareil pour Airbus qui fera de la maintenance d'avions produits en Chine ?
Pour "rigoler" un peu, parlons de la finance : l'idée majeure de "l'industrie
financière" est de décoréller le profit de l'évolution des marchés. Alors
pour ça on applique des méthodes de calcul stochastique dans des salles de
marché financiers. Un vrai délire. Tellement viable qu'à la première vague
(la crise), tout s'est cassé la gueule.
Je ne dis pas que le Président décide de tout, je dis juste que ce
Président a vanté des modèles qui se sont cassés la gueule.
Et pour les compétences : si tu as lu mon premier post dans ce sujet, j'ai
justement parlé des "compétences" et la merveilleuse manière qu'a
l'occident de gérer ses "compétences".
|
Invité
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 19:32 pm Sujet du message:
Criterium a
écrit: | manque des
ressources.. |
Pétrole et Uranium ne seront pas éternel.
Il y aura un nouveau business.
Qui produira les millions de moteurs à hydrogène ?
Qui produira les milliards de panneaux solaires ?
Qui produira les millions de pales d'hélice pour les Éoliennes ?
Qui produira ?
Les mêmes.
|
Eponine
Madame Casse-Pieds
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Posté le: Jeu Mai 28, 2009 19:38 pm Sujet du message:
servlet a
écrit: | Alors donc, à terme,
Peugeot sera une entreprise qui ne proposera plus que des offres de services
pour entretenir sa voiture qui aura été fabriquée en Asie ?
Pareil pour Airbus qui fera de la maintenance d'avions produits en Chine
? |
Je ne crois pas que l'économie de services soit une fin en soi. C'est juste
un passage, comme ça a été le cas pour l'économie industrielle. Je ne sais
sincèrement pas quelle sera l'étape suivante, mais je crois que oui, pendant
un certain temps, tes hypothèses que tu proposes seront effectivement la
façon dont les entreprises vont évoluer. Après, tout dépendra de ce qui se
passe au delà de l'économie, il faudra prendre en compte les contextes
politiques, l'évolution des concurrents, etc. Mais je pense que pendant un
certain temps, c'est en effet vers les services que vont se tourner les
industries pour perdurer. Quand on voit la marge faite sur la vente d'une
voiture, et celle faite sur la vente du prêt souscrit à la vente de cette
voiture, on comprend aisément pourquoi.
Citation: | Pour "rigoler" un peu, parlons de la finance : l'idée majeure
de "l'industrie financière" est de décoréller le profit de l'évolution des
marchés. Alors pour ça on applique des méthodes de calcul stochastique dans
des salles de marché financiers. Un vrai délire. Tellement viable qu'à la
première vague (la crise), tout s'est cassé la
gueule. |
Je ne dis pas que la façon dont on aborde la finance est bonne, très loin de
là. Pour le coup, je crois que cette crise était foutrement nécessaire,
hsitoire de remettre les choses à plat. Et encore une fois, par définition
la finance est un secteur à risque...
Citation: | Je
ne dis pas que le Président décide de tout, je dis juste que ce Président a
vanté des modèles qui se sont cassés la gueule. |
Il y a une différence entre les vanter et les appliquer
Citation: | Et
pour les compétences : si tu as lu mon premier post dans ce sujet, j'ai
justement parlé des "compétences" et la merveilleuse manière qu'a
l'occident de gérer ses "compétences". |
Là où je t'approuve dans ce premier post, c'est que dans notre grande
connerie, on donne aux pays émergents les armes pout qu'ils nous tireront
dans le dos à la première occasion. Ca a été le cas pour la Chine, mais
aussi pour l'Inde, qui est aujourd'hui fabuleusement avancée pour
l'informatique et la pharmacie.
Bien sûr que viendra le jour où on aura le retour du bâton, et j'espère
qu'on aura réagi bien avant ça. Mais il est clair qu'on peut pas avoir le
beurre et l'argent du beurre. En délocalisant, on a permis à ces pays de
"copier" nos innovations de façon à être aussi "avancés" que nous et de
pouvoir à leur aise reproduire tout ça. Et si pour l'instant, la qualité
n'y est pas, je pense que d'ici quelques années, on s'en mordra les doigts...
D'un autre côté, peut être qu'il nous faut ce retour de bâton pour nous
rendre compte que les délocalisations n'ont pas forcément que des avantages.
|
clochette88
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Posté le: Ven Mai 29, 2009 21:24 pm Sujet du message:
Eponine a
écrit: |
Là où je t'approuve dans ce premier post, c'est que dans notre grande
connerie, on donne aux pays émergents les armes pout qu'ils nous tireront
dans le dos à la première occasion. Ca a été le cas pour la Chine, mais
aussi pour l'Inde, qui est aujourd'hui fabuleusement avancée pour
l'informatique et la pharmacie.
|
C'est sûr!!!!! On aurait jamais du, dans un élan de grande générosité
toute occidentale, leur donner les moyens d'améliorer leurs conditions,
d'allonger leur espérance de vie!!!
Faut arrêter de déconner un peu, et de prendre les gens pour des cons! et
aussi, faut lire des livres, des ouvrages scientifiques, faut aller voir soi
même ce qu'il se passe dans le monde, au lieu de rester béatement devant
notre télévision, gobant tout ce qu'on nous raconte!
Ce ne sont pas nous qui avons "développés" ces pays, les chinois, et les
indiens, ne sont pas des êtres inférieurs dépourvus de toute facultés
cognitives!
|
Eponine
Madame Casse-Pieds
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Posté le: Ven Mai 29, 2009 21:37 pm Sujet du message:
clochette88 a
écrit: | C'est sûr!!!!! On
aurait jamais du, dans un élan de grande générosité toute occidentale,
leur donner les moyens d'améliorer leurs conditions, d'allonger leur
espérance de vie!!!
Faut arrêter de déconner un peu, et de prendre les gens pour des cons! et
aussi, faut lire des livres, des ouvrages scientifiques, faut aller voir soi
même ce qu'il se passe dans le monde, au lieu de rester béatement devant
notre télévision, gobant tout ce qu'on nous raconte!
Ce ne sont pas nous qui avons "développés" ces pays, les chinois, et les
indiens, ne sont pas des êtres inférieurs dépourvus de toute facultés
cognitives! |
Faut arrêter les conneries deux secondes, hein !
Ce que je reproche, c'est qu'on leur donne tout cuit les technologies qu'on a
mis des décennies à développer. Ce n'est pas une question d'intelligence du
tout, c'est une question de logique et de cohérence dans le parcours. On a eu
tout un cheminement, des réflexions, des tests ratés, on a mis des années
à développer ces technologies, et paf, en allant dans ces pays, on leur
donne ça tout prêt, sans qu'ils aient par eux mêmes réfléchi à ça. Ce
n'est pas pour autant qu'ils n'en sont pas capables, mais en attendant, ils se
reposent sur des technologies développés par d'autres.
Quant au rapport avec l'espérance de vie, je trouve ça ridicule. Je ne vois
sincèrement pas le rapport avec le sujet. Mais ça t'a sans doute échappé.
Et sur le "faut sortir de chez soi", tu peux t'abstenir. Tu ne sais rien de
moi, alors franchement, évite ce genre de réflexions. Parce que tu ne sais
absolument pas à qui tu t'adresses.
|
clochette88
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Posté le: Ven Mai 29, 2009 22:02 pm Sujet du message:
Eponine a
écrit: |
Faut arrêter les conneries deux secondes, hein !
Ce que je reproche, c'est qu'on leur donne tout cuit les technologies qu'on a
mis des décennies à développer. Ce n'est pas une question d'intelligence du
tout, c'est une question de logique et de cohérence dans le parcours. On a eu
tout un cheminement, des réflexions, des tests ratés, on a mis des années
à développer ces technologies, et paf, en allant dans ces pays, on leur
donne ça tout prêt, sans qu'ils aient par eux mêmes réfléchi à ça. Ce
n'est pas pour autant qu'ils n'en sont pas capables, mais en attendant, ils se
reposent sur des technologies développés par d'autres.
Quant au rapport avec l'espérance de vie, je trouve ça ridicule. Je ne vois
sincèrement pas le rapport avec le sujet. Mais ça t'a sans doute échappé.
Et sur le "faut sortir de chez soi", tu peux t'abstenir. Tu ne sais rien de
moi, alors franchement, évite ce genre de réflexions. Parce que tu ne sais
absolument pas à qui tu t'adresses. |
Dans, un premier temps, Eponine, ne te sens pas visée particulièrement.
Bien sûr qu'il existe un rapport entre l'espérance de vie, et les avancés
technologiques, dans la mesures, où celles ci, par le biais, d'une
augmentation des richesses, favorisent le développement d'un pays (C'est là
qu'on va parler des indicateurs, de l'idh...).
Sache ma chère, qu'on ne "donne pas", mais qu'on profite d'un différentiel
de coût , on profite, de nouveaux débouchés...
Aussi, il y a un effet pervers, à ce que le progrès technique arrive avant
qu'il y ait eu intégration de ces changements, au niveau social (pour le
coup, je te laisse te documenter).
Dans l'esprit capitaliste, il y a le fameux "laissez faire, laissez passer"
l'économie s'autorégule, il ne faut pas freiner, ni empêcher les échanges
de se faire. Cela reviendrait à du protectionnisme qui serait néfaste à
l'économie, dans la théorie du libre échange, car, la protection provoque
une plus grande instabilité des prix mondiaux qui fait entrer l'ensemble des
pays dans le cercle vicieux de la protection.
|
Eponine
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Posté le: Ven Mai 29, 2009 22:38 pm Sujet du message:
clochette88 a
écrit: | Dans, un premier temps,
Eponine, ne te sens pas visée particulièrement.
Bien sûr qu'il existe un rapport entre l'espérance de vie, et les avancés
technologiques, dans la mesures, où celles ci, par le biais, d'une
augmentation des richesses, favorisent le développement d'un pays (C'est là
qu'on va parler des indicateurs, de l'idh...). |
Evidement. Mais dans le cas des délocalisations, pour le coup, l'impact est
moindre, puisque l'objectif n'est pas forcément d'utiliser ces technologies
pour le pays, mais au contraire, pour les pays occidentaux. Donc les
bénéfices retirés par les habitants du pays "d'accueil", à mon avis, ils
sont vraiment faibles.
Citation: | Sache ma chère, qu'on ne "donne pas", mais qu'on profite d'un
différentiel de coût , on profite, de nouveaux
débouchés... |
Fiouf. Epatant. Non, mais bien sûr que c'est une question de coûts. C'est
évident. Les entreprises ne délocalisent pas juste pour le plaisir de
délocaliser. Bien entendu qu'elles ont un intérêt financier, sinon, ça
serait idiot de faire ça.
En attendant, le jour où les entreprises repartent, les salariés "locaux"
qui ont bossé pour elles bénéficient des technologies. Il est plus
qu'évident que ce n'est pas volontaire de la part des entreprises. Ca serait
se tirer une balle dans le pied que d'y aller en se disant "tiens, on va dans
ce pays, au moins ils bénéficieront de nos technologies et pourront eux
aussi se développer et nous concurrencer".
Citation: | Aussi, il y a un effet pervers, à ce que le progrès technique
arrive avant qu'il y ait eu intégration de ces changements, au niveau social
(pour le coup, je te laisse te documenter). |
Nous sommes d'accord sur ce point. C'est ce que je disais en parlant du
cheminement que nous, on a fait, tandis qu'eux ne l'ont pas forcément.
Citation: | Dans l'esprit capitaliste, il y a le fameux "laissez faire,
laissez passer" l'économie s'autorégule, il ne faut pas freiner, ni
empêcher les échanges de se faire. Cela reviendrait à du protectionnisme
qui serait néfaste à l'économie, dans la théorie du libre échange, car,
la protection provoque une plus grande instabilité des prix mondiaux qui fait
entrer l'ensemble des pays dans le cercle vicieux de la
protection. |
Je ne crois pas que ce soit la question. Hormis pour des pays qui refuseraient
cette pensée capitaliste, et diraient "nous, on ne veut pas d'entreprises
étrangères dans notre pays", pour le reste, cette problématique ne se pose
même pas.
Et si tu lisais correctement mes messages, tu verrais que je ne suis pas
fondamentalement contre les délocalisations. Je suis loin de cette hypocrisie
ambiante où l'on tape volontiers sur les entreprises qui délocalisent, mais
où l'on est ravis d'avoir des prix hyper bas pour nos produits. Je crois
qu'il faut juste réussir à trouver un équilibre. Réussir à trouver une
façon de sauver (ou créer) nos emplois, en France, tout en bénéficiant des
"avantages" que la mondialisation peut avoir. A mon sens, on est dans une
phase de transition, et forcément, pour l'instant, c'est bancal. Reste à
voir ce que ça donnera dans quelques années, une fois que le modèle
économique sera fixé et que l'on pourra avoir le beurre, et l'argent du
beurre
|
clochette88
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Posté le: Sam Mai 30, 2009 08:46 am Sujet du message:
Eponine a
écrit: |
Evidement. Mais dans le cas des délocalisations, pour le coup, l'impact est
moindre, puisque l'objectif n'est pas forcément d'utiliser ces technologies
pour le pays, mais au contraire, pour les pays occidentaux. Donc les
bénéfices retirés par les habitants du pays "d'accueil", à mon avis, ils
sont vraiment faibles. |
L'impact est peut être moindre, quoique je n'en suis pas tout à fait sûre.
Délocaliser, c'est déplacer une unité de production, dans ce pays
d'accueil, on crée des emplois, entraînant un pouvoir d'achat, entraînant
une capacité d'épargne... créant un cycle de croissance.
Citation: |
En attendant, le jour où les entreprises repartent, les salariés "locaux"
qui ont bossé pour elles bénéficient des technologies. Il est plus
qu'évident que ce n'est pas volontaire de la part des entreprises. Ca serait
se tirer une balle dans le pied que d'y aller en se disant "tiens, on va dans
ce pays, au moins ils bénéficieront de nos technologies et pourront eux
aussi se développer et nous concurrencer". |
Il faut savoir, que la technologie dans le sens d'une innovation, est un bien
immatériel, et voué à devenir obsolète. Ce ne sont pas que les "locaux"
qui en bénéficient, mais le monde entier. L'entreprise à l'origine de tout
progrès technique, parvient à augmenter ses gains de productivité, mais de
manière éphémère, puisque dans une économie de marché, les autres
entreprises auront tôt fait d'utiliser à leur tour cette innovation, et d'en
trouver une encore plus performante. Les entreprises sont en perpétuel
concurrence face au progrès technique.
Ce serait stupide de vouloir essayer de la garder pour soi. Ça serait
vouloir maintenir volontairement les autre en situation de dépendance, ça
serait vouloir freiner les échanges, ça serait non incitatif à
l'investissement, cela entraînerait un déclin de croissance.
Le problème, c'est que les entreprises sont soumises à la contrainte
actionariale et à la maximisations des dividendes versés aux actionnaires,
qui les pousse à se dépouiller, et à mener une politique de déflation
salariale. Le salariat est pris comme caisse de résonance de toute les
difficultés de l'entreprise.
Aussi, quand il y a de la croissance, c'est parce qu'on a misé sur les gains
de productivité => il faut que la part des salaires soient plus bas par
rapport à la productivité du travail pour faire des bénéfices.
Alors qu'il n'y a pas eu au préalable d'accroissement des facteurs de
productions (capital fixe+ travail)
Citation: | A
mon sens, on est dans une phase de transition, et forcément, pour l'instant,
c'est bancal. Reste à voir ce que ça donnera dans quelques années, une fois
que le modèle économique sera fixé et que l'on pourra avoir le beurre, et
l'argent du beurre Mr. Green |
Dans quelques années, je pense (en tout cas j'espère) que les pays comme la
Chine ou l'Inde seront de gros concurrents pour nos pays occidentaux, qu'ils
seront définitivement des pays développés et industrialisés avec qui, il
faudra sérieusement compter.
Dans les années à venir, je pense qu'on va être avec des grand pays, des
gros bloc: Russie, Chine,Inde
Pour pas que la France se retrouve noyée au milieu de tout ça,il faudra
compter avec l'Europe. (Avis personnel)
Mais, en ouvrant le débat, pensez vous que ces petits petits pays auront
vocation à se fondre dans un ensemble plus grand pour survivre? Pensez vous
que la France (par exemple) tend progressivement à disparaître?(je sais je
m'éloigne, mille excuses).
|
chiron
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Messages: 1191
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Posté le: Sam Mai 30, 2009 23:19 pm Sujet du message:
Bonsoir à tous,
Tout d'abord, quelques chiffres sur les perspectives de délocalisation en
période de croissance (étude du Sénat de 2005, recherche google sur
(202.000 EMPLOIS DE SERVICES PERDUS AU COURS DES 5 PROCHAINES ANNÉES, SELON
LE CABINET KATALYSE)
Donc 200.000 emplois de service sur 5 ans, principalement dans
- les services aux entreprises 90.000 (conseil, injénieurie, compta,
juridique)
- Informatique 30.000
- R&D 20.000
- Banque & Assurances ~18.000
- Services dans l'industrie ~18.000 (mgt, commercial, R&D, supports)
- Télécom 10.000
Et cela ne tient pas compte des optimisations internes, des
fusions/concentrations et des externalisations, 3 autres sources de pertes
d'emploi.
Sinon servlet, crois-tu vraiment qu'une grande entrerprise d'origine
française se sent encore française et liée à l'avenir du Peuple de France
? J'en doute.
Je vous entend dire (enfin façon de parler ) "on a donné aux
chinois des technologies", croyez-vous que les entreprise qui délocalisent se
croient solidaires de vous? "Les grandes Entreprise d'Europe de l'Ouest et
des USA ont donné aux Chinois" me semble plus juste.
Eponine, dans une entreprise, te rend-tu compte du faible nombre de ceux qui
sont en contact visuel avec les clients ?
"Il est impossible de délocaliser une agence bancaire, ou un restaurant, ou
de l'hôtellerie, pour ne citer que ça"
Il est très possible de délocaliser toute la comptabilité d'une banque,
d'un restaurant, d'une hôtellerie, de créer des plateaux de gestionnaires de
banque distants relançant sur des découverts ou proposant de nouvelles
offres au nom du responsable de compte (j'ai été démarché 3 fois
récemment pour la banque postale par des personnes ayant de forts accents).
Pour les restaurants - qui ne sont pas des services - on préfère souvent
non pas délocaliser le ravail, mais délocaliser le travailleur. Ainsi et sur
Paris, le nombre de cuisinniers pakistanais est assez impressionnant.
Nous ne sommes plus au temps du démarchage des clients, mais d'analyses
(délocalisables) de données et relance téléphonique des clients sur
critères ciblés (à partir de plateaux délocalisés).
Je ne suis pas certain que la virtualisation des services soit si importante
(elle l'est néanmoins à mon avis pour la SNCF/RATP, les compagnies de
voyage, l'a été pour le presonnel gérant les chèques et donnant des
espèces dans les banques, pour les courses à domicile via le web)
Bon mais tout cela ne nous dit pas comment lutter contre les délocalisations.
Je propose:
A) d'augmenter les tarifs douaniers en Europe (mais il faut faire une
simulation pour savoir si la perte d'emploi du fait de contre-mesures ne
serait pas génératrices de plus d'emplois perdus que de gangés)
B) d'installer une TVA en fonction du coût du travail de production au sein
de la CE en fonction du lieu de vente (ainsi on rend les coûts de production
sensiblement équivalents en Pologne et en France pour des biens vendus en
France).
C) de surtaxer tout service offshorisé pour une équivalence de service
local. Ici, la France reconnaîtra les entreprises siennes.
Et avec ces emplois, on relance la demande et la croissance.
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