Passionné


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Goldman, the gold man
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Message Posté le: Sam Nov 01, 2014 14:10 pm    Sujet du message: Passionné
Passionné, je le suis de l'hystérie jusqu'au chagrin.
Mes passions, je mourrais pour elles tant elles me possèdent et me contrôlent.
Le temps d'une seule passion, c'est toute ma vie qui lui appartient, comme si toutes les années que j'avais vécues auparavant n'avaient plus aucune importance.

La musique me plonge dans un monde à part que je redécouvre en permanence et que je ne voudrais quitter tant qu'il me reste encore des instants d'existence.
Le moindre chant, la moindre notre grave ou aiguë, le moindre souffle, et c'est mon coeur qui bat la chamade, comme un violent coup de tambour sur cet organe si sensible et sacré. Rien qu'une phrase, rien qu'un mot, s'il sonne juste, et me voilà prêt à l'enfermer dans les pages de mon être.

Quand je vois l'homme bouger avec une telle poésie, avec un tel esthétisme et un tel sens du rythme, le geste gracieux et le mouvement ressenti, mon corps n'est plus là, l'homme et moi ne formons plus qu'une et même personne. Le combat, la danse ou autre forme d'expression, quelle différence ? Un héro est un héro, peu importe de quoi il est bâti.
Et son univers, son histoire, y compris les personnages qui ont contribué à sa stature, j'y entre discrètement et me fond dans le décor, bien que tout ne soit pas réel. Un film, un théâtre ou un livre, quelle différence ? Quitter son environnement du quotidien pour s'en créer un autre de toutes pièces, de quelque manière que ce soit, c'est tellement excitant !

La nourriture, à partir d'un certain degré de saveur, me ravit en extase, et à ce moment là, plus rien d'autre n'existe que cette saveur, comme si ma faim était à son apogée et qu'elle fut rassasiée au moment le plus critique. Ce moment, je ne peux l'exprimer avec des mots. Je m'enflamme pour quelque nourriture, à peu près autant que l'eau me submerge de plaisir après quelques heures intensives de sport où je dus dépenser quelques litres de sueur.
Je savoure aussi, au plus profond de moi, un sourire dans la tristesse, une tendresse dans la solitude.
Même la beauté d'une femme, plus souvent d'une asiatique, je la savoure jusqu'aux miroirs interprétatifs de son âme, ces fenêtres par lesquelles je tends à jouer le voyeur malgré moi. Au bout d'un certain temps, je me laisse aller dans mes émotions après que mon intuition se soit révélé favorable vis-à-vis de la nature de sa personnalité, je redessine sans cesse les traits de son visage et elle devient déjà la femme de ma vie. Mais j'apprends à me détacher brûtalement de ce genre de passion, à répétition, à force d'affronter la non réciprocité.

Passionné, c'est à la fois ma bénédiction et ma malédiction. Aimer, c'est aussi souffrir.
Cela dit, après tout, pour que la vie ait un sens, ne faut-il pas lutter contre l'indifférence ?

En tant qu'adulte et désormais résolument anti-marginal (ayant vécu trop longtemps la prison de la marginalité par le passé), l'on m'a appris à me couper de temps en temps de mes passion afin de me consacrer à ma vie active et sociale. Ainsi, mes passions se retrouvent réduites à l'état d'expérience.
Ce n'est pas un mal en soi, car j'apprends, dans ce sens, à faire preuve de moins d'égoïsme et à donner plus ou moins de moi aux autres. Et peut-être qu'un jour, quelque part, quelqu'un me le rendra corps et âme...

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