Pixelle
Genaissienne de l'année 2013
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Posté le: Dim Sep 29, 2013 20:35 pm Sujet du message: L'amour lesbien 2.0
Barbi(e)turix a
écrit: | Le temps manque et nos vies sont chargées. On passe
beaucoup de temps dans le métro et au boulot. La proximité dans les wagons
de la ligne 13 n’est pas celle qui favorise les rencontres amoureuses et
celles au travail sont souvent à risques. Que reste t-il à nos amours pour
se rencontrer ? Cherche t’on vraiment quelqu’unE ou voulons-nous perdre
nos solitudes ? Comment fait-on aujourd’hui pour ne plus être seule
?
On clique, on s’inscrit, on va au supermarché de l’amour et de la
compagnie qui nous fera passer l’hiver. On tente tout : Gayvox, Gaypax,
OkCupid, Brenda…
« Slt sa va ? Tu cherches koi ? »
Cette phrase si bien écrite ne vous rappelle-t-elle rien ? Peut-être
avez-vous eu l’occasion de tomber dessus, ou êtes-vous, vous-même, celle
qui l’a envoyé à une multitude de contacts lors de votre dernier passage
sur la toile amoureuse ?
Certes, il faut bien commencer quelque part, et avec des fautes
d’orthographe pour que ça ne puisse que s’améliorer, mais au fond, la
nana, elle n’a pas tort sur deux points.
Nos attentes sont-elles trop grandes, sommes-nous trop exigeantes ? Nos
rencontres physiques sont elles à la hauteur de nos espérances et enfin, que
cherchons-nous, concrètement, sur Gayvox et cie ?
Parce que nous cherchons beaucoup mais finalement nous ne trouvons pas grand
chose.
Si vous êtes comme moi et que vous avez fait votre coming-out de lesbienne
avant même d’être passée à la pratique, vous vous êtes peut-être un
jour inscrite sur Gayvox pour une seule et unique raison : vous faire des
amies qui voudraient vous accompagner rue des écouffes (c’était il y a
cinq ans, ok…^^).
Les premiers mois, vous épluchez tous les profils susceptibles de vous
intéresser : « femme, brune, entre 27 et 35 ans, dans un rayon de 5km »,
puis à force d’enchaîner les rendez-vous peu concluants, les baises
parfois minables et les relations amoureuses catastrophiques, vous étendez
vos critères. Vous rencontrerez l’amour de votre vie, puis l’amour de
votre vie n° 2, l’amour de votre vie n°3…Parfois, il arrivera que vous
rencontriez une femme dans le cadre d’une soirée « Tiens, je t’avais
remarquée il y a trois ans sur Gaypax, mais tu m’as jetée… » Parfois
aussi, votre voisine du dessus sera celle que vous kiffez sur Brenda, alors
que vous ne la trouvez pas super craquante quand elle sort les poubelles. Vous
pensez que les lesbiennes sont partout.
Après des centaines de rencontres sur la toile et dans la vraie vie, vous
connaîtrez tout le milieu lesbien parisien, vous connaitrez même celui de
Montpellier, Bordeaux, Nantes.
Et un beau soir de déprime, alors que cela fait plus de deux ans que vous
n’avez pas mis les pieds sur Gayvox, vous décidez d’y retourner, pour
voir. Votre profil est toujours là, votre pseudo ne vous correspond plus et
votre texte de présentation vous semble désormais ridicule. Alors que vous
vous offusquez que le site soit devenu payant, vous regardez quelques profils
et remarquez que vous les avez déjà toutes rencontrées quelque part, à la
Wet, à la mut ou au feu le 3e Lieu. Votre meilleure amie a couché avec trois
d’entres elles, votre sœur est sortie avec votre crush d’il y a trois ans
et votre copine actuelle est encore amoureuse de ce profil là, qui vous avez
tant plu, au tout début.
Vous refermez votre ordinateur, vous souriez, ou pleurez, au choix. Vous vous
dîtes que vous les avez déjà toutes rencontrées, que le milieu est trop
petit pour coucher avec de nouvelles personnes et qu’il va falloir vous
rabattre sur vos exs ou vous envisagez de manière différente vos amies.
L’amour 2.0 existe, mais je crois surtout que la toile génère plus de
belles amitiés qui durent que de passages amoureux. Les sites de rencontres
existent parce qu’il y a une véritable demande à la rencontre, mais elle
n’est pas forcément amoureuse. Ces sites sont un tremplin aux rencontres,
ils les génèrent, mais ne sont pas forcément les plateformes sur lesquelles
cela se passe.
Puis, en retournant sur les sites tels que Gayvox, vous remarquez qu’il y a
plus d’hommes hétéros qui viennent draguer les lesbiennes. Tous les sites
de rencontres entre filles sont désormais monopolisés par les mecs qui
croient que vous allez coucher avec eux parce que vous êtes gouine et que si
vous êtes gouine, vous avez forcément envie de coucher avec des mecs sur un
site de rencontre entre gouines.
Il n’y a pas que Gayvox. À ce jour, je crois que le site Okcupid reste le
moins pire.
Sur Brenda, application smartphone de rencontres furtives, à l’image de
Grindr, il n’y a personne. Les sites exclusivement lesbiens n’existent
pas vraiment.
Pour les hommes, il y en a pléthore : entre Grindr, Gayroméo pour ne citer
que les non-mixtes.
Mais où sont les lesbiennes. ? Si elles ne peuvent pas se rencontrer dans les
trop peu nombreux bars lesbiens de la capitale, sur quels sites se diriger ?
Où draguer quand on est lesbienne ?
Le seul conseil que je peux vous donner, après avoir épluché la toile, les
lieux, les soirées : c’est de filer à tous les évènements culturels
Queer et LGBT, c’est là que vous ferez les plus belles rencontres.
Sinon, piochez dans les exs de vos exs, ça marche
aussi. |
J'aime beaucoup la dernière phrase. Quand tu fréquentes le milieu lesbien de
Paris, c'est tellement vrai !
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