Warren
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Posté le: Ven Mar 12, 2010 18:58 pm Sujet du message: Le déclin syndical
Les interprétations de ce déclin privilégient habituellement le changement
de contexte économique, social ou culturel. L'accent est mis sur les
transformations de l'appareil productif, le chômage, la précarisation de
l'emploi, qui auraient découragé l'engagement syndical. La montée de
l'individualisme, dévalorisant les engagements collectifs, est également
invoquée.
Dans le secteur public, la syndicalisation a également reculé. Ainsi la
figure du militant syndical, salarié parmi les autres, a pratiquement
disparu. Ce militantisme de proximité , qui s'incarnait notamment dans une
fonction de défense individuelle des salariés, était d'autant plus
nécessaire que le syndicat de base dépendait essentiellement des cotisations
de ses myriades d'adhérents.
L'effacement des syndiqués se trouve paradoxalement corrélé au renforcement
de diverses institutions sociales dans l'entreprise, et en dehors de
l'entreprise, comme par exemple : Le comité d'hygiène, de sécurité et des
conditions de travail, Conseil des prud'hommes, Conseils économiques et
sociaux, gestion des mutuelles, caisse de sécurité sociale, etc...
Cela a conduit à une professionnalisation des activités syndicales, à la
multiplication des postes de permanents, à la perception d'aides et de mises
à disposition de personnel rendant le recrutement de nouveaux adhérents
moins important pour l'équilibre des recettes et des dépenses. Cela a
creusé une certaine distance doublée de méfiance réciproque entre les
salariés et les syndicats.
Ainsi, l'évolution de l'organisation syndicale s'est produite à contre
courant des transformations du salariat, expliquant que des nouveaux secteurs
d'emplois - dans les services - constituent de véritables déserts
syndicaux.
------------------------------------------------------ ****
Afin d'étoffer notre débat, Genaissiens(nes), je me permets de lancer
quelques petites hypothèses.
-
Ne serait-ce pas l'enfermement des syndicats
dans des logiques institutionnelles et bureaucratiques qui serait
préjudiciable à la syndicalisation ?
/
Serait-ce la fin de l'État-Providence (
durement obtenu grâce à des décennies de manifestations et de bataille de
notre chère classe ouvrière ! ) ?
/
Saviez-vous que l'on doit beaucoup à cette
chère classe ouvrière, en terme de progrès social ?
-
NB : Je ne voterais pas à gauche pour les régionales.
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Tommy Angello
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Posté le: Ven Mar 12, 2010 21:27 pm Sujet du message:
Alors, pour ceux qui diraient que le socialisme c'est le mal, je leur signal
que s'ils ne travaillent pas 12h par jour 6j/7 pour ne pas gagner de quoi
manger à sa faim, c'est grace aux socialistes.
Ensuite, le format du mandat présidentiel favorise la stratégie à court
terme de celui-ci, la privatisation par exemple est tentante pour équilibrer
le budget, mais suicidaire à moyen terme.
De plus l'idéologie de la droite est un simulacre de libéralisme, on dirait
que sans savoir pourquoi ils tiennent absolument à avoir le moins d'impots
possible et pensent que la précarité est une bonne chose pour le pays.
Difficile d'envisager un état providence dans ces conditions, mais la guerre
économique que se livrent les états poussent à une plus grande
participation de ceux-ci dans l'économie, c'est juste une question de vie ou
de mort économique.
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Mara Caldera
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Posté le: Ven Mar 12, 2010 21:28 pm Sujet du message:
Seul Tommy Angello pouvait intervenir sur un tel sujet
Servlet ou Eponine a la limite^^
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Celeborn
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Posté le: Ven Mar 12, 2010 22:26 pm Sujet du message:
Il y a moins de syndiqués parce que le secteur secondaire laisse de plus en
plus de place au tertiaire.
Et ce secteur est un environnement moins favorable pour les syndicats
(difficultés d'organisation, diversité des jobs, bureaucratisation...).
La fin se l'Etat Providence hehe =p
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Tommy Angello
Administrateur
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Posté le: Ven Mar 12, 2010 22:55 pm Sujet du message:
Cela n'empêche que des problèmes récurant existent sur toute l'entreprise.
Conditions de travail, salaires, promotion... Y'a de la matière première
pour les syndicats en tertiaire.
Je dirais plutôt que la réponse au dilemme du prisonnier est culturelle, et
qu'en ce moment l'ambiance est pas favorable à l'action commune fut elle
profitable dans l'ensemble.
Tient, rien que les suicidés de france télécom, ca leur aurait couté quoi
de foutre le feu avant de passer par la fenetre, de se prendre une bonne
décharge bien nette en se fessant caraméliser sur l'arrivée
d'électricité, de casser pour plusieurs millions de serveurs avant de se
bourrer au médoc? Avec ce genre de méthodes, le patronat et l'actionnariat
de FT auraient surement changé de stratégie pour réduire la masse
salariale. Seulement voila, quand le gus imagine pire que la mort s'il reste
en vie, personne n'est là pour le guider sur un moyen efficace de terrorisme.
Les syndicats préfèrent couvrir leurs syndiqués et surtout pas les autres,
ca les encouragera peut etre à cotiser eux aussi.
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Warren
Actif
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Posté le: Sam Mar 13, 2010 18:31 pm Sujet du message:
Celeborn a
écrit: |
Et ce secteur est un environnement moins favorable pour les syndicats
(difficultés d'organisation, diversité des jobs, bureaucratisation...).
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Le monde ouvrier n'a pas disparu. La condition ouvrière s'est profondément
transformé au cours de ces vingt dernières années : Elle a perdu une partie
de son assise dans le monde industriel et s'est développé dans le secteur tertiaire du fait de la
prolétarisation des employés ( le cas "idéal-typique" étant ici celui des
caissières ). Les oppositions entre "inclus" et "exclus" et entre Français
et immigrés ont recouvert la question ouvrière.
Pour comprendre les transformations du monde ouvrier, il faut avoir à
l'esprit que beaucoup s'est joué dans le rapport à l'école des familles. Le
régime des études longue produit d'un certain type d'acculturation scolaire
où ce qui se perd, chez les " enfants de la démocratisation", c'est une
certaine forme de culture ouvrière qui était faite d'opposition via
l'apprentissage en enseignement technique. Il peut produire des phénomènes
de honte sociale pour des élèves "moyens" et "déculturés" ( perte de leur
culture ouvrière d'origine à ne pas confondre avec acculturation, d'où le
néologisme
). Le processus structurel de dévalorisation
ouvrière dans l'usine a été, lors de ses quinze dernière années,
redoublé par par le changement des aspirations scolaires et professionnelles
des familles ouvrières. Mais c'est mon avis.
Tommy Angello a
écrit: | Cela n'empêche que des
problèmes récurant existent sur toute l'entreprise. Conditions de travail,
salaires, promotion... Y'a de la matière première pour les syndicats en
tertiaire.
|
Lorsque l'opposition entre salariés et employeurs est reconnue par les deux
parties, cela favorise un règlement
pacifique ( d'où à mon avis, l'institutionnalisation des conflits...
) des conflits par la mise en place de règles et d'instances pour encadrer et
gérer les conflits ouverts, c'est-à-dire ( ce que j'ai dis plus haut )
l'institutionnalisation des conflits.
Des lois fixent le cadre juridique du droit de grève et des conventions
collectives interprofessionnelles. Une organisation concentrée de syndicats
d'employeurs et de salariés n'évite pas les grèves, mais débouche sur des
accords plus stables car légitimés par tous.
Le droit de grève comme "cessation concertée et collective du travail" est
devenu licite en 1864, puis sans rupture du contrat de travail ( sauf pour
faute grave ) en 1950. Ce droit individuel nécessite un motif collectif : La
grève de solidarité avec un salarié pour sanction disciplinaire est
interdite, les conflits individuels entre salariés et employeurs relevant des
Conseils de Prud'hommes.
Pour en venir au fait que maintenant, mais la législation a un impact sur
l'organisation des grèves entre syndicat et patronat ( Je pense à la loi de
promotion de Monsieur Sarkozy sur le service minimum )
La matière première comme tu le sous-entend corrèle toujours avec des
problèmes d'antan. Et encore, avec la crise, je me demande si dans d'autre
pays européens, il n'y a pas eu de "lock-out" en entreprise afin de
ré-embaucher avec une main d'œuvre moindre en coût.
Trop de monde, complexification des rapports entre salariés et patrons,
Marxisme d'antan? Finalement, les syndicats sont en voie de disparition.
N'est-ce pas une fin, finalement ?
Mara Caldera a
écrit: | Seul Tommy Angello
pouvait intervenir sur un tel sujet
Servlet ou Eponine a la limite^^ |
Eh bien, Ainsi soit-il. Il ne te reste plus qu'a retourner sur les sous-forum
sans consistance intellectuelle ( et le suffixe -sous prend toute son
envergure en partie flood d'un point de vue purement rationnel) et essayer (
vainement ) de conquérir le forum avec ton ami la vahiné.
[Je (ne) blague (pas) ]
Ed io ho una grossa coda perché sono
italiano!
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Eponine
Madame Casse-Pieds
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Posté le: Lun Mar 15, 2010 21:41 pm Sujet du message:
Je travaille dans la grande distribution. Par définition, c'est un des
secteurs où le taux de syndicalisme devrait être le plus élevé. Conditions
de travail déplorables, patrons qui mettent la pression, horaires décalés,
travail les week-end et jours fériés, salaires de misère... Bref, les
clichés qu'on peut entendre sur le secteur sont nombreux.
Dans ma boîte, 5 % des gens sont syndiqués, sur quelque chose comme 70 000
employés. Un score ridicule dans un secteur qui pourtant, devrait cartonner.
Alors oui, c'est sans aucun doute le déclin syndical. Mais je ne crois pas
que ce soit forcément un recul des nos conditions de travail. Surtout vu la
façon dont les syndicats font leur "boulot" depuis les dernières années.
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Tommy Angello
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Posté le: Lun Mar 15, 2010 23:44 pm Sujet du message:
Yep, les relations prolo/syndicat n'y sont pas pour rien.
D'un coté les syndicats se protège eux et surtout eux et font tout pour
couler les nouveaux syndicats qui seraient créés, quand encore ils tapent
pas dans la caisse ou qu'ils ne sont pas de notoriété publique au service du
patron, de l'autre aucune confiance dans les organisation censé les
protéger, une vision court terme et beaucoup moins d'espoir sur
l'amélioration de ses conditions par le syndicalisme...
Forcément ca marche moins bien.
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