Lord_Triangle
Petit nouveau
Inscrit le: 04 Jan 2011
Messages: 16
|
Posté le: Dim Jan 23, 2011 19:02 pm Sujet du message: sic transit gloria mundi...
Comme un cauchemard
rampant
le voilà qui s'insinue dans tes replis tes encoignures les plus secrètes ton
être et te viole
cher apathique cher frère
cela ne te procure aucune douleur
tu ne ressens aucun aiguillon de fièvre tropicale
simplement le parfum scandaleux d'un doux viol
long viol
qui traine dans les plus petites parcelles de toi c'est un serpent vert très
venimeux pourtant
il s'insinue
en toi
sans toi à ton insu
c'est du métal plumé pauvre cloche félée
tu vas pourrir en carillonnant sur place quelques coups désacordés
chère ombre cher frère
c'est un long, et lent viol !
Des nerfs liquéfiés sur le carrelage de la cuisine je l'avais bien dit
ne jamais, au grand jamais, laisser passer un seul moment d'innatention, ou
c'est
la mort, la dame en dentelle fine qui vous baise vous mord sans que vous ne
sentiez rien
d'ailleurs vous ne sentez rien, plus rien, vous savez que vous ne sentirez
plus rien, jamais,
n'est ce pas
chaque nouveau jour
il en né ainsi
l'apathique le spectateur à la petite semelle comme on les aime
-je nous vois circuler, nous nous noyons c'est si frivole -
tous nus rôdant sur de bien grands
bourbiers.
A toi a moi
à moi ou à toi ?
'Je l'ai vu le premier'
'Tu l'as vu le second!'
A quoi bon glapir,
car, ni toi, ni moi,
n'avons vu là
autre chose qu'une brassée d'illusions cuites
'Elle était belle !'
Evidemment pour certains il n'est rien de plus exaltant que l'argent,
évidemment pour d'autres c'est la lumière divine, c'est 'Dieu', ou le grand
tremblement de l'âme,
et pour d'autres la paix totale la paix avec tout être, toute fleur, tout
abribus, tous discours et poèmes,
évidemment le commerce encore ou les transactions les bulles les
spéculations
et les nationalistes ! les derniers retranchés, gisant parmi les ruines d'une
morale
les métro sexuels, les drogués visionnaires, les drogués, un écrivain un
prophète un conteur des femmes mariées ayant fondé une secte pédophile et
caritative en Afrique des sadiques des philosophes héritié des lumières ho
post modernes ho individus socialistes les génies sans doutes morts la tombe
la tombe et beaucoup de complaisances de bassesses d'hypocrisies de grâces
une longue ligne droite ! une infinie ligne ! la ligne droite !
peu de sentiments nobles,
un chevalier fou dans un asile de province - sujet de film à saisir - vite -
évidemment
et ceux qui ne savent
choisir un corps
et de ce fait
choisis
sans cesse
par tous corps pour servir
n'importe quel camps
sans le vouloir
sans même le savoir
évidemment : des veaux, l'ondée calme et sincère, une pluie
régénératrice, le calme métal d'un regard bleu.
Tout, les lumières passent vite, sur le toit d'une ville, un homme contemple
Il aimerait surtout
Voilà
C'est à peu près ça
Surtout
une ceinture de dix kilomètres de soleil entourant le toit d'une ville de
province,
cet homme né voilà une minute, endormi, sans mémoire,
ses mains voyez les sont très rouges
comme excitées
sans doute fait-il chaud, du moins en lui,
ses veines palpites, ses tempes explosent de trop courir après sa pensée en
fuite
on voit de la sueur
un fleuve coule
un peu en contrebas
On ne se baigne jamais deux fois dans le même
dans la même
inextricable soif
et puis
il y a des coups de coeur redoutables
'Toute ma vie un instant je n'ai fait qu'attendre une compagne douce
je voulais vivre doulourousement et dignement
muni d'un peu d'amour à la ceinture
j'aurais été le père de deux ou trois enfants
Vivien ? Rien que de l'amertume ! Rien,
je chante encore, un instant, la chanson de l'enclume/
On a, par la suite, mystérieusement disposé quelques visages d'enfants, de
bébés, sur quelques photographies, quelques portraits. Des histoires se sont
transmises paisiblement - maigres souvenirs, moments joyeux, incidents, repas
de famille - sans pour autant pénétrer l'esprit une seule fois. Il m'est
pourtant permis de savoir exister par le regard, par l'unique regard -
certains maux de ventres et mauvaises angoisses m'incombent en compensation -
Je n'ai pas la qualité de votre désespoir, poète jadis rencontré. Vous
êtes un gouffre immense. Je ne m'en souviens déjà plus -seul reste, bien
entendu, la sensation incroyable de votre regard - Qui êtes vous, qui me
hantez ?
vous savez quand l'esprit part au moindre bruit ou changement de couleur du
ciel
dans ces cas là les nuages sont des ennemis
et non des architectures
tant qu'à faire j'écrirais bien
allez
un beau poème
qui recherche la concentration chaque poème savez vous est une course
poursuite
les voleurs sont absents
la police est absente
il n' y a que l'esprit dans une arène de sable rouge
il faudrait accrocher une pensée vraiment
la fixer et la mater durement
en une paire de mots
mais en fait voilà une vitesse habituelle
la course poursuite sans sueur
j'ai beaucoup besoin de bruits
le silence n'est que meurtre froid
je rêve de retrouver une vieille sensation perdue ou un éclair fou dans
toute cette musique
le temps des artisans et des artistes est dans la tombe lui
il n'y a pas à se recueillir
mon nom du jour est une suite de lettres grotesques :
GOUQYPES.
La première à sortir de là
fut une jolie femme de trente ans à peine coiffée d'un foulard rouge
elle criait révolution
quelqu'un lui donna une gifle sèche
elle est repartie assez vite vers un coin d'ombre
je revois bien ses traits blancs maladifs
fardés comme une chaîne de camions volés
très risibles
ailleurs vit une flamme
une flamme debout
qui ne plaisante pas
il faut avoir des mains solides pour s'en emparer
et un corps d'acier
pour la conserver
je converse avec un homme
silencieux comme les pierres
peut être mon jumeau
son langage disparaît
derrière une barrière de rideaux bleus
la tête contre un mur
j'ai faim
j'avale un peu de fumée
je compte retourner au restaurant bientôt
21 heures. Il est grand temps de décompresser. Boire de l'alcool et
s'amuser.
Rires indignes. Des jeunes gens mal mis.
Où est le jardin?, je l'avais vu...
Tonnerre ! L'impasse.
Descendre des rues, descendre des rues, descendre des rues... des cendres ?
Où est le jardin?, je l'ai perdu...
Visages de glaise. Rires indignes. Cadres.
Une réunion générale se dessine. Il n'y a plus de frontières, tant de
frontières ! Plus de poèmes. Des journaux intimes.
Caressant une tête,
franchissant le pont au-dessus des eaux vertes,
les mirages défilent,
c'est aisé de vider ses pensées,
dans un air sans pensées.
Frénésie. Frénésie. Frénésie. Au jardin de l'oubli.
|