uacuus
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Posté le: Lun Juil 18, 2011 14:58 pm Sujet du message: Contre tes vanités, je t'apporte mes pleurs
Contre tes vanités, je t'apporte mes pleurs
Contre tes vanités, je t'apporte mes pleurs :
Las! ton songe a perdu ta saine humilité !
Contre ta suffisance, apprends la saine peur
Qui purgera tes écrits de l'inanité.
Tu comprendras trop tard combien il était juste
Que tes vers mal rythmés sombrassent dans l'oubli.
Contre tous nos venins, tu t'es forgé un buste
Immanquablement doux ; tu t'es fait un repli.
Tu peins un monde simple où tout se répartit
Entre haine et amour. Or les penchants neuneus
Encouragent toujours les talents trop petits.
Cet orgueil ignorant doit crever comme un pneu.
Quand tu verses à flots tes quatrains sans attrait,
Je veux que le remords sainement t'illumine,
Qu'il te pousse bien vite au plus honteux retrait,
Qu'il te presse au silence et pour jamais te mine.
Et contre ta manie des poèmes pompiers
Qui semblent droit surgir de ton noir intestin
Je m'en vais les fouler de mon auguste pied :
Cela m'apportera un bienheureux destin.
Dead Vacoua
Dernière édition par uacuus le Sam Aoû 06, 2011 14:35 pm; édité 2 fois
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Clovis de Monoclodon
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Posté le: Lun Juil 18, 2011 16:00 pm Sujet du message:
Tient... voilà Zorro !
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Bulbizarrexx
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Posté le: Lun Juil 18, 2011 17:24 pm Sujet du message:
[quote="Clovis de Monoclodon"]Tient... voilà Zorro 
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Posté le: Mer Juil 20, 2011 22:18 pm Sujet du message:
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Eponine
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Posté le: Jeu Juil 21, 2011 06:48 am Sujet du message:
Bonjour invité. Qui es-tu ?! ^^
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alcibiade
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Posté le: Mar Aoû 02, 2011 11:47 am Sujet du message:
La nullité de notre bon Dad aura au moins servi à quelque chose. Ah les
poèmes d'Uacuus, ce mélange entre un vocabulaire et des tournures classiques
et des mots familiers. Je suis nostalgique.
Content, soit dit en passant de te voir converti au vers romantique. (je
préfère le classique 6*2, mais un vers 4/4/4 de temps en temps est
rafraichissant).
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uacuus
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Posté le: Mer Aoû 03, 2011 16:58 pm Sujet du message:
Les trimètres, au faux alexandrins sont rares dans mes vers. Je me suis
accordé cette licence parce que je suis un peu rouillé (du reste ils
n'apparaissent qu'au début), et que les contraintes que je me suis données
étaient difficiles : suivre vers à vers un poème de Dady en respectant ses
rimes (sauf dans un cas, où il n'y avait pas de rime à proprement parler),
et en reprenant à peu près les thèmes ou les mots.
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sousmarin
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Posté le: Jeu Aoû 04, 2011 10:16 am Sujet du message:
Tu n’apprécies pas les rimes féminines ?
Si tu ne veux pas prononcer maniE, il faudrait mieux l’élider…
Sinon, rouillé est un euphémisme lorsque l’on pense à l’inanité de ce
petit écrit…
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uacuus
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Posté le: Jeu Aoû 04, 2011 10:36 am Sujet du message:
En français moderne, le "e" qui suit une voyelle ne se prononce pas. Je n'ai
donc pas besoin de l'élider. Une partie des anciennes règles repose sur le
fait qu'on prononçait ces "e" il y a fort longtemps. A mon sens, il faut
tenir compte des évolutions phonétiques quand on les utilise.
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sousmarin
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uacuus
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Posté le: Ven Aoû 05, 2011 11:04 am Sujet du message:
En effet, je ne compte aucun "e" muet, en quoi est-ce risible, ou basé sur
l'illogisme?
"De plus, il est d’usage lorsque l’on commence en trimètres de continuer
en trimètres. "
Quelle jolie règle nous sors tu là? Les trimètres, quand il y en a, sont
généralement isolés, au milieu d'alexandrins classiques. S'ils se trouvent
dans ma première strophe, pourquoi pas?
Sinon je vois que tu fais des progrès, et que tu pourrais presque être aussi
méchant que tes vers. Tu ne peux t'empêcher d'adopter un ton moralisateur,
mais on ne peut pas te changer si rapidement. Je te donne un petit conseil,
puisque tu deviens sympathique : évite les smileys de rire, ils dénotent une
certaine impuissance d'expression.
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sousmarin
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Posté le: Ven Aoû 05, 2011 14:55 pm Sujet du message:
Bien sûr, tout est possible en poésie, tu peux mélanger trimètre et
hémistiche classique si tu le souhaites et faire rimer pluriel et singulier
sans alterner masculin et féminin.
Tu peux aussi faire des alexandrins de 11 syllabes…car si tu ne comptes
aucun e muet, « pousse » par exemple fait une syllabe.
Fais ta cuisine en te pourtant aux nues, o spécialiste en poésie et
simley…
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Oel
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Posté le: Ven Aoû 05, 2011 17:26 pm Sujet du message:
sousmarin a
écrit: |
Tu peux aussi faire des alexandrins de 11 syllabes…car si tu ne comptes
aucun e muet, « pousse » par exemple fait une syllabe.
Fais ta cuisine en te pourtant aux nues, o spécialiste en poésie et
simley…  |
Je ne crois pas qu'il soit obligé de compter deux syllabes à "bien" surtout
que ce mot n'est pas vraiment capital dans le poème
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uacuus
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Posté le: Ven Aoû 05, 2011 17:53 pm Sujet du message:
sousmarin a
écrit: | Bien sûr, tout est
possible en poésie, tu peux mélanger trimètre et hémistiche classique si
tu le souhaites et faire rimer pluriel et singulier sans alterner masculin et
féminin.
Tu peux aussi faire des alexandrins de 11 syllabes…car si tu ne comptes
aucun e muet, « pousse » par exemple fait une syllabe.
Fais ta cuisine en te pourtant aux nues, o spécialiste en poésie et
simley…  |
Simple problème de vocabulaire : il ne s'agit pas là d'un "e" muet, mais
d'un "e" prononcé. Et il est logique qu'il se prononce ici, puisqu'il suit
une consonne, et se trouve devant un mot qui débute par une consonne. Loin de
moi l'idée de tolérer la moindre apocope dans mes vers.
Si on veut respecter strictement les règles classiques de la prosodie, il
faut considérer qu'un "e" qui suit une voyelle et précède une consonne se
prononce... Or cela fait bien longtemps qu'il ne se prononce plus. La
contradiction était si insoluble qu'au 17° siècle, une règle voulait qu'on
n'utilise jamais à l'intérieur d'un vers des mots tels que "aient". En effet
il aurait fallu sacrifier soit les règles strictes de la prosodie, soit la
prononciation naturelle. En aménageant les règles classiques, sans renier
leurs fondements, on parvient à éviter ce genre de contradictions.
Je peux énoncer la règle de la manière qui suit : un "e" qui, à
l'intérieur d'un vers, précède et suit une consonne, se prononce toujours.
En revanche, la présence d'une voyelle au début du mot qui suit entraine
l'élision, et si le "e" est précédé d'une voyelle, il n'est pas prononcé,
et ne compte pas comme une syllabe.
La tolérance aux trimètres date du XIXème siècle, et j'en ai un usage
modéré.
Sinon Oel : on ne peut pas prononcer "bien" avec une diérèse. En règle
générale, pour qu'il y ait diérèse, il faut que le "i" ou le "u" soit dès
le latin une voyelle distincte. Exemple : violentia donne violence :
la diérèse doit être faite. Mais "bien", vient de "bene" : la diérèse ne
doit pas être faite. La question du reste, portait non sur "bien", mais sur
"pousse", où le "e" doit être prononcé.
Dernière édition par uacuus le Ven Aoû 05, 2011 19:57 pm; édité 1 fois
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La Bête
Silver Mercure

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Posté le: Ven Aoû 05, 2011 19:02 pm Sujet du message:
uacuus a
écrit: | [...]
au 17° siècle
[...]
du XIXème siècle
[...] |
Que de fantaisie et d'inconstance !
uacuus tu es décidément devenu un grand dévergondé, cesse immédiatement
d'argumenter contre le poète sous-marin, tu n'es pas à sa hauteur !
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uacuus
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Posté le: Sam Aoû 06, 2011 14:05 pm Sujet du message:
Comme je ne peux pas discuter, j'ai docilement rectifié le deuxième vers.
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alcibiade
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Posté le: Dim Aoû 21, 2011 11:37 am Sujet du message:
Les règles classiques voulaient qu'on prononce le e de manie. Mais cette
règle est tombé en désuétude depuis perpette. En revanche, la règle du e
muet est toujours valable. Je ne vois pas au nom de quoi l'abandon de la
première obligerait à l'abandon de la seconde. De fait, on distingue
généralement règles classiques et règles néoclassiques. La différence
entre Racine et Victor Hugo en gros.
Citation: | Les
trimètres, quand il y en a, sont généralement isolés, au milieu
d'alexandrins classiques. |
Exactement. Dans le poème "fondateur" du trimètre, les trimètres sont
isolés au milieu d'alexandrins classiques.
J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin ;
Les mots de qualité, les syllabes marquises,
Vivaient ensemble au fond de leurs grottes exquises,
Faisaient la bouche en coeur et ne parlant qu'entre eux,
J'ai dit aux mots d'en bas : Manchots, boiteux, goîtreux,
Redressez-vous! planez, et mêlez-vous, sans règles,
Dans la caverne immense et farouche des aigles!
J'ai déjà confessé ce tas de crimes-là ;
Oui, je suis Papavoine, Érostrate, Attila :
|
Mandos
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Posté le: Dim Aoû 21, 2011 21:54 pm Sujet du message:
Peut-on vraiment appeler ça un texte fondateur ? Il vient très longtemps
après la "dislocation" en question. En revanche, il est bien clair qu'aucun
des promoteurs du trimètre, que je sache, ne s'est avisé d'écrire un poème
entier sur ce schéma. Il faut dire aussi qu'il y a une ambiguïté dans la
discussion. Si tu observes les trimètres de Hugo, tu constateras qu'aucun
d'entre eux n'est radicalement incompatible avec une lecture traditionnelle
6/6 ; en tout cas, aucun d'entre eux ne comporte un mot enjambant la césure
comme dans le vers de uacuus "Qui purgera tes écrits de l'inanité." Je pense
qu'il faut attendre à peu près Verlaine pour ça (non pas que je veuille
blâmer uacuus, qui était fatigué, ni le comparer à Verlaine).
Puisque l'heure est aux précisions techniques, je ne crois pas qu'on puisse
dire que les "règles classiques" aient prescrit de prononcer un e final
suivant une voyelle et précédant une consonne, si du moins je sais ce que
"classique" veut dire. Disons simplement que c'était l'usage de le prononcer
en poésie, du Moyen Age au XVIIe siècle, et que cet usage, à partir de la
fin du Moyen Age, a divergé de l'usage parlé. La règle classique, c'est
plutôt celle dont parle uacuus, qui est effectivement apparue au XVIIe
siècle, et qui prescrit d'éviter toute situation où la prononciation d'un
tel e serait imposée par l'usage ancien.
C'est la première fois que j'entends parler d'une distinction entre les
règles "classiques" et "néo-classiques". Je ne sais pas si cette distinction
est celle que l'on fait "généralement". Par curiosité, dans quel manuel
l'as-tu trouvée ? Elle prête à confusion, puisque justement, au XIXe
siècle, période qui nous intéresse si nous étudions l'évolution des
règles de la prosodie, le sens commun imposerait plutôt une distinction
entre la versification "néo-classique", celle d'un Lamartine par exemple, et
la versification "romantique", qui serait à chercher du côté de Hugo. Du
reste, je ne crois pas qu'il y ait la moindre différence entre ces deux
versifications sur le point que tu soulèves (les différences sont en
général beaucoup moins importante qu'on ne le dit, du moins dans l'énoncé
de la règle brute ; on trouve dans la poésie du XVIIe siècle des
alexandrins dont la césure est faible, et qui du coup se rapprochent du
trimètre hugolien, lequel encore une fois n'exclut jamais de façon univoque
la possibilité d'une lecture avec césure centrale affaiblie), à savoir la
prononciation du e dans la situation embêtante que nous avons évoquée : tu
ne trouveras pas plus chez Hugo que chez Racine de e en fin de mot suivant une
voyelle et précédant une consonne.
Voilà, c'est ce que j'avais envie de dire sur la question. Il faut croire que
mon été est oisif.
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alcibiade
Suprème actif


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Posté le: Lun Aoû 29, 2011 17:29 pm Sujet du message:
Citation: | Peut-on vraiment appeler ça un texte fondateur ? Il vient très
longtemps après la "dislocation" en question. |
Peut être, mais il est l'une des premiers à la théoriser, à la
revendiquer. Et de ce fait, quand on parle de l'alexandrin romantique, c'est
toujours ce vers qu'on cite (avec celui de Verlaine "De la douceur..."
Citation: | C'est la première fois que j'entends parler d'une distinction
entre les règles "classiques" et "néo-classiques". Je ne sais pas si cette
distinction est celle que l'on fait "généralement". Par curiosité, dans
quel manuel l'as-tu trouvée ? Elle prête à confusion, puisque justement, au
XIXe siècle, période qui nous intéresse si nous étudions l'évolution des
règles de la prosodie, le sens commun imposerait plutôt une distinction
entre la versification "néo-classique", celle d'un Lamartine par exemple, et
la versification "romantique", qui serait à chercher du côté de Hugo. Du
reste, je ne crois pas qu'il y ait la moindre différence entre ces deux
versifications sur le point que tu soulèves |
Le terme de néoclassique est sans doute malheureux. Mais il n'empêche que
prononcer le e de pensée, ou éviter d'utiliser ce mot me semble absurde de
nos jours. C'est une complication supplémentaire de la versification, qui la
rend encore moins accessible, encore plus détachée de la prononciation
orale, alors qu'elle est déjà massivement abandonnée au profit de vers
blancs/libres ou de la prose.
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