| Invité 
 
 
 
 
 
 
 
 
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                À l'aube toujours, c'est à l'aube que je t'aime. Posté le: Mer Oct 13, 2010 15:42 pm    Sujet du message: L'étoile (17) Tu as des mouvements si vaporeux, si frêles
 Quand tu lèves un œil effrayé vers le ciel
 Pour vomir aussitôt quarante verts poèmes.
 
 Le soubresaut de ton ventre me laisse émue
 Dans chaque mouvement j'entrevois la nouvelle
 Vie qui foisonne, frisson délicieux. Tes ailes
 T'emporteront au très lointain pays des nues
 
 Sitôt que tu auras mis ta progéniture
 Au monde trop sacré, libérée de l'ordure.
 En exécrant, tu sais créer de nouveaux corps.
 
 Emporte la mémoire, et la pâleur des Ombres,
 Le souvenir des Moires, et la magie des nombres
 Sur le tombeau lacustre, tels une gerbe d'or...
 
 Dernière édition par Invité le Sam Oct 23, 2010 23:05 pm; édité 4 fois
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		| Gelmah de Rothmir Suprème actif
 
  
  
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 Inscrit le: 17 Déc 2007
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                13 Posté le: Mer Oct 13, 2010 16:16 pm    Sujet du message: 13
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 Dans le premier triolet tu place les césures sur "mis", "sacré" et "sais",
a-ce un sens ?
 
 Pour les treize pieds, ai-je mal compté ou c'est bien cela ?
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		| Invité 
 
 
 
 
 
 
 
 
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                 Posté le: Mer Oct 13, 2010 16:26 pm    Sujet du message: Re: L'étoile (17)  	  | a/b=c/d a
écrit: |  	  | À l'aube, toujours,
c'est // à l'aube que je t'aime. 12 Tu as des mouvements // si vaporeux, si frêles 12
 Quand tu relèves un œil // effrayé vers le ciel 12
 Pour vomir aussitôt // quarante verts poèmes. 12
 
 Le soubresaut de ton // ventre me laisse émue 12 (après correction, merci
!)
 Dans chaque mouvement // j'entrevois la nouvelle 12
 Vie qui foisonne, frisson // délicieux. Tes ailes 12
 T'emporteront au très // lointain pays des nues 12
 
 Sitôt que tu auras // mis ta progéniture 12
 Au monde trop sacré, // libérée de l'ordure. 12
 En exécrant, / tu sais (//) créer / de nouveaux corps. 12
 
 Emporte la mémoire // et la pâleur des Ombres, 12
 Le souvenir des Moires // et la magie des nombres 12
 Sur le tombeau lacustre, // tels une gerbe d'or... 12
 | 
 
 Je ne sais pas pourquoi nous avons tant de mal à compter de la même
façon. S'il est suivi d'une virgule, le -e devient muet. C'est peut-être
ça ?
 
 La césure sur «sacré» est volontaire, oui ; il répond à «éxécrer»
(étymologie oblige) et en cela le terme est important. Dans un sonnet, c'est
surtout le distique central qui doit orienter le sens du poème. Je ne m'y
suis peut-être pas pris assez habilement, parce que ce sont plutôt les vers
10 et 11 qui correspondent. Donc le tercet forme une unité indésirée,
accidentelle...
 
 Sinon, j'ai surtout joué avec les rejets.
 
 Dernière édition par Invité le Mer Oct 13, 2010 22:46 pm; édité 3 fois
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		| La Bête Silver Mercure
 
  
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                edit : non bah en fait j'ai rien dit... Posté le: Mer Oct 13, 2010 16:30 pm    Sujet du message: 
 Dernière édition par La Bête le Mer Oct 13, 2010 16:33 pm; édité 2 fois
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		| Gelmah de Rothmir Suprème actif
 
  
  
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                Mille excuse, gros beug d'analyse de poésie de ma part, je perds la main :s Posté le: Mer Oct 13, 2010 16:30 pm    Sujet du message: 
 Après ton explication tous les ressorts de ton poèmes ressortent bien et
sont explicites. L'on voit bien toutes les antithèses, les effets de miroir,
les rimes à la césure.
 
 C'est très bien construit et très recherché. J'aime beaucoup
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		| Invité 
 
 
 
 
 
 
 
 
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                La Bête a raison ; au départ j'avais tout construit en «elle» et pas en
«tu» et du coup certaines liaisons ne collent pas. Du genre : Posté le: Mer Oct 13, 2010 16:39 pm    Sujet du message: «Quand tu relèves un œil // effrayé vers le ciel», effectivement,
re-lè-ve-sun-œil, ça fait +1.
 
 Faut que je revoie certains trucs, du coup...
 
 Par contre pour les diérèses, la règle classique c'est qu'on fait la
diérèse si le mot latin comporte une diphtongue accentuée. Je ne sais pas
si cette règle doit s'appliquer ou si ça peut devenir un joker et j'avais la
flemme d'aller voir si «ciel» et «délicieux» étaient censés être
soumis à la diérèse ou à la synérèse. En fait, je le prends comme un
joker ; c'est mal ? Sinon, je ne crois pas qu'il y ait d'autres diphtongues
dans le sonnet. ?
 
 
 Merci, gelmah.
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		| La Bête Silver Mercure
 
  
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 Inscrit le: 03 Nov 2008
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                 Posté le: Mer Oct 13, 2010 18:16 pm    Sujet du message:  	  | a/b=c/d a
écrit: |  	  | La Bête a raison ; au
départ j'avais tout construit en «elle» et pas en «tu» et du coup
certaines liaisons ne collent pas. Du genre : «Quand tu relèves un œil // effrayé vers le ciel», effectivement,
re-lè-ve-sun-œil, ça fait +1.
 | 
 bah du coup j'avais pas raison, c'est pas une diérèse.
 j'avais cru en voir mais en recomptant je ne suis pas sûre
 
 et puis le latin, j'en ai fait un an en cinquième, autant dire c'est pas ma
tasse de thé
  mais délicieux, je pense bien que ça en a une, je l'ai déjà vu ailleurs je
crois. | 
	
		| Invité 
 
 
 
 
 
 
 
 
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                 Posté le: Mer Oct 13, 2010 22:41 pm    Sujet du message:  	  | La Bête a
écrit: |  	  | et puis le latin, j'en
ai fait un an en cinquième, autant dire c'est pas ma tasse de thé  mais délicieux, je
pense bien que ça en a une, je l'ai déjà vu ailleurs je
crois. | 
 Vérification faite, j'ai de la chance.
 
 Caelum n'a pas de diphtongue longue.
 Delisiosus par contre comporte un o long.
 
 -> source : Gaffiot 1934.
 | 
	
		| oeildenuit Suprème actif
 
  
  
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 | 
            
                J'aime beaucoup le style, les sonorités, les constructions. Posté le: Mer Oct 13, 2010 22:50 pm    Sujet du message: C'est bien écrit mais certains vers me semblent faux, même si c'est peut
être moi qui ai oublié certaines règles, ça fait bien un an que je n'ai
plus goûté à la poèsie.
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		| Exist@ncE Super actif
 
  
 
 
 
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		| Invité 
 
 
 
 
 
 
 
 
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                 Posté le: Jeu Oct 14, 2010 18:41 pm    Sujet du message:  	  | Citation: |  	  | Le
-e final muet •est pronocé (en rouge) quand
 ◦ il précède une consonne.
 ◦ Il précède un h aspiré (« le haricot »)
 •n'est pas prononcé (en bleu) quand
 ◦ il précède un signe de
ponctuation
 ◦ il précède une voyelle
 ◦ en fin de vers
 | 
 Source : un cours de Master 1 de Stylistique sur la versification, Lettres
Modernes, Lyon 2.
 | 
	
		| Exist@ncE Super actif
 
  
 
 
 
 Inscrit le: 19 Mai 2010
 Messages: 1680
 
 
 | 
            
                Cool une pointure je vais pouvoir poser LA question qui me chagrine depuis
quelques années : Posté le: Jeu Oct 14, 2010 19:04 pm    Sujet du message: 
 Est-il possible de mettre une synérèse et une diérèse dans un même vers ?
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		| Invité 
 
 
 
 
 
 
 
 
 | 
            
                Dans la poésie classique, oui, la diérèse et la synérèse étant
déterminées par l'étymologie. Un mot se prête donc à une diérèse ou à
une synérèse, et ce n'est pas au petit bonheur la chance ou pour
s'arranger. Posté le: Jeu Oct 14, 2010 19:21 pm    Sujet du message: 
 De nos jours, cette règle ne s'applique plus vraiment - quel lecteur connait
chaque étymon ? - mais ça peut être un effet de style très
intéressant. Si l'un des termes ambigus est placé avant la césure et
l'autre après, ça induit une hésitation qui peut être signifiante, surtout
si le mot placé selon avant ou après la césure ne comporte qu'une syllabe
est est encadré par des virgules, l'accentuation naturelle ne donnant elle
non plus aucune indication. Ce tour n'est mis en péril que par une chose :
la raréfaction de la scansion dans les pratiques actuelles de la lecture,
tendant davantage vers une lecture silencieuse ou interprétative. En clair,
soit on se tait soit on «joue» le poème à la manière d'un acteur, la
diction étant davantage dictée par le sémantisme que par la métrique et
ça fout par terre tous les effets de rythme, qui souvent ne prennent de sens
que dans le cadre d'une lecture académique.
 
 Ainsi, l'innovation qu'il y avait dans ce vers de Corneille (in Suréna) :
 «Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir»
 réside dans le fait qu'à l'âge classique, on lisait :
 «Toujours aimer, / toujours         //             souffrir, / toujours
mourir»
 Ce qui mettait bien en valeur l'adverbe «toujours».
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		| La Bête Silver Mercure
 
  
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 | 
            
                passé le chapitre technique, apparemment bien ficelé, et après avoir un peu
macéré, je crois malheureusement que cette poésie ne parle pas à ma
sensibilité, je le regrette. Posté le: Jeu Oct 14, 2010 19:38 pm    Sujet du message: 
 peut-être, comme le dit Exist@nce, la façon dont les métaphores sont
utilisées ? et peut-être certaines tournures de phrases que je sens
contraintes à la métrique...
 
 enfin c'est toujours dur d'expliquer une absence de "feeling", surtout avec
mes connaissances en la matière qui commencent à dater hélas.
 cependant ça a retenu mon attention, ce n'est pas non plus infâme, loin de
là.
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		| La Bête Silver Mercure
 
  
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                passé le chapitre technique, apparemment bien ficelé, et après avoir un peu
macéré, je crois malheureusement que cette poésie ne parle pas à ma
sensibilité, je le regrette. Posté le: Jeu Oct 14, 2010 19:41 pm    Sujet du message: 
 peut-être, comme le dit Exist@nce, la façon dont les métaphores sont
utilisées ? et peut-être certaines tournures de phrases que je sens
contraintes à la métrique...
 
 enfin c'est toujours dur d'expliquer une absence de "feeling", surtout avec
mes connaissances en la matière qui commencent à dater hélas.
 cependant ça a retenu mon attention, ce n'est pas non plus infâme, loin de
là.
 
 je remarque l'allitération dans la première strophe, j'aime bien les jeux
sonores, moi.
 | 
	
		| Raksone Actif
 
  
 
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 | 
            
                Je trouve les deux tercets bien supérieurs aux deux quatrains. Posté le: Sam Oct 16, 2010 22:46 pm    Sujet du message: 
 
  	  | Citation: |  	  | À
l'aube, toujours, c'est à l'aube que je t'aime. | 
 
 Si le "e" ne se prononce pas avant une virgule, alors cet alexandrin est faux.
 
 
  	  | Citation: |  	  | Le
souvenir des Moires et la magie des nombres | 
 
 Celui là fait 13 syllabes.
 
 
 Beaucoup de césure sont placées bizarrement, ce qui créé une sonorité
hachurée et pas très agréable (je trouve).
 
 
  	  | Citation: |  	  | Le
soubresaut de ton // ventre me laisse émue | 
 
 
  	  | Citation: |  	  | Vie
qui foisonne, frisson // délicieux. Tes ailes | 
 
 
  	  | Citation: |  	  | T'emporteront au très // lointain pays des
nues | 
 |