Si vous avez envie de partager un extrait...


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Bitteulsse (Beatles)
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Message Posté le: Ven Nov 18, 2005 20:25 pm    Sujet du message: Si vous avez envie de partager un extrait...
Cher Genaissiens,

J'aimerais solliciter vôtre éventuel intérêt pour la littérature, en vous invitant à exposer dans ce sujet l'extrait ou le passage d'un livre qui vous à marqué, touché, interpellé ou inspiré.
...De préférence, un extrait qui ne figure pas au dos de la couverture, c'est plus intérêssant. Mais je vous y autorise quand même bien entendu.

Les seules conditions sont que vôtre choix respecte le réglement du forum, qu'il soit littéraire (pas d'extraits de recueils de poésie ou d'essais philosophiques etc...) et qu'il ne dépasse pas l'équivalent d'une demi-page d'un livre de poche. Il est également plus intéressant pour les autres forumeurs de mentionner le nom du livre dont l'extrait à été tiré et son auteur.
Vous pouvez bien sur ajouter un commentaire à l'extrait et dire pourquoi vous l'avez choisi si vous en avez envie.

J'ouvre le bal avec un extrait du roman "Océan mer" d'Alessandro BARRICO :

-"La dernière lumière à la dernière fenêtre s'éteint. Seul le mécanisme sans fin de la mer continue de révéler le silence par l'explosion cyclique des ondes nocturnes, souvenances lointaines de tempêtes somnambules et de naufrages rêvés."

Voilà. A vous...


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Cebe
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Message Posté le: Ven Nov 18, 2005 21:14 pm    Sujet du message:
C'est une excellente idée Wink j'avais déjà commencé à noter les passages que j'avais aimés alors je les copie ici:

Primo Levi, Si c'est un homme:

"Nous découvrons tous tôt ou tard dans la vie que le bonheur parfait n'existe pas, mais bien peu sont ceux qui s'arrêtent à cette considération inverse qu'il n'y a pas non plus de malheur absolu."

"Nous appartenons à un monde de morts et de larves. La dernière trace de civilisation avait disparu autour de nous et en nous. L'oeuvre entreprise par les Allemands triomphants avait été portée à terme par les Allemands vaincus: ils avaient bel et bien fait de nous des bêtes."

"La nuit vint, et avec elle cette évidence: jamais être humain n'eût dû assister, ni survivre, à la vision de ce que fut cette nuit-là. Tous en eurent conscience: aucun des des gardiens, ni italiens ni allemands, n'eut le courage de voir à quoi s'occupent les hommes quand ils savent qu'ils vont mourir."

"Qu'on imagine maintenant un homme privé non seulement des êtres qu'il aime, mais de sa maison, de ses habitudes, de ses vêtements, de tout enfin, littérallement de tout ce qu'il possède; ce sera un homme vide, réduit à la souffrance et au besoin, dénué de tout discernement, oublieux de toute dignité: car il n'est pas rare, quand on a tout perdu, qu'on se perde soi-même; ce sera un homme dont on pourra décider de la vie ou de la mort le coeur léger, sans aucune considération d'ordre humain, si ce n'est, tout au plus, le critère d'utilité. On comprendra alors le double sens du terme "camp d'extermination" et ce que nous entendons par l'expression "toucher le fond"."

Et je me permets d'inclure la quatrième de couverture Embarassed parce qu'elle est vraiment bien faite:

"On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli: si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité."
(écrite par Angelo Rinaldi)

La Nausée, Sartre

"Comme je me sens loin d’eux, du haut de cette colline. Il me semble que j’appartiens à une autre espèce. Ils sortent des bureaux, après leur journée de travail, ils regardent les maisons et les squares d’un air satisfait, ils pensent que c’est leur ville, une « belle cité bourgeoise ». Ils n’ont pas peur, ils se sentent chez eux. Ils n’ont jamais vu que de l’eau apprivoisée qui coule des robinets, que la lumière qui jaillit des ampoules quand on appuie sur l’interrupteur, que les arbres métis, bâtards, qu’on soutient avec des fourches. Ils ont la preuve, cent fois par jour, que tout se fait par mécanisme, que le monde obéit à des lois fixes et immuables. Les corps abandonnés dans le vide tombent tous à la même vitesse, le jardin public est fermé tous les jours à seize heures en hiver, à dix-huit heures en été, le plomb fond à 335°, le dernier tramway part de l’Hôtel de Ville à vingt-trois heures cinq. Ils sont paisibles, un peu moroses, ils pensent à Demain, c’est-à-dire, simplement, à un nouvel aujourd’hui…"

Lettres d’Afrique, Karen Blixen

"Il pouvait arriver à Karen Blixen d’être prise de désespoir devant les conditions de vie qui lui étaient imposées et de tempêter contre le destin, mais sa nature lui commandait de dire "oui", quoi que l’existence eût à lui offrir. Elle considérerait sa propre vie avec l’œil d’un peintre et savait fort bien que les ombres très accentuées que présentait celle-ci étaient tout aussi nécessaires que l’éclairage dans lequel elle baignait et que ses tons vifs. Revers et chagrins faisaient, tout comme les rares mais inoubliables moments de bonheur, partie de cet ensemble qu’était sa vie ; peut-être avait-elle même, de façon à demi consciente, besoin de souffrance, parce qu’elle savait que, plus que toute autre chose, celle-ci pouvait mûrir l’artiste qui était en elle."

"J’ai toujours pensé que tenter de « vivre à travers ses enfants » après avoir soi-même échoué dans la vie, - et ne disposant donc d’aucune foi ni d’aucun but à transmettre à ceux-ci, - était l’une des solutions les plus pitoyables auxquelles on puisse avoir recours…"

"On ne peut trouver le bonheur en fuyant son destin. Ce qui est gagné extérieurement sera perdu intérieurement."

"Tout ce pour quoi j’avais de l’affection, auparavant, a maintenant pris une valeur nouvelle et tout à fait merveilleuse parce que tu as toi-même posé tes yeux dessus et que c’est maintenant cher à ton cœur également."

"Et maintenant que j’ai fait l’inventaire de ma situation ici, de mon bonheur et de mon malheur, je crois que je puis conclure en disant que si j’étais sûre qu’il puisse en aller ainsi et que je puisse donc rester ici et mener à bien cette entreprise à laquelle les étranges méandres du destin m’ont amenée à consacrer ma vie, si Denys pouvait continuer à venir ici comme maintenant et si entre nous les choses pouvaient continuer à être ce qu’elles sont en ce moment, - alors je serais aussi heureuse qu’il est possible de l’être dans cette vie, c’est-à-dire ce qu’on appelle « heureuse ». Te souviens-tu que nous nous sommes dit, un jour, que la meilleure façon de juger du degré de bonheur ou de malheur dans une situation donnée était de s’imaginer que celle-ci puisse de prolonger pendant l’éternité ?"

"Pour ma part, ma longue vie m’a convaincue que le bonheur ne dépend pas des circonstances extérieures mais que c’est bien plutôt un state of mind."

"Il me semble que cette période difficile m’a permis de comprendre encore mieux qu’avant que la vie est infiniment riche et magnifique à tous égards et qu’une foule de choses pour lesquelles on se fait du tracas sont en fait sans importance. Plus on parvient à s’élever jusqu’à une vue d’ensemble, - qui est probablement la chose qui mérite qu’on lui consacre le plus d’effort dans la vie, - plus la diversité et la splendeur de l’existence toute entière vous paraissent évidentes. Mais, pour cela, il faut également une réelle authentique absence de préjugés, afin de ne pas, en même temps, essayer de soutenir que tel ou tel détail est d’une importance capitale, car ce n’est pas vrai. Par exemple, j’ai l’impression qu’il ne me serait aucunement difficile ni pénible, après avoir été de bien des façons plus heureuse ici que la plupart des gens n’ont la chance de l’être, - et il n’existe pas une seule personne au monde avec laquelle je voudrais échanger mon sort, - de quitter bien tranquillement et paisiblement l’existence, ainsi que tout ce que j’ai aimé ici. J’imagine qu’un certain nombre de gens pourraient se dire, par exemple, que ce serait dur pour maman, ou bien quelque chose comme cela, mais je ne puis prendre cela en considération. Il serait peut-être aussi pénible pour maman de me perdre que pour moi de perdre Ngong ; mais, si l’on garde présent à l’esprit le fait que, dans la vie, rien ne dure et que c’est précisément en cela que réside une partie de la grandeur de celle-ci, ce malheur n’aurait rien de particulièrement affreux. Pour moi, la seule chose naturelle serait de disparaître avec le monde que j’ai connu ici car, tout autant que mes yeux ou que tel ou tel talent que je puisse posséder, il me fait l’effet d’être une partie essentielle de moi-même, et je ne sais pas ce qui, en moi, pourra bien survivre à sa perte."

"Je préférerais ne plus jamais la voir plutôt que de savoir qu’elle se sent « en cage ». Je saurais que, dans une vie où elle n’aurait pas ce sentiment, elle m’aimerait plus que si elle était ici, à Rungsted, comme dans une cage."

"Elle a été à dure école mais sa nature n’a pas changé pour autant, - l’évolution que ces années ont causée en elle n’a pas fait d’elle quelqu’un de plus médiocre qu’elle n’était auparavant et nous nous sommes trompés lorsque nous l’avons cru, je m’en rends bien compte maintenant et je m’aperçois que nous nous sommes trompés avant tout parce que cela nous arrangeait bien."

Et maintenant des passages plus humoristiques Wink :

Sept jours pour une éternité, Marc Lévy

"Tu imagines le trouble pour la fille de Calvin Klein de voir le nom de son père écrit en grosses lettres quand un homme se désabille devant elle!"

Et là, c'est quand Zofia tombe sur Lucas au resto avec une femme alors qu'il lui avait dit être en "dîner professionnel"

" [Lucas] - Qu'est-ce qui vous a pris?
[Zofia] - Professionnel, c'est difficile à épeler, non? Un f, deux s, deux n, et vous savez quoi? Pas de q dedans! Et pourtant, en y mettant un peu de bonne volonté, on arrive quand même à un trouver un, n'est-ce pas!
- C'est une journaliste!
- Oui, moi aussi je suis journaliste: le dimanche, je recopie mon bloc-notes de la semaine dans mon journal intime."
Bitteulsse (Beatles)
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Message Posté le: Sam Nov 19, 2005 16:10 pm    Sujet du message:
Je suis heureux que cet idée te plaise Cebe Smile .

Mais n'en abuse pas.

Justement, j'étais presque sur que les personnes enthousiasmés par cet idée mentionnerais plusieurs extrait et des extraits long qui plus est (j'ai moi-même eu envie d'en mentionner d'autres mais je me suis restreint à ce seul extrait).
C'est pour cet raison que j'ai bien précisé :
-"un extrait"
-"qu'il ne dépasse pas l'équivalent d'une demi-page d'un livre de poche".


Tout les extraits que tu as mentionnés mis bout à bout dépassent largement une demi-page de livre de poche. Mon idée était d'obtenir un sujet qu'on puisse lire avec fluidité. Avec des extraits qui se suivent l'un aprés l'autre et qui n'ont pas nécéssairement de lien entre eux. Tu imagines bien que si tous les Genaissiens font comme toi, ce sujet deviendra vite indigeste.

Pour l'instant, ce n'est pas trop gênant car tu es la seule à avoir répondu mais à l'avenir je préfères que tu postes plusieurs fois afin que ce sujet conserves une certaine dynamique.
Avis à tous les autres forumeurs, s'il vous plaît, faites attention à ce que vos extraits mis bout à bout ne dépassent pas l'équivalent d'une demi-page de livre de poche !

Celà dit, merci quand même pour ta générosité. J'ai particulièrement aimé les extraits de Karen BLIXEN. Je ne connaissais pas cet auteur. J'ai lu "La nausée" lorsque j'étais au lycée et je trouves que ton extrait est trés bien choisie Wink .


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Message Posté le: Sam Nov 19, 2005 16:20 pm    Sujet du message:
*** Le poème ***
Milan Kundera, La vie est ailleurs.


« Le lendemain, il prit la machine à écrire de son grand-père, il recopia le poème sur un papier spécial et le poème lui parut encore plus beau qu'il ne l'était quand il le récitait à haute voix, car le poème cessait d'être une simple succession de mots pour devenir une chose ; son autonomie était encore plus incontestable ; les mots ordinaires sont faits pour s'éteindre dès qu'ils ont été prononcés, ils n'ont d'autre but que de servir à l'instant de communication ; ils sont assujettis aux choses, ils n'en sont que la désignation ; or voici que ces mots-là étaient eux-même devenus choses et n'étaient assujettis à rien ; ils n'étaient plus destinés à la communication immédiate et à une prompte disparition, mais à la durée. »
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Message Posté le: Sam Nov 19, 2005 18:15 pm    Sujet du message:
Bitteulsse (Beatles) a écrit:
Tout les extraits que tu as mentionnés mis bout à bout dépassent largement une demi-page de livre de poche.

Oops désolée... je n'avais pas compris que c'était le tout (mis bout-à-bout) qui ne devait pas dépasser une demi-page... Confused

Encore désolée.
chiron
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Message Posté le: Dim Nov 20, 2005 03:35 am    Sujet du message: Re: Si vous avez envie de partager un extrait...
Bonjour,

Il est bien dur ce règlement Bitteulse. J'ai failli vous envoyer une sélection des Robaiyat de Khayyam, mais mes suis ravisé en relisant les consignes Sad. Enfin presque Wink


Varlam Chalamov - Récits de la Kolyma

préambule:
Au goulag, sous Staline, la distribution de hareng est un moment grave où chacun anticipe le plaisir d'en lécher la chair et d'en mâcher les arêtes.

_____________________________________________________________

"L'énorme porte à double battant s'ouvrit et le distributeur pénétra dans la baraque de transit. Il se tenait dans le large rayon lumineux du matin reflété par une neige bleu pâle. Deux mille yeux le fixèrent de partout: de sous les châlits, d'en face, de côté et d'en haut, du haut des châlits à quatre étages où ceux qui avaient encore des forces se hissaient à l'aide d'une petite échelle. Aujourd'hui, c'était le jour du hareng, et derrière le distributeur on portait un énorme plateau en contre-plaqué qui pliait sous le poids d'une montagne de harengs coupés en deux. Derrière le plateau, il y avait le surveillant de service, vêtu d'un court manteau en peau de mouton retournée, tout blanc, étincelant comme le soleil. On distribuait le hareng le matin: une moitié, un jour sur deux. Quels calculs de protéines et de calories avait-on fait là? Personne ne le savait, et d'ailleurs personne ne s'intéressait à ce genre de scolastique.
Des centaines de gens répétaient tous le même mot dans un chuchotement: les queues. Un chef plein de sagesse, connaissant la psychologie des détenus, avait ordonné de distribuer en même temps soit les têtes, soit les queues de harengs. On a bien souvent discuté des mérites respectifs des unes et des autres: les queues, semblait-il, contenaient plus de chair, mais les têtes, elles, donnaient bien plus de plaisir. Le processus d'absorption de la nourriture durait le temps de sucer les ouïes, de ronger l'intérieur. Le poisson nettoyé était loin de faire l'unanimité car on le préférait avec les arêtes et la peau. Mais le regret que ce ne fût pas des têtes, ce jour-là, ne dura qu'un instant et disparut: les queues, c'était une réalité, un fait. De plus, le plateau se rapprochait, et avec lui le moment le plus angoissant: quelle serait la taille du morceau qu'on aurait? Car il n'était bien sûr pas possible de le changer, pas plus que de protester. Tout était entre les mains de la chance, une des cartes de ce jeu contre la faim. La personne qui coupe les portions de hareng sans y faire attention ne comprend pas toujours - ou a simplement oublié - que dix grammes de plus ou de moins, dix grammes évalués à l'oeil, peuvent conduire à un drame, sanglant quelquefois. Quant aux larmes, il est inutile d'en parler. Les larmes sont fréquentes; tout le monde les comprend, et on ne se moque pas de ceux qui pleurent."

<Vous pouvez trouver la suite en recherche google sur une partie des deux paragraphes précédents>

Commentaire:

Tout d'un coup et sans explications, on se retrouve plongé dans l'univers d'un goulag en Sibérie. L'instant est le plus souvent le présent car on ne sait s'il y aura un futur et qu'il n'y a plus de passé. Peu de commentaires ou fils conducteurs, aucune justification: ce sont des luxes impensables étant donné l'extrême fatigue des détenus.
On découvre ainsi peu à peu, nouvelle par nouvelle, l'univers du goulag.

Un récit pur, magnifique, éticellant et terrible: comme une fleur prise par le gel.

________________________________________________________
Un peu plus de vin, ma bien-aimée! Tes joues n'ont pas encore l'éclat des roses.
Un peu plus de tristesse, Khayyâm! Ta bien-aimée va te sourire. Wink
pannonique
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Message Posté le: Dim Nov 20, 2005 18:45 pm    Sujet du message:
E.E.Shmitt Le visiteur

Scène 7
Freud:Le contentement n'est pas l'indice du vrai(...) L'homme est dans un souterrain, monsieur Oberseit. Pour toute lumière, il n'a que la torche qu'il s'est faite avec des lambeaux de tissu, un peu d'huile. Il sait que la flamme ne durera pas toujours. Le croyant avance en pensant qu'il y a une porte au bout du tunnel, qui s'ouvrira sur la lumière... L'athée sait qu'il n'y a pas de porte, qu'il n'y a d'autre lumière que celle-là même que son industrie a allumée, qu'il n'y a d'autre fin au tunel que sa propre fin, à lui...Alors, nécessairement, ça lui fait plus mal quand il perd un enfant... ça lui est plus dur de se comporter proprement... mais il le fait! Il trouve la nuit terrible, impitoyable... mais il avance. Et la douleur devient plus douloureuse, la peur plus peureuse, la mort définive... et la vie n'apparaît plus que comme une maladie mortelle...
l'inconnu: Votre athée n'est qu'un homme désespéré.
Freud: Je sais l'autre nom du désespoir: le courage. L'athée n'a plus d'illusions, il les a troquées contre le courage.
L'inconnu: Qu'est-ce qu'il gagne?
Freud: La dignité.
Un temps.
L'inconnu s'approche de freud. Il semble sincère.
L'inconnu: Tu es trop amoureux de ton courage.

Wink
spéculateur
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Message Posté le: Sam Nov 26, 2005 14:31 pm    Sujet du message:
attachez vos ceintures je commence

"la vie,la vie qui coule en torrent qui continue et recommence , vers l'achèvement ignoré! la vie ou nous baignons, la vie aux courants infinis et contraires, toujours mouvante et immense, comme une mer sans bornes"
le grand maitre
Emile Zola le docteur pascal
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Message Posté le: Mar Déc 27, 2005 12:25 pm    Sujet du message:
Extrait de "Sur la route" - Jack KEROUAC

-"[...]Et tout particulièrement maintenant, en cet état et condition où je suis, Sal, je savoure les intérieurs de ces maisons devant lesquelles nous passons, ces foutus porches, et tu reluques à l'intérieur et tu vois des paillasses et des petits mômes bruns qui dorment et gigotent en se réveillant, leurs pensées toutes figées dans le néant de leur tête ensomeillée, leur petite personnes émergeant, et les mères entrain de préparer le petit déjeuner dans des pots en fer, et savoure-moi ces jalousies qu'ils ont aux fenêtres, et les vieux, les vieux sont tellements paisibles et grandiose et sans aucune inquiétude. Il n'y a aucune suspicion ici, pas un soupçon. Chacun est en paix, chacun te regarde avec des yeux bruns si francs et ils ne disent mot, regardent juste, et dans ce regard toutes les qualités humaines sont tamisées et assourdies et toujours présentes. Imagines toutes les histoires idiotes qu'on lit sur le Mexique et le gringo assoupi et toute cette merde dont ont emmerde les graisseux et apparentés, alors qu'en vérité les gens d'ici sont droits et bons et ne feraient pas de mal à un chat. J'en suis stupéfait." Formé à la rude école de la nuit de la route, Dean était venu au monde pour voir ça. Il se penchait sur le volant à droite et à gauche et roulait tout doucement.-
Merry Xmas
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Message Posté le: Ven Déc 30, 2005 02:55 am    Sujet du message:
Rivière était sorti pour marcher un peu et tromper le malaise qui le reprenait, et lui, qui ne vivait que pour l'action, une action dramatique, sentait bizarrement le drame se déplacer, devenir personnel. Il pensa qu'autour de leur kiosque à musique les petits bourgeois des petites villes vivaient une vie d'apparence silencieuse, mais quelquefois lourde aussi de drames : la maladie, l'amour, les deuils, et que peut être... Son propre mal lui enseignait beaucoup de choses : " cela ouvre certaines fenêtres ", pensait'-il. Puis, vers onze heures du soir, respirant mieux, il s'achemina dans la direction du bureau. Il divisait lentement, des épaules, la foule qui stagnait devant la bouche des cinémas. Il leva les yeux vers les étoiles, qui luisaient sur la route étroite, presque effacés par les affiches lumineuses, et pensa : " Ce soir avec mes deux courriers en vol, je suis responsable d'un ciel entier. Cette étoile est un signe, qui me cherche dans cette foule, et qui me trouve : c'est pourquoi je me sens un peu étranger, un peu solitaire."

Extrait deVol de Nuit, Antoine de Saint-Exupéry
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Message Posté le: Mer Jan 04, 2006 07:22 am    Sujet du message:
Comme je l’ai déjà dit il y a quelques années, je ne sais pas si vous le savez mais être affamé, assoiffé, saoul, sale, vulgaire, désespéré et un peu perdu sept jours sur sept à l’année longue… c’est de l’ouvrage en crisse! Alors pardonnez donc à ceux à qui il manque parfois quelques uns des attributs si chers à vos préjugés…

Ceci dit je sais, je sais : y’a rien comme un « bummeux » qui vous tend une main du bout d’un bras plein de courant d’air pour gâcher le paysage. Mais que voulez-vous? (comme nous le répète sans cesse chôse là!). Ce n’est pas en les parquant dans des camps de réhabilitation comme l’a déjà suggéré le jeune conseil de l’Hôtel de ville en 1995 qu’on fera disparaître une misère qui n’est que la pointe très visible, j’en conviens, de l’iceberg que constitue l’appauvrissement généralisé.
J-M Tison

Je viens d’un monde où les aveugles ne voient pas, où les sourds n’entendent pas, où les paralytiques ne marchent pas et où les nains ne grandissent pas… mais nous savons tous que les aveugles ne sont pas qu’aveugles et que les sourds ne sont pas que sourds… J’en suis venu pourtant à croire qu’on voudrait des pauvres (et quand je dis pauvre c’est au sens large) courtois, respectueux, en santé, sobres et soumis et pourquoi pas contents de leur sort! Les fromages qu’on nous promet pour nous inciter à entrer dans le Labyrinthe (de la Sécurité du Revenu entre autres) ne trompent plus personne. Les labyrinthes ne servent qu’à égarer ceux qui s’y aventurent ou au mieux à les ramener à leur point de départ. Les minotaures le savent bien et nous aussi. Alors ils serrent la vis : on victimise en créant des cages dorées ou on démonise à qui mieux-mieux en faisant vivre un enfer à ceux qui ne rentrent pas dans le rang.

Je m’en voudrais d’utiliser l’espace qu’on m’offre ici pour décrire les commentaires que l’on m’adresse lorsque je vends le magazine L’Itinéraire sur la rue. Mettons tout de suite les choses au clair : il s’agit de mon travail/
Alors que la roupie roupille, que le peso n’est guère pesant, que le mark laisse des traces, que le franc l’est de moins en moins, que le dollar a le dos large… et qu’enfin si tout le monde sait que l’argent ne fait pas le bonheur de ceux qui n’en ont pas, je me permets de vous avouer que le seul gros motton que j’ai eu dans la vie est celui que j’ai dans la gorge en vous écrivant ceci.


La complete sur INDIGENCE
Bitteulsse (Beatles)
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Message Posté le: Ven Fév 03, 2006 23:57 pm    Sujet du message:
Je suis allé à la FNAC aujourd'hui pour trouver un bouquin de pédagogie et d'initiation à l'Anglais pour les enfants ou bien une méthode d'éveil à l'anglais par des jeux...Je n'ais rien trouvé (J'donnes des cours d'anglais)
...Par contre, en trainant un peu dans la section Sciences Humaines...Je suis tombé sur le bouquin : "Le cri de la mouette" d'Emmanuel LABORIT...Comme à mon habitudes, j'ai ouvert le livre au hasard et je suis tombé sur l'extrait suivant :

Rencontre émouvante et impressionnante avec une femme sourde et aveugle. Comment communiquer avec elle ?
On me dit d'épeler mon nom en dactylologie dans le creux de sa main. Elle me sourit et répète mon prénom dans ma main. Je suis profondément troublée par cette femme. Elle est magnifique. Je croyais que tous les aveugles avaient les yeux fermés; en fait, elle à un regard qui me "regarde", comme si elle me voyait vraiment. Je lui demande comment elle fait pour parler puisqu'elle ne peut pas épeler tous les mots dans la main de quelqu'un. Elle m'explique avec le language des signes :
"Tu utilises la langues des signes, moi je met mes mains autour des tiennes, pour toucher chaque signe, et je te comprends."
C'est une chose mystérieuse pour moi; moi j'ai besoin de mes yeux pour comprendre un signe, il faut que je sois face à quelqu'un. Comprend-elle vraiment ? Vraiment ? Je reposes la question.
"Ne t'inquiètes pas, je te comprends, pas de problème."
Je me demande comment elle a grandi, comment elle a appris. Cette femme, dont les mains enveloppent doucement les miennes, suivent dans l'espace le dessin de chaque signe, m'impressionne terriblement. Elle a encore plus de difficultés que moi, sa situation est plus dificile que la mienne, et pourtant elle communique !
Mandos
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Message Posté le: Sam Fév 04, 2006 22:15 pm    Sujet du message: Re: Si vous avez envie de partager un extrait...
Bitteulsse (Beatles) a écrit:
qu'il soit littéraire (pas d'extraits de recueils de poésie)


Tu as une conception un peu bizarre de la littérature. Mais bon, ton idée est sympa, et je me suis dit que la curiosité qui suit pouvait être intéressante :

"[Li rois artus] tint un glaive gros et fort, et lesse corre tant comme il pot del cheval trere ; et Mordrés, qui bien connoist que li rois ne bee fors à li ocirre, nel refusa pas, einz li adresce la teste del cheval, et li rois, qui li vient de toute sa force, le fiert si durement qu'il li ront les mailles del hauberc et li met par mi le cors le fer de son glaive ; et l'estoire dit que après l'estordre del glaive passa par mi la plaie uns rais de soleill si apertement que Girflet le vit, dont cil del païs distrent que ce avoit esté sygnes de corrouz de Nostre Seigneur."
(La Mort le roi Artu, auteur anonyme, première moitié du XIIIeme siècle)
chupa
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Message Posté le: Sam Fév 04, 2006 22:45 pm    Sujet du message:
Dan Simmons dans "The cook factory" qui cite Ernest Hemingway:
"Je pense que la guerre est un p***** de sale tour que les vieux jouent aux jeunes. Je pense que c'est une moulinette géante dans laquelle des vieillards sans couilles fourrent des jeunes gens afin d'éliminer la concurence. Je pense que c'est une chose splendide, grandiose, exaltante, et un p***** de cauchemard."
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Message Posté le: Ven Mar 31, 2006 17:24 pm    Sujet du message:
Extrait de "L'Homme, cet inconnu" d'Alexis CARREL - 1935

"L'homme devrait être la mesure de tout. En fait, il est étranger dans le monde qu'il à créé. Il n'a pas su organiser ce monde pour lui, parce qu'il ne possédait pas une connaissance positive de sa propre nature. L'énorme avance prise par les sciences des choses inanimées sur celles des êtres vivants est donc un des évènements les plus tragiques de l'histoire de l'humanité. Le milieu construit par notre intelligence et nos inventions n'est ajusté ni à notre taille, ni à notre forme. Il ne nous va pas. Nous y sommes malheureux. Nous y dégénérons moralement et mentalement. Ce sont précisément les groupes et les nations où la civilisation industrielle a atteint son apogée qui s'affaiblissent davantage. Ce sont eux dont le retour à la barbarie est le plus rapide. Ils demeurent sans défense devant le milieu adverse que la science leur a apporté. En vérité, notre civilisation, comme celles qui l'ont précédée, a créé des conditions où, pour des raisons que nous ne connaissons pas exactement, la vie elle-même devient impossible. L'inquiétude et les malheurs des habitants de la Cité nouvelle viennent de leurs institutions politiques, économiques et sociales, mais surtout de leur propre déchéance. Ils sont les victimes du retard des sciences de la vie sur celles de la matière. Seule, une connaissance beaucoup plus profonde de nous-mêmes peut apporter un remède à ce mal."
Romantisme
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Message Posté le: Sam Avr 01, 2006 00:35 am    Sujet du message:
Homère - L'odyssée

Dans son berceau de brume, aussitôt qu'apparaît l'Aurore aux doigts de roses, j'appelle tout le monde à l'assemblée et dis:
Ulysse: Camarades, deux mots! vous avez beau souffrir! amis, de cet endroit, nous ne pouvons rien voir, ni le point du noroît ni celui de l'aurore: le Soleil des vivants, où tombe-t-il sous terre? par où nous revient-il?... Donc, au plus tôt, voyons s'il est quelque autre avis; pour moi, voici le bon: grimpé sur le rocher de la guette, j'ai vu une île que la mer couronne à l'infini; c'est une plaine basse; au centre, une fumée m'est apparue dans le maquis et la forêt...
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Message Posté le: Mar Avr 04, 2006 16:53 pm    Sujet du message:
Oh ce livre de Saint Exupéry est ... magnifique !!
poilue
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Message Posté le: Ven Avr 07, 2006 03:29 am    Sujet du message: Re: Si vous avez envie de partager un extrait...
Mandos a écrit:
Bitteulsse (Beatles) a écrit:
qu'il soit littéraire (pas d'extraits de recueils de poésie)


Tu as une conception un peu bizarre de la littérature. Mais bon, ton idée est sympa, et je me suis dit que la curiosité qui suit pouvait être intéressante :

"[Li rois artus] tint un glaive gros et fort, et lesse corre tant comme il pot del cheval trere ; et Mordrés, qui bien connoist que li rois ne bee fors à li ocirre, nel refusa pas, einz li adresce la teste del cheval, et li rois, qui li vient de toute sa force, le fiert si durement qu'il li ront les mailles del hauberc et li met par mi le cors le fer de son glaive ; et l'estoire dit que après l'estordre del glaive passa par mi la plaie uns rais de soleill si apertement que Girflet le vit, dont cil del païs distrent que ce avoit esté sygnes de corrouz de Nostre Seigneur."
(La Mort le roi Artu, auteur anonyme, première moitié du XIIIeme siècle)


Explication : il faudrait déja que les gens puissent le lire, la traduction aurait été la bienvenue (ne penses-tu pas?),
afin que tout le monde puisse saisir ce moment fondamental dans l'histoire de notre civilisation, où l'immense roi Arthur, guerrier civilisateur, tueur de géants, gardien d'un ordre reposant sur le dépassement de soi mais qui se voit petit à petit affaibli dans son pouvoir et dans sa personne par une perte, consciemment mise en avant par les auteurs médiévaux dés Chrétien de Troye, d'autorité et de légitimité (cf la guerria ds la mort le roi Artu que ce grand roi cautionne au nom du lien de sang qui l'uni à gauvain), afin que tout le monde puisse saisir ce moment tragique, ou son indigne fils naturel, Mordret couche avec sa femme et lui prend le royaume alors que celui-ci s'en été allé guerroyer contre les romains (Ok, c'est du délire historique, mais c'est pas grave), et que le rencontrant sur ce fameux champ de bataille (mince, j'en ai oublié le nom), il le transperse de part en part :"le fiert si durement qu'il li ront les mailles del hauberc et li met par mi le cors le fer de son glaive ", mais ce dernier avant de rendre l'âme eut le temps de porter un coup fatal au noble Roi déchu ! tout ceci sous l'oeil attentif de Girflet qui aprés la bataille permettra a Arthur (alors que celui-ci vient de brouiller contre sa poitrine le corps de son autre écuyer sans faire exprés dans un élan de tendresse : passage dont il est assez difficil de rendre compte), de rejoindre sa soeur Morgane qui l'emporta sur l'Ile d'Avalon !


voila pour que chacun sache de quoi il en retourne !
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Message Posté le: Lun Mai 08, 2006 18:25 pm    Sujet du message:
J'aimerais vous faire partager le plus beau paragraphe qu'on ait jamais écrit sur la nature délétère de la consommation abusive de pop-music. Il est signé Nick Hornby dans son roman Haute fidélité, écrit en 1995 :

Citation:
Les gens s'inquiètent de voir les gosses jouer avec des pistolets, les ados regarder des films violents. On a peur qu'une espèce de culture du sang ne les domine. Mais personne ne s'inquiète d'entendre les gosses écouter des milliers - vraiment des milliers - de chansons qui parlent de coeurs brisés, de trahison, de douleur, de malheur et de perte. Les gens les plus malheureux que je connaisse, sentimentalement, sont ceux qui aiment la pop-music par-dessus tout ; j'ignore si la pop-music est la cause de leurs malheurs, mais je sais qu'ils ont passé plus de temps à écouter des chansons tristes qu'à vivre une vie triste. A vous de conclure.

Idea
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Message Posté le: Dim Juin 11, 2006 23:56 pm    Sujet du message:
Ce n'est pas un auteur connu, c'est une de mes amies, mais elle sera hyper connu un jour ! Elle n'écrit que des nouvelles pour le moment, mais faut bien commencer par qqchose ^^. En tout cas, je trouve qu'elle écrit merveilleusement bien.

Dans cette nouvelle, la narratrice a été transformé en vampire (pour comprendre le passage, fallait que je mette ça Very Happy )

Marie Perrier, L'histoire :

"Je suis encore aujourd’hui la chasseresse de nuit qui a remplacé la paysanne en cette heure de tempête. Celle qui se souvient de son histoire avec amertume et tendresse. Amoureuse de la vie, je ris de ceux qui nous prennent pour des monstres, puisque nous ne le sommes que dans l’exacte mesure où l’homme en est un lui-même.
Le monde est autre, nous sommes à son image.
J’en fais partie plus que jamais, et quand revient la violence du ciel, je me joins à la ronde éternelle. Frères, sœurs, même cela est superflu. Rien ne reste que vie et mort, l’équilibre absolu. J’offre le présent à ceux qui s’en languissent..
L’existence peut bien rester liée à la terre ; l’essence, elle, n’a de limites que sa propre audace."

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