Les sentiments n'ont pas d'importance ?


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louiserie
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Message Posté le: Mar Déc 06, 2011 00:47 am    Sujet du message: Les sentiments n'ont pas d'importance ?
Dans le film The Reader il y a cette phrase du professeur : "Les sentiments n'ont pas d'importance. Ce sont les actes qui comptent."

Dans le cas précis c'est au sujet d'un procès contre des citoyens impliqués dans la machine nazie.

Mais, plus largement, quel est votre avis sur la question ?

Peut-on légitimement reprocher à quelqu'un des présumées pensées si celles-ci ne se traduisent pas par des actes ?


Dernière édition par louiserie le Mar Déc 06, 2011 07:31 am; édité 1 fois
Juliette Hardy
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Message Posté le: Mar Déc 06, 2011 01:02 am    Sujet du message:
Tiens, dans Batman Begins que j'ai regardé hier, il y a cette citation : « it's not who you are underneath — it's what you do that defines you. »
Je pense également que les sentiments et les pensées ont une valeur certaine, mais qui ne peut qu'être moindre face aux actes.
MarieCecile81
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Message Posté le: Mar Déc 06, 2011 03:26 am    Sujet du message:
D un point de vue religieux (je parle pour les chretiens), voici ce qui est dit:

Les psaumes et les prophètes évoquent souvent le pouvoir qu'ont les bonnes pensées, à provoquer des sentiments religieux, et à pousser à faire le bien. "Je réfléchis à mes voies, et je dirige mes pieds vers tes préceptes." (Psaumes 119:59) "Dans ma méditation le feu s'est allumé, j'ai parlé de ma langue." (Psaumes 39:3) Sans cesse, les auteurs de l'Ancien Testament nous exhortent à réfléchir sérieusement sur les choses saintes et élevées, comme étant une étape préliminaire à un changement de vie, à une bonne action ou à un acte de courage.

S'il est vrai que la pensée stimule les sentiments, et influencent donc fortement la volonté, il n'en reste pas moins que la volonté peut et doit maîtriser la pensée. Il est parfaitement possible de contrôler ses pensées. Bien-sûr, l'homme troublé ou tenté trouvera sans doute difficile de fixer pleinement son attention sur les choses saintes, tandis qu'il sera assailli de pensées fugitives et incontrôlables, semblables à l'éclair d'un orage d'été. Mais ces pensées sont généralement plus agaçantes que nuisibles, et à long terme, elles ne changent pas grand-chose, ni dans un sens, ni dans l'autre.

Sinon, je serais plutot a "penser" que nos pensees n ont pas beaucoup d importance meme si elles peuvent influencer ou pas nos actes, c est notre volonter d agir qui compte.
Donc je trouverais condamnable un acte mais pas une pensee ! et heureusement d ailleurs que personne ne peut lire nos pensees Smile
Souki
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Message Posté le: Mar Déc 06, 2011 05:28 am    Sujet du message:
Il me semble que c'est le conflit entre la main gauche et la main droite, celui qui ne se résout qu'en les faisant travailler ensemble. Selon les personnes et les époques, on a toujours besoin de dire «L'intention compte !» ou «Les actes !». Pour moi, à un premier niveau, ça ne vaut que si l'on s'adresse à quelqu'un de trop sentimental, parce que les sentimentaux ont tendance à mettre l'affect tellement en avant qu'ils en oublient le monde concret. Et vice versa ; même les juges s'intéressent aux sentiments. Par exemple, tuer par cupidité est plus grave que de tuer par passion qui est plus grave que de tuer par empathie (euthanasie).

Dans le même ordre d'idées, les actes ne suffisent pas forcément. On pourrait se contenter de vivre en faisant des gestes, sans ressentir, comme des virtuoses idiots – et j'ai le sentiment que c'est ce qu'on attend de plus en plus des travailleurs dans de trop nombreux secteurs.

Des sentiments sans actes, ce sont de belles promesses. Des actes dénués de sentiments, ce ne sont que des mimes. L'idéal serait d'être de ces virtuoses qui ressentent profondément et qui placent la justesse dans l'expression fidèle de sentiments.

Au fond, j'ai envie de te répondre que les actes comptent plus parce qu'ils sont les témoins des sentiments qui sont eux-mêmes l'essentiel, mais invisible.


Dernière édition par Souki le Mar Déc 06, 2011 12:27 pm; édité 1 fois
Eponine
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Message Posté le: Mar Déc 06, 2011 08:46 am    Sujet du message:
J'adhère à 100 % avec cette dernière réponse, et je n'ajouterai rien de plus.
MarieCecile81
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Message Posté le: Mar Déc 06, 2011 08:55 am    Sujet du message:
Plasma a écrit:

Au fond, j'ai envie de te répondre que les actes comptent plus parce qu'ils sont les témoins des sentiments qui sont eux-mêmes l'essentiel, mais invisible.


Bien resume !!!!
louiserie
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Message Posté le: Mar Déc 06, 2011 20:54 pm    Sujet du message:
Plasma a écrit:
Même les juges s'intéressent aux sentiments. Par exemple, tuer par cupidité est plus grave que de tuer par passion qui est plus grave que de tuer par empathie (euthanasie).


C'est sans doute effectivement le cas même si je ne connais pas l'exact esprit qui concourt à la loi. Pour autant, même si la loi et la justice sont basées sur cette idée, je trouve que ça reste discutable.

Par exemple, je trouve juste de punir sévèrement les homicides volontaires, pour nous dissuader d'avoir des comportements à risques. Concrètement tu écrases un piéton en voiture, tu le payes très cher et c'est normal. Ainsi on incite à toujours être prudent.

Mais dans un souci de justice il faut aussi veiller à ne pas punir aveuglément la "fatalité", c'est certain.

Plasma a écrit:
Dans le même ordre d'idées, les actes ne suffisent pas forcément. On pourrait se contenter de vivre en faisant des gestes, sans ressentir, comme des virtuoses idiots – et j'ai le sentiment que c'est ce qu'on attend de plus en plus des travailleurs dans de trop nombreux secteurs.


C'est le jeu ma pauvre Lucette. C'est bien triste à dire mais l'efficacité d'une chaine de montage dans un atelier ne se met en place sur un assentiment général. En contrepartie on verse un salaire à l'employé pour fermer sa gueule et exécuter sa tâche comme demandé, un salaire qui est souvent minable mais c'est un autre débat.

Et l'efficacité abrutissante est la clef pour produire de la richesse en masse, et la production de richesse en masse est le nerf de la guerre.

Tout ça pour dire que tout le monde ne peut pas être professeur ou chercheur ...


Plasma a écrit:
Des sentiments sans actes, ce sont de belles promesses. Des actes dénués de sentiments, ce ne sont que des mimes. L'idéal serait d'être de ces virtuoses qui ressentent profondément et qui placent la justesse dans l'expression fidèle de sentiments.

Au fond, j'ai envie de te répondre que les actes comptent plus parce qu'ils sont les témoins des sentiments qui sont eux-mêmes l'essentiel, mais invisible.


Je ne suis pas en désaccord avec toi, mais tu n'as pas répondu directement à la question "Peut-on légitimement reprocher à quelqu'un des présumées pensées si celles-ci ne se traduisent pas par des actes ?", et c'est dommage. Mais je ne doute pas un instant que tu vas te rattraper !


MarieCecile81 a écrit:

Sinon, je serais plutot a "penser" que nos pensees n ont pas beaucoup d importance meme si elles peuvent influencer ou pas nos actes, c est notre volonter d agir qui compte.
Donc je trouverais condamnable un acte mais pas une pensee ! et heureusement d ailleurs que personne ne peut lire nos pensees Smile


Je suis d'avantage d'accord avec ça. Même si il faudrait savoir ce que tu entends précisèment par "volonté d'agir".
Souki
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Message Posté le: Mar Déc 06, 2011 22:24 pm    Sujet du message:
louiserie a écrit:
Tout ça pour dire que tout le monde ne peut pas être professeur ou chercheur ...

Ouh ! C'est bas, ça ! Very
Happy

Sans parler d'être professeur ou chercheur, je pense qu'il y a plein de professions qui sont intéressantes quand on peut apporter sa personnalité au lieu d'être formaté de A à Z. Je spécule d'ailleurs sur l'effondrement de ce mode de fonctionnement, trop coûteux dans la mesure où les gens souffrent et que le turn-over a un coût pour les employeurs, tout comme le traitement des dommages physiques ET psychologiques en a un pour l’État. (cf le documentaire La mort du travail, 2ème partie sur Carglass, édifiant !)

Citation:
Je ne suis pas en désaccord avec toi, mais tu n'as pas répondu directement à la question "Peut-on légitimement reprocher à quelqu'un des présumées pensées si celles-ci ne se traduisent pas par des actes ?", et c'est dommage. Mais je ne doute pas un instant que tu vas te rattraper !

Rattrapons, rattrapons...

Si les pensées ne se traduisent pas par des actes ou plutôt des effets, non. On ne contrôle pas tout à fait ses pensées. En revanche, on nourrit des lubies et c'est un choix, qui se concrétise via des actes, même de nature symbolique.

Bon, je serais partie pour des pages et des pages alors :
- la société peut reprocher des pensées à un individu s'il est sur le point de les traduire en actes (tentative de...). Mais c'est la réalisation qui prime.

- les individus peuvent légitimement se reprocher des sentiments si l'autre est libre de les choisir. Si ce n'est pas le cas, la rupture de lien (quel que soit le lien) est illégitime pour moi si aucun acte, même symbolique, ne traduit ces sentiments ─ ce qui exclut même d'en parler, sauf éventuellement en mode "j'ai un problème", et encore.

ex 1 : il est légitime pour quelqu'un qui n'est pas raciste (A) de reprocher à quelqu'un (B) d'être raciste s'il n'a jamais fait d'effort pour comprendre les autres, si son dégoût / sa haine se traduit par des actes, et j'aurais tendance à classer les insultes, même dans le vent, parmi les actes. Tout simplement parce qu'en côtoyant B, A risque de se retrouver en conflit de valeurs, influencé par quelque chose qu'il estime ne pas être lui-même.

ex 2 : il est illégitime pour moi de reprocher à quelqu'un (C) d'être pédophile si cette personne fait en sorte de ne pas côtoyer des enfants, de trouver une aide psychologique, de ne pas donner libre cours à ses penchants. J'aurais même tendance à penser qu'une personne comme C aurait une certaine valeur, de sa pédophilie même.
Georges
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Message Posté le: Mar Déc 06, 2011 22:40 pm    Sujet du message:
En tout cas pour répondre à ta question, d'un point de vue juridique, en droit pénal, on ne peut pas être condamné par une simple intention.

Il faut qu'il y ai eu au moins un "commencement d'exécution", pour pouvoir arriver sur le plan de la "tentative".
Et a contrario, « Il n’y a point de crime ou délit sans intention de le commettre» (Article 121-3 al. 1 du Code pénal).
Juliette Hardy
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Message Posté le: Mer Déc 07, 2011 00:02 am    Sujet du message:
Plasma a écrit:
ex 2 : il est illégitime pour moi de reprocher à quelqu'un (C) d'être pédophile si cette personne fait en sorte de ne pas côtoyer des enfants, de trouver une aide psychologique, de ne pas donner libre cours à ses penchants. J'aurais même tendance à penser qu'une personne comme C aurait une certaine valeur, de sa pédophilie même.

Mais est-on encore dans la pensée ou le sentiment là ? On est plus dans la pulsion, comme quelqu'un qui va préférer les blondes aux brunes — comment lui reprocher une chose qu'il n'est pas capable d'intellectualiser ?
Comprenez-moi bien, je ne dis pas que ce n'est pas grave ; simplement, comme tu le soulignes justement, il y a un monde entre pédophilie (l'attirance pour les enfants) et la pédocriminalité (se mettre dans l'illégalité pour assouvir cette attirance). Bref, je ne trouve pas ton exemple probant car je crois qu'on est plus, là, dans le domaine de la pulsion animale, la libido, ce qui n'est pas une pensée raisonnée ni même une forme de sentiment.
C'est d'ailleurs pour ça que je trouve aussi ton argument sur le crime passionnel peu convaincant : il ne s'agit pas de juger l'intention, mais l'état psychologique dans lequel se trouve le criminel. Et en l'occurrence, quand il tue par amour, c'est qu'il n'est pas en possession de tous ses moyens intellectuels, puisque la passion l'aveugle.

Cela peut paraître un peu arbitraire mais je pense que nos actes suivent quasiment automatiquement nos pensées ; à moins d'être complètement soumis à une autorité qu'intérieurement, on refuse d'admettre (mais auquel cas, un peu de courage suffirait à régler le problème, non ? — on en revient donc au problème des actes : on peut penser ce qu'on veut, tant qu'on ne l'assume pas en action, ça n'a pas grand sens).
Souki
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Message Posté le: Mer Déc 07, 2011 00:57 am    Sujet du message:
Bon, je vais essayer de la refaire en mode "tentatives curieuses", post-spinoziste.

+ Soit A et B, individus se côtoyant dans un contexte privé.
+ Pour que Reproche soit possible, il faut qu'il y ait Grief.

± Grief = sentiment de l'un que l'autre diminue son Bien-être.
± Reproche = déclaration de Grief du diminué au diminuant dotée d'une dimension injonctive implicite. Reproche appelle donc Réparation du Bien-être

+ Pour que Reproche soit légitime, il faut qu'il y ait diminution effective de Bien-être opérée par le présumé diminuant. S'il n'y a pas eu de diminution de Bien-être OU si celle-ci est le fait d'un tiers ou du diminué lui-même, Reproche est illégitime.

+ A peut-il nuire à B sans agir ? = B peut-il faire Reproche à A s'il n'y a pas eu Acte ?

± Acte : dans un souci de simplicité, admettons Acte et non-Acte comme Réalisation ou non-Réalisation physique et observable par des témoins, en paroles ou en gestes. Pour être Réalisation, Acte doit avoir existé au préalable comme Idée, c'est-à-dire comme possible.
ex : dénoncer un dictateur Lybien / ne pas dénoncer un dictateur Lybien auront pour valeur : Acte.

± Sentiment est réaction à Perception ; le mélange des deux crée Idée puis Acte. La perception créé irrationnellement le sentiment et rationnellement l'idée. L'idée donne la trajectoire de l'acte, le sentiment sa force.

+ Entre la conscience et l'Acte, il y a ou non validation de Volonté.

± Volonté : succursale de la société dans l'individu.

+ Tu t'y perds mais moi aussi. Démerde-toi avec tes questionnements
Georges
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Message Posté le: Mer Déc 07, 2011 11:05 am    Sujet du message:
Marrant, tu viens de faire sans le savoir un paraphrase de la responsabilité civile délictuelle
Aussi, la doctrine propre aux articles 1382, 1383 et 1384 du code civil vous intéresserait surement...

D'ailleurs, d'un point de vue juridique la question s'est posé, l'omission (un non-acte) peut elle entrainer la responsabilité du silencieux vis-à-vis de quelqu'un subissant un préjudice du fait de ce silence.

Quand l'omission est intentionnelle, les réticences dolosives par exemple (je vend ma baraque a quelqu'un qui l'achète parce que y a une belle vue, sans lui dire que j'ai prévu de faire construire un immeuble pile devant) c'est clair et net, la responsabilité est possible.

Après, en matière d'omission on peut voir aussi les "manquements aux obligations d'informations, de conseils et de mises en garde" propre aux divers professionnels dans leur rapports avec des consommateurs/non professionnels. Et la même si le professionnel ne cherchait pas à nuire, sa responsabilité peut-être engagée. Il existe même une présomption, pour le cas où le vendeur qui n'a pas informé n'était tout simplement pas au courant, le professionnel aurait du savoir et engage quand même sa responsabilité (mais ça c'est parce que le consommateur est surprotégé)


Si l'on considère la responsabilité du fait des choses, des enfants ou des préposés (je laisse mon skate devant chez moi, quelqu'un glisse dessus, je suis responsable; une branche dépasse de ma maison sur la rue, un passant pressé s'éborgne dessus, je suis responsable, j'ai un bien en travaux avec un sol vitré fragile, des enfants rentrent par effraction sur mon terrain, se casse la gueule sur la baie vitré, je suis responsable, mon fils apprend a faire du vélo, coupe la route à une bagnole qui l'évite et se plante, je suis responsable, j'ai plein d'autres exemples ^^'.) c'est une responsabilité ou intervient ni commencement d'acte, ni même commencement d'intention. C'est une responsabilité basé sur les risques, qui nous oblige à être prudent oui mais parfois à outrance.

A réciter mon cours, j'en perds l'idée que je voulais transmettre =/

Bref pour qu'il y ai "reproche" soit demande de dommages-intérêts (sur le plan juridique), il faut qu'il y ai grief (un préjudice résultant d'un dommage imputable à l'autre). Il n'y a pas besoin d'acte, un non-acte, une simple omission, un manque de prévision, de surveillance ou de prudence suffisent.
Souki
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Message Posté le: Mer Déc 07, 2011 14:54 pm    Sujet du message:
Georges, ce sujet est maudit ─ parviendrons-nous à dire ce que nous tentons de dire ???

Tes exemples confirment que non-acte = Acte (disons Acte- par opposition à Acte+, c'est-à-dire acte, c'est-à-dire geste ou parole réalisant Idée en Geste). Dans les cas que tu cites, il me semble que l'acte négatif, ou Acte- (ne rien faire) est traduit en acte positif ou Acte+ par le truchement de la notion de négligence, qui implique un choix entre faire et ne pas faire, l'Acte ayant un caractère évident dans la mesure où l'Idée et le Sentiment sont considérés comme obligatoires. Ce qui permet cette obligation, c'est que le cadre juridique est considéré comme Perception obligatoire («Nul n'est censé ignorer ses droits»...).

ex : X laisse son gosse apprendre à faire du vélo n'importe où. L'enfant de X provoque un accident lésant Y. X est en tort pas négligence, soit un Acte-.


Je note au passage que certaines données relèvent de l'espace commun :
- Volonté est censée mettre nos actes en relation avec les autres, au contraire de Sentiment et de Idée, qui ne sont reliés au monde que par Perception. (cf la PNL, notions de Carte et de Territoire ; on fait toujours le meilleur choix possible, en fonction de ce que l'on a perçu au préalable, c'est-à-dire sur la Carte et pas dans le Territoire, que personne ne connaît dans l'absolu). Reste à savoir si Volonté dépend de la loi juridique ou de lois symboliques (religieuses, philosophiques, etc.).

- Légitimité induit le regard d'autres, tel qu'il doit donner le fin mot de l'histoire et mettre un terme à la chaîne des Griefs.

- Acte peut être jugé par la société.

Tandis que d'autres relèvent du privé, voire du quant-à-soi :
- Sentiment et Idées sont dues à Perception et sont la matière première du travail de la Volonté. En tant que tels, ils ne sont donc pas encore soumis au filtre de la volonté et ne sont pas Acte dans la mesure où ils ne sont ni Réalisation, ni manifestation ; ils sont ce qui peut être manifesté.

-> J'aurais tendance à dire, finalement qu'on ne peut pas reprocher des sentiments ou des idées s'ils ne se manifestent pas. Mais s'ils ne se manifestent pas, ils n'ont aucun effet et donc ne peuvent causer aucun grief (ou satisfaction). Un sentiment n'est donc jamais légitime ou illégitime puisqu'il relève du domaine le plus privé qui soit.

En revanche, l'acte est conditionné par nos sentiments et nos idées donc par précaution, on peut prendre des mesures, qui ne seront, elles, pas tout à fait légitimes mais peut-être prudentes. Encore faut-il avoir capté un signe qui nous aurait indiqué l'existence de l'idée ou du sentiment et ce signe ne peut être qu'un acte. Mais là, on est sur la pente glissante, entre la paranoïa, l'abus de pouvoir et la prudence.

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