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Posté le: Mer Sep 04, 2013 12:25 pm Sujet du message: La France et l'Allemagne se retrouvent à Oradour-sur-Glane
Le président allemand Joachim Gauck doit visiter mercredi avec François
Hollande ce "village martyr" de la Haute-Vienne où fut perpétrée la pire
atrocité nazie en France occupée.
Le président allemand Joachim Gauck est attendu avec François Hollande,
mercredi à Oradour-sur-Glane, pour la première visite d'un dirigeant
d'outre-Rhin dans ce "village martyr" de la Haute-Vienne où fut perpétrée
la pire atrocité nazie en France occupée. "C'est pour moi le point
culminant" d'une visite d'État de "dimension historique" en France, a
déclaré le responsable allemand, lors d'une conférence de presse en
compagnie de son homologue français. Les deux présidents, accompagnés de
leurs épouse et compagne, sont attendus aux alentours de 14 h 30 et doivent
arpenter les rues du village fantôme où 642 personnes, dont 205 enfants,
furent tuées, le 10 juin 1944, par une unité de la division "Das Reich", qui
remontait vers le front de Normandie.
Joachim Gauck et François Hollande traverseront notamment le champ de foire,
où la population fut rassemblée avant les exécutions méthodiques, et
gagneront l'église, où femmes et enfants furent regroupés et brûlés. Des
allocutions des deux chefs d'État sont prévues au Centre de la mémoire,
inauguré en 1999 à proximité des ruines classées monument historique en
1946. La visite doit durer près de deux heures et s'achever par une rencontre
avec des familles des victimes. Deux survivants du massacre seront présents.
"Je ne leur cacherai pas mon état d'âme"
"Je ne leur cacherai pas mon état d'âme, je n'hésiterai pas, en pleine
conscience politique, à dire que cette Allemagne que j'ai l'honneur de
représenter est une Allemagne différente de celle qui hante leurs
souvenirs", a déclaré Joachim Gauck mardi devant la presse, en prévision de
cette rencontre avec les familles des survivants. "Vous avez bien voulu que je
sois à vos côtés à Oradour pour qu'on se rappelle ce que des Allemands
d'une autre Allemagne ont commis comme atrocités", a-t-il ajouté à
l'intention de François Hollande, déclarant avoir accepté son invitation
"avec un mélange de reconnaissance et d'humilité".
Le massacre d'Oradour-sur-Glane conserve une forte connotation symbolique de
la barbarie nazie dans la mémoire collective en France et le déplacement de
Joachim Gauck dans ce petit village du Limousin devrait constituer un moment
important, sur le plan émotionnel, dans les relations entre les deux pays,
comme le fut l'image de François Mitterrand et d'Helmut Kohl se tenant par la
main, en 1984, à Douaumont, près de Verdun, où se déroulèrent les combats
les plus meurtriers de la Première Guerre mondiale.
"Un passé qui se regarde en face"
François Hollande a rendu un hommage appuyé à la décision de Joachim Gauck
de se rendre à Oradour. Cette visite "sera un symbole, le symbole d'une
histoire, d'un passé qui se regarde en face, d'une vérité qui doit être
dite, prononcée, proclamée, reconnue" en présence des familles et des
survivants. Mais cette visite, a poursuivi le président français, "nous
oblige à aller, une fois reconnu le passé, dans la préparation audacieuse
de l'avenir". Dans l'entourage de la présidence française, on insiste sur la
personnalité et le parcours de Joachim Gauck, qui s'est toujours montré
très soucieux de l'"importance d'une mémoire réconciliée".
Le président allemand, âgé de 73 ans, a acquis une indiscutable aura dans
son pays, en présidant, après la réunification, de 1990 à 2000,
l'organisme chargé des archives de la Stasi, l'ancienne police politique de
la RDA. Joachim Gauck s'est déjà rendu en tant que président sur plusieurs
sites de massacres nazis, notamment en octobre 2012 à Lidice, près de
Prague, puis en mars 2013 en Toscane, demandant le pardon pour les fautes de
l'Allemagne hitlérienne.
Le calendrier se prête aussi particulièrement à une telle visite. Du côté
français, on rappelle qu'elle marquera un temps fort de l'année
franco-allemande, sur le point de s'achever, et qui marquait le cinquantenaire
du traité de l'Élysée signé entre le président Charles de Gaulle et le
chancelier Konrad Adenauer. La visite intervient également à l'approche du
70e anniversaire des commémorations de la libération des pays d'Europe du
joug nazi, et enfin de celles du centenaire de la guerre de 1914-1918.
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