L'Effarouchée
Petit nouveau

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Posté le: Mer Mai 12, 2010 19:07 pm Sujet du message: Le Vampire
Le Vampire
Je suis le grand Dormeur qui arrache à tes rêves
Leur clameur incertaine ainsi que leurs couleurs;
Comme une épaisse veine embastillant ton coeur,
Je presse chaque songe et j’en suce la sève.
Quand tu crois percevoir, ma délictueuse Eve,
Dans le noir, accroupie, respirer une horreur ;
Quand au cœur de la nuit, soudain prise de peur,
Ô ma coupable sœur, brusquement tu te lèves ;
C’est moi, ton triste amant, moi qui cherche tes bras,
La chaleur de ta nuque et le sang qui y bat,
Le souffle des vivants et leur douleurs profondes ;
Car je suis le Remords, - le spectre, - l’oublié, -
Je suis des souvenirs l’éternel sacrifié
Qui te mords de baisers, ma belle moribonde !
Mai 2010
Aurélien Clause
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Raksone
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Posté le: Jeu Mai 13, 2010 13:27 pm Sujet du message:
Le rythme de ce sonnet est un peu bancal : trop de saccades, trop de mot à
rallonge qui détruisent la musicalité par leur liaison douteuse: "ma
délictueuse Eve". Et le hiatus du deuxième hémistiche du dixième vers ne
vient rien arranger (d'autant que l'image mériterait à être travaillée).
Il n'y a guère que le douzième vers qui est très musical, mais qui est trop
nervalien à mon goût.
Sur le fond, je trouve que le tout est dépersonnalisé par les lieux communs
et les images préconçues (sauf peut être la chute que j'aime bien), ce qui
peut certainement servir dans certains cas, mais qui ici détruit les derniers
soupçons d'intérêt qu'on pourrait trouver à ce poème.
Bonne continuation.
Dernière édition par Raksone le Ven Mai 14, 2010 00:45 am; édité 1 fois
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L'Effarouchée
Petit nouveau

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Posté le: Jeu Mai 13, 2010 13:53 pm Sujet du message:
Merci de votre lecture.
Je ne saisis pas votre critique quant aux "césures décalées"; si le "e"
est muet à la sixième syllabe, c'est précisément parce qu'il se doit
d'être muet à l'hémistiche, et non pas prononcé. J'avoue que je suis
perplexe. Quant aux mots "à rallonge", le jugement en revient évidemment à
chacun; sachez cependant qu'ils n'ont rien d'innocent, puisque j'ai pensé et
pesé chaque allitération ou rime batelée. C'était un choix conscient;
qu'il soit apprécié ou non, cela revient à vous, et je le respecte.
Amitiés,
Aurélien.
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alcibiade
Suprème actif


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Posté le: Sam Mai 15, 2010 13:06 pm Sujet du message:
C'est évidemment très au dessus de ce que les versificateurs amateurs d'ici
et d'ailleurs peuvent composer. Si je veux faire le difficile, quelques
remarques plus ou moins subjectives:
Citation: | Comme une épaisse veine embastillant ton coeur,
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Le mot embastiller n'est pas très beau, emprisonner serait à la fois plus
simple et plus fort.
Citation: | Je
presse chaque songe et j’en suce la sève |
la succession s/ch/s/g/j est dure à prononcer.
C'est peut etre du dogmatisme classique, mais délictueux fait trop juridique
à mon gout.
On peut aussi concernant les césures, regretter les e muets à l'hémistiche
qui, bien que non fautifs, amolissent la césure.
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