Ahmed
De passage


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Posté le: Dim Aoû 06, 2006 13:31 pm Sujet du message: Margueritte Yourcenar
Un texte long mais excellent, que je ne connaissais pas (faut dire que je ne
connais pas grand chose dans ce domaine, ni d'autres d'ailleurs.) qu'un
internaute m'a envoyé, de Margueritte
Yourcenar:
En ce qui me concerne, je suis végétarienne à 95%. L'exception principale
serait le poisson, que je mange peut-être deux fois par semaine pour varier
un peu mon régime et n'ignorant pas, d'ailleurs, que dans la mer telle que
nous l'avons faite le poisson est lui aussi contaminé. Mais je n'oublie
surtout pas l'agonie du poisson tiré par la ligne ou tressautant sur le pont
d'une barque. Tout comme Zénon, il me déplaît de "digérer des agonies".
En tout cas, le moins de volaille possible, et presque uniquement les jours
où l'on offre un repas à quelqu'un; pas de veau, pas d'agneau, pas de porc,
sauf en de rares occasions, un sandwich au jambon mangé au bord d'une route;
et naturellement pas de gibier, ni de boeuf "bien entendu". Parce que j'ai un
profond sentiment d'attachement et de respect pour l'animal dont la femelle
nous donne le lait et représente la fertilité de la terre. Curieusement,
dès ma petite enfance, j'ai refusé de manger de la viande et on a eu la
grande sagesse de ne pas m'obliger à le faire. Plus tard, vers la quinzième
année, à l'âge où l'on veut "être comme tout le monde", j'ai changé
d'avis; puis vers quarante ans, je suis revenue à mon point de vue de la
sixième année"
- Vous participez aussi à des campagnes humanitaires ?
"La première idée qu'on s'en est faite en France remonte à une lettre que
j'ai publiée dans Le Monde, je crois, au sujet du massacre des phoques. en
réalité ma participation constante à ce genre d'efforts a commencé
beaucoup plus tôt, mais le massacre des phoques nouveaux-nés a justement
frappé l'imagination des masses. C'est devenu l'un des symboles de notre
brutalité envers la nature, pour des raisons futiles et indéfendables. On
voit les profiteurs de ces atrocités : quelques compagnies canadiennes et
norvégiennes opérant autour de Saint-Pierre et Miquelon, de Terre Neuve et
dans le Labrador - depuis qu'heureusement la baie de Fundy a été close aux
bouchers; quelques compagnies américaines, dans les Pribiloff, vendant aux
femmes et quelquefois aux hommes des jaquettes de fourrure qu'ils ne devraient
pas acheter ou d'horribles babioles représentant des petits trolls, des
petits animaux plus ou moins comiques, faits d'une touffe de fourrure des
bêtes massacrées; il paraît aussi que l'huile de phoque dénaturée entre
comme crypto-élément dans certaines margarines. On nous dit que la
population locale, qui va assommer les phoques nouveau-nés sur la glace et
parfois les écorche et les découpe à demi-vivants (les bêtes épouvantées
"font le mort" comme on sait), a besoin de ces sanglants profits pour vivre;
qu'on lui trouve donc d'autres industries locales non polluantes: on a pas le
droit de combiner les maux de l'âge atomique et la sauvagerie de l'âge de
pierre. Nous avons au moins réussi à ce que ni l'Italie, ni l'Allemagne, ni
la Hollande n'achètent désormais de fourrures de phoques, et j'espère que
la même chose se fera en France, si ce n'est pas déjà fait. Je trouve
atroce d'avoir à penser chaque année, vers la fin de l'hiver, au moment ou
les mères phoques mettent bas sur la banquise, que ce grand travail naturel
s'accomplit au profit d'immédiats massacres, tout comme je ne nourris pas les
tourterelles dans mon bois sans penser que soixante millions d'entre elles
tomberont cet automne sous les coups des chasseurs. Il faut "limiter la
prolifération des espèces" comme disent les gens qui ne songent jamais à
limiter la leur. Jusqu'à un certain point, nous sommes tous d'accord, mais je
songe au millions de pigeons migrateurs (passenger pigeons) qui couvraient de
leur vol le ciel des Etats-Unis: c'est une espèce aujourd'hui éteinte, dont
il ne subsiste qu'un misérable spécimen empaillé, dans un musée de la
Nouvelle-Angleterree, le reste s'étant changé en fricassé et en plumes de
chapeaux.
Je me dis souvent que si nous n'avions pas accepté, depuis des générations,
de voir étouffer les animaux dans les wagons à bestiaux, ou s'y briser les
pattes comme il arrive à tant de vaches ou de chevaux, envoyés à l'abattoir
dans des conditions absolument inhumaines, personne, pas même les soldats
chargés de les convoyer, n'aurait supporté les wagons plombés des années
1940-1945. Si nous étions capables d'entendre le hurlement des bêtes prises
à la trappe (toujours pour leurs fourrures) et se rongeant les pattes pour
essayer d'échapper, nous ferions sans doute plus attention à l'immense et
dérisoire détresse des prisonniers de droit commun. Dérisoire parce qu'elle
va à l'encontre du but qui serait de les améliorer, de les rééduquer, de
faire d'eux des êtres humains. Et sous les splendides couleurs de l'automne,
quand je vois sortir de sa voiture, à la lisière d'un bois pour s'épargner
la peine de marcher, un individu chaudement enveloppé dans un vêtement
imperméable, avec une "pint" de whisky dans la poche du pantalon et une
carabine à lunette pour mieux épier les animaux dont il rapportera le soir
la dépouille sanglante, attachée sur son capot, je me dit que ce brave
homme, peut-être bon mari, bon père ou bon fils, se prépare sans le savoir
aux "Mylaï" de l'avenir (1), en tout cas ce n'est plus un homo sapiens.
- Comment participez-vous à ces campagnes ?
Par des dons d'argent, les plus larges possibles, par des lettres ou des
télégrammes envoyés aux groupes responsables, par la parole quand
l'occasion s'en présente, c'est-à-dire quand les gens veulent entendre, et
enfin, par ce que je fais ici en ce moment, par le livre.(...)
- N'est-il pas trop tard ?
Il ne sera jamais trop tard pour tenter de bien faire, tant qu'il y aura sur
terre un arbre, une bête ou un homme ?
- Pourquoi votre intérêt pour les animaux ?
Je crois l'avoir déjà indiqué. En termes plus abstraits, si vous le voulez,
ce qui me paraît important, c'est de posséder le sens d'une vie enfermée
dans une forme différente. C'est déjà un gain immense de s'apercevoir que
la vie n'est pas incluse seulement dans la forme en laquelle nous sommes
accoutumés à vivre, qu'on peut avoir des ailes au lieu de bras, des yeux
optiquement mieux organisés que les nôtres, au lieu de poumons des
branchies. Ensuite, il y a le mystère des migrations et des communications
animales, le génie de certaines espèces (le cerveau du dauphin égal au
nôtre, mais appréhendant sûrement du monde une image différente de celle
que nous nous en faisons), la manière dont l'animal s'est adapté au cours de
millions de siècles dans des environnements perpétuellement changés, et
s'adapte encore, ou se désadapte pour mourir, dans le monde tel que nous
l'avons fait. Et puis, il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant de
l'animal qui ne possède rien, sauf sa vie, que si souvent nous lui prenons.
Il y a cette immense liberté de l'animal, enfermé certes dans les limites de
son espèce, mais vivant sans plus sa réalité d'être, sans tout le faux que
nous ajoutons à la sensation d'exister. c'est pourquoi la souffrance des
animaux me touche à ce point. Comme la souffrance des enfants: j'y vois
l'horreur toute particulière d'engager dans nos erreurs, dans nos folies, des
êtres qui en sont totalement innocents (2). Quand il nous arrive des coups
durs, nous pouvons toujours nous dire que nous avons toujours notre
intelligence pour nous tirer d'affaire, et c'est vrai, jusqu'à un certain
point; nous pouvons toujours nous dire, et c'est aussi tristement vrai, que
nous sommes en fait impliqués, que nous avons tous, jusqu'à un certain
point, fait le mal ou l'avons laissé faire, ce qui est encore pire. Tandis
que répondre par la brutalité à la totale innocence de l'enfant ou de
l'animal, qui ne comprend pas ce qui lui arrive, c'est un crime odieux.
- C'est supposer une psychologie animale très anthropomorphique.
Laissons ce mot qui me paraît dater d'avant les progrès de la biologie
animale, d'une part, avec ses passionnantes recherches sur l'intelligence des
bêtes et leurs communications entre elles, et de l'autre d'avant les travaux
de l'anthropologie qui nous a montré que bien plutôt "qu'anthropomorphiser
l'animal", l'homme a choisi le plus souvent de se sacraliser en s'animalisant.
Le primitif "n'élève pas" la panthère au rang de l'homme; il se fait
panthère. L'enfant qui joue au chien s'imagine chien. Le miracle - et
l'enfant et le primitif le sentent - est que précisément la même vie, les
mêmes viscères, les mêmes processus digestifs ou reproducteurs, avec
certaines différences dans le détail physiologique, certes, fonctionnent à
travers cette quasi infinie variété des formes, et parfois avec des pouvoirs
que nous n'avons pas. Il en va de même des émotions surgies de ces
viscères. La fauvette pleure ses petits comme Andromaque; la chatte joue avec
la souris comme Célimène avec ses amants. Il y a même d'une espèce à une
autre, d'un individu de cette espèce à un autre, les mêmes variations que
chez nous entre un homme intelligent et un imbécile, avec cette différence
toutefois que la bétise de l'animal n'est jamais due à l'absorption de
slogans.
Je sais bien que la France est, dit-on, cartésienne (elle s'en vante assez),
et pour Descartes les animaux étaient des machines. Il n'y aurait rien à
dire contre cette métaphore, s'il l'avait étendue aussi aux hommes, et je
crois bien qu'au plus secret de lui il l'a fait.
Certes, je ne nie pas cette grandeur spécifique de l'homme à laquelle Pic de
Mirandole consacre une admirable page que j'ai mise en exergue au début de
L'Oeuvre au noir : l'homme maître, ordinateur et sculpteur de soi-même,
libre de choisir entre le mal et le bien, entre la folie et la sagesse, don et
liberté que l'animal n'a pas. Mais précisément cette quasi-liberté de
choix (car qui la dira complète?) nous rend responsables. Quand nous frappons
un enfant ou quand nous l'affamons, quand nous l'élevons de telle sorte que
sa pensée soit faussée ou qu'il perde son goût de la vie, nous commettons
un crime envers l'univers qui s'exprime à travers lui. La même chose est
vraie quand nous tuons inutilement un animal, ou quand sans bonne raison, nous
coupons un arbre. Chaque fois, nous trahissons notre mission d'homme qui
serait d'organiser un univers un peu meilleur"
(Marguerite Yourcenar - Les yeux ouverts, 1980 - entretiens avec Matthieu
Galey)
1- Mylaï est un village vietnamien dont la population fut massacrée par un
détachement américain, nouvelle qui éclata à retardement et fit quelque
temps scandale.
2 - Et je sais que du point de vue métaphysique et théologique, sans parler
de la seule psychologie, cette question de l'entière innocence de l'enfant,
et même de l'animal est discutable. Mais nous ne touchons pas ici à ces
profondeurs.
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bassanio
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Posté le: Mer Aoû 09, 2006 01:55 am Sujet du message:
DorDon a
écrit: | J'ai du mal a
comprendre ce texte: les phrases n'ont pas de reel rapport entres elles et
c'est presque si elles se contredisent.
De plus il balance sans autre explication:
Ahmed a
écrit: | Notre relation avec les
animaux est d’une certaine mesure semblable à celles que nous avons eu avec
les Juifs. | Ce que j'avoue avoir du
mal a comprendre... |
Ce que dit Ahmed, me semble simple.
Si tu veux comprendre, imagine qu'une race extra-terrestre, qui nous serait
infiniment supérieure, vienne sur la terre. Au sein de leur société, les
rapports qu'ils pourraient avoir entre eux seraient socialement idéaux, mais
comme nous ne leur arriverions pas à la cheville, ils nous traiteraient comme
des entités pensantes négligeables. Ils pourraient trouver que nous avons
très bon goût et nous truffer pour nous consommer à Noël.
Les animaux (les mammifères, en particulier) sont des êtres qui ont un
ressenti émotionnel. Les conditions dont nous traitons les animaux nient ce
ressenti émotionnel. Nous les traitons comme des objets, ni plus, ni moins,
et nous les consommons sans la moindre pensée pour eux. Nous perpétrons
chaque jour un génocide sur des espèces que nous affirmons inférieures.
Ce qui est grave moralement, ce n'est pas que nous mangions des animaux, c'est
que nous ne leur rendions pas hommage pour la chair qu'ils nous offrent. Nous
ne voyons pas cette offrande de leur vie, nous prenons leur vie. C'est là qu'est le génocide.
La prochaine fois que votre sale gosse refusera de finir sa côtelette,
amenez-le visiter un abattoir
Un peu de cochonmorphisme ne lui fera pas de tort. Il deviendra peut-être
végétarien, mais si il reste carnivore, il comprendra la valeur du don qu'il
a dans son assiette.
Cette visite à un abattoir devrait être obligatoire pour tout être humain.
La souffrance animale est une énorme réalité quotidienne. Elle n'intéresse
pas les humains, c'est un tort. C'est une question philosophique essentielle.
On est avec les autres (ce qui qui n'est pas soi), comme on mange les autres.
Si on mange les autres sans conscience, on traite les autres (les autres
hommes aussi) sans conscience.
bassanio
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Ahmed
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Posté le: Mer Aoû 09, 2006 16:02 pm Sujet du message: Bassanio
Merci mon cher Bassanio pour cette intelligente intervention. J'ai pour la
première fois visité un abatoir quand j'avais 22 ans. Seul, comme un grand,
malgré que je déteste voir ces horreurs, comme ceux qu'on montre sur les
sites pour la défence des animaux. Je ne dis pas que c'est pas correct, mais
que moi je n'aime pas cela; je déteste. Mais je crois, comme tu dis, qu'au
moins une fois dans leur vie, les gens devraient visiter un abatoir ou
méditer sur des images aussi terrifiantes. Ahmed
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bassanio
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Posté le: Jeu Aoû 10, 2006 01:26 am Sujet du message: Re: Bassanio
Ahmed a
écrit: | ... mais que moi je
n'aime pas cela; je déteste. |
Je crois qu'on ne peut pas faire l'impasse sur le pourquoi de la "chaîne
alimentaire". Lorsque je parle de la chaîne alimentaire, je ne parle pas de
la chaîne alimentaire commerciale, ça c'était ce dont nous discutions, mais
de la chaîne alimentaire des espèces.
Il y a une écologie qu'il faut bien comprendre dans cette chaîne
alimentaire. Dans la nature, le vivant mange l'autre pour assurer sa propre
survivance. Je ne crois pas qu'il faille devenir végétarien pour respecter
la vie des autres espèces, mais bien de savoir pourquoi on mange.
Il y a une dérive évidente dans le rapport que l'homme a à sa nourriture.
C'est la même dérive qui le pousse à polluer un environnement qu'il partage
avec d'autres espèces. L'homme prend ce qui n'est pas qu'à lui. Il se sent
le droit d'être propriétaire d'un univers dont il n'est que le locataire.
Il est clair aussi qu'il y a des hommes qui ne mangent pas à leur faim et
pire encore qui n'ont même pas accès à l'eau potable, alors que dans nos
pays riches, nous nous lavons avec cette eau potable et que, pire encore, nous
rinçons nos toilettes avec.
La Terre, par ses ressources, doit assurer notre survivance. Il y a dérive
quand la Terre, par ses ressources, devient un objet de consommation devant
nous assurer un excès de confort au mépris de la survivance même de notre
descendance et de la vie sur Terre.
bassanio
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Ahmed
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Posté le: Dim Aoû 13, 2006 11:51 am Sujet du message: Re: Bassanio
bassanio a
écrit: | Je ne crois pas qu'il
faille devenir végétarien pour respecter la vie des autres espèces, mais
bien de savoir pourquoi on mange. |
Tout dépend de la situation. Si tu as de quoi vivre, mais que tu décides de
tuer un cheval pour le plaisir de la langue, où est les respect?
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bassanio
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Posté le: Lun Aoû 14, 2006 07:55 am Sujet du message:
Le minimum de respect à avoir pour l'animal que l'on mange, c'est d'avoir une
pensée reconnaissante à son égard. L'idéal serait d'être présent à sa
mort afin de comprendre l'étendue du don qu'il nous fait.
Je ne crois pas que d'être strictement végétarien résout le problème.
J'ai l'impression que c'est plutôt une fuite face au problème, une sorte de
réaction à la Ponce Pilate. Un peu comme si on disait : "moi, je suis en
ordre avec ma conscience, je m'en lave les mains. Le mal, c'est les autres".
bassanio
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Ahmed
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Posté le: Lun Aoû 14, 2006 12:41 pm Sujet du message: animaux
bassanio a
écrit: | Le minimum de respect
à avoir pour l'animal que l'on mange, c'est d'avoir une pensée
reconnaissante à son égard. bassanio |
C'est parce que tu n'as jamais eu de cheval que tu as aimé. Tolstoî, dans
son temps, quand il prenait une photo de famille, le cheval faisait partie de
la famille. Il faudrait un jour que tu voies le spectacle Cavalia pour te rendre compte de l'amour et
de l'échange sentimental qui peut exister entre une homme et la bête. Et tu
crois qu'après cela ils envoient leurs cheveaux à la boucherie?
Merci, pour avoir partagé tes réflexions avec moi. C'est là que s'arrête
notre affinité sur la question. Ahmed
|
bassanio
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Posté le: Lun Aoû 14, 2006 22:25 pm Sujet du message: Re: animaux
Ahmed a
écrit: | C'est parce que tu n'as
jamais eu de cheval que tu as aimé. |
Ca tu peux le dire. On dit que le cheval est la plus noble conquête de
l'homme. J'ai vu bien des animaux, c'est le seul avec la vache, dont je n'ai
pas perçu l'ombre d'une étincelle d'intelligence ou d'émotion dans les
yeux.
Sans leur vouloir du mal, je n'ai pas d'accointances avec les chevaux
Ahmed a
écrit: | Tolstoî, dans son
temps, quand il prenait une photo de famille, le cheval faisait partie de la
famille. |
J'ai eu un chien, autrefois. Je n'en ai pas eu d'autre après lui. Il était
irremplaçable.
Ahmed a
écrit: | Il faudrait un jour que
tu voies le spectacle Cavalia pour te
rendre compte de l'amour et de l'échange sentimental qui peut exister entre
une homme et la bête. Et tu crois qu'après cela ils envoient leurs chevaux
à la boucherie? |
C'est clair, je n'aurai pas mangé mon chien
C'était un allié. On ne mange pas un allié.
Ahmed a
écrit: | Merci, pour avoir
partagé tes réflexions avec moi. C'est là que s'arrête notre affinité sur
la question. Ahmed |
Merci à toi aussi. Je crois effectivement que c'est réciproque.
bassanio
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Ahmed
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Posté le: Mer Aoû 30, 2006 05:03 am Sujet du message: Baudelaire
L'albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Évidemment, avec lui, ce n'est que de la poésie. Je ne vous l'ai jamais dit,
mais cet avatar qui me représente avec un drapeau sur la tête m'a été
inspiré de la lecture des textes de cet auteur. Un jour, j'enverrai sur ce
site l'explication. Ahmed
|
bassanio
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Posté le: Mer Aoû 30, 2006 12:50 pm Sujet du message: Re: Baudelaire
Ahmed a
écrit: | Le Poète est semblable
au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer; |
Notre force est le bouclier qui cache notre faiblesse.
Ahmed a
écrit: | Évidemment, avec lui,
ce n'est que de la poésie. Je ne vous l'ai jamais dit, mais cet avatar qui me
représente avec un drapeau sur la tête m'a été inspiré de la lecture des
textes de cet auteur. Un jour, j'enverrai sur ce site l'explication.
Ahmed |
C'est vrai que je me suis posé beaucoup de questions sur ton avatar.
- Ce drapeau affirme-t-il que ta pensée est ton territoire ?
- Ce qui s'échappe de ta tête est-il ce que tu autorises à s'en échapper
?
Je serais curieux d'entendre son histoire.
bassanio
Dernière édition par bassanio le Mer Aoû 30, 2006 12:55 pm; édité 1 fois
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Ahmed
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Posté le: Mer Aoû 30, 2006 12:53 pm Sujet du message: Re: Baudelaire
[quote="bassanio"] Ahmed a
écrit: |
C'est vrai que je me suis posé beaucoup de questions sur ton avatar. Je
serais curieux d'entendre son histoire. bassanio |
Il faut que je retrouve ça sur un des ordinateurs. . . Merci pour tes
contributions. Ahmed
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