Criterium
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Posté le: Mer Déc 23, 2009 23:30 pm Sujet du message: Journal ex-time de Criterium : écriture mécanique.
Ce topic n'a pas pour but de devenir lieu de débats ni d'ébats ; je
souhaitais me créer un petit topic rien qu'à moi (ce qui ne signifie pas que
je serais à la seule personne à devoir poster, bien au contraire), afin de
poster quelques textes, mais non pas des textes travaillés : des textes
écrits par le procédé d'écriture automatique, mécanique — mais sur un
clavier de portable.
Comme
un journal ex-time.
Pour les détails mécaniques du procédé — et c'est la première fois que
je l'utilise — voyez Wikipedia, André Breton, surréalisme, spiritisme.
Pour les résultats, je pourrais censurer beaucoup de choses et avoir honte
des erreurs de grammaire, de syntaxe, d'orthographe voir même de déballer
des choses intimes, bien plus intimes que telle ou telle partie de jambe en
l'air à mon avis — mais non, je ne censurerai rien. Et si je le fais, c'est
parce que je pense que je peux ainsi apprendre quelque chose de moi-même, et
c'est peut-être par l'intermédiaire du regard acide de l'Extérieur.
Première session, je commence sur le mot Moonblood car je me suis mis une
musique de ce groupe sur les oreilles en commençant. Voici donc ma première
entrée, cher Journal.
________________________________________________
Mercredi 23
décembre 2009, 23h.
Flamme noire Moonbloode sur les oreilles mélodie mélopée
grande c’est un rythme prenant je ne sais pas ce qu’ils faudrait écrire
et j’essaie de ne pas regarder l’écran au fur et à mesure de ce que
j’écris, cela fait bizarre de ne regarder que les doigts qui courent sur le
clavier et je n’ai pour autant pas l’impression de faire de fautes, la
main gauche a tendance à rester comme un araignée sur le clavier et la main
droite codonne des percussions avec l’indiex pour écrire les lettres de la
partie droite du clavier. Il ne fait pas faire de pauses et tenter ldde
laisser les choses se dérouller comme elles viendront à l’esprit et l’on
verra bien ce que cela donnera, la chanson est terminée, plus de moonbloode,
le sang de la lune est éteint, la lune est éteinte, il cesse de couler, on
laisse couler l’écriture oet on verra bien ce que cela donne, il faut que
je me lance sur un sujet alors abordons un sujet comme un autre, abordons
sakina ou la falamme fnnoire et sur ce fil directeur brodons mais tout
d’abord ne faudrait il pas relancer la musique afin que je n’entende même
plus le bruit de mes doigts sur les touches du clavier.
Moonfrost, le givre de la lune . sic pereo ainsi en soit-il ce qui me rappelle
ainsi soit-elle elodie de khorne qui est elle cela fait si longtemps que je ne
l’ai pas perçu mais pour autant j’ai l’impression qu’elle et la
flamme noire sont liées, est-elle elle et vice veras je ne sais pas …
peut-être est –ce pour cela que parfois j’aie l’impression que la
flamme noire vive, les yeux un peu rouges, plissés, méchants, malins…
comme les yeux qu’elle dans dans le gynécée grammaire et hapax
halépophilie Léthé à anoblie, pourquoi anoblie ? noblesse ? un attrait
vers la noblesse que l’on retrouve également dans le Culte et dans le
gynécée, je sens la noblesse d’Elodie et désormais sakina n’est plus,
mais est-elle ? je dérive encore le sujet gros, j’ai envie de dire gros.
Pourquoi gros ? comme un cercle, éteinte, lumière, fatigue, ananas, ghost,
magyar, ghyslain. Je ne sais pas ti ti le statif en égyptien, kwi , qui, qui
est. Jeu. Rejue, dégel, givre, Frost, moonfrost, et résonne le vent de la
nuit ? Erreurs de frappe, Morsay me frappe. Et je rigole car ce sont des mots,
des mots déniés de sens, des mots vides et tout cela ne veut rien dire car
je ne l’imagine pas forcément, l’écriture automatique sur pc est
décidemment quelque chose de particulier et je me dis que peutêtere la
signifiance viendrait de certaines fautres de frappe grammaire et règles, il
faut obéir aux règles : si l’on ne respecte pas les lois, qui les
respectera ? avec l’air noble de byakuya — stature, noblesse, hauteur. La
flamme noire dans la nuit est noble, se tient droit, haute, et c’est ainsi
qu’elle conquiert, insidieuse, l’insidueuse conquête, l’insidueuse
conquérie. Dans des draps blancs en soie, un diamant et de l’or blanc,
trouvé dans la forêt de Morlaix ou de lanouée, en rêve, Yseult me saisit,
d’apparence haute, noble, perlée, l’or blanc à son cou, elle sourit et
c’est la flamme noire. Comment différencier toutes ces flemmes noires
toutes ces femmes noires mais noires d’un noir intérieur non pas de la suie
mais quelque chose qui goutte, l’être qui goutte, une substance vampirique
qui se saiti de mes mains je vais voir ce que cela donne, défaire les
mécansismes neuronaux afin de voir ce qui adviendra transi.
Le temps se distort car le clip précédent durait cinq minutes et pourant les
mots courent, comme quoi ils courent rapidement et sans réfléchir ni
s’arrêter les mots forment des phrases perlées, perles. Les perles autour
d’un cou, du cou de Pandore ? jeun espoire perdu des flûtes et une voix
étrange qui réonne, hradschin de meyrin kdans le vieux prague où je vois
une tour la tour de la daliborka qui mange les être et les digère comme un
athanor comme un entonnoir d’alchimiste, al-chimie, arabe. Coranique
pensée, transition, pourquoi, les cloches de l’enfer résonnent et c’est
ainsi que je vais parler de la présence suggérée d’elodie, je suis elodie
j’ai relu le carnet où la mort devait arriver les premières étapes sont
passées cela signifie que les prochains sont peut-être encore valables je ne
sais pas ainsi créer le réel Thierry melchiors des mots des bouts de phrases
viennent attachée entre eux comme autant d’unités syntaxiques .
Dernière édition par Criterium le Mer Déc 23, 2009 23:47 pm; édité 1 fois
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Invité
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Posté le: Mer Déc 23, 2009 23:36 pm Sujet du message:
Un topic rien qu'à soit, ça n'existe pas mon petit. Les post-it existent
pour ça, pas les forums.
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Tommy Angello
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Posté le: Mer Déc 23, 2009 23:38 pm Sujet du message: Re: Journal ex-time de Criterium : écriture mécanique.
Criterium a
écrit: | Morsay me
frappe. |
C'est un peu la honte ca.
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Invité
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Posté le: Jeu Déc 24, 2009 05:14 am Sujet du message:
euh ... ai-je le droit de dire que je trouve ça illisible ?
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Marah
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Posté le: Jeu Déc 24, 2009 05:25 am Sujet du message:
2CB Servlet.
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Flying_Pirate
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Posté le: Jeu Déc 24, 2009 12:28 pm Sujet du message:
l'ecriture automatique c'est pas censé être efficace quand on est déja un
bon écrivain?
là on dirait juste une suite de mots qui te passent par la tête et dont la
majorité t'ont été suggérés par youtube, myspace, genaisse, ou autres
interfaces numériques..
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Criterium
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Posté le: Jeu Déc 24, 2009 13:11 pm Sujet du message:
— Tommy, oui ^.^'
— Je me dois de re-préciser qu'il y existe plusieurs types d'écriture
automatique, et que celle utilisée ici n'est manifestement pas vouée à
écrire un roman comme Les
Thanatonautes de Werber. Mon but n'a jamais été de donner quelque
chose de lisible, mais exactement ce que tu dis, Pirate, de laisser libre
cours aux pensées en essayant d'interférer le moins possible dessus, et de
forcer les doigts à physiquement
courir sur le clavier sans ne vouloir leur insuffler de direction autre
qu'inconsciente, par les évocations que chaque mot ou groupe de mot
entraîne. Nul question d'écrivain
ici : je fais cela par expérience personnelle, afin d'apprendre, dans une
démarche narcissique, quelque chose sur moi.
J'ai hésité entre deux alternatives : enfermer le résultat dans un .docx
que je garderais dans un coin de mon portable et relirai à l'occasion (ce que
je fais), et poster le résultat aussi illisible soit-il au vu et au su de
tous, et en particulier de gens face auxquels je me mets en danger (dans le désordre : certains me connaissent
— le désastre sur ma réputation numérique — certains me détestent —
des choses intimes pourraient ressortir durant cette écriture). J'ai opté
pour les deux possibilités à la fois, car la seconde permettra, non pas
maintenant, et non pas par tous — le but n'a jamais été de créer un
débat sur les différents types d'écriture automatique ni d'essayer de faire
en sorte que tout le monde commente — un jour, ne serait-ce qu'une fois, ne
serait-ce que par une seule personne, d'entendre un écho inédit de tel ou
tel enchaînement de pensée. Et ce jour-là, peut-être que j'aurai appris
quelque chose qui me pourrait bien être une révélation personnelle (et
probablement égoïste).
Une fois posées les limites de ce sujet, je les assume complètement.
Cependant, tu as tort Pirate en disant que tout cela m'ait été suggéré par
Youtube, Genaisse, Myspace : à part la référence ridicule à Morsay, la
plupart des images et des protagonistes
cités me viennent d'écrits de mon passé, écrits qui m'ont forgé.
Ce n'est cependant pas nécessaire que quiconque le sache, car ce serait vain
de demander à quelqu'un d'entrer dans ma tête : j'y suis déjà. Cependant,
certains verront plus clair en ne voyant que les produits.
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Criterium
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Posté le: Lun Déc 28, 2009 20:22 pm Sujet du message:
Lundi 28
décembre 2009, 20h20
(essai plus sémantique que
mécanique)
Un stylo se frotte contre du papier et y laisse, grattée, une fine écriture.
Une petite écriture faite de pleins et de déliés, bleue ou noire
peut-être, tracé malhabile ou habile apposé au grain vierge par une main
communicative. Le dépôt d'une information avec une intonation sur une
lettre. Formée de lettres. De mots. De phrases. D'unités. Et de dizaines.
Tout cela pour une dizaine de lettres, vingt-six je crois ; mais il y a des
caractères typographiques. Chacun doit être travaillé. Chaque tracé plein.
D'une finesse et d'un sentiment ne se trahissent que beaucoup, une grande
quantité, de choses, comme autant de témoins. Des témoins forcément
sexuels, et pas seulement parce que le mot "témoin" en ancien égyptien
contient le bilitère mt (un large
phallus), mais aussi car l'écriture est quelque chose d'éminemment sexuel.
Pas par la main qui empoigne le stylo et y dépose son encre mais par l'affect
de chaque petite secousse, de chaque mouvement, de chaque caresse sur la
feuille, par la peau nue tenant le crayon. C'est une danse à deux dans
laquelle l'esprit divague, divague, “vague” comme mon récit décousu.
Caresses : “et je serai ta mine, et je
serai ta gomme”... La façon dont sont tracés les ronds, les traits
sont autant de vêtements dévêtus, de nudité spirituelle. Et pour ce
corps-là aussi, il y a des exercices. Qui font suer. Et tourner et virevolter
dans cette danse à deux, Cyrano posait ses lèvres sur ses lettres : moi je
pose mes lettres sur mes lèvres.
|
huit
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Posté le: Lun Déc 28, 2009 22:48 pm Sujet du message:
<3
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Lil-K
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Posté le: Mer Déc 30, 2009 00:26 am Sujet du message:
Criterium a
écrit: | Lundi 28 décembre
2009, 20h20
(essai plus sémantique que
mécanique)
Un stylo se frotte contre du papier et y laisse, grattée, une fine écriture.
Une petite écriture faite de pleins et de déliés, bleue ou noire
peut-être, tracé malhabile ou habile apposé au grain vierge par une main
communicative. Le dépôt d'une information avec une intonation sur une
lettre. Formée de lettres. De mots. De phrases. D'unités. Et de dizaines.
Tout cela pour une dizaine de lettres, vingt-six je crois ; mais il y a des
caractères typographiques. Chacun doit être travaillé. Chaque tracé plein.
D'une finesse et d'un sentiment ne se trahissent que beaucoup, une grande
quantité, de choses, comme autant de témoins. Des témoins forcément
sexuels, et pas seulement parce que le mot "témoin" en ancien égyptien
contient le bilitère mt (un large
phallus), mais aussi car l'écriture est quelque chose d'éminemment sexuel.
Pas par la main qui empoigne le stylo et y dépose son encre mais par l'affect
de chaque petite secousse, de chaque mouvement, de chaque caresse sur la
feuille, par la peau nue tenant le crayon. C'est une danse à deux dans
laquelle l'esprit divague, divague, “vague” comme mon récit décousu.
Caresses : “et je serai ta mine, et je
serai ta gomme”... La façon dont sont tracés les ronds, les traits
sont autant de vêtements dévêtus, de nudité spirituelle. Et pour ce
corps-là aussi, il y a des exercices. Qui font suer. Et tourner et virevolter
dans cette danse à deux, Cyrano posait ses lèvres sur ses lettres : moi je
pose mes lettres sur mes lèvres.
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C'est la mode dis voir!
Mais j'aime bien, agréable, joli. Pas grand chose à ajouter-
Que les autres viennent vite !
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Fromthesouth
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Posté le: Mer Déc 30, 2009 00:34 am Sujet du message:
"agréable, joli" c'est exactement ça.
Mais y a un truc qui m'échappe, j'ai un peu de mal à imaginer qu'un tel
texte, une telle réflexion, avec ces mots, ces tournures, ces phrasés, ce
récit à la troisième personne peut répondre à ça :
Citation: | laisser libre cours aux pensées en essayant d'interférer le
moins possible dessus, et de forcer les doigts à physiquement courir sur le
clavier sans ne vouloir leur insuffler de direction autre
qu'inconsciente |
Pourrais-tu nous expliquer comment tu procèdes exactement ? L'ambiance que tu
choisis, le moment de la journée, l'état d'esprit, de fatigue, d'ébriété
(lol) ou que sais-je...
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Criterium
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Posté le: Ven Jan 15, 2010 20:05 pm Sujet du message:
FromTheSouth, cela dépend, en fait ; pour le premier texte, j'ai profité
d'une nuit très calme de corps et très agitée d'esprit, je n'ai voulu
penser à rien, j'ai regardé mon clavier et j'ai comme "lancé" les doigts ;
sans revenir en arrière. Les automatismes sont gravés dans notre petit
cervelet — les mots viennent tous seuls, unités logiques, sans forcément
intervenir dans un contexte grammatical logique... c'est donc une écriture
"mécanique" mais très spécifique à cet outil qu'est l'ordinateur et non
pas à un crayon. Une expérience intéressante mais avec moins de potentiel
qu'un véritable stylo, à mon avis.
D'où mon second test : non plus forcer les doigts à toute allure en
éteignant le plus possible l'esprit, la pensée ; cette fois, toujours sans
faire marche arrière, j'ai accéléré non plus sur le mécanisme (les doigts qui tapotent) mais
sur les associations libres d'idées qui me venaient... les phrases, les
idées, comme elles me venaient, une à une, sans en oublier d'intermédiaire.
La logique est autre, et je crois que cela se ressent sur le texte. Je me
rends d'autant plus compte de l'état d'esprit dans lequel j'étais à cet
instant que j'y replonge le regard aujourd'hui, maintenant : l'érotisme de l'écriture manuscrite.
________________________
Vendredi 15
janvier 2010, 20h02
Anima, aimée, tu m'as parlé ce matin, ou avais-je pénétré(e) ton rêve,
ou était-ce ton rêve qui me pénétrait, et moi accueillante, je le voulais,
ce rêve, je le voulais d'autant plus qu'il était beau, qu'il était doux, et
que je sentais son souffle dans mon dos, sur mes cheveux, derrière mon
oreille ; qui étais-tu, onin ou un autre, cela m'est venu récemment ; mais
malgré l'indice, je ne sais toujours
pas qui cela était. Était-ce seulement? Je me souviens de la
candeur, de ma langueur. Prends-moi, prends-moi.
(bribe d'un rêve)
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huit
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Posté le: Dim Jan 17, 2010 21:58 pm Sujet du message:
Je n'avais pas lu le dernier message...
le rêve se conclue sur des émotions fortes il semblerait
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Criterium
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Posté le: Ven Mar 26, 2010 15:41 pm Sujet du message:
Vendredi 26
mars 2010, 15h35
L'écureuil a de longues dents! Un serpent sincère qui bâtit des espérances
basées sur le mensonge, n'est-ce pas le serpent d'Eve? Tendant une pomme au
doux et suave poison — de la strychine, évidemment... au XIXe pour
l'huître mais de quelle époque date la perle? Y'a-t-il perle? Je ne vois que
des larmes qui perlent ; des larmes qui ne sont pour personne d'autre que de
soi-même. Soit! Abreuve-toi donc à ta propre et suave source, qui n'est
autre que ton petit affluent du Léthé. Bois pour oublier.
Comme un bras portant l'étendard S.P.Q.R. qui s'endurcit au fil des monts, ce
qui ne tue pas rend plus fort ; et, traversée solitaire de petit bateau, ma
navigatrice jamais ne basculera. Dominion ; un vaisseau. Un récipient d'argenterie. Cela, comme les objets
chéris par tant, se souvient des atmosphères, et a de belles histoires à
raconter, dans leur solitude aux curieux et aux antiquaires ; parfois aux
rêveurs... oh oui, les rêveurs ; c'est en rêveur que je veux te chuchoter
à l'oreille le clapotis de mes jours de boue. Eau, terre ; seule la flamme
brûle, au fond, ailleurs, elle me conduit, gouvernail de l'entre-deux
mondes.
Petit démon que j'ai apprivoisé cette nuit, je suis content d'avoir fait ta
connaissance ; tu me serviras comme un chien, sinon je te rosserai ; je te
serai un maître sévère mais juste. Ne tarde pas à m'apparaître, j'ai un
peu de sang pour toi. Mais donne-moi les traits de Marguerite, je me vois plus
belle en ce miroir ; une illusion qui ne porte qu'une réalité psychique dont
je ne suis plus digne, comme un immonde amas de mascara qui pourrit dans un
lavabo abandonné.
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Criterium
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Posté le: Dim Avr 11, 2010 15:24 pm Sujet du message:
Dimanche 11
avril, 16h et des poussières d'étoiles
Des initiales virevoltent autour de ma vie comme des feuilles mortes
tomberaient un funeste automne. Couleurs, couleurs, l'écharpe d'Yseult
s'empare de mon esprit par sa synesthésie, sympathie qui me fait souffrir
avec — au vieux sens, c'est-à-dire tout ressentir. De plus en plus. Pris au
jeu des facettes de couleurs. Bleu-gris, noir : quelle sera la troisième?
Elle a besoin de colle, c'est tout ce que j'en sais.
Par-dessus ce papier peint déchiré, le sentiment qui m'a conduit à passer
une soirée entière, il y a sept mois, à écouter du theremin et Qntal en
pensant à Tristan, se revitalise par le vaste fait que la colle ne suffit
plus à contenir l'édifice, et tout s'écroule.
Désordre. Lorsque vous écrivez un mail, à quoi pensez-vous, que
relisez-vous? Je me relis tout le temps, j'ai le réflexe de compter les
pronoms personnels — selon ce qu'il faut, moduler la première et la
deuxième personne du singulier : jamais ne trop utiliser la première si l'on
parle à l'Autre. Sauf si l'on exprime une pensée qui ne doit qu'effleurer.
Je fais attention aux répétitions, aux synonymes. Aux homonymes. Rarement,
je fais de la stéganographie. J'essaye de faire quelque chose de plus Beau.
Certains diront plus Vide. Mais tout cela, c'est du smoky eyes, ça ne nie pas
les regards perçants.
Et je vois des papillons au gros yeux ironiques partout.
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Criterium
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Posté le: Dim Avr 11, 2010 15:30 pm Sujet du message:
16h30
_____
Je me relis et je trouve ça horrible. L'important n'a jamais été que cela
fasse sens, mais il y a des auras autour des mots ; et là l'on pourrait me
relire en croyant que j'exprime de la joie, de l'amitié, de l'amour, ou même
de la haine, alors que tout ce que j'exprime, c'est l'effondrement et le
désœuvrement. Vampire, je m'abreuve.
Ô S qui ne boit pas de Sang.
16h33
_____
En parlant de sang. Des Croustibats sont sur le feu ; Longus est à portée de
main ; l'avenir est rieur. Mais il me crache à la gueule, certains jours. Du
sang. Besoins vitaux d'écrire et d'expurger, dans la lignée de ces textes
des hommes qui ne pleurent pas et préfèrent fouiller les entrailles des
mortes. Échec et mat : j'ai compris.
|
Criterium
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Posté le: Mar Avr 13, 2010 00:37 am Sujet du message:
Mardi 13
avril 2010, 1h33
Le mal de tête dû à l'heure tardive m'envahit ; mais je dois écrire. Des
mots que l'on écrit, que l'on lit, puis que l'on re-lit quelques heures
après, dansent une farandole si différente selon s'ils nous ont enfin
échappé. On dirait des petits lutins si prompts à se moquer de soi. On les
apaise, on leur dit d'être calmes, gentils, aimants, bref de prendre un bon
visage ; et voilà qu'ils trouvent le moyen de faire des bêtises, de grossir
les traits, de faire des sourires si grands qu'ils en deviennent des
grimaces... sales petits korrigans! Vous gardez un trésor dans les sous-bois
bretons, et voilà comment vous me récompensez, moi qui vous ai toujours
donné du bon sang à boire et des Balistos à manger! J'ai envie de vous
tirer la queue, puis de vous prendre dans les bras en vous pardonnant, une
fois que vous m'aurez fait rire avec vos petites têtes mignonnes, vous êtes
trop mignons, petits lutins, petites souris armées qui se déchirent les
entrailles les unes des autres. Croissez, et multipliez!
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Gelmah de Rothmir
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Posté le: Mar Avr 13, 2010 03:30 am Sujet du message:
C'est vraiment cette écriture qui reflète l'âme et exprime les véritables
sentiments...
Critérium vous êtes une orfèvre, une orfèvre des mots.
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Warren
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Posté le: Mar Avr 13, 2010 18:54 pm Sujet du message:
gelmah de rothmir a
écrit: | C'est vraiment cette
écriture qui reflète l'âme et exprime les véritables sentiments...
Critérium vous êtes une orfèvre, une orfèvre des
mots. |
Oui, un très beau parleur, nul doute .
J'aime.
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lililule
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