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leelooow
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Message Posté le: Mer Sep 06, 2006 21:38 pm    Sujet du message:
Citation:
C'est comme ca que je me suis retrouvé dans le placard à balais où j'ai passé le reste de la matinée car, peut etre que tu le sais pas, Dieu, mais les placards à balais, ca s'ouvre de l'exterieur, pas de l'interieur, comme si on avait peur que, la nuit, les balais, les sceaux et les serpillères, ils se barrent !


Oscar et la dame rose, Eric-Emmanuel Schmitt, magnifique livre ...
Kronos
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Message Posté le: Jeu Sep 07, 2006 12:35 pm    Sujet du message:
Citation:
Les hommes se perdirent justement parce qu'ils avaient voulu épargner leur peine. Ils avaient fabriqué mille et mille et mille sortes de machines. Chacune d'elles remplaçait un de leurs gestes, un de leurs efforts. Elles travaillaient, marchaient, regardaient, écoutaient pour eux. Ils ne savaient plus se servir de leurs mains. Ils ne savaient plus faire effort, plus voir, plus entendre. Autour de leurs os, leur chair inutile avait fondu. Dans leurs cerveaux, toute la connaissance du monde se réduisait à la conduite de ces machines. Quand elles s'arrêtèrent, toutes à la fois, par la volonté du Ciel, les hommes se trouvèrent comme des huîtres arrachées à leurs coquilles. Il ne leur restait qu'à mourir...


"Ravage", de René Barjavel
leelooow
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Message Posté le: Ven Sep 08, 2006 14:27 pm    Sujet du message:
Citation:
- J'ai une amie.
[...]
- Invite-la à dîner, dit-elle à sa fille.
Plectrude ouvrit des yeux terrifiés :
- Pourquoi ?
- Comment, pourquoi ? Pour nous la présenter. Nous voulons connaître ton amie.
La petite découvrit à cette occasion, que quand on voulait rencontrer quelqu'un, on l'invitait à dîner. Cela lui parut inquiétant et absurde : connaissait-on mieux les gens quand on les avait vus manger? Si tel était le cas, elle n'osait imaginer l'opinion qu'on avait d'elle à l'école, où la cantine était pour elle un lieu de torture et de vmissements.
Plectrude se dit que, si elle voulait connaître quelqu'un, elle l'inviterait à jouer. N'était-ce pas dans le jeu que lesgens se révélaient?


Robert des noms propre, Amelie Nothomb.[/quote]
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Message Posté le: Ven Sep 08, 2006 15:11 pm    Sujet du message:
Citation:



- Ma femme disait que j'étais un homme difficile à connaitre. Comme un livre fermé. Elle s'en plaignait tout le temps. Qu'elle était belle... Et que je l'aimais... Je n'ai pas su lui montrer, voilà. C'est moi qui l'ai tué, Red. Je n'ai pas appuyé sur la détente. Mais je l'ai faite partir. C'est à cause de moi qu'elle est morte. A cause de ma façon d'être.
- Ca ne fait pas de toi un assassin. Mauvais mari, c'est possible. Tu peux regretter si tu veux, mais c'est pas toi qui a tiré.
- Non, c'est pas moi. C'est bien quelqu'un d'autre. Et c'est moi qui me retrouve ici. La malchance...
- Oui.
- C'est partout dans l'air... Il faut que ça atterrisse sur quelqu'un. C'était mon tour. J'étais sur le chemin de la tornade ! Je ne m'attendais pas à ce que la tempête dure aussi longtemps que ça... Tu crois que tu va sortir un jour ?
- Moi ?... Oui. Le jour où j'aurais une longue barbe blanche, ou trois cases de vide dans le placard à ménage, ils me feront sortir.
- Je vais te dire où j'irais. Zihuatanejo.
- Zihua quoi ?
- Zihuatanejo. C'est au Mexique. Une petite ville sur l'océan pacifique. Tu sais ce que les mexicains disent du pacifique ?
- Non.
- Ils disent qu'il n'a pas de mémoire. C'est là que je veux vivre le restant de mes jours. Un endroit chaud, sans mémoire. J'ouvre un petit hôtel, juste sur la plage, je me paie un vieux bateau, je le repeins, j'emmène mes clients à la pêche au gros.
- Zihuatanejo.
- J'aurais besoin dans un endroit de ce genre d'un type qui sait dégotter certaines choses.
- Je crois que je suis incapable de faire ça dehors. J'ai passé ici la plus grande partie de ma vie... Je suis un institutionnel, maintenant. Comme l'était Brooks.
- Non, tu te sous-estime à mon avis.
- Je ne le crois pas. Enfin je veux dire, ici c'est vrai que je suis le gars qui dégotte certaines choses, mais dehors, il suffit de l'annuaire ou des pages jaunes. Je saurai même pas ou chercher, p*tain ! L'océan pacifique... Merde, moi j'aurais une peur bleue dans un truc aussi grand.
- Pas moi. Je n'ai pas tué ma femme, je n'ai pas tué son amant. Quelques soient mes fautes, j'ai payé plus que je n'aurais du. Cet hotel, ce bateau, je ne crois pas que ce soit trop demander.
- Je trouve que tu ne devrais pas te faire ce genre d'illusion. Tu te fais du mal avec ces rêves de merde ! Enfin, le Mexique est là, et toi tu es ici, tu comprend, les choses sont comme ça.
- Oui, c'est vrai. Les choses sont comme ça. C'est loin d'ici et je suis là dedans. Je crois que tout se résume à un simple choix en réalité :
"Dépeche toi de vivre ou dépeche toi de mourir".


Andy Dufresne (Tim Robbins) & Red (Morgan Freeman), dans "Les Evadés".
[Film de Frank Darabond/ Roman de Stephen King.]


Dernière édition par Kronos le Ven Sep 08, 2006 23:26 pm; édité 5 fois
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Message Posté le: Ven Sep 08, 2006 15:16 pm    Sujet du message:
trop bien ce film Smile
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Message Posté le: Ven Sep 08, 2006 23:19 pm    Sujet du message:
Ca, tu l'a dit... C'est un superbe film... Un peu ma philosophie... ^^
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Message Posté le: Sam Sep 09, 2006 09:26 am    Sujet du message:
Citation:



- Hé regardez qui est là ! Maestro ! Hé, tu pouvais pas nous mettre un truc mieux ? Comme Hank Williams ?
- Ils ont défoncé la porte avant que je puisse demander ce que vous vouliez.
- Ca valait deux semaines au trou ?
- Les meilleurs depuis que je suis là.
- Tu parles d'une connerie. Y a rien de pire que deux semaines au trou. Une semaine au trou, c'est comme une année.
- J'avais Mozart pour me tenir compagnie.
- Quoi, ils t'ont laissé emporter le tourne-disque au trou ?
- Il était dans ma tête, et dans mon coeur. C'est ça, la beauté de la musique. On ne peut pas te l'enlever. Vous n'avez jamais ressenti ça avec la musique ?
- Bah, je me débrouillais pas mal à l'harmonica. J'ai plus continué ici. Ici, ça n'a plus aucun sens.
- C'est ici que ça a le plus de sens. On en a besoin pour ne pas oublier.
- Oublier ?
- Ne pas oublier que... Qu'il y a des endroits, dans le Monde, qui ne sont pas fait de murs de pierre. Qu'il y a quelque chose, en nous, qu'ils ne peuvent atteindre, qu'ils ne peuvent toucher.
- Mais de quoi tu parles ?
- L'espoir.


Andy Dufresne (Tim Robbins) & Red (Morgan Freeman), dans "Les Evadés".
[Film de Frank Darabond / Roman de Stephen King.]
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Message Posté le: Sam Sep 09, 2006 11:41 am    Sujet du message:
Citation:



"J'allais jamais la quitter cette île. J'allais crever là-bas, totalement seul. Je veux dire, j'allais tomber malade, me blesser, ou… […] C'est à ce moment-là qu'un sentiment m'a envahi comme une couverture bien chaude. J'ai su d'une certaine façon que je devais rester en vie. D'une certaine façon, je devais continuer à respirer, même s'il n'y avait aucune raison d'espérer et que ma logique me disait que je ne reverrais jamais cet endroit. C'est ce que j'ai fait. Je suis resté en vie. J'ai continué à respirer. Et puis un jour ma logique s'est réveillée tout fausse parce que la marée est montée et m'a apporté une voile. Et je suis là, maintenant, de retour à Memphis, en train de te parler. J'ai des glaçons dans mon verre… Et je l'ai perdue, encore une fois. Je suis si triste de ne plus avoir Kelly… Mais si reconnaissant qu'elle ait été avec moi sur cette île. Et je sais ce que je dois faire maintenant : continuer à respirer. Parce que demain le soleil se lèvera et qui sait ce que la marée peut apporter ?"


Tom Hanks, dans "Seul au Monde"
Film de Robert Zemeckis
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Message Posté le: Mar Sep 12, 2006 13:52 pm    Sujet du message:
Citation:
Je me tiens debout devant lui entre ses jambes écartées, mes épaules arriventà la hauteur de ses genoux ... j'énumère lesjours de la semaine ...lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, ... et puis lundi, mardi... "Ca suffit maintenant, tu les sais -Mais qu'est ce qui vient après? - Après tout recommence... - Tooujours pareil ? Mais jusqu'à quand ? - Toujours.- Même si je le répète encore et encore? Si je le dis toute la jouenrée? Si je le dis toute la nuit? ca va revenir de nouveau lundi, mardi, toujours? - Toujours, mon petit idiot ..."


Enfance, de Nathalie Sarraute

J'adore ce passage ... je le trouve triste ...
Embarassed
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Message Posté le: Mar Sep 12, 2006 16:21 pm    Sujet du message:
Ah ? Moi je le trouve plus touchant que triste, j'aime beaucoup le lien entre elle et son père dans ce roman...

Ma petite pensée, aujourd'hui (c'est marrant, on dirait qu'elle répond à la tienne ^^) :

Citation:
C'est bien, le passage des heures, le passage des jours. C'est drôle et émouvant, cela trouble, enivre, fait frissonner. Parler du temps, compter le temps, à quoi bon ?

Mais suivre le passage de la lumière, du gris au blanc, du blanc au jaune, du jaune au gris, comme cela, chaque jour, avec tant d'infinies nuances qu'il faudrait que chaque seconde ait mille secondes, et que chacune de ces mille secondes ne règne que sur une aire de quelques centimètres carrés.

C'est ce qui passe ici, ce qui se passe. C'est ce qui vient, puis s'en va, glissant le long de son ellipse. Le vent du matin. L'aurore sur la mer. Le soleil qui brûle à treize heures. Le sommeil de l'après-midi. La brume vers le soir, l'orage à l'horizon. Les trois étoiles de la ceinture d'Orion. Les oiseaux passent dans le ciel. Les lézards savent l'heure. Les bruits, les odeurs vont et viennent au-dessus des jardins clos. La fatigue passe, comme une main qui vous couche.

C'est ce qui se passe ici, ce qui passe.



"L'inconnu sur la terre", de JMG Le Clezio
Méphistophélès
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Message Posté le: Mar Sep 12, 2006 16:22 pm    Sujet du message:
Je voulais mettre une citation de Coelho, mais j'ai preté le livre dont elle est extraite, je n'arrive donc pas à vous la retrouver...
De tête, en voici un fragment:

Citation:
"Mieux vaut attendre que l'humeur des cables et des liaisons téléphoniques change" (Zahir)


A la place je vous met un extrait de l'une de mes nouvelles inspirée justement de cette citation de Coelho:

Citation:
"[...]Kryss est à bout de nerf, son cœur menace d’imploser.
C’est un cauchemar, un simple cauchemar, essaie t’il de se convaincre timidement.
Méfiant, il scrute la pièce à la recherche d’un je ne sais quoi d’inhabituel, de menaçant.
Il ne se sent plus en sécurité ici, sans le savoir il est entré dans le repaire de la bête, l’antre de la machine.
Deviendrait-il fou ? Et si tout cela n’était que le fruit de son imagination enfiévrée ? Et si elle n’existait pas ?
La présence de la machine se fait aussitôt moins prenante, et sans qu’il sache pourquoi, une vive angoisse vient remplacer le sentiment de dépendance.
Il secoue la tête d’un air sarcastique.
Un songe, un rêve ?
La machine n’est-elle pas le centre névralgique de nos axes de communication, celle qui régule le flux et le reflux ? Elle supervise l’ordonnancement des villes, contrôle méthodiquement les feux et gère la circulation avec âpreté.
Quant à l’économie ? Parlons-en.
Les banques et les organismes internationaux ne jurent que par elle.
La machine absorbe jusqu’au dernier centime de nos salaires et le restitue avec parcimonie sous forme de crédits et de prêts bancaires.
Elle a remplacé le portefeuille gratuit par la carte payante et prend en charge les échanges internationaux avec le même entrain.
Au nom du maintient de l’ordre, à grand coups de canon, subtilement elle maîtrise la paix. Cela porte un autre nom : l’équilibre de la terreur.
Elle est le cerveau de la bombe atomique autant que l’intelligence des satellites en orbites.
Insidieusement, l’intelligence artificielle se substitue à la pensée humaine.
Et tout cela existe à la face du soleil…
Elle est là, invisible, éternelle. Au plus profond de lui-même, Kryss a la certitude que son regard est posé sur lui. Elle le toise avec cet air compatissant et quelque peu dédaigneux, celui la même que l’on adresse communément aux êtres déviants.
Il se sent faible, si faible qu’elle pourrait le faire disparaître en un battement de cil, elle pourrait le dévorer sans même s'en rendre compte. Comme on avale une mouche.
C’est ça, une mouche. Il est insignifiant alors qu’elle, la machine, est trop immense pour être décrite. Entière et parfaite, elle est le Tout, l’essence de l’univers.

Mais alors, comment réagir ?
Il faut lutter diront les belliqueux : combattre et mourir pour nos idéaux. Il faut attendre, objecteront les réservés, voir comment les choses évoluent pour agir en conséquence. Il faut avoir la foi, chanteront les craintifs en se prenant par la main. La foi.
On considère Dieu comme une invention des hommes, mais ne serait-ce plutôt une ruse sournoise de la machine destinée à mieux nous tromper ?
« Et le septième jour, la Machine créa Dieu… » (Extrait du Vrai Testament, acte 1). [...]"

L'Indicible - La Machine


Au passage, qu'en pensez vous ?
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Message Posté le: Mar Sep 12, 2006 16:29 pm    Sujet du message:
Wow ! Je trouve ça vraiment bien écrit, et j'aimerai bien lire la totalité de cette nouvelle, si je pouvais ^^ Je suis bien d'accord avec ce que tu penses à propos des machines, etc. Jolie pensée ^^
Kronos
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Message Posté le: Mar Sep 12, 2006 16:51 pm    Sujet du message:
Citation:
J'aime la plus belle des lumières, chaude, jaune, celle qui apparaît quelquefois l'après-midi sur le mur d'une chambre face au sud. C'est en elle que je voudrais habiter, pendant des jours, des mois, des années. Souple, tiède, vivante, douce, jaune comme la paille, jaune comme la flamme des allumettes, elle entre par la fenêtre ouverte sans que je sache d'où elle vient, de quels sables, de quels champs de maïs ou de blé mur.

Elle entre, pareille à une chevelure de femme, elle se met à bouger entre les murs de la chambre, d'un mouvement continu qui emplit de bonheur, d'un seul long mouvement qui se déploie et rebondit sans cesse, la belle lumière chaude, la lumière d'été. Je la sens venir, elle m'enveloppe comme l'air, mais sans rien qui trouble ou attouche, elle regarde chaque parcelle de ma peau, elle me baigne et m'éclaire. Aucune lumière ne sait faire cela comme elle.

Elle, elle est venue de tous les points de l'espace, poudre des soleils et des étoiles, parfum des astres. Lumière du tabac et des genêts, lumière du cuir, lumière de la bière, lumière des fleurs, lumière de la peau blonde et claire, elle supporte tout cela avec elle, comme une rivière qui coulerait sur elle-même. On n'entend pas son bruit. C'est à l'intérieur des oreilles qu'elle murmure son chant, c'est à l'intérieur du ventre qu'elle fait tourner sa ronde. Lumière de la paix, et il n'y aura jamais d'autre paix, jamais de bonheur plus grand dans le monde. Les guerres, les crimes, les mensonges, la faim, la soif, la souffrance, tout cela s'efface quand cette lumière emplit l'espace. C'est elle que les hommes veulent voir.


"L'inconnu sur la terre", de JMG Le Clezio.
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Message Posté le: Lun Sep 18, 2006 22:37 pm    Sujet du message:
Petite pensée pour toutes les victimes de toutes les guerres dans le monde, autrefois, et de nos jours...


Citation:
Où l'air est poussière


C’est la chronique du jour où
L’aigle vola
Sur les frontières où l’air est poussière

C’est l’histoire d’un enfant qui
Rencontra cet aigle
Et tendit ces bras
A celui qui les lui vola.

Et un soldat raconta,
Comment le ciel est devenu obscur,
Et sur la terre les larmes ont coulés,
Hurlant sa rage.

Mais qu’est-ce que la liberté ?
Et que veut-elle dire ?
Comment croire en un drapeau si,
C’est le sang le vainqueur... Le vainqueur.


L’aigle ne dort jamais
Il sacrifie ses héros,
Expose sur la vitrine ses étoiles et ses trophées.

L’enfant est orphelin de maison et de poésie
Pour l’indifférence que,
La guerre porte en elle.


Et un soldat raconta,
Comment le temps s’est arrêté.
La terre a pleuré des larmes,
D'acide et de grêle.

Mais qu’est-ce que c’est la vérité ?
Et que veut-elle dire ?
Comment croire en un drapeau si,
C’est le sang le vainqueur.


Mais qu’est-ce que la liberté ?
Et que veut-elle dire ?
Est-ce le soleil qui n’apparaît jamais ?
Est-ce l’obscurité autour de nous ?


Et un soldat raconta
Comment le ciel est devenu obscur.
Comment le vainqueur est un drapeau qui
A le sang en lui.


En lui …
Dis-moi, qu’est-ce que la liberté ? …
Qu’est-ce que c’est ?


Laura Pausini - "Où l'air est poussière"
("Dove l'aria è polvere")
Traduit de l'italien.
Inspiré de l'histoire de Ali Ismail Abbas* et de son combat pour la vie.


[* Irakien de 12 ans ayant perdu ses parents et ayant été atrocement blessé par des bombardements. Il est devenu le symbole des victimes civiles de la guerre en Irak]
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Message Posté le: Sam Oct 21, 2006 00:01 am    Sujet du message:
Citation:
"Nous avons brisé la tyrannie des privilèges en abolissant ces pouvoirs auxquels n'avait droit aucun homme. Nous avons mis fin au monopole de la naissance et de la fortune dans tous les grands offices de l'état, dans nos églises, dans nos armées, dans toutes les parties de ce grand corps magnifique de la France. Nous avons déclaré que l'homme le plus humble de ce pays est l'égal des plus grands.

Cette liberté que nous avons acquise pour nous-mêmes nous l'avons offerte aux esclaves et nous confions au monde la mission de bâtir l'avenir sur l'espoir que nous avons fait naître. C'est plus qu'une victoire dans une bataille, plus que les épées et les canons, et toutes les cavaleries de l'Europe. Et cette inspiration, ce souffle pour tous les hommes, partout en tout lieu ; cet appétit, cette soif de liberté, jamais personne ne pourra l'étouffer. Nos vies n'auront pas été inutiles, nos vies n'auront pas été vécues en vain."


Georges Jacques Danton, 4 Avril 1794.
Discours prononcé lors de son procès, peu de temps avant sa mort.
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Message Posté le: Sam Oct 21, 2006 18:24 pm    Sujet du message:
Citation:
XXXIX

Ils disent que ce n’est rien, qu’on ne souffre pas, que c’est une fin douce, que la mort de cette façon est bien simplifiée.
Eh ! qu’est-ce donc que cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu’est-ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s’écoule si lentement et si vite ? Qu’est-ce que cette échelle de tortures qui aboutit à l’échafaud ?
Apparemment ce n’est pas là souffrir.
Ne sont-ce pas les mêmes convulsions, que le sang s’épuise goutte à goutte, ou que l’intelligence s’éteigne pensée à pensée ?
Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-t-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier et qu’elle ait crié au peuple : Cela ne fait pas de mal !
Y a-t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C’est bien inventé. Tenez-vous-en là. La mécanique est bonne.
Est-ce Robespierre ? Est-ce Louis XVI ?...
Non, rien ! moins qu’une minute, moins qu’une seconde, et la chose est faite. - Se sont-ils jamais mis, seulement en pensée, à la place de celui qui est là, au moment où le lourd tranchant qui tombe mord la chair, rompt les nerfs, brise les vertèbres... Mais quoi ! une demi-seconde ! la douleur est escamotée... Horreur !


Le Dernier Jour d'un Condmné
, Hugo
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Message Posté le: Lun Jan 08, 2007 06:06 am    Sujet du message:
Je remets ce topic au goût du jour.. ^^
Leelooow, tu es toujours là ? lol Razz

Citation:
"Je suis trop vieux maintenant pour être le pêcheur que j'ai été. Mais je pêche encore, seul dans les rapides, malgré ceux qui me le déconseillent. Et lorsque je suis assis, seul, dans le demi-jour des gorges, tout se brouille et s'estompe et il ne reste plus que mon âme et mes souvenirs, et les bruits de la rivière, et les quatre temps du lancé, et l'espoir qu'une truite se lèvera.

Peu à peu tout se fond en un. Et au milieu coule une rivière. Son lit fut creusé par le déluge. Au coeur de la roche venue du fond des temps ; sur les rochers la pluie a laissé ses gouttes immémoriales. Sous la roche il y a la parole et cette parole, parfois lui appartient.

Je suis hanté par les eaux."


Norman Maclean, "Et au milieu coule une rivière"
(roman de N. Maclean / film de R. Redford)
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Message Posté le: Jeu Jan 11, 2007 00:21 am    Sujet du message:
Citation:


« Mon cœur craint de souffrir, dit le jeune homme à l’alchimiste, une nuit qu’ils regardaient le ciel sans lune.
- Dis-lui que la crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle-même. Et qu’aucun cœur n’a jamais souffert alors qu’il était à la poursuite de ses rêves ».


Paulo Coelho
"L’Alchimiste".
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Message Posté le: Lun Fév 12, 2007 00:39 am    Sujet du message:
Citation:


Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen
26 août 1789

Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme.

Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

Article 2 - (...) Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.

Article 3 - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation.

(...)

Article 5 - La loi n'a le droit de défendre que les activités nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché. (...)

Article 6 - La loi est l'expression de la volonté générale. (...) Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics. (...)

Article 7 - Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la loi.

(...)

Article 9 - Tout homme est présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable. (...)

Article 10 - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses. (...)

Article 11 - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Article 12 - La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc constituée pour l'avantage de tous.

(...)

Article 17 - La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment. (...)

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