kano761
De passage
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Messages: 42
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 20:13 pm Sujet du message: Dernière Lune
Perdu au cœur d'une nuit glaciale
L'impardonné que le malheur accable
Se recceuille sous les froides étoiles
Lentement, il s'allonge sur le sable.
Il écoute la mer qui se replie sans efforts
La mélodie indomptable de celle
Qui se couche mais jamais ne s'endort,
Et telles d'immenses larmes de sel
Ses vagues semblent chanter la mort.
Quelles pensées descendent alors sur son cœur fatigué
A mesure que de la plage se retire la marée ?
De quoi sont faits les rivages, ou
S'échouent les vagues de son âme ?
Sur quel sable, quels cailloux
Déverse-t-il ses pauvres larmes ?
Nul ne le sait.
Mais, seul avec son sombre cœur
L'homme se repend dans la nuit qui se meurt,
Et, assis parmi les ombres en rêvant d'éternité
L'inconsolé s'endort à jamais sous le ciel étoilé.
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Criterium
Suprème actif
Age: 39
Inscrit le: 08 Sep 2008
Messages: 4223
Localisation: ailleurs
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Posté le: Dim Nov 07, 2010 00:35 am Sujet du message:
J'aime la première moitié du poème, qui installe une ambiance froide et
humide à la fois, assez pesante ; l'image de la marée qui se retire petit à
petit est celle qui m'a le plus touché.
En revanche, je n'aime pas la seconde moitié ; le fait de parler de vagues
qui échouent sur un rivage annihile tout l'effet de l'image de cette marée
descendante — je préfère sable et cailloux ; sans doute le déroulement
aurait-il gagné (tout du moins je l'imagine) en allant justement plus loin,
en révélant la vase, qui aurait pu signifier comme terre grasse et humide
symbolisant les contenus refoulés de son esprit peu à peu exhumés, au
diapason de son désespoir?
De plus, la faute d'orthographe "repend" au lieu de "repent" est gênante, en ce sens qu'elle n'en est pas
forcément une : dans le premier cas, c'est la forme correcte conjuguée du
verbe "se re-pendre", et dans le
second cas, du verbe "se repentir".
— Or, je crois que tu voulais parler du second, mais en glissant la forme du
premier, immédiatement s'évoque à l'esprit une corde et un nœud coulant,
ce qui contraste fortement avec le fait de s'endormir (un pendu est en
position verticale, un dormeur en position horizontale) sous le ciel
étoilé.
En conséquence de quoi, je n'aime qu'à moitié.
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