Romulus
Suprème actif


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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 17:23 pm Sujet du message:
Bon déjà je ne suis pas du tout un spécialiste du droit mais bon je vais
tené de donner quelques réponses aux questions
Citation: | Réponse à la question: Je ne parle pas d'un droit naturel de
chaque individu. Mais celui-ci est directement déduit du rôle naturel que
j'assigne à l'Etat. Le droit naturel de l'individu est donc: Liberté de
penser et droit de vivre. Le droit naturel est pour moi légitime. De plus, le
droit positif n'a aucune logique. Il reste une réponse simple et sans
intérêt. |
En fait le positivisme n'est pas juste un simplisme d'esprit qui consiste à
dire c'est comme ça parce que c'est comme ça. C'est vraiment un courrant
"juridico-philosophique". Mais ce qui les caractérise c'est tout simplement
qu'ils estiment qu'il n'existe pas de droit naturel; ce qui se raproche un peu
de ce que dits Cioran.
Au final ils en déduisent que le droit légitime n'est rien d'autres que le
droit positif (la légalité à un instant donné)
En effet tout le problème du droit naturel est de le définir. Car comment
savoir ce qui est conforme à la nature humaine ou pas?
Il y a des tenants du droit naturel qui pensent des choses totalement
contraire.
Par exemple Rousseau et beaucoup de philosophe des lumières (même si je ne
connais pas éxactement le contenu de leur théorie) pronent un droit naturel
mais également l'église médiévale.
En fait si je ne dits pas de bétise des choses comme l'égalité, la liberté
ou la recherche du bonheur sont inscrit dans la nature humaine pour Rousseau
tandis que pour l'église, le bonheur par exemple ne doit venir que dans
l'au-delà.
Ce qui explique notamment pourquoi dans le premier cas l'homosexualité est
légitime (si on admet que la recherche du bonheur fait partie de la nature
humaine)
Tandis que dans le droit canonique outre le fait que les individu n'aient pas
à rechercher le bonheur sur terre ils sont en plus fait pour procréer donc
au final dans leur vision c'est contre-nature.
Citation: | Citation: | Citation:
Mon évidence: Le but de l'Etat est d'assurer la paix pour chaque individu. La
paix passe par une liberté de l'esprit et une sécurité du corps.
Le régime nazi ne répond pas à mon axiome. |
Dans l'absolu je serais d'accord, mais pratiquement, ça ne peut pas se passer
comme ça. D'abord, l'état assure la paix des individus de cet état, pas des
états voisins. Et il suffit à un état nazi de considérer que tout ce qui
n'est pas aryen ne fait pas partie de l'état pour d'après ce principe
pouvoir exterminer pour la paix. Et que doit faire un état juste contre des
individus qui veulent renverser l'état? |
Oui, bonne remarque concernant l'état. En fait ce qu'il faut justement voir
c'est qu'à priori les positivistes se basent sur un constat pour affirmer
qu'il n'y a pas de droit naturel.
Les états du monde entier, si on regarde bien ont deux caractéristiques:
- Ils privilégient systématiquement leurs intérêts aux autres; que ça
soit en l'écrasant (invasion) en l'asservissant économiquement
(néo-colonialisme). Si ils sont trop faible, ils vont chercher des accords,
la négociation ou la protection d'un plus gros mais dans tout les cas c'est
que ça leur est profitable.
En fait moi je vois les états (il y en a environ 200) comme un groupe
d'individus qui vit dans la même communauté (la terre) mais qui ne serait
soumis à aucune règle parce qu'ils sont souverains (aucune structure
supra-nationale capable de leur imposer une règle, on connait l'éfficacité
de l'ONU ). Résultat ces 200 individus ils se tapent sur la gueule, les
plus forts font la lois, aujourd'hui les Etats unis mais en d'autres temps
c'était la France et l'Angleterre. Parfois ils s'associent pour mieux
écraser la gueule à un autre groupe.
- L'autre caractéristique des état est l'auto-préservation. Un état
cherche forcément à conserver son existence. D'où le fait que l'article de
1793 qui reconnait le droit et le devoir de se révolter n'a pas pu tenir; car
il fragilise l'état (risque de nouvvelles révoltes et écroulement de
l'état pour la réemergence d'un autre). Ceux qui ont le pouvoir sont liés
aux intérêt de l'état donc font tout pour le sauvegarder et le stabiliser.
C'est encore largement vrai aujourd'hui; prenons un exemple: A priori sous la
présidence de Mitterrand il y a eu des trucs pas net, implication possible
(laissez-faire) de l'armée française dans le génocide Rwandais, des choses
louches comme l'ordre de couler un bateau de greennpeace qui s'opposait aux
essais nucléaires français.
Pourquoi aujourd'hui Chirac et sa bande qui sont au pouvoir, qui ont tout les
dossiers en mains, n'en profite pas pour casser du sucre sur le dos du PS en
les étalants au grand jour (en général en politique les uns et les autres
ne se gènent pas pour se faire des coups bas)? Parce que les français se
rendraient compte que l'état fait des choses pas net avec lesquels ils ne
seraient pas d'accord, ils perdraient la confiance qu'ils ont en l'état. Du
coup l'état deviendrait "instable", risquerait de s'effondrer. Il en va de
même pour les guerres et les colonisations en tout genre ou l'état mets tant
de temps à reconnaitre sa responsabilité (torture en Algérie, régime de
Vichy...).
Tout ça pour éviter de déstabiliser l'état (qui n'est pas forcément bon
mais qui profite à ceux qui y sont liés)
Bref j'arrête là ma digression en ce qui concerne les caracs des états.
Mon point de vue et qu'il devrait n'y avoir qu'un seul état ce qui éviterait
tout les conflits d'intérêt hyper-nombreux et donc un bon nombre de
problèmes.
Ce qu'on peut dire du droit naturel, c'est que si il ne s'agit pas de faits,
il s'agit plutot d'un idéal à atteindre. Comme par exemple la proclamation
universel reconnait tout les hommes comme égaux et libre alors que dans les
faits c'est loin d'être le cas. Ca n'empêche pas que certains y travaille.
Si on admet que le droit naturel pensé par les lumières est le bon (avec des
réctification quand même), on pourrait dire quand même qu'il progresse.
Combien de pays pratiquait la torture avant le XVIIe siècle? (probablement
tous); Combien aujourd'hui? (beaucoup moins)
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van2
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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 17:32 pm Sujet du message:
Prométhée a
écrit: | Il faut savoir qu'un
raisonnement logique a du mal à passer aujourd'hui dans notre société
relativiste. Par contre la philosophie politique des siècles passés basés
son programme sur une évidence. Une évidence est une chose qu'il n'est pas
utile de démontrer.
Le problème, comme Cioran le dit, c'est que la logique n'est pas réaliste.
Mais j'ai décidé de me baser sur elle tout de même.
La logique ici rentre en contradiction avec la réalité. C'est à peu près
la question philosophique centrale: La réalité répond-t-elle à une
logique? C'est même éminement important. Aristote donne une logique de la
réalité, qui n'est pas valable. Hegel donne une logique de la réalité. Si
la science semble si proche de toucher la réalité, alors une logique de la
science est une logique de la réalité, de là tous les épistémologues qui
cherchent une logique à la science (les inductivistes, Lakatos,
Popper...). |
Je crois qu’il y a des modes fructueux de la pensée qu’on peut
difficilement appeler logique (bien qu’elle en fasse partie à titre de
squelette – et quand je dis squelette je suis gentil).
Mais bon, j’emploie la logique dans un sens assez traditionnel, genre
Aristote-Russell. Une logique très différente pourrait me faire changer
d’avis.
Est-ce que la vue ou la description du nazisme ; est-ce des exemples de
comportements bons ou mauvais, ne peuvent pas remplacer avantageusement la
logique en matière morale.
Est-ce que les évidences, indémontrables, ne peuvent-elles pas être
montrées, par quelque chose qui ressemblerait à un geste ou à la vue
plutôt qu’à une logique ? Ces évidences que la logique semble laisser de
côté.
Alors bien sûr certaines discussions morales peuvent demander un très au
niveau de raisonnement. Je pense par exemple aux discussions scientifiques de
la fin du 19ème-début 20ème sur l’inégalité des races. Mais je pense
que si de telles discussions ne sont heureusement plus trop à l’ordre du
jour parmi les philosophes, c’est surtout dû à quelques photos noir et
blancs de cadavres en 1945 qu’au progrès de la science de l’hérédité ;
et en ce cas j’appelle cela non pas un sentimentalisme inférieur à la
logique, un subjectivisme, mais une sorte de « raison » du cœur comme
dirait Pascal, un objectivisme.
Sans compter que j’ai l’impression qu’on a exagérément tendance à
chercher comme évidences, non de multiples faits, mais des concepts grands
principes fourre-tout, ce qui peut-être bien utile, mais franchement
déplacé dans certains cas ; après tout rien n’indique qu’on puisse
facilement réunir les choses sous quelques concepts pour bien comprendre la
réalité. Mais c’est tellement facile de faire des concepts et des
raisonnements logiques.
Et alors certaines conceptualisations conduisent à cacher certaines choses ;
tout en sachant (je pense à la connaissance scientifique) que dans d’autres
cas cette conceptualisation est indispensable, et sert à révéler les
choses.
Remarque finale : tout ce que je viens de dire est quand même bien confus.
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Cioran
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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 20:16 pm Sujet du message:
Moi je vois pas le nazisme comme une philosophie. C'est plus une justification
d'un comportement. Hitler hait les juifs et les craint, et il justifie sa
croisade contre eux par ce qu'il a du appeler sa philosophie, empruntée par
ailleurs à d'autres philosophes (y compris des anti antisémites). Ici pour
moi la pensée suit l'action plutôt que la précéder : il veut devenir
leader et exterminer un peuple, il trouve des arguments (on trouve des
arguments à tout). A vrai dire, faut avouer, c'est ce qu'on appelle souvent
philosophie : un art de justifier notre individu et notre propre façon de
vivre.
Pour revenir sur la nature de l'homme, enfin, du singe, parce que c'est à ça
qu'on pense lorsqu'on pense nature de l'homme, je crois, je n'y vois en rien
la liberté, la morale, l'égalité, etc. Les animaux, ils se foutent de tout
ça, ils font des clans, ils sont racistes, ils s'entretuent sans calculer,
violent les adolescentes et se battent dès qu'ils sont sûrs de gagner. Je
vois plutôt les lois comme un espoir d'extraire l'homme de sa nature
profonde, mais c'était peut-être quelque chose comme ça qui était entendu.
|
Romulus
Suprème actif


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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 23:00 pm Sujet du message:
Dans droit naturel il faut pas comprendre "nature" dans le sens de animaux
pour ceux qui ont nommés ce courrant. Ca remonte au moins au XVIIIe siècle
et les théories de Darwin ne sont pas encore apparues.
Il faut le comprendre dans le sens de "ce qui est caractéristique de l'homme"
donc pour certains le désir de liberté, d'égalité, la recherche du bonheur
etc...
Bien sur ça se discute
En fait je crois que dans tout les cas le droit naturel se base sur une
morale, sur une conscience du bien et du mal. Et donc ça serait fixer les
règles en fonction de cette morale, ce qui sous-entend forcément que l'homme
peut les transgresser. Sinon pas besoin de fixer de règles vu que l'homme les
respecterai "naturellement".
Je pense à un exemple qui devrait être explicite. Dans toute société (à
ma connaissance) l'omicide est interdit. d'orient en occident, du nord au sud,
et d'ailleurs à mon avis même dans des communauté tribale, celui qui tue
quelqu'un d'autre est forcément rejeté, banni ou quelquechose dans le
genre.
Je pense que ceci ça tiendrait du droit naturel, une sorte de "droit à la
vie" d'une logique irréfutable (vu que selon moi le droit naturel relève
d'une certaine logique)
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Prométhée
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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 23:02 pm Sujet du message:
'les animaux, ils se foutent de tout ça, ils font des clans, ils sont
racistes, ils s'entretuent sans calculer, violent les adolescentes et se
battent dès qu'ils sont sûrs de gagner.'
Les bonobos en Afrique à chaque adversité évitent de se battre et se
réconcilie par un acte sexuel (que ce soit entre male, ou entre male et
femelle).
Alors, les bonobos, hommes du futur?
Effectivement, Van2, c'est bien confus, lol...
Mais je comprends en gros ce que tu veux dire. Tu parles du danger du concept.
Je me contenterais de reprendre la phrase de Kant qui critique la
métaphysique: 'Une intuition sans concept est aveugle et un concept sans
intuition est vide'. La logique, quand elle n'est pas en adéquation avec la
réalité, quand elle est un outils des philosophes naturels et sert à poser
des évidences arbitraires, joue avec des concepts vides, c'est à dire sans
correspondance avec la réalité.
Romulus.
'En fait si je ne dits pas de bétise des choses comme l'égalité, la
liberté ou la recherche du bonheur sont inscrit dans la nature humaine pour
Rousseau tandis que pour l'église, le bonheur par exemple ne doit venir que
dans l'au-delà. '
Tu ne dis pas de bêtises, du moins pour Rousseau, pour l'Eglise, je sais
pas.
'aucune structure supra-nationale capable de leur imposer une règle, on
connait l'éfficacité de l'ONU)'
Parfaitement...Lol (ou peut-être ne faut-il pas en rire).
'D'où le fait que l'article de 1793 qui reconnait le droit et le devoir de se
révolter n'a pas pu tenir; car il fragilise l'état'
Je ne connaissais pas cette loi, très intéressante d'un point de vue
philosophique car l'Etat s'auto-fragilise (L'Etat donne la liberté de le
détruire et par là même de détruire le fait qu'il donne la liberté).
C'est une sorte d'Etat masochiste. 'Faites moi mal...'
'implication possible (laissez-faire) de l'armée française dans le génocide
Rwandais,'
Honte à la France. C'était un laisser-faire plus que français, même
mondial. Les rwandais étaient massacrés devant les casques bleus. La France
est intervenu, tiens-toi bien, pour sauver les massacreurs parce que le
mouvement révolutionnaire avançait.
'Combien de pays pratiquait la torture avant le XVIIe siècle? (probablement
tous); Combien aujourd'hui? (beaucoup moins)'
On assiste à une rationalisation du monde.
Bien dit tout le monde!
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Prométhée
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Posté le: Ven Mar 16, 2007 18:47 pm Sujet du message:
Pour le droit naturel, nouveau raisonnement:
Imaginons que je puisses tuer ou sauver mon meilleur ami ou encore une femme
que j'aime (qui est en danger) juste en disant oui, quel est le mieux?
N'est-ce pas sauver?
En conséquence, il y a un 'mieux'.
Donc il y a des lois qui sont 'mieux' que d'autres. Celles qui sauvent au lieu
de tuer sont 'mieux'.
Raisonnement un peu naïf mais logique.
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van2
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Posté le: Ven Mar 16, 2007 20:06 pm Sujet du message:
Mais en fait est-ce que les positivistes disent vraiment qu’il n’y a pas
de lois meilleures que d’autres ?
Est-ce que leur position ne serait pas plutôt : le seul droit c’est celui
issu du pouvoir politique, et les individus ne peuvent avoir de droits que
celui accordé par ce pouvoir politique.
La morale elle ne crée pas de droits ; ça ne veut pas dire qu’elle n’a
aucune valeur (qu’il n’y a pas de lois immorales), mais c’est quand
même une opération pour l’affaiblir au détrimant du pouvoir. Et cela
affaiblit aussi l’individu, puisqu’en cas de pouvoir injuste il n’a plus
de droits.
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Prométhée
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Posté le: Sam Mar 17, 2007 12:06 pm Sujet du message:
Je dirais alors que les positivistes sont plus proche de la 'science
politique' et les naturalistes de la 'philosophie politique'.
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Cioran
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Posté le: Sam Mar 17, 2007 13:01 pm Sujet du message:
Citation: |
Dans toute société (à ma connaissance) l'omicide est
interdit. |
Sauf dans les cas de peine de mort, d'euthanasie, ou d'avortement. Ou, tout
simplement, légitime défense et guerre stratégique.
Citation: | Alors, les bonobos, hommes du futur? |
Je pense que les bonobos ne font pas l'amour pour oublier leur conflit, et que
leur sexualité revient parfois à violer le vaincu pour symboliser sa
domination.
Quand au droit à la révolte, il a du être ensencé dans des périodes
révolutionnaires (et je vois mal un révolutionnaire proner la soumission).
Une fois l'état stabilisé (c'est à dire, stabilisé pour ceux qui ont du
pouvoir dans cet état), effectivement, on a plus de mal à la tolérer.
Imagine que par la révolution, tu crée un état que tu juges juste et
parfait, tu n'as pas envie de faire une loi qui autorise par exemple des
royalistes à mener une révolution pour pouvoir retrouver leurs privilèges.
Ils pourraient même la justifier, en disant que dans tout groupe il y a des
dominants et des dominés, que tout le monde y gagne, et que de toute façon
c'est comme ça et qu'on va pas changer les lois de la nature.
|
van2
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Posté le: Sam Mar 17, 2007 13:56 pm Sujet du message:
Prométhée a
écrit: | Je dirais alors que les
positivistes sont plus proche de la 'science politique' et les naturalistes de
la 'philosophie politique'. |
Je vois bien en effet les partisans du droit positif se poser en
scientifiques:
1) « Nous on définit le droit comme ce qui est puni par un état – par sa
police, son administration ; et en bonne logique on a le droit de choisir la
définition qu’on veut, du moment qu’on est conséquent après ».
2) « Qu’est-ce que c’est que ce droit naturel, tout cela paraît bien
moral comme critère (et en effet le plus souvent c’est le cas) ; nous on
est des scientifiques, pas de morale dans la science ».
Mais si on aime pas la bonne logique on peut répondre :
1) Et bien non, on ne choisit pas ses définitions comme on veut. Une
définition qui aboutit à dire « les individus n’ont aucun droit à part
celui que le pouvoir veut leur accorder », ça me paraît très suspect, et
ça a ses conséquences ; ça peut qu’encourager les individus à la
soumission au pouvoir (en tout cas la grande majorité ; parce qu’il y aura
toujours une minorité pour dire : « super, on est des hors-la-loi, des
rebelles, sans Dieu ni maîtres ni morale »).
2) En effet, pas de morale dans les sciences non-humaines. Mais en matière de
sciences humaines, et notament de politique, c’est difficile d’y
échapper. Les concepts employés c’est pas «gravité, gènes, électrons,
vertèbres », c’est «droit, justice, peuple, pouvoir », mots
dégoulinants de connotations morales ; si vous vouliez pas de morale , il
fallait pas utiliser le mot "droit" en premier lieu, c’est vous qui avez
commencé !
|
Prométhée
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Posté le: Sam Mar 17, 2007 14:31 pm Sujet du message:
La science politique me paraît être une 'rusée' qui se donne à coeur de se
débarrasser de morale pour affirmer le pouvoir de l'Etat. L'avantage avec la
morale, c'est que l'homme y a une place alors qu'avec la science politique,
l'objectivité demande que l'homme soit pris comme un 'en-soi' (c'est à dire
pour ce qu'il est scientifiquement: un profil social, une machine
instinctive,...). L'inconvénient avec la morale, c'est qu'il faut trouver la
bonne.
Ainsi pour le droit, il faut trouver le 'bon' droit. Pour la justice 'la bonne
justice',...
|
Romulus
Suprème actif


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Posté le: Sam Mar 17, 2007 15:00 pm Sujet du message:
Citation: | Citation:
Citation: | Dans toute société (à ma connaissance) l'omicide est
interdit. |
Sauf dans les cas de peine de mort, d'euthanasie, ou d'avortement. Ou, tout
simplement, légitime défense et guerre stratégique. |
Oui enfin là c'est pas pareil; la loi de toute manière est toujours très
complexe et nuance les choses.
Dans tes cas il s'agit soit d'une mort voulu par le "tué" (euthanasie) soit
ce n'en est pas une (l'embryon de deux semaines n'est pas un individu) soit
c'est une décision de l'état (guerre), soit encore qu'il n'a pas le choix
(légitime défense)
Quand je parle d'omicide c'est plutot: idée qu'un homme puisse en tuer un
autre de sa seule volonté.
Là si tu me trouve une société humaine qui admet ça je serai très
surpris.
Imagine une société où tu peut tuer qui tu veut quand tu veut, c'est le
chaos permanent; en fait une société comme ça ne peut pas éxister.
Citation: | Quand au droit à la révolte, il a du être ensencé dans des
périodes révolutionnaires (et je vois mal un révolutionnaire proner la
soumission). Une fois l'état stabilisé (c'est à dire, stabilisé pour ceux
qui ont du pouvoir dans cet état), effectivement, on a plus de mal à la
tolérer. Imagine que par la révolution, tu crée un état que tu juges juste
et parfait, tu n'as pas envie de faire une loi qui autorise par exemple des
royalistes à mener une révolution pour pouvoir retrouver leurs privilèges.
Ils pourraient même la justifier, en disant que dans tout groupe il y a des
dominants et des dominés, que tout le monde y gagne, et que de toute façon
c'est comme ça et qu'on va pas changer les lois de la
nature. |
En fait pour la constit de 1793 c'est un peu particulier; petit cour
d'Histoire^^:
En 1792 la monarchie est renversée. La république
est proclamée. A la convention nationale (assemblée souveraine qui a tout
les pouvoirs) il y a deux grands courrants politiques:
Les girondins qui sont des révolutionnaires modérés
Les montagnards plus radicaux (je simplifie un max parce que c'est un peu plus
compliqué que ça en fait)
Tout ce beau monde s'attelle à rédiger une nouvelle constitution.
Mais le peuple parisien est beaucoup plus pro-montagnard que pro-girondin; et
en 1793 suite à des décisions douteuses, il envahit l'assemblée et force
les girondins à se retirer. Les girondins sont écartés du pouvoir: c'est ce
que l'on appel la proscription des
girondins
Bon le problème c'est que dans des villes comme Lyon ou Bordeaux c'est les
girondins qui ont le plus d'influence. Donc cette proscription déclenche une
guerre civile entre girondins et montagnards (la crise fédéraliste)
Mais c'est les montagnards qui en sortent vainqueurs, et qui achèvent de
rédiger la constitution. Je pense donc que c'est pour légitimer leur
accession au pouvoir faite grace à la révolte du peuple parisien qu'ils
inscrivent cet article de la révolte légitime dans leur constituition.
Cela dits ce n'est pas cet article qui les mènent à leur perte.
En 1794 Robespierre voit des ennemis de la révolution partout par sa
paranoïa (les gens "trop" indulgent comme Danton ou pas assez comme Hebert
passent à la guillotine) et il fait peur aux autres députés qui craignent
pour leur tête.
Donc un certains nombre organisent une conspiration contre Robespierre et ses
proches et récupèrent le pouvoir par une sorte de coup d'état. Puis ils le
dénonce au peuple comme un individu qui voulaient instaurer sa dictature
personnelle pour faire passer la pilule.
Si vous avez des questions sur cette période allez y c'est ma spécialité^^
En tout cas cette période de l'Histoire pose la question quelle est le risque
de la révolte légitime?
Certains peuvent la détourner à leur profit si ils connaissent bien la
psychologie de masse. (difficile à dire dans le cas de Robespierre; était ce
un dangereux paranoïaque qui croyait en ses idées ou était-ce un
oportuniste voulant créer sa dictature? Je pencherai plutot pour la première
hypothèse)
Mais sans doute y a t'il là une inexpérience du pouvoir politique qui pense
pouvoir imposer son modèle par la seule force. C'est ça qui mène la
Révolution à sa perte (la terreur)
Citation: | l'inconvénient avec la morale, c'est qu'il faut trouver la
bonne. |
Oui je crois que tu as tout dits.
Le modèle qui veut fonder une société libre et égale, (selon une morale
donc) mais qui le fait par la force et la violence ne respecte pas sa propre
morale. Je crois qu'un tel régime ne peut survivre à un tel paradoxe. C'est
valable assi pour la Révolution Russe de 1917.
Si révolution il y a elle doit être tolérante et intégratrice; ne pas
exclure les indvidus (aristocrates ou riches)
Elle doit combattre le système et non pas les individus qui l'a compose, du
moins c'est ce que je pense.
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