anti-poème


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zqfd
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Message Posté le: Mar Mai 08, 2007 00:55 am    Sujet du message: anti-poème
J’habite un lieu nommé géométrie
Où mille tours silencieuses ont pris la place des arbres
Mille tours dont le métal d’argent a tu le cri des hommes
Mille tours dont les vitres aveugles ont prostitué l’enfance de l’acte.
J’y côtoie l’oiseau flasque et la libellule électrique
Vrombissant dans la poussière des arrière-cours
Et des venelles télévisées,
Leurs ailes vides de tout sang cousues à leurs membranes synthétisées.
Parfois un fou s’échappe, dégrafe sa panoplie
Et va mourir en suivant les insectes, non loin de la Cité.
Et parfois même, un dément égaré, passant les filaments de contrôle,
Les barrières neuronales de sécurité,
Profitant des défaillances partielles de l’Enceinte Céphalophage,
Fait rarissime,
Passe de l’autre côté.
Ici, les landes industrielles couvrent la vue
Ici, foisonnent les camps du Travail Tertiaire
Et les centrales de l’Industrie, situations
Analogues à celles des centres d’Ecologie.
Ho beaux végétaux chimiques et eaux stagnantes !
Vous qui charriez la vie animale
Transperçant les hautes amours de concentration
Des mâles et femelles banquiers, ingénieurs et Lettrés ;
La fiévreuse tyrannie du roi, du nouvel Ubu-du-Marché,
Vous fit voisins des carrefours commerciaux
Aux si doux noms fondateurs…
Grands fleuves !
Ce soir le vent souffle ses relents de bactérie
Et d’ondes micro-céphales, alpha, béta, tantriques
Sur l’œil hagard du Citoyen
Encaissé dans le wagon-cocoon des fins de journée.
Que vois-tu longeant les rails danger-ne-pas-s’approcher ?
L’éternelle procession en marche…l’âme pleine…
Les ombres avancent au crépuscule, dernières fureurs
Bien encadrées par les temples de plexiglas
Et les chars à drogue anxiolytiques ;
L’Ordre normal est assuré, cher Citoyen,
Tranquillise-toi et admire à l’infini tes tristes reflets.
Elyniss
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Message Posté le: Mar Mai 08, 2007 01:14 am    Sujet du message: n'aime..
joli ! Wink
Ozimandias
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Message Posté le: Mar Mai 08, 2007 18:08 pm    Sujet du message:
AH !!! MAGNIFIQUE !!!
Je n'avais jamais vu chez quelqu'un d'autre un horizon aussi déprimant !!!
Aussi vide et aussi absurde.

Merci.



Un petit regret vis à vis d'une absance de rimes, qui aurait permit une meilleure abstraction/imagination. Ou cette froideur serait voulue ?
zqfd
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Message Posté le: Mar Mai 08, 2007 18:44 pm    Sujet du message:
Je crois que l'avenir souhaitable est entre les seules mains des magiciens du chaos.
Ozimandias
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Message Posté le: Mer Mai 09, 2007 14:08 pm    Sujet du message:
En effet l'illogisme et le chaos sont la seule fin .


Le démon blanc vous salue bien dans dans votre Samsara ( XD ... )
Méphistophélès
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Message Posté le: Mer Mai 16, 2007 08:30 am    Sujet du message:
Le Samsara ? Un disciple du bouddhisme ?
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Message Posté le: Mer Mai 16, 2007 16:08 pm    Sujet du message:
J'ai compris le texte dans sa globalité mais j'ai du mal à saisir le sens plus fouilli de chaque vers... C'est peut-être un peu mal exprimé dans la suite des idées et l'organisation des mots...
zubro
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Message Posté le: Dim Mai 20, 2007 21:30 pm    Sujet du message:
miosotys a écrit:
j'ai du mal à saisir le sens plus fouilli de chaque vers...


c'est pourtant là qu'est l'intérêt.
Méphistophélès
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Message Posté le: Mar Mai 22, 2007 09:29 am    Sujet du message:
miosotys a écrit:
J'ai compris le texte dans sa globalité mais j'ai du mal à saisir le sens plus fouilli de chaque vers... C'est peut-être un peu mal exprimé dans la suite des idées et l'organisation des mots...


C'est là qu'est l'intérêt ? Je ne suis pas d'accord zubro. Si l'on disait en lisant l'un de mes écrits qu'individuellement mes phrases ne veulent rien dire, mais que la caractérisation du texte (l'ambiance qu'il exhale en somme) permet de ressentir une signification globale; je serais comblé. C'est un grand compliment pour un poète, ou plus largement, pour n'importe quel écrivain de l'absurde.

Sentir plutôt que comprendre, il s'agit bien là de la quintescence de l'écriture dans sa dimension esthétique. Et je ne le dirais jamais assez: on ne ressent pas avec le coeur, mais avec la tête.
zubro
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Message Posté le: Mar Mai 22, 2007 14:06 pm    Sujet du message:
oui.

(miosotys semble le déplorer), c'est pourtant là qu'est l'intérêt.
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Message Posté le: Mar Mai 22, 2007 18:28 pm    Sujet du message:
Agréablement dérangeant.
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Message Posté le: Mer Mai 23, 2007 13:51 pm    Sujet du message:
vs connaissez les magiciens du chaos ?
Invité








Message Posté le: Mer Mai 23, 2007 17:51 pm    Sujet du message:
Méphistophélès a écrit:
Sentir plutôt que comprendre, il s'agit bien là de la quintescence de l'écriture dans sa dimension esthétique.

Jusque-là, je suis d'accord à 100%. Les textes sont souvent considérés comme "beau" sans forcément être réalistes, plutôt "fantastique" et "imaginaire" parfois.


Méphistophélès a écrit:
Et je ne le dirais jamais assez: on ne ressent pas avec le coeur, mais avec la tête.

Je pense que le coeur joue également un rôle. Les sentiments sont du domaine du coeur, la logique du domaine de l'esprit (des exceptionx: la religion et la superstition peut-être).
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Message Posté le: Mer Mai 23, 2007 18:05 pm    Sujet du message:
L'esthétique à travers la forme, est-ce ce que tu avances Méphisto?

'vs connaissez les magiciens du chaos ?'
Non, seulement la magicienne du vide et j'ai du mal à pénétrer son personnage.
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Message Posté le: Jeu Mai 24, 2007 14:17 pm    Sujet du message:
miosotys a écrit:

Jusque-là, je suis d'accord à 100%. Les textes sont souvent considérés comme "beau" sans forcément être réalistes, plutôt "fantastique" et "imaginaire" parfois.

Ca me fait plaisir que tu tombes d'accord avec moi, mais je doute que tu m'aies compris.


miosotys a écrit:

Je pense que le coeur joue également un rôle. Les sentiments sont du domaine du coeur, la logique du domaine de l'esprit (des exceptionx: la religion et la superstition peut-être).

Si vous voulez mon avis, les paraboles sont le pire fléau qui soient: il y a toujours des gens assez naïfs pour les prendre au premier degré et nous sortir que, vite-vite, il faut écrire avec son coeur, et zou ça fait un best-seller.
A ce sujet, Gide faisait remarquer non sans humour: "Ce sont des gens qui parlent du coeur comme d'autres parlent du nez".

Prométhée, l'esthétique est necessairement formelle. Il n'y a guère que les scientifiques boutonneux pour songer encore que le beau s'extrait du coeur à l'aide d'une pompe puis se regurgite tel quel sur le papier. L'esthétique n'est pas dans le sens du mot en lui-même - ou si peu - elle est dans la manière d'assembler ces mots. Ce n'est ni plus ni moins que de la technique. L'écriture, me direz-vous, relève de notre sensibilité personnelle, certes, mais d'une sensiblité toute intellectuelle qui a plus à voir avec les neurones qu'avec l'hémoglobine Aux anges
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Message Posté le: Jeu Mai 24, 2007 17:01 pm    Sujet du message:
Oh, mais je n'ai jamais dit que ça venait du coeur. D'ailleurs, ce therme, 'coeur', je ne l'aime pas, il est trop galvaudé.

Effectivement, la forme est importante, autant dans les écrits philosophiques (où on cherche une certaine forme logique) que dans la poésie. Mais je ne pense pas qu'un poème peut être réduit simplement à la forme pour qu'on en éprouve du plaisir (forme technique et figures de style). La grammaire est une forme à suivre, pourtant, ce n'est pas par elle que j'éprouve du plaisir en lisant un bouquin.
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Message Posté le: Jeu Mai 24, 2007 17:54 pm    Sujet du message:
La beauté de l'écriture pourtant vient en grande partie de la dimension formelle de la phrase selon moi. Le reste est question d'empirisme: certains mots, certaines idées nous séduisent plus que d'autres, parce que nous en avons eu une approche différente au cours de notre vie. En tout les cas, l'émotion, la puissance est très majoritairement question de style, et non de coeur. Le style qui en lui-même se définit comme "la linguistique appliquée à l'étude de la littérature" et non comme un don d'écriture inné.

L'écriture en elle-même n'a rien de magique, ce sont ses effets qui, eux, sont magiques; ou tout du moins sont perçus comme tels par ceux qui y présentent une certaine sensibilité.
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Message Posté le: Jeu Mai 24, 2007 21:05 pm    Sujet du message:
Et bien que faites vous des magiciens du chaos ?


Que faites vous de l'irraison du monde ? vous parler du beau, vous pourriez parler de la mochetée ! de la nullitée ! quelle est l'interret de s'acrocher au sens d'un concepte sans essayer de passer par delà bien et mal, dans l'illogisme et dans le chaos. Vous me direz avec justesse que vous y êtes déjà, mais vous n'avez pas vraiment l'air d'avoir comprit même si vous le savez.
Qu'avez vous donc à dire ? rien c'est normal il n'y à rien à répondre, et sot et celui qui s'y essaye. PTDR ^^

Le Samsarra, non je ne suis pas bouhdiste, j'utilise simplement un concepte interressant "l'éternel recommencement" la seule peur profonde qui m'habite : l'éternitée . Et qui à le mauvais goût de peut-être être sans que je puisse le savoir.

Que faites vous des magiciens du chaos, je les écoutes mais ne leur parle pas, celà ne servirait à rien, ils savent déjà.
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Message Posté le: Jeu Mai 24, 2007 21:22 pm    Sujet du message:
Hein? (Quoi Ozi?...)
Je pense que nous abordions un débat vieux comme le monde, entre la styllistique et le contenu. C'est sans doute vrai après tout, le sophisme, forme de rhétorique, joue sur les sensations à partir des tournures, comme si alors le 'coeur' est façonné par la forme.
Mais j'aimerais dans ce cas prendre un exemple qui va à l'encontre de la prédominance de la forme. Prenons par exemple le Haïku, où est sa rhétorique? Sa forme? Là, n'est-ce pas totalement du 'coeur'?
Méphistophélès
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Message Posté le: Jeu Mai 24, 2007 22:17 pm    Sujet du message:
Il faut avant toute chose dissocier la rhétorique de la stylistique: l'art de convaincre ou de persuader et l'art d'écrire, ce n'est pas exactement la même chose, et ce, même si ces deux branches se rattachent à la linguistique.

La stylistique est l'étude de l'acte littéraire. Elle étudie notamment la retranscription de l'émotion et de la subjectivité au sein du langage. L'actualisation des signaux linguistiques dans le référentiel textuel (c'est à dire, inscrit dans la diégèse) et la caractérisation des oeuvres. Elle est, en sommes, l'étude du style des écrits, c'est à dire, l'étude formelle de l'expression écrite.
La rhétorique quant à elle cherche plutôt à obtenir quelque chose de l'auditoire en usant selon les circonstances de la preuve éthique, logique ou pathétique. Ainsi, la rhétorique dans sa forme même est profondément oratoire: elle se compose généralement d'une exorde (ou captatio benevolentia, "capter la bienveillance") d'une narration, d'une argumentation et d'une péroraison. De même l'on notre trois types de rhétorique: l'éloquence judiciaire (le passé), démonstrative (ou épidictique: le présent) et délibération (le futur).

Cite-moi un Haïku Promethée, j'en fais mon affaire.

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