La loi empêchera bientôt de semer ses propres graines ...


Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Actualité

Pobot3
Super actif
Super actif


Sexe: Sexe:Masculin
Age: 35
Inscrit le: 05 Mai 2011
Messages: 1977
Localisation: Casablanca

Message Posté le: Ven Juil 19, 2013 06:21 am    Sujet du message: La loi empêchera bientôt de semer ses propres graines ...
www.gerbeaud.com a écrit:
Va-t-on finir par ne plus avoir le droit de semer librement des graines récoltées dans son jardin ? Il y a de quoi se poser sérieusement la question lorsqu'on apprend que la loi du 8 décembre 2011 sur le Certificat d'Obtention Végétale entrera en application prochainement.

La sélection des semences : un geste séculaire
Depuis la naissance de l'agriculture, au néolithique, les paysans accomplissent eux-mêmes le travail de sélection des semences au sein de leurs propres récoltes. Les graines sélectionnées sont semées l'année suivante et rendent l'agriculteur autonome dans son travail. C'est par cette organisation simple et naturelle que sont apparues les variétés locales, particulièrement bien adaptées aux différents terroirs. Ces graines issues de la récolte du paysan et appelées 'semences de ferme' étaient jusqu'alors tolérées par la législation, bien qu'étant souvent officiellement 'protégées' par un Certificat d'Obtention Végétale (COV). En effet, les COV protègent depuis longtemps les obtenteurs de variétés en leur accordant des droits de propriété. Et aujourd'hui, 99% des variétés cultivées par les agriculteurs sont protégées par un COV...

Quand le législateur s'en mêle...
Concrètement, l'application de la loi du 8 décembre 2011 obligera l'agriculteur à racheter chaque année des semences à un semencier ou à payer une taxe nommée 'contribution volontaire obligatoire' s'il choisit de continuer à récolter ses semences de ferme.

- Un pas de plus vers le système des brevets sur le vivant « à l'américaine »
- une perte supplémentaire d'indépendance et d'autonomie pour les agriculteurs
- une menace supplémentaire contre la biodiversité.

La rémunération de la recherche doit-elle forcément passer par la privatisation du vivant ? Une réflexion cruciale qui peut parfois sembler bien loin de nos préoccupations de simples jardiniers, et pourtant...


Gentillefille ne va pas être contente Rolling Eyes
Clovis de Monoclodon
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 10 Nov 2008
Messages: 3601

Message Posté le: Ven Juil 19, 2013 08:12 am    Sujet du message:
Une seule association lute depuis des années contre cette dérive :
KOKOPELLI
Ils ont des tonnes de procès, mais ils résistent ! Faisons pareil et profitons de la lois sur les actions de groupes .
GROLUX
Suprème actif
Suprème actif




Inscrit le: 20 Nov 2007
Messages: 4876

Message Posté le: Jeu Juil 25, 2013 20:17 pm    Sujet du message:
http://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-semences-de-variete s-traditionnelles-ne-peuvent-plus-etre-commercialisees?id=7809281

Citation:
La Cour de Justice de l’Union Européenne a confirmé le 12 juillet dernier l'interdiction de commercialiser les semences de variétés traditionnelles et diversifiées qui ne sont pas inscrites au catalogue officiel européen. Ecolo propose une réforme de la réglementation, qualifiée d'"absurde".

Des associations comme Kokopelli ou Semailles se retrouvent dans l’illégalité: elles préservent et distribuent ces semences.

Pourtant, il suffirait d'inclure ces variétés anciennes au catalogue officiel pour les commercialiser en toute légalité. Seulement voilà, elles se trouvent dans le domaine public et après 20 ans, si personne ne les a réinscrit au catalogue, elles en sortent. Il faut pour cela payer assez cher, explique Catherine Andrianne de Semailles. "A cause de cette réglementation, il y a plus de 80% de la biodiversité qui a disparu", dit-elle.

Il ne suffit pas de payer pour inscrire une semence au catalogue officiel, il faut aussi que l'espèce réponde aux critères de Distinction, Homogénéité, Stabilité (DHS). Ces critères sont discriminants, selon Kokopelli, "puisqu’ils impliquent que les semences soient… très peu variées. Seules des variétés hybrides F1 ou des variétés lignées, quasi cloniques, répondent à ces critères, qui ont été établis dans le seul but d’augmenter la productivité selon des pratiques industrielles".

Malgré un assouplissement de ces critères pour les variétés dites de conservation, ceux-ci restent inadaptés pour les variété traditionnelles. Pour Nature & Progrès et les défenseurs des semences paysannes, "cette décision est un contresens historique grave qui s’apparente à un déni de la sélection végétale réalisée par l’être humain depuis 10 000 ans".

Certains producteurs alternatifs comme Semailles ne comptent pas arrêter la commercialisation de leurs semences, qu'ils considèrent comme un produit vivant et non un produit d'usine.

L'industrie, elle défend les variétés nouvelles: la réglementation permet de garantir le financement de la recherche. Pour le Prof. Bernard Bodson de Gembloux Agro Bio Tech ULg, les variétés issues de la recherche sont plus résistantes et plus productives.

De là à parler de concurrence déloyale, il y a peut-être un pas à ne pas franchir... On pourrait pourquoi pas classer les anciennes variétés au patrimoine naturel sans que cela ne gêne la création de nouvelles variétés plus standardisées pour les agriculteurs.

Ecolo réagit

"Ecolo, comme de nombreuses organisations agricoles et environnementales, juge pour l'heure cette réglementation parfaitement contraire à la sauvegarde de notre biodiversité et aux intérêts des cultivateurs. L'absurde rigidité du catalogue officiel des semences commercialisables menace en effet de nombreuses semences anciennes et semble tout simplement taillée sur mesure pour les quelques grandes multinationales du secteur", selon un communiqué.

Le parti écologiste entend "marquer son soutien plein et entier aux nombreuses associations qui, à l'instar de Kokopelli, luttent pour la sauvegarde de variétés anciennes ou locales, et permettent de nous offrir ainsi une alimentation variée et de qualité au quotidien". Ecolo compte peser au niveau européen et au niveau national pour faire modifier la législation.

Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Actualité