Posté le: Sam Déc 14, 2013 19:01 pm Sujet du message: Qu'est-ce qu'un c*nnard ?
Slate a
écrit:
Surfant sur la vague de
l’opuscule philosophique mi-sérieux mi-drôle (ou plutôt: traitant
sérieusement d’un sujet à première vue saugrenu) comme le célèbre On
Bullshit de Harry G. Frankfurt ou le récent Art of Procrastination de John
Perry, Aaron James nous livre avec Assholes: A Theory une analyse d’un
phénomène somme toute assez peu étudié: le c*nnard (ma traduction de
l'anglais «assholes», même si celui-ci se traduit plus littéralement par
«trou-du-cul», j'espère que ce choix apparaîtra comme justifié à la
lecture de ce qui suit (et sinon, je vous invite à proposer votre propre
traduction en commentaire).
En effet, loin d’être un simple terme générique à caractère fortement
dépréciatif, le mot «c*nnard» réfère à un phénomène particulier et
finalement paradoxal. Contrairement à la brute, au voleur, ou encore
meurtrier, le mal imposé par le c*nnard est généralement léger, qu’il
nous grille la priorité dans une file d’attente ou nous coupe la parole au
milieu d’une discussion. Et pourtant, le c*nnard suscite des réactions
épidermiques d’impuissance ou de rage dont l’ampleur ne saurait
s’expliquer par le mal (souvent mineur) qu’il nous inflige. Bref, le
c*nnard nous pourrit la vie. Mais comment une personne dont le comportement,
bien que fâcheux, a des conséquences bénignes, peut-elle déclencher un tel
outrage ? C’est là le paradoxe du c*nnard qui constitue le point de départ
de l’enquête d’Aaron James.
Le paradoxe du c*nnard
La solution proposée par Aaron James au premier chapitre de son ouvrage est
la suivante: le c*nnard n’est pas simplement quelqu’un qui se comporte de
manière injuste en bafouant les règles de la coopération sociale, mais
quelqu’un qui se comporte de manière injuste et s’octroie des avantages
injustifiés tout en étant persuadé d’être dans son bon droit. Plus
précisément, le c*nnard réunit trois caractéristiques:
Il s’octroie certains avantages que les autres n’ont pas.
Tout en pensant que cela lui est dû et qu’il est dans son bon droit.
Le sentiment d’être dans son bon droit le rend imperméable aux
plaintes de ses victimes.
Le c*nnard partage la première caractéristique avec nombres d’autres
figures: le voleur et le détourneur de fonds s’octroient eux aussi certains
avantages que les autres n’ont pas (comme celui de prendre ce qui n’est
pas à eux). Cependant, ce qui distingue le c*nnard des autres, c’est sa
seconde propriété, le sentiment d’être dans son bon droit, car lui
mérite d’avoir des avantages spéciaux. Le voleur peut voler tout en
sachant que ce qu’il fait est mal, ou même en ne s’interrogeant guère
sur la valeur morale de son acte. Le c*nnard, lui, pense faire ce qui est
juste: il est normal et justifié que vous fassiez la queue pendant que lui
passe en priorité. Plus précisément, il est juste qu’il bénéficie
d’avantages spéciaux car il est lui-même spécial. C’est pourquoi la
question permettant à coup sûr d’identifier un c*nnard est le fameux:
«Vous savez qui je suis ?».
Ce qui fait du c*nnard un être si irritant n’est donc pas tant ce qu’il
fait que le sentiment d’être spécial qui transpire dans ses actes: par son
attitude, le c*nnard met en doute l’idée fondamentale selon laquelle nous
mériterions tous une égale considération morale. Ce faisant, le c*nnard
contredit un besoin fondamental: celui d’être reconnu comme un égal. La
lutte contre le c*nnard est une lutte pour la reconnaissance, mais une lutte
pour la reconnaissance vaine et perdue d’avance, car la troisième
caractéristique du c*nnard est que son sentiment d’être dans son droit est
tel qu’il le protège des plaintes des autres, qui ont forcément tort et
n’ont de toute façon même pas le droit de remettre son statut en question.
Se plaindre au c*nnard mènera forcément notre amour-propre à être
piétiné une seconde fois, quand notre discours sera rejeté comme même pas
digne d’être entendu.
Bien entendu, il ne s’agit là que d’une théorie générale du c*nnard et
le c*nnard vient en toutes sortes de variétés. Les chapitres 2 et 3, plus
anecdotiques, égrènent ainsi différentes catégories de c*nnards, sans
proposer pour autant de typologie systématique. James y classe les c*nnards
selon la façon dont s’exprime leur vice (certains c*nnards se
caractérisent par leur grossièreté, d’autres par leur sentiment de
supériorité, catégorie pour laquelle est nominé notre BHL national,
d’autres par leur tendance à squatter nos écrans de télévision et à y
prendre plaisir à humilier leurs interlocuteurs, et d’autres par leur
tendance à agir sans se soucier de mettre les autres en danger), la fonction
qui l'exacerbe (sont ainsi étudiés du moins puissant au plus influent le
patron c*nnard, le c*nnard présidentiel et le c*nnard royal) ou la cause
supérieure qui leur permet de se sentir investis de droits spéciaux (est
ainsi cité à titre d’exemple historique le c*nnard colonialiste qui se
sent justifié, voire forcé, de mettre sous tutelle les pays inférieurs pour
leur bien, car tel est le fardeau de l'homme blanc).
La liste se termine par une analyse de ce qui constitue probablement la pire
variété de c*nnard: le c*nnard délirant (delusional) qui non seulement se
trompe moralement en pensant que sa fonction ou ses talents lui donnent le
droit à des avantages spéciaux, mais aussi tout simplement sur la nature de
sa fonction et de ses talents (sont ainsi rapprochés Kanye West pour son
incapacité à imaginer que ses talents de styliste ne sont peut-être pas
aussi extraordinaires qu’il le pense et les banquiers de Wall Street pour
leur étrange certitude de jouer un rôle clé et bénéfique dans
l’économie mondiale).
Ainsi se résout dès les premiers chapitres le paradoxe du c*nnard: si le
c*nnard suscite des réactions épidermiques, ce n’est pas à cause de ce
qu’il fait, mais parce que son attitude semble supposer que nous sommes
moins dignes de respect que lui et déclenche ainsi un farouche désir
d’être reconnu. Cependant, cette théorie sur la nature du c*nnard n’est
pas sans soulever certaines questions, qui seront traitées dans les chapitres
suivants.
La fabrique du c*nnard
Etant donné qu’être un c*nnard est une certaine attitude (voire un certain
style de vie), on peut se demander quelle est en la source: est-on c*nnard par
nature, ou est-ce une question de culture? Pour l’auteur, il fait peu de
doute qu’être un c*nnard est principalement une affaire culturelle: pour
preuve, certaines cultures produisent beaucoup plus de c*nnard que d’autres
(l’auteur contraste ainsi le Japon et l’Italie, le premier étant selon
lui pauvres en c*nnard tandis que la seconde en serait la terre de
prédilections, Silvio Berlusconi étant cité comme le c*nnard par
excellence).
Il en va de même pour les différences entre sexes: si, pour l’auteur, on
trouve beaucoup plus de c*nnards parmi les hommes que parmi les femmes –les
secondes ayant plus tendances à être des s****** (bitch)– c’est parce
que les hommes sont plus souvent éduqués à s’affirmer et à se faire
valoir, deux qualités indispensables à tout bon c*nnard qui se respecte.
Selon l’auteur, la s***** se distingue du c*nnard dans le fait qu’elle
reconnaît les autres et est prête à les écouter. Seulement, cela n’aura
aucune influence sur ses actes. Tandis que le c*nnard vous dit face à face
qu’il n’a que faire de vous, la s***** vous poignardera dans le dos.
Cela pose bien évidemment le problème de savoir si le c*nnard mérite
d’être blâmé: si non content d’être moralement dans l’erreur (en
pensant qu’il a le droit à des avantages spéciaux) et incurable (car
immunisé aux arguments d’autrui), le c*nnard est aussi un produit culturel,
peut-on encore le tenir pour responsable de ses actes et le blâmer?
L’auteur tentera d'argumenter avec le c*nnard dans la première annexe de
l’ouvrage: une «Lettre à un C*nnard», rédigée sur le ton d’une
épitre d’Horace. L’argument peut être résumé de la façon suivante: si
le c*nnard pense être dans son bon droit, il doit alors pouvoir le prouver
rationnellement. Mais un tel argument n’est pas facile à trouver,
d’autant plus que tout droit fondé sur le je est aussitôt universel, car
tout le monde est un je. De ce fait, le c*nnard ne peut véritablement
justifier son attitude, alors même que celle-ci repose principalement sur
l'idée que le c*nnard est justifié à agir comme il agit.
Après de longues considérations sur le type de responsabilité qui justifie
le blâme, l’auteur conclut que oui: le c*nnard mérite d’être blâmé,
justement parce qu’il pense comme un c*nnard. Toute autre solution
reviendrait à conclure que le c*nnard ne peut pas être blâmé précisément
parce qu’il est un c*nnard, une solution somme toute très paradoxale.
Mais l’idée que la fabrique du c*nnard est principalement culturelle pose
un autre problème: celle des effets délétères de la multiplication des
c*nnards dans des cultures où chacun se sent dans son bon droit de biaiser
les règles de la coopération à son propre avantage. Plus particulièrement,
l’auteur s’intéresse dans le chapitre 6 à la dégradation possible de la
culture capitaliste dans une forme dévoyée qu’il appelle le «capitalisme
de c*nnards» (asshole capitalism).
Commençons par préciser que l’auteur est favorable au capitalisme, qu’il
définit une «société capitaliste» comme une société qui s’appuie
principalement sur les marchés pour la distribution des biens et des services
et l’allocation du capital, et qu’il pense que ce système, si lui on
adjoint les mécanismes correctifs adéquats, est un bon système si l’on se
fixe comme objectif le développement de liberté, la prospérité de tous, et
la maximisation des opportunités offertes à chacun. Ce qui le préoccupe,
c’est la possibilité que, le nombre de c*nnards augmentant de façon
significative, le capitalisme puisse se «dégrader» en une forme instable,
le «capitalisme de c*nnards». Selon l’auteur, le capitalisme est très
sensible à la présence de c*nnards: en effet, selon lui, le système
capitaliste repose sur un certain nombre d’institutions et de règles que
les partenaires doivent respecter pour que la coopération soit bénéfique au
plus grand nombre. Parce qu’ils bénéficient du capitalisme, et donc de ces
institutions, les partenaires les respectent généralement.
Mais le c*nnard, lui, se croit tout permis, et en particulier de contourner
ces institutions, voire de les détourner à son profit (par exemple en
faisant payer les autres pour ses déficits et ses investissements absurdes):
il augmente ainsi considérablement le coût de la coopération pour les
autres. «Modélisation mathématique» à l’appui (voir la seconde annexe
de l’ouvrage), l’auteur soutient que la prolifération de c*nnards conduit
peu à peu les autres à ne plus coopérer, ce qui à terme provoque
l’effondrement du système capitaliste.
Cette menace est prise d’autant plus au sérieux par l’auteur que, selon
lui, les Etats-Unis sont peut-être déjà dans une telle situation. En effet,
l’auteur considère que les USA ont vu au cours de ces dernières années se
développer une «culture du bon droit» («entitlement culture») selon
laquelle chacun est spécial et justifié à chercher son enrichissement
personnel et à contourner toutes les règles à cette fin. L’auteur passe
en revue toute une série de contre-pouvoirs, qui auraient la possibilité de
contrer l’influence de cette culture (la famille, la religion, la punition,
la honte, la foi dans la justice et la coopération), mais conclut de façon
pessimiste que ces contre-mesures sont soit irréalistes (une société dans
laquelle les c*nnards seraient punis verserait bien vite dans le
totalitarisme) soit susceptibles d’être retournés (dans une société de
c*nnards où seuls les c*nnards triomphent, les parents seraient vite tentés
d’aider leur progéniture en les élevant en c*nnards). L’auteur nous
enjoint cependant à ne pas perdre espoir et à continuer à croire à la
justice et à la coopération entre les hommes de bonne volonté (même si on
est Italien).
Gérer le c*nnard
Finalement, les chapitres 5 et 7 cherchent à donner un avis pratique: comment
se conduire en présence d’un c*nnard? Chercher à le changer est perdu
d’avance, on l’a vu. On ne peut pas non plus l’éviter en permanence,
car cela reviendrait à s’exclure tout bonnement de la société. Mais on ne
peut non plus se contenter de le tolérer stoïquement, car non seulement cela
est probablement au-dessus de nos forces, mais cela revient aussi à renoncer
à toute reconnaissance (sans compter que, comme on l’a vu, le c*nnard est
nuisible à la bonne marche de la société). L’auteur propose alors une
voie médiane: ne pas renoncer face au c*nnard, mais ne pas chercher à le
changer non plus. Cela passe par deux objectifs.
Le premier est, lorsque l’on doit coopérer avec un c*nnard, de fixer
clairement les termes du contrat et de ne pas céder. Le second est de ne pas
hésiter, quand le moment est adéquat, de répondre au c*nnard: certes, le
c*nnard ne nous reconnaîtra jamais, mais il n’est pas notre seul public.
S’affirmer face au c*nnard peut être un moyen de nous reconnaître
nous-même comme sujet moral, voire de retrouver cette reconnaissance dans les
yeux d’une tierce personne. Après tout, quand nous traitons de «c*nnard»
le chauffard sur l’autoroute, l’insulte ne vise pas tant à blesser le
c*nnard en question (qui ne l’entendra pas) qu’à affirmer notre bon droit
et, si nous ne sommes pas seuls, à chercher l’approbation des autres.
Ainsi se conclut cette recension. Malgré ses qualités, ou plutôt du fait
même de ses qualités (sérieux, technicité), l’ouvrage de Aaron James
tire un peu en longueur. La blague tend donc à s’épuiser et la verve de
l’auteur à s’essouffler: on sent que le surmoi professionnel de
l’auteur l’a empêché de se livrer pleinement à ses pulsions de «pop
philosophie». Il n’empêche que l’auteur parvient à tirer d’un
phénomène apparemment banal des considérations techniques, élaborées et
stimulantes sur des sujets aussi divers que notre désir de reconnaissance, la
responsabilité et le déterminisme ou la coopération économique. Surtout,
son découpage conceptuel de la catégorie du c*nnard se déploie avec une
telle évidence que l’on prend grand plaisir à mettre une théorie sur le
sentiment désagréable que nous font ressentir certains individus. Reste
alors à se poser la question de savoir si l’on est soi-même un
c*nnard.
Alors, vous en êtes ?
IceCat
Banni(e)
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Posté le: Sam Déc 14, 2013 20:02 pm Sujet du message:
On est tous un peu con sur les bords. Pour ma part je vis avec des gens qui
croient en Dieu, que personne n'a jamais vu ! (ben oui !). Et d'autre part,
vivre sur une planète bourré de nucléaire, faut être con.
MarieCecile81
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Posté le: Mer Déc 18, 2013 05:17 am Sujet du message:
Breton a
écrit:
Et d'autre part, vivre
sur une planète bourré de nucléaire, faut être con.
Parce qu on a le choix ???
Breton
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Inscrit le: 06 Oct 2013
Messages: 246
Posté le: Mer Déc 18, 2013 12:21 pm Sujet du message:
MarieCecile81 a
écrit:
Breton a écrit:
Et d'autre part, vivre sur une planète bourré de nucléaire,
faut être con.
Parce qu on a le choix ???
Tu peux toujours répandre tes désirs sur Internet; voter pour des gens qui
disent non.
caravage
De passage
Inscrit le: 30 Aoû 2013
Messages: 76
Posté le: Mer Déc 18, 2013 18:28 pm Sujet du message:
Breton a
écrit:
). Et d'autre part,
vivre sur une planète bourré de nucléaire, faut être
con.
D'un autre côté on aurait du mal à changer de planète!!
MarieCecile81
Super actif
Sexe:
Inscrit le: 31 Juil 2009
Messages: 1752
Posté le: Jeu Déc 19, 2013 04:01 am Sujet du message:
Breton a
écrit:
MarieCecile81 a
écrit:
Breton a écrit:
Et d'autre part, vivre sur une planète bourré de nucléaire,
faut être con.
Parce qu on a le choix ???
Tu peux toujours répandre tes désirs sur Internet; voter pour des gens qui
disent non.
D accord mais meme si la France et l Allemagne disent non, et que L Iran
decide de se mettre en guerre avec Israel ???
Posté le: Jeu Déc 19, 2013 09:01 am Sujet du message:
Pour moi, le parfait c******, c'est un peu le fils à papa qui m'avait
demandé dans le détail combien je touchais avec le CROUS, avec les APL et
avec mon travail (considéré comme inutile, bien sûr) pour en arriver à la
conclusion que c'était pas mal, quand même, sans rien foutre. Et de
m'expliquer que j'étais quand même une assistée, moi (alors que lui...). ^^ Une "amie" prof de philo m'en avait
fait une belle comme ça, quelques années avant : elle avait un super post,
prof depuis 20 ans, proprio, pas d'enfant et elle me considérait comme plus
riche qu'elle parce que mon 16m2 ne me coûtait à 300€ alors qu'elle, avec
son goût ruineux des antiquités,... D'ailleurs, c'était quand même
scandaleux que son salaire la force à choisir entre voyages et antiquités.
Ou alors la fille à papa qui allait se plaindre à une amie (qui au passage a
fini à la DDASS vers 15 ans et galère pour faire ses études) parce que ses
parents ne lui donnaient que 1000 euros par mois + des courses hebdomadaires
pour survivre, ce qui l'obligeait à covoiturer pour avoir quand même un peu
de sous.
Le c******, à mes yeux, c'est quand même celui qui n'a peur de rien, surtout
pas de balancer des trucs aberrants, indécents, en s'estimant toujours être
le moins bien loti. Ça cadre bien avec l'article, du coup.
Sofiiiii
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Posté le: Jeu Déc 19, 2013 13:02 pm Sujet du message:
Oui c'est pas mal comme définition. Et ça me fait penser, du coup, à la
nouvelle mini série de Canal + intitulée "Connasse", vous connaissez ?
En voici un épisode :
IceCat
Banni(e)
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Posté le: Jeu Déc 19, 2013 19:52 pm Sujet du message:
« Cette vidéo a été bloquée dans votre pays par l'utilisateur qui l'a
mise en ligne. »
Belle démonstration de ce qu'est un c******, bien Sofiiiii
Sofiiiii
Admin
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Localisation: IDF
Posté le: Jeu Déc 19, 2013 22:18 pm Sujet du message:
Canal + n'aime pas ton pays Ice.
La Bête
Silver Mercure
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Posté le: Jeu Déc 19, 2013 22:30 pm Sujet du message: