Grèce : la gauche radicale chargée de former un gouvernement


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chiron
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Message Posté le: Mar Mai 08, 2012 00:28 am    Sujet du message: Grèce : la gauche radicale chargée de former un gouvernement
Je vous propose un petit article du Parisien:

Citation:



Après une défaite cuisante de la droite gouvernementale, dimanche soir, aux législatives, les incertitudes persistent sur l'avenir politique de la Grèce au bord de la faillite. C'est maintenant à la gauche radicale de tenter de former un gouvernement de coalition, la droite ayant échoué lundi.
Antonis Samaras, dont le parti La Nouvelle Démocratie a obtenu le meilleur score mais sans majorité au Parlement avec seulement 18,8% des suffrages, s'est heurté au refus des partis anti-austérité, grands gagnants de ce scrutin.

«J'ai fait ce que j'ai pu pour obtenir un résultat, mais c'était impossible, a déclaré Antonis Samaras dans une interview télévisée après une journée de rencontres séparées avec les chefs des autres partis. J'en ai informé le président (Carolos Papoulias) et lui ai restitué mon mandat». C'est donc au tour du parti de la gauche radicale Syriza, devenu le deuxième parti le plus important du pays, de tenter de relever le défi.

La gauche a trois jours pour former une coalition

A l'issue du scrutin de dimanche, Syriza est arrivé devant le petit parti de gauche Dimar et tous deux ont refusé une coalition avec la Nouvelle Démocratie tandis que le Parti communiste et le parti des Grecs indépendants, n'ont même pas accepté de rencontrer Antonis Samaras. Le Pasok, arrivé en troisième position aux élections et qui faisait parie de la coalition sortante, a accepté de coopérer mais à la seule condition que les autres partis de gauche acceptent de le faire aussi.

Syrizia a maintenant trois jours pour former un gouvernement de coalition. Son chef Alexis Tsipras a exprimé clairement la direction qu'il souhaite lui donner. « Les leaders eurropéens et particulièrement Merkel, a-t-il lancé dimanche, doivent comprendre que les politiques d'austérité ont souffert de la défaite ».

Un taux de chômage de 22%

Lundi, le président du Parlement, Philippos Petsalnikos, a annoncé les résultats définbitifs de l'élection. La droite de la Nouvelle Démocratie est arrivée en tête mais sans majorité, obtenant 108 sièges au Parlement sur 300. Les petits partis ont enregistré, eux, un succès notable. La Gauche radicale Syriza obtient, pour la première fois, la deuxième place (16,7%) devant le Pasok socialiste (13,2%). Le parti d'extrême-droite Chrissi Avghi (l'Aube Dorée) fait, lui, son apparition au Parlement.

En 2011, la Grèce, endettée, était à deux doigts d'abandonner l'euro. La banque centrale Européenne a volé à son secours lui demandant en échange de réduire considérablement ses dépenses. La Grèce a obtempéré, a augmenté les impôts, augmenter les taux de licenciement, baisser les salairs et les retraites, provoquant la colère des Grecs, sans que la situation économique ne s'améliore pour autant. Selon des chiffres officiels, en janvier 2012, le taux de chômage dans le pays était de 22%.

LeParisien.fr


Et un Front de Gauche qui forme un gouvernement! C'est pas beau cela ? Very Happy Bon par contre, pour Alexis Tsipras, c'est loin d'être gagné avec pour objectif la suspension de la dette et la nationalisation des banques.

Wait, see and support the Greek People...
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Message Posté le: Mar Mai 08, 2012 00:36 am    Sujet du message:
Intéressant d'avoir des nouvelles de la Grèce.

Ce qu'on voit c'est que politiquement ça n'avance pas du à une trop grande multiplication des partis politiques. Suffit d'attendre.
chiron
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Message Posté le: Mar Mai 08, 2012 16:40 pm    Sujet du message:
Exist@ncE a écrit:

Ce qu'on voit c'est que politiquement ça n'avance pas du à une trop grande multiplication des partis politiques. Suffit d'attendre.



Ben ils ne sont que 7 à être représentés, avec un parlement de 300 sièges. Pour y voir plus clair je vous propose le mémo suivant:

Résultats des législatives en %age et sièges:

La Nouvelle-Démocratie (droite, pro austérité) : 18,85% des suffrages (108 sièges de députés car +50 lorsque arrivé premier)
Syriza (Gauche radicale) : 16,78% des voix (52 sièges)
Le Pasok (socialistes, pro austérité) : 13,182% des suffrages (41 députés)
Parti grec indépendant (droite nationaliste) : 10,6% (33 sièges)
KKE (communistes) : 8,48% (26 sièges)
Chryssi Avghi (néo nazi) : 6,97% des suffrages (21 députés)
Dimar (gauche démocratique et pro-européenne) : 6,1% (19 députés)

Le premier parti tente de créer une coalition et s'il n'y arrive pas, c'est le second, puis le 3ème, puis... Et c'est ce qui vient de se passer car Antonis Samaras, le leader des conservateurs grecs, a annoncé hier soir qu'il a échoué dans sa tentative de former un gouvernement de coalition, s'étant heurté au refus des partis anti-austérité. "J'ai fait ce que j'ai pu pour obtenir un résultat, mais c'était impossible", a-t-il déclaré après une journée de rencontres avec les leaders des autres partis. (1)

La main passe donc à Alexis Tsipras de Syrizia (Front de Gauche local) pour tenter de créer une coalition majoritaire.



Alexis a 37 ans, ingénieur civil de l'école polytechnique d'Athènes,est marié à une ingénieure en électricité et informatique et a un fils. Lycéen, il fut représentant des mouvements lycées du début des années 90 et membre des jeunesses communistes avant d'intégrer le mouvement de rénovation de la gauche.
De 1995 à 1997 il est membre élu du Comité Central de l'Union Nationale des Étudiants de Grèce (EFEE). (2)
Il prend une part active à la création du « Forum Social Grec » et participe à toutes les manifestations internationales contre la mondialisation néolibérale. En décembre 2004, lors du 4ème Congrès du Synaspismós, il est élu membre du Comité Politique Central du parti, puis au Secrétariat Politique, où il devient responsable des questions de la jeunesse et de l'éducation (2)
Il est agé de 33 ans lorsqu'il est élu président de Synaspismos, devenant le plus jeune responsable qui ait jamais été élu à la tête d'un parti politique parlementaire en Grèce.
Lors des Élections législatives grecques de 2009 il est élu député de la circonscription Athènes A' et élu à l'unanimité président de son groupe parlementaire par le secrétariat de SYRIZA.

Concernant l'élection du 6 mai 2012, Alexis Tsipras déclare:
"Par leurs votes, les électeurs grecs ont donné un mandat pour une nouvelle aube pour notre pays, où la solidarité et la justice remplacerait les mesures barbares des plans de renflouement".
Sa coalition de la gauche radicale, franchement hostile aux plans européens de sauvetage, a recueilli 16,67 % des voix, contre 5,04 % lors des précédentes élections de 2009. Alexis Tsipras s'est dit favorable au gel des remboursements aux créanciers et à la renégociation du plan d'aide. "Il a également promis d'abandonner les baisses de salaire et les impôts d'urgence". (3)


M'a l'air d'être sympathique cet Alexis, mais cela ne va vraiment pas être facile pour lui de dégager une majorité. Car avec ses 52 et les 26 du KKE (PC local), cela nous fait 78. Et il devrait composer alors avec tous les autres sauf le PS et l'UMP locaux... dont des néo-nazis.
De plus aux dernières nouvelles, le KKE rechigne...


Or le Pasok (PS) et la nouvelle démocratie (l'UMP local) totalisent 149/300 sièges et il est facile de parier que le Pasok trouvera bien un courant d'appoint comme le Dimar pour fonder une coalition.


Comme quoi et comme d'habitude, les "marchés" sont des trouillards, bien relayés par des médias économiques aux ordres.
Certes, les néo-nazis d'aube dorée (implantés en quartiers populaires, en gros le FN local quoi...) deviennent un peu inquiétants avec leurs 21 députés et leur 6,97 % . Mais les néo-nazis restent en Grèce, fort heureusement, purement réactionnaires et encore à la marge. Et cela ne vaut pas le battage médiatique qu'ils génèrent... alors que la situation de Syrisa ( le front de Gauche) qui dépasse désormais les socialistes du Pasok, me semble bien plus intéressante et nettement plus importante du point de vue politique.

Reste à savoir si les socialistes du Pasok vont continuer à vendre la peau des grecs aux marchés financiers... Je parie que oui.


(1) Grèce. Samaras n'est pas parvenu à former un nouveau gouvernement - Le télégramme 7 mai
(2) Wiki
(3) Le monde : Grèce : Alexis Tsipras, le deuxième homme - 8 mai
chiron
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Message Posté le: Ven Mai 11, 2012 20:47 pm    Sujet du message:
chiron a écrit:

Or le Pasok (PS) et la nouvelle démocratie (l'UMP local) totalisent 149/300 sièges et il est facile de parier que le Pasok trouvera bien un courant d'appoint comme le Dimar pour fonder une coalition.




Si j'avais raison sur une alliance PS-UMP locale, il semble que je les ai surestimés. Wink

Par contre, le traitement médiatique de cet évènement important est tellement nul qu'il faut vraiment bien croiser les informations pour comprendre la raison des désistements, qui est que le Dimar acceptait la coalition uniquement si Sirysa l'acceptait. Du grand courage quoi...

Le Dimar via Fotis Kouvelis, a déclaré que "le parti de la Gauche démocratique ne participera pas à un gouvernement de coalition (composé) de Nouvelle Démocratie et du Pasok". (1)
"Il est clair que le Syriza veut des élections", mais sans lui "un gouvernement ne peut pas être formé en accord avec la volonté du peuple", a lancé cet avocat de 61 ans, confronté à de forts tiraillements au sein de ses troupes. (3)

Le meilleur papier est sans conteste celui du nouvel observateur (3), qui est lui fouillé et explicatif contrairement aux autres:

Citation:


La Grèce suspendue à l'aval de sa gauche radicale pour former un gouvernement

La Grèce attendait vendredi d'être fixée sur son sort, enjeu d'une fébrile partie menée par ses dirigeants politiques pour tenter de la doter d'un gouvernement, sous la pression du partenaire allemand à bout de patience au point d'agiter ouvertement la menace d'une sortie de l'euro.

Tout le pays était suspendu à la position qu'allait prendre le chef de la gauche radicale du Syriza, Alexis Tsipras, qui a prévu de s'exprimer après une rencontre à 14H00 GMT avec le dirigeant socialiste Evangélos Vénizélos.

Illustration de l'enjeu, le Premier ministre sortant, Lucas Papademos, s'est rendu dans l'après-midi chez le chef de l'Etat, Carolos Papoulias, pour un rendez-vous impromptu.

Grand vainqueur des élections de dimanche, qui ont propulsé en deuxième place son parti pour son clair rejet des recettes UE-FMI de redressement, M. Tsipras est sommé par les trois autres protagonistes politiques de donner son aval à la formation d'un gouvernement de coalition.

S'il se défaussait, le pays risquerait de retourner d'ici fin juin aux urnes, car même s'ils peuvent disposer avec les socialistes d'une majorité absolue au parlement, les conservateurs de la Nouvelle-Démocratie, et la gauche modérée de Dimar (Gauche démocratique) ont exigé son engagement.

Ces trois forces politiques conserveraient toutefois une ultime occasion d'éviter de nouvelles élections lors de la dernière phase de négociations prévue par la Constitution sous la houlette du chef de l'Etat qui convoquera tous les dirigeants des partis parlementaires.

Le pays "a besoin d'un gouvernement durable, avec la participation ou le soutien passif du Syriza" et seul un aval de cette formation "permettra un gouvernement oecuménique de salut national" soutenu par la droite, a lancé dans la matinée le dirigeant conservateur, Antonis Samaras.

Il s'exprimait devant les députés de son parti, sorti premier des urnes mais laminé par le rejet de son ralliement à l'austérité.

Le chef du Dimar, Fotis Kouvelis, un dissident modéré du Syriza, a lui aussi réaffirmé vendredi devant son groupe parlementaire qu'il excluait de prêter main forte aux socialistes et conservateurs -- alliés dans le gouvernement sortant rallié à l'austérité -- si son camarade Tsipras ne se mouillait pas aussi.

"Il est clair que le Syriza veut des élections", mais sans lui "un gouvernement ne peut pas être formé en accord avec la volonté du peuple", a lancé cet avocat de 61 ans, confronté à de forts tiraillements au sein de ses troupes. Mais comme le pays, la classe politique apparaît encore incapable de trancher entre les engagements d'austérité que le pays doit respecter pour échapper à la faillite et le rejet massif des sacrifices qui s'est clairement manifesté dans les urnes.

De quoi alimenter les tension sur les bourses, qui de Tokyo à Paris reflétaient l'inquiétude des investisseurs sur une possible sortie rapide de la Grèce de l'euro et ses conséquences.

Pour le dirigeant socialiste, Evangélos Vénizélos, le futur gouvernement, s'il est finalement formé, devra ainsi veiller au "dépassement sous trois ans maximum" du programme de redressement dicté au pays par l'UE et le FMI.

M. Samaras réclame lui une "renégociation pour les amendements et changements nécessaires" de la politique prescrite, tandis que M. Kouvelis veut "le lancement immédiat d'un désengagement progressif du memorandum".

Tout en maintenant volontairement dans le flou ce qu'ils souhaitent modifier dans la mémorandum, les trois soulignent que la priorité est de maintenir le pays dans la zone euro. La gauche radicale ne conteste pas cet impératif mais affirme vouloir abandonner complètement la version UE-FMi de la cure d'austérité.

Pour les bailleurs de fonds, cela équivaut à demander le beurre et l'argent du beurre, et les Allemands ont d'emblée jugé l'option inacceptable.

"Nous devons être sincères (...) et dire à nos amis et partenaires grecs qu'il n'y a pas d'autre voie que la voie choisie ensemble" a déclaré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble dans un entretien à quotidien allemand publié vendredi.

La "zone euro peut supporter une sortie de la Grèce", a-t-il insisté, estimant que les partenaires d'Athènes avaient "déjà fait beaucoup" en montant en sa faveur deux plans de sauvetage prévoyant au total le déblocage entre 2010 et 2014 de prêts de 240 milliards d'euros.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a pour sa part conditionné dans la matinée le maintien du pays sous perfusion au respect de ses obligations.

Le dirigeant socialiste Evangélos Vénizélos dispose encore en théorie d'une journée pour mener à bien le "mandat exploratoire" qui lui a été remis jeudi, après les échecs successifs d'Antonis Samaras et Alexis Tsipras.

Le dirigeant de la gauche radicale pourrait d'autant plus être tenté par l'intransigeance qu'un sondage de l'institut Marc paru vendredi dans le quotidien Ethnos le donne vainqueur de prochaines élections, en position de force pour nouer des alliances afin de gouverner à gauche toute.

Mais le même sondage dégage une large majorité de Grecs (62,7%) en faveur d'un gouvernement de coalition, dont 53% avec la participation du Syriza.

Pour l'analyste Ilias Nikolakopoulos, un exécutif bénéficiant du soutien passif du Syriza reste du coup possible, "à la condition que l'adoption prévue en juin de nouvelles mesures d'austérité soit annulée" dans l'attente d'une renégociation globale de la politique de redressement.


Suite à quoi vers 14h00 ce jour:
"Alexis Tsipras, leader de l'ultra-gauche en Grèce, ne veut pas d'un gouvernement qui prône la rigueur: il a donc annoncé qu'il renonçait à former une coalition avec la droite de la Nouvelle-Démocratie et les socialistes du Pasok.
"Ce n'est pas le Syriza qui renonce" à participer à un gouvernement de coalition avec ND et Pasok, mais c'est "le verdict du peuple grec", a-t-il lancé à l'issue d'une rencontre avec le dirigeant du Pasok, Evangélos Vénizélos, lequel a admis son échec à former un gouvernement." (4)
"Finalement, nous avons trois partis qui se sont alignés sur l'application de l'austérité et nous, on ne va servir d'alibi", a dénoncé M. Tsipras. (5)

Par contre, aucune explication ou nouvelle de négociations avec le parti grec indépendant: cela semble n'intéresser que moi! Wink

Donc en résumé, soit le Pasok, la Nouvelle démocratie et le Dimar forment une entité sous la pression du président, soit de nouvelles élections auront lieu en juin, avec Syriza en favori.

A noter la très bonne attitude des socialistes grecs qui veulent atteindre voire même dépasser le plan de rigueur UE-FMI avec l'aide de la droite. Si cela c'est du socialisme... Rolling Eyes


(1) Europe1: Grèce : coalition compromise 11 mai 2012
(2) Le point : Grèce : les partis pro-rigueur échouent à former un gouvernement - 11 mai 2012
(3) Le nouvel obs: La Grèce suspendue à l'aval de sa gauche radicale pour former un gouvernement - 11 mai 2012
(4) RTS INfo - Toujours pas de gouvernement de coalition en Grèce - 11 mai 2012
(5) Libération - La Grèce fait un pas de plus vers de nouvelles élections - 11 mai 2012

NB: Une mention spéciale tout de même au Point qui n'a rien compris ou voulu comprendre et qui induit en erreur:
Citation:

M. Vénizélos misait sur la participation du Syriza au gouvernement après l'accord qu'il avait obtenu jeudi de M. Samaras et de Fotis Kouvelis, chef du parti de la gauche radicale, une faction de Syriza, pour un gouvernement de coalition.(2)

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