Styles et formes


Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie

pierre
Membre
Membre


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 05 Jan 2005
Messages: 226

Message Posté le: Jeu Mar 23, 2006 19:08 pm    Sujet du message: Styles et formes
Donc voila ce sujet n'est pas un poème mais juste une remarque: Ne trouvez vous pas que faire des vers en 7 sylabes ect... est complètement stupide?
C'est vrai quoi.Quand on écrit c'est pour nous libérez nous exprimez alors pourquoi instorer des barrières à cette liberté?
Invité








Message Posté le: Jeu Mar 23, 2006 19:51 pm    Sujet du message:
Je n'aime pas les règles !!!
Mandos
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 22 Jan 2006
Messages: 1148

Message Posté le: Jeu Mar 23, 2006 19:56 pm    Sujet du message:
Je crois que tu n'as pas très bien saisi ce qu'était la poésie mesurée, Pierre. Ou alors, c'est que tu as mené une réflexion très profonde qui m'échappe complètement, et qu'il faudrait nous exposer.
Quand on écrit en vers mesuré, ce n'est pas une contrainte gratuite. L'idée n'est pas de pouvoir dire :
"Regardez, les gars, si vous comptez, ça fait douze"
Ce qui compte, dans un vers mesuré, c'est uniquement la musicalité, le rythme. Par exemple, un alexandrin, ce n'est pas un vers de douze syllabe, c'est un vers découpé en deux groupes de six syllabes, ou trois de quatre. Et quand on écrit en vers mesurés, c'est uniquement pour jouer sur cette musicalité. Il ne s'agit pas d'écrire en comptant sur ses doigts pour que les lecteurs, comptant sur leurs doigts, trouvent tel ou tel nombre de syllabes !
Alexandre-le-très-petit
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Masculin
Age: 34
Inscrit le: 24 Jan 2006
Messages: 589
Localisation: Dans la coque du parapluie

Message Posté le: Jeu Mar 23, 2006 20:09 pm    Sujet du message:
J'approuve et félicite mandos pour cette explication parfaite. j'écris en vers mètrés pour les sonorités que le vers met en valeurs par divers techniques et cette musicalité renforce ainsi plus ou moins la tonalité du poème. Il ne faut pas voir dans les poèmes en alexandrins que l'on pourrait croire rébarbatif, une contrainte un poids qui pèse et écrase le poème, c'est bien l'inverse. Et il ne faut pas non plus, du moins je pense, rejettez les règles juste pour le fait qu'elle sont des règles; c'est une attitude complète de rejet et de rebutage.
CLAIR OBSCUR
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Féminin

Inscrit le: 05 Mar 2006
Messages: 843
Localisation: Langue d'Oc - France

Message Posté le: Jeu Mar 23, 2006 20:22 pm    Sujet du message:
Entièrement d'accord avec ce qui vient d'être dit !!!!!!!!!!!!!!!! Wink
dead-Nerval
De passage
De passage




Inscrit le: 21 Mar 2006
Messages: 23

Message Posté le: Ven Mar 24, 2006 13:11 pm    Sujet du message:
Et moi aussi !!
Invité








Message Posté le: Ven Mar 24, 2006 13:15 pm    Sujet du message:
Pas besoin forcément d'alexandrins pour avoir une musicalité des vers. (ce qui ne veut pas dire que les alexandrins ne sont pas bien pour créer cette musicalité, au contraire)
Marquise
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Féminin

Inscrit le: 11 Fév 2006
Messages: 879
Localisation: Sud de la France

Message Posté le: Ven Mar 24, 2006 19:09 pm    Sujet du message:
Non, certains maîtres savent très bien jouer du vers libre, mais ce n'est donné à aucun amateur de ma connaissance...
Invité








Message Posté le: Ven Mar 24, 2006 19:53 pm    Sujet du message:
C'est vrai:)
pierre
Membre
Membre


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 05 Jan 2005
Messages: 226

Message Posté le: Ven Mar 24, 2006 20:13 pm    Sujet du message:
A quoi cela peut-il servir de rytmé un poème que l'on a écrit avec des contraintes (puisque tu as bien parler de contrainte Mandos).Puisque souvent le poème n'est aps exactement celui que l'on voulais écrire au début.
Mandos
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 22 Jan 2006
Messages: 1148

Message Posté le: Ven Mar 24, 2006 21:09 pm    Sujet du message:
J'ai parlé de contraintes non-gratuites, de contraintes pour lesquels on opte dans un but précis. C'est un peu comme une chanson. Je n'en écris pas, mais je suppose que quand on écrit un texte de chanson, on fait en sorte que les mots puissent s'accorder à la musique. Et ça, c'est une contrainte d'ordre métrique. La seule différence, quand on considère juste un poème,c'est qu'il doit être porteur de sa propre mélodie. Du coup, je comprends mal ta question. On ne sait jamais exactement à quoi on va aboutir, quand on commence un poème. C'est bien normal, si l'on savait, cela voudrait dire que l'on a déjà terminé le poème.
Par contre, il y a une chose que j'admets très volontiers, c'est qu'il n'est jamais possible de tout dire dans telle ou telle forme. De même qu'une langue ne permettra jamais d'exprimer exactement telle ou telle idée. Mais c'est une très bonne chose. C'est par là que la forme existe, et qu'elle s'unit au fond, dont elle ne peut être conçue comme séparée, puisqu'elle l'influence. Bref, la contrainte est l'un des moyens d'existence de la forme, qui est elle-même le centre de l'art. Ceci dit, on ne fait là que pousser un peu plus loin ce qui existe naturellement de par la nature même de la langue. La création d'une oeuvre littéraire, c'est le passage d'un fond conceptuel idéal dans un système formel. Et au cours de ce passage, il se produit une altération qui est le style de l'artiste. C'est pour ça aussi que la traduction est un exercice un peu vain, puisque on transpose un fond dont les altérations perdent leur sens, puisqu'elles étaient déterminées par un cadre formel qui n'existe plus. Une oeuvre traduite est nécessairement dénaturée.
Et là, on doit commencer à voir quelque chose d'important, à savoir que de toute façon, tous les poèmes comportent des contraintes, qui sont celles de la langue, et celles du parti pris esthétique de l'auteur. On n'échappe jamais à ce dialogue entre forme et fond qui constitue à la fois la marque d'un système de contraintes formelles et l'essence de l'art. Bref, c'est en partie pour aboutir à un poème qui "n'est aps exactement celui que l'on voulais écrire au début." que l'on opte pour un système rythmique.
Voilà pour la valeur de la contrainte en soi. Mais encore une fois, dans la poésie mesurée, on a pas affaire à la contrainte pour la contrainte. Il s'agit de contraintes qui trouvent leurs racines dans l'intuition a priori de la beauté.


Dernière édition par Mandos le Mar Mar 28, 2006 22:28 pm; édité 1 fois
dead-Nerval
De passage
De passage




Inscrit le: 21 Mar 2006
Messages: 23

Message Posté le: Sam Mar 25, 2006 07:46 am    Sujet du message:
Citation:
c'est qu'il n'est jamais possible de tout dire dans telle ou telle forme.
C'est a voir, Mallarmé, par exemple, a su dire des choses "nouvelle" en gardant la forme fixe par excellence : le Sonnet.

Mais dans l'ensemble je suis d'accord avec vous.
Marquise
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Féminin

Inscrit le: 11 Fév 2006
Messages: 879
Localisation: Sud de la France

Message Posté le: Sam Mar 25, 2006 10:56 am    Sujet du message:
Mallarmé a même versifié les adresses postales de ses correspondants Laughing un phénomène, celui-là, encore! Very Happy Très fort sur le rythme et les sonorités qu'il maniait très bien, d'ailleurs.

Je ne vais pas redire ce que Mandos a écrit. Ajouter simplement que si l'Alexandrin et l'octosyllabe sont les vers les plus "évidents" sur le plan musical, c'est que la langue française et son rythme naturel les impose directement.
Il suffit d'écouter.

Enfin, il est vrai que les prononciations changent: les "e" muets sont complètement bannis de l'articulation vocalique, tant dans les conversations que dans les textes des chansons de varité... Ca fait plus dmocratique, plus "prolo", plus accessible... Mais c'est aussi infiniment plus moche.

La raison d'être du "e" muet étant, à la base, d'assurer un parfait "legato" (au sens musical du terme) dans les vers et dans les phrases.
On est loin du dix-septième siècle, trop maniéré, j'en conviens, mais tout en ayant perdu énormément de vocabulaire, on en vient à une langue dure et assez ridicule:
"chte ldis comjlepense"
Su grand art... Very Happy
Mandos
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 22 Jan 2006
Messages: 1148

Message Posté le: Sam Mar 25, 2006 13:48 pm    Sujet du message:
Tout à fait d'accord avec cet éloge du e muet, le plus puissant et gracieux de nos outils prosodiques !
Sinon, Dead-Nerval, je ne voulais psa dire qu'il y a des informations qui ne peuvet être traduites en langage versifié. Mais, par exemple, il est totalement impossible de glisser "j'aime les topinambours" dans un alexandrin. Il faudra le dire autrement, et donc, fatalement, dire un peu autre chose.
dead-Nerval
De passage
De passage




Inscrit le: 21 Mar 2006
Messages: 23

Message Posté le: Sam Mar 25, 2006 14:08 pm    Sujet du message:
"j'aim' les topinambours" sa passe Laughing Laughing Non, sérieusement :
Citation:

Il faudra le dire autrement, et donc, fatalement, dire un peu autre chose.

A mon avis on peut arrivé gardé exactement le même sentiment d'ensemble en changeant les mot ...
Mandos
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 22 Jan 2006
Messages: 1148

Message Posté le: Sam Mar 25, 2006 17:03 pm    Sujet du message:
Ben non, justement, je ne pense pas. Il n'y a pas de véritables synonymes, en langue française. De toute façon, il ne peut pas y en avoir, parce que le sens profond d'un mot naît d'une interaction entre sa définition brute, telle qu'on peut la trouver dans un dictionnaire, et les échos que trouve sa sonorité dans notre univers phonético-sémantique. Mots différents, sens différents. Pas de beaucoup, bien sûr, mais il suffit de peu pour faire un style.
Goldman, the gold man
Membre
Membre


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 22 Fév 2005
Messages: 317
Localisation: Ile-de-France

Message Posté le: Sam Mar 25, 2006 17:08 pm    Sujet du message:
Rien ne nous oblige à écrire des poèmes avec un nombre de strophes, de vers ou de syllabes bien précises (à moins que ce soit le professeur qui l'ordonne pour un devoir en classe ou à la maison). Chacun décide de la manière dont il écrira son poème, le poète est libre. Le fait de décider d'instaurer toujours le même nombre de vers à chaque strophe n'est pas une barrière, ni une contrainte, mais plutôt un défi. Il y a certains types de poème qui sonnent très bien en alexandrins, d'autres sans aucune rime, même ceux étant des textes de plusieurs pages. Je ne crois pas qu'il soit "stupide" de faire des vers de 7 syllabes si tel a été le vouloir du poète par rapport au thème qu'il aborde. Je ne crois pas que Baudelaire, Verlaine et Rimbaud aient été stupides d'écrire certains poèmes avec toujours un même nombre de vers. Comme l'a bien expliqué Mandos, on écrit pas des poèmes dans le but que les autres soient attentif à sa structure (soit à son nombre de vers en l'occurence), mais il y a certaines rythmiques qui passent mieux que d'autres selon les mots choisis par étape.
C'est pareil pour les chansons, mais il faut savoir être sensible à leur musicalité, à leurs paroles, et non pas à leur nombre de vers, de couplets ou au fait qu'il y ait unrefrain ou non.

Un poème est un poème du moment que l'on y inscrive nos mots. Il n'y a pas de loi à respecter pour écrire un poème.[/u]
Mandos
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 22 Jan 2006
Messages: 1148

Message Posté le: Sam Mar 25, 2006 17:32 pm    Sujet du message:
Nous sommes d'accord.
Ceci dit, il faut voir que de nos jours, dans le (petit) monde de l'édition et de la critique poétiques, c'st bien le vers classique qui est systématiquement (et stupidement, à mon sens) déprécié par rapport au vers libre. C'est un peu dommage.
Et quand j'étais en seconde, mon professeur de français nous a fait écrire un poème avec interdiction formelle de faire rimer les vers. Ça partait d'une bonne intention : éviter de ramasser des poèmes compltètement défigurés par une versification maladroite. Mais pour moi qui ne savait pas écrire autrement qu'en alexandrin, c'était plutôt problématique.
dead-Nerval
De passage
De passage




Inscrit le: 21 Mar 2006
Messages: 23

Message Posté le: Sam Mar 25, 2006 20:06 pm    Sujet du message:
Je ne parlais pas de trouver des synonymes, mais d'agencé des vers, avec des sonorités et rythmes particulié, pour recréer le même sentiment, la même sensation que provoque votre petite phrase. Et dans ce sens, a mon avis, c'est possible.

Citation:
c'st bien le vers classique qui est systématiquement (et stupidement, à mon sens) déprécié par rapport au vers libre. C'est un peu dommage.


Pour moi c'est presque le début de la fin de la poésie ...
Ronsard revit!
De passage
De passage




Inscrit le: 10 Fév 2006
Messages: 58

Message Posté le: Ven Mar 31, 2006 13:38 pm    Sujet du message:
moi j'ai repris Baudelaire pour changer la forme et donner un autre sens


L'albatros

Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
des albatros, vastes oiseaux des mers,
Prennent le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés maladroits et honteux,
Que ces rois de l'azur,comme des avirons à côté d'eux
Laissent piteusement leurs grandes planches
traîner sur les ailes blanches.

Ce voyageur ailé, L'un comme il est gauche et veule !
L'autre qu'il est comique avec un brûle-gueule,
Lui, naguère si beau,agace son bec laid !
et en boitant, mime l'infirme qui volait !

Le poète est semblable au prince de l'archer des nuées
il empêche ses ailes de géant des huées
de marcher sur le sol exilé au milieu.
Qui se rit et hante la tempête :

Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie