Heidegger et Hölderlin

Bulbizarrexx · Posté le: Lun Fév 14, 2011 19:19 pm Sujet du message: Heidegger et Hölderlin

Après avoir parcouru rapidement (peut être trop) les pages de cette section, je n'ai pas vu de sujet sur Heidegger.

En bonne Heideggerienne, je m'apprête donc à remédier à cela et à vous parler de "la question de l'être désormais tombée dans l'oubli."
(oui les amateurs auront reconnu l'incipit de Etre et temps)

Ce livre m'a vraiment marqué, il décrit très bien les etats dans lesquels on se trouve, notamment l'angoisse, et sur lesquels on ne parvient jamais à mettre de mots.
Je pense notamment lorsqu'il dit que nous sommes "jetés au monde" et qu'il exprime ensuite l'angoisse à partir d'un concept : le dévalement, notre dasein (mot technique qu'il faut comprendre comme existence ou être là) fuit et s'affole, il est à la recherche de la nouveauté permanente et ne parvient à se fixer sur rien, à partir de là il analyse le phénomène de l'angoisse.
Il parle aussi de l'être-là-devant, c'est à dire lorsque l'on prend conscience du monde et de tout ce qu'il comporte et qu'on se voit nous même être dans ce monde qui est comme là-devant nous dans sa totalité, c'est comme un arrêt dans le temps, on se saisit dans sa propre finitude, sauf que les choses continuent à bouger.
Je trouve ça très parlant, vibrant en fait, cette manière qu'il a de décrire les vécus rappelle la phénoménologie : Husserl a été son mentor.

En général les profs de philosophie n'aiment pas beaucoup Heidegger, du moins pas le second Heidegger, celui de l'ontologie radicale, qui s'est tourné vers Holderlin et la poésie.
Ils trouvent que la rigueur se perd dans les envolées lyriques, les quelques uns avec lesquels j'en ai parlé en tout cas, j'imagine qu'il y a aussi quelques profs heideggeriens, mon meilleur ami en a connu un intimement d'ailleurs, personnellement j'aime beaucoup Holderlin et les commentaires que fait Heidegger sur sa poésie, je trouve ça vraiment transcendant.
Le thème de la demeure par exemple "l'homme habite en poete sur cette terre." longuement commenté par Heidegger dans Essais et conférences.
Ou encore, cette phrase si énigmatique qui est une de mes citation favorite :
"là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve." qui engage une reflexion sur la souffrance et la nécessité ontologique de celle ci pour aller vers le meilleur, elle se rapproche d'un autre de ses aphorismes (et aussi de la conception de la souffrance Nietzschéenne d'ailleurs) :
"C'est quand le péril est le plus grand que le salut est le plus proche."
Une manière de signifier que c'est quand les situations sont périlleuses que les plus belles victoires sont opérées. Mais de façon plus profonde c'est aussi une reflexion sur la mort et de l'être pour la mort, pour reprendre une expression Heideggerienne, nous sommes condamnés à mourrir mais nous ne mourrons pas pour rien, le dasein a plusieurs modes d'être et la mort est un des modes multiples du dasein, ainsi l'être s'accomplit aussi dans la mort.

petite étoile · De passage Sexe: Inscrit le: 12 Avr 2011 Messages: 55

0 réponses... comme s'il fallait avoir lu Heidegger ou Hölderlin pour avoir un avis... alors que... "C'est quand le péril est le plus grand que le salut est le plus proche."

Oui! Mais... Symboliquement.
-> Pourquoi?

Imagine une grande roue... plus tu tombes bas plus tu montes haut... plus tu montes vite plus tu tombes vite... vice-versa. A chacun le diamètre de roue qu'il veut... qu'il peut... Salut souricière ou macropsique?

Un indice:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chambre_d%27Ames

Exist@ncE · Super actif Inscrit le: 19 Mai 2010 Messages: 1680

petite étoile · De passage Sexe: Inscrit le: 12 Avr 2011 Messages: 55

Quelle était la question? On peut toujours imaginer la réponse Nietzschéenne... Wink

Bulbizarrexx · Posté le: Mar Avr 19, 2011 21:07 pm Sujet du message: