| Lord_Triangle Petit nouveau
 
  
 
 
 
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                Comme un cauchemard Posté le: Dim Jan 23, 2011 19:02 pm    Sujet du message: sic transit gloria mundi... rampant
 le voilà qui s'insinue dans tes replis tes encoignures les plus secrètes ton
être et te viole
 cher apathique cher frère
 cela ne te procure aucune douleur
 tu ne ressens aucun aiguillon de fièvre tropicale
 simplement le parfum scandaleux d'un doux viol
 long viol
 qui traine dans les plus petites parcelles de toi c'est un serpent vert très
venimeux pourtant
 il s'insinue
 en toi
 sans toi à ton insu
 c'est du métal plumé pauvre cloche félée
 tu vas pourrir en carillonnant sur place quelques coups désacordés
 chère ombre cher frère
 
 c'est un long, et lent viol !
 
 
 
 Des nerfs liquéfiés sur le carrelage de la cuisine je l'avais bien dit
 
 ne jamais, au grand jamais, laisser passer un seul moment d'innatention, ou
c'est
 
 la mort, la dame en dentelle fine qui vous baise vous mord sans que vous ne
sentiez rien
 
 d'ailleurs vous ne sentez rien, plus rien, vous savez que vous ne sentirez
plus rien, jamais,
 
 n'est ce pas
 
 chaque nouveau jour
 
 il en né ainsi
 
 l'apathique  le spectateur à la petite semelle comme on les aime
 
 -je nous vois circuler, nous nous noyons c'est si frivole -
 
 tous nus rôdant sur de bien grands
 
 bourbiers.
 
 
 
 A toi a moi
 à moi ou à toi ?
 
 'Je l'ai vu le premier'
 
 'Tu l'as vu le second!'
 
 A quoi bon glapir,
 car, ni toi, ni moi,
 n'avons vu là
 autre chose qu'une brassée d'illusions cuites
 
 'Elle était belle !'
 
 
 
 Evidemment pour certains il n'est rien de plus exaltant que l'argent,
 
 évidemment pour d'autres c'est la lumière divine, c'est 'Dieu', ou le grand
tremblement de l'âme,
 
 et pour d'autres la paix totale la paix avec tout être, toute fleur, tout
abribus, tous discours et poèmes,
 
 évidemment le commerce encore ou les transactions les bulles les
spéculations
 
 et les nationalistes ! les derniers retranchés, gisant parmi les ruines d'une
morale
 
 les métro sexuels, les drogués visionnaires, les drogués, un écrivain un
prophète un conteur des femmes mariées ayant fondé une secte pédophile et
caritative en Afrique des sadiques des philosophes héritié des lumières ho
post modernes ho individus socialistes les génies sans doutes morts la tombe
la tombe et beaucoup de complaisances de bassesses d'hypocrisies de grâces
une longue ligne droite ! une infinie ligne ! la ligne droite !
 
 peu de sentiments nobles,
 
 un chevalier fou dans un asile de province - sujet de film à saisir - vite -
 
 évidemment
 et ceux qui ne savent
 choisir un corps
 et de ce fait
 choisis
 sans cesse
 par tous corps pour servir
 n'importe quel camps
 sans le vouloir
 sans même le savoir
 
 évidemment : des veaux, l'ondée calme et sincère, une pluie
régénératrice, le calme métal d'un regard bleu.
 
 
 
 Tout, les lumières passent vite, sur le toit d'une ville, un homme contemple
 
 Il aimerait surtout
 
 Voilà
 
 C'est à peu près ça
 
 Surtout
 
 une ceinture de dix kilomètres de soleil entourant le toit d'une ville de
province,
 
 cet homme né voilà une minute, endormi, sans mémoire,
 ses mains voyez les sont très rouges
 comme excitées
 sans doute fait-il chaud, du moins en lui,
 ses veines palpites, ses tempes explosent de trop courir après sa pensée en
fuite
 on voit de la sueur
 
 un fleuve coule
 
 un peu en contrebas
 
 On ne se baigne jamais deux fois dans le même
 dans la même
 inextricable soif
 
 et puis
 
 il y a des coups de coeur redoutables
 
 'Toute ma vie un instant je n'ai fait qu'attendre une compagne douce
 
 je voulais vivre doulourousement et dignement
 muni d'un peu d'amour à la ceinture
 
 j'aurais été le père de deux ou trois enfants
 
 Vivien ? Rien que de l'amertume ! Rien,
 je chante encore, un instant, la chanson de l'enclume/
 
 
 
 On a, par la suite, mystérieusement disposé quelques visages d'enfants, de
bébés, sur quelques photographies, quelques portraits. Des histoires se sont
transmises paisiblement - maigres souvenirs, moments joyeux, incidents, repas
de famille - sans pour autant pénétrer l'esprit une seule fois. Il m'est
pourtant permis de savoir exister par le regard, par l'unique regard -
certains maux de ventres et mauvaises angoisses m'incombent en compensation -
 
 
 Je n'ai pas la qualité de votre désespoir, poète jadis rencontré. Vous
êtes un gouffre immense. Je ne m'en souviens déjà plus -seul reste, bien
entendu, la sensation incroyable de votre regard - Qui êtes vous, qui me
hantez ?
 
 
 
 vous savez quand l'esprit part au moindre bruit ou changement de couleur du
ciel
 dans ces cas là les nuages sont des ennemis
 et non des architectures
 tant qu'à faire j'écrirais bien
 allez
 un beau poème
 qui recherche la concentration chaque poème savez vous est une course
poursuite
 les voleurs sont absents
 la police est absente
 il n' y a que l'esprit dans une arène de sable rouge
 
 il faudrait accrocher une pensée vraiment
 la fixer et la mater durement
 en une paire de mots
 
 mais en fait voilà une vitesse habituelle
 la course poursuite sans sueur
 j'ai beaucoup besoin de bruits
 le silence n'est que meurtre froid
 
 je rêve de retrouver une vieille sensation perdue ou un éclair fou dans
toute cette musique
 
 le temps des artisans et des artistes est dans la tombe lui
 
 il n'y a pas à se recueillir
 
 mon nom du jour est une suite de lettres grotesques :
 
 GOUQYPES.
 
 
 
 La première à sortir de là
 fut une jolie femme de trente ans à peine coiffée d'un foulard rouge
 elle criait révolution
 
 quelqu'un lui donna une gifle sèche
 
 elle est repartie assez vite vers un coin d'ombre
 je revois bien ses traits blancs maladifs
 fardés comme une chaîne de camions volés
 très risibles
 
 ailleurs vit une flamme
 une flamme debout
 qui ne plaisante pas
 
 il faut avoir des mains solides pour s'en emparer
 et un corps d'acier
 pour la conserver
 
 je converse avec un homme
 silencieux comme les pierres
 peut être mon jumeau
 son langage disparaît
 derrière une barrière de rideaux bleus
 
 la tête contre un mur
 j'ai faim
 j'avale un peu de fumée
 
 je compte retourner au restaurant bientôt
 
 
 
 21 heures. Il est grand temps de décompresser. Boire de l'alcool et
s'amuser.
 
 Rires indignes. Des jeunes gens mal mis.
 
 Où est le jardin?, je l'avais vu...
 
 Tonnerre ! L'impasse.
 
 Descendre des rues, descendre des rues, descendre des rues... des cendres ?
 
 Où est le jardin?, je l'ai perdu...
 
 Visages de glaise. Rires indignes. Cadres.
 
 Une réunion générale se dessine. Il n'y a plus de frontières, tant de
frontières ! Plus de poèmes. Des journaux intimes.
 
 Caressant une tête,
 franchissant le pont au-dessus des eaux vertes,
 les mirages défilent,
 c'est aisé de vider ses pensées,
 dans un air sans pensées.
 
 Frénésie. Frénésie. Frénésie. Au jardin de l'oubli.
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