Le genre d'entretien court, mais qui fait plasir

Marco Stivell

D'Avignon, j'ai effectué pas loin de 550 km en voiture pour aller voir un concert, perdu dans un village du Territoire de Belfort. J'ai fait l'aller-retour en deux jours (je précise que j'ai fait un stage d'un week-end en Bretagne quelques jours avant, en voiture toujours) mais ça valait vraiment le coup. Je suis allé voir Gabriel Yacoub, ancien leader de Malicorne (plus beau fleuron du folk français des années 70), en trio : lui au chant, guitare acoustique, banjo et mandoline, accompagné de Yannick Hardouin au piano et à la basse, et de Gilles Chabenat à la vielle à roue. Gabriel qui a connu pas mal de difficultés ces derniers temps, avait oublié une bonne partie des paroles de ses dernières chansons, mais les gens lui ont facilement pardonné et son concert était quand même super.
Comme Alan Stivell et les autres musiciens qui ont accompagné ce dernier au début des années 70, je rêvais de voir Gabriel et de le rencontrer après le concert (ils sont mes dieux musicaux)... J'ai attendu avec mes deux accompagnateurs (de Besançon) que la salle se vide après le concert, et nous lui avons parlé à la buvette. Je me liquéfiais presque, tellement je n'osais pas approcher Gabriel, il a fallu qu'on me présente. Je n'ai pu lui parler que dix minutes, mais c'était vraiment super, je lui ai dit toute l'admiration que j'avais pour lui (il a été très touché, autant que je vienne exprès pour lui d'Avignon), on a parlé de Stivell... Enfin bref un court moment plein d'intensité, on s'est fait la bise en se quittant avec envie de communiquer par le net, et j'avoue que je ne suis pas redescendu de mon nuage. Je voulais ce moment, le premier que je partage aussi bien avec un ancien du Stivell groupe, et je suis vraiment heureux de l'avoir eu. Gabriel est une des personnes qui m'a donné envie de faire de la musique, et je sais maintenant encore mieux pourquoi.