Gauche, droite et libre-arbitre


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Romulus
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Message Posté le: Lun Mar 05, 2007 22:54 pm    Sujet du message: Gauche, droite et libre-arbitre
Voilà j'aimerai exposer une théorie qui expliquerai pour quelle raison les gens en politique penche plutot à doite ou à gauche car je crois que c'est d'origine philosophique.
Bien sur je ne parle pas de l'origine historique, la Révolution française et tout le blabla, comment apparaissent les parties etc...
je parle plutot de pourquoi tel individu adhère à tel "bord" ou tel autre.

Je pense que c'est profondément lié à l'avis qu'a l'individu sur la question du libre-arbitre.

Pour le libre-arbitre, je verrai 4 théories qui représentent les différents degrés du libre-arbitre:
1 - Libre-arbitre total: L'homme a un libre-arbitre absolu, toutes actions qu'il fait est la seule résultante de sa volonté. Ca serait nié l'effet de cause-conséquence. ( en fait ce n'est pas vraiment une théorie, ceux qui pense ça ne se sont jamais posé la question du libre-arbitre)

2 -Influence: L'homme est seulement influencé par son milieux, il lui reste donc un fort libre-arbitre.

3- Conditionnement: L'homme est condtionné par son milieux, il a un faible libre-arbitre.

4 - Déterminisme (celle qui choque le plus en général): L'homme n'a aucun libre arbitre, tout ce qu'il fait résulte de causes y compris sa pensée.

J'aurrai tendance à penser que ceux qui pensent les deux premières théories seraient plutôt à droite et la 3 et 4 à gauche.

Prenons des exemples:

La justice:
La droite estime qu'il faut des peines sévères pour la délinquance et la criminalité, mais pour quel raison au juste? Parce que si un individu vole un scooter et n'as subit aucune ou presque aucune influences extérieurs, la vrai justice est de le punir sévèrement. A l'inverse si on estime que le milieux social (famille, quartier, école, ami...), est un facteur important (voir déterminant) dans cet acte, il semble judicieux de chercher avant tout à changer ces mauvaises conditions sociales qui incitent à la délinquance.

La question du chomage:
La théorie de droite (caricaturalement) serai de dire que l'individu est au chomage parcqu'il ne veut pas travailler, la théorie de gauche serait plutot qu'il ne peut pas. Les premiers pronerait donc de baisser (voir supprimer) les aides sociales qui leur semblent injustifiée. Les seconds pronent en priorité de modifier les conditions qui génèrent le chomage.

Le cas de la fiscalité:
Il y a des riches et des pauvres, la droite serait favorable à baisser l'imposition sur ceux qui gagnent beaucoup car ils estiment que quand on est riche c'est qu'on le mérite parcqu'on a bien travaillé. La gauche estimerait plutot qu'il faut redistribuer la richesse car qu'on est pauvre c'est qu'on a pas eu la possibilité de s'enrichir (car on a pas pu faire de longues études par exemple)

En bref, la droite estime que les problèmes sont liés en général à la mauvaise volonté des individus (puisque leur volonté ne résulte que d'elle même, et qu'il ne subisse pas ou peu d'influence)
Tandis dire que la gauche cherche à modifier les conditions sociales ou l'environnement social car elle considère que c'est ces conditions qui génèrent les problèmes de la société.

Bien sur mes exemples sont simplistes car les individus sont souvent plus nuancés.
Mais globalement le fondement de la divergence de point de vue vient de ça, car ce n'est pas en général une question d'idiotie (certains ont une réflexion des deux cotés et il y a des idiots des deux cotés), et ça ne sert à rien de diaboliser le camp adverse du genre:
Vision simpliste de droite: "Les gens de gauche sont des stalinistes qui veulent établir un système ou tout le monde pense pareil, s'habille pareil, mange pareil..."
Vision simpliste de gauche: "les gens de droite sont des faschistes qui veulent établir un système ou on sera obligé d'aller à la messe et de lever le bras bien tendu tout les matins"

Contrairement aux politiciens cherchent en grande partie à être élu pour leur carrière et donc dans leur intérêt personnel, les gens qui votent en général le font (ou devraient le faire) car ils pensent que c'est la meilleur solution pour la société.
Quand on fait vraiment de la politique c'est qu'on cherche la meilleur "polis" (en grec : cité) en d'autres terme qu'on recherche la meilleur société, et non pas qu'on se bat pour défedre son bout de gras.

Voilà je serai curieux d'avoir vos avis et critique sur cette théorie (qui je le répète est schématique, car j'ai essayé de faire court). Si vous voulez critiquer, pas de problème mais prenez la peine quand même de tout lire Wink
?
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Message Posté le: Mar Mar 06, 2007 00:21 am    Sujet du message:
Tes idées sont séduisantes, c'est le moins que l'on puisse dire.

La seule chose qui me gène un peu, peut-être, c'est le bien-fondé d'une volonté de trouver un "fondement philosophique" à une opinion politique...
A part si tu entends le ralliement aux différentes doctrines comme un ralliement inconscient; dans ce cas là j'adhère totalement à tes idées.
Mais je pense qu'il faut se souvenir qu'une opinion n'est jamais rationnelle.

S'il y a adoption d'une position, il ne semble pas y avoir une réflexion profonde préalable...l'opinion politique vient du coeur, pourrait-on dire.
Romulus
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Message Posté le: Mar Mar 06, 2007 10:15 am    Sujet du message:
En effet je crois que la plupart des gens ne se sont pas posé concraitement la question du libre-arbitre, mais c'est un fondement philosophique inconscient. A chaque fois que j'ai pu discuter et aller loin dans une discussion en politique avec quelqu'un d'un autre "bord" je me suis rendu compte que le point désacord tombait au final sur la volonté de l'individu.

Après en tant que déterministe j'aurrai tendance à penser que ce qui fait qu'un individu croit plus ou moins au libre-arbitre, vient du fait de son passé, son éducation, ses expériences personnels qui lui font préférer croire l'une ou l'autre théorie.

Quand à la percpetion des autres justement elle se résume souvent à soit "c'est des méchants et c'est des vilains" ou "ils ont rien compris" (ce qui peut être vrai pour certains mais pas pour tout les individus du même bord). Alors qu'en faite a priori ça viendrait d'une conception des choses.
Prométhée
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Message Posté le: Mar Mar 06, 2007 14:18 pm    Sujet du message:
'A chaque fois que j'ai pu discuter et aller loin dans une discussion en politique avec quelqu'un d'un autre "bord" je me suis rendu compte que le point désacord tombait au final sur la volonté de l'individu.'

Tu fais de la maïeutique, lol... Pour trouver des réponses. Moi, ce qui me gène, c'est que si tu as raison, alors les concepts (le libre-arbitre donc) ne sont que des outils, comme le dirait si bien Marx, des instruments uniquement destinés à l'usage politique. Les concepts n'ont alors aucun fond de vérité, c'est à dire que la liberté n'existe pas, que le libre-arbitre dépend entièrement d'une position politique et donc que la politique 'utilise' le libre-arbitre (Est-ce que j'ai été clair??)

De plus, tu parles d'un processus inconscient, c'est encore plus problématique, tu donnes comme base de départ de ton libre-arbitre un entité coercitive, un chose qui contraint.

Voilà, si j'ai mal interprété ce que tu as dit (surtout pour la première partie), n'hésite pas à me corriger.
Romulus
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Message Posté le: Mar Mar 06, 2007 16:00 pm    Sujet du message:
Citation:
(Est-ce que j'ai été clair??)


Pas trop non lol

Je ne crois pas que le libre-arbitre soit un outil, il est plutôt le fond de la pensée politique de chaque individu même quand il n'est pas conscient de croire ou non au libre-arbitre (mais il peut l'être aussi)
Si il estime que tel individu à fait tel chose, et que son choix est indépendant de toute contrainte sociale, il va se construire toute une explication de la société, va imaginer (ou adhérer) à telles solutions en fonction de ça.
Si il estime que ses choix résultent de sa volonté mais qui elle même résulte de l'environnement alors il va avoir toute une vision des choses différente ainsi que les solutions, etc...

Je ne crois pas que le libre-arbitre dépend d'une position politique, mais plutot l'inverse. La position polilitique dépend de l'avis que l'on a du libre-arbitre (donc de toute une conception du monde).

Citation:
De plus, tu parles d'un processus inconscient, c'est encore plus problématique, tu donnes comme base de départ de ton libre-arbitre un entité coercitive, un chose qui contraint.


Je ne comprend pas. Tu parle de la théorie du libre-arbitre ou du libre-arbitre lui même? Parce que le libre-arbitre ne peut pas être coercitif puisque par définition le libre arbitre c'est qu'il n'y ait aucune coercition sur l'esprit.

Citation:
Les concepts n'ont alors aucun fond de vérité, c'est à dire que la liberté n'existe pas, que le libre-arbitre dépend entièrement d'une position politique et donc que la politique 'utilise' le libre-arbitre


La non plus je ne comprend pas le sens que tu donne à la politique. Tu parle des partis politiques, des hommes politiques, de la notion de politique?
van2
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Message Posté le: Mar Mar 06, 2007 20:50 pm    Sujet du message:
C’est en effet très interessant comme théorie.

Un point est clair : c’est tout à fait exact que les gens de droite utilisent souvent les notions de libre-arbitre, responsabilité etc…pour justifier leurs opinions.
Pareil avec le déterminisme pour les gens de gauche pour justifier les leurs.

Donc la question qui se pose est : est-ce que ces raisons données pour justifier une opinion sont les bonnes ?

Supposons que non.
Dans ce cas on retrouve dans un tout autre contexte les notions de libre-arbitre et de déterminisme :
Exemple de déterminisme (qui est alors aussi applicable aux gens de droite comme de gauche) : on choisit une opinion politique par tradition familiale, à cause du milieu social, des gênes…
Exemple de libre-arbitre (pratiqué là encore par des gens de droite comme de gauche) : le goût de l’inégalité, de la punition (au niveau pénal ou des revenus), de la distinction, de la richesse ; le goût de l’égalité, dire que celui qui est paresseux n’est pas fondamentalement différent des autres même si on estime qu’il l’est volontairement etc…etc…Bref des valeurs morales qu’on a choisit arbitrairement.

Mais alors pourquoi justifier ses choix politiques par des raisons qui n’en sont pas.
Si les raisons sont du côté du déterminisme (tradition), là on comprend : on n’aime pas reconnaître qu’on agit pas librement.
Mais si elles sont du côté du libre-arbitre (du type en gros : je veux/je veux pas que les gens aient les même revenus parce que j’aime /j’aime pas l’égalité tout simplement), pourquoi utiliser les raisons énumérées par Romulus aux lieu des réelles ?
Cela peut être par paresse intellectuelle ou par volonté d’accumuler les arguments en faveur de son camp, même si l’on n’y croit pas.
Cela peut être aussi parce que pour certaines personnes les raisons données par Romulus sont réellement les bonnes ; comme il y a des gens qui aiment l’inégalité pour l’inégalité, le libre-arbitre (ou le sang noble à une époque) n’y étant pour rien, d’autres aiment l’inégalité à condition qu’elle soit justifiée par le libre-arbitre (ou le sang noble). Même raisonnement pour la gauche : on peut aimer l’égalité même entre gens qu'on considère comme libres, ou alors on aime l’égalité seulement parce qu'on considère que les gens sont soumis au déterminisme.
Prométhée
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Message Posté le: Mar Mar 06, 2007 23:11 pm    Sujet du message:
Tiens, j'ai relu ce que j'ai écrit, effectivement c'est pas clair... Rolling Eyes
(En fait, presque rien compris.)

Repartons. Théorie intéressante. Une théorie de la politique basée sur le libre-arbitre. Ce qui est le plus marrant, c'est que la question de l'Etat et de la liberté est une question politique centrale. Et tu fais dériver l'Etat en quelque sorte de la liberté. Si je résume grossièrement, d'un côté on a ceux qui pense que l'homme est déterminé par son environnement, et de l'autre qu'il a sa responsabilité, qu'il est 'libre' et responsable. Et alors Bayoux doit surement mélanger les deux...(Lol).

En somme, c'est la notion que se font les politiques de la liberté qui décide leur mode de fonctionnement. La politique ne dériverait donc que d'un point de vue, d'une opinion sur les notions, d'un choix dans le sens d'un concept.
Non?
Romulus
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Message Posté le: Mer Mar 07, 2007 02:04 am    Sujet du message:
Oui, tu as éxactement compris ce que j'ai voulu dire Prométhée


Citation:
Dans ce cas on retrouve dans un tout autre contexte les notions de libre-arbitre et de déterminisme :
Exemple de déterminisme (qui est alors aussi applicable aux gens de droite comme de gauche) : on choisit une opinion politique par tradition familiale, à cause du milieu social, des gênes…
Exemple de libre-arbitre (pratiqué là encore par des gens de droite comme de gauche) : le goût de l’inégalité, de la punition (au niveau pénal ou des revenus), de la distinction, de la richesse ; le goût de l’égalité, dire que celui qui est paresseux n’est pas fondamentalement différent des autres même si on estime qu’il l’est volontairement etc…etc…Bref des valeurs morales qu’on a choisit arbitrairement.


Là je ne suis pas sur de comprendre, tu donne l'exemple des deux théories ou alors tu pense que les deux sont valables dans certaines circonstances? Ce qui voudrait dire que ta pensée correspond à la deux ou la trois: L'homme à un libre-arbitre mais un peu limité (2) ou beaucoup limité (3) par son environnement?

Citation:
Mais alors pourquoi justifier ses choix politiques par des raisons qui n’en sont pas.
Si les raisons sont du côté du déterminisme (tradition), là on comprend : on n’aime pas reconnaître qu’on agit pas librement.
Mais si elles sont du côté du libre-arbitre (du type en gros : je veux/je veux pas que les gens aient les même revenus parce que j’aime /j’aime pas l’égalité tout simplement), pourquoi utiliser les raisons énumérées par Romulus aux lieu des réelles ?


En fait très peu de gens de gauche ou de droite utilisent l'argument du libre-arbitre. C'est plutot ce que j'ai "lu" à travers leur discours et leurs arguments (bien sur je peut me tromper).

Je pense qu'en politique il faut distinguer ceux qui regardent leurs intérêt de ceux qui pensent que telle décision est juste. Par exemple le grands patron qui veut que l'ISF soit réduit pense vraisemblablement à son intéret
Encore qu'il peut très bien penser à l'idée qu'il est juste de le baisser parce que toute la fortune qu'il a amassée n'est due qu'à son seul mérite; Dans ce raisonnement il ne tiendra probablement pas compte du fait qu'il est issue dun milieux riche (ce qui est presque toujours le cas). Mais ça ne veut pas dire qu'il ne pense pas ce qu'il dits; il s'est auto-convaincu que le libre-arbitre éxistait car ça lui est plus plaisant de penser ça. De la même façon, beaucoup de nobles de l'ancien régime était pérsuadés d'être de sang supérieur et de mériter la place qu'ils avaientt. Ca n'était pas seulement par intérêt personnel qu'ils s'opposent à la Révolution, leur milieux leur a inculqué l'idée qu'il étaient supérieur.
Ca serait un peu pareil pour les élites d'aujourd'hui mais bon c'est une autre histoire et c'est admettre un certains déterminisme.

Qu'est ce que tu appel "gout de l'égalité"? Soit on considére que l'égalité économique est juste (globalemnt gauche), soit on considère qu'elle est injuste parce que justement les pauvres n'ont qu'à faire plus d'effort pour être riche (façon de penser qui découle de la croyance au libre-arbitre).
Bien sur dans cette définition j'exclu ceux qui votent par intérêt personnel et je ne prend que ceux qui pensent faire le bon choix (à tord ou a raison).

Citation:
Même raisonnement pour la gauche : on peut aimer l’égalité même entre gens qu'on considère comme libres, ou alors on aime l’égalité seulement parce qu'on considère que les gens sont soumis au déterminisme.


Je ne crois pas qu'on aime l'égalité pour l'égalité mais qu'on aime l'égalité parce qu'elle nous semble juste. Idem pour toutes les autres valeurs: liberté, générosité, fraternité,...
van2
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Message Posté le: Mer Mar 07, 2007 11:27 am    Sujet du message:
Citation:
Là je ne suis pas sur de comprendre, tu donne l'exemple des deux théories ou alors tu pense que les deux sont valables dans certaines circonstances? Ce qui voudrait dire que ta pensée correspond à la deux ou la trois: L'homme à un libre-arbitre mais un peu limité (2) ou beaucoup limité (3) par son environnement?


Le flou est volontaire : en fait j'ai pas choisit entre les 2

Citation:
En fait très peu de gens de gauche ou de droite utilisent l'argument du libre-arbitre. C'est plutot ce que j'ai "lu" à travers leur discours et leurs arguments (bien sur je peut me tromper).


je pense que t'a tout à fait bien lu

Citation:
Je pense qu'en politique il faut distinguer ceux qui regardent leurs intérêt de ceux qui pensent que telle décision est juste. Par exemple le grands patron qui veut que l'ISF soit réduit pense vraisemblablement à son intéret
Encore qu'il peut très bien penser à l'idée qu'il est juste de le baisser parce que toute la fortune qu'il a amassée n'est due qu'à son seul mérite; Dans ce raisonnement il ne tiendra probablement pas compte du fait qu'il est issue dun milieux riche (ce qui est presque toujours le cas). Mais ça ne veut pas dire qu'il ne pense pas ce qu'il dits; il s'est auto-convaincu que le libre-arbitre éxistait car ça lui est plus plaisant de penser ça. De la même façon, beaucoup de nobles de l'ancien régime était pérsuadés d'être de sang supérieur et de mériter la place qu'ils avaientt. Ca n'était pas seulement par intérêt personnel qu'ils s'opposent à la Révolution, leur milieux leur a inculqué l'idée qu'il étaient supérieur.
Ca serait un peu pareil pour les élites d'aujourd'hui mais bon c'est une autre histoire et c'est admettre un certains déterminisme.


On est d'accord

Citation:
Qu'est ce que tu appel "gout de l'égalité"? Soit on considére que l'égalité économique est juste (globalemnt gauche), soit on considère qu'elle est injuste parce que justement les pauvres n'ont qu'à faire plus d'effort pour être riche (façon de penser qui découle de la croyance au libre-arbitre).
Bien sur dans cette définition j'exclu ceux qui votent par intérêt personnel et je ne prend que ceux qui pensent faire le bon choix (à tord ou a raison).

Je ne crois pas qu'on aime l'égalité pour l'égalité mais qu'on aime l'égalité parce qu'elle nous semble juste. Idem pour toutes les autres valeurs: liberté, générosité, fraternité,...


là mon argumentation est vraiment baclée (comme souvent avec moi...Toi par contre je te trouve toujours très clair !)

mais je suis plutôt pas d'accord avec toi - prourquoi l'inégalité au point de vue impôts, revenus etc... serait plus justifiée que l'inégalité nobles/non-nobles, blancs/noirs - est-ce que certaines personnes n'ont-elles pas tout simplement envie qu'il y ait un système inégalitaire, d'autres qu'il y ait un système égalitaire.

Est-ce que certains n'ont a pas envie que quelqu'un qu'ils savent ne pas être différent d'eux ou irresponsable de sa différence, soit dans une situation d'inégalité ?
Ou au contraire est-ce qu'on a pas envie que quelqu'un de très différent et de responsable (ou pas d'ailleurs) de sa différence bénéficie malgé tout des même revenus/droit de vote etc...

Pour résumer, je n'accorde pas au sens de la justice la place que tu lui donne dans le goût pour l'égalité, la liberté....
Romulus
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Message Posté le: Mer Mar 07, 2007 17:09 pm    Sujet du message:
En fait j'aurrai du définir le sens que je donne au mots justice.
La justice ne peut pas être une notion individuelle, je crois qu'il faut forcément racrocher ça à la notion de société ou communauté.
En fait c'est ce qui va dans le sens de la meilleur société possible. Une action juste est profitable à la société, une action injuste est nuisible à la société. Je me rend compte que ça correspond à ma notion de bien et de mal sur laquelle j'ai longuement débatue avec Cioran sur un autre topic.

En bref si l'égalité, la liberté et tout ça sont nuisible à la société c'est que ces notions sont injustes, mauvaises. Si au contraire elles sont profitables à la société (c'est à dire à l'ensemble des individus) c'est qu'elles sont justes et bonnes.
Si un individu pense et vote extrême-droite parce que par exemple il pense qu'il y a trop de liberté dans ce pays et que c'est le chaos (argument classique d'extrême droite), et que ça nuit à la société globalement, il le fait parcequ'il croit que c'est mieux ainsi pour la société, que c'est juste.
D'ailleurs ça explique comment des hommes comme Hitler ou Mussolini ont pu être soutenus par les masses. Je ne parle pas des personnages en question, parce que pour eux c'est dans leur intérêt personnel d'appliquer leur politique (devenir maitre absolu du pays, plein pouvoir), je ne parle pas non plus du petit milicien faschiste parce que lui aussi dans un sens ça lui confère du pouvoir et de l'importance. En revanche, le paysans ou l'ouvrier qui soutient Mussolini c'est sans doute parcqu'il estime que la société serait mieux ainsi (ou moins pire), évidement l'Histoire lui donne tord.

Tout ça pour dire que morale, justice et bien sont liés. C'est ce qui correspond à l'idée de la meilleur société possible et donc on en revient à la politique
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Message Posté le: Mer Mar 07, 2007 17:50 pm    Sujet du message:
Romulus a écrit:

La justice ne peut pas être une notion individuelle, je crois qu'il faut forcément racrocher ça à la notion de société ou communauté.
En fait c'est ce qui va dans le sens de la meilleur société possible. Une action juste est profitable à la société, une action injuste est nuisible à la société.

Si un individu pense et vote extrême-droite parce que par exemple il pense qu'il y a trop de liberté dans ce pays et que c'est le chaos (argument classique d'extrême droite), et que ça nuit à la société globalement, il le fait parcequ'il croit que c'est mieux ainsi pour la société, que c'est juste.
D'ailleurs ça explique comment des hommes comme Hitler ou Mussolini ont pu être soutenus par les masses. Je ne parle pas des personnages en question, parce que pour eux c'est dans leur intérêt personnel d'appliquer leur politique (devenir maitre absolu du pays, plein pouvoir), je ne parle pas non plus du petit milicien faschiste parce que lui aussi dans un sens ça lui confère du pouvoir et de l'importance. En revanche, le paysans ou l'ouvrier qui soutient Mussolini c'est sans doute parcqu'il estime que la société serait mieux ainsi (ou moins pire)


Moi je crains que certains ouvriers ou paysans soutenaient Mussolini et Hitler, leurs guerres et leurs crimes, un peu de la même manière que le milicien fasciste ; ou bien comme un supporter de foot soutient son équipe, c-a-d certainement pas parce qu’ils pensaient que la victoire de leur équipe (ou armée, ou race) améliorera la justice dans la société.
Je pense que les sincères en politique ressemblent en général plus aux supporters qu’à des amoureux de la justice.

A moins que tu ne considère que l’équipe de foot et ses supporters comme une société : et en ce cas si ce qui est bon pour une société est juste, ta position est parfaitement cohérente ; mais alors est-ce vraiment la peine de parler de justice, et pas d'autres notions comme celle d'intérêt (de la société, de l'équipe etc...).

En fait on n’a pas du tout la même définition de la justice : pour moi je l’emploie essentiellement comme une notion individuelle. Et ce que t'appelle justice je pourrais l'appeler quelque chose comme "intérêt du groupe"


Dernière édition par van2 le Mer Mar 07, 2007 21:30 pm; édité 1 fois
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Message Posté le: Mer Mar 07, 2007 20:03 pm    Sujet du message:
Je reviens sur la notion de justice pour tous. La vie est injuste, nous naissons clairement inégaux, et grandissons de la même façon. La plupart des sociétés cherchent à atténuer ces injustices, via la discrimination positive (par exemple en créant des rampes pour les handicapés moteur plutot que les laisser dans leur merde), mais n'est pas capable d'anéantir toutes les inégalités.
D'ailleurs, les individus dans les sociétés ont tendance à mettre en valeur leurs points forts, ce qui revient à créer des handicaps pour ceux qui ne les partagent pas (exemple : la culture).
Mais je voulais en venir au pouvoir de diminuer les injustices : comme tout pouvoir, il peut être détourné de son but premier. On le voit bien avec l'assistanat, donc le principal voire seul défaut est de pousser des gens qui n'en auraient pas besoin à en profiter.
Bref, c'est bien compliqué de fabriquer un monde parfait.
Romulus
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Message Posté le: Mer Mar 07, 2007 21:33 pm    Sujet du message:
Citation:
A moins que tu ne considère que l’équipe de foot et ses supporters comme une société : et en ce cas si ce qui est bon pour une société est juste, ta position est parfaitement cohérente ; mais alors est-ce vraiment la peine de parler de justice, et pas d'autres notions comme celle d'intérêt (de la société, de l'équipe etc...).

En fait on n’a pas du tout la même définition de la justice : pour moi je l’emploie essentiellement comme une notion individuelle. Et ce que t'appelle justice je pourrais l'appler quelque chose comme "intérêt du groupe"


En fait c'est presque ça mais pas tout à fait:

La justice est dans l'intérêt de la société

Mais une équipe de foot ou un pays n'est pas une société pour moi, ce sont plutot des groupes justement. Par exemple l'Italie fasciste aurrait pu devenir un "groupe" puissant et écraser les autres pays. Mais ce n'est pas dans l'intérêt global de la société.
Je me rend compte qu'il faut que je définisse ma conception de la société; c'est la communauté des hommes, c'est à dire l'ensemble des humains qui peuvent intéragir entre eux. Si l'Italie était toute seule sur une planète alors ça serait une société et tout ce qui se ferait dans son intérét ne serait que justice (puisque ça ne nuirait à personne d'autre). Mais sur terre ce n'est qu'une partie d la société tout comme le club de foot. Et si ces groupes (ou partie de la société) ne font des choses que dans leur intérét pour écraser les autres ce n'est pas de la justice.

Si l'ouvrier ou le paysan italien ont soutenu Mussolini pour que leur équipe soit forte et écraser les autres, c'est qu'ils l'ont fait par intéret personnel. Et donc il rentre dans la catégorie de ceux qui font de la "politique opportuniste" (dans leur propre intéret) plutot que de la "politique sincère" (dans le but de créer la meilleure société; donc dans un but de justice). Bien sur on peut nuancer en disant que des même individus peuvent faire un peu des deux.
C'est vrai que en y repensant le discour fasciste joue beaucoup sur la volonté d'écraser les autres donc inciterait à faire une politique d'intéret personnel même pour les petits militant qui rentrerai donc plus dans la politique opportuniste.

Citation:
Mais je voulais en venir au pouvoir de diminuer les injustices : comme tout pouvoir, il peut être détourné de son but premier. On le voit bien avec l'assistanat, donc le principal voire seul défaut est de pousser des gens qui n'en auraient pas besoin à en profiter.
Bref, c'est bien compliqué de fabriquer un monde parfait.


Bien d'accord. Mais meilleur société possible veut pas dire société parfaite.
Et comme tu le dits, il s'agit plus de réduire les injustices que de créer la justice. La justice serait plutot un idéal à viser.

D'accord aussi qu'on peut détourner un pouvoir à des fins d'intérét personnels.
Pour l'histoire de l'assistanat; je vais te donner mon avis de déterministe. En effet il peut inciter certains à abuser du système (pas tous quand même), mais ce n'est pas la seule cause de l'abus. L'individu va chercher à abuser pour tout un tas de causes qui vont dans l'y pousser :
-Société de consommation: il pourrait vivre avec un petit smig en travaillant comme manard mais il pourrait pas s'acheter le dernier téléviseur 16/9
- Société qui prone l'individualisme: Pourquoi je m'embeterai à travailler alors que je peut profiter des autres et leur piquer leur argent?
- Sans parler évidement des difficultés pour certains à trouver du travail à cause de discrimination (la société y est pour quelquechose), du manque de d'étude (idem) ou que sais-je encore.

Attention! Je ne cherche pas d'excuses aux profiteurs de la société, bien au contraire je peut pas les piffrer Evil or Very
Mad
Mais ce que j'e dits c'est que c'est la société les y pousse. Et donc le seul moyen de remédier au problème des profiteurs c'est de modifier la société.
Je suis déterministe mais le choix et la responsabilité existent, c'est juste qu'il convient d'en trouver les causes pour régler les problèmes. "soigner le mal par la racine" en quelque sorte.
D'ailleur juste à titre de comparaison, le modèle social-démocrate français (qui est loin d'être parfait comme on le sait) permet à des gens d'en profiter.
Mais le modèle ultra-libéral aussi et encore plus (ce que certains de la rubrique actualité semble ignorer). Sauf que plutot que ça soit celui qui sais bien faire semblant d'être malade pour toucher des aides, c'est celui qui a pas mal d'argent qui en profite totalement. Il peut renvoyer, sous-payer, faire pression comme il veut sur ses employés. Du coup c'est un peu Dieu dans son petit monde. Là encore le problème viendrait de la société qui lui ouvre une brèche dans laquelle il va se lancer.
van2
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Message Posté le: Mer Mar 07, 2007 22:25 pm    Sujet du message:
Romulus a écrit:


Si l'ouvrier ou le paysan italien ont soutenu Mussolini pour que leur équipe soit forte et écraser les autres, c'est qu'ils l'ont fait par intéret personnel. Et donc il rentre dans la catégorie de ceux qui font de la "politique opportuniste" (dans leur propre intéret) plutot que de la "politique sincère" (dans le but de créer la meilleure société; donc dans un but de justice).


Là je crois qu’on s’est compris.
Et bien dans ce cas moi ma distinction c’est plutôt :

- politique opportuniste
- politique sincère : mais contrairement à toi, là-dedans je n’inclus pas que
1) la justice (pour moi la morale en général), mais aussi
2) comportements non-justes que tu considère comme justifiés par l’opportunisme contrairement à moi (comme je considère que d’une certaine manière le supporter n’a aucun réel intérêt à ce que son équipe marque un but ; pour moi cela s’approche plus du goût que de l’intérêt). Et:
3) comportements non-justes comme certaines politiques fiscales/pénales que toi tu inclus dans la justice : pour certains hommes c’est en effet la motivation (ou l’opportunisme), mais pour d’autres c’est un certain goût de l’inégalité.

Bref je distingue intérêt/sincérité (goût, qui peut-être bon comme la justice ou mauvais comme le sadisme, mais qui est toujours sincère).

Distinction loin d’être parfaite, je le reconnais : la différence entre goût et intérêt n’est pas d’une clarté limpide par exemple…
Romulus
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Message Posté le: Jeu Mar 08, 2007 16:20 pm    Sujet du message:
Oui je crois au final que notre vision est très proche, après l'histoire du gout il me semble doit pouvoir rentrer dans l'une ou l'autre catégorie.
J'ai du mal à concevoir que des gens puissent avoir du gout pour l'inégalité, à moins que ça ne soit par sadisme (et encore ce serait là une forme d'intérèt personnel puisque c'est prendre un plaisir personnel à ce que les autres souffrent).
C'est soit qu'elle leur fait peur car elle remet en cause leur situation avantageuse dans la société (la classique "peur du rouge") => politique opportuniste.
Ou alors c'est qu'ils là considèrent comme néfaste pour la société => politique sincère
Cioran
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Message Posté le: Jeu Mar 08, 2007 19:40 pm    Sujet du message:
Ou alors ils considèrent que les inégalités sont fondées, via un principe naturel ou religieux. Y'a bien des gens qui pensent que y'a une race supèrieure...
Y'a aussi ceux qui pensent que c'est comme ça et qu'ils y peuvent rien.
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Message Posté le: Jeu Mar 08, 2007 21:53 pm    Sujet du message:
Nouveaux exemples de ma façon de penser

Hypothèse : les hommes sont libres.
Conclusion n°1 : donc les chomeurs ont choisi d’être chomeurs. Ok, la conclusion est bonne.
Conclusion n°2 : il est normal que quelqu’un qui ait choisi d’être chomeur soit pauvre. Là je tique, je vois pas comment une conclusion comme cela est évidente.
Après tout ce chomeur peut être aussi un gars très sympa ou un artiste auquel aucun boulot rentable ne convient. Un tel homme serait nécessairement pauvre ? et au contraire un salaud travailleur mériterait d’être riche ?
A mon avis cela peut être un choix, un goût mauvais, de décider que certaines différences entre individus (et pas d’autres) justifient des inégalités.

Hypothèse : les hommes sont pas libres.
Conclusion n°1 : donc les chomeurs n’ont pas choisis d’être chomeurs. Ok.
Conclusion n°2 : quelqu’un qui n’a pas choisit d’être chomeur ne doit pas être pauvre. Là je tique, je vois pas comment la conclusion est évidente du point de vue logique (au point de vue moral par contre, c’est pour moi une évidence, mais c’est autre chose) ; après tout comme le remarque Cioran, les racistes considèrent qu’il y a des inégalités naturelles, c’est-à-dire que certaines races sont pas libres d’êtres égales à d’autres ; est-ce que pour autant qu’ils disent que puisque ces races ne sont pas libres, on doit leur accorder les mêmes droits et revenus que d’autres ? Non, c’est exactement le contraire, et le déterminisme est utilisé alors comme un argument de l’inégalité et non de l’égalité !!!!!
Tout cela c’est rarement des raisons, mais plutôt des choix.
Cioran
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Message Posté le: Ven Mar 09, 2007 09:35 am    Sujet du message:
Hypothèse 3 : certains hommes sont plus libres que d'autres
- D'un côté on a des gens qui veulent bosser mais à qui on refuse l'accés à l'emploi, ou qui ne trouvent pas d'emploi qui convient à leurs capacités. D'un autre, des personnes qu'on aimerait embaucher mais qui préfèrent vivre pépère.

En gros, il est difficile d'imaginer la liberté sans l'égalité, parce que la liberté seule est une source de nuisance énorme.
Romulus
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Message Posté le: Ven Mar 09, 2007 17:06 pm    Sujet du message:
Citation:
Y'a aussi ceux qui pensent que c'est comme ça et qu'ils y peuvent rien.


Oui en effet, et ceux-là sont apolitique, puisqu'ils considèrent que ça ne relève pas de la politique (que ça ne fait pas partie des choses qui peuvent être modifié, et le but de la politique est de construire et modifier la société).
Tient ça me fait penser qu'il y a deux sortes d'apolitiques:
- Les apolitiques qui s'en foutent (raisonnement d'intérêt personnel, trop fatiguants d'aller voter, de réfléchir, de s'informer etc...)
Et
- les apolitiques fatalistes, qui pensent que la société ne peut être changée (au moins sur certains points). Comme dans ton exemple.

Citation:
Hypothèse : les hommes sont libres.
Conclusion n°1 : donc les chomeurs ont choisi d’être chomeurs. Ok, la conclusion est bonne.
Conclusion n°2 : il est normal que quelqu’un qui ait choisi d’être chomeur soit pauvre. Là je tique, je vois pas comment une conclusion comme cela est évidente.
Après tout ce chomeur peut être aussi un gars très sympa ou un artiste auquel aucun boulot rentable ne convient. Un tel homme serait nécessairement pauvre ? et au contraire un salaud travailleur mériterait d’être riche ?
A mon avis cela peut être un choix, un goût mauvais, de décider que certaines différences entre individus (et pas d’autres) justifient des inégalités.
Tout cela c’est rarement des raisons, mais plutôt des choix.


Je dirai plutot il est normal que quelqu'un qui ait choisi d'être pauvre soit pauvre. Par exemple si c'est parce qu'il se contente de beaucoup moins pour vivre. En revanche si il est pauvre mais qu'il n'a pas choisi d'être pauvre c'est la preuve par 4 que l'homme n'est pas (totalement) libre.

Citation:
Hypothèse : les hommes sont pas libres.
Conclusion n°1 : donc les chomeurs n’ont pas choisis d’être chomeurs. Ok.
Conclusion n°2 : quelqu’un qui n’a pas choisit d’être chomeur ne doit pas être pauvre. Là je tique, je vois pas comment la conclusion est évidente du point de vue logique (au point de vue moral par contre, c’est pour moi une évidence, mais c’est autre chose) ; après tout comme le remarque Cioran, les racistes considèrent qu’il y a des inégalités naturelles, c’est-à-dire que certaines races sont pas libres d’êtres égales à d’autres ; est-ce que pour autant qu’ils disent que puisque ces races ne sont pas libres, on doit leur accorder les mêmes droits et revenus que d’autres ? Non, c’est exactement le contraire, et le déterminisme est utilisé alors comme un argument de l’inégalité et non de l’égalité !!!!!


Justement la logique politique pour moi est celle de la société la plus juste (je ne connais pas d'autres définitions), et donc ça équivaut à ce que tu appel morale.

Sinon les racistes qui croient vraiment ce qu'ils disent (pas très fute-fute en général) rentrent bien dans le cadre de la politique sincère. Ils pensent que la "meilleure société" est celle ou le plus fort impose sa loi.
En effet certains racistes pourraient utiliser l'argument déterministe pour expliquer leur politique auquel cas c'est plus une question de morale/justice qui les distinguent d'une gauche déterministe puisqu'ils ne considèrent plus que la meilleur société est celle du bonheur collectif (pensée qui est issue de la philosophie grecque et relayée par les lumières)
Donc: you are the winner Very Happy vous avez trouvé une faille dans ma théorie comme quoi la droite (extrême en l'occurence) croie nécessairement au libre-arbitre lol
Mais je me demande quand même; pour que quelqu'un ait une vision aussi simpliste de la "meilleur société"; n'est-ce pas parce que se considérant dans la "race supérieur", il s'est auto-convaincu que c'était justifié et déterminé?
Ou alors il a une autre définition de la politique que la mienne; oui je crois que je vient de piger!!! La société dans sa vision s'arrête à sa nation (Italienne pour les fascistes, Espagnole pour les franquistes) ou à sa "race" (Aryenne pour les nazis). Enfin bref que la société s'arrête aux fronières quoi Rolling Eyes
van2
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Message Posté le: Sam Mar 10, 2007 12:22 pm    Sujet du message:
[quote="Romulus"]
Citation:

Donc: you are the winner Very Happy vous avez trouvé une faille dans ma théorie comme quoi la droite (extrême en l'occurence) croie nécessairement au libre-arbitre lol


Ben en fait, (si l'on accepte le cas du racisme,et probablement d'autres domaines mineurs auxquels on a pas pensé, qui montreraient que les hommes ne sont pas tout d'une pièce), je pense que tu as raison en disant que le discours réel ou sous-entendu de la droite et de la gauche se divise entre libre-arbitre/déterministe. Il suffit de voir tes exemples : les principaux domaines du débat politique actuel est couvert.

Ce qu'il y a, c'est que je trouve que cette distinction est très loin d'être toujours la cause fondamentale des choix politiques (en tout cas ceux sincères ; pour les opportunistes on est d'accord). Bref que le discours (même sous-entendu) ne correspond pas toujours à la réalité.

Je crois qu'une distinction genre "bons/méchants" est parfois bien utile.
Tandis que la distinction ceux qui se trompent/ceux qui ont raison (les partisans du libre-arbitre/du déterministe, ou vice-versa) a ses limites. Bref je vois plus de "méchants", alors que tu vois plus de personnes qui sont dans l'erreur. Pour info, mes "méchants" sont généralement ceux qui disent que les chomeurs ne méritent pas d'avoir d'argent que ces chomeurs eux-mêmes.

Je développe un des mes exemples : les chômeurs ne doivent pas avoir d'argent.
Raison : parce qu'ils sont libres. C'est intéressant comme raison, mais pour moi c'est pas fondamental.
Parce qu'avant tout il y a un choix ( = un goût/morale) qui a été fait au niveau de la société, choix totalement indépendant de ce que l'on pense du libre-arbitre ou du déterminisme.
Il a falllu choisir entre:
- société où auront de l'argent : ceux qui travaillent (notre société ?)
- société où auront de l'argent : ceux qui travaillent et ont un boulot qui rapporte vu les lois du marché (ce serait plutôt ça notre société)
- société où auront de l'argent : tous (par exemple, à titre personnel, ce roi des feignants qu'est le chat, ça me dérangerait de le voir dehors dans le froid et manquant de croquettes)
- société où auront de l'argent : les bons, les saints, ceux qui emmerdent pas le monde
- société où auront de l'argent : les beaux
- société où auront de l'argent : les amoureux (ceux qui sont pas "mobiles", qui restent dans leur village de chomeurs à regarder l'autre et à lui faire des poèmes)
etc...etc...etc...etc...
Et pour choisir entre ça, à part parfois l'intérêt (mais pas toujours vu mon exemple du chat : moi je suis pas un chat), y'a pas de raisons pour nous aider, y'a que le goût ou la morale.

Et en plus la distinction libre arbitre/déterministe a ses limites, comme l'indique Cioran en disant qu'il y a des hommes plus libres que d'autres.
A partir de combien d'obstacles (posés par la société ou non) un homme peut-il être dit pas libre s'il n'arrive pas à les surmonter ; ou au contraire, libre mais fautif parce qu'il n'arrive pas à les surmonter ? N'y a-t'il pas une part de choix dans le fait de dire : vous n'êtes pas responsable (cet obstacle était trop difficile à franchir)/vous êtes responsable (vous vous êtes pas foulé pour le franchir !)

Dernier exemple, pour montrer que tout ça c'est bien compliqué, pas pour apporter des réponses.
- Imaginons une société où sur 1 millions de personnes y'a 1000 postes seulement, de mathématiciens qui sachent dessiner. Va t'on dire : si vous avez pas de boulot c'est de votre faute, vous aviez qu'à bosser les maths et apprendre à dessiner ? Est-ce que la réponse est non ? A titre perso, je trouverai pas absurde qu'on dise oui. Et c'est peut-être ce que diraient les membres de cette société !
- Oui, mais dans notre société, y'a une liste copieuse de boulots, et y'a pas seulement 1000 postes ! Mais il n'empêche y'a toujours des activités qui ne sont pas dans la liste de boulots, et que y'a pas autant de postes que d'habitants. Va t'on dire : si vous avez pas de boulot c'est de votre faute ? Ben en fait, vu que c'est notre société actuelle, je sais ce qu'on dit : on dit ça dépend des personnes.
- Société parfaite. Y'a 1% qui ne travaillent pas, et pourtant on leur a proposé plein de boulots pas trop durs et super bien payés. Va t'on dire : si vous avez pas de boulot c'est de votre faute ? Moi, à titre perso, je dirais probablement non ; mais alors je serais incapable de dire si les gens de cette société parfaite diraient oui ou non.


Cela dit, ça m'empêche pas parfois d'utiliser des raisons tirées du déterminisme pour argumenter (et pas forcement par facilité)
Par exemple si quelqu'un me disait que les chômeurs sont des feignants, je ressortirait pas tous mes arguments ci-dessus mais : "voilà, y'a eu une embauche chez nous, pour un poste au SMIC ; y'a eu 200 candidats ; c'est un bac+5 qui a été pris ; il habite à des centaines de km ; ça fait 8 mois qu'il cherche du boulot ; et finalement y'a un problème au niveau de son emploi, qui ne bénéficierait pas des aides de l'état, on va peut-être pas pouvoir le prendre ; il va peut-être rester au chômage : 9 mois de chômage, quel feignant !" ; on vit dans une super société, dommage qu'il y ait tant de paresseux...

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