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Posté le: Ven Mar 01, 2013 19:38 pm Sujet du message: Quelques citations de Nietzsche
"La croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce qu'on
croit."
L'exemple qui vient à l'esprit est bien sur celui des martyrs, pret à donner
leur vie pour leur religion. On déduit à tort qu'une cause ou une idéologie
pour laquelle des hommes sont prets à mourir doit contenir quelque vérité.
Comme si des hommes n'avaient pas sacrifié leur vie pour des causes parfois
ignobles.
"Qu'on parcoure une à une les thèses morales exposées dans les chartes du
christianisme, et l'on trouvera partout que les exigences sont tendues outre
mesure, afin que l'homme n'y puisse pas suffire : l'intention n'est pas qu'il
devienne plus moral, mais qu'il se sente le plus possible pécheur."
Voilà qui fait s'écrouler les prétentions morales du christianisme: cette
morale outrée ne rend pas moraux les hommes: elle ne vise qu'à les mettre en
laisse.
"Il ne faut pas répondre à tous ceux qui parlent avec tant de fanfaronnade
de ce que leur métaphysique a de scientifique; il suffit de farfouiller dans
le paquet qu'ils dissimulent derrière leur dos; si l'on réussit à le
défaire quelque peu, on amènera à la lumière, à leur plus grande honte,
le résultat de ce scientifisme: un tout petit bon Dieu, une aimable
immortalité, peut-être un peu de spiritisme, et certainement tout l'amas
confus des misères d'un pauvre pécheur et de l'orgueil du pharisien."
Une exécution en règle du déisme, qui n'est en effet qu'une sorte de
judéo-christianisme amaigri et caché derrière un masque de raison.
Penseur Pensif
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Posté le: Ven Mar 01, 2013 21:02 pm Sujet du message: Re: Quelques citations de Nietzsche
alcibiade a
écrit:
"La croyance forte ne
prouve que sa force, non la vérité de ce qu'on croit."
L'exemple qui vient à l'esprit est bien sur celui des martyrs, pret à donner
leur vie pour leur religion. On déduit à tort qu'une cause ou une idéologie
pour laquelle des hommes sont prets à mourir doit contenir quelque vérité.
Comme si des hommes n'avaient pas sacrifié leur vie pour des causes parfois
ignobles.
"Qu'on parcoure une à une les thèses morales exposées dans les chartes du
christianisme, et l'on trouvera partout que les exigences sont tendues outre
mesure, afin que l'homme n'y puisse pas suffire : l'intention n'est pas qu'il
devienne plus moral, mais qu'il se sente le plus possible pécheur."
Voilà qui fait s'écrouler les prétentions morales du christianisme: cette
morale outrée ne rend pas moraux les hommes: elle ne vise qu'à les mettre en
laisse.
Attention de ne pas confondre Eglise Catholique et Christianisme, le
christianisme c'est la croyance en Jésus Fils de Dieu ressuscité, c'est
tout, la doctrine et la religion c'est autre chose aprés.
GROLUX
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Posté le: Sam Mar 02, 2013 00:34 am Sujet du message:
Citation:
Je
vais vous dire trois métamorphoses de l’esprit : comment l’esprit devient
chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient
enfant.
Il est maint fardeau pesant pour l’esprit, pour l’esprit patient et
vigoureux en qui domine le respect : sa vigueur réclame le fardeau pesant, le
plus pesant.
Qu’y a-t-il de pesant ? ainsi interroge l’esprit robuste ; et il
s'agenouille comme le chameau et veut un bon chargement.
Qu’y a-t-il de plus pesant ! ainsi interroge l’esprit robuste, dites-le,
ô héros, afin que je le charge sur moi et que ma force se réjouisse.
N’est-ce pas cela : s’humilier pour faire souffrir son orgueil ? Faire
luire sa folie pour tourner en dérision sa sagesse ?
Ou bien est-ce cela : déserter une cause, au moment où elle célèbre sa
victoire ? Monter sur de hautes montagnes pour tenter le tentateur ?
Ou bien est-ce cela : se nourrir des glands et de l’herbe de la
connaissance, et souffrir la faim dans son âme, pour l’amour de la vérité
?
Ou bien est-ce cela : être malade et renvoyer les consolateurs, se lier
d’amitié avec des sourds qui n’entendent jamais ce que tu veux ?
Ou bien est-ce cela : descendre dans l’eau sale si c’est l’eau de la
vérité et ne point repousser les grenouilles visqueuses et les purulents
crapauds ?
Ou bien est-ce cela : aimer qui nous méprise et tendre la main au fantôme
lorsqu’il veut nous effrayer ?
L’esprit robuste charge sur lui tous ces fardeaux pesants : tel le chameau
qui sitôt chargé se hâte vers le désert, ainsi lui se hâte vers son
désert.
Mais au fond du désert le plus solitaire s’accomplit la seconde
métamorphose : ici l’esprit devient lion, il veut conquérir la liberté et
être maître de son propre désert.
Il cherche ici son dernier maître : il veut être l’ennemi de ce maître,
comme il est l’ennemi de son dernier dieu ; il veut lutter pour la victoire
avec le grand dragon.
Quel est le grand dragon que l’esprit ne veut plus appeler ni dieu ni
maître ? « Tu dois », s’appelle le grand dragon. Mais l’esprit du lion
dit : « Je veux. »
« Tu dois » le guette au bord du chemin, étincelant d’or sous sa carapace
aux mille écailles, et sur chaque écaille brille en lettres dorées : « Tu
dois ! »
Des valeurs de mille années brillent sur ces écailles et ainsi parle le plus
puissant de tous les dragons : « Tout ce qui est valeur — brille sur moi.
»
Tout ce qui est valeur a déjà été créé, et c’est moi qui représente
toutes les valeurs créées. En vérité il ne doit plus y avoir de « Je veux
» ! Ainsi parle le dragon.
Mes frères, pourquoi est-il besoin du lion de l’esprit ? La bête robuste
qui s’abstient et qui est respectueuse ne suffit-elle pas ?
Créer des valeurs nouvelles — le lion même ne le peut pas encore : mais se
rendre libre pour la création nouvelle — c’est ce que peut la puissance
du lion.
Se faire libre, opposer une divine négation, même au devoir : telle, mes
frères, est la tâche où il est besoin du lion.
Conquérir le droit de créer des valeurs nouvelles — c’est la plus
terrible conquête pour un esprit patient et respectueux. En vérité, c’est
là un acte féroce, pour lui, et le fait d’une bête de proie.
Il aimait jadis le « Tu dois » comme son bien le plus sacré : maintenant il
lui faut trouver l’illusion et l’arbitraire, même dans ce bien le plus
sacré, pour qu’il fasse, aux dépens de son amour, la conquête de la
liberté : il faut un lion pour un pareil rapt.
Mais, dites-moi, mes frères, que peut faire l’enfant que le lion ne pouvait
faire ? Pourquoi faut-il que le lion ravisseur devienne enfant ?
L’enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule
sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation.
Oui, pour le jeu divin de la création, ô mes frères, il faut une sainte
affirmation : l’esprit veut maintenant sa propre volonté, celui qui a perdu
le monde veut gagner son propre monde.
Et mon kiff à moi :
alcibiade
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Posté le: Dim Mar 03, 2013 11:55 am Sujet du message:
Citation:
Attention de ne pas confondre Eglise Catholique et
Christianisme, le christianisme c'est la croyance en Jésus Fils de Dieu
ressuscité, c'est tout, la doctrine et la religion c'est autre chose aprés.
Non, le christianisme, c'est l'ensemble des Eglises chrétiennes, et leurs
croyances, pratiques, etc. Le catholicisme est une partie du christianisme,
pas une entité distincte.
Les prétentions outrées dont parle Nietzsche ne sont d'ailleurs pas propres
aux catholiques, puisqu'elles sont dans les évangiles eux-mêmes.
Penseur Pensif
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Posté le: Dim Mar 03, 2013 14:07 pm Sujet du message:
Non le catholicisme découle du Christianisme, inventé au Ier siecle par les
apotres, mais le Christianisme, comme sont nom l'indique est le fait de "faire
du Christ", faire du ressuscité quoi.
Sauf que les évangiles ne sont pas tous écrit dans la bible, bcp n'ont pas
était retenue, et meme dans les quatres "principaux", bcp de choses diffère,
tendant meme a penser que certain on était écrit un siècle après Jésus.
Je suis assez d'accord avec la première phrase, la deuxième décris un dogme
depuis lgt révolue qui répondait a un besoin de richesse, (et aussi en
parallèles la création de l'enfer pour pousser les gens a payer).
Néanmoins, au commencement, rien ne parlait de l'existence d'un lieu en cas
de mauvaise action. La réponse divine a nos mauvaise action ne ce montre pas
aussi mesquine que ce que l'homme espèrerait, puisque l'enfer n'est qu'une
création humaine, mais elle donne plutôt a réfléchir a ses pécher, pour
nous permettre d'avancer. De plus une existence remplie de pêcher/mauvaise
action, est rarement parfaitement profitable. Le voleur ne volerait pas si il
avait un travail honnête, le tuer ne tuerait pas si il n'était pas acculé,
ou ca relève de la folie, etc...
La troisième phrase montre une parfaite ignorance, et surtout une grave
généralisation de la foi. Il n'y a que tres peu de créationniste
véritable, et finalement chacun trouve ses propres explications. C'est
d'ailleurs là qu'on reconnait la force de ceux qui réfléchisse a Dieu, son
message, et ses mystères, leur réponse sont fouillé, et la description de
Dieu est bien plus complexe. Ici il n'est question que de vulgarisation de la
foi de quelque rare personne, mais les cons sont bien plus nombreux que les
intellectuel, et au final l’ignorance prédomine sur la recherche et la
connaissance du Dieu véritable. La foi décrite dans ta troisème phrase est
celle de vraiment trés peu de personnes, les plus ignorant des plus ignorant.
alcibiade
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Posté le: Sam Mar 09, 2013 19:52 pm Sujet du message:
Moi je trouve qu'elle colle très bien à la spiritualité d'énormément de
gens aujourd'hui. Ils ne croient plus aux dogmes, aux miracles, etc, mais
croient encore vaguement à un "quelque chose" qui chapeaute le tout, et à un
au delà. Du judéo-christianisme écrémé quoi.
GROLUX
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Posté le: Mar Mar 26, 2013 18:48 pm Sujet du message:
DES PRÊTRES
Un jour Zarathoustra fit une parabole à ses disciples et il leur parla ainsi
:
"Voici des prêtres : et bien que ce soient mes ennemis, passez devant eux
silencieusement et l'épée au fourreau !
Parmi eux aussi il y a des héros ; beaucoup d'entre eux ont trop souffert - :
c'est pourquoi ils veulent faire souffrir les autres.
Ils sont de dangereux ennemis : rien n'est plus vindicatif que leur humilité.
Et il peut arriver que celui qui les attaque se souille lui-même.
Mais mon sang est parent du leur ; et je veux que mon sang soit honoré même
dans le leur." -
Et lorsqu'ils eurent passé, Zarathoustra fut saisi de douleur ; puis, après
avoir lutté quelque temps avec sa douleur, il commença à parler ainsi :
Ces prêtres me font pitié. Ils me sont encore antipathiques : mais depuis
que je suis parmi les hommes, c'est là pour moi la moindre des choses.
Pourtant je souffre et j'ai souffert avec eux : prisonniers, à mes yeux, ils
portent la marque des réprouvés. Celui qu'ils appellent Sauveur les a mis
aux fers :
Aux fers des valeurs fausses et des paroles illusoires ! Ah, que quelqu'un les
sauve de leur Sauveur !
Alors que la mer les démontait, ils crurent un jour atterrir à une île ;
mais voici, c'était un monstre endormi !
Les fausses valeurs et les paroles illusoires : voilà, pour les mortels, les
monstres les plus dangereux, - longtemps la destinée sommeille et attend en
eux.
Mais enfin elle s'est éveillée, elle s'approche et dévore ce qui sur elle
s'est construit des demeures.
Oh ! voyez donc les demeures que ces prêtres se sont construites ! Ils
appellent églises leurs cavernes aux odeurs fades.
Oh ! cette lumière factice, cet air épaissi ! Ici l'âme ne peut pas
s'élever jusqu'a sa propre hauteur.
Car leur croyance ordonne ceci : "Montez les marches à genoux, vous qui êtes
pécheurs !"
En vérité, je préfère voir un regard impudique, que les yeux battus de
leur honte et de leur dévotion.
Qui donc s'est créé de pareilles cavernes et de tels degrés de pénitence ?
N'était-ce pas ceux qui voulaient se cacher et qui avaient honte du ciel pur
?
Et ce n'est que quand le ciel pur traversa les voûtes brisées, quand il
contemplera l'herbe et les pavots rouges qui croissent sur les murs en ruines,
que j'inclinerai de nouveau mon coeur vers les demeures de ce Dieu.
Ils pensèrent vivre en cadavres, ils drapèrent de noir leurs cadavres ; et
même dans leurs discours je sens la mauvaise odeur des chambres mortuaires.
Et celui qui habite près d'eux habite près de noirs étangs, d'où l'on
entend chanter la douce mélancolie du crapaud sonneur.
Il faudrait qu'ils me chantassent de meilleurs chants pour que j'apprenne à
croire en leur Sauveur : il faudrait que ses disciples aient un air plus
sauvé !
Je voudrais les voir nus : car seule la beauté devrait prêcher le repentir.
Mais qui donc pourrait être convaincu par cette affliction masquée !
En vérité, leurs sauveurs eux-mêmes n'étaient pas issus de la liberté et
du septième ciel de la liberté ! En vérité, ils ne marchèrent jamais sur
les tapis de la connaissance.
L'esprit de ces sauveurs était fait de lacunes ; mais dans chaque lacune ils
avaient placé leur folie, leur bouche-trou qu'ils ont appelé Dieu.
Leur esprit était noyé dans la pitié et quand ils enflaient et se
gonflaient de pitié, toujours une grande folie nageait à la surface.
Ils ont chassé leur troupeau dans le sentier, avec empressement, en poussant
des cris : comme s'il n'y avait qu'un seul sentier qui mène à l'avenir ! En
vérité, ces bergers, eux aussi, faisaient encore partie des brebis !
Ces bergers avaient des esprits étroits et des âmes spacieuses ; mais, mes
frères, quels pays étroits furent, jusqu'à présent, même les âmes les
plus spacieuses !
Sur le chemin qu'ils suivaient, ils ont inscrit les signes du sang, et leur
folie enseignait qu'avec le sang on témoigne de la vérité.
Mais le sang est le plus mauvais témoin de la vérité ; le sang empoisonne
la doctrine la plus pure et la transforme en folie et en haine des coeurs.
Et lorsque quelqu'un traverse le feu pour sa doctrine, - qu'est-ce que cela
prouve ? C'est bien autre chose, en vérité, quand du propre incendie surgit
la propre doctrine.
Le coeur en ébullition et la tête froide : quand ces deux choses se
rencontrent, naît le tourbillon que l'on appelle "Sauveur".
En vérité, il y eut des hommes plus grands et de naissance plus haute que
ceux que le peuple appelle sauveurs, ces tourbillons entraînants !
Et il faut que vous soyez sauvés et délivrés d'hommes plus grands encore
que de ceux qui étaient les sauveurs, mes frères, si vous voulez trouver le
chemin de la liberté.
Jamais encore il n'y a eu de Surhumain. Je les ai vu nus tous les deux, le
plus grand et le plus petit homme : -
Ils se ressemblent encore trop. En vérité, j'ai trouvé que même le plus
grand était - trop humain !
Ainsi parlait Zarathoustra.
Lyriss
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Posté le: Mer Avr 03, 2013 22:42 pm Sujet du message:
"Les femmes n'auraient pas ce don inné pour la parure si elles ne savaient
d'instinct qu'elles jouent le second rôle."