Pixelle
Genaissienne de l'année 2013

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Posté le: Mer Mar 26, 2014 23:45 pm Sujet du message: Ces quadras rouleurs de joints
Le Monde a
écrit: | Sous le porche d'une
tour, dans une petite cité de Saint-Ouen, les clients commencent à
s'impatienter. Déjà une heure d'attente... Selon un habitué, c'est un car
de CRS stationné dans une rue voisine qui rend les dealers plus frileux qu'à
l'ordinaire. Malgré tout, personne ne veut repartir les poches vides.
Certains ont visiblement profité de leur pause déjeuner pour venir se
ravitailler dans le 9-3. Les lieux ne se prêtant guère à une enquête
d'opinion, difficile d'établir un profil sociologique précis de l'aimable
clientèle faisant le pied de grue pour une barrette de haschisch ou un sachet
d'herbe.
Dans ce groupe d'une quinzaine de personnes (une seule femme), une bonne
partie a dit adieu à l'adolescence depuis un bon nombre d'années. Le plus
âgé de la cohorte semble même tutoyer la cinquantaine. Si la consommation
de cannabis n'est qu'une affaire de jeunes (comme on pourrait le croire en
suivant le débat sur la question), cet échantillon-là s'avère sacrément
non représentatif de la population nationale des fumeurs de joints. Aucun
signe extérieur de marginalité ou d'appartenance revendiquée à la
contre-culture... Ces clients ressemblent furieusement à M. Tout-le-Monde.
"Qui veut de la beuh ?", "Qui veut du shit ?" Les jeunes dealers sont (enfin)
sortis de l'ombre. Les billets de dix et vingt euros changent furtivement de
mains. Alourdi de quelques grammes, chacun repart aussitôt vers la station de
métro Mairie-de-Saint-Ouen. Ni vus ni connus, le quadra distingué à la
sacoche en cuir comme l'ouvrier mal rasé en bleu de chauffe se noient dans la
masse des voyageurs. Prochain train dans deux minutes.
Métro-boulot-chichon... "Je fume un joint le soir quand je suis seul, en
regardant un film par exemple. C'est une façon de faire retomber la pression.
C'est un peu un prélude au sommeil", témoigne Hervé Martin*, père de
quatre enfants. Durant une fête, cet instituteur de Normandie d'une
quarantaine d'années peut certes se laisser aller à "une légère
surconsommation".
QUALITÉ DU PRODUIT
Mais les abus et la recherche de la défonce à tout prix sont à ranger au
rayon des souvenirs de jeunesse : "On ne fume pas à 40 ans comme on fume à
18. A un certain âge, on sait mieux se contrôler. On ne cède pas à la
pression du groupe. Quand j'étais jeune, je touchais à un interdit. Il y
avait ce côté dangereux qui me faisait vibrer. Maintenant, je fume
uniquement pour le plaisir." Un plaisir qu'Hervé apprécie d'autant plus
qu'il consomme sa propre production de cannabis, trois à quatre plants qu'il
fait pousser sous une petite serre. "C'est comme manger les fruits ou les
légumes de son jardin."
Désormais très regardants sur la qualité du produit, les consommateurs
adultes ne veulent plus inhaler les mille et une cochonneries avec lesquelles
la résine de cannabis est souvent coupée. Certains quadras et quinquas
optent pour le confort d'une livraison à domicile. Le cannabis circulant
assez librement, il n'est pas trop difficile de trouver un ami prêt à jouer
les intermédiaires. "Je n'irai jamais courir après un dealer. Ce ne sont pas
des gens que j'ai envie de rencontrer. Je préfère encore ne pas fumer",
affirme Françoise Messager, chef de projet dans l'événementiel en région
Rhône-Alpes.
"L'esprit cannabis n'est pas du tout le même que l'esprit cocaïne", estime
Françoise. Carla Fuentes pour M Le magazine du Monde
Malgré sa consommation quotidienne d'une "herbe très légère", cette mère
de deux enfants en bas âge nie toute "dépendance physique", elle reconnaît
seulement "une dépendance au plaisir". Sur son balcon face au mont Blanc, son
"joint du soir" l'aide à évacuer le stress du quotidien et à relativiser
les contrariétés de l'existence. Histoire de stimuler sa créativité,
Françoise Messager s'autorise parfois une petite fumette au travail (en
l'occurrence chez elle) devant son ordinateur : "Je me sens plus inventive et
impose moins de barrières à mes idées. Ça m'ouvre de nouveaux horizons. Ce
n'est jamais délirant." Elle trouve également quelques vertus au cannabis
dans le difficile exercice du "métier" de mère : "J'adore fumer avant de
jouer avec mon fils de 4 ans. Ça me permet de retrouver ce côté décalé
des enfants et d'entrer dans la poésie de leur univers."
Cette quadragénaire volubile se considère pourtant comme une femme
"extrêmement responsable". Jamais, assure-t-elle, elle ne prendrait le volant
sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants. Quant au risque de basculement
dans les drogues dures, la fameuse théorie de "l'escalade", Françoise s'en
croit totalement prémunie : "L'esprit cannabis n'est pas du tout le même que
l'esprit cocaïne. Avec la coke, les gens sont plus dans la dépendance et la
destruction. Il y a, en plus, un côté fêtard extrême, avec des dérapages
qui me dérangent. On est très loin de ce type de comportements avec le
cannabis."
"UNE DÉVIANCE QUI DEVIENT LA NORME."
Si la consommation de drogues douces chez les jeunes préoccupe beaucoup les
hommes politiques, les médias et les universitaires, la pratique chez
l'adulte dans la force de l'âge intéresse peu. Dans les études, il
s'évapore même dans un trou noir statistique : "Si on veut isoler la
population de plus de 35 ans, il n'y a rien", constate Michel Kokoreff,
professeur de sociologie à l'université Paris-VIII et auteur du livre La
drogue est-elle un problème ? (Payot, 2010). Ainsi, dans ses rapports,
l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies découpe les
populations par tranches d'âge de 15-24 ans, de 15-35 ans ou de 15-64 ans !
Loin d'être un épiphénomène, la fumette des 35-50 ans mériterait pourtant
que les statisticiens lui accordent une place à part entière.
Il est vrai que cette génération ne fait rien pour être remarquée. Fumer
du cannabis n'est plus un acte de distinction : "La dimension politique a
complètement disparu, analyse le sociologue Michel Kokoreff. C'est devenu un
phénomène de masse qui ne permet plus de se différencier. L'usage social
qui en est fait oscille entre le dopage et le confort : on se délasse, on
déstresse. C'est presque une déviance qui devient la norme." Même un
commandant de police de l'ouest de la France reconnaît, en off, qu'il
"n'emmerderait pas le monde" s'il reniflait des odeurs exotiques lors d'une
soirée privée.
Très clairement, ces fumeurs de salon ne passionnent guère cet officier de
la brigade des stups : "En France, il n'y a aucun consommateur en prison pour
simple usage de cannabis." En revanche, il s'inquiète plus de l'exemple
donné à la jeunesse : "En se cachant de moins en moins, ces quadras et
quinquas banalisent la consommation pour la génération suivante. Or pour les
jeunes adultes, c'est beaucoup plus fréquent de se taper, comme ils disent,
de dix à quinze pétards par jour. L'autre problème, c'est que les dealers
de cocaïne et de cannabis sont souvent les mêmes. Et leur intérêt est de
les faire passer à l'étape suivante."C'est précisément cette
responsabilité morale – "le mauvais exemple" – qui fait réfléchir les
parents consommateurs, bien plus que la peur du gendarme et la peine très
théorique d'un an de prison ferme et de 3 750 euros pour simple usage de
stupéfiant.
"Je suis blanc, j'ai la quarantaine et la tenue du cadre correctement
habillé, s'il y a un contrôle, je sais que ça ne tombera pas sur moi",
estime Christophe Bartoli, qui confesse "aimer assez ce côté légèrement
illégal". Pas question pour autant de tenter le diable sur la route des
vacances : "Je ne vais pas passer les frontières avec une barrette alors que
j'ai ma femme et mes gamins dans la voiture." Etre pris la main dans le pot de
cornichons devant ses enfants, c'est la pire crainte de ces papas fumeurs
constamment obligés, à la maison, de mettre "le matos" hors de portée des
petites mains farfouilleuses.
"DANGEREUX D'OUVRIR LES VANNES"
"Il y a très peu de chose dans ma vie que je fais et que je n'aimerais pas
voir mes enfants faire. Le cannabis en fait partie", estime Christophe.
"Il y a très peu de chose dans ma vie que je fais et que je n'aimerais pas
voir mes enfants faire. Le cannabis en fait partie. Je ne veux pas leur mentir
mais je ne peux pas leur dire la vérité. Je ne sais pas du tout quelle sera
mon attitude quand ils seront ados. C'est pour moi une cause de stress." Et de
tension conjugale... "Ma femme ne comprend pas. Elle me dit : "Mais, bon sang,
on a quarante balais, il est temps de passer à autre chose !" Mais, cette
page-là, je n'arrive pas à la tourner. J'ai 42 ans, deux enfants, un
crédit, une vie d'adulte bien installé. C'est le dernier lien qui me
rattache à ma jeunesse." A l'inverse de la plupart des consommateurs du même
âge, ce cadre d'une maison d'édition parisienne ne cherche pas à présenter
son joint journalier comme un plaisir inoffensif (l'inusable "c'est comme
boire un bon verre de vin"). Il avoue "un besoin psychologique" de fumer et
donc "une forme d'addiction" au tétrahydrocannabinol (le THC, le principe
actif du cannabis). La preuve, il lui arrive d'en rêver la nuit !
Auguste Blanchard, lui, n'a guère eu de difficultés à tourner la page.
C'est à l'approche de la cinquantaine que ce journaliste a décidé de
prendre sa retraite de consommateur (et d'auto-producteur) de cannabis. Le cap
psychologique du demi-siècle ? Peut-être. L'arrivée de la progéniture à
l'âge ingrat ? Plus sûrement. "Quand ton fils a 12-13 ans, tu te donnes
bonne conscience en lui sortant ton petit discours sur le thème "le cannabis,
c'est la même chose que l'alcool, sauf que ce n'est pas autorisé". Jusqu'au
jour où il a 16 ans et que tu sens une drôle d'odeur dans sa chambre, tu
vois qu'il a les yeux rouges. Même si tu sais que tes enfants n'ont pas eu
besoin de toi pour se mettre à fumer, tu es un peu gêné aux entournures. Tu
ne peux pas vraiment leur dire : "Ne faites pas ce que moi je fais !" Une fois
ou deux, j'ai dû dire à mon aîné de fumer un peu moins. Mais, au final,
tout est rentré dans l'ordre."
Depuis, l'aîné d'Auguste Blanchard est resté un fumeur récréatif (et
épisodique) menant "une vie équilibrée". A l'occasion, le père tire
quelques taffes sur le joint du fils, aujourd'hui âgé de 28 ans. Pour les
deux, la scène aurait été inconcevable il y a une dizaine d'années : "Nous
aurions été très gênés. Il y aurait eu un petit côté incestueux. La
transgression ne peut pas être intergénérationnelle." En tant que citoyen,
le journaliste se dit "mollement" favorable à la dépénalisation du
cannabis, tout comme Hervé, l'instituteur pour qui la course aux "faux
criminels" est du temps perdu. Ils avancent des arguments bien connus :
arc-boutée sur la loi du 31 décembre 1970, la France serait prisonnière
d'une logique aussi répressive qu'inefficace. Plus de treize millions de nos
compatriotes ont consommé du cannabis au moins une fois dans leur vie, selon
le baromètre santé 2010 de l'Institut national de prévention et
d'éducation pour la santé. Quant aux jeunes Français, ils sont présentés
comme les champions européens de la fumette.
Les consommateurs aux tempes grisonnantes se montrent toutefois plus
circonspects concernant une légalisation (encore bien hypothétique) du
cannabis. Auguste Blanchard se demande s'il ne serait pas "dangereux d'ouvrir
les vannes". Se fondant sur sa propre expérience, Christophe Bartoli se dit
"totalement opposé" à la vente libre : "Je suis assez faible avec les
drogues. Le fait que ça ne soit pas si facile d'en trouver est une très
bonne chose dans mon cas." A l'inverse, "persuadée de ne rien faire de mal"
ni d'affecter sa santé, Françoise Messager verrait d'un bon oeil une
légalisation des drogues douces sur le modèle néerlandais, avec ses
coffee-shops et sa vente soigneusement encadrée. A ses yeux, la grande
absence des fumeurs matures du débat public français ne serait d'ailleurs
pas un oubli innocent mais plutôt une conspiration du silence : "Si on
commence à parler de tous ces quadras qui consomment du cannabis sans être
en marge de la société, avec de chouettes familles et des boulots sympas,
alors il ne sera plus possible de présenter le cannabis comme un danger."
* Les noms et prénoms des
personnes citées ont été modifiés. |
Ça vous choque ? Vous en pensez quoi de ces quadras fumeurs ?
|
wanda
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Posté le: Jeu Mar 27, 2014 06:24 am Sujet du message:
mon beau pere a 40 ans et des poussieres et fume ce qu'il cultive dans son
jardin et... ha merde, bin ça me choque pas...
justement parce que comme c'est dit ds l'article, à cet age, on ne fume pas
comme à 16-18 ans, c plus le meme comportement provocateur/rebelle/etc
(et puis bon, font ce qu'ils veulent, aussi)
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Eponine
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Posté le: Jeu Mar 27, 2014 09:50 am Sujet du message:
+1 avec sandra. Mon frère a ses propres plantations (je me remets pas de ma
mère lui disant "oh, c'est joli, cette plante, c'est quoi ?") et fumer est
devenu plus convivial qu'autre chose pour lui, c'est plus l'occasion de
partager lorsqu'il reçoit des potes que le côté besoin de la chose.
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Sofiiiii
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Posté le: Jeu Mar 27, 2014 12:20 pm Sujet du message:
Avoir ses plantes c'est plutôt sympa. Du moment que tu ne le dis pas à tout
le quartier et que tu le gardes pour ta conso perso ou pour "recevoir" comme
le dit Epo je trouve ça plutôt sympa et convivial.
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wanda
Suprème actif


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Toy_Soldier
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Posté le: Jeu Mar 27, 2014 22:47 pm Sujet du message:
dites non à la drogue!
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La Bête
Silver Mercure

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Posté le: Jeu Mar 27, 2014 22:51 pm Sujet du message:
J'ai commencé sur le coup de mes 24 ans bien sonnés, et je suis bien partie
pour continuer (raisonnablement), d'autant qu'ici ils sont plus souples sur la
question (enfin c'est toujours illégal, mais plus toléré dans la pratique).
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Toy_Soldier
Actif


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Posté le: Jeu Mar 27, 2014 23:02 pm Sujet du message:
x
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Breton
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Posté le: Dim Mar 30, 2014 16:44 pm Sujet du message:
Strictement légal. Des
dizaines de milliers de morts par an.
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Vladimir-Kroutchkov
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Posté le: Lun Avr 21, 2014 14:08 pm Sujet du message:
Breton a
écrit: | Strictement légal. Des dizaines de milliers de
morts par an.
 |
Bien d'accord.
Seulement ça c'est légal. La bonne blague des taxes.
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edony
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Posté le: Mar Avr 22, 2014 14:05 pm Sujet du message:
Moi je trouve cela tres bien mais avec moderation.
Sinon moi jme drogue.
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alcibiade
Suprème actif


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Posté le: Mar Avr 22, 2014 14:30 pm Sujet du message:
A peu près tous les fumeurs de joints réguliers que je connais ou que j'ai
connu sont des épaves. La plupart des gros buveurs sont en revanche tout à
fait capables de réfléchir, une fois qu'ils ont cuvé leurs excès.
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edony
Membre


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Posté le: Mar Avr 22, 2014 14:54 pm Sujet du message:
Perso je n aime pas le shit, car il ne convient pas a mon cerveau.
Parcontre la beuh me convient extrement bien!!!
Mais j en fume mm si j aime bcp,surtout pr mes crises de tetanie et de
spasmophilie car je suis spasmophile donc l herbe m aide beaucoup!!!
Et je prends de la morphine depuis 7ans.
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edony
Membre


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Posté le: Mar Avr 22, 2014 14:57 pm Sujet du message:
Il faut en fumer que de temps en temps et voila.
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