chiron
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Posté le: Jeu Nov 10, 2005 16:25 pm Sujet du message:
Hello !
Citation: |
Cebe a
écrit: |
chiron a écrit: | Faut dire aussi que Cebe, qu'est-ce qu'elle est bavarde !
|
Ah ça
quand un
sujet me tient à coeur je peux y passer des heures
|
|
Le fait est donc entendu: ce n'est pas moi le bavard !
Citation: |
chiron a
écrit: |
Hailie a écrit: | Tu veux dire par là que tu aurais aimé avoir une relation plus
"amicale" que prof/élève avec certains anciens élèves
? |
Avec une, c'est certain... |
Et aujourd'hui qu'en est-il? Tu la vois toujours? Comment ça se passe?
L'a-t-elle su? (Si tu juges ces questions indiscrètes, tu n'es pas obligé
d'y répondre hein )
|
Dans l'ordre cela donne: rien, non, pas, je ne sais... Voilà, j'ai répondu
En fait, c'est juste un regret pour une histoire qui n'a pas eu lieu, et
certainement, l'oral le plus destabilisant que j'ai vécu...
C'était ma première année d'enseignement et je m'occupais d'un DEUG2, avec
une collègue chinoise que j'avais recruté, mais qui faisait les cours et TDs
en anglais. J'avais programmé les oraux de projet info en me gardant tous les
cas problématiques et lui donnant tous les élèves sans problèmes.
Néanmoins, une fille, curieusement venue en tailleur (elle se croyait dans un
grand oral?) voulait absolument passer avec moi et pas avec ma collègue. Elle
a tellement insisté que j'ai fini par accepter, pour avoir la paix.
En général mes oraux se décomposaient en 1/2 heure sur le projet et
l'évaluation et 1/2 de discussions sur l'orientation ou le projet
professionnel, vu qu'on était en fin de cycle.
Son projet était solide, intelligent, mais le code était trop impeccable, et
montrait qu'il avait été revu par un pro. Elle m'a dit avoir été corrigée
par sa mère, ingénieur en info, et à partir de là, la conversation a
dévié, un peu trop tôt (avec du recul)...
Très vite la conversation était débridée et nous nous sommes mis à rire,
de tout et de rien. J'étais bien, voire heureux, plus du tout la tête à
l'oral, et me noyais dans ses yeux rieurs. Et après une demi-heure et un
nouveau rire, elle a fermé ses beau yeux en me tendant ses lèvres.
Instinctivement je me penchais vers elle et...
MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS ????? In extremis, une voix dans ma tête m'avait fait
retourner à l'oral. En catastrophe, j'évitais ses lèvres, me retournait, un
peu tremblant, mains sur le clavier en lançant un pathétique et peu assuré
"mais revenons à votre programme..."
Et elle, un peu surprise et déçue de ne pas avoir été embrassée m'a fixé
pendant quelques secondes avec un regard que je n'oublierai pas.
Ses yeux, grands ouverts, étaient ceux d'un enfant vorace devant une sucette
géante. Un petit rictus sur le coin de sa bouche lui donnait l'air d'une
chatte disant à une souris apeurée: "tu peux toujours courrir, mais cela ne
sert plus à rien, tu es à moi..." De toute sa personne irradiait à la fois
une douceur et un amour naïf et total - comme seuls le sont les premières
amours - mais aussi un désir violent et une attraction animale comme seule
peut l'inspirer la plus déchaînée des passions.
Si l'amour a un visage, pour moi c'est celui-là: celui d'une femme-enfant de
vingt ans alliant à la fois les charmes, les grâces et désirs de l'enfance
et de la maturité...
Et même maintenant soit huit ans plus tard, rien que d'y penser, j'en suis
tout chamboulé
J'ai peu de souvenirs du reste de l'oral, mais j'étais sur pilote automatique
et en état de choc. Nous nous sommes quittés un peu gênés et j'ai reporté
l'oral suivant.
J'étais alors en plein débat intérieur. Une partie de moi était encore
sous le charme, complètement gaga, sur son petit nuage, et complètement
inapte à la réflexion. Une autre exigeait d'avoir sa peau via une note
raz-des-paquerettes, car ce n'est pas humain de manipuler les gens comme cela.
Et une troisième partie, plus ironique et philosophe était, comme
d'habitude, hilare:
"Tout d'abord, il n'y a pas de manipulation volontaire. Une telle manipulation
en si peu de temps n'est pas possible, du moins pas sans préparation, à son
âge et en l'état de ses connaissances. Vu sa tenue vestimentaire pour un
oral et son insistance à passer l'oral avec toi, elle a le béguin pour toi
et c'est la puissance de son amour qui a créé cette situation. D'autre part,
c'est toi-même qui pousse tes étudiants à utiliser tout ce qui peut être
utilisable pour préparer et réussir un oral et reconnais qu'elle a failli
remporter à la fois son oral et son examinateur en prime. Donc cela
mérite une bonne note"
Deux contre un: au final elle a eu le maximum de points sur la gestion de
l'oral (soit 5 sur une note de 20) et du coup une excellente note.
J' y ai beaucoup pensé durant l'été, ai raconté cette histoire à mes amis
- tous hilares, particulièrement les femmes - afin un peu de l'évacuer et de
mieux la comprendre. J'ai été un peu déçu de ne pas la rencontrer à la
rentrée (et si elle m'avait vraiment manipulé?), mais je n'avais pas de
licences l'année suivante.
Une autre année passe et j'avais un TD de maîtrise d'info. La salle était
obscure (stores baissés pour éviter un soleil éclatant) et je reconnaissais
avec plaisir aux premiers rangs une bonne partie des élèves que j'avais eu
en deug deux ans plus tôt. Je me présente tout de même, explique les
objectifs de l'année, lance le TD. Je demande s'il y a un volontaire pour la
correction.
"Moi monsieur" lance une voix féminine dans le fond de la salle. Et voilà
qu'Elle émerge de la pénombre, rouge pivoine, ses yeux lançant des éclairs
et corrigeant l'exo avec brio.
Bon euh... nouvel exo, je demande un volontaire.
"Moi monsieur" lance toujours la même voix et moi qui insiste pour un
volontaire différent. Pas de vontaire différent, elle corrige donc le
troisième exercice devant un TD riant sous cape.
Nouvel exo et là je lance "Y a-t-il un volonaire EN DEHORS de mademoiselle
une-telle?" Là, hilarité générale et une couleur pivoine que je ne pensais
pas possible... Du coup je désigne un volontaire et le TD poursuit son cours.
Puis de TDs et TDs, nous nous sommes connus au travers des pauses et elle me
ramenait quelquefois en voiture d'un campus à un autre. J'étais sous le
charme, mais aussi aux prises avec un problème éthique.
Je décidais de m'en ouvrir au responsable des enseignements infos pour la
fac, un jeune prof ami ,lequel m'a donné avis comme quoi cela n'était pas
possible et qu'en cas de problème il ne pouvait pas me couvrir. Le dialogue a
été un peu comme cela:
- Mais pourtant tu as bien emmené toutes tes thésardes en week-end et Paul
s'est même marrié avec une de ses thésardes.
- Oui, mais Paul et moi n'avions pas à les noter dans leur jury de thèse
- l'examen de maîtrise est anonyme non ?
- Oui mais tu oublies le projet
- Et si je ne corrige pas moi-même son projet ? Et si nous nous échangions
les TD pour noter les projets ?
- Cela ne s'est jamais fait et si ta relation est connue, et tu auras du mal
à le cacher, tu risques ton poste et tu vas te griller...
Quelques TDs plus tard, elle m'a demandé en apparté quels étaient les bars
parisiens que j'aimais, et là j'ai bafouillé quelques des bars de quartier,
mais bon il était rare que j'y aille.
J'ai dû mettre des distances pour ne pas souffir de la situation et cela l'a
rendue triste. En attendant je me proposais de l'inviter à la première
occasion et dès les examens finis, et me rendais à ces Tds de maîtrise en
fredonnant "Don't stand so, close to me", mon côté philosophico-hilare
encore...
De même que pour son projet que cette fois-ci je n'ai pas examiné seul
(j'avais trop peur ! ), et cela aussi l'a rendue triste et pensive .
Mais une fois les examens passés, et encore une fois, elle a disparu je ne
l'ai plus jamais revue .
Je n'avais pas ses coordonnés et d'un autre côté, c'était l'amoureuse qui
me manquait et non la mélancolique...
Même si cette relation aurait été probablement sans lendemain, j'ai quand
même un gros regret et l'impression d'avoir raté quelque chose là...
J'aurais dû... mais mes sentiments m'auraient immédiatement trahis en plein
cours et cela aurait été un supplice de faire mes cours en sa présence...
Mais pourquoi elle ne m'a pas appelé après les exams aussi ?
Voilà, cela peut être aussi cela l'autre côté
Citation: |
Et tu dis que ce ne pouvaient être des relations égalitaires car tu étais
le centre de leur attention mais après tout lorsque l'on admire quelqu'un, on
fait tout pour s'en rapprocher et devenir son ami non? (Bon après il faut que
l'autre en ait envie aussi, c'est souvent là que ça coince).
|
Mais dans ce cas, c'est pas de l'amitié, mais de l'admiration, non ?
Il y a peut-être aussi autre chose: à analyser les groupes de TDs,
peut-être que je considérais un tout petit peu mes élèves comme des sujets
d'étude et ne peux pas devenir l'ami d'une personne que j'ai - même très
légèrement - analysé.
C'est pourquoi je n'ai pû garder aucun lien dans mes groupes d'études et de
recherche psychologiques,psychiatriques et sociologiques, où souvent nous
réfléchissions en groupe à notre propre identité et implications au sein
du groupe. Ce qui créait tout de même des tensions et émotions
violentes...
Citation: |
chiron a
écrit: | Plus sérieusement,
cela tient peut-être plus au fait que je me positionnais plus en mentor
(conseils sur l'organisation, la gestion du temps, la manière de travailler,
d'appréhender un problème, mise en valeur de la personne) que sur un contenu
technique. Mais cela peut aussi venir de moi, c'est pas
exclu. |
Tu veux dire que si tu n'as pas réussi à avoir une relation égalitaire avec
tes élèves c'est plus malgré toi que d'une volonté de maintenir une
distance?
|
Ha tout à fait: c'était vraiment pas voulu. Mais comprends la difficulté:
tu ne peux pas à la fois être la mère d'une personne et son amie. Or je
parlais de mes élèves comme étant "mes mômes" ou de mes "piou-pious"...
C'est là où a mon avis j'en faisais un peu trop...
Désormais et dans le management, je parle de "mes gars" et toujours de mes
"piou-piou" mais c'est plus facile car un encadrant possède un rôle moindre
qu'un enseignant.
chiron a
écrit: | Pour ma part j'ai
toujours considéré que les chirurgiens évitaient de nouer des contacts avec
leurs malades car le risque est de les perdre et de s'en sentir responsable.
D'où une non gestion de la peur des patiens qui peut leur être très
préjudiciable. | Je suppose que ça
dépend aussi des chirurgiens, j'ai rencontré une étudiante en médecine et
son discours m'a mise vraiment mal à l'aise, elle disait que pour elle le
malade ne l'intéressait pas, elle avait choisi la chirurgie parce que
c'était une affaire de travail à faire: on a un bras, un coeur à opérer,
pas un malade. Mais je lui ai posé la question de savoir si c'était pour se
préserver en cas d'échec (comme tu dis pour ne pas se sentir trop coupable)
mais elle m'a dit que non, c'était juste que voilà, il y avait un défaut,
il fallait le réparer et basta! Ca m'a assez choquée...[/quote]
C'est un peu dommage pour ses futurs patients. J'ai vu il y a quelques temps
des études anglo-saxonnes démontrant que la durée de convalescence
dépendait des liens affectifs entre malades et équipe soignante, et étaient
d'autant plus cours que cette gestion affective des angoisses était bien
maîtrisée. De là aussi toute la mouvance des clubs regrouppant des
personnes atteintes d'une maladie aux USA sous animation d'un psychologue.
Cela permet de gérer les peurs, les angoisses et les culpabilités. C'est
dommage que nous ne copions pas ce type d'accompagnement dans la maladie en
France.
Mais pour revenir à l'étudiante en question, bah si elle rate médecine,
elle pourra toujours faire garagiste. Et c'est rare de nos jours, un bon
garagiste !
A plus et vous lire,
|
Cebe
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Posté le: Jeu Nov 10, 2005 21:21 pm Sujet du message:
chiron a
écrit: | Le fait est donc
entendu: ce n'est pas moi le bavard ! |
Heureusement que tu as dit ça avant ton long post hein bon ok ok
c'est moi qui avais posé la question
Pfiou en effet quelle histoire c'était rapide en plus, c'est pas comme si tu
l'avais eu en cours toute l'année et que la relation se soit tissée petit à
petit. J'imagine que ça a dû être compliqué l'année où tu l'as eue en
cours après...
C'est sur que tant que tu étais son prof ça aurait été impossible et
maintenant que ça pourrait se faire, tu ne la vois plus... la vie nous joue
de drôles de tours quand même
Mais elle a exigé être avec toi parce qu'elle te connaissait avant?
Hum c'est sur que c'était osé faire ça le jour de son oral enfin comme tu
dis apparemment ça a marché (ah les hommes!)
Citation: | Citation: |
Et tu dis que ce ne pouvaient être des relations égalitaires car tu étais
le centre de leur attention mais après tout lorsque l'on admire quelqu'un, on
fait tout pour s'en rapprocher et devenir son ami non? (Bon après il faut que
l'autre en ait envie aussi, c'est souvent là que ça coince).
|
Mais dans ce cas, c'est pas de l'amitié, mais de l'admiration, non
? |
Oui mais est-ce que l'un empêche l'autre?
Citation: | Il
y a peut-être aussi autre chose: à analyser les groupes de TDs, peut-être
que je considérais un tout petit peu mes élèves comme des sujets d'étude
et ne peux pas devenir l'ami d'une personne que j'ai - même très
légèrement - analysé. |
Je ne suis pas de cet avis. Parce que tu les connais mieux et donc tu peux
d'autant mieux savoir si la personne te correspond ou pas, non? Encore une
relation à mettre en parralèle avec le fait que beaucoup de femmes tombent
amoureuses de leur psy.
Citation: | C'est dommage que nous ne copions pas ce type d'accompagnement
dans la maladie en France. |
Il se fait, mais pour les malades en fin de vie ou dans les services pour les
malades du cancer ou du sida. C'est vrai qu'on pourrait étendre à tous les
malades... encore une fois ça manquerait de personnel
|
Hailie
De passage

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chiron
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Posté le: Ven Nov 11, 2005 03:16 am Sujet du message:
Hello !
Citation: |
[quote="Cebe"] chiron a
écrit: | Le fait est donc
entendu: ce n'est pas moi le bavard ! |
Heureusement que tu as dit ça avant ton long post hein bon ok ok
c'est moi qui avais posé la question
|
Je ne te le fais pas dire !
Citation: |
Pfiou en effet quelle histoire c'était rapide en plus, c'est pas comme si tu
l'avais eu en cours toute l'année et que la relation se soit tissée petit à
petit. J'imagine que ça a dû être compliqué l'année où tu l'as eue en
cours après...
|
Ouaip: 1/2 heure chrono, qui dit mieux ?
Mais avant l'oral, je l'avais eu en cours d'année et ne l'avais pas
particulièrement remarquée. C'est son attitude à l'oral qui a attiré mon
attention.
Mais c'est pas si compliqué en fait, et je n'étais pas amoureux au point où
je peux l'être d'habitude (et cela en général c'est un très gros soucis).
J'étais plutôt ému et charmé, pas tant par son amour pour moi que par son
amour ton court. C'est vrai que c'est tellement beau une femme amoureuse...
Citation: |
C'est sur que tant que tu étais son prof ça aurait été impossible et
maintenant que ça pourrait se faire, tu ne la vois plus... la vie nous joue
de drôles de tours quand même
|
je l'savais ! Non je ne crois
pas mais j'aurai toujours un petit doute (qui ajoute du piment à la chose
)
Citation: |
Hum c'est sur que c'était osé faire ça le jour de son oral enfin comme tu
dis apparemment ça a marché (ah les hommes!)
|
Je dois dire d'une part, qu'elle avait un excellent projet et de toute
manière bénéficiait en tant que fille d'un bonus de 1 point supplémentaire
d'office
(après explication de ce curieux phénomène à mes bons étudiants hommes,
ils me demandaient de rajouter 3 points aux filles mais là c'est exagéré
).
Mais sinon je vois: tu penses vraiment que je me suis fait manipuler... à ce
point là ? (Un "mais non" condescendant ne serait pas apprécié )
Citation: | Citation: | Citation: |
Et tu dis que ce ne pouvaient être des relations égalitaires car tu étais
le centre de leur attention mais après tout lorsque l'on admire quelqu'un, on
fait tout pour s'en rapprocher et devenir son ami non? (Bon après il faut que
l'autre en ait envie aussi, c'est souvent là que ça coince).
|
Mais dans ce cas, c'est pas de l'amitié, mais de l'admiration, non
? |
Oui mais est-ce que l'un empêche l'autre?
|
Bon je m'allonge sur le divan là...
Ben j'aime mes amis pour ce qu'ils sont mais je ne les admire pas. J'admire un
maître, eventuellement devient son collègue et là seulement, peut naître
l'amitié. Ce qui explique mes relations très particulières avec les chefs
d'orchestre ou des maîtres de pensée d'ailleurs... Je dois être plus
anarchiste que je ne le crois .
De même je n'aimerai pas me sentir admiré par des proches avec le risque
d'être placé sur un piedestal. Apprécié oui, mais admiré, le terme me
semble trop fort.
Citation: |
Citation: | Il
y a peut-être aussi autre chose: à analyser les groupes de TDs, peut-être
que je considérais un tout petit peu mes élèves comme des sujets d'étude
et ne peux pas devenir l'ami d'une personne que j'ai - même très
légèrement - analysé. |
Je ne suis pas de cet avis. Parce que tu les connais mieux et donc tu peux
d'autant mieux savoir si la personne te correspond ou pas, non? Encore une
relation à mettre en parralèle avec le fait que beaucoup de femmes tombent
amoureuses de leur psy.
|
Je déteste avoir à analyser des groupes dans lesquels j'évolue ou des amis.
Car pour moi, en faisant cela, j'enlève la magie de l'humain, je le chosifie,
je le réduis à une mécanique complexe mais quasi prédictible et j'ai un
peu le sentiment de commettre un viol...
Cela peut néanmoins m'arriver en situation de crise grave où l'aide
immédiate d'un professionnel est impossible ou alors dans des groupes non
affectifs pour calmer les tensions ou parvenir à un objectif de production.
Mais ce sont des interventions bornées, locales et aussi légères que
possibles.
Et puis je ne cherche pas des personnes qui me correspondent mais des
personnes possédant une grande force de sentiments et qui me surprennent. Ce
que j'aime, c'est la différence, la créativité, l'imprévu. C'est ptet bien
pour cela qu'ils ont tous un grain
|
chiron
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Posté le: Ven Nov 11, 2005 03:51 am Sujet du message:
Hello !
Hailie a
écrit: | Wouhou !! Quelles
histoires !! Je suis toute étonnée de tout ce que tu as raconté chiron. Dur
dur d'assumer pleinement son métier après avoir vécu de telles situations
|
Heu non ce sont des situations humaines. Y'a beaucoup plus désagréable. Par
exemple des situation de conflits.
Citation: |
Ou était-elle seulement attirée par le fait d'être avec son prof ?
|
J'ai remis la phrase citée au singulier: je me suis tellement étendu que tu
as cru qu'elle était plusieurs
J'y ai pensé et ai demandé à des collègues amis comment elle s'était
comportée dans leurs cours la même année et l'année précédente. L
réponse m'a bien plu: "oh oui, je vois bien de qui tu parles ", mais celles
dont ils parlaient après vérification n'était pas elle.
Ce qui d'une part prouve qu'elle n'était pas ainsi avec les autres profs.
Et d'autre part, pourrait faire croire que nous avions chacun notre amoureuse.
C'est sûr c'est un complot !
Citation: |
En même temps, pour sortir avec un ou une élève il faut avoir sacrément du
courage et assumer la relation au cas où elle serait connue des autres...
J'en connais tout de même quelques uns qui sont passés par là et qui sont
encore avec ces élèves depuis de longues années je trouve ça chouette !
|
Je ne sais pas. J'ai toujours trouvé non éthique une telle attitude qui
pourrait provenir d'un abus des fonctions d'enseignant à des fins
personnelles. Maintenant s'il n'a jamais été dans l'optique de l'ensignant
de provoquer consciemment une telle chose, et si les sentiments sont
partagés, pourquoi pas ?
Mais la pluspart des cas que je connais me semblent avoir été conscients de
leurs actes et plutôt coutumiers du fait. En toute justice aussi, je n'ai
jamais entendu autour de moi du cas d'un ou d'une élève qui s'en était
plaint.
Citation: |
Juste pour l'anecdote je suis actuellement en DUT Informatique
|
Ne me dis pas que c'est un prof d'info quand même...
Citation: |
Enfin, petit retour sur mon histoire ce soir j'aurais pu retourner voir mon prof
(plutôt l'entrapercevoir dans sa salle de cours) mais je ne l'ai pas fait,
pour la première fois de l'année... Et ça me manque déjà Je
suis quand même bien déterminée à y retourner la semaine prochaine  |
Bon ben tu nous racontera à l'occasion ? Attention ton devoir tient toujours
|
Cebe
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Posté le: Ven Nov 11, 2005 12:45 pm Sujet du message:
chiron a
écrit: |
Cebe a écrit: | Hum c'est sur que c'était osé faire ça le jour de son oral
enfin comme tu
dis apparemment ça a marché (ah les hommes!)
| tu penses vraiment que je me suis
fait manipuler... à ce point là ? (Un "mais non" condescendant ne serait
pas apprécié ) |
Je ne dis pas qu'elle a fait ça afin d'avoir une bonne note à son oral ce que je dis c'est
que, qu'elle ait eu des sentiments pour toi ou non, sa manière d'agir t'a
tout de suite charmé. Et je me dis que finalement c'est tellement simple
d'embrigader les hommes , il suffit d'avoir une attitude provocante et de tendre ses
lèvres
(c'est vrai que vu comme ça, ça paraît simple et les hommes ont l'air
d'aimants à ballader... ). Donc en conclusion je ne saurais pas dire si
elle avait des sentiments pour toi ou non mais en tout cas apparemment elle a
trouvé la tactique pour te séduire.
chiron a
écrit: | J'admire un maître,
eventuellement devient son collègue et là seulement, peut naître
l'amitié. | Oui c'est plutôt de ça
que je voulais parler...
Citation: | De
même je n'aimerai pas me sentir admiré par des proches avec le risque
d'être placé sur un piedestal. Apprécié oui, mais admiré, le terme me
semble trop fort. |
Pas forcément "admiré" au sens de l'idolâterie mais plutôt dans le sens
où on rencontre une personne qui nous étonne, qui agit un peu comme on
voudrait le faire, qui représente peut-être ce qu'on aimerait être, et donc
on veut s'en approcher le plus possible pour pouvoir mieux la connaître. Non?
Je ne sais pas, je marche un peu comme ça moi.
chiron a
écrit: | Je déteste avoir à
analyser des groupes dans lesquels j'évolue ou des amis. Car pour moi, en
faisant cela, j'enlève la magie de l'humain, je le chosifie, je le réduis à
une mécanique complexe mais quasi prédictible et j'ai un peu le sentiment de
commettre un viol... |
Lol ça me fait penser à ce que disait Kant, qu'il ne faut pas réduire
autrui au niveau d'un objet . Je suis d'accord mais en même temps analyser (faiblement hein
je ne parle pas de lui faire toute une psychanalyse) ça peut permettre de
mieux le comprendre, et on peut éventuellement l'aider quand il en a besoin.
Mais de toute façon pour l'analyser et le comprendre, il faut bien dialoguer
avec lui, connaître sa situation personnelle et tout et donc ça n'enlève
pas la magie pour moi puisque l'on se comporte comme deux amis qui apprennent
à se connaître.
|
chiron
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Posté le: Ven Nov 11, 2005 16:37 pm Sujet du message:
Cebe a
écrit: |
Je ne dis pas qu'elle a fait ça afin d'avoir une bonne note à son oral ce que je dis c'est
que, qu'elle ait eu des sentiments pour toi ou non, sa manière d'agir t'a
tout de suite charmé. Et je me dis que finalement c'est tellement simple
d'embrigader les hommes , il suffit d'avoir une attitude provocante et de tendre ses
lèvres
(c'est vrai que vu comme ça, ça paraît simple et les hommes ont l'air
d'aimants à ballader... ). Donc en conclusion je ne saurais pas dire si
elle avait des sentiments pour toi ou non mais en tout cas apparemment elle a
trouvé la tactique pour te séduire.
|
Ben non justement, là je ne suis pas d'accord. Des tactiques bateau du
genre:
1) j'attire son attention
2) je me rapelle à son bon souvenir sans en avoir l'air, le temps qu'il gobe
l'hamecon, histoire aussi de nourrir une névrose obsessionnelle
3) je fais l'absente ou (plus vicieux) je montre mon intérêt pour un autre
tu les vois venir de loin (après être tombé deux ou trois fois dans le
panneau, certes... )
Mais là ce qui était charmant, c'est que cela ressemblait plutôt à un coup
de foudre, une attirance réciproque, une gaitée partagée, une certaine
innocence. Je ne crois pas qu'il y ai eu de préméditation, d'élaboration
d'une quelconque "tactique".
Citation: |
Citation: | De
même je n'aimerai pas me sentir admiré par des proches avec le risque
d'être placé sur un piedestal. Apprécié oui, mais admiré, le terme me
semble trop fort. |
Pas forcément "admiré" au sens de l'idolâterie mais plutôt dans le sens
où on rencontre une personne qui nous étonne, qui agit un peu comme on
voudrait le faire, qui représente peut-être ce qu'on aimerait être, et donc
on veut s'en approcher le plus possible pour pouvoir mieux la connaître. Non?
Je ne sais pas, je marche un peu comme ça moi.
|
Je crois comprendre: une relation vue comme un modèle en quelque sorte. C'est
vrai que cela m'est aussi arrivé, jusqu'à quelquefois chopper des tics ou
attitudes d'un modèle. Sauf que cela fait trop longtemps et que ne m'en
rappelais plus . Je crois qu'ensuite les expériences et la philosophie permettent sans
doute de se construire une identité propre. Mais d'un autre côté, je crois
que ce type de relation se rencontre surtout à l'adolescence, et que je n'en
ai jamais rencontré dans le monde professionnel. Mais c'est vrai que je ne
voyais pas les choses sous cet angle: quand on me parle d'admiration, je pense
groopie
Citation: |
Je suis d'accord mais en même temps analyser (faiblement hein je ne parle pas
de lui faire toute une psychanalyse) ça peut permettre de mieux le
comprendre, et on peut éventuellement l'aider quand il en a besoin. Mais de
toute façon pour l'analyser et le comprendre, il faut bien dialoguer avec
lui, connaître sa situation personnelle et tout et donc ça n'enlève pas la
magie pour moi puisque l'on se comporte comme deux amis qui apprennent à se
connaître. |
Oui sauf que se lier d'amitié ou d'amour, provient pour moi d'une interaction
de sentiments, pas d'une analyse logique réfléchie. Et je ne vais pas
analyser mes sentiments ou les siens. Je ne cherche pas non plus à comprendre
une personnalité, j'ai envie ou besoin de la ou le voir parce que
probablement j'ai beaucoup de plaisir à le ou la voir. Mais l'envie ou ce
besoin me suffit, et je ne sais pas pourquoi j'en ai envie.
Certes je pourrai le savoir mais je ne tiens pas à le savoir...
Je crois aussi que je suis anti-psychologie pour en avoir trop fait. Certes
toujours pour la bonne cause, mais plus tu l'utilises, plus tu considères
l'autre comme un objet et plus ta propre humanité se dégrade.
Je suis plutôt à la recherche de l'innocence à trouver, l'innocence perdue
n'ayant jamais existé
|
Cebe
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Posté le: Ven Nov 11, 2005 22:08 pm Sujet du message:
chiron a
écrit: | Mais là ce qui était
charmant, c'est que cela ressemblait plutôt à un coup de foudre, une
attirance réciproque, une gaitée partagée, une certaine innocence. Je ne
crois pas qu'il y ai eu de préméditation, d'élaboration d'une quelconque
"tactique". |
Tu veux dire qu'elle serait tombée amoureuse pendant cet oral même et
qu'elle ne l'était pas avant? Oui mais apparemment elle voulait et a insité
passer avec toi... c'est bien qu'il y avait déjà une attirance avant non?
Je pense plutôt que elle avait déjà de l'attirance pour toi et a tenté le
tout pour le tout à son oral pour te séduire. Et comme je l'ai dit,
apparemment ça a marché Quant à une éventuelle manipulation, je pense que personne à
part toi (ou elle) ne pourra le savoir...
Citation: | Mais d'un autre côté, je crois que ce type de relation se
rencontre surtout à l'adolescence, et que je n'en ai jamais rencontré dans
le monde professionnel. |
Oui et en général ça se fait avec quelqu'un de plus âgé. Or quels sont
les adultes que les ados fréquentent le plus en dehors de leur famille...?
En plein dans
le mille: les profs! Donc en gros cet attachement des élèves vers les profs
ne sont pas toujours issus de sentiments amoureux mais bien de besoins d'être
rassurés, soutenus, d'être avec quelqu'un à qui l'on aimerait ressembler.
(Là
normalement ça doit flatter ton égo )
Citation: | Oui
sauf que se lier d'amitié ou d'amour, provient pour moi d'une interaction de
sentiments, pas d'une analyse logique réfléchie. |
On est d'accord là dessus mais contrairement à toi je ne pense pas que l'un empêche
l'autre.
Citation: | Je
crois aussi que je suis anti-psychologie pour en avoir trop fait. Certes
toujours pour la bonne cause, mais plus tu l'utilises, plus tu considères
l'autre comme un objet et plus ta propre humanité se dégrade.
Je suis plutôt à la recherche de l'innocence à trouver, l'innocence perdue
n'ayant jamais existé  |
Ah tiens je n'aurais pas pensé que les gens qui ont étudié la psycho en
arrivent à la fuir...
Mais prenons l'exemple de quelqu'un qui s'analyse lui-même: est-ce qu'il perd
son humanité? Ou alors un psychanalyste qui en fait son métier, le pauvre
est alors condamné à perdre son humanité puisque c'est son métier? Et pourtant il
aide son patient à se comprendre... perdrait-il son humanité en aidant
autrui?
Je ne dis pas que à chaque fois que l'on rencontre quelqu'un il faut
l'analyser pour savoir si on va s'entendre et régler ses décisions en
fonction du résultat de l'analyse, ça serait horrible (surtout si l'on
se trompe!)
Mais je me dis que si pour une raison x ou y (rien que le fait de passer
beaucoup de temps avec l'autre, on finit par le connaître presque par coeur)
on connaît l'autre en profondeur (pas après une analyse réfléchie mais
après du temps passé avec lui, donc une analyse non voulue presque), alors
je ne vois pas en quoi ça empêcherait de continuer cette relation
d'amitié...
|
chiron
Actif


Sexe: 
Inscrit le: 07 Nov 2005
Messages: 1191
|
Posté le: Sam Nov 12, 2005 15:54 pm Sujet du message:
Hello !
Citation: |
Tu veux dire qu'elle serait tombée amoureuse pendant cet oral même et
qu'elle ne l'était pas avant? Oui mais apparemment elle voulait et a insité
passer avec toi... c'est bien qu'il y avait déjà une attirance avant non?
Je pense plutôt que elle avait déjà de l'attirance pour toi
|
Jusque là je suis d'accord...
Citation: |
et a tenté le tout pour le tout à son oral pour te séduire.
|
Là j'en suis moins sûr. Mais il est vrai qu'à chaque fois que j'ai
retrouvé cette ambiance (d'être sur un petit nuage et complètement sous le
charme, en conversation avec une femme), cétait Elle qui m'avait approché,
donc il y avait de son côté au moins une attirance ou une curiosité, qui je
pense, se concrétisait.
Mais bon j'ai peut-être tort mais on me laisse mes illusions, hein ?
Citation: |
Donc en gros cet attachement des élèves vers les profs ne sont pas toujours
issus de sentiments amoureux mais bien de besoins d'être rassurés, soutenus,
d'être avec quelqu'un à qui l'on aimerait ressembler. (Là normalement
ça doit flatter ton égo )
|
Heu.. non je ne me suis jamais considéré comme un exemple à suivre. C'est
pas normal docteur ?
Plutôt comme un aîné qui a fait plein d'erreurs et qui aimerait éviter
qu'ils les fasse à leur tour. Mais après tout, est-ce que l'erreur n'est pas
le meilleur moyen d'apprendre ?
Mon but a été surtout de leur apprendre à s'apprécier eux-même et d'avoir
confiance en eux, tout en respectant les autres.
Citation: |
Citation: | Oui
sauf que se lier d'amitié ou d'amour, provient pour moi d'une interaction de
sentiments, pas d'une analyse logique réfléchie. |
On est d'accord là dessus mais contrairement à toi je ne pense pas que l'un empêche
l'autre.
|
Mais est-ce qu'une analyse logique ne provient pas d'une volonté de
comprendre un sentiment qui de toute manière, nous dépassera toujours dans
sa complexité? Et pourquoi vouloir comprendre ce que l'on ressent ? Vaut mieux vaut le
vivre !
Citation: |
Citation: | Je
crois aussi que je suis anti-psychologie pour en avoir trop fait. Certes
toujours pour la bonne cause, mais plus tu l'utilises, plus tu considères
l'autre comme un objet et plus ta propre humanité se dégrade.
Je suis plutôt à la recherche de l'innocence à trouver, l'innocence perdue
n'ayant jamais existé  |
Ah tiens je n'aurais pas pensé que les gens qui ont étudié la psycho en
arrivent à la fuir...
|
La psychologie est pour moi, à aborder avec beaucoup d'humilité. J'ai vu
beaucoup d'étudiants s'y lancer pour résoudre leurs problèmes (ou ceux de
leur famille ce qui revient au même) et du coup s'y empêtrer, s'y noyer et
s'y détruire ou s'y mutiler. On de devrait accepter en psycho que des
étudiants pleinement épanouis, sans problèmes familiaux, heureux en couple
et possédant de nombreux foyers affectifs.
Citation: |
Mais prenons l'exemple de quelqu'un qui s'analyse lui-même: est-ce qu'il perd
son humanité?
|
Non mais trop souvent il risque de soigner les symptômes mais non les causes,
et par cela, d'accumuler les problèmes sans les résoudre, jusqu'à un
accident psychologique grave. Et j'espère qu'il ne s'analyse pas tout seul
car il risque de se détruire ou de s'endommager de manière irréversible.
De plus, une auto-analyse est un exercice d'étudiant en psychologie, qui a
été formé pour. Et même au cours de cet exercice, il faut toujours se
confier à un tiers qui, avec du recul contrôle qu'il n'y a pas de dangers et
qui peur de plus, donner de bonnes idées.
Le risque aussi est d'évoluer - via une auto-analyse - indépendemment de son
entourage et du coup, d'être en rupture de phase, de moins l'apprécier ses
proches et de se désocialiser.
Si l'on n'est pas étudiant en psychologie et non épanoui, mieux vaut
disctuter de ses problèmes avec un ami ou une amie: c'est beaucoup plus
efficace, plus convivial et nettement moins dangereux.
Citation: |
Ou alors un psychanalyste qui en fait son métier, le pauvre est alors
condamné à perdre son humanité puisque c'est son métier? Et pourtant il
aide son patient à se comprendre... perdrait-il son humanité en aidant
autrui?
|
Je crois qu'exercer une activité soutenue ou un métier déforme toujours ton
identité dans le sens de cette activité, car tu développes des techniques,
réflexes et connaissances au travers de ce métier ou cette activité aux
dépends de celles qui ne sont plus ou peu exercées. Par exemple, un
informaticien ou un mathématicien va développer des qualités d'analyse
logique aux dépend souvent d'activités sociales ou littéraires.
Aussi les profs de math sont rarement conviviaux et les informaticiens, des
poètes assez médiores . Et la raison pour laquelle je crois qu'il faut toujours
compenser la spécialisation d'une étude par la pratique de son opposé.
Mais certains métiers comme la psychologie ou la politique (je pense à la
direction au sein d'une entreprise) sont plus dangereux que d'autres. J'ai
connu beaucoup de psychiatres qui disaient qu'ils déconnectaient sortis du
travail (or le seul fait d'en parler prouve le problème ), mais tu sens que
leurs outils et leurs techniques d'analyse sont toujours à portée de main et
ressurgissent au sein de la conversation. Pas mal de psychiatres aussi qui ne
supportaient plus que des chats ou des chiens dans leur intimité...
De même la politique ou la direction t'amène je crois à considérer
l'humain comme un objet complexe, influençable, placé sur un champ de
bataille. Tu risques de devenir un simple tacticien, faire abstraction de
l'humanité et envoyer à l'occasion une partie de tes troupes ou celles de
ton adversaire à l'abbatoir, sans aucun état d'âme. Le pouvoir érode
l'humanité qui est en nous...
Citation: |
Mais je me dis que si pour une raison x ou y (rien que le fait de passer
beaucoup de temps avec l'autre, on finit par le connaître presque par coeur)
on connaît l'autre en profondeur (pas après une analyse réfléchie mais
après du temps passé avec lui, donc une analyse non voulue presque), alors
je ne vois pas en quoi ça empêcherait de continuer cette relation
d'amitié... |
Ben dans ce cas rien du tout: bien au contraire. On finit par développer une
intimité, une confiance et une certaine tendresse.
Mais j'aurais du mal à avoir ce genre de relation avec quelqu'un que j'aurai
analysé: il me surprendrait moins, j'aurai l'impression de voir les non-dits
et je lui en voudrais inconsciemment (on consciemment finalement ) d'avoir eu à
l'analyser. A moins que cela ne soit déjà un ami de très longue date et que
la force de nos vécus et sentiments balaie complètement ce type de malaise.
A plus et vous lire,
|
pannonique
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Posté le: Sam Nov 12, 2005 22:02 pm Sujet du message:
Pourquoi pas? Je suis retourné tous les mardis pendant des années voir deux
profs que j'admirais, l'un est devenu mon second papa et l'autre mon meilleur
ami. Oui je sais c'est extrême est bizaroide... Mais bon, tout ça pour dire
qu'il ne faut pas hésiter à y aller car c'est peut être le moyen de tisser
des relations, pt ê pas aussi proches mais au moins intellectuelles. C'est
toujours intéressant
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Cebe
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